Il y a en effet quelques affaires dont on parle de plus en plus en ce moment, principalement à Bruxelles. Mais, pour l’instant, elles ne sont pas encore largement connues dans toute l’Union européenne. La principale concerne une nomination qui suscite la polémique : celle d’un envoyé européen pour les PME. Il s’agit de Markus Pieper, ancien eurodéputé du parti d’Ursula von der Leyen. Cette nomination est controversée en raison du processus de sélection.
Au dernier tour de ce processus, trois candidats étaient en lice, dont Markus Pieper et deux femmes issues de pays plus petits. Des fuites ont révélé les notations du processus, indiquant que les deux femmes étaient davantage qualifiées et contribueraient à équilibrer la représentation de la Commission en termes de genre et de géographie. Plusieurs commissaires européens ont exprimé des inquiétudes quant à la transparence de cette nomination, suggérant un possible favoritisme de la part Ursula von der Leyen.
Le Parlement européen a également voté en faveur d’un amendement demandant l’annulation de la nomination de Markus Pieper. Cette affaire, baptisée « Piepergate », a attiré l’attention sur les pratiques de nomination de la Commission.
Une autre affaire qui refait surface est le « Pfizergate », lié à la pandémie. Ursula von der Leyen aurait échangé des SMS avec le PDG de Pfizer pendant la crise, soulevant des questions sur la transparence des négociations pour l’achat de vaccins avec des fonds publics européens. Des plaintes de citoyens ont conduit le parquet européen à ouvrir une enquête sur cette affaire.
Ces scandales sont d’autant plus médiatisés qu’Ursula von der Leyen est en campagne pour sa réélection. Les critiques émanent à la fois des commissaires européens et du Parlement européen, les élections prévues pour juin prochain accentuant l’attention sur ces affaires.
Au dernier tour de ce processus, trois candidats étaient en lice, dont Markus Pieper et deux femmes issues de pays plus petits. Des fuites ont révélé les notations du processus, indiquant que les deux femmes étaient davantage qualifiées et contribueraient à équilibrer la représentation de la Commission en termes de genre et de géographie. Plusieurs commissaires européens ont exprimé des inquiétudes quant à la transparence de cette nomination, suggérant un possible favoritisme de la part Ursula von der Leyen.
Le Parlement européen a également voté en faveur d’un amendement demandant l’annulation de la nomination de Markus Pieper. Cette affaire, baptisée « Piepergate », a attiré l’attention sur les pratiques de nomination de la Commission.
Une autre affaire qui refait surface est le « Pfizergate », lié à la pandémie. Ursula von der Leyen aurait échangé des SMS avec le PDG de Pfizer pendant la crise, soulevant des questions sur la transparence des négociations pour l’achat de vaccins avec des fonds publics européens. Des plaintes de citoyens ont conduit le parquet européen à ouvrir une enquête sur cette affaire.
Ces scandales sont d’autant plus médiatisés qu’Ursula von der Leyen est en campagne pour sa réélection. Les critiques émanent à la fois des commissaires européens et du Parlement européen, les élections prévues pour juin prochain accentuant l’attention sur ces affaires.
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00:00 Donc on voit que pour elle, la campagne va être beaucoup plus compliquée
00:02 qu'on aurait pu le penser.
00:03 Le bilan d'Ursula von der Leyen, c'est probablement d'abord
00:11 le bilan d'une gestionnaire de crise.
00:13 Puisque peu après son arrivée en 2019, elle a dû gérer la crise de la Covid
00:20 avec nos dépendances stratégiques dont on s'est rendu compte
00:23 sur les produits pharmaceutiques, les masques.
00:26 Et puis l'achat coordonné de vaccins qu'il a fallu organiser.
00:30 Ensuite, il y a eu la crise énergétique qui a commencé avec l'invasion russe en Ukraine
00:34 et où on s'est rendu compte de toute notre dépendance aux gaz russes.
00:37 Il a fallu gérer ça.
00:39 Et puis, tout simplement, cette crise de la guerre en Ukraine,
00:42 elle a aussi donné une Europe de la défense
00:44 où Ursula von der Leyen, à la tête de la Commission,
00:47 a pris en main un peu ce chantier de comment on définit notre autonomie
00:52 en tant qu'Europe.
00:53 Et puis il y a aussi la crise climatique où Ursula von der Leyen
00:56 est celle qui a proposé et lancé le pacte vert européen.
01:00 Donc c'est sûr que cette vision d'une gestionnaire de crise, c'est ce qui restera.
01:04 Quand on l'interroge, elle-même dit que sûrement ce dont on se souviendra d'elle,
01:08 c'est qu'elle a été aussi la première femme présidente de la Commission européenne.
01:12 Sûrement que dans l'histoire, on retiendra ça.
01:15 Et puis quand on se pose la question du bilan,
01:17 il faut aussi se demander le bilan pour qui.
01:19 Parce qu'au final, pour qui travaille Ursula von der Leyen ?
01:22 Elle travaille pour les citoyens européens.
01:24 Donc nous tous, on peut se souvenir que c'est elle
01:27 qui était un peu le visage de l'Europe pendant ces crises.
01:30 Elle travaille aussi pour les États qui lui demandent de faire des choses.
01:33 Et si on regarde ça, on peut considérer que la France et l'Allemagne,
01:38 Ursula von der Leyen les a beaucoup écoutées,
01:40 à tel point que les plus petits États de l'Union européenne
01:43 se plaignent qu'Ursula von der Leyen a fait beaucoup pour les grands États.
01:47 Par exemple, elle a beaucoup libéré les aides publiques.
01:50 Et donc la France et l'Allemagne ont pu en distribuer beaucoup.
01:52 Ursula von der Leyen travaille très bien avec Olaf Scholz et Emmanuel Macron.
01:56 Donc là, c'est un bilan à double tranchant.
01:58 C'est-à-dire que la France et l'Allemagne peuvent être contentes
02:00 parce qu'Ursula von der Leyen les a beaucoup écoutées.
02:02 Il y a d'autres États qui sont moins contents.
02:03 Et de même, le Parlement européen critique beaucoup
02:07 la gestion d'Ursula von der Leyen, qui est très centralisée, très verticale.
02:11 Donc le Parlement européen considère que cette présidente de la Commission
02:15 ne les a pas assez écoutées.
02:21 Il y a en effet quelques affaires dont on parle de plus en plus en ce moment.
02:24 Pour le moment, on en parle surtout à Bruxelles.
02:26 Ce ne sont pas encore des affaires qui sont connues dans toute l'Union européenne.
02:29 Mais la principale, c'est une nomination qui fait polémique.
02:33 C'est la nomination d'un envoyé européen pour les PME.
02:37 Et en fait, cette personne qui a été nommée en début d'année,
02:42 qui s'appelle Marcus Pieper, c'était un eurodéputé du parti d'Ursula von der Leyen,
02:48 qui est le parti populaire européen, et aussi de la CDU,
02:51 le parti allemand qui est celui d'Ursula von der Leyen.
02:54 Pourquoi ça fait polémique ?
02:55 Parce qu'il y a eu tout un processus de sélection de candidats.
02:59 Et en fait, au dernier tour, il y avait trois candidats, dont ce monsieur,
03:02 et deux candidats de femmes qui venaient de plus petits pays.
03:06 Et donc, il y a des sources qui ont fait fuiter les notations du processus de sélection,
03:11 où je résume.
03:12 Et donc, ces deux femmes, selon les comités indépendants de sélection,
03:15 étaient plus qualifiées pour le poste.
03:17 Elles avaient plus de compétences.
03:18 Et en plus, elles avaient le mérite d'équilibrer les ratios de la commission
03:24 en termes de genre, de sexe,
03:26 et en termes d'équilibre géographique entre les grands pays et les petits pays.
03:29 Et donc, ce qui est original, et ce qui montre qu'on est vraiment en campagne,
03:33 c'est que plusieurs commissaires européens,
03:35 qui sont techniquement en dessous de von der Leyen dans la hiérarchie de la commission,
03:39 ont pris la plume pour interroger la transparence de ce processus de nomination,
03:46 donc avec des sous-entendus qui auraient peut-être eu du favoritisme d'Ursula von der Leyen.
03:50 Peut-être que ce monsieur aurait été nommé là
03:54 parce qu'Ursula von der Leyen avait besoin du soutien politique de son propre parti.
03:59 Et il n'y a pas seulement que les commissaires qui ont fait ça,
04:01 ce qui était déjà assez impressionnant comme initiative,
04:04 il y a aussi le Parlement européen, qui vient de voter un amendement
04:08 demandant d'annuler la nomination de cet envoyé au PME
04:12 et de nommer quelqu'un d'autre à la place.
04:14 Donc ça, c'est la première affaire qu'on appelle le "Peepergate" du nom de Marcus Pieper,
04:19 cet allié de von der Leyen qui a été nommé un très haut poste de la commission,
04:23 avec quand même un salaire de 20 000 euros par mois pendant quatre ans.
04:26 Et la deuxième affaire qui revient sur le devant de la scène,
04:30 c'est ce qu'on appelle le "Pfizergate".
04:32 Ça remonte à la pandémie.
04:34 À l'époque, Ursula von der Leyen aurait envoyé des SMS au PDG de Pfizer.
04:40 Et la question, c'est est-ce qu'elle a négocié par SMS pour les vaccins avec le PDG de Pfizer ?
04:47 Sachant qu'à l'époque, on était en pleine crise, on essayait d'obtenir des vaccins.
04:50 Et donc c'est des années plus tard qu'il y a cette histoire qui revient en disant
04:54 est-ce qu'on a eu des mauvais prix ?
04:57 Est-ce que ce n'était pas un processus transparent alors que c'est de l'argent public européen ?
05:02 Pourquoi ça revient sur le devant de la scène ?
05:04 Parce qu'en fait, il y a eu des plaintes de citoyens
05:09 et on a appris la semaine dernière que le parquet européen
05:13 était toujours en train d'enquêter sur l'affaire.
05:15 Ce qu'il faut souligner, c'est que si ces affaires reviennent à ce point sur le devant de la scène,
05:20 c'est aussi parce qu'on est en campagne.
05:22 Ursula von der Leyen est entrée en campagne pour sa réélection
05:26 et donc elle s'attire beaucoup plus de critiques,
05:28 à la fois des commissaires européens qui d'habitude s'expriment beaucoup moins en public
05:34 et de manière beaucoup moins critique,
05:35 et aussi du Parlement européen où les eurodéputés insistent beaucoup sur ces affaires,
05:39 justement parce qu'il y a des élections en juin prochain.
05:42 La position du Parti populaire européen, qui est le parti d'Ursula von der Leyen,
05:52 qui est la droite conservatrice européenne, la première force politique en Europe,
05:56 est intéressante parce que c'est justement le président du parti, Manfred Weber,
06:00 qui avait insisté pour que Ursula von der Leyen mène campagne au nom du PPE.
06:05 En fait, comme Ursula von der Leyen est déjà présidente de la Commission européenne,
06:09 aujourd'hui, elle n'est pas censée représenter un parti dans son poste actuel,
06:13 elle est censée représenter les intérêts de tous les Européens,
06:17 donc de tous les partis politiques, et les intérêts de tous les États.
06:20 Elle aurait pu mener campagne pour sa réélection en gardant ce rôle un peu de dire
06:24 « bon ben moi je représente tout le monde, je ne suis pas la candidate d'un parti en particulier ».
06:28 Et c'est le PPE qui a insisté pour qu'elle devienne la candidate de leur parti,
06:33 pour qu'elle se soumette à un vote.
06:34 C'est compliqué pour elle parce qu'elle devient un peu tenancière du programme du PPE,
06:40 qui est un programme politique plus restreint que ce que fait aujourd'hui Ursula à la tête de la Commission.
06:45 Par exemple, ils ont un programme assez dur sur l'immigration.
06:48 Ce qui est difficile pour Ursula von der Leyen, c'est qu'elle est attaquée par,
06:52 par exemple, le président Emmanuel Macron, qui dit qu'il ne faut pas politiser la campagne,
06:58 que la présidente de la Commission doit rester au-dessus de tout ça.
07:01 Donc on voit que pour elle, la campagne va être beaucoup plus compliquée qu'on aurait pu le penser,
07:05 parce qu'elle est déjà attaquée sur le fait que c'est devenu une candidate politique,
07:09 et que dans cette campagne, tous les coups sont permis, y compris par Rignoud,
07:14 qui sont les libéraux, le parti d'Emmanuel Macron,
07:16 qui lui reproche déjà d'être devenu un peu la candidate de la droite.
07:20 C'est sûr qu'Ursula von der Leyen, pour être réélue, aura besoin du soutien d'Emmanuel Macron,
07:25 parce que la France pèse très lourd au Conseil européen.
07:29 Or, il est fort probable qu'Emmanuel Macron attendra le dernier moment
07:33 pour donner son soutien officiel à Ursula von der Leyen.
07:35 C'est une technique clé en négociation, c'est que plus vous voulez obtenir de choses,
07:39 plus vous allez attendre pour dire à la personne que vous la soutenez.
07:42 Sinon, si Macron disait dès aujourd'hui Ursula von der Leyen que c'est plié,
07:45 ça ne serait pas du tout cohérent en termes politiques.
07:48 [Musique]