Mercredi dernier vers 19h30, deux individus sirotant un verre de rosé dans le centre-ville de Bordeaux ont été interpellés par un homme, tout de qamis vêtu, fraichement débarqué d’Afghanistan, leur reprochant de boire de l’alcool ce qui d’après-lui, ne se faisait pas, en général, et encore moins le jour de l’Aïd… et j’imagine encore moins quand on a des tronches “à ne pas boire d’alcool“.
Le billet d'humeur de Sophia Aram dans le 7/10 (8h55 - 15 Avril 2024)) Retrouvez tous les billets de Sophia Aram sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-billet-de-sophia-aram
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AmusantTranscription
00:00 Sophia Aram, bonjour, c'est à vous !
00:02 Bonjour, et bien, mercredi dernier, vers 19h30, deux individus sirotant un verre de rosé
00:08 dans le centre-ville de Bordeaux ont été interpellés par un homme tout de camise vêtue,
00:12 fraîchement débarqué d'Afghanistan, leur reprochant de boire de l'alcool, ce qui d'après
00:16 lui ne se faisait pas en général, et encore moins le jour de l'Aïd, et j'imagine encore
00:22 moins quand on a des tronches à ne pas boire de l'alcool.
00:24 Visiblement attachés à la liberté et à l'apéro, y compris le jour de l'Aïd, les
00:28 deux individus, d'origine algérienne, ont rappelé l'évidence, en faisant savoir
00:32 à l'impétrant Gouniafier-Ankéfié que cela ne le regardait pas.
00:36 Malheureusement plus attachés à ses convictions religieuses qu'à l'altérité, l'homme
00:40 commença par les rouer de coups, puis s'en allait chercher un couteau dans le but à
00:44 moitié accompli de tuer les deux, mécréant selon un protocole maintenant bien établi
00:50 et en vogue parmi certains individus de confession musulmane qui n'admettent pas que l'on
00:54 puisse avoir des convictions différentes dès l'heure.
00:57 L'agresseur, refusant de lâcher son couteau lorsqu'une équipe de policiers lui en fit
01:01 la requête, se prit trois balles de fusil d'assaut qui l'expédiaient précipitamment
01:06 au paradis des martyrs anti-urbanais qui luttent contre les buveurs de rosée le jour de l'Aïd.
01:12 Un fait divers qualifié par l'agence France Presse de, je cite, « différents sur la
01:17 consommation d'alcool ». On saluera le choix des mots et de l'évitement, nous
01:21 épargnant in extremis le « drame de la sobriété » et dont le slogan aurait pu être « boire
01:26 ou mourir, il faut choisir ». Ayant moi-même une tête à ne pas boire d'alcool et militant
01:32 farouchement pour ma liberté de ne pas me conformer aux injonctions religieuses en général,
01:38 vous comprendrez toute ma détresse lorsqu'au détour d'une de ces platitudes télévisées,
01:44 Pablo Piovivien, rédacteur en chef de la revue Regarde, déclara au sujet de l'agresseur
01:48 « Si tenté qu'il soit afghan, l'agresseur, alors il y a une crise de l'accueil ». Pour
01:53 tous ceux qui, comme moi, ne verraient pas vraiment ce qu'il y aurait de mécanique
01:56 entre le fait qu'il soit afghan et la « crise de l'accueil », l'idée d'arable en
02:01 divre cuite du commentaire misérabiliste estampillé de gauche poursuit « Lorsqu'ils
02:06 sont déséquilibrés, lorsqu'ils ont des idées noires, parfois ils passent à la violence,
02:11 il faut mieux les intégrer ». Un décérébré ayant la souplesse d'esprit d'un nazi,
02:16 poignard d'un homme au nom de ses convictions religieuses et c'est un drame de l'accueil,
02:20 voire un manque d'hospitalité de la France. Le plus navrant, c'est qu'au-delà de
02:24 cette propension à tenir la France pour responsable de ce qu'un abruti vient commettre ici,
02:29 c'est qu'il ne fait aucun cas des deux Algériens dont l'un a perdu la vie pour
02:33 avoir picolé le soir de l'Aïd. Incapable de voir le racisme et la violence qu'il
02:37 y a à tuer quelqu'un sous prétexte qu'il ne se conforme pas au principe de l'islam.
02:41 Il serait temps, que l'on soit croyant ou non, de s'insurger contre cette discrimination
02:46 que personne ne veut nommer. Cette discrimination, c'est la kouffarophobie. Parce que les
02:51 kouffars, mais créés en arabe, ont le droit de vivre sereinement. Et tous les athées
02:55 de culture musulmane devraient être libres, entendus et respectés à l'abri des menaces
02:59 et des injonctions communautaires. Et surtout, à ne pas être suspectés d'être racistes.
03:05 Pour autant, laissez-nous vivre notre kouffarisme en paix. Voilà, c'était mon coup de gueule
03:10 du lundi contre la kouffarophobie et pour le droit des apostas à la vie avec ou sans
03:15 rosé.
03:16 Nicolas Demorand : et merci Sophia Aram.