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Mettez-vous d'accord avec Brice Nkonda, Coordinateur du collectif "Les voix des quartiers impopulaires" / Virginie Le Guay, Journaliste et éditorialiste politique / Alexis Poulin, Journaliste – directeur de publication du Monde Moderne - éditorialiste politique sur Sud Radio / Ergun Toparslan, Vice président et Porte parole de Territoires de Progrès.

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2024-04-18##

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Transcription
00:00 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
00:04 Et nous commentons l'actualité aujourd'hui avec Virginie Le Guay, journaliste, éditorialiste politique.
00:09 Bonjour Virginie.
00:10 Bonjour.
00:10 Alexis Poulin, journaliste, directeur de la publication du Monde Moderne.
00:14 On vous retrouve également tous les jeudis matin sur Sud Radio pour l'édito politique.
00:18 Et puis Poulin sans réserve tous les vendredis entre midi et 13h.
00:23 Et demain vous aurez comme invité ?
00:24 On aura, et bien on va prendre le contre-pied de lundi, on avait eu les auteurs de Transmania.
00:31 On aura une personne trans demain qui milite pour le droit des transsexuels.
00:38 On va en parler de toute façon des transgenres.
00:40 Ergoun Troparslan ne devrait pas tarder à arriver, vice-président et porte-parole de Territoires de Progrès,
00:45 Brice Nkonda, chef d'entreprise, coordinateur du collectif Les Voix des Quartiers Impopulaires.
00:51 On va en parler avec vous, on va évidemment revenir sur ce qui s'est passé à Grande-Synthe.
00:56 Et puis sur ce Grenelle, sur la délinquance des mineurs.
00:59 On a l'impression que le Grenelle c'est la carte qu'on sort quand on ne sait plus quoi faire.
01:04 On va revenir sur les 100 jours de Gabriel Attal avec une balisie phobe fiduciale pour Sud Radio.
01:09 Et puis la conférence de Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan annulée à l'université de Lille.
01:14 On commence avec vos coups de coeur, vos coups de gueule.
01:18 On va commencer, je ne sais pas, je voulais commencer avec Ergoun mais il n'est pas là puisqu'on était un peu plus...
01:23 Commençons avec vous Alexis sur cette affaire, peut-être rappelez-nous de quoi il s'agit.
01:27 - Alors il s'agit, j'en parlais, c'est Béatrice Deneys qui sera notre invitée demain.
01:31 Et donc Dora Mouto et sa co-autrice, Marguerite Stern,
01:39 ont sorti un livre qui s'appelle "Transmania" qui parle de cette folie,
01:47 enfin cet emballement médiatique autour de la transidentité, transgenres, etc.
01:52 avec tout ce qui tourne autour aussi de le débat, et c'est la question que je vais vous poser demain,
01:55 sur les mineurs notamment qui sont en transition, comment le traiter,
02:00 est-ce que les traitements chimiques sont une bonne chose ou pas.
02:03 Et il y a eu une campagne de pub dans les rues de Paris pour ce livre par l'éditeur.
02:08 Et la mairie de Paris a décidé, dans son amour pour le débat libre et éclairé,
02:13 de retirer les affiches de pub de ce livre, qui ne manquait que la couverture.
02:20 Et on demande, et donc c'est un adjoint au maire de Madame Hidalgo qui a retiré,
02:25 qui a demandé à ce que ces affiches soient retirées, lui-même.
02:30 Alors je ne sais pas s'il a lu le livre, je ne sais pas clairement.
02:33 En fait on sent qu'il y a derrière un électoralisme évident de la part de la mairie de Paris
02:37 auprès des associations.
02:39 Et je pense qu'il a suffi d'un coup de fil ou d'un tweet ou d'un mail pour dire
02:45 "Qu'est-ce que c'est que ça ? Attention à la prochaine élection, vous n'aurez pas notre soutien."
02:49 C'est dommage, moi j'en ai marre en fait de ce climat de censure permanent.
02:53 Vous avez eu ce soir à Lille, il devait y avoir une conférence de Mélenchon et Rima Hassan
02:59 sur la Palestine, et bien l'université de Lille ne veut pas.
03:03 C'était mardi à Bruxelles, il y avait une conférence des nationalistes avec Zemmour,
03:07 Viktor Orban, etc.
03:09 Et bien Bruxelles ne veut pas.
03:11 C'est quoi, on est où ?
03:13 C'est-à-dire que nos démocraties libérales qui se vantent d'être défenseurs de la liberté,
03:17 des libertés, notamment de la liberté de parole, sont en train de tomber devant nous
03:22 dans un climat de censure, qui n'est pas un climat d'ailleurs, d'une censure réelle,
03:25 censure politique et une censure du débat public.
03:28 Ça me dégoûte, c'est un danger réel.
03:31 Parce que derrière ça, je ne vois pas où est le problème de dire "il y a des gens
03:36 qui ont écrit un livre, il faut le lire et après il faut débattre".
03:40 Si l'éditeur fait une pub, pourquoi pas ? Pour que la mairie de Paris, c'est-à-dire
03:43 on parle de gens qui sont élus, qui ont un pouvoir politique, décident de censurer,
03:48 c'est quoi ? Qui est le prochain sur la liste ?
03:50 C'est ça en fait, la censure, elle n'est pas bien d'un côté parce qu'on censure
03:54 un camp politique qui est nos adversaires, et puis de l'autre côté, c'est soit on
04:00 arrête tout de suite, soit la censure, elle sera pour tout le monde.
04:02 Et on va le regretter.
04:03 - D'ailleurs, moi je n'ai pas lu le livre, j'imagine que vous l'avez lu puisque vous
04:06 avez reçu les auteurs.
04:08 - Moi c'est André Bercoff qui les a reçus, moi je vais recevoir pour parler plus largement
04:13 de ce thème-là.
04:15 - Oui, mais elle raconte comment il y a une sorte de...
04:19 Alors c'est un parti pris, mais c'est un pamphlet, pourquoi on censurait de la publicité
04:24 pour un livre, je ne sais pas ce que vous en pensez, Brice Nkanda et J.C.
04:27 Decaux a tout à fait baissé la tête et dit "c'est contraire à nos projets".
04:32 - Il parle de quoi ce livre exactement ?
04:34 - Il parle de cette scène du business qu'il y a autour de la transidentité, c'est-à-dire
04:40 les opérations, les traitements...
04:41 - Et comment une minorité finalement a réussi à imposer une sorte de...
04:47 peut-être pas de philosophie, mais en tout cas de mouvement, c'est-à-dire parlant d'une
04:51 minorité et voulant l'imposer aux majorités.
04:53 - Et l'activisme qui fait que la parole est censurée, c'est-à-dire que les autrices
04:58 ont pris aussi beaucoup de...
04:59 - Je fais le lien avec Hidalgo et l'Amérique par exemple.
05:02 - En fait, ce que je pense, c'est qu'effectivement il y a des combats qui doivent être menés
05:06 contre les discriminations pour un certain nombre de minorités, mais quand le fait minoritaire
05:11 doit devenir le fait majoritaire, ça pose toujours un problème.
05:14 C'est-à-dire que le wokisme, quand il s'agit de combattre les discriminations, pas de souci,
05:18 quand il s'agit d'imposer à tout le monde, à l'intérêt général, une philosophie minoritaire,
05:23 j'ai toujours un problème avec ça.
05:24 - Et surtout, empêchez le débat !
05:25 - Moi je suis étonnée que...
05:28 Vous parlez des affichages de co, je suis étonnée qu'ils aient cédé comme ça.
05:32 Quel est le pouvoir de la mairie de Paris sur Deco ?
05:36 - Ah si ! Au niveau des collectivités, ils font les commandes, il y a des contrats.
05:39 À un moment donné, la mairie de Paris peut effectivement dire...
05:42 - Donc c'est ça en fait, la mairie de Paris a autorité...
05:45 - Je pense, il y a une relation commerciale.
05:47 - ...commerciale sur Deco qui, quand la mairie de Paris dit ça, on n'en veut pas, elle supprime.
05:52 - Bien sûr.
05:52 - Moi je suis étonnée quand même de ce...
05:53 - Qui sera le prochain ?
05:54 - De cette capitulation.
05:55 - C'est impressionnant.
05:57 - Pour pouvoir entendre les deux discours en tout cas.
05:58 - Bien sûr, bien sûr.
06:00 - On se retrouve dans un instant avec vous sur Sud Radio.
06:03 Nous avons le meilleur pronosticeur hippie qu'il faut bien le dire de France.
06:07 - Magnifique.
06:07 - Alors, nous commentons l'actualité avec Virginie Legay, journaliste, éditorialiste,
06:12 politique, Brice Nkonda, chef d'entreprise, coordinateur du collectif Les Voix des quartiers impopulaires.
06:18 Alexis Poulin, journaliste, directeur de la publication du Monde Moderne,
06:21 vous êtes également éditorialiste sur Sud Radio
06:23 et on vous retrouve tous les vendredis dans Poulin sans réserve
06:27 à partir de midi et Ergun Toparslan, vice-président et porte-parole de Territoires de Progrès, bonjour.
06:33 On va revenir évidemment sur ce grenelle de la délinquance des mineurs
06:37 avec un gouvernement qui communique à tout va.
06:39 Vous l'avez entendu, un couvre-feu à pointe à pitre.
06:43 Oui, oui, très bien, un couvre-feu.
06:45 On va revenir sur cette agitation médiatique,
06:48 mais concrètement dans les faits, que peut-on faire ?
06:50 Les 100 jours de Gabriel Attal, et puis on l'a évoqué un petit peu,
06:53 la conférence de Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan annulée à l'université de Lille.
06:59 On reviendra sur tous ces sujets.
07:00 Ergun, je suis ravie que vous soyez arrivé un petit peu en retard,
07:03 mais au moins ça nous permet de commencer un petit peu.
07:07 Alors vous, vous aviez un coup de cœur pour Elsa Golan Royal, chanteuse ?
07:12 C'était un coup de gueule sur un extrait qui a beaucoup circulé hier sur les réseaux sociaux
07:16 où l'ancienne candidate socialiste à l'élection présidentielle,
07:19 ancienne ministre, ancienne présidente de région,
07:21 a encore fait preuve d'un moment de gêne sur un extrait digne de Malès TV.
07:26 Vous voulez qu'on l'écoute ?
07:28 On peut l'écouter, oui.
07:30 Ça ne peut nous canaliser, ça fume la fumée, pistée par les banalisés.
07:37 Hasta luego faisant un, hasta luego faisant deux, hasta luego, ou hasta luego.
07:44 C'est ça, voilà.
07:46 Pas de commentaire.
07:48 C'était quoi ?
07:50 Racontez-nous un petit peu dans quel cadre.
07:54 J'en ai un peu marre que les politiques se forcent à être quelqu'un d'autre.
07:58 Si on veut être proche des jeunes,
08:00 ou autre,
08:02 c'est-à-dire les jeunes apprécient surtout la sincérité et l'authenticité,
08:04 la sincérité de l'engagement.
08:06 Donc si on veut être proche des jeunes,
08:08 soyons comme on est naturellement,
08:10 pas besoin de se forcer à se mettre dans des états, dans des situations comme celles-là,
08:12 qui décrédibilisent un peu le politique,
08:14 et sur le fond aussi, parce que même si c'est un son qui a fait fureur
08:16 il y a quelques étés de ça,
08:18 il y a des sujets de fond qui sont traités et qui sont abordés sur cette chanson,
08:20 qui posent problème.
08:22 On parle d'utilisation du cannabis,
08:24 on parle des problèmes de sécurité, notamment autour de la ville de Marseille.
08:26 Voilà, c'est un moment qui m'a vraiment un peu découragé,
08:30 et je pense que le monde politique a besoin de retrouver un peu de sérieux,
08:34 un peu de niveau, et surtout beaucoup d'authenticité,
08:36 pour pouvoir renouer le lien avec les classes populaires et urbaines.
08:40 Oui, c'est un vrai sujet,
08:42 c'est qu'en fait on a dévoyé le rôle politique
08:44 pour suivre la tendance, l'opinion, être dans la hype.
08:50 Et en fait on a des gens qui...
08:52 C'est vrai que Ségolène Royal, elle était quand même candidate à l'élection présidentielle,
08:56 potentielle présidente, et on voit une fin de carrière qui est quand même un peu particulière.
09:00 Chaotique.
09:02 Et ça ne contribue pas à redorer le blason des politiques.
09:04 C'est une nouvelle Roselyne Bachelot, en quelque sorte.
09:06 Oui, Roselyne Bachelot a un petit peu plus de fond quand même.
09:10 Vous savez, elle a fait les grosses têtes,
09:12 mais c'est l'idée, c'est toute la société du spectacle en fait,
09:16 qui précipite l'effondrement du politique,
09:19 c'est-à-dire qu'il n'y a plus de...
09:21 On va en parler, mais il y a beaucoup de communication,
09:23 il y a très peu d'action, il y a très peu aussi de fonds philosophiques, idéologiques aussi.
09:29 Enfin, on a l'impression que tout est réaction par rapport à de l'information,
09:33 tout est improvisation.
09:35 On l'a vu avec la crise aux portes parola,
09:38 puisqu'il y a Thévenot qui perd trois de ses collaborateurs,
09:42 après de nombreuses bourdes.
09:44 C'est l'immédiateté, c'est la communication à tous les étages,
09:47 et derrière, c'est des fins de carrière tragiques
09:49 pour des politiques qui ne savent plus où ils sont dans la société du spectacle,
09:52 puisqu'ils font partie du spectacle.
09:54 On va en reparler de cette communication.
09:59 Alors, peut-être vous Virginie, un coup de cœur ?
10:02 Oui, enfin, disons un peu de peine pour Jean-Dominique Sénard,
10:07 qui se retrouve entre les griffes de Rachida Dati.
10:10 Alors, je vous explique rapidement,
10:12 Jean-Dominique Sénard est l'actuel PDG de Renault,
10:15 et il a été mis en cause par Rachida Dati il y a quelques temps.
10:18 Vous savez qu'il y a un problème entre Rachida Dati et la justice et Renault.
10:23 Rachida Dati est soupçonnée d'avoir perçu près de 900 000 euros
10:27 en tant qu'avocate d'une filiale de Renault qui s'appelle RVBF,
10:32 et sans aucune prestation en face.
10:35 Depuis 2019, l'affaire traîne,
10:38 et Rachida Dati n'a pas fourni la preuve des prestations effectuées.
10:42 Et récemment, elle a accusé Jean-Dominique Sénard,
10:45 qui lui n'était pas président de Peugeot à l'époque,
10:47 de ne pas avoir fourni à la justice des éléments de nature à l'innocenté.
10:51 Elle, réplique de Jean-Dominique Sénard,
10:55 qui dit "attendez, moi j'ai rien à fournir,
10:57 parce que d'abord je n'ai aucun document,
10:59 sous-entendu, il n'y a rien à fournir parce qu'il n'y a pas eu de travail,
11:01 donc il n'y a pas de document,
11:02 et en plus je n'ai rien dans ma possession,
11:04 et je trouve que là, Dominique Sénard,
11:06 qui se retrouve pris entre deux feux dans une histoire qui ne le concerne pas,
11:09 je rappelle que ça s'est passé avant lui,
11:11 va avoir maille à partir avec Rachida Dati,
11:14 qui est décidée à utiliser toutes les manœuvres dilatoires qu'elle pourra utiliser,
11:18 et que là, il va avoir fort à faire.
11:22 - Oui, commentaire ?
11:24 Non, pas de commentaire.
11:26 - Mais l'ambiance à Paris, j'ai l'impression...
11:28 - Mais je ne comprends pas pourquoi elle, elle ne fournit pas le travail.
11:31 - Parce que peut-être il n'y a pas eu de travail, c'est une question.
11:33 Je la pose.
11:35 - Non, mais effectivement, de demander pourquoi Renaud ne fournit pas le travail qui a été fourni,
11:40 lui il dit qu'il n'y a pas.
11:42 - Lui il dit qu'il n'y a rien à fournir parce que probablement...
11:45 - Il n'y a pas de document.
11:46 - Voilà.
11:47 - En tout cas, vous dites...
11:48 - C'est son avocat, j'entends bien, tout ça se passe par voie d'avocat.
11:51 - On va passer à vous, Brice Nkanda.
11:53 Je voulais qu'on évoque ce sujet à un coup de cœur.
11:56 Ça touche au sujet qu'on a traité cette semaine sur le salaire des patrons,
12:00 et l'écart qu'il peut y avoir entre les salariés et les patrons.
12:04 - Alors non, c'est sur le salaire décent que le patron de Michelin a proposé.
12:09 Je voulais contextualiser un peu, parce que je trouve que c'est une bonne mesure,
12:12 c'est plutôt un coup de cœur effectivement.
12:14 On a Gabriel Attal qui dans son discours de politique générale
12:17 a parlé de la "smicardisation" de la France.
12:19 Et c'est vrai qu'on observe la paupérisation des classes moyennes
12:22 toutes ces dernières années, avec des problèmes d'inflation, de pouvoir d'achat.
12:25 On a là quand même un grand patron qui, c'est dans la tradition de Michelin je crois aussi,
12:28 en l'intérêt social, on a un grand patron qui parle de salaire décent.
12:32 Parce qu'il a identifié qu'avec le SMIC c'est difficile aujourd'hui de vivre.
12:36 Et en tant que centriste, moi je suis très attaché à la décentralisation,
12:40 et c'est vrai que le SMIC en région parisienne,
12:42 c'est pas la même chose que le SMIC en Auvergne ou dans un autre pays.
12:45 Donc il y a quand même ce sujet d'adapter le SMIC
12:48 en fonction du niveau de vie dans chaque territoire.
12:50 Ça c'est un point qui est important.
12:52 Et finalement on observe que c'est un grand patron qui prend l'initiative
12:56 que peut-être le politique aurait dû prendre.
12:58 Parce que Gabriel Attal communique beaucoup, ce gouvernement communique beaucoup,
13:02 mais en termes de dispositifs concrets, on voit que ça a du mal à suivre.
13:07 Et là on a un grand patron qui prend le bon exemple.
13:10 Après je ne sais pas si dans l'absolu, le fait que les grands patrons
13:13 touchent un petit peu à ce qui est du politique,
13:15 j'ai écouté l'interview de Leclerc, de Michel-Edouard Leclerc ce matin,
13:19 qui dit qu'il est tenté par la politique, etc.
13:21 Attention, donc là je trouve que la mesure est bonne
13:24 pour ce qui concerne le patron de Michelin,
13:26 mais du fait que des grands capitaines d'industrie se mettent en politique,
13:29 je suis plus réservé.
13:31 On a vu le cas tapis.
13:33 À la limite, qu'ils se mettent en politique plus directement,
13:35 c'est plus intéressant que d'aller acheter des médias, des journaux, etc.
13:39 Pour moi je pense que ce serait plus intéressant pour notre démocratie,
13:43 mais c'est vrai que cette proposition c'est un petit coup de corps de la semaine,
13:46 c'est très intéressant, surtout que c'est à l'échelle mondiale,
13:49 surtout les pays sont entre 1,5 et 2 fois le SMIC du pays concerné.
13:53 Et maintenant c'est vrai que la population encore une fois a besoin aussi
13:56 de certains gestes des entreprises qui prouvent leur engagement,
13:59 ils aiment bien, ça les réussit, etc.
14:01 Donc responsabilité sociétale et environnementale,
14:03 c'est pas que trois lettres qu'on utilise pour faire de la communication,
14:06 il faut pouvoir le mettre en œuvre, et là ils le mettent en œuvre correctement.
14:09 - Oui, je le mettais en perspective par rapport avec monsieur Tavarez,
14:15 comme dirait l'auditeur,
14:17 c'est pas de féliciter le patron de Michelin, qui est bien sûr éthique,
14:20 mais de mettre le focus sur, il dit, la saloperie,
14:24 celui qui supprime les primes des usines, etc.
14:28 Et c'est vrai que cet écart, 36 millions d'euros,
14:31 alors après il y a...
14:33 - Mais ça va plus loin, parce que je crois que Tavarez,
14:36 justement, est un peu provoquant quand il dit
14:39 "Moi de toute façon je respecte la loi, faites une nouvelle loi, je m'y conformerai".
14:43 - Il est provoquant et surtout il est déceptif,
14:46 parce qu'en réalité son groupe est basé aux Pays-Bas.
14:50 Donc la loi française n'aurait aucune prise en réalité sur ces 36 millions.
14:54 Par contre, monsieur Tavarez, pour être un héros des temps modernes,
14:57 si au lieu de 36 millions, il prenait que 20 millions,
14:59 et qu'il donnait les 16 millions aux travailleurs de son groupe
15:02 en disant "on va faire des primes avec ça",
15:04 ce serait bien, parce que 20 millions c'est déjà beaucoup.
15:07 Et si les 16 millions étaient partagés auprès des travailleurs,
15:11 ce serait un geste fort.
15:12 Ça un grand patron peut le faire, de lui-même.
15:15 - Si monsieur Tavarez nous écoute.
15:17 - C'est surtout moi la réponse qui m'a vraiment dérangé,
15:19 en disant "si ça vous dérange, faites une loi".
15:21 Justement, non.
15:22 - Et c'est faux, c'est faux.
15:24 - C'est faux et de deux.
15:25 - C'est vraiment de la double provocation.
15:26 - Non, ça montre, je pense, une version très archaïque
15:28 de l'appréciation qu'peut avoir la revenu d'un patron.
15:30 - Après, la problématique...
15:32 - Oui, allez-y Virginie.
15:34 - Non, c'est moi.
15:35 - Ça montre aussi que monsieur Tavarez sait très bien
15:38 qu'il y a un marché des grands patrons,
15:39 et que sur ce marché-là, il a une valeur,
15:41 et que si, pour x raisons, il ne travaillera plus en France,
15:44 il travaillera ailleurs.
15:45 Et que, moi, je ne prends pas la défense de monsieur Tavarez,
15:48 mais il me semble que depuis qu'il est arrivé,
15:50 il a obtenu des résultats spectaculaires.
15:52 - Oui, il a des résultats phénoménaux.
15:53 - C'est prévu dans son contrat, il le sait pertinemment.
15:55 - C'est légal.
15:56 - C'est légal.
15:57 - En tout cas, je ne sais pas si c'est légal,
15:59 disons moralement, mais c'est prévu dans son contrat.
16:02 Et il le sait pertinemment,
16:03 et il sait pertinemment qu'il n'a pas de soucis à se faire
16:05 pour sa carrière, et que si ce n'est pas ça,
16:07 ça sera ailleurs.
16:08 Et que ces états de fait, à la tête de Renaud,
16:12 sont suffisamment éclatants pour qu'il soit recruté facilement
16:16 pour d'autres responsabilités.
16:18 - Et que sa rémunération par rapport à des patrons
16:20 d'industrie automobile aux Etats-Unis, par exemple,
16:22 est ridicule.
16:23 Donc si on compare aussi à l'international...
16:24 - C'était histoire de faire le parallèle,
16:26 mais vous avez raison de souligner...
16:27 - Non, mais c'est important de valérer.
16:29 J'ai entendu l'exemple du patron de Blackstone,
16:31 je crois, aux Etats-Unis,
16:32 c'est 800 millions de rémunération.
16:34 Donc c'est-à-dire que dans la dérive,
16:36 on peut aller très loin,
16:37 et effectivement, à un moment donné,
16:38 la question se pose.
16:39 Mais si on légifère qu'en France,
16:40 c'est toujours le même problème.
16:41 Après, les grands patrons vont s'expatrier,
16:43 ça créera moins de valeur, moins de richesse en France.
16:45 Donc il y a toujours cette équation un peu difficile.
16:47 - Juste pour terminer, peut-être que...
16:48 Des grands patrons, il y en aura beaucoup,
16:50 mais il aurait pu se distinguer...
16:51 - Non, il n'y en aura pas tant que ça, en fait.
16:52 - Justement, il aurait pu se distinguer...
16:53 Du coup, des grands patrons qui ont des gros salaires,
16:55 il y en a même des plus grands que les siens,
16:57 il aurait pu se distinguer en faisant un geste
16:58 envers ses employés.
17:00 Et ça, ça aurait été classe.
17:02 - Une auditrice me dit "Mon fils a travaillé à la chaîne pour 1600 euros par mois,
17:07 il est resté un an, la cadence était infernale".
17:09 - Bien sûr.
17:10 - Effectivement.
17:11 - Mais Valérie, c'est la même chose dans le luxe.
17:12 - Bien sûr, bien sûr.
17:13 - C'est-à-dire que les gens qui travaillent dans le luxe
17:14 sont payés très petitement
17:16 par rapport aux bénéfices qui sont générés.
17:18 - Oui.
17:19 On se retrouve dans un instant,
17:20 on va parler de la délinquance des mineurs
17:23 qu'on semble découvrir,
17:24 alors que des signaux et des alertes
17:27 avaient été faites depuis longtemps.
17:29 Donc on va lancer un Grenelle
17:30 qui va donner lieu à des tables rondes,
17:33 à des consultations,
17:34 à la mise en place peut-être d'affichettes
17:36 dans les commissariats de numéro vert ?
17:38 - Peut-être, on aura un rapport.
17:39 - Peut-être ?
17:40 - Peut-être aussi.
17:41 - Allez, on se retrouve dans un instant pour parler de ça.
17:42 Mettons-nous d'accord,
17:44 on va parler de la violence des mineurs,
17:47 ce qui s'est passé hier à Grande-Synthe,
17:50 absolument abominable.
17:51 Un éducateur, un animateur, Philippe, 22 ans,
17:55 qui a été battu à mort,
17:57 battu à mort par des mineurs âgés de 14 et 15 ans.
18:01 Hier, j'ai vu circuler d'autres images
18:03 de groupes de jeunes qui s'en prenaient à un autre,
18:06 qui tapaient à coups de béquilles
18:09 ou de bâtons sur un jeune qui était à terre.
18:12 Emmanuel Macron a la solution,
18:14 il lance une grande concertation
18:17 sur la violence des mineurs.
18:19 Donc on découvre le problème,
18:21 on sort les tables rondes,
18:24 alors que vous qui défendez,
18:27 enfin qui êtes,
18:28 défendez le mot est peut-être pas bon,
18:29 mais qui êtes impliqués au cœur de ces quartiers dits impopulaires,
18:33 qui sont mis en cause assez souvent,
18:35 vous savez très bien que ce problème,
18:37 il n'est pas nouveau et qu'on ne le découvre pas.
18:39 - Moi j'en ai marre concrètement qu'on parle de Grenelle,
18:43 pour parler concrètement et dans le fond,
18:45 je pense qu'on paye 40 ans de politique de l'enfant roi.
18:49 On a laissé penser que l'enfant était magnifique, etc.
18:53 Alors qu'en réalité, le degré de liberté qu'on donne à un enfant
18:56 est corollaire à la responsabilité qu'il acquiert par l'éducation.
18:59 Et donc ça, il faut vraiment revenir sur cette idéologie
19:02 qui a commencé dans les années 80.
19:04 Et il faut remettre le parent dans son rôle,
19:07 dans sa responsabilité.
19:09 On ne fait pas traîner ses enfants,
19:10 il ne devrait même pas y avoir de couvre-feu.
19:12 Quand on a un enfant à 12-13 ans,
19:14 il n'a rien à faire dehors.
19:15 Donc il y a ce premier sujet d'autorité parentale,
19:18 et l'autorité parentale, il faut l'activer avec de la sanction.
19:20 On pourra en reparler,
19:21 mais je pense qu'il faut de la sanction.
19:22 Ensuite, il y a le sujet des réseaux sociaux,
19:25 des écrans, des jeux vidéo très violents.
19:28 À un moment donné, cette virtualisation,
19:30 elle bascule dans le réel.
19:31 Il y a un impact réel dans le quotidien.
19:33 Et je pense qu'il faut vraiment réfléchir à limiter,
19:36 à contrôler ce que nos enfants regardent.
19:38 Ça se fait dans certains pays.
19:40 Je pense qu'il faut réfléchir à ça.
19:42 Et je pense également qu'il faut arrêter avec l'anonymat
19:45 sur les réseaux sociaux, qui fait beaucoup de mal.
19:47 Ensuite, il y a le fait que les enfants,
19:50 il y a une énergie qu'il faut occuper
19:53 de manière positive et constructive.
19:55 Un enfant, par définition, a beaucoup d'énergie.
19:57 Il faut faire du sport, il faut faire du théâtre,
19:59 il faut faire de la culture.
20:00 Il faut déployer ça plus qu'aujourd'hui.
20:02 Et je pense également qu'il y a eu cette philosophie de dire
20:08 qu'il ne faut pas faire de devoirs à la maison,
20:10 parce que c'est inégalitaire.
20:11 Moi, je pense qu'en fait, quand les gamins rentrent à la maison
20:13 et qu'ils ne font pas leurs devoirs,
20:14 malheureusement, trop souvent, ils sont devant des écrans.
20:16 Il faut que les enfants bossent à la maison.
20:19 Donc, globalement, je pense que les enfants,
20:21 il faut les occuper de manière constructive.
20:23 Ensuite, il y a le volet de la sanction.
20:25 Et ça, effectivement, les sanctions sont beaucoup trop laxistes aujourd'hui.
20:28 Il y a les travaux d'intérêt généraux
20:30 qui mettent du temps à être mis en œuvre.
20:31 La région, par exemple, Ile-de-France,
20:33 a mis en place un dispositif pour que ce soit beaucoup plus rapide
20:36 pour la pédagogie de la sanction.
20:37 Les centres éducatifs fermés qui ont été mis en place sous Sarkozy,
20:40 c'était des bons dispositifs, mais il faut donner les moyens,
20:43 il faut former les éducateurs, il faut bien les payer.
20:45 J'ai entendu dans un reportage récemment
20:48 qu'il fallait rétablir le service militaire.
20:50 Moi, je me dis pourquoi pas ?
20:51 Il ne faut pas que ce soit un sujet tabou, ça peut être discuté.
20:54 On sait que c'est impossible financièrement aujourd'hui.
20:57 C'est impossible financièrement, mais à un moment donné,
20:59 on parle de nos enfants.
21:00 C'est-à-dire que quand on a des enfants qui partent à volo,
21:02 parce que là, on a des crimes quasiment toutes les semaines.
21:04 Et par des jeunes, encore une fois,
21:07 avec des comportements de plus en plus violents.
21:10 On dit qu'on n'a pas les sous, mais je suis désolé,
21:12 à un moment donné, ces sous-là, il faut les trouver.
21:14 Et puis, voilà, il faut vraiment durcir la sanction.
21:17 Il y a quand même ce sujet que maintenant,
21:19 il y a des crimes qui sont commis par des mineurs.
21:21 Alors effectivement, en dessous de 13 ans, il n'y a pas le discernement.
21:23 De 13 à 18 ans, on estime qu'ils ne doivent pas être punis sévèrement.
21:27 Mais je pense qu'effectivement, là, comme on est sur des crimes,
21:29 il faut penser à avoir des sanctions.
21:31 - On est sur des jeunes qui ne sont plus les mêmes que ceux d'il y a 20 ans.
21:34 Mais cette génération-là, on l'a vu arriver.
21:37 Ce n'est pas faute d'avoir prévu.
21:38 - Là, Valérie, il faut stopper le blabla.
21:40 Parce qu'en fait, on est sur de la communication à outrance.
21:42 Là, maintenant, il faut des mesures et il faut aller vraiment dans le fond.
21:45 - Alexi Poulin ?
21:46 - En fait, tout est une question de moyens.
21:49 En réalité, on n'a pas les moyens pour le service militaire.
21:52 On n'a pas les moyens pour les places de prison.
21:54 On n'a pas les moyens pour la justice.
21:55 On n'a pas les moyens pour la police.
21:56 On n'a pas les moyens pour l'école.
21:58 C'est un choix, en fait.
22:00 Et on a un ministre du budget, de l'économie,
22:02 qui parle de faire des économies.
22:04 Toujours plus dans tous les secteurs
22:06 qui vont être des secteurs où on prépare le futur.
22:09 Une génération comme ça, qui arrive,
22:13 qui est confrontée à la violence de manière quotidienne,
22:17 où on a tous ces drames,
22:19 parce que c'est au-delà du fait divers,
22:21 c'est devenu un fait de société.
22:23 Il n'y a pas de réponse du politique jusqu'à présent.
22:26 Parce qu'il y a cette question des moyens.
22:28 Et la seule réponse, c'est un peu plus de police,
22:32 mais regardez sur je ne sais pas combien c'est de refus d'obtempérer par jour.
22:36 - Les rodeos urbains.
22:39 Les mortiers. Gérald Darmanin avait dit "on va interdire la vente des mortiers".
22:43 On a vu ce qui s'était passé.
22:45 Les rodeos urbains, il n'y a pas de mesure.
22:47 - Ça se vend sur internet, les mortiers.
22:49 - Il n'y a pas eu de mesure qui ont été prises.
22:51 Alors oui, des gens vont nous dire "mais vous êtes négatif,
22:53 le gouvernement propose un Grenelle pour prendre des choses en main".
22:56 - Non mais on s'en fout.
22:58 - Maintenant, c'est vraiment...
23:00 - Mais on fait quoi ?
23:02 Moi, quand je vois ces images de jeunes, je me dis que c'est foutu.
23:04 - Non, c'est pas foutu Valérie.
23:06 - Quand vous avez des gosses de 15 ans qui tapent à coups de béquilles et de bâtons sur un gamin qui est par terre,
23:10 vous faites quoi ? Vous ne les rééduquez pas.
23:12 - Non, c'est pas foutu.
23:14 Je ne veux pas qu'apparaît la parole aux jeunes.
23:16 - Virginie ?
23:18 - Moi, je ne dirais pas que tout est question de moyens,
23:20 je dirais que tout est question de volonté.
23:22 La volonté aujourd'hui pour une équipe qui est là depuis 7 ans, je ne l'ai pas vue.
23:27 Le problème ne vient pas d'aujourd'hui.
23:30 On se souvient même que lors des émeutes,
23:32 c'était en grande majorité des mineurs qui étaient dans la rue.
23:36 Je ne sais pas si ça a frappé quelqu'un, mais c'était très frappant.
23:39 Et là, Gabriel Attal va nous expliquer que si que ça,
23:44 avec sa phrase fétiche qui est "moi j'assume de dire la vérité",
23:47 mais en fait, il ne s'agit pas de dire ou de ne pas dire la vérité, il s'agit de faire.
23:51 Et pour des gens qui sont aux manettes depuis toutes ces années,
23:54 mais qu'ont-ils fait ?
23:56 Moi, je ne cesse de m'étonner de les voir alors qu'ils ont une majorité relative
24:00 et que du coup, leur latitude politique est extrêmement réduite,
24:03 proposer des choses dont ils savent pertinemment qu'elles ne seront pas mises en oeuvre.
24:07 Et puis, autre question qu'on pose, pourquoi ne pas tout simplement appliquer la loi et l'appliquer fermement ?
24:11 J'ai entendu des spécialistes expliquer l'autre jour
24:14 qu'il y avait une résistance du système à infliger des peines judiciaires fermes à des mineurs.
24:21 Pourquoi une résistance du système quand ces jeunes-là se livrent à des actes aussi violents ?
24:26 Pourquoi ce système-là se permet d'avoir des résistances idéologiques, bien sûr,
24:31 c'est bien ça dont je parle, et que tout ça n'est pas clairement affronté ?
24:35 Moi, je veux bien les grands mots, les grenelles, oui, oui, oui.
24:39 Et puis, déporter la responsabilité sur les familles me semblait aussi extrêmement injuste.
24:44 Oui, il y a un grand nombre de mineurs dont les familles sont monoparentales, sans doute.
24:49 Oui, les mères peuvent travailler la nuit et ne pas être toujours chez elles et surveiller leurs enfants.
24:54 Mais ça sous-entend toujours que si ces mineurs se comportent comme ça,
24:58 c'est qu'ils ne sont pas élevés ou mal élevés.
25:00 Ça peut être vrai, ça peut être faux, et c'est souvent faux.
25:03 Si ces mineurs se comportent comme ça, c'est qu'ils n'ont pas de limites.
25:06 Ils regardent les réseaux sociaux, ils regardent des vidéos toute la journée.
25:09 Ça fait partie de l'éducation.
25:11 Oui, ça fait partie de l'éducation, ça fait aussi partie de ce qu'on leur laisse faire
25:15 ou de ce à quoi ils ont accès dans la journée avec les réseaux sociaux.
25:19 Et ça aussi, c'est une dimension qui n'est pas tellement prise en compte.
25:21 C'est un reflet de la société, il ne faut pas tout mettre sur les réseaux sociaux.
25:24 Non, ce n'est pas un reflet de la société, les réseaux sociaux.
25:25 C'est une caricature de la société.
25:27 Ce n'est pas du tout un reflet de la société.
25:29 Il n'y avait pas de réseaux sociaux lors des émeutes sous Chirac.
25:31 Je ne parlais pas des émeutes sous Chirac, je parlais des émeutes sous Macron.
25:34 Justement, parce qu'on parle de fracture sociale, on parle quand même de 2005, 2006.
25:39 Depuis, rien n'a été fait.
25:41 C'est le problème des limites, le problème de l'autorité et le problème du respect aussi.
25:47 Je pense que c'est vraiment une question d'éducation et de rapport à la violence.
25:50 Je pense qu'il y a une question de sanctions.
25:52 Il n'y a jamais de sanctions et donc ils savent qu'ils peuvent recommencer.
25:55 Mais quelles sanctions de toute façon ?
25:57 Qu'est-ce que vous faites avec un gamin de 80 ans, Ergoun ?
25:59 Je suis plutôt d'accord sur le fait qu'il y a un souci sur le rapport à la violence.
26:02 Parce que ça fait plusieurs années qu'on alerte.
26:04 On voit que peu importe la strate, la manifestation ou autre,
26:09 on voit que le degré de violence est très vite dépassé.
26:11 Et peu importe l'âge aussi.
26:13 Donc on sent qu'il y a quelque chose de nouveau.
26:15 Personnellement, c'est vrai qu'on en a un peu marre des grenelles pour ci pour ça.
26:18 Mais pour le coup là, je pense qu'il y a intérêt à se poser sur le sujet.
26:23 Parce que les violences envers les élus ont été pointées du doigt ces dernières années.
26:28 Maintenant on commence à voir des violences des élus.
26:30 Parce qu'ils sont également à l'image de certaines dérives de la société.
26:33 Tout ça ne présage rien de bon.
26:35 Sur la jeunesse, je suis un peu mitigé.
26:37 Parce que j'ai beaucoup été dans des associations,
26:41 dans des mises en place d'action des politiques de la ville.
26:44 Il y a énormément de choses qui se font.
26:46 Je n'ai pas l'impression qu'il y a une violence qui est un peu plus exagérée sur les nouvelles générations.
26:51 Mais pour ceux qui sont violents, elles sont de plus en plus violentes.
26:53 On voit que ça dérive très vite sur les commissions,
26:56 pour avoir été dans le monde du foot, sur les commissions disciplinaires de la Ligue.
27:00 C'est en train d'exposer, je crois que c'est à plus de 200% en trois ans.
27:03 Et donc tout ça montre qu'il y a un sujet par rapport à la violence,
27:06 il y a un sujet par rapport à l'autorité.
27:08 Mais il y a nécessité, je pense, de faire ce fameux grenelle pour bien nommer les choses.
27:12 On va marquer une pause et vous me direz pourquoi ce n'est pas foutu.
27:14 Brice Nicolda, de suite.
27:16 Et nous parlons de la délinquance des mineurs, ou de ces mineurs de plus en plus violents.
27:20 Ce moment même, Gabriel Attal est à Viry-Châtillon, où il parle d'autorité.
27:25 Son élocution s'intitule "Droits et devoirs".
27:28 Donc il dit que l'autorité doit s'appliquer à tous.
27:33 Enfin, c'est ce qu'a dit Prisca Tévenot.
27:35 Donc à part d'enfoncer des portes ouvertes, je ne sais pas où on ira, mais pourquoi pas.
27:39 Pourquoi vous dites que ce n'est pas foutu ?
27:42 Quand on a des ados de 15 ans qui sont sans limites, qui ne voient pas la différence entre le bien et le mal,
27:46 qu'est-ce qu'on en fait ? Les mettre en prison, ne seraient-ce pas la solution ?
27:49 Quand on a des mineurs qui ont ce genre de comportement, les parents sont responsables.
27:53 Parce qu'on fait des enfants, on en est responsable.
27:55 Et en fait, le problème aujourd'hui est tellement diffus, ça touche au logement, à la mixité sociale,
27:59 à la délinquance, à la violence, à l'éducation.
28:02 Et en fait, c'est tout un nœud de problèmes qu'il est difficile de dénouer au niveau politique.
28:06 Mais c'est pour ça que je pense que ça doit se jouer au niveau de la cellule familiale.
28:09 Je ne suis pas habitué à le dire, mais je pense que l'idéologie de mai 68 nous a fait du mal.
28:13 Je ne suis vraiment pas habitué à dire ça, parce que j'aime bien la liberté qui en a découlé.
28:18 Mais d'un autre côté, en termes d'autorité parentale,
28:20 aujourd'hui, on a des parents qui parfois veulent bien faire, mais n'ont pas tous les codes,
28:24 ils méritent d'être accompagnés.
28:25 Moi, je ne dis pas que les parents font mal leur travail.
28:27 Globalement, je suis plutôt d'accord avec ce que vous avez dit, la plupart font bien leur travail.
28:30 En revanche, ils font bien au maximum de leur capacité, et parfois ce n'est pas suffisant.
28:35 Je ne suis pas sûre que l'idéologie de mai 68, franchement, et avoir quoi que ce soit,
28:41 dans les familles monoparentales, dont les mères sont souvent débordées,
28:46 et dont les enfants leur disent "si tu m'emmerdes, tu vas voir ce qui va se passer".
28:50 Elles perdent leur autorité, parce qu'on les menace, parce que les grands frères leur disent "laisse-moi, je le gère".
28:56 Et au contraire, il y a des mamans qui ont une autorité sur des grands,
28:59 et au contraire, je peux avoir l'exemple contraire,
29:01 il y a des mamans qui tiennent très bien leurs enfants, jusqu'à un âge très avancé, même pour toujours.
29:05 Donc en fait, le sujet, c'est qu'on a été trop laxiste.
29:09 À un moment donné, il faut laisser papa et maman faire leur travail.
29:12 Et je pense qu'on a laissé couler trop de choses.
29:14 Et effectivement, le problème, c'est qu'aujourd'hui, il faut rattraper une situation qui s'est embourbée depuis des décennies.
29:21 Et pour faire ça, la question d'allocation des moyens est importante.
29:25 Mais il y a une petite musique qui consiste à dire, on a déjà beaucoup donné dans les quartiers,
29:28 il y a des milliards qui ont été déversés dans les quartiers.
29:30 Mais le sujet, ce n'est pas uniquement de donner, c'est de donner à bon escient.
29:34 Je vous donne un exemple. Dans les écoles, il y a eu le meurtre de notamment Samuel Paty.
29:39 Il n'y a rien qui a été fait concrètement pour aider les enseignants. Rien.
29:43 On leur a fait des séminaires, des colloques "Comment apprendre la laïcité".
29:46 C'est du bullshit. En réalité, il aurait fallu peut-être, dans chaque cours d'école,
29:50 mettre un médiateur mandaté par l'Éducation nationale pour essayer de gérer, bien formé, bien payé.
29:55 Il y a des actions beaucoup plus concrètes qu'on aurait pu faire pour aider ceux qui sont sur le terrain
29:59 et qui font le travail. Effectivement, dans des associations, il y a plein de gens qui font du très bon travail.
30:04 Mais on ne les aide pas. Aujourd'hui, on a des gens qui sont sur le terrain, qui ont des solutions.
30:08 On ne les aide pas. On est dans le top down et pas dans le bottom up.
30:12 Il y a plein de solutions sur le terrain.
30:13 - Vous pensez vraiment que dans les quartiers, l'idéologie de Mai 68 est la cause de la défaillance ?
30:18 - Bien sûr. Si, si. Attends Valérie. Le laxisme, on l'a laissé faire.
30:22 On a vraiment laissé le truc se propager et on a retiré aux parents le moyen d'être des parents.
30:28 - Je ne sais pas. Dans les quartiers, Mai 68, Alexie Poulain ?
30:33 - Parce que c'est Nicolas Sarkozy qui était très critique de l'idéologie de Mai 68.
30:36 C'est aussi lui qui a supprimé la police de proximité.
30:38 - Exactement. Énorme erreur.
30:40 - Énorme erreur, bien sûr. Je pense que c'était ce petit échelon finalement où l'État était là,
30:47 avec cette proximité-là justement, qui permettait non pas d'en faire un ennemi,
30:52 mais de comprendre ce qu'était l'autorité, la loi, tout ça expliqué de manière claire
30:56 avec des policiers qui étaient respectés et qui respectaient aussi les gamins des quartiers.
31:00 Donc ça, ça a été, je pense, la première erreur tragique.
31:03 - C'est vrai.
31:04 - Et puis la suite n'a fait que donner raison au fait qu'il y a eu une démission totale.
31:10 Enfin, quand on parle de territoire perdu de la République, mais où est-ce qu'on est arrivé ?
31:13 Enfin, qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
31:16 - On a regroupé les gens en difficulté au même endroit. Parce qu'en fait, tout ça...
31:20 - C'est des ghettos, bien sûr.
31:22 - Les gens, après eux, les services publics sont partis.
31:24 - On a l'impression que les gens découvrent le pot au rose.
31:26 - Oui, c'est ce qu'on a.
31:27 - Pendant 40-50 ans, on a regroupé dans les mêmes territoires des gens qui étaient en difficulté,
31:30 on a cumulé les difficultés. Alors se rajoutent les dallaux, etc.
31:33 - Absolument.
31:34 - Et on s'étonne que le niveau à l'école soit pas bon,
31:36 on s'étonne qu'il y ait des discriminations à l'embauche,
31:38 que les gens soient pas formés, qu'il n'y ait pas d'inclusion
31:40 et qu'on n'arrive pas à sortir des territoires de la NAS.
31:42 - Et les trafics ?
31:43 - C'est normal.
31:44 - Les trafics qui se sont installés ?
31:45 - Moi, je vous donne l'exemple de Gennevilliers. A Gennevilliers, c'est une ville qui a tout pour être bien dans tous les domaines.
31:50 On est à côté de Paris, on a tous les transports, on a énormément d'entreprises,
31:54 on a le port de Gennevilliers, on est une ville riche en réalité.
31:56 Mais sauf que tous ces problèmes-là, on les retrouve. Pourquoi ?
31:59 Pourquoi ? Parce qu'à un moment donné, on laisse les choses filer.
32:02 Alors qu'il faut mettre en place des dispositifs qui soient concrets pour inclure les gens.
32:06 Mais on le fait pas.
32:07 - Oui, mais qu'est-ce qu'on fait ?
32:09 Je vous donne l'exemple d'une grande entreprise,
32:11 ce que m'a raconté quelqu'un qui travaillait.
32:14 Il y avait une sorte de deuxième chance qui était offerte sur une chaîne de travail.
32:23 C'était un échec total.
32:25 80% des jeunes ne venaient pas parce qu'il fallait se lever à 8h,
32:28 parce qu'il y avait un contre-maître, parce que ça les emmerdait de bosser pour le SMIC.
32:32 Ça n'a pas fonctionné.
32:33 C'est-à-dire que cette entreprise voulait aider ces jeunes des quartiers.
32:38 Oui, d'accord, on leur propose un boulot dans une usine, mais ça n'a pas fonctionné.
32:41 - Il y a deux sujets, Valérie.
32:42 Le premier sujet, c'est un sujet générationnel avec l'engagement des jeunes.
32:45 - Absolument.
32:46 - Mais on peut aussi comprendre que les jeunes ne sont pas hyper motivés
32:48 vu la société qu'on leur propose.
32:50 - Une fois qu'on a dit ça, on fait quoi ?
32:52 - Oui, alors ça c'est le premier sujet.
32:53 Le deuxième sujet, c'est que dans nos quartiers,
32:55 il faut prendre le problème à la prime jeunesse.
32:58 Parce que quand on a des enfants qui dérapent
33:00 et qui commencent à partir dans des logiques de business, etc.,
33:03 qui commencent à toucher de l'argent de cette manière,
33:05 effectivement, aller travailler pour le SMIC, ça va être compliqué.
33:08 Donc en fait, il faut faire un travail en amont,
33:10 il faut prendre le mal à la racine,
33:11 il faut faire en sorte de suivre nos enfants.
33:13 - Ça je suis d'accord, sauf que quand je vous dis
33:15 ceux qui ont 14 ans aujourd'hui
33:17 et qui sont capables de tabasser à mort quelqu'un,
33:21 qu'est-ce qu'on en fait ?
33:22 - Il faut déjà dire que ce ne sont pas la majorité,
33:24 c'est quand même une minorité,
33:25 même si cette minorité commence à être très voyante,
33:27 effectivement, là il faut de la sanction.
33:28 - Regardez la Foire du Trône, regardez les images qui ont sur le site.
33:31 - Attendez, la Foire du Trône, depuis la naissance de la Foire du Trône,
33:34 il y a eu des Bois-Yous, il y a eu des Blouson Noirs à l'époque,
33:36 enfin bon, là franchement, je pense que c'est un non-sujet,
33:39 parce que c'est la Foire du Trône.
33:41 Mais le sujet c'est celui de la politique de la ville,
33:44 effectivement, de l'inclusion,
33:47 de l'autorité, encore une fois,
33:49 mais l'autorité, elle implique le respect mutuel,
33:52 et c'est là où il y a eu des faillances des deux côtés.
33:56 Et je crois que, à chaque fois,
33:59 quand on parle de politique de la ville,
34:01 on le fait parce que c'est une période électorale.
34:03 Et donc on va faire des promesses avec beaucoup de millions,
34:06 et en réalité, si vous suivez l'histoire de la politique de la ville,
34:08 c'est élection, promesses,
34:11 et après l'élection, on passe à autre chose.
34:13 Regardez le plan Borloo, par exemple,
34:15 le plan Borloo, qui était un des plans les plus aboutis, en réalité,
34:18 pour la ville, a été mis à la poubelle après l'élection, tout simplement.
34:21 - Moi je m'interroge sur les règles de ces territoires perdus,
34:25 qui sont probablement très éloignés de ce qu'on imagine.
34:28 Les jeunes dont on parle, ces très jeunes,
34:30 ils sont souvent pris en main par des aînés,
34:32 qui les utilisent justement parce qu'ils sont très jeunes,
34:35 et qu'en dessous de 13 ans, ils ne risquent rien, quasiment rien,
34:37 sur un plan judiciaire, et quand on leur dit
34:39 "Allez travailler pour un petit salaire",
34:41 ils vous rionnent au nez en vous disant "Mais attends, moi je fais le guetteur,
34:44 et en faisant le guetteur, je gagne beaucoup plus, sans beaucoup me fatiguer".
34:47 Et quand on dit "Les mères devraient surveiller leurs enfants",
34:49 mais les mères ne sont plus en situation d'avoir d'autorité sur ces enfants-là.
34:54 Ces enfants-là, ils sont éloignés, j'allais dire, psychologiquement du foyer familial,
34:58 et ils sont déjà dans d'autres organisations,
35:01 qui sont en général aux mains des aînés, des trafiquants,
35:04 il faut quand même bien voir ce qui se passe.
35:06 Et souvent ces banlieues-là, elles vivent sous le règne des trafiquants.
35:11 - Oui, Ergund, Parcelan...
35:13 - C'est un sujet un peu complexe.
35:15 - C'est vaste.
35:16 - C'est un sujet un peu vaste, mais en vrai, on a perdu le fil conducteur
35:18 de la promesse républicaine,
35:20 et il y en a, ils sont engouffrés là-dedans,
35:22 je pense qu'il y a l'état d'esprit, le moment aussi,
35:24 qui fait qu'on perd cette volonté générationnelle
35:28 de pouvoir trouver une autre réussite
35:30 que la facilité qui peut avoir lieu dans ces petites affaires.
35:33 Mais l'essentiel là-dedans, c'est que le fil républicain
35:35 a été perdu dans ces territoires-là.
35:37 Tout d'abord, évidemment, il y a une responsabilité du politique
35:39 en faisant des choix d'urbanisme et de peuplement,
35:41 c'est un mot qu'on n'a pas trop utilisé en France,
35:43 mais qui a créé ce problème-là.
35:45 On peut faire une critique aussi sur les différents gouvernements,
35:49 mais aujourd'hui, la problématique du logement,
35:51 elle est toujours aussi mal traitée.
35:53 Donc on a des problématiques sociales
35:55 qui sont accentuées à certains endroits,
35:57 et pour autant, on a aussi une manière
36:00 où l'état a délaissé ces territoires
36:02 sans présence de policiers, de services publics,
36:05 c'est extrêmement compliqué de garder des postes, etc.
36:08 Je comprends, je vois et je soutiens tous les élus,
36:10 tous les maires locaux qui essayent de garder
36:12 ces petits espaces de services publics,
36:15 mais en réalité, on a perdu une chose en commun,
36:17 on a perdu le fait d'être une nation dans ces endroits-là,
36:20 on a perdu le projet républicain, la promesse républicaine.
36:24 Emmanuel Macron, en 2017, avait parlé d'une révolution,
36:27 c'est-à-dire de remettre la République en marche dans ce sens-là.
36:29 On voit que le sentier est titanesque,
36:31 mais plutôt que de trouver des excuses,
36:32 on aimerait bien aussi voir un certain engagement dans ce sens-là.
36:36 Au lieu de ça, on a des élus et des relais politiques
36:40 qui rentrent dans le communautarisme,
36:42 dans le repli sur soi, qui ne va pas dans le sens du commun.
36:44 - On a lâché le chiffre.
36:45 - Je vois en même temps le discours de Gabriel Atta,
36:48 "Nous aurons besoin de toutes les bonnes volontés pour nous aider",
36:52 etc. On va voir, je ne vois que des petits,
36:56 l'écorce intermédiaire, je vois des mots passer,
36:58 que les représentants soient unis dans les prochaines semaines
37:01 pour en venir à bout,
37:02 il nous faut mesurer le chemin parcouru depuis 2017,
37:06 etc.
37:08 - Justement, il n'est pas si long que ça, le chemin parcouru depuis 2017.
37:12 Moi, je le mesure, je ne sais pas.
37:14 - En fait, il y a quand même deux points sur lesquels j'aimerais revenir.
37:19 On est globalement, politiquement parlant, très faible en prévention.
37:23 En prévention, on est très faible,
37:25 parce qu'on a soit des éducateurs spécialisés qui sont très bons
37:27 pour faire le lien avec le droit commun,
37:29 mais qui ne vont jamais sur le terrain,
37:30 et qui ne sont pas à l'aise sur le terrain.
37:32 On a des médiateurs qui sont à l'aise sur le terrain,
37:34 mais qui n'ont pas cette compétence pour faire le lien avec le droit commun.
37:38 On a testé les grands frères,
37:39 parce qu'ils avaient une forme de légitimité,
37:41 ça n'a pas marché,
37:42 mais on n'a jamais créé ce profil de super médiateur
37:45 qui est à la fois très compétent, légitime sur le terrain,
37:47 et bien payé.
37:48 Donc, en fait, dans le maillage jusqu'à la sanction,
37:51 la partie prévention, je trouve,
37:54 et dans toutes les villes, est assez mal traitée.
37:56 On n'a pas ce qu'il faut aujourd'hui
37:57 pour faire le travail de prévention.
37:59 Ça, c'est le premier point.
38:00 Le deuxième point, c'est que pour apprendre à refaire nation
38:02 et reprendre le fil républicain, comme vous le dites,
38:04 il y a quand même ce sujet d'apprendre à débattre,
38:06 à respecter les avis des uns et des autres.
38:08 Et en fait, on n'apprend pas ça à l'école.
38:10 On a une école qui crée des futurs salariés,
38:12 des potentiels futurs salariés,
38:14 mais pas des potentiels futurs citoyens.
38:16 - Et encore, et encore...
38:17 - Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ça.
38:19 - Moi, je ne suis pas d'accord.
38:20 En fait, je me souviens des cours d'éducation civique,
38:23 et je ne pense pas qu'ils aient fondamentalement changé.
38:25 On nous dit Assemblée Nationale, Sénat, Égale, Parlement.
38:27 Donc, c'est très didactique, c'est très académique,
38:30 mais on n'a pas vraiment...
38:31 On ne rentre pas dans le fond du sujet du débat critique
38:34 entre les jeunes.
38:35 Et je pense qu'à tout âge, en élémentaire...
38:36 - Il devrait y avoir des cours de théâtre maintenant.
38:37 Ça va être bien.
38:38 - Non, mais je pense que c'est un vrai problème.
38:40 C'est-à-dire qu'aujourd'hui même, on ne sait plus débattre.
38:42 Tout le monde a des éléments de langage.
38:43 On s'oppose des choses,
38:44 mais il n'y a pas de travail sur le fond.
38:46 - Quand on voit le climat de censure,
38:47 c'est sûr que le débat est difficile.
38:49 - Quand on voit les professeurs,
38:50 dès qu'ils essayent de sortir un peu des sentiers battus,
38:54 ils se font cracher dessus par les parents
38:56 qui leur disent "Pourquoi vous avez parlé de ci ?
38:58 Pourquoi vous avez parlé de ça ?"
38:59 Enfin, il faut se souvenir de l'affaire Samuel Paty.
39:01 Il a été mis en cause par une élève
39:03 qui n'était pas à son cours,
39:05 et dont le père est venu l'ennacer directement.
39:07 - Tout était faux.
39:09 - Là, oui, exactement, tout était faux.
39:11 Et il a été quoi ? Décapité.
39:13 On l'oublie, on ne prononce pas assez ce mot,
39:15 parce que c'est un mot qu'on ne veut pas prononcer,
39:17 mais il a été décapité.
39:18 - Il y a l'autocensure des enseignants.
39:19 - En vrai, notre pays, il a vu une avance à plein d'autres pays.
39:21 C'est qu'on a été les précurseurs des Lumières
39:24 et de la République française.
39:25 Aujourd'hui, on n'arrive pas à porter ce projet-là,
39:28 à porter ces valeurs,
39:29 cette idée en est là sur certains des territoires,
39:32 et on a la solution entre nos mains.
39:33 - Je pense.
39:34 - Malheureusement, ça nécessite une volonté politique.
39:37 Encore une fois, quand on voit le niveau des débats politiques,
39:39 ça n'aide pas,
39:41 et je pense que la prise de conscience politique
39:43 n'est pas encore là sur la gravité.
39:44 - Ah non, on est sur l'urgence des mesures.
39:47 - Absolument.
39:48 On va marquer une pause.
39:49 On se retrouve dans un instant avec vous sur Sud Radio.
39:51 Nous évoquions la censure en début d'émission
39:54 avec l'interdiction de cette affiche,
39:56 le retrait de cette affiche
39:58 qui parlait d'un livre consacré à la folie médiatique
40:04 autour des transgenres.
40:07 On parle, évidemment, vous l'aviez évoqué en début d'émission,
40:10 de la visite d'Éric Zemmour en Belgique,
40:12 qui a été empêchée,
40:14 et puis de cette conférence hier organisée
40:16 par une association étudiante pro-palestinienne
40:18 qui devait accueillir Jean-Luc Mélenchon
40:21 et la militante franco-palestinienne Rima Hassan.
40:25 Cette conférence aura lieu ce soir,
40:28 mais non pas dans les locaux de l'université.
40:30 Alors, le débat, c'est "oui, mais l'université,
40:32 normalement, c'est un lieu ouvert
40:34 où tout le monde doit pouvoir parler",
40:35 ce qui n'a pas toujours été le cas, je rappelle,
40:37 quand Mme Bergasinski n'a pas pu s'exprimer
40:39 ou quand la pièce de Charde n'a pas pu être jouée à la Sorbonne.
40:43 Donc, ce n'est pas nouveau non plus.
40:45 Non, François Hollande aussi, qui avait été reçu
40:47 avec des livres déchirés, ses livres déchirés,
40:49 ça a toujours été un lieu de débat, l'université,
40:51 donc c'est bien.
40:53 Maintenant, le climat est tel que
40:55 chaque prise de parole est scrutée avec peur.
40:58 Et puis, il faut voir que derrière cette conférence,
41:01 il y a eu beaucoup aussi de fake news
41:03 autour des associations,
41:05 du soutien à la politique du Hamas,
41:08 de l'éradication d'Israël, etc.
41:10 Ce n'est pas le cas.
41:12 Et puis, une volonté politique aussi
41:14 d'empêcher cette discussion-là.
41:17 Mais moi, je suis contre la censure
41:19 de cette conférence,
41:21 tout comme je suis contre la censure
41:23 de la conférence des partis nationalistes
41:25 qui a eu lieu à Bruxelles.
41:27 Parce que c'est terrible de se dire
41:29 qu'on va accepter une censure,
41:31 parce que c'est une censure politique.
41:33 Si on rentre dans cette organisation sociale-là,
41:36 alors on quitte formellement
41:38 les rives de la démocratie libérale.
41:40 - Le problème, c'est quand même le trouble à l'ordre public.
41:42 - Non, mais ça, c'est toujours le problème
41:44 qui est avancé. L'ordre public,
41:46 eh bien, écoutez, vous avez un préfet qui est là pour le garantir,
41:48 et un débat ne doit pas être un trouble à l'ordre public.
41:50 On est assez grand pour pouvoir débattre
41:52 sans arriver et se battre.
41:54 Je pense que voilà, on débat, on ne se bat pas.
41:56 Sauf que là, on arrive à un tel niveau de bêtise,
41:58 un tel niveau de censure,
42:00 que forcément, tout débat devient un danger
42:02 à l'ordre public. Il faut arrêter.
42:04 - Le logo, c'était cette association
42:06 pro-palestinienne, Libre Palestine,
42:08 qui a comme logo
42:10 un État palestinien entier
42:12 ou dans lequel ne figure pas Israël.
42:15 - Une carte d'Israël, colorée en rouge sur fond vert,
42:18 avec la mention "Libre Palestine".
42:20 Autrement dit, Israël n'existe plus.
42:22 - En fait, moi, je suis assez d'accord
42:24 avec Alexis sur le fait qu'il faut
42:26 vraiment veiller à ce que la liberté d'expression
42:28 soit respectée. Là-dessus, je n'ai aucun problème.
42:30 Après, moi, je me pose quand même la question du fait
42:32 que ça ait lieu dans une université,
42:34 parce que je suis très attaché à la sacralisation
42:36 de tout ce qui est public, jusqu'à l'université.
42:38 Et je ne suis pas contre le débat.
42:40 À partir du moment où on a des candidats,
42:42 une élection européenne, qui viennent,
42:44 la conférence dont on parle peut vite se transformer en meeting.
42:49 Donc, à la limite, le meeting, faisons-le,
42:51 cueillons le débat, mais en dehors de l'université.
42:53 - C'est ce qui va se passer, d'ailleurs.
42:55 - Si il n'y avait pas Mélenchon
42:57 qui venait pour faire cette conférence,
43:00 j'aurais dit "OK, pourquoi pas avoir ce débat ?"
43:03 - Mais là, effectivement, on est en période électorale.
43:06 - Il y a quand même une dimension politique
43:08 qui est assez prégnante, et de mon point de vue,
43:10 il faut sacraliser ce qui relève de l'espace public.
43:12 - Je vous fais juste une paradoxe.
43:14 Je vois un tweet qui dit "Non, au livre Transmania,
43:16 il y a une pétition qui a été lancée."
43:18 C'est-à-dire qu'on en est là, aujourd'hui,
43:20 à vouloir interdire un livre.
43:22 - C'est pour interdire un livre, quoi.
43:24 - C'est pas une caniole, c'est une interdiction.
43:26 - C'est quoi, c'est des autodafés ?
43:28 - C'est important de lutter contre ça.
43:30 - Bien sûr, mais c'est vrai qu'il y a la problématique
43:33 de l'élection du mois de juin,
43:35 et la différence entre un meeting,
43:37 et je crois d'ailleurs qu'hier, Adrien Quatennens
43:39 avait un peu un lapsus en parlant de meeting,
43:41 ou non plus de conférence.
43:43 - C'est un meeting, mais on peut jouer avec les mots.
43:45 - Jean-Luc Mélenchon joue sur les mots,
43:47 à partir du moment où Virginie, lui-même,
43:49 ne cache plus ses positions envers la Palestine,
43:52 et dirige un mouvement politique,
43:54 à partir du moment où Rima Hassan est septième
43:56 sur la liste de la France insoumise,
43:58 et qu'on est en pleine période électorale,
44:01 on peut parler de conférence,
44:03 c'est plus tout à fait une conférence.
44:05 Et moi, je suis pas...
44:07 Alors pour le coup, je comprends que vous vouliez...
44:09 Pas de censure, mais que ça ne se passe pas
44:11 dans le cadre d'une université,
44:13 ne me choque pas du tout.
44:15 Que le président de l'université ait décidé de l'interdire,
44:17 et je crois que le prétexte qu'il a utilisé,
44:20 c'est "les conditions ne sont plus réunies
44:22 pour garantir la sérénité des débats".
44:24 C'est vrai que les conditions ne sont plus réunies
44:26 pour garantir la sérénité des débats.
44:28 Et puis, est-ce que Jean-Luc Mélenchon, lui-même,
44:30 veut seulement la sérénité des débats,
44:32 ou est-ce qu'il veut électriser la campagne
44:34 pour essayer de faire remonter sa liste,
44:36 qui est quand même à la peine ?
44:38 Je rappelle que la France insoumise a déjà son scénario.
44:40 Elle dira à la fin "voilà, on est tous partis séparés,
44:42 on a fait des petits scores",
44:44 et qu'elle est absolument tétanisée
44:46 par la montée lente,
44:48 je ne sais pas jusqu'où il ira, de Raphaël Glucksmann.
44:50 Donc ils sont en train de mettre un coup d'accélérateur.
44:53 - Il y a une primaire avant l'heure, c'est ça ?
44:55 - On crée la tension pour l'attention TEN et CION,
44:58 on crée la tension pour espérer décoller.
45:00 - Et puis, j'ai l'impression aussi que Jean-Luc Mélenchon
45:03 essaie de trouver des lieux assez originaux
45:06 pour faire sa campagne.
45:08 J'ai entendu le fait qu'il voulait le faire
45:10 dans un quartier de Marseille.
45:12 Donc en fait, on voit bien une stratégie
45:14 où à un moment donné, il veut se délocaliser
45:16 pour essayer de faire un peu l'actualité, le buzz.
45:18 Et donc, je pense que là, concrètement,
45:20 on n'a pas affaire à une conférence,
45:22 on a affaire à un meeting.
45:24 Et que ce meeting, s'il veut le tenir,
45:26 il le tient en dehors de l'université,
45:28 il n'y a aucun souci.
45:30 Après, s'il veut au sein de l'université
45:32 avoir cette conférence sans qu'il y ait du politique,
45:34 pourquoi pas ? C'est un lieu de débat, effectivement.
45:36 - Je pense que plus Jean-Luc Mélenchon
45:38 va se rendre compte que sa stratégie a été foireuse,
45:40 plus il va aller de dérive en dérive.
45:42 Donc aujourd'hui, ce drapeau de la censure
45:44 qui est agité, ça se saurait.
45:46 Si Jean-Luc Mélenchon était censuré,
45:48 personne ne l'empêche d'exprimer
45:50 toutes les positions aussi dangereuses
45:52 qu'elles peuvent être
45:54 sur tous les médias, sur les réseaux sociaux,
45:56 sur autres.
45:58 Il faut quand même pointer du doigt
46:00 les positions qu'a prises ce mouvement politique depuis le 7 octobre.
46:02 Si on était dans un endroit de censure,
46:04 je pense qu'il y a fort longtemps
46:06 que ses porte-parole et ses prises de position
46:08 auraient été arrêtées. Non mais il continue
46:10 à jouer sur ce registre-là. Politiquement,
46:12 il sait qu'il s'est loupé. Il essaie de s'accrocher
46:14 pour garder un espoir
46:16 d'être la figure de gauche
46:18 voyant Caraphale-Glucksmann prendre le lead.
46:20 Ils vont être de plus en plus violents,
46:22 y compris vers la liste d'UPS.
46:24 Malheureusement, dans tout ça,
46:26 il y a une réalité sociale et sociétale
46:28 qui est plus compliquée, où on a
46:30 un antisémitisme de plus en plus
46:32 grimpant, de la transphobie également
46:34 pour les sujets où la censure
46:36 est pointée sur cela.
46:38 On se retrouve avec des personnes qui sont fragilisées,
46:40 qui vivent dans la crainte et la peur et qui sont parfois victimes
46:42 de ces discriminations-là.
46:44 Donc, un peu de sérieux, de responsabilité
46:46 avant de sortir les grands drapeaux et les grands mots.
46:48 L'université, ce n'est pas un lieu de meeting.
46:50 L'ultra-politisation
46:52 des espaces universitaires, ça dérange.
46:54 S'il y avait un débat avec plusieurs listes
46:56 ou autres, ça se fait d'ailleurs dans plein d'universités.
46:58 On en a fait un, nous, la semaine dernière à Sciences Po-Nancy,
47:00 avec tous les représentants de chacune des listes.
47:02 Ça s'est bien passé. Évidemment, il y avait un peu de
47:04 fanatisme,
47:06 dès qu'il y a une liste de parole, etc.
47:08 Mais le débat était plutôt respectueux. - Et vous n'aviez pas d'invité politique ?
47:10 - Non, chaque liste
47:12 était représentée. On n'était pas surtout
47:14 dans la négation de l'existence d'un prémier.
47:16 - Juste un mot. Marion Maréchal
47:18 disait au 4V
47:20 ce matin, cette annulation de meeting de Mélenchon,
47:22 c'est l'arroseur arrosé.
47:24 Les filles passent son temps à vouloir tout interdire.
47:26 Il y a dix jours, ils menaçaient d'empêcher physiquement
47:28 une de mes réunions publiques en région
47:30 lyonnaise. Donc, c'est au-delà de
47:32 Mélenchon et les filles. - Oui, mais c'est pour ça qu'il faut
47:34 lutter contre la violence. - C'est cette espèce de violence.
47:36 On parlait de la violence. Il y a une violence
47:38 politique qui est là.
47:40 - Mais c'est normal que la politique
47:42 soit violente après sur les positions
47:44 de la France insoumise depuis le 7 octobre.
47:46 C'est un appel à la paix et c'était
47:48 une condamnation de la disproportion
47:50 de l'attaque israélienne sur Gaza.
47:52 Mais il n'y a pas eu de soutien
47:54 au Hamas. Jamais.
47:56 - Ils ont dit que c'était un accent de guerre.
47:58 - Non, non, non. Ils n'ont pas entendu le Hamas.
48:00 - C'est plaisant pour des visites.
48:02 - Ils l'ont condamné ? Non.
48:04 - Oui, ils l'ont condamné. Ils l'ont condamné
48:06 à plusieurs reprises. - On ne peut pas mettre
48:08 si on est porteur de la paix, on ne peut pas
48:10 oublier l'Israël,
48:12 l'existence d'Israël. Voilà, c'est tout.
48:14 - Mais personne ne remet en cause
48:16 l'existence d'Israël. - Est-ce que ça n'apparaît pas sur ce logo ?
48:18 - Moi je pense que ça montre
48:20 la réalité de leurs intentions. Il n'y a pas
48:22 une volonté d'avoir une paix avec deux pays.
48:24 Je ne sais pas quel est leur projet politique, mais il va sortir dans peu de temps.
48:26 En vrai je le sais, mais je ne le dirai pas à leur place.
48:28 - Franck Trépiro qui montre
48:30 une chose intéressante. La carte,
48:32 quand on est à bord d'un avion de Qatar
48:34 Airways, quand on survole Israël,
48:36 aucune de ses vies n'y est mentionnée.
48:38 Et le Qatar veut se positionner
48:40 en première ligne pour négocier un processus de paix.
48:42 Sûrement, dit-il,
48:44 à un seul état palestinien. Quelle hypocrisie !
48:46 C'est vrai que c'est assez étonnant.
48:48 - C'est vrai que c'est assez étonnant. - Il y a Gaza,
48:50 et il n'y a pas,
48:52 il n'y a aucune autre ville qui est mentionnée.
48:54 Voilà, Ramallah.
48:56 Ramallah, Gaza et
48:58 Cagnes-Unis. - Il y a du travail
49:00 pour l'avion. - Merci à tous les quatre.
49:02 Bonne journée sur Sud Radio.

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