• il y a 6 mois

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Amusant
Transcription
00:00 Marina, s'il y a bien quelqu'un que je respecte dans cette émission,
00:03 c'est moi.
00:05 C'est toi, toi-même.
00:07 Maintenant, il y a une deuxième personne que je respecte dans cette émission.
00:09 C'est toi.
00:10 Elle a pris un gros bout.
00:14 Énorme.
00:15 Je ne voudrais pas être à l'intérieur de ton bite, franchement.
00:17 Là, je ne sens rien.
00:18 Moi, je n'ai pas envie de pleurer, ce n'est pas une émotion.
00:20 C'est une réaction physique.
00:21 Ta gueule !
00:22 Là, j'ai l'impression que ma langue, elle fait 7 mètres carrés.
00:24 C'est normal ?
00:25 [Musique]
00:32 Bonjour à tous, bienvenue dans Hot Ones,
00:33 l'émission où je pose des questions avec des sauces piquantes à l'intérieur.
00:36 Aujourd'hui, je reçois une invitée qui est à l'affiche,
00:39 non pas de un, non pas de deux, non pas de huit,
00:42 mais de trois films cet été.
00:44 En roue libre de Didier Barcelo, qui est déjà en salle.
00:47 On peut également la voir dans Asbestos de Rodrigo Surogoyen,
00:50 le 20 juillet, et enfin dans L'année du requin,
00:52 qui sera en salle le 3 août.
00:53 Pour gagner du temps, je vais résumer l'intrugue.
00:55 [Rires]
00:57 J'ai un joli rulle dans cette intrigue.
00:59 [Rires]
01:00 Pour gagner du temps, on va résumer l'intrugue de ces trois films en une seule.
01:03 C'est "Lors d'un road trip avec ses voisins difficiles,
01:06 Marina Foyce est prise en otage dans les Landes par un requin".
01:10 Moi, je vais le voir, ce film, en tout cas.
01:11 Marina Foyce, comment ça va ?
01:12 -Bien. -Tu vas bien ?
01:13 J'ai peur.
01:14 [Rires]
01:16 Ça mérite d'être clair.
01:17 Tu connais le concept de l'émission ?
01:18 Oui.
01:19 On a 10 sauces, 10 questions.
01:21 Plus on avance, plus on monte en degré de piment.
01:24 [Rires]
01:26 Est-ce que tu connais l'échelle de Scoville ?
01:28 Non.
01:29 C'est l'échelle qui mesure le degré de piquance d'une sauce.
01:32 [Rires]
01:33 On commence par la gentille myrtille, 1 700 Scoville,
01:37 et on va jusqu'au Pepper X, le piment le plus puissant du monde,
01:39 à 1 million Scoville.
01:40 [Rires]
01:41 [Rires]
01:43 Tu verras, plus on avance, plus il y a un sérum de vérité,
01:47 plus je vais te poser des questions du genre,
01:49 ça fait quoi de gruger autant dans Burger Quiz ?
01:51 Déjà, ça m'énerve parce que...
01:53 Vas-y, j'ai triché, sauf sur le burger de la mort.
01:56 [Rires]
01:57 Dès que j'ai une occasion de le dire, je le dis
01:58 parce qu'il y a des gens qui m'abordent dans la réunion.
02:00 Pourquoi vous avez triché pour le burger de la mort ?
02:02 Et vraiment, j'ai triché beaucoup, sauf pour le burger de la mort.
02:06 Ça mérite d'être clair maintenant. La vérité est rétablie.
02:09 Si jamais tu sens que c'est trop piquant,
02:10 tu as des choses pour t'aider à côté de toi.
02:12 Tu as du miel, de la chantilly, et tu as ça aussi, vraiment,
02:15 mais ça, c'est d'urgence. C'est du lait et du citron.
02:17 - OK. - Est-ce que tu manges épicé ?
02:19 - Ça m'arrive, j'aime bien. - Ça t'arrive ?
02:21 C'est-à-dire que quand tu manges épicé...
02:22 Quand je mange taille, il y a marqué un piment, deux piments,
02:24 trois piments, je peux mettre deux piments.
02:26 - Deux piments, quand même. - Je suis une femme de caractère.
02:28 Mais franchement, je n'en doute pas.
02:29 Moi, je mange très pimenté, souvent, c'est vraiment mon délire,
02:33 je mets de la sauce partout.
02:34 Il y a eu beaucoup de commentaires qui disaient
02:35 que ça ne me faisait pas grand-chose.
02:37 Ça me fait quelque chose.
02:38 Mais pour améliorer l'expérience,
02:40 j'ai arrêté de manger du piment ce dernier mois.
02:43 C'est l'inverse du vélo, le piment, ça se oublie.
02:45 T'arrêtes, tu perds ta résistance au piment.
02:47 Donc là, je repars un peu à zéro avec toi.
02:48 - D'accord. - On y va quand tu veux.
02:50 - Oui, je suis prête. - Marina, c'est parti.
02:52 La première, c'est la gentille myrtille.
02:56 Vas-y, tu peux y aller. C'est assez fluide.
02:58 OK. Et là, on mange ?
03:00 - Ou vous me posez une question ? - Exactement.
03:01 On mange en même temps. Vas-y. Hop.
03:03 On commence doucement. 1700 Scoville, tu vois.
03:09 T'es actuellement dans le film "En roue libre".
03:11 C'est un road trip, clairement.
03:13 Si tu devais partir en road trip, qui serait sur le siège passager ?
03:16 Je mets Leïla Bechti et Jonathan Cohen.
03:18 - Sur le même siège ? - Oui.
03:20 Qui tu mets en dessous ?
03:21 Je vais mettre Jonathan et ses grosses cuisses en dessous,
03:24 et par-dessus, Leïla et ses petites cuisses.
03:26 Pourquoi ? Vous vous entendez très bien ?
03:27 Ouais. Jonathan, cette générosité qu'il a quand il joue,
03:31 il l'a dans la vie.
03:32 C'est un très bon camarade, Jonathan.
03:35 Et on peut le mélanger à plein de gens différents.
03:37 Il est très pratique aussi, comme ami.
03:38 Et au fond, je pense qu'on peut compter sur lui également.
03:41 Et Leïla, c'est plein de choses aussi.
03:43 Leïla, ça peut être très festif ou très intime.
03:45 Elle est bonne dans les deux registres. Ça va.
03:47 Par contre, elle a le permis, en plus.
03:50 - Qui tu mets derrière ? - Il faut quand même des gens...
03:51 Oui, il faut que... Tu vas pas te taper toute la conduite non plus.
03:54 Jonathan aussi, il a le permis.
03:56 Donc on sera bien tous les trois.
03:57 Je mets personne derrière. Je mets des Marcelle et des Bounty.
04:00 Pour Leïla.
04:01 Ah, je pourrais mettre Alain Chabat derrière.
04:05 Je mets Alain Chabat.
04:06 - Bon délire, Alain Chabat. - Très bon délire.
04:08 Mais je le mets à l'arrière, comme ça, on peut ne pas le faire chier.
04:10 Il peut ne pas participer à certaines conversations qui vont l'ennuyer.
04:13 Il est plus indépendant. C'est pour ça que je le mets derrière.
04:15 Et qui est-ce que tu mettrais dans le coffre ?
04:16 Quelqu'un que j'aime pas.
04:18 Quelqu'un dont je veux me débarrasser. Il y en a plein aussi.
04:21 Débriefing de la première sauce.
04:22 Gentille myrtille. Ça va.
04:24 - On passe à la deuxième, alors. - OK.
04:25 La quatre-mandouce.
04:29 Ça, là, je l'adore.
04:35 Allez, j'y vais.
04:36 Petit goût de poivron. Pas mal.
04:41 C'est très bon.
04:43 C'est bon, hein ?
04:44 Ah, ça pique, hein ?
04:46 Mais pas mal, pas mal.
04:48 Il y avait une séquence extrêmement culte dans "Les Robins des bois"
04:50 que j'adorais, qui s'appelait "Classe, pas classe".
04:53 Pas classe.
04:54 Classe, pas classe.
04:58 Ce qui est classe, c'est ce qui ne l'aime pas.
05:02 Je te pose des questions, tu me dis si c'est classe ou si ça te va.
05:05 OK.
05:06 Manger des nuggets épicés devant une caméra ?
05:07 Pas classe. C'est pour ça qu'on aime.
05:09 - Gagner un César ? - Classe.
05:11 - Fumer des clopes ? - Classe.
05:13 Hyper sexy.
05:15 Le père de mes enfants, à une époque, a arrêté de fumer
05:18 et j'ai eu du mal.
05:19 Et le jour où il a repris une clope, au bout de trois mois,
05:21 je me suis dit "Ah, le revoilà".
05:23 C'est complètement à l'encontre de ce qu'on peut manger.
05:25 Moi, je suis d'une génération où on fume et on mange du gluten.
05:28 Je ne dis pas que c'est bien, mais c'est comme ça.
05:30 - Arrêter l'école ? - Arrêter l'école, c'est un soulagement.
05:32 Mais il faut le faire, l'école.
05:34 On peut se faire terriblement chier à l'école, ça a été mon cas.
05:36 C'est le cas de plein d'enfants que je connais,
05:38 dont deux que j'aime beaucoup.
05:39 Voilà, c'est l'enfer, ce système-là.
05:43 Il n'y a pas de place pour les gens un peu différents.
05:46 Il faut se méfier, pas avoir trop de fantaisie ni trop de répondant
05:49 pour pouvoir passer peinard.
05:51 Mais voilà, c'est quand même pas mal,
05:52 l'idée d'un savoir commun pour tout le monde.
05:55 Et après, on en fait ce qu'on en veut. Je ne suis pas contre.
05:57 - Samo Chirp ont un rôle. - Hyper classe.
05:59 - Méga classe. - Regardez mes derniers films,
06:01 vous allez voir, c'est pas classe.
06:03 - Tenir la porte à une femme. - Ah !
06:04 Non, mais tenir la porte à quelqu'un, en fait.
06:08 Ça devrait être ça, le truc.
06:10 "Allez, venez, on s'entraide les uns les autres,
06:12 on est classe les uns avec les autres."
06:14 Vous savez quoi ? D'abord, on commence par être payé pareil
06:16 et par arrêter d'être violé,
06:18 et après, on voit si on arrête de nous tenir les portes.
06:20 - Et puis, voilà. - Avoir 50 ans.
06:22 - C'est pas grave. - Ah bon ?
06:24 C'est vrai, plus on avance dans la vie, mieux ça va,
06:25 et plus on est content ? - Si, si, si.
06:27 Il y a des choses qui se détendent, ça, c'est vrai.
06:29 - Tu vois ? - C'est vrai.
06:30 Moi, je ne regrette pas l'âge des 20 ans
06:32 où il y a tellement de questions qui se posent à vous
06:34 que c'est un peu écrasant, voire un peu angoissant.
06:37 C'est un peu étouffant, quand même, les 20 ans.
06:38 En gros, ce qu'on perd, on le gagne ailleurs.
06:41 Reformer les Robins.
06:42 Franchement, c'était une période bénie.
06:45 Mais pour refaire un truc ensemble,
06:47 il faudrait qu'on ait une idée absolument géniale.
06:49 Refaire pour refaire, c'est très angoissant pour moi.
06:51 Donc, pour le moment, on n'a pas eu l'idée ultime.
06:55 L'apéro ?
06:56 L'apéro, comme institution française,
06:59 relou, comme tout ce qu'il faut faire.
07:01 Mais par contre, un Spritz, un Moscou Mule,
07:04 à la fin de la journée, pourquoi pas ?
07:06 La cocodingo.
07:11 Je regarde combien t'en mets.
07:13 OK, tu fais ça sérieusement.
07:15 Merci.
07:16 Un peu de mangue ?
07:23 - Pas mal. - Pas mal.
07:26 Il faut que je te parle d'une chose, la première fois que je t'ai rencontrée.
07:28 Est-ce que je me suis bien comportée ?
07:30 Très bien. C'était pour la série "Bref".
07:32 Je t'ai invitée dans un épisode, t'es venue.
07:34 Et je me rappelle, j'étais complètement gênée de te proposer cette vanne.
07:36 Mais je me suis dit, ça peut être trop marrant qu'elle la fasse.
07:38 La vanne, c'était quand une femme me dit,
07:41 "J'ai 30 ans passé, j'entends, j'ai bientôt 40."
07:43 Quand une femme me dit, "J'ai 40 ans, j'entends."
07:45 "Je suis bien."
07:47 - C'est ça ? - Exactement.
07:48 Et je me suis dit, elle va pas l'accepter.
07:50 Donc, j'ai dit oui tout de suite.
07:51 En fait, t'étais au maquillage, t'as fait...
07:53 OK.
07:54 Je dis, "Oh, putain, j'en mets ?"
07:55 T'es un professionnel, quoi.
07:56 Non, mais Marina, en fait, tu peux me dire non.
07:58 Mais t'inquiète pas, vraiment, t'hésite pas.
08:01 C'était drôle, non ? C'est pour ça que je l'ai fait.
08:02 Moi, je trouvais ça drôle.
08:03 - Quand une fille me dit... - "J'ai 30 ans passé."
08:05 - "Moi, j'entends." - "J'ai bientôt 40."
08:06 Et ça m'énerve. Par contre, quand une fille me dit...
08:08 - "J'ai 40 ans." - "Moi, j'entends."
08:09 - "Je suis très bien." - "Et j'aime bien."
08:11 On te propose un truc, t'as pas de limite.
08:14 Tu dis, "Si c'est marrant, on y va."
08:15 Ouais, je crois. Enfin, la limite...
08:17 Si, c'est toujours mieux de rire avec que de rire contre, en gros.
08:22 Et puis, on a le droit, quand même,
08:23 de faire des mauvaises vannes ou de se planter.
08:25 Ça ne tue pas une mauvaise vanne.
08:26 Au pire, ça tue de ridicule ou de honte celui qui l'a fait.
08:29 Mais c'est pas...
08:30 Mais oui, je mettrais pas dans ma bouche des choses qui me plaisent pas,
08:32 en vanne ou en pas vanne.
08:34 Tu manges vachement coup de cœur dans les projets.
08:35 - Ah ouais, je... - Aujourd'hui, c'est un peu
08:36 une ligne que t'as oubliée.
08:37 Moi, j'ai plein de trucs que j'ai faits comme ça.
08:39 Maïwen, elle m'a appelée, elle m'a dit,
08:40 "Tu veux venir tourner dans 'Pardonnez-moi' ?"
08:41 Je lui ai dit, "Bah non, je peux pas, je répète."
08:44 Elle me dit, "Tu finis à quelle heure ?"
08:45 "Je finis à minuit."
08:46 Elle me dit, "Bah viens à minuit."
08:47 Je lui ai dit, "Mais t'as un scénario ?"
08:48 Elle me dit, "Non."
08:49 Je lui ai dit, "Bah OK."
08:51 Et c'est comme ça que j'ai fait un film,
08:52 puis deux, puis trois avec Maïwen.
08:54 S'il faut tout peser, le pour, le contre, le risque, le danger,
08:58 le truc, bon, on fait rien, on se fait chier.
09:00 Ça te rend vachement disponible,
09:01 même pour la nouvelle génération qui arrive et tout.
09:03 Mais heureusement qu'il y a la nouvelle génération.
09:04 T'as fait "Cher Journal" avec Anna Apter.
09:06 Oui, mais sinon, moi, je meurs.
09:07 Si je reste dans mon précaré, on étouffe.
09:10 C'est une chance que d'autres gens vous appellent.
09:13 Si je dis oui à quelqu'un, je lui dis oui.
09:16 Et tu vas à fond.
09:17 - Bah ouais. - J'adore.
09:18 Le baiser du scorpion.
09:23 Ah, là, on rentre dans les vrais dossiers.
09:25 C'est plus "Cocodingo" ou "Cat'mandouce".
09:27 Non, là, on est dans un vrai truc.
09:28 J'en ai mis deux litres.
09:31 Alors tu vas en manger deux litres.
09:32 - Allez ! - Chine.
09:33 À la tienne.
09:35 On est à un ou deux piments, là ?
09:42 On est à deux.
09:43 Elle est plus forte, ça y est.
09:45 Là, je sens par là, là, on n'est pas content.
09:48 Il paraît que t'as inventé le "trou manchot" avant tout le monde.
09:53 Ah non, mais en fait, ouais.
09:54 - Ah non, mais ouais. - Non.
09:55 Quand j'étais petite, je crois que je me suis ennuyée très tôt
09:59 dans mon enfance, mais très, très tôt.
10:00 Donc, j'avais des amis imaginaires,
10:03 dont une qui s'appelait la copine Plate.
10:05 Voilà, c'est comme ça.
10:07 Et sur le chemin de l'école, puisque j'habitais en banlieue,
10:10 donc il fallait aller à pied, la route, elle avait aucun intérêt,
10:13 je m'imaginais que j'étais interviewée,
10:15 je répondais à des longues interviews.
10:16 Donc, je devais avoir six ou sept ans.
10:18 Et t'as grandi sans télé ?
10:19 Oui, on n'avait pas la télé, nous,
10:20 parce que mes parents, c'était des 68ards,
10:24 et donc, comme principe éducatif, il n'y avait pas de télé,
10:27 parce qu'ils trouvaient que ça abrutissait les peuples.
10:29 Donc, on n'avait pas de télé, mais on était quatre enfants,
10:31 donc il se passait quand même tout le temps des trucs dans la maison.
10:33 On était seuls comme des rats à la récré,
10:34 parce qu'ils disaient "Ah, t'as vu ça hier soir ?"
10:36 "Bah non, donc je peux pas parler avec toi."
10:39 Mais bon, moi, je suis née en 70, il a dit mon âge,
10:42 donc j'ai pas mon cher.
10:43 - J'ai dit ton âge ? - Bah t'as dit 50 ans,
10:45 t'as fait un gros sous-entendu.
10:46 J'ai dit "avoir 50 ans", est-ce que c'est classe ou pas classe ?
10:47 Ah oui, bah le sous-entendu, il est hyper pesant,
10:50 tout le monde a compris.
10:51 Mais enfin bref, donc pas de télé.
10:53 Mais c'est inenvisageable aujourd'hui de grandir sans écran, je trouve.
10:56 - C'est impossible. - Ouais.
10:57 Après, les gosses, ils sont pas si débiles que ça, en vrai.
10:59 Ils trient.
11:00 Moi, les miens, ils ont une autre vie que celle des écrans,
11:03 et donc j'imagine que les miens sont exceptionnels,
11:05 mais ils sont pas exceptionnels.
11:06 Faut arrêter ce truc de terrorisme, c'est comme ça.
11:09 Moi, je suis tout le temps devant mon écran, donc je vais pas...
11:12 Mais ça m'empêche pas de vivre.
11:13 - T'es très réseau social ? - Un peu moins, ça m'est un peu passé.
11:16 J'étais très addicte à Instagram, mais un truc.
11:19 En même temps, c'est normal, le logiciel est fait pour ça.
11:21 - Ils ont fait des réunions entre... - Ils ont dû se dire "elle, on va attaquer elle".
11:25 Ça va, ouais.
11:26 Je me suis bien fait baiser.
11:28 Ah, "été 82", je l'attends depuis le début, celle-là.
11:33 C'est ma préférée, tu sais.
11:34 Je sais qu'il y a beaucoup de commentaires sur Internet,
11:36 des gens qui veulent la tester.
11:37 Est-ce que les gens, ils les trouvent dans la vie ?
11:38 Bientôt, j'espère.
11:39 Oh, y en a beaucoup, c'est con.
11:43 Je suis trop honnête.
11:44 Beaucoup trop honnête.
11:46 Est-ce que c'est handicapant d'être trop honnête ?
11:48 Là, oui.
11:50 Elle est meilleure que celle-là.
11:51 Oui, bah oui.
11:52 J'ai croisé un jour Jean-Paul Rouve,
11:56 et il m'a dit...
11:57 Nous, quand on faisait les Robins, on n'avait pas d'audience,
11:59 on faisait des sketchs, et on ne savait même pas qu'on était regardés.
12:01 On est sortis de là et on était connus.
12:03 Oui, c'est vrai. C'est exactement vrai.
12:04 Et puis en plus, on travaillait tellement.
12:06 On arrivait au bureau à 9h, on devait sortir à 22h.
12:11 Quand on a arrêté Canal+,
12:12 au bout de deux ans de comédie, deux ans de Canal,
12:14 on est sortis dans la rue et les gens nous reconnaissaient.
12:17 Et on a fait "ah ouais".
12:18 Tu crois que ça aide à la liberté de création ?
12:20 - Ah bah oui. - Parce que ça partait à l'unipart.
12:21 - Si on avait eu un commentaire... - Pas les réseaux, pas les commentaires.
12:23 Un commentaire sur les réseaux après chaque sketch,
12:26 il se peut qu'on ait arrêté au bout de trois semaines,
12:28 vu la violence des réseaux.
12:29 Ah bah oui.
12:30 Mais moi, je me souviens,
12:32 on avait fait un sketch qui s'appelait "la SDA",
12:34 la Société Destructrice des Animaux.
12:36 Le sketch, c'était pas hyper drôle, en vrai, c'était pas hyper bien,
12:39 mais voilà, et on reçoit à Canal+, des courriers d'insultes en disant
12:43 "vous êtes à preuve, vous êtes des monstres,
12:45 comment peut-on faire du mal à un animal ?"
12:47 - Tu vois, bien premier degré. - Ils ont pas compris.
12:48 Et en fait, on avait été voir De Greff, qui était le directeur des programmes,
12:51 paniquer, en disant "qu'est-ce qu'on fait, on arrête ce sketch ou quoi ?"
12:55 Et lui, il nous regarde et il nous dit "bah, on fait pas la télé pour les cons".
12:58 Fin du truc.
13:00 Et voilà, on a continué.
13:02 Donc un mec qui t'a protégée complètement, qui disait...
13:03 Ah bah ouais, on peut avoir toute la distance qu'on veut,
13:05 quand les réseaux décident de vous taper dessus, c'est hyper violent.
13:09 Tu regardes les commentaires aujourd'hui ou pas ?
13:10 Non, les critiques, moi j'ai arrêté.
13:12 En fait, j'ai été humiliée quand j'avais, je sais pas,
13:15 21 ans, j'ai joué à Paris,
13:17 une pièce qui s'appelait "Le heureux stratagème" de Marie Vau,
13:19 dans un grand théâtre, et il y a une critique qui est sortie,
13:22 où le mec, il démontait le spectacle,
13:24 et moi, il y avait genre un paragraphe sur moi en me disant
13:26 "mais qu'est-ce que c'est que cette grosse patate ?
13:28 Qu'est-ce qu'elle fait avec ses bras ? On dirait un sémaphore,
13:29 un truc d'une violence." Je l'ai lu.
13:31 J'ai pleuré pendant une ou deux semaines,
13:34 et j'allais jouer le soir en pleurant, en me disant
13:37 "qu'est-ce que je fais avec mes bras ?"
13:38 À partir de ce jour-là, j'ai dit "je ne lirai plus jamais
13:42 ni les bonnes ni les mauvaises critiques, je m'en fous en fait,
13:45 ça ne m'intéresse pas, en tout cas, moi, ça ne me sert à rien.
13:48 Moi, je vois les films, je vois bien,
13:49 il y a des moments où je joue bien, des moments où je joue moyen,
13:52 des moments où je ne joue pas bien, c'est comme les notes à l'école,
13:54 je n'ai pas besoin qu'on me donne des notes, en fait,
13:56 ça ne m'intéresse pas. En revanche,
13:57 quelqu'un qui viendra discuter avec moi d'un film que j'ai fait
13:59 en me disant "ça, je n'ai pas compris, ça, je n'ai pas..."
14:01 Une discussion, si elle est bienveillante, elle m'intéresse,
14:03 mais un truc imprimé, qui me regarde de loin,
14:06 qui me juge, qui me note, non. Et les bonnes non plus,
14:08 ça ne m'intéresse pas qu'on me fige à un moment
14:11 en disant "ça, c'est bien" ou "ça, ce n'est pas bien".
14:13 Je ne veux pas. Donc, je ne lis jamais les critiques.
14:15 -Est-ce que ça ne t'arrache pas un peu la gueule ?
14:17 -Franchement, ça va. -Elle me chauffe...
14:19 -Mais pourquoi vous m'en avez déjà mis sur celle-là ?
14:21 -J'arrive, je vais t'expliquer. On va passer à la prochaine.
14:23 On passe à la "Burning Bad".
14:29 -Burning Bad.
14:31 -À partir de maintenant, les sauces sont déjà sur les tenders.
14:33 -Qu'est-ce qui me prouve que c'est vraiment ces sauces
14:35 si elles sont déjà dessus ?
14:37 -Est-ce qu'on peut partir dans un rapport de confiance ?
14:38 -Ouais, tu as raison. -Je pense que c'est mieux dans la vie.
14:40 -Oui, c'est mieux, c'est mieux, évidemment.
14:42 -On ne va pas se gâcher la vie en disant "pourquoi tu cherches à me trahir ?"
14:45 Je ne serai pas dans cet état. -OK.
14:47 -Si à partir de maintenant, tu dois te gratter les yeux,
14:49 ne le fais pas. -Ne le fais pas.
14:50 -Du tout. Fais-le avec tes poignées.
14:53 -De toute façon, je suis maquillée.
14:54 -T'es prête ? -Ouais.
14:56 -C'est parti.
14:57 -C'est après un tout petit bout.
14:59 -Ah ! Elle a pris beaucoup de sauce.
15:04 -Vous m'attendez. Si ça se trouve, je n'ai plus de palais.
15:06 J'ai tellement fumé que je ne ressens plus rien.
15:09 -Et si ça se trouve, elle en a un et elle va s'en rendre compte
15:11 dans trois minutes.
15:12 Je lui ai reçu un message ce matin.
15:15 -Coucou Marina, j'espère que tu vas bien.
15:19 Moi, je voulais juste raconter qu'un jour,
15:21 tu as été ma marraine au César et le lendemain,
15:23 tu étais comme ma mère.
15:24 Bisous.
15:25 -C'est Louane. -Ouais.
15:28 -C'est ma grande-fille. -Ouais.
15:30 -Louane, je l'ai connue parce qu'Éric Lartigot,
15:33 le père de mes enfants, a fait un film qui s'appelait
15:36 "La famille Bélier".
15:37 Donc, il a casté Louane.
15:38 On s'est connus professionnellement et on s'est aimés
15:40 dans l'intimité de notre foyer.
15:42 C'est vrai qu'on a un lien très spécial avec elle.
15:45 Je l'aime infiniment. Et ce qui est cool,
15:46 c'est que je la trouve hyper intelligente.
15:49 -Ça se sent. -Elle a moins de 25.
15:51 Elle a déjà une vie de quelqu'un de 60 ans.
15:53 Je veux dire, tant de succès, un enfant, plusieurs amours.
15:57 Et puis, son histoire familiale, c'est incroyable.
16:00 Et en même temps, ce qui est chouette,
16:01 c'est que Louane, j'ai été au César avec elle.
16:03 Louane, elle est venue manger des coquillettes à la maison.
16:05 Donc, on s'est vues dans plein de circonstances très différentes.
16:08 Et malgré tout ça, le fait que je la connaisse aussi bien,
16:11 j'adore quand elle chante.
16:12 C'est-à-dire que j'ai une émotion...
16:13 J'adore cette voix un peu cassée.
16:15 Surtout, je trouve que c'est une grande interprète.
16:19 Aujourd'hui, il y a plein de chanteurs
16:20 qui sont un peu affectés, non ?
16:22 Ils ne chantent pas tout à fait comme ils parlent.
16:23 Eh bien, Louane, elle a une simplicité
16:25 dans ses interprétations que je trouve...
16:27 C'est comme si elle était vraiment à poil.
16:28 Ça me touche. J'adore. Je l'adore.
16:31 C'est tellement beau.
16:33 - Il faut continuer ? - Regarde la différence.
16:37 Regarde la sauce qui reste sur moi et la sauce qui reste sur toi.
16:40 Non, parce que le bout, il était comme ça.
16:42 Il y avait une proéminence.
16:43 Tu crois que le bout, il était là.
16:44 - Et en fait, pas du tout. - Regardez-moi dans les yeux.
16:47 Ouais, le bout, en fait, il y avait comme un gros arrondi ici.
16:51 Et il y avait 50 grammes de sauce.
16:53 Il faut continuer ?
16:55 [Rires]
16:56 Moi, ça me brûle.
16:59 Ah, voilà ! Marina Fox est dans le game, maintenant !
17:02 [Applaudissements]
17:03 J'ai mangé depuis tout à l'heure !
17:05 C'est bon, j'ai mangé.
17:06 Non, j'ai mangé, hein.
17:08 Moi, il y a un truc que je déteste
17:11 quand les acteurs ou les actrices font semblant de manger.
17:13 Donc là, si vous avez eu l'impression
17:15 que pendant la première partie de l'émission,
17:17 je ne mangeais pas en vrai, je m'en excuse.
17:19 Vous allez voir.
17:20 Marina Fox est dans OutWands.
17:22 À tout de suite. Je n'ai pas de pub.
17:24 Pourquoi je fais des lancements comme ça ?
17:25 Je n'ai pas de pub. Mais je trouvais que ça était stylé.
17:27 Pourquoi tu n'as pas de pub ? Parce que ça ne marche pas ?
17:28 [Rires]
17:30 Ça marche très bien.
17:32 OK.
17:33 On passe à la prochaine, la fièvre.
17:35 [Musique]
17:37 - La fièvre. - La fièvre.
17:40 [Musique]
17:42 Elle prend un gros goût.
17:46 Énorme ! Là, je ne sens rien.
17:48 Ah oui.
17:51 Tu as déclaré, "Quelqu'un qui fait une bonne vanne à un enterrement,
17:54 je lui donne une médaille."
17:55 Pour nous, un rire quand on va mal, c'est hyper précieux.
17:58 Est-ce que tu as une anecdote à ce sujet-là ?
18:00 Je pense que j'en ai plein parce que...
18:02 [Rires]
18:03 Parce que dans ma famille, les poiss, les Italiens,
18:07 ils sont aussi l'humour comme un réflexe.
18:09 D'ailleurs, parfois, c'est chiant.
18:11 On a envie de leur dire, "Allez, les gars, venez.
18:13 Là, premier degré, est-ce qu'on est capable de ne pas faire de vanne ?"
18:16 Ah putain, pourquoi ça recommence avec retardement ?
18:19 Pourquoi c'est décalé ?
18:21 Tu n'as pas vu la prochaine ?
18:22 Ah, celle-là, c'est...
18:25 Ça fait de la fièvre. Elle fait monter la température.
18:27 J'ai des gouttes de sueur.
18:28 Moi, j'ai mal, là.
18:30 [Rires]
18:31 - C'est normal ? - Oui, c'est normal.
18:32 D'un coup...
18:33 Eh ben...
18:34 Alors, donc, on fait quoi ?
18:35 - Peut-être un peu de miel ? - Un peu de chantilly ?
18:37 Ah non, ça va être dégueulasse. Du lait là-dessus, ça me dégoûte.
18:40 Ce n'est pas du lait, c'est de la chantilly.
18:41 - C'est pareil. - Ce n'est pas pareil.
18:42 Ce n'est pas le goût de lait, c'est un goût de chantilly.
18:44 De toute façon, je n'aime pas, moi, la chantilly.
18:46 Hum...
18:47 - Moi, je vais faire ça, plutôt. - Vas-y.
18:49 Ah, c'est du lait aussi.
18:50 C'est du lait citron.
18:52 Essaye le miel, alors.
18:53 Ouais.
18:54 [Rires]
18:55 Je n'ai pas dit "arrose-moi", j'ai dit "essaye le miel".
18:58 Je ne sais pas comment j'ai fait.
19:00 [Rires]
19:01 Voilà.
19:03 Je pense que, peut-être, ça réactive.
19:07 Non, le miel, non. Je te jure que ce n'est pas un piège.
19:09 Je ne t'ai pas piégé.
19:10 C'est chaud, hein ?
19:12 Yes !
19:14 [Rires]
19:15 Donc, on disait quoi ?
19:16 Un rire, c'est précieux.
19:17 Oui, je me souviens, un jour,
19:19 ma grand-mère italienne, qui était donc allemande,
19:22 mais bon, elle vivait en Italie,
19:23 elle meurt.
19:24 Et on ne l'aimait pas beaucoup, c'était pas une gentille femme.
19:27 On doit quand même aller à son enterrement,
19:28 parce que c'est comme ça, c'est la famille.
19:30 "Mon frère vient me chercher."
19:32 On avait pris des billets qui coûtaient deux balles,
19:34 donc on avait un avion qui partait à 5h10 du matin.
19:37 Donc, il passe me prendre en taxi à 4h30.
19:39 Je suis de très mauvaise humeur,
19:41 parce qu'il est 4h30.
19:43 On est comme ça dans le taxi, ça y est, ça y est.
19:45 Et il me tend un clou.
19:47 Il me dit "Tiens, prends."
19:48 Je dis "Quoi, c'est quoi ?"
19:50 Il me dit "Prends un clou."
19:51 Je lui dis "Mais pourquoi tu me donnes un clou
19:52 à 4h30 du matin ?"
19:54 Il me dit "Tu veux qu'elle ressorte de son cercueil ou pas ?"
19:56 [Rires]
19:57 Voilà.
19:58 Voilà.
20:00 - Ça t'a aidé ? - Ça m'a mis de bonne humeur.
20:01 - Tu m'étonnes. - Bah oui.
20:02 Mais si le mec, il a fait l'effort,
20:03 c'est-à-dire la veille au soir...
20:04 Je peux pas partir sans le clou.
20:06 Je peux pas partir sans le clou. Où est-ce que j'ai mis les clous ?
20:08 Je fais une vanne à Marina, qu'est-ce que je peux faire ?
20:10 Voilà, c'est ça qui fait...
20:11 Ouais.
20:12 [Rot]
20:14 Elle est vraiment bonne, cette gentille.
20:15 Ouais, je voudrais pas être à l'intérieur de ton bide, franchement.
20:18 Je crois que même les trucs à l'intérieur de mon bide veulent pas être...
20:20 Ah oui, c'est ça. Ils veulent sortir.
20:21 Non !
20:23 On passe à la prochaine.
20:24 [Bruit de moteur]
20:25 [Bruit de moteur]
20:26 - Da bambe. - Da bambe.
20:28 Alors ça, par contre, je veux que Georges, il le bouffe, mais direct.
20:32 On a le fils de Marina qui, entre les prises, mange les sauces
20:34 et tranquille, il a une quatorzaine d'années,
20:36 et pour lui, c'est easy la vie, quoi.
20:38 Vas-y, tu vas voir, tu vas souffrir.
20:40 [Rires]
20:41 OK.
20:43 Si jamais je ne survis pas à ce nuggets,
20:46 dis à Kian que j'étais contente de faire l'émission.
20:48 Ça m'a fait plaisir aussi.
20:50 [Musique]
20:52 [Rire]
20:54 [Bruit de bouche]
20:55 [Bruit de bouche]
20:56 [Bruit de bouche]
20:57 [Bruit de bouche]
20:58 [Bruit de bouche]
20:59 De toute façon, c'est toujours après que ça fait mal.
21:02 [Bruit de bouche]
21:03 J'essaie de tromper le piment en trempant mon nugget dans le miel.
21:08 [Bruit de bouche]
21:09 [Bruit de bouche]
21:10 [Bruit de bouche]
21:11 [Bruit de bouche]
21:12 [Bruit de bouche]
21:13 - J'ai envie d'invoquer... - Pourquoi ça me fait mal, là ?
21:15 Ça te fait vraiment mal ?
21:16 La bouche, rien ?
21:18 Parce que là, ça arrive.
21:20 [Bruit de bouche]
21:21 Ça arrive après. Ouais.
21:22 J'ai envie d'invoquer Sophie Pétoncule.
21:24 Comment elle va, Sophie Pétoncule ? Bonjour.
21:26 Oh, putain.
21:27 [Bruit de bouche]
21:28 Je suis comme toi. J'ai envie de pleurer.
21:30 Je suis comme toi.
21:32 Moi, j'ai pas envie de pleurer. C'est pas une émotion.
21:34 C'est une réaction physique.
21:35 [Rires]
21:36 Comment ça va, Sophie Pétoncule ?
21:39 - Faut que je réponde à Sophie Pétoncule. - J'adorerais.
21:40 Mais...
21:42 [Rires]
21:43 Arrêtez de regarder mes fesses.
21:46 Tu peux regarder mes nichons, si tu veux.
21:49 [Rires]
21:51 Mais...
21:53 Arrêtez de regarder mes fesses.
21:55 Putain, elle l'a dit ! C'est génial !
21:57 Tu peux regarder mes nichons, si tu veux. Je sais presque plus le faire.
21:59 - La metteur en scène. - OK. Marie Mur.
22:02 Connecte-toi à ton vrai moi et vas-y, joue.
22:04 Je veux sentir ta douleur.
22:06 Si tu as de la douleur, je veux la sentir moi aussi.
22:08 Attention. C'est pas pour toi ce que tu fais.
22:10 C'est pour eux, pour les autres. Ils sont là, ils ont payé leur place.
22:12 Ils veulent recevoir.
22:14 L'oiseau qui chante en ce matin...
22:16 est mort.
22:18 C'est de la merde. C'est nul.
22:21 - C'est ça qu'elle disait ? - Elle disait clairement, c'est nul.
22:23 En gros, c'est ça.
22:24 Moi, je l'étais connue, ces vrais metteurs en scène, là.
22:26 - Du théâtre. - Ouais, vraiment ?
22:27 Mais humainement, est-ce que t'as déjà...
22:29 sans donner de nom, quoi que ce soit, t'es déjà retrouvée dans cette situation ?
22:32 C'est pas marrant si je donne pas de nom.
22:33 - Vas-y, lance les blagues. - Non.
22:35 Très honnêtement, non. Et puis moi, je suis complice de ça
22:37 parce que je sais que parfois, une certaine souffrance du travail
22:41 peut produire des trucs bien et moi, j'ai envie de produire des trucs bien
22:43 que je pensais pas que je serais capable de faire.
22:45 Donc c'est souvent mon intérêt.
22:46 Mais je vais jamais au-delà de mon intérêt,
22:48 je vais jamais au-delà de l'intérêt du film. Je suis pas débile.
22:51 Quand t'as créé Marie Mur, le metteur en scène...
22:53 - Marie Mur ! - Marie Mur, pardon.
22:54 - Quand t'as créé Marie Mur, le metteur en scène... - Une intrigue.
22:56 Marie Mur.
22:58 Mets des U. Quand tu le sens, mets un U. T'inquiète pas.
23:01 J'ai quelqu'un de redoutable devant moi.
23:02 Vraiment, je pensais être redoutable.
23:04 - Marina Feuss est redoutable. - Non, mais je coule du nez.
23:07 Marina Feuss qui coule du nez sous piment.
23:08 - Ah ouais ? - Classe. Méga classe.
23:09 Méga classe. Hyper classe.
23:11 Parce que j'ai des sphincters, comme tout le monde.
23:15 Là, j'ai l'impression que ma langue, elle fait 7 mètres carrés.
23:20 C'est normal ?
23:21 - Totalement normal. - OK.
23:24 - Alors, on y va. - Franchement, je trouve ça incroyable.
23:26 - Vraiment, je vous le dis. - Mais c'est pas une bonne nouvelle.
23:28 Ça veut dire qu'on est en déficit de sensibilité.
23:31 Ce qui se passe là, c'est ce qui se passe là.
23:33 C'est ce qui se passe là.
23:34 - Ça veut dire qu'on est mort là ? - On ne sent plus rien.
23:35 - On est mort là. - C'est inquiétant.
23:37 Mais là, comment tu te sens actuellement ?
23:39 Je sais que la bouche, ça va pas. C'est pas des sensations normales.
23:41 - Alors, on passe à la... - Je sais que ça brûle.
23:42 Mama lava.
23:43 - Mama lava. La lava, c'est la lave ? - Ouais.
23:48 - OK. - On y va.
23:50 - D'accord. - C'est parti.
23:51 - J'ai une... - Attendez, là, ça devient désagréable.
23:59 - Hé, oh ! - J'arrive.
24:06 C'est ton émission, putain !
24:08 - Je suis cramé, Marina. - Moi aussi.
24:12 J'ai mal, là.
24:13 Tu veux goûter, Georges ?
24:16 Doucement, Georges. C'est très fort.
24:20 Oh ! T'es un ouf !
24:22 T'as tout mangé ?
24:23 - Ouais, ouais. - OK, cool.
24:24 Tu veux pas du miel ?
24:25 Non, ça va.
24:27 Ils sont inhumains, dans cette famille.
24:28 Peut-être que je souffre beaucoup, mais que je suis digne ? Va savoir.
24:33 Moi, je pense que t'es méga digne.
24:35 J'ai lu dans plusieurs interviews que tu disais qu'en France,
24:38 on n'accueillait pas les réfugiés comme on devrait les accueillir
24:41 et visiblement, c'est un sujet qui te tient assez à cœur.
24:43 Bah oui. Enfin, de toute façon, ma famille a été réfugiée et a été accueillie,
24:47 sinon, je serais pas là.
24:48 Je pense que c'est le cas de beaucoup de gens.
24:50 Je comprends pas.
24:51 Ouais, bah voilà.
24:53 - Je suis un fils de réfugié. - Voilà.
24:55 Donc, ça suffit pas pour un pays de faire du bon fromage et du bon vin.
24:58 Faut bien accueillir.
24:59 Ça fait partie de la liste des fiertés, non ?
25:01 On divise la terre entre petites parcelles
25:04 qui appartiennent à ceux-là, qui ont le droit de faire ça,
25:06 eux, ils ont pas le droit.
25:08 En vrai, c'est absurde.
25:09 Moi, je ne comprends pas qu'on manque tellement d'imagination
25:12 pour envisager ce qu'est l'histoire de quelqu'un d'autre.
25:16 Ces gens qui n'ont pas d'autre choix que de quitter leur pays
25:19 parce que leur vie est en jeu,
25:20 qui quittent et traversent la Méditerranée, tout ça,
25:23 au péril de leur vie,
25:25 qui sont arrachés à leur famille, à leur culture,
25:28 ils arrivent dans des pays dont ils parlent pas la langue.
25:30 Est-ce que c'est très compliqué
25:32 d'envisager la douleur et le désarroi qu'est la leur ?
25:35 Je suis juste de ça.
25:36 Je veux dire, la vie, elle est pas si passionnante,
25:38 on n'a pas tellement d'occasion d'être exceptionnel,
25:40 qu'on fasse pas ces gestes-là face à quelqu'un qu'on a besoin.
25:43 C'est pas si compliqué.
25:44 En plus, on sait que c'est des mariages qui marchent.
25:47 Quand il y a des familles syriennes, iraniennes,
25:49 qui arrivent dans un village qui était lui-même
25:51 en train de crever sur place parce qu'il n'y a plus assez d'enfants,
25:53 "Ah bah tiens, on ne ferme plus la classe de CP
25:55 "parce qu'en fait, on a assez d'élèves."
25:57 "Ah bah tiens, c'est pas mal pour la boulangerie, en fait, ça vend."
25:59 "Ah tiens, en fait, c'est pas mal pour l'économie de la région
26:00 "et le club de foot." Voilà, c'est tout.
26:02 Il faudrait, sur ces questions-là, être beaucoup plus pragmatique
26:05 ou beaucoup plus pédagogique, en fait,
26:07 pour raconter que c'est possible.
26:09 Et tout le monde se sentirait très bien d'avoir quelque chose
26:12 qui est possible et qui, potentiellement, a sauvé des vies.
26:14 Voilà.
26:15 Marina, tu m'impressionnes par ton propos.
26:17 Merci. Par mon jeu ? Ah non, pas du tout.
26:18 Non, par ton propos et ton engagement,
26:20 mais aussi par le piment,
26:22 parce que vraiment, tu me mets en PLS.
26:24 Tu me bats aux échecs dans un jeu où je gagne souvent.
26:27 On passe à la dernière sauce ?
26:30 La dernière sauce !
26:31 C'est parti.
26:32 - L'apocalypse. - L'apocalypse.
26:34 Ah, apocalypse.
26:35 Alors, on a une petite tradition dans l'émission,
26:37 c'est qu'on passe...
26:38 - Merci pour faire le propos. - On dirait un truc porno.
26:40 Georges, tout va bien ?
26:44 - Ça va mieux. - C'est vraiment le bonhomme.
26:46 C'est pas n'importe qui, mon fils, OK ?
26:48 Franchement, bête de fils.
26:49 Bravo.
26:50 Il m'entend.
26:52 On met la goutte.
26:53 La dernière goutte, la finale.
26:54 - Pourquoi ? - C'est une tradition.
26:56 C'est une tradition, l'émission. On met la goutte.
26:58 Ah, merde, j'ai mis trois gouttes et toi ?
27:01 C'est pas grave, j'en ai mis qu'une.
27:02 Je peux en mettre trois ? J'en mets trois, c'est sûr.
27:04 Je vois bien dans tes yeux...
27:05 Elle me met en PLS. Le titre de l'émission, ça sera "Qui a l'air en PLS face à Marie-Laure ?"
27:08 Je peux pas vous dire le contraire, je suis battu.
27:11 - J'ai du mal à... - J'ai mis trois gouttes, je vais crever, non ?
27:14 OK, allez.
27:16 Allez, c'est la dernière.
27:18 Qu'est-ce que tu veux qu'il se passe ? Rien.
27:20 Cheers.
27:21 T'as pris un tout petit bout. T'as pris un mini bout.
27:24 Moi aussi.
27:26 Prends un grand bout, alors. Je te suis.
27:28 Ah, pute.
27:34 Celle-là, je sais que c'est une salope.
27:35 Pour moi, là, il y a 6-3, 6-2, et là, c'est mon dernier 7.
27:40 Tu parles de tennis ? Je n'ai jamais compris les règles.
27:42 J'étais à Roland-Garros plusieurs fois.
27:44 - J'arrive pas à comprendre. - C'est le dernier 7.
27:46 C'est mon seul moyen de remonter la pente.
27:48 Marina, t'as fait le choix, dans plusieurs interviews,
27:53 de parler de la dysmorphophobie.
27:57 Qu'est-ce que c'est, la dysmorphophobie ?
27:58 Alors, la dysmorphophobie, c'est un regard déformé sur soi-même, en fait.
28:03 Tu as souffert de dysmorphophobie ?
28:04 - Oui, je crois. - Dans ton adolescence ?
28:06 Quand j'avais 16 ans, je pesais genre 15 kilos de plus que maintenant.
28:10 Et j'ai commencé les régimes.
28:12 Et à ce moment-là, je ne me suis jamais vue changer, quoi.
28:15 Je me suis toujours vécue comme grosse.
28:16 J'avais des troubles du comportement alimentaire.
28:19 Je n'étais pas vraiment anorexique, je n'étais pas boulimique,
28:21 mais la bouffe était un problème, la bouffe était un sujet,
28:23 mon corps était un sujet, et c'est très chiant.
28:26 - Est-ce que tu peux dire que c'est passé ? - Oui, c'est passé.
28:28 Moi, j'avais peur du beurre, par exemple.
28:29 Je voyais directement ce que ça pouvait me faire à mon corps.
28:33 Et quand on a des troubles du comportement alimentaire comme ça,
28:35 c'est une obsession.
28:36 Donc on pense à la bouffe toute la journée.
28:38 On peut organiser ses journées en fonction de ça.
28:40 C'est-à-dire où on va manger, qu'est-ce qu'on va pouvoir manger.
28:42 Et puis, à table, c'est des subterfuges
28:44 pour que les gens ne notent pas tout ce que vous ne mangez pas.
28:46 Ça prend une place de dingue.
28:49 Alors moi, ça ne m'a pas empêchée de vivre,
28:51 ça ne m'a pas empêchée d'aimer, ça ne m'a pas empêchée de travailler.
28:54 Puis un jour, j'ai rencontré quelqu'un avec qui j'ai fait des enfants,
28:57 et tout ce truc-là fait que...
29:00 Je ne sais pas pourquoi, mais tout ça se guérit.
29:02 Ça pèse.
29:04 Moi, j'ai fait une psychanalyse, je crois à ce truc-là.
29:06 Après, je n'ai pas un rapport tranquille avec moi-même.
29:08 Je me trouve là... En ce moment, par exemple, je vous le dis,
29:10 je me trouve horrible. Horrible.
29:13 Je déteste ma gueule, mais ça ne m'empêche pas de venir.
29:17 Pourquoi tu as décidé d'en parler ?
29:18 Il faut un minimum d'honnêteté.
29:20 Je suis super maquillée, je suis super coiffée, je suis super habillée.
29:22 On pourrait avoir l'idée que tout ce rapport-là est facile.
29:25 Il est facile parce que je suis très bien entourée,
29:27 mais à l'intérieur, parfois, je galère.
29:29 Et ça ne sert à rien, je n'ai pas raconté que je suis un super héros,
29:31 que je ne suis pas.
29:32 C'est intéressant parce que ça aide les gens.
29:34 Tu as une parole.
29:36 Je ne sais pas, mais j'ai vécu des choses à rapport à mon corps,
29:40 qui est quelque chose de très banal
29:42 dans la vie de jeune femme ou de jeune fille,
29:45 qui, en plus, ont décidé de faire un métier d'image.
29:48 Tu vas être jugée aussi par ton image.
29:50 Oui, mais le pire juge, c'est très souvent soi-même.
29:53 En vrai, c'est chiant.
29:54 Une journée de tournage d'une actrice,
29:56 ça commence par une heure et demie devant un miroir.
29:58 Qui commence sa journée par passer une heure et demie devant un miroir ?
30:01 Ce n'est pas normal. Comment veux-tu qu'on ne soit pas fucked up ?
30:03 Je trouve que c'est dur d'être actrice,
30:05 parce que, justement, on vous magnifie tellement dans les magazines.
30:08 Si tu commences à être connue jeune,
30:10 tu vas créer une image de toi jeune fixe que tu vas essayer de retenir.
30:13 Moi, dans les films, j'essaie de contrôler le moins possible
30:16 pour qu'apparaissent ce qui doit apparaître,
30:18 ce qui est le regard du metteur en scène.
30:20 Donc, une femme de mon âge...
30:22 J'estime qu'en revanche, en photo, je fais du Photoshop.
30:25 Quand il y a un pli dégueulasse, du coup, on n'est pas obligé de le garder.
30:28 Et puis, en plus, une image figée,
30:30 elle est beaucoup plus brutale que quand on est en mouvement.
30:33 Donc, on a le droit de la truquer un petit peu.
30:36 Et puis, il y a des moments où je me trouve bien sur les photos.
30:38 Je ne suis pas qu'en punition.
30:39 J'essaie d'être honnête.
30:41 -Un bilan de cette émission. -Je n'ai pas assez souffert.
30:43 Je ne t'ai pas insultée.
30:44 Je peux faire un petit "Ta gueule".
30:46 -Ta gueule. -Marina...
30:47 -Ta gueule. -Un peu violent.
30:49 -Ouais. -Fais un "Ta gueule".
30:52 -Marina, est-ce que tu penses... -Ta gueule.
30:55 -C'est sympa. -Ouais, ta gueule.
30:57 -Ta gueule. -Sincèrement, je te respecte.
30:59 -Firm, ta gueule. -Tu m'as épatée.
31:02 Je suis en PLS.
31:03 Je suis mort et tu n'as rien.
31:07 -Merci, Kyan. -Ça fait plaisir.
31:08 Tu es à l'affiche de "En roue libre" de Didier Barcelo,
31:11 qui est à ce moment en salle.
31:12 On va pouvoir également te voir dans "Asbestas" de Rodrigo.
31:15 -Je suis en PLS. -Non, Rodrigo.
31:17 Rodrigo. Un truc.
31:19 -Asbestos. -Rodrigo Sorogoyen, le 20 juillet.
31:22 Et enfin, dans "L'année du requin", en salle, le 3 août.
31:25 C'est quand même les dents de la mer à Arcachon.
31:28 C'est ça, le pitch. Allez-y.
31:30 C'est deux jeunes metteurs en scène, des frères Boukerma,
31:32 qui sont vraiment pétés de talent.
31:34 On a vu le film "Qu'admira Jean-Pascal Zaddi et moi",
31:37 qui jouent dans le film. On adore le film, franchement.
31:40 Allez voir Marina au cinéma, allez au cinéma, sortez dans les salles.
31:43 Et si vous voulez nous retrouver,
31:44 n'hésitez pas à venir vous abonner sur la chaîne du Tio Beguel.
31:46 Et nous, on kiffera de vous retrouver.
31:48 Est-ce que ça te voit que je suis en PLS ? Oui.
31:50 -Je suis vraiment... -T'as des yeux un petit peu miclos.
31:53 Prenez soin de vous, Pietre. Très bientôt. Bisous.
31:55 Incroyable. Je te le disais, t'es incroyable.
31:57 Même ton gamin, il est là, il mange du piment.
31:59 -Mais Georges, c'est normal. -800 000 scovilles.
32:02 Oh, la vache !
32:03 Tu veux pas dire le secret des gens qu'on prend des gaviscons, après ?
32:06 [Générique]