• il y a 7 mois
JEUNESSE - « C’est un choc pour tout le quartier. » Vendredi 12 avril, une marche blanche de plusieurs centaines de personnes dans les rues Viry-Châtillon (Essonne) a rendu hommage à Shemseddine, un jeune de 15 ans mort une semaine plus tôt après avoir été passé à tabac près de son collège.

« Vos gestes de solidarité, votre présence bienveillante nous auront été d’un soutien inestimable », a remercié la mère du collégien dans un message lu par une cousine de la famille à la fin de la marche.

Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo, Le HuffPost a suivi sur place ce moment de recueillement. À notre micro, parents, enseignants, collégiens et simples habitants de Viry-Châtillon partagent leur émotion après le décès de Shemseddine, qui survient dans la foulée d’autres cas de violences dans des écoles en France.

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Transcription
00:00 Cette histoire nous marque à vie, et elle va marquer la vie de nos enfants.
00:04 J'ai été choquée, sous le choc, comme tout le monde.
00:26 Je ne croyais pas, je ne crois toujours pas.
00:29 Je trouve que c'est horrible ce qui s'est passé,
00:31 que c'est dans des circonstances effroyables
00:33 et que ce genre de violence comme ça, ça n'a pas lieu d'être.
00:37 Je n'arrive pas à imaginer la douleur de cette maman,
00:39 de ce qu'elle doit vivre, et puis c'est un choc pour tout le quartier.
00:43 Jem Cédine a fait l'école maternelle avec mon fils.
00:46 Ils ont fait l'école élémentaire ensemble,
00:47 ils étaient au collège ensemble, c'est la même tranche d'âge.
00:50 C'était un petit garçon joyeux, souriant, vif, tout le monde l'aimait.
00:55 On n'arrêterait jamais de pleurer sa mort.
00:57 Cette histoire nous marque à vie, à vie,
01:00 et elle va marquer la vie de nos enfants.
01:02 En ces temps où la paix semble parfois si fragile,
01:16 je souhaite ardemment que personne n'ait à tendurer la douleur
01:20 que nous avons ressentie.
01:21 Je prône la paix, la compréhension mutuelle et l'empathie,
01:25 afin que chaque parent soit épargné de l'indicible souffrance que nous avons connue.
01:30 Que la paix et la solidarité guident chacun de nos pas,
01:33 et que Jem Cédine, mon fils bien-aimé, repose en paix.
01:53 J'ai été collégienne dans ce collège,
01:56 et des histoires, il y en a toujours eu.
01:58 Effectivement, maintenant, on en entend plus parler
02:01 parce qu'il y a beaucoup plus de moyens de communication.
02:05 Mais des drames comme ça, où un adolescent de 15 ans décède,
02:10 non, ça c'est quelque chose de très très rare.
02:13 Cette violence, elle existe depuis longtemps,
02:16 mais elle est aggravée par les réseaux sociaux,
02:19 où les gens se lâchent, comme ce n'est pas permis.
02:22 Aussi bien les jeunes que les adultes.
02:24 La violence existe toujours, mais de cette manière-là, peut-être pas,
02:28 parce qu'on voit que c'est de plus en plus des jeunes,
02:32 avec des motifs qui sont finalement très banals.
02:37 Une catastrophe pareille arrive en plein après-midi,
02:40 dans un quartier qui n'est pas dans un recoin,
02:42 mais dans quelque chose de plutôt ouvert,
02:44 ça nous interpelle aussi sur la capacité de l'État à apporter des réponses
02:50 pour que des personnes puissent se saisir.
02:53 On parle de police de proximité,
02:55 on peut parler aussi de service public en général.
02:59 Qu'est-ce qu'il faut faire pour enrayer cette violence ?
03:02 Il faut que ça commence par les adultes.
03:05 Les gosses, à la vérité, ils savent même plus où elle est,
03:08 vu que chacun ne pense qu'à sa petite crèmerie,
03:12 et il n'y a pas le sens de l'intérêt général.
03:15 À partir de ce moment-là, chacun se fait justice lui-même,
03:19 mais les gosses, c'est normal qu'ils suivent.
03:21 Mais c'est nous qui sommes responsables.
03:22 [Musique]

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