• il y a 7 mois
Transcription
00:00 Oh ben vous êtes là ! Ah ! Bonjour !
00:07 Dès que je rentre de la plage, je vous parle de mon dernier film.
00:16 69 degrés au soleil.
00:18 Tout un programme.
00:20 69 ? Ça y en a eu.
00:23 Mais pas que ça.
00:25 Des brûlettes, des pseudo-mis, des jacquelations, de l'sein comme ça.
00:35 Vous voulez que je vous fasse voir un petit clignotant ?
00:39 Bonjour Laetitia, on est très très content de te recevoir à Nice pour une petite visite éclair que tu nous fais.
00:46 On a cet honneur.
00:48 On va te présenter pour les personnes qui feraient semblant de ne pas te connaître.
00:53 Tout le monde ne me connaît pas quand même.
00:55 Oui mais bon, je pense que beaucoup de gens te connaissent.
00:58 Donc tu es Laetitia, tu as fait 400 films porno, tu as gagné 6 Hot d'Or, c'est quand même pas rien.
01:07 Pas que ça.
01:08 Tu as gagné 4 awards en Belgique, c'est ça ? Alors vas-y, tu peux nous dire tout ce que tu as fait.
01:13 J'aime bien me définir comme la reine des amateurs.
01:17 Je suis Laetitia, j'ai fait 400 films tout au long de ma carrière et j'ai gagné à peu près tous les prix, tous les ans.
01:26 Même les autres, ils en avaient un peu marre.
01:28 Ils disaient "un peu nous".
01:30 J'aime être l'accomplice des demoiselles, des couples.
01:36 Je les ai interviewées, j'ai essayé de ressentir toutes les choses cachées, leur intimité.
01:45 On va parler justement de ton parcours, tu démarres dans les années 90.
01:49 Tu as inventé clairement le cinéma amateur.
01:52 J'ai inventé le cinéma amateur, filmé par une femme, avec un regard de femme, dans un milieu qui n'était que d'hommes.
02:01 J'ai sillonné les routes avec ma caméra pour aller rencontrer les gens chez eux, dans leur salon, dans leur chambre, dans leur salle de bain, leur cuisine.
02:14 En fait, les gens vont se rappeler peut-être de la série que tu avais faite, "Intimité violée par une femme".
02:21 Ton concept, c'était d'aller voir des couples ou des femmes célibataires.
02:26 Tu filmais, parfois tu participais si le cœur t'en disait.
02:30 Toujours en choisissant, aucune obligation.
02:33 Bien sûr.
02:34 Filmer, s'approcher, caresser, s'éloigner un peu, et puis parfois filmer même en faisant.
02:44 Ce qui était très rigolo, c'est que tu faisais raconter les fantasmes de ces couples.
02:50 Je faisais tout raconter.
02:52 Quelque part, tu étais un peu coach de ces couples, d'une certaine manière.
02:57 Je t'ai découvert plus sur l'école de Laetitia, où tu initiais les jeunes filles à la sodomie.
03:07 Tu étais plus maternelle, ton rapport était très particulier, toujours très classe.
03:15 Moi, ça m'avait marqué à l'époque.
03:17 Je dois te le dire quand même.
03:19 Je ne sais pas s'il y a beaucoup de femmes qui te le disent, mais je me rappelle très bien de toi.
03:23 Est-ce que tu t'étais dit, "Je m'y verrais bien"?
03:25 Je ne sais pas. Je ne me suis pas posé la question.
03:29 Peut-être bien, peut-être bien, on va savoir. Je ne sais pas.
03:31 En fait, l'idée, c'était de continuer la rencontre d'intimité violée et de les amener à se dépasser,
03:41 mais en leur montrant que tout est plaisir, pas aucune brutalité.
03:46 Tout à fait. Ce qui est très drôle, c'est que je dis attention aux enfants et que depuis tout à l'heure, il y a un enfant qui me reste.
03:52 Donc voilà, c'est les aléas de la vidéo.
03:55 C'est vrai.
03:56 Ce qui t'a permis de te faire vraiment connaître, c'est qu'en fait, tu as été remarqué par le programmeur de Canal+,
04:04 qui s'appelle Henri Gigou, qui vend en toi, en fait, dans "Intimité violée",
04:10 un témoignage riche pour les historiens futurs sur les mœurs sexuelles,
04:14 le comble du voyeurisme qui consiste à faire un trou dans la prison de ses voisins et des pieds, l'horreur au quotidien.
04:19 C'est génial.
04:20 C'est génial, oui.
04:21 Je pense qu'il a très, très bien résumé la chose.
04:23 Henri Gigou était un super ami et c'est vrai qu'il venait et il était très impressionné de voir tous ces couples qui étaient novices
04:34 et qui arrivaient à se lâcher, à me raconter tout.
04:37 Et c'est vrai que tu as eu un succès fulgurant.
04:40 Oui.
04:41 On peut dire ça.
04:42 Mais j'ai toujours dit que j'étais assez culottée pour déculotter les Français.
04:45 C'est une très belle image.
04:47 Très bien, ça.
04:48 Très, très bien.
04:49 Mais c'est vrai que je pense à mon sens que tu es aujourd'hui l'actrice porno française la plus connue et qui a fait le plus de show.
04:57 Parce qu'en plus tu as lancé énormément d'ardeurs et d'ardeuses.
05:00 Oui, oui.
05:01 Regarde, c'est rien d'épile.
05:02 Voilà, tu as contribué à tout ça.
05:04 Je pense que tu as démocratisé le porno aussi, même pour les femmes.
05:08 Même ceux que je filme pas me demandent des conseils.
05:10 C'est rigolo quand même.
05:11 Encore aujourd'hui.
05:12 C'est rigolo.
05:13 Oh mademoiselle, oh madame, oh madame Laetitia, est-ce qu'on peut savoir comment on fait ça ?
05:18 Et tu étais, on t'appelait même la reine des nuits montpellierennes.
05:21 C'est ça.
05:22 Donc c'est quand même pas rien.
05:23 Donc tu as eu un empire du sexe, il faut être clair.
05:26 Et en plus j'ai encore quelques jours de manque.
05:28 Ah mais peut-être que tu retourneras les mois.
05:29 Oui, peut-être.
05:30 On sait jamais.
05:31 On a des connaissances dans ce coin-là.
05:33 Je bouge partout.
05:34 Je bouge partout.
05:35 Et puis notre France est belle.
05:38 Et puis les Français sont coquins suffisamment pour accueillir, je veux dire.
05:44 Combien d'années de carrière ?
05:46 J'ai commencé en 90.
05:48 En tant que réalisatrice, j'ai fait quelques films avant.
05:52 Et voilà, je coupe plus en fait.
05:55 Bien sûr, je comprends.
05:57 Donc moi je voulais parler effectivement, tu as eu cet empire à un moment donné.
06:02 Tu as eu un club échangiste au Cap d'Axe, c'est ça ?
06:06 Non, c'était à Favreg.
06:08 D'accord.
06:09 Tu as créé des sex toys, une marque de sex toys.
06:12 Oui, exactement.
06:13 Tu as eu…
06:14 J'ai eu un sex shop.
06:15 Tu as eu un sex shop ?
06:16 Oui, génial.
06:17 C'était un pub show en fait.
06:20 D'accord, exactement.
06:21 Donc avec des…
06:23 Tu peux rappeler ce que c'était les pubs show ? Parce que là, complètement disparu.
06:26 Ah, on ne sait pas ce que c'est.
06:27 Les pubs show, c'est une scène ronde.
06:29 Pourquoi elle était ronde ? Pas carrément, mais elle était ronde.
06:31 La piste tournait, les gens étaient tout autour dans des petites cages.
06:37 Ils voyaient la fille, ils s'exhibaient sans être vus.
06:41 C'était assez sympa.
06:42 C'était rigolo.
06:43 Oui, c'était rigolo.
06:44 Tu as eu…
06:45 J'ai eu un bar aussi.
06:47 J'ai eu un bar, un pub à bière.
06:49 Oui.
06:50 J'ai eu…
06:51 Des fois, j'oublie même ce que j'ai eu parce que j'ai un peu…
06:54 Tu as fait un peu plein de choses.
06:56 Tu as fait plein de choses.
06:57 J'aime bien.
06:58 C'est bien.
06:59 Et tu as fait…
07:00 Bon, tu avais un serveur Minitel à l'époque.
07:02 Oui, évidemment.
07:04 C'était le commencement de la vidéo où en fait, il n'y avait pas la vidéo,
07:10 les gens mentaient et ils racontaient qu'ils avaient, mettons, 25 centimètres de bite.
07:17 On peut le dire comme ça.
07:18 Si, si, tu peux y aller.
07:19 Il n'y a pas de problème.
07:20 Je disais si elle fait moins, je la mords.
07:23 Alors, ils disaient, je vais mesurer.
07:25 Elle fait 20.
07:26 Tu es sûre ?
07:27 Alors, ils disaient, non, non, non, finalement, elle ne fait plus que 15.
07:32 Bon, il faut dire que la moyenne française, je crois, ça a été calculé,
07:35 un des sexes français, c'est 15-16.
07:38 Donc, bon, arrêtez de fantaiser.
07:40 Ah oui, à tous ceux qui fantasent, c'est pas 25 la moyenne.
07:42 C'est n'importe quoi.
07:43 On ne vous croit pas.
07:44 Ce n'est pas possible.
07:45 Ce n'est pas 25.
07:46 Tu as une édition de CD-ROM.
07:47 Oui.
07:48 Voilà.
07:49 Et donc, à un moment donné, tu vas quand même tout lâcher.
07:52 Oui.
07:53 Tu vas quitter le Sud, tu vas repartir dans ton Calvados natal.
07:56 Oui.
07:57 Et tu vas repartir sur, finalement, une façon de travailler un petit peu plus artisanale.
08:01 En fait, je recommence…
08:03 Enfin, non, je ne recommence pas, je continue.
08:06 D'une manière beaucoup plus éduquerée.
08:08 D'accord.
08:09 Je me recentre sur moi-même.
08:10 D'accord.
08:11 Plutôt que d'aller filmer et de mettre en valeur les autres,
08:13 je vais plutôt aller chercher à ce qu'on me voit encore plus.
08:17 Alors, il y en a qui vont dire « ah, c'est merdeux, c'est machin ».
08:20 Mais finalement, c'est ce que les gens, les fans aiment.
08:23 De toute façon, j'ai toujours pensé que tu étais, de toute façon, une marque.
08:27 C'est-à-dire qu'en fait, quand les gens regardaient mes films,
08:31 ils disaient quand même qu'ils avançaient en avance rapide jusqu'à ma scène.
08:35 Alors, je me disais pourquoi je fais que les autres alors ?
08:37 Non, tu es l'icône, je pense.
08:39 Tu es l'icône et tu resteras cette icône du sexe.
08:43 J'aime quand même rencontrer des petits coups de sympa.
08:46 Ben, du coup, tu ne vas pas te…
08:47 Si je peux vous filmer, je le ferai.
08:49 Bon, alors…
08:50 Voilà.
08:51 C'est une avance à peine déguisée.
08:54 Non, mais je veux dire, j'aime bien ce mélange.
08:56 Mais c'est vrai que j'aime faire plaisir à mes fans, mes abonnés.
09:01 Et mes abonnés, ce qu'ils aiment, c'est me voir joyeuse.
09:05 Ils savent que je vais m'amuser si je vais faire une scène.
09:09 Ce n'est pas contre la compréhension.
09:12 C'est surtout parce que je l'ai choisie.
09:15 Bien sûr, bien sûr.
09:16 Alors, moi, je voulais te poser quelques questions, un petit peu pour retracer ton parcours.
09:19 Parce que je ne suis pas sûre qu'il y a certaines choses que tu aies eu l'occasion de dire
09:23 ou qu'on t'ait posé certaines questions.
09:25 Moi, je voulais savoir, en fait, comment tu as démarré le porno ?
09:27 Qu'est-ce qui a fait que tu as choisi cette voie ?
09:30 Quel a été l'élément et le déclencheur, s'il y en a eu un ?
09:34 Oui, j'ai commencé, je suis secrétaire.
09:38 D'accord.
09:39 Voilà, ça n'a rien à voir avec la carrière porno.
09:41 J'arrive à Paris, je suis une petite secrétaire, je travaille, tout va bien.
09:45 Et je fais une belle rencontre, une fille.
09:48 D'accord.
09:49 Oui, qui est très sympa, avec lequel j'ai eu une belle relation.
09:53 D'accord.
09:54 On a vécu un petit peu un truc sympa ensemble.
09:57 Et puis, petit à petit, elle m'a amenée dans un théâtre.
10:00 À l'époque, il y avait encore ça.
10:01 D'accord.
10:02 Et puis, j'ai un soir été sur ce théâtre.
10:06 Les gens ont cru que j'étais une employée, tellement j'étais bien.
10:11 Tu étais super à l'aise.
10:12 Voilà, puis elle m'a amenée voir un autre, et puis un autre.
10:15 Et comme ça, j'ai commencé mon premier film.
10:17 À l'époque, il n'y avait pas de cinéma amateur.
10:19 D'accord.
10:20 Je me retrouve chez ce qui était les films professionnels de l'époque.
10:24 Et c'est petit à petit que j'ai pensé que ça ne me correspondait pas vraiment.
10:28 D'accord.
10:29 On m'obligeait à faire un truc qui ne m'allait pas.
10:32 On m'obligeait une scène avec un garçon qui ne me plaisait pas.
10:35 Donc, c'est là où tu as voulu en fait prendre les règles.
10:37 Tout à fait.
10:38 Et ça a été très, très vite, au bout de…
10:40 Très rapidement.
10:41 C'était quoi tes motivations au départ ?
10:43 M'amuser.
10:44 T'amusais ?
10:45 Les rencontres.
10:46 Les rencontres.
10:47 M'amuser, les rencontres.
10:48 Tu aimais un peu le cul quand même.
10:49 Ah oui, sinon, c'était le cul.
10:52 Je pense que c'est le débat.
10:56 Une question, alors là, tu peux l'esquiver si t'as envie.
10:59 Est-ce que ça a été compliqué par rapport à ta famille ?
11:02 Alors, tu es issue d'une fratrie de dix enfants.
11:05 D'un milieu catholique.
11:06 En plus.
11:07 Oui.
11:08 Alors, compliqué, ça l'aurait été si mon père avait été en vie.
11:13 D'accord.
11:14 Il est décédé assez vite.
11:15 D'accord.
11:16 Donc, non, ça n'a pas été compliqué.
11:18 J'ai expliqué à ma mère et ma mère a toujours bien pris la chose.
11:22 Oui, tu avais eu de très bons rapports avec ta mère.
11:24 Il y a différentes façons de se présenter aussi.
11:28 Bien sûr.
11:29 Si on se perd, les parents seraient inquiets.
11:32 Mais à mesure où j'ai…
11:34 Tu avais gardé quand même, on a eu l'occasion de discuter un petit peu avant,
11:36 tu as gardé vraiment une ligne de conduite.
11:38 Et c'est vrai que tu t'y es tenue.
11:39 Et c'est ce que tu me disais, c'est ce qui t'a permis de ne pas partir dans tous les sens.
11:43 C'est ça.
11:44 De ne pas sombrer dans la drogue, dans l'alcool, dans les différentes dérives.
11:47 D'ailleurs, on le voit, ton visage, tu as un visage magnifique.
11:51 Merci.
11:52 On imagine que certains n'auraient pas pu tenir aussi longtemps que toi
11:56 si tu n'avais pas eu cette hygiène de vie.
11:58 Je suis un peu sportive.
12:01 Bien sûr, je sais que tu marches tous les jours.
12:03 Je marche tous les jours.
12:04 Pas d'affaires chères non plus, quelque chose de normal, de quotidien.
12:09 Et puis surtout, je fais que les choses qui me plaisent.
12:13 Je ne me force pas.
12:15 Je ne fais aucun truc qui…
12:17 Si ça ne me plaît pas, je ne le fais pas.
12:19 Tu ne vas pas.
12:20 Alors Laetitia, est-ce que tu pourrais nous dire quel est ton meilleur souvenir
12:23 et ton pire souvenir de cette carrière dans le X ?
12:27 Est-ce que tu as gardé des moments un peu stratégiques ?
12:30 Des bons souvenirs, il y en a beaucoup.
12:32 Ça, c'est bien.
12:33 Il y en a beaucoup.
12:34 Je peux en citer deux, trois ?
12:37 Oui, allez, vas-y.
12:38 Une erreur dans un ascenseur.
12:41 Je monte dans un ascenseur, je vais pour aller filmer un couple.
12:46 Et le couple monte dans l'ascenseur et je commence à aller chauffer direct dans l'ascenseur.
12:50 Sauf que je me suis trompée de couple.
12:52 Elle a compris.
12:53 Je ne le savais pas.
12:55 C'est au moment où je rentre dans l'appartement, je commence à poser des questions,
12:58 que je me rends compte de mon erreur.
13:00 Donc là, j'ai appelé le vrai couple et ça a fini à quatre.
13:04 Non !
13:05 Mais c'était des voisins, mais moi je me suis vraiment trompée.
13:08 Ils étaient très ouverts d'esprit.
13:09 Ils étaient pas mal ouverts, mais c'est surtout que je les avais tellement chauffés.
13:12 Ils n'ont pas réussi.
13:14 Ils n'ont pas compris ce qui se passait.
13:16 C'est un bon souvenir.
13:17 Là, je l'entends bien.
13:18 Ce n'est pas fini par une paire de claves ni rien.
13:20 Mais c'est marrant, c'est là où on voit ton culot.
13:22 Et c'est là où je rappelle que je suis très culotée pour déculoter les Français.
13:29 Et c'est ce que j'avais fait ce jour-là.
13:31 Mais j'avais mis direct les mains.
13:34 Curieusement, ce que je fais aux autres, je ne veux pas qu'on me le fasse.
13:38 Et c'est là où je ferais le pire souvenir.
13:41 C'est de me retrouver dans une partouze où des gars s'approcheraient,
13:45 me mettraient deux doigts sans me demander s'il me plaît, Madame, est-ce que je peux faire ?
13:50 Voilà.
13:51 Oui, on m'a raconté cette anecdote et effectivement…
13:53 Ça, c'est des mauvais souvenirs pour moi.
13:55 Oui, oui, j'entends bien.
13:56 Toi, ce que tu veux, c'est qu'on te respecte.
13:58 Je veux du respect.
13:59 Voilà.
14:00 Ce n'est pas parce que tu es…
14:01 Non, on peut s'éclater en faisant rien à l'air.
14:03 On peut tout faire.
14:04 Mais on ne peut pas se servir, on n'est pas des objets.
14:09 Bien sûr.
14:10 Tu as dit que tu en avais deux, trois, des bons souvenirs.
14:12 Oui, des souvenirs, j'en ai plein.
14:14 Un jour, j'ai fait l'amour avec le pilote d'avion.
14:19 Pendant qu'il conduisait.
14:21 Et enfin, j'ai fait une photo et j'ai coupé la tête.
14:26 Parce qu'il ne fallait pas, évidemment, griller la compagnie, le gars et tout.
14:31 Et il y avait les sous-artistes qui toquaient à la porte.
14:34 Oui, oui, non, non, non.
14:36 Ce n'est pas possible.
14:37 Le tâche automatique, c'est incroyable.
14:39 Je peux juste dire que c'était pour aller faire une émission en Italie.
14:42 Et c'était incroyable, c'est un super souvenir.
14:44 D'accord.
14:45 Il y en a plein d'autres.
14:46 Après, j'ai retrouvé… comment il s'appelle ?
14:50 Barrio, je cherche son prénom.
14:53 Sébastien Barrio.
14:55 Que nous saluons.
14:57 Que nous saluons.
14:58 Eh bien, nous avons fait nos retrouvailles dans une limousine en Belgique, les deux.
15:02 D'accord.
15:03 Alors qu'on se connaît, on était fous, on a fait tout le tour de Bruxelles.
15:08 Ce sont des bons souvenirs.
15:10 Mais j'en ai tellement.
15:11 Tu en as tellement.
15:12 Il faut que tu écrives un livre.
15:14 Il faut vraiment que tu l'écrives.
15:15 Donc, mon livre, il est un petit peu… on va dire une grosse moitié écrit.
15:19 Il est un peu dans les tiroirs.
15:21 Mais je vous promets qu'il va sortir.
15:22 C'est bien.
15:23 Je suis contente de l'avoir.
15:24 Je suis contente et je pense que tes fans seront super contents.
15:26 Voilà.
15:28 Ma prochaine question, c'était est-ce que tu as envie de démonter des clichés qu'on peut avoir dans le sexe ?
15:34 Alors, il y a pas mal d'actrices pornos qui ont essayé un petit peu d'expliquer que par exemple,
15:39 le sperme, ce n'était pas vraiment du sperme, c'était du gaviscon.
15:43 Alors, je ne sais pas, tu es peut-être de la vieille époque où c'était…
15:47 où tout ça se passait tout à fait naturellement.
15:49 Mais les actrices pornos maintenant d'aujourd'hui disent souvent que ça reste du cinéma.
15:54 Est-ce que tu es d'accord avec ça ?
15:56 Je suis d'accord sur rien, moi.
15:58 Je suis d'accord sur rien dans la mesure où j'ai toujours fait un porno plaisir.
16:04 Donc, à partir du moment où je kiffe un mec, je ne vais pas lui dire « attends, ça c'est la scène du sperme, j'en veux pas, machin ».
16:10 Si je kiffe le mec, je le fais.
16:13 Je ne me pose pas toutes ces questions.
16:15 Donc, tu as eu des orgasmes, on est bien d'accord.
16:17 Moi, j'ai fait le maximum de scènes où j'ai joué.
16:22 Où je jouais, où je revendique qu'on peut jouer en faisant des films.
16:26 Alors, moi, tu vois, c'est un truc que je reprochais un petit peu aux films pornos.
16:29 J'avais l'impression qu'on voyait souvent les hommes jouer, mais très peu les femmes jouer.
16:33 Est-ce que tu es d'accord avec ça ?
16:34 Peut-être que tu as regardé mes scènes.
16:36 Peut-être, il faudrait que je les retrouve.
16:37 Il faut que tu regardes mes scènes et je pense que tu verras que je ne fais pas semblant.
16:42 D'accord.
16:43 Le jour où je fais semblant, je n'ai pas rien à foutre là-dedans.
16:47 Non, non, je n'ai pas rien à foutre.
16:49 Parce que, justement, puisque je vais choisir le garçon, puisque je vais choisir la scène,
16:53 puisque je vais choisir un couple, si je fais semblant, c'est que je n'ai pas choisi.
16:58 Mais dans la maison où j'ai toujours choisi, j'ai toujours vu.
17:01 On m'a même volé une voiture pendant que je faisais une glissande dans un étage en banlieue parisienne.
17:08 Ça, ça fait partie des mauvais souvenirs.
17:10 J'ai vu ma voiture partir et j'ai un peu entendu.
17:14 J'ai appelé les gendarmes et ils ne m'ont pas cru.
17:17 Donc, ils sont allés me la casser dans un parking.
17:21 Enfin, ils sont allés me la casser de jalousie.
17:24 Parce que la fenêtre était un peu entrevaillée.
17:26 J'ai gueulé trop fort.
17:27 Tu penses que c'était carrément...
17:28 Bien sûr.
17:29 Ah oui, d'accord.
17:30 Je les ai vus, mais en train de me la voler.
17:33 Donc, après, elle est revenue sur un plateau.
17:35 On a fait des photos.
17:37 Mais bon, elle n'a plus eu de voiture.
17:39 Et je voulais te demander pourquoi tu as arrêté en pleine gloire, finalement ?
17:43 Parce que tu étais vraiment au saut.
17:45 Oui, c'est vrai.
17:47 Il y a eu des événements.
17:49 Ma grossesse m'a changé.
17:51 Un enfant, ça change une vie.
17:54 Et le besoin de se recentrer un peu sur soi-même.
17:59 Mais je ne regrette absolument rien.
18:02 Je ne regrette rien de la gloire où on ne peut plus,
18:05 où on n'aurait même pas pu être à table.
18:07 Tellement tout le monde sort à télémote.
18:10 Bien sûr.
18:11 C'est compliqué aussi.
18:12 J'ai adoré.
18:15 Mais à un moment, j'ai eu besoin de pouvoir aller faire mes courses
18:19 sans craindre pour ma sécurité.
18:21 Bien sûr.
18:22 Et tu m'as avoué tout à l'heure que ton fils, justement,
18:24 tu n'avais pas voulu l'élever dans cet univers-là.
18:27 J'avais trouvé que c'était intéressant que tu nous en parles un petit peu.
18:30 C'est-à-dire que je voulais d'abord que mon fils ait une vie normale.
18:37 Et en fait, avoir une vie normale,
18:39 aller à l'école, avoir une éducation comme tous les enfants.
18:43 Mais l'idée d'avoir un décor très kick avec des bites partout,
18:48 des seltoys, des machins, je ne voulais pas de ça.
18:50 Donc, j'ai voulu le protéger.
18:52 D'accord.
18:53 Et il s'en est plutôt pas mal bien sorti.
18:55 Mon fils...
18:56 Et tu es très fière.
18:57 Mon fils, il a réussi très bien.
18:59 Et tu es bien raison.
19:00 Il a réussi bien.
19:01 Mais en même temps, j'ai eu une période où on mangeait au restaurant,
19:06 et dans cette période-là, où les fans arrivaient et demandaient des autographes.
19:09 Et mon fils, il avait 4 ans, il mettait les bras comme ça et il disait,
19:13 "C'est ma maman, attends."
19:15 Il était très protecteur, c'est normal.
19:17 Il a fait ça à sa maman, c'est normal.
19:19 Mais c'était très drôle parce qu'en fait, les fans,
19:22 ils mettaient ce petit coin de table, ils disaient,
19:24 "Je te rends ta maman."
19:25 Et ils faisaient l'autographe.
19:27 C'est marrant.
19:28 Avec ton expérience, avec ta belle carrière,
19:31 est-ce que tu encouragerais aujourd'hui une jeune fille ou un jeune homme à se lancer...
19:35 Je lui dirais de passer par moi, ça c'est important.
19:38 D'accord, le message est lancé.
19:40 Rendez-vous chez Laetitia, pour commencer.
19:42 Non, parce que je pense qu'il y a quand même des mauvaises fréquentations.
19:50 Et je pense que quand on a 20 ans, rappelons qu'il faut avoir 18 ans au minimum.
19:55 C'est bien de le rappeler.
19:57 C'est bien de le rappeler.
19:58 Et surtout, quand on démarre, quand on est jeune,
20:00 il ne faut pas aller se perdre chez des productions...
20:05 Que nous ne citerons pas.
20:07 Que nous ne citerons pas, mais il ne faut pas se perdre.
20:09 Et il faut surtout être fier de ce qu'on fait.
20:11 Et moi, chez moi, on n'a pas honte.
20:15 Parce qu'en fait, je valorise les couples que je filme.
20:19 Bien sûr.
20:20 Et c'est important.
20:21 Et tu le fais d'ailleurs toujours maintenant avec les couples ?
20:24 Je valorise toujours les couples que je filme.
20:26 J'en filme moins, mais je valorise toujours.
20:29 Et je réponds toujours à des questions de jeunes femmes
20:33 qui veulent avoir des idées sur comment porter l'hingerie,
20:38 sur comment faire une relation à son mec.
20:41 D'accord. C'est toujours généreux.
20:43 C'est bien. Tu apportes de ton expérience quelque chose de positif.
20:48 Ça veut dire que tu aimes les gens ?
20:50 J'adore les gens.
20:51 J'adore que ceux qui sont sympas, évidemment.
20:54 Les cons, j'ai oublié.
20:56 Mais voilà, j'aime bien les gens.
20:57 J'aime bien les rencontres.
20:58 Et puis dans les films, ce qui est intéressant,
21:00 c'est de partir avec, on ne sait pas, avec quoi ?
21:03 Avec rien. Une page blanche.
21:05 Et puis d'arriver à la sortie avec une fille qui arriverait par exemple en col roulé.
21:09 Et puis à la fin, elle a le P, elle s'éclate.
21:12 Ça, c'est super.
21:14 C'est ce que tu me disais tout à l'heure.
21:15 En fait, tu ne prépares rien.
21:16 Non, en fait.
21:17 C'est tout au filu.
21:19 Je n'ai jamais rien préparé.
21:21 Et parce que si on ne prépare, les gens ne sont plus naturels.
21:25 Si je fais faire une scène, le gars rentre dans une cuisine,
21:30 il va voir sa femme et puis il commence à se mettre…
21:35 Ce n'est pas bon.
21:36 Oui, c'est fini.
21:37 Il faut juste s'amuser.
21:38 Bien sûr.
21:39 Mais par contre, l'amusement, au moment…
21:42 Moi, je me souviens un bon plan avec un facteur.
21:46 Mais le lendemain, il est revenu.
21:49 Et là, ça ne va pas du tout.
21:51 Moi, je me suis éclatée une fois avec ce gars.
21:54 Le lendemain, tu ne reviens pas.
21:55 D'accord.
21:56 Pour toi, c'est quand même carré.
21:57 Oui, parce que le lendemain, je n'ai plus envie.
21:59 Le faux facteur, il était tombé amoureux.
22:01 Il est revenu avec un bouquet de fleurs et tout.
22:03 Tu n'imagines pas la chance.
22:05 De toute façon, ça ne va pas.
22:08 D'accord.
22:09 Ça ne va pas sauf si moi, j'avais eu envie.
22:12 Mais à partir du moment où je n'ai plus envie, je me suis bien barrée.
22:16 Au suivant.
22:17 D'accord.
22:18 Au suivant.
22:19 Message reçu.
22:20 Est-ce que tu as gardé des vraies amitiés de cette époque-là ?
22:22 Oui, j'ai gardé des vraies amitiés.
22:24 J'ai même été dans des mariages, dans des baptêmes.
22:29 Donc, ça veut dire qu'on peut quand même…
22:32 Oui.
22:33 Il y a des couples qui ont tourné la page complètement, je respecte.
22:37 Peut-être le jour où ils ont eu des enfants.
22:39 Ils ont eu des enfants ou même avant.
22:41 Non, parce que j'ai filmé des couples qui avaient des enfants
22:45 et qui me présentaient à la belle-mère, la grand-mère.
22:47 C'était très drôle.
22:50 Comme si j'étais de la famille.
22:53 Mais c'est ça, c'est ça ta force.
22:55 C'est magique parce que justement, ça voulait dire qu'on pouvait passer une soirée,
22:59 une nuit, deux heures et après on s'habillait et on allait en famille.
23:05 Oui, oui.
23:06 Et je pense que c'est ça en fait qui a fait la différence par rapport aux autres.
23:09 C'est que ce côté-là, c'était vraiment de ta nature.
23:14 C'est ça.
23:15 Tu n'as pas joué un rôle.
23:16 Ce n'est pas que le moment du film où on est en lingerie, où on est à Walter.
23:19 On peut aussi faire autre chose.
23:22 Bien sûr.
23:23 En même temps, c'est simple.
23:24 Bien sûr.
23:25 Comment tu gères maintenant ta nouvelle façon de travailler qui est plus artisanale ?
23:30 Est-ce que tu veux nous raconter ?
23:31 C'est aussi de Laetitia Magna, donc tu as des abonnés.
23:34 Laetitiamagna.com
23:37 Comment je le gère ?
23:38 Eh bien, je le gère à mon image.
23:42 C'est-à-dire, cool, détendu, je travaille chez moi.
23:46 Je vais en déplacement pour réaliser des films, pour faire des photos.
23:53 Et à la maison, c'est mon petit cocon.
23:55 Personne ne connaît l'adresse.
23:56 Bien sûr.
23:57 Même pas vous.
23:58 Et puis, comment je fonctionne, les heures irrégulières.
24:04 Je suis quand même…
24:07 Là, je bafouille un peu.
24:09 C'est un peu atypique.
24:11 Je n'ai pas d'horaire prévu.
24:13 Bien sûr, mais par contre, c'est vrai que tu gères vachement bien pour mon langage très…
24:18 Je suis régulière.
24:19 Tu es quand même très…
24:21 Je suis très régulière dans mes publications.
24:23 Tu es quand même une fan d'affaires.
24:24 Je suis une fan d'affaires.
24:25 Ça, il ne faut pas l'oublier.
24:26 Tu sais exactement où tu vas.
24:28 D'ailleurs, on me le dit gentiment.
24:30 Madame Laetitia, les abonnés me disent ça.
24:34 Et donc, les avantages de tes abonnés, c'est qu'ils ont la possibilité d'avoir accès à tous tes contenus.
24:40 Et de temps en temps, tu choisis d'aller en…
24:42 Voilà.
24:43 … rencontrer.
24:44 Alors, mes abonnés ont un accès illimité à mon site pendant les 30 jours du mois, 31 jours.
24:52 Et surtout, je pioche dedans et je dis « si je suis dans ta vie, je vais te rencontrer ».
25:00 Et là, évidemment, c'est le cadeau pour certains.
25:05 Bien sûr.
25:06 Il n'y a rien à voir.
25:07 Ils m'insisteraient parce qu'ils ne me rencontreront jamais.
25:09 Bien sûr.
25:10 J'essaie de boire un verre avec un, d'envoyer en l'air avec l'autre.
25:17 En fonction de l'attraction du moment.
25:19 Oui, ça dépend le pique.
25:22 Et puis, effectivement…
25:23 Ça dépend comment je suis linée.
25:24 Bien sûr.
25:25 D'ailleurs, on me demande souvent comment je choisis.
25:27 Je pense que tu n'as pas de réponse à ça.
25:29 Et voilà, je n'ai pas de réponse.
25:30 Parce que…
25:31 Et je le dis souvent.
25:32 En tout cas, ce n'est pas la taille.
25:34 Parce que ça, je m'en fiche.
25:35 Parce que je ne le sais pas forcément.
25:36 Laquelle taille ?
25:37 Pardon.
25:38 Pardon.
25:39 Non mais bon.
25:40 Bon, si, si, si.
25:41 J'aime les garçons qui sont grands.
25:42 D'accord.
25:43 D'accord.
25:44 Avis aux amateurs, donc portez des talonnettes.
25:46 Non mais voilà.
25:47 J'aime les garçons qui sont plus grands que moi.
25:49 Parce que ça a un côté rassurant.
25:51 Ça a un côté très…
25:52 Voilà.
25:53 Maintenant, il y a des garçons, ils sont amenés, ils sont de ma taille.
25:57 Ils disent "et moi, et moi".
25:58 Alors, je ne sais pas.
25:59 On va voir.
26:00 Après, c'est comme le principe des sites de rencontres.
26:02 Un temps qu'on n'a pas rencontré la personne, tu as une photo…
26:05 Non mais, il faut quand même préciser que je ne vais pas rencontrer tout le monde.
26:08 Ça, ce n'est pas possible.
26:10 Ça reste et ça restera impossible.
26:12 Mais par contre, comme je bouge beaucoup, j'aime bien m'amuser.
26:17 Et donc, pourquoi pas vous ?
26:19 Deux fois, elle l'a dit.
26:21 Je crois que c'est un message.
26:24 Je veux dire qu'il n'y a rien qui est impossible.
26:27 Bien sûr.
26:28 Même des fois, dans la prévue.
26:31 Bien sûr.
26:32 Tout à fait.
26:33 Alors moi, cette question, je trouve qu'elle est intéressante.
26:37 J'aime bien me lancer des fleurs moi aussi, écoute.
26:40 Ah ben, tu as raison.
26:41 Tu as raison.
26:42 On n'est jamais aussi bien servie que par soi-même.
26:44 Voilà.
26:45 Quel beau sein.
26:46 Oui, tu es gentille.
26:47 Vas-y, encore.
26:48 Je ne les ai pas encore vues.
26:49 Vas-y, flatte-moi.
26:50 Elle a de très beaux seins.
26:51 Oui, je suis au niveau de la patrine.
26:54 Écoute, en profitant.
26:56 Comment vois-tu les courants féministes d'aujourd'hui en sachant que, quelque part, tu es pornocrate ?
27:02 Avant que tu répondes, je me permets de donner mon appréciation.
27:06 À mon sens, à l'époque, pour moi, tu es une féministe.
27:09 Clairement.
27:10 Pour l'époque.
27:11 Pour l'époque.
27:12 Maintenant, aujourd'hui, clairement, je pense que tu te fais taper sur la gueule.
27:15 Il faut être clair.
27:16 Qu'est-ce que tu en penses ? Comment tu l'as vécu, ça ?
27:21 Je pense que quand j'ai démarré, je ne me suis pas posée toutes ces questions déjà.
27:27 On ne les posait pas, je crois.
27:28 On ne s'en posait pas trop.
27:29 Ce n'était pas super à la mode.
27:30 Ce n'était pas une mode.
27:32 Aujourd'hui, on rentre quand même dans une mode.
27:34 Plus on tape sur les mecs, plus on a l'impression qu'on est dans le courant.
27:39 Moi, j'avoue, les garçons, je les aime bien.
27:42 Je n'aime pas les cons.
27:44 Personne n'aime ça.
27:45 Mais revendiquer que je suis féministe, machin, ce n'est pas trop mon truc.
27:51 Dans la mesure où je pense que tu respectes les gens, que ce soit des hommes ou des femmes,
27:56 pour moi, il n'y a pas de raison de revendiquer une forme de féminisme.
28:00 Le tout, c'est d'être bien dans ses baskets.
28:01 Souvent, quand je vois des féministes qui veulent à tout prix me convaincre avec leurs discours,
28:05 je leur dis « Écoutez, moi, je suis une femme, je n'ai pas besoin de me revendiquer féministe. »
28:08 Donc, il n'y a pas de souci avec ça.
28:10 Je pourrais être féministe dans le sens où j'élevais mon garçon tout seul.
28:18 Je pourrais dire « Vous avez vu ? Non, blague pas. »
28:22 Je l'ai fait naturellement.
28:24 En fin de compte, j'ai fait un peu ça.
28:27 Tu ne t'es pas posé de questions.
28:28 C'est peut-être pour ça d'ailleurs que ça coule tout seul.
28:32 Bien sûr.
28:33 La mode aujourd'hui est en train de nous abîmer, nous les femmes.
28:39 À force de dire que tous les mecs sont des salauds qu'il faut assassiner.
28:46 Je veux dire, il n'y a plus le droit à la séduction.
28:49 Moi, j'aime bien me faire draguer.
28:51 Je dis la vérité.
28:52 Croiser un trottoir et me dire « T'es belle ».
28:56 Enfin, vous êtes belle parce que j'aime le vouvoiement.
28:59 Mais vous êtes belle, vous êtes sexy.
29:01 Et surtout dans le sexe.
29:02 Ça, c'est un scoop que je donne.
29:03 Elle aime bien quand vous voyez.
29:05 Elle aime bien quand on vous voit.
29:06 Et surtout quand on me dit « Est-ce que la sonorité est possible ? »
29:10 « Là, avec le vouvoiement. »
29:11 Alors là, c'est top.
29:13 Je donne des tuyaux.
29:14 Mais traverser un trottoir, se faire draguer,
29:17 si c'est fait poliment, avec humour, je kiffe.
29:21 Et le jour où on ne va plus avoir ça,
29:23 on va perdre tout.
29:26 Je suis en train de boire un verre.
29:28 Il y a un garçon à côté.
29:30 Je suis toute seule.
29:31 Il m'invite à boire un verre.
29:32 Mais moi, je vais, s'il vous plaît.
29:34 Où est le mal ?
29:35 Alors si je dois quand même calculer qu'il va me violer,
29:39 qu'il va me manquer de respect,
29:40 alors là, c'est moche.
29:42 Après, tu nous as expliqué que tu faisais très attention.
29:46 Je suis quand même...
29:48 Tu sécurises à mort.
29:50 Je sécurise à mort.
29:51 Je pars avec ma voiture.
29:53 Je ne monte pas dans la voiture des garçons que je ne connais pas.
29:56 Je me ramène avec ma voiture.
29:59 C'est-à-dire que je peux m'envoyer en l'air.
30:01 Mais si je dois revenir, je vais partir.
30:04 Et je sais combien de verres je peux boire.
30:08 Je ne couche pas.
30:09 D'ailleurs, je ne dors jamais avec un garçon.
30:12 Ça, c'est un secret.
30:13 C'est très intéressant.
30:14 Je baisse à n'importe quelle heure de la journée.
30:17 Mais je rentre chez moi.
30:18 Mais tu t'en vas.
30:19 Effectivement, tu me disais que le fait que tu rencontres que tes abonnés
30:22 et pas des gens qui viendraient te contacter...
30:24 Le fait de rencontrer mes abonnés,
30:26 c'est le fait déjà d'avoir fidélisé les gens
30:29 et surtout d'avoir leur identité quelque part dans mes tablettes.
30:32 Même si je ne les crie nulle part,
30:34 pour ne pas que je respecte leur vie privée aussi.
30:37 Mais voilà, c'est une manière de pouvoir sélectionner.
30:41 Une question qui me vient que je n'avais pas pensé te poser.
30:44 Est-ce que ça t'arrive de rencontrer des hommes mariés ?
30:46 Comment tu pourrais réagir dans ces situations-là ?
30:48 Je ne fais qu'emprunter.
30:50 Parce que j'imagine que ça doit arriver.
30:53 Beaucoup d'hommes mariés, je rassure les femmes.
30:56 Ce n'est pas ma faute.
30:58 Si elles ne savent pas faire ou si elles sont un peu en colère après elles.
31:03 Donc voilà, quand j'apprends qu'ils sont mariés,
31:05 j'emprunte mais je rentre.
31:07 D'accord.
31:08 Donc voilà, les hommes mariés...
31:09 Tu ne les fidélises pas, ceux-là ?
31:10 Non.
31:11 Bon, on est bien d'accord.
31:12 De manière générale, ça va plus loin que ça quand même.
31:15 Je n'aime pas le savoir quand même.
31:17 Oui, mais je comprends.
31:18 Parce que mes frères et sœurs sont mariés.
31:21 Je n'aimerais pas que...
31:22 Ça t'arrive à toi en fait.
31:23 Je n'aimerais pas qu'on leur fasse des misères.
31:25 Bien sûr, j'entends bien.
31:26 De manière générale, forcément il y a des hommes mariés.
31:30 Tu préfères ne pas le savoir.
31:32 Je comprends.
31:33 D'après toi Laetitia, dans quel état est le porno en France
31:37 avec l'immensité d'offres gratuites qui vont de plus en plus loin,
31:41 j'ai envie de dire, vers l'escalade vers le dégueu ?
31:43 Qu'est-ce que tu en penses de tout ça ?
31:45 Moi, le porno actuellement en France, c'est vraiment triste.
31:50 Il n'y a pas que le porno, c'est le comportement des gens qui est triste.
31:55 Le comportement des gens qui veulent avoir tout gratuit,
31:59 qui veulent tout voir, qui veulent voir des merdes,
32:02 et qui te disent à la sortie, ça ne me plaît pas,
32:05 pourquoi tu vas voir alors ?
32:07 Le porno ne va pas bien.
32:09 Les gens vont trop voir des choses, même tu ne leur plaises pas.
32:17 Mais ils te disent, j'essaie, c'est là, c'est gratuit.
32:21 Moi, je ne fais rien de gratuit.
32:22 Est-ce que tu as l'impression que justement,
32:24 à force de monter crescendo vers de plus en plus de hard,
32:29 on se désensibilise quelque part
32:33 et que finalement, on va se mettre à regarder des choses complètement dingues ?
32:38 J'avais envie de te poser une question,
32:40 moi, ça m'avait beaucoup troublée, j'avais oublié,
32:42 j'y avais pensé il y a quelques jours, j'avais oublié de la noter.
32:45 Il y avait eu une étude qui était sortie sur les jeunes.
32:49 Je ne suis pas toujours d'accord.
32:51 Alors, attends, je n'ai pas fini.
32:52 A priori, les jeunes, à force d'avoir vu le petit porno,
32:56 penseraient qu'en fait, la sodomie, c'est la version officielle de l'acte sexuel.
33:01 Moi, ça m'avait un petit peu choqué parce que moi aussi, j'ai des ados.
33:04 Et je me disais, qu'est-ce que tu en penses, toi, par rapport à tout ça ?
33:08 Alors, tout d'abord, je pense qu'il y a beaucoup de choses qui sont racontées
33:13 qui ne sont pas totalement vraies.
33:15 Il faut un peu, bon, remettre les choses vraies.
33:20 C'est-à-dire que le porno, on ne doit pas quand même lui taper toujours dessus
33:27 dans le sens où les parents, c'est un peu à eux de faire le boulot.
33:30 On est bien d'accord.
33:31 C'est aux parents de faire le boulot.
33:32 Moi, j'ai éveillé mon fils et dès le départ, je lui ai dit,
33:36 "Maman, fais du X, tu n'y vas pas.
33:39 Si tu y vas, c'est ton problème.
33:41 Je ne t'interdis pas, je ne te mets pas des verrous, je te fais confiance."
33:44 Voilà comment j'ai expliqué.
33:46 Donc, je pense qu'il n'est pas allé.
33:48 S'il est allé, je n'en ai pas envie de faire.
33:50 Ça lui a posé problème, quand même ? Tu lui as expliqué, non ?
33:53 Ah ben, j'ai tout expliqué parce qu'il fallait.
33:56 Il t'était obligé, bien sûr.
33:57 J'étais obligé.
33:59 Si je ne l'avais pas fait, c'était les autres qui s'en chargeaient.
34:02 Donc forcément, il y en a qui s'en sont chargés quand même,
34:05 avant même que j'arrive.
34:06 Mais je veux dire, les aléas du direct...
34:10 Ah ben alors là, c'est vraiment pas cool.
34:14 Là, faut que tu fais.
34:15 Ah, et...
34:18 Je n'ai pas vu la scène.
34:20 C'est le direct.
34:21 D'accord, c'est le direct.
34:22 Donc, pour revenir...
34:26 Oui, donc ton fils, certains s'en seraient chargés.
34:28 Mais non, surtout les autres.
34:30 Parce que le mien, je l'ai bien élevé, j'ai tout réussi.
34:33 Je le dis, je suis revendique.
34:35 J'ai été une super-maman, j'ai bien aimé mon garçon.
34:38 Donc, je n'ai pas de problème.
34:39 En ce qui concerne les jeunes de maintenant,
34:42 je pense que la jeunesse,
34:45 qui va trop voir des choses très dures,
34:48 il faudrait aussi leur dire qu'il n'y a pas que ça.
34:52 Bien sûr.
34:53 Il n'y a pas que des choses violentes dans les rapports sexuels.
34:56 Mais ça, c'est l'éducation des parents.
34:59 On a un peu du mal à nous parler de ces sujets.
35:02 On parle de jeunes pour 20 ans qui ne sont plus à la maison.
35:05 Non, mais tu sais que le porno, ça démarre très tôt.
35:07 Il y a des gamins qui sont en contact...
35:09 Je suis un peu larguée.
35:11 Écoute, on regardait un documentaire sur Arte,
35:14 c'est très tôt, à partir de 12-13 ans.
35:16 Je suis quelqu'un qui verrouille tout,
35:19 qui ne donne pas gratuit,
35:21 et qui ne donne pas d'images insupportables.
35:24 Sur mon site, par exemple,
35:26 il n'y a même pas de salut,
35:28 les premières images graphiques.
35:30 Je fais en sorte que si tu as 15 ans
35:32 et que tu arrives sur mon site, tu ne verras rien.
35:35 D'accord.
35:36 Donc, c'est une manière vraiment de dire
35:39 qu'on peut faire du sexy, du sorcel,
35:43 on peut faire du porno,
35:45 mais on n'est pas obligé de le donner en pâture.
35:47 Et puis moi, de toute façon,
35:49 je n'ai jamais filmé de filles attachées,
35:51 jamais de violences.
35:53 Je ne fais rien de tout ça.
35:55 Donc, je fais un porno où on s'amuse.
35:57 Je fais les couples qui s'amusent chez eux,
36:00 qui sont bien, et c'est ça que je revendique.
36:03 Alors maintenant, toutes les dérives, malheureusement...
36:06 Tu disais que tu étais quand même assez triste.
36:08 Ah, je suis très triste.
36:10 Je suis très triste, et même je pense que...
36:12 Tu parlais de dire qu'on va aller de plus en plus,
36:15 mais non, il va se passer quelque chose.
36:17 Et ça va être terrible.
36:19 On va passer au sens inverse.
36:21 On n'aura plus rien, on n'aura plus de droits.
36:23 Et là, ça va être terrible.
36:25 À force que les femmes tapent sur les mecs,
36:27 ces nouvelles lois vont être assez terribles.
36:29 Oui, mais ce n'est pas étonnant ce que tu dis.
36:31 C'est-à-dire qu'un prof qui aura 25 ans,
36:33 27, parce qu'ils sont profs vers 27 ans,
36:35 ils seront obligés de donner un cours,
36:37 des portes ouvertes et tout.
36:39 Mais c'est déjà le cas, tu sais bien.
36:41 Moi, je connais ça très bien.
36:43 Moi, j'ai déjà prévenu mon fils qui va être prof,
36:45 qu'il faudra surtout pas qu'il s'enferme
36:47 pour donner ne serait-ce qu'une explication d'un cours.
36:49 Mais on en est là, Laëtitia.
36:51 Oui, c'est déjà le cas, je te rassure.
36:53 C'est déjà le cas.
36:55 Alors moi, ma dernière question,
36:57 c'est est-ce que tu as encore des rêves ?
36:59 Quels sont tes projets ?
37:01 Qu'est-ce que tu as envie de raconter à tes fans ?
37:03 Moi, mes fans, d'abord, je vais leur dire que je les aime.
37:05 Mais les rêves, j'en ai plein.
37:07 C'est comme l'appétit,
37:09 ça vient en mangeant,
37:11 ça ne s'arrête jamais.
37:13 Les fantasmes, c'est pareil, j'en ai plein.
37:15 Mais c'est vrai que ce qui concerne les fantasmes,
37:17 la gazinière, le machin,
37:19 le lieu extérieur,
37:21 je les ai faits, mais c'est plus raffiné.
37:23 Un garçon qui me plaît,
37:25 que je n'arrive pas à avoir,
37:27 tu l'as raccroché où ?
37:29 Je le veux, je l'aurai.
37:31 Après,
37:33 je voudrais sortir ce livre,
37:35 et je vais sortir, ça sera pour tous mes fans,
37:37 pour tous mes abonnés,
37:39 ça sera pour tous les gens qui ne me connaissent pas,
37:41 des gens qui ont des a priori,
37:43 qui détestent le bordeaux et qui finalement diront
37:45 "cette femme est incroyable,
37:47 et pourquoi elle n'a pas pensé avant
37:49 à regarder ce qu'elle fait ?"
37:51 - Tu sais, nous on a interviewé il n'y a pas longtemps
37:53 un très grand écrivain,
37:55 et il n'y a aucune raison que ton histoire soit moins intéressante
37:57 que la sienne.
37:59 Tu as des choses à dire, et ton parcours de toute façon
38:01 est fabuleux, donc nous on aime les gens
38:03 comme toi, et on avait vraiment envie
38:05 de faire cette interview.
38:07 - C'est super,
38:09 en même temps, je voudrais dire que
38:11 finalement, j'aime bien
38:13 les gens qui ne m'aiment pas,
38:15 parce que quand ils parlent avec moi, ils disent
38:17 "voilà, vous êtes incroyable", et ça c'est vrai
38:19 qu'ils changent d'avis en fait.
38:21 Et c'est bon de faire changer d'avis avec
38:23 l'écriture, la lecture,
38:25 et même parfois des photos.
38:27 - Et le débat d'idées,
38:29 on n'est pas tous
38:31 d'accord, mais on doit tous se respecter.
38:33 - Bien sûr. Ce sera le mot de la fin,
38:35 on te remercie mille fois Laetitia
38:37 pour ce beau moment.
38:39 Si vous avez aimé la vidéo, on vous invite à
38:41 liker, à vous abonner, puisqu'il y en aura d'autres.
38:43 Et on te dit à très bientôt Laetitia.
38:45 Plein de bisous.
38:47 A très vite. - Je coupe pas de suite,
38:49 en fait je vais demander, c'est Christophe qui parle,
38:51 vous ne me voyez pas, mais c'est moi
38:53 qui suis en train de parler.
38:55 En fait, j'aimerais Laetitia
38:57 te demander
38:59 comment dire,
39:01 c'est pas un service, mais quelque part
39:03 oui, ça en est un.
39:05 Est-ce que tu peux faire un petit coucou
39:07 à un de tes plus
39:09 grands fans qui reste caché ?
39:11 - Anonyme.
39:13 - Pour moi je l'appelle Tonton, mais en fait c'est un cousin.
39:15 Il s'appelle Philippe, est-ce que tu peux faire
39:17 coucou Philippe ? - Philippe !
39:19 Philippe, alors franchement,
39:21 j'aimerais te connaître,
39:23 je m'en vais plus à la table,
39:25 je te ferais régaler. - Ah ça c'est certain.
39:27 - Fais des bons bisous. - C'est certain, il ne parle
39:29 que de toi, il t'aime. - C'est vrai.
39:31 - On voulait lui faire ce petit
39:33 clin d'oeil. - Alors coucou Philippe.
39:35 - Coucou Philippe. Allez on t'embrasse très fort.
39:37 - Merci beaucoup, merci beaucoup. Si vous avez aimé,
39:39 n'oubliez pas de mettre un pouce, de vous abonner
39:41 à la chaîne, et nous étions en direct
39:43 de la ville de Nice.
39:45 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]
39:48 [Musique]
39:51 [SILENCE]

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