• il y a 8 mois
Après l’attaque iranienne sans précédent contre le territoire israélien, lancée en réponse à une frappe contre le consulat iranien à Damas, se pose la question de l’éventuelle riposte de l’État hébreu. Plusieurs voix se font entendre à l’international pour appeler à une désescalade. Les États-Unis ont notamment assuré ne pas vouloir “d’une guerre étendue avec l’Iran”, alors qu’Emmanuel Macron a appelé à éviter un “embrasement” régional

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Transcription
00:00 Alors, la population iranienne, ce n'est pas depuis 48 heures qu'elle réagit,
00:03 ça fait déjà 45 ans et plus intensément depuis l'automne 2022,
00:08 avec le soulèvement Femme, Vie, Liberté.
00:10 La population iranienne a été extrêmement claire sur les demandes
00:14 et sur le rejet total du système de la République islamique d'Iran.
00:19 Elle se désolidarise complètement de ce qui vient de se passer.
00:23 Nous, on est en contact avec des étudiants de l'intérieur de l'Iran
00:26 qui viennent de publier un communiqué extrêmement clair
00:29 sur le fait que cette guerre qui a été déclenchée n'est pas la leur.
00:33 Et en fait, je pense qu'on fait très souvent l'amalgame, malheureusement,
00:37 entre les dirigeants et les populations.
00:39 Aujourd'hui, Netanyahou n'est pas la population israélienne,
00:42 le Hamas n'est pas la population palestinienne
00:44 et la République islamique d'Iran n'est pas la population iranienne.
00:47 Et aujourd'hui, ils sont pris en otage dans une escalade qui n'est pas la leur.
00:51 Et je pense qu'une des clés aussi aujourd'hui pour comprendre
00:54 comment est-ce qu'on peut réactiver des outils diplomatiques
00:57 plutôt que de prendre des armes à feu,
00:59 c'est aussi de donner une place à la voix de cette population iranienne.
01:03 - Et comment ?
01:04 - Comment ? Là, on a le président de la République française
01:08 qui nous dit qu'il souhaite isoler la République islamique.
01:11 Il se trouve que le 19 janvier 2023, au Parlement européen,
01:16 grâce à la mobilisation non seulement de la population iranienne
01:19 qui, avec un courage extrême, s'est rendue dans les rues
01:24 au péril de leur vie pour faire entendre leur voix,
01:26 mais aussi à la mobilisation de la diaspora,
01:28 une résolution a été votée dans laquelle on demande notamment
01:31 le classement du corps des gardiens de la révolution islamique,
01:34 qui est le bras armé de ce régime,
01:36 sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne.
01:39 Cette résolution a été votée massivement par nos députés parlementaires européens
01:44 et n'est toujours pas passée dans le circuit exécutif.
01:46 Ce sont ce type de sanctions dont on parle aujourd'hui,
01:50 une fois que la République islamique a pris la décision
01:53 d'attaquer directement le territoire israélien.
01:56 Il me semble qu'on arrive quand même un petit peu tard.
01:59 Donc il serait temps de mettre en place ces résolutions
02:02 et ces sanctions qui auraient dû être mises en place bien plus tôt.
02:06 – Elles sont efficaces ces sanctions ?
02:07 – Elles sont efficaces, alors déjà, oui, effectivement,
02:10 l'argument qu'on nous oppose souvent, c'est que les sanctions,
02:14 il y en a déjà tellement sur l'Iran, c'est l'un des pays les plus sanctionnés.
02:17 – Ça n'a pas fait tomber le régime.
02:18 – Ça n'a pas fait tomber le régime.
02:19 – On a même l'impression qu'il se durcit ces derniers temps.
02:21 – Alors, la première chose, c'est que ces sanctions,
02:24 très majoritairement, l'écrasante majorité de ces sanctions
02:28 concernent le programme nucléaire iranien
02:30 et ne concernent aucunement cette milice armée,
02:32 qui est le corps des gardiens de la révolution islamique,
02:35 qui alimente en armes et entraîne aussi les soldats du Hamas,
02:38 du Hezbollah, les Houthis au Yémen, qui déstabilisent actuellement
02:41 et depuis des décennies tout le Moyen-Orient.
02:43 – Il faudrait les sanctionner par l'argent ?
02:45 – Il faudrait les sanctionner de manière ciblée,
02:47 il faudrait les sanctionner diplomatiquement, économiquement également.
02:50 Ce classement de ce corps des gardiens de la révolution islamique
02:53 dans la liste des organisations terroristes de l'Union européenne
02:58 permettrait de les fracturer économiquement
03:00 et permettrait d'affaiblir cet appareil répressif.
03:05 Par ailleurs, les sanctions qui sont en place aujourd'hui,
03:07 la grande majorité, elles datent de 2013, elles n'ont pas été revues depuis.
03:13 Elles ont été réactivées automatiquement au moment du retrait unilatéral
03:16 de Donald Trump des accords sur le nucléaire en 2018,
03:20 mais à partir de ce moment-là, on n'a pas révisé les sanctions
03:22 pour voir si les entités et les personnes qui étaient visées par ces sanctions
03:27 existent toujours, sont-elles toujours actives.
03:29 Donc en réalité, on a une quantité de sanctions
03:32 qui sont très probablement aujourd'hui inefficaces.

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