• il y a 8 mois
Richard Ramos, député Modem du Loiret

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00:00 [Générique]
00:03 Faut-il rendre obligatoire la mention "non fait maison" dans les restaurants qui mettent
00:07 à la carte des plats non préparés dans les cuisines ? Un sujet qui va être débattu
00:12 dans les prochaines semaines à l'Assemblée Nationale.
00:14 Et on en parle, Antoine Vendendriche, avec votre invité, c'est Richard Ramos, député
00:18 Modem du Loiret.
00:19 Bonjour Richard Ramos.
00:20 Bonjour à toutes et à tous.
00:21 Alors, vous relancez une proposition qui avait déjà été proposée par des députés Renaissance,
00:27 enterrés il y a quelques semaines.
00:28 Qu'est-ce qui vous fait penser que cette fois les députés vont s'en emparer ?
00:31 C'est très simple.
00:32 Vous savez, moi ça fait 6 ans que je mène un combat comme parlementaire contre la malbouffe.
00:36 Et que ça soit dans le Loiret ou ailleurs, dès qu'il y a de la malbouffe, il faut s'emparer
00:40 du sujet et faire en sorte que les Français mangent bien.
00:42 Ça fait des années que j'avais fait cette proposition, en 2018 pour être exact, comme
00:47 quoi quand on va dans un restaurant à Orléans et dans le Loiret comme ailleurs, j'ai droit
00:51 de savoir ce que je mange.
00:52 La République En Marche Renaissance avait pris un texte que j'ai défendu.
00:56 J'étais derrière le député Renaissance et puis au fil des lobbyistes qui sont venus
01:02 le voir, il a retiré son texte.
01:06 J'ai repris ce texte-là.
01:07 Qu'est-ce qui change justement par rapport à la précédente proposition dans cette nouvelle
01:12 proposition que vous faites sur la mention non fait maison ?
01:14 Aujourd'hui, la proposition qui était faite initiale, c'était que quand je vais dans
01:18 un restaurant, quand quelque chose n'est pas fait maison, c'est marqué sur la carte
01:21 en face du plat.
01:22 Le rapporteur a eu un peu peur, il a retiré son texte.
01:26 Moi, je n'ai pas un tempérament à avoir peur, j'ai repris le texte et je l'ai même
01:30 un peu étendu puisque même pour les Uber Eats et toute cette malbouffe qu'on nous livre
01:34 en scooter, on devra aussi dire sur internet quand un plat n'a pas été fait maison qu'il
01:39 n'a pas été fait maison.
01:40 Donc la proposition initiale qui est de dire dans un restaurant, si je m'assois, je prends
01:44 la carte, je la regarde et devant chaque plat, il y aura marqué fait maison.
01:48 Alors, on est en train de… moi je défends le pas fait maison.
01:52 J'ai reçu les restaurateurs, avant hier j'étais avec Thierry Marx, ce grand chef,
01:57 patron des restaurateurs.
01:58 Gérard Gérigras, restaurateur et patron de Lumie du Loiret, dit aussi lui, il faudrait
02:03 trouver un compromis.
02:04 Moi j'ai une ligne rouge, j'ai une ligne rouge qui est la suivante, est-ce que quand
02:08 je pose mes fesses dans un restaurant, je sais ou pas ce que je vais manger ? Moi j'en
02:13 ai ras-le-bol de manger à Orléans comme ailleurs un moelleux au chocolat que je paye 7 balles
02:19 et dans les 7 balles, il a été payé, congelé, chez Coupade, chez Picard et ailleurs à 60
02:24 centimes.
02:25 - Ça veut dire que dans un plat par exemple, on prend un plat de viande qui est concocté
02:28 maison et à côté servi avec des légumes pourquoi pas surgelés, dans ce cas-là, ça
02:33 anéantit totalement la notion de fait maison ?
02:35 - Pas du tout.
02:36 On a réécrit un cahier des charges justement sur ce qu'est le fait maison.
02:39 Par exemple, si vous avez, non pas congelé, parce que congelé on ne peut pas considérer
02:43 que c'est maison, mais si vous avez acheté des légumes qui sont pré-cuits à l'eau
02:47 parce que vous allez plus vite, parce que vous n'avez pas le personnel, on restera
02:50 dans le fait maison.
02:51 Si on a une pizzeria à Orléans, on ne va pas lui demander d'acheter des tomates l'hiver
02:55 et qu'il achètera une conserve mais d'une tomate brute, il restera fait maison.
02:59 Moi ce que je ne veux pas dans cette belle rue de Bourgogne, dans notre belle ville
03:02 d'Orléans, c'est qu'il y a le gars et la fille qui se lèvent le matin à 6 heures
03:05 pour aller chercher ses légumes, qui les cuisine et qui voit à mi-mi-mois le gars,
03:09 l'autre compte couvre son resto et qu'il l'ouvre à mi-mi-mois le quart.
03:12 Il n'a pas cuisiné et lui il s'est levé à 7 heures.
03:14 Donc quand on va dans les restaurants, je veux savoir, celui ou celle qui travaille
03:18 qui est un restaurateur avec celui qui a ouvert les boîtes ou qui a ouvert les sachets congelés.
03:22 – Vous avez parlé de l'UMI 45, on en a entendu le président Thierry Graz dans nos
03:27 précédentes éditions.
03:28 Les syndicats s'opposent à cette mention de non fait maison, ils disent que c'est
03:32 une contrainte supplémentaire.
03:34 Est-ce que vous comprenez qu'ils veuillent qu'on les laisse, on dit un peu leur mot,
03:38 un peu tranquilles ?
03:39 – Mais oui parce que notre ami Thierry Graz, alors ça va bien parce que Thierry Graz
03:42 dans son beau restaurant en rue de Bourgogne il fait du fait maison.
03:44 Mais le problème c'est qu'il a 60% de ses restaurateurs de temps en temps qui font
03:47 des trucs qui ne sont pas bons.
03:48 Et c'est quand même ses adhérents.
03:50 Donc je ne veux pas les emmerder, je veux juste que moi, le consommateur, les clients
03:55 qui payent aujourd'hui un plat du jour quasiment 12, 13, 14 euros, ils défendent, je vous
04:00 dirais, la bonne nourriture.
04:02 Et les restaurateurs, pardon de vous le dire, c'est les syndicats, parce que l'UMI comme
04:06 les autres et même dans le Loiret, ils n'ont pas demandé aux restaurateurs.
04:09 Si vous saviez le nombre de restaurateurs du Loiret qui m'ont écrit pour me dire que
04:12 j'avais raison, et le syndicat, ils avaient pris une lettre parisienne pour essayer de
04:17 défendre ceux qui voulaient qu'on continue la malbouffe.
04:19 – Mais pour certains restaurants, est-ce que ça ne risque pas de les mettre en difficulté ?
04:21 Par exemple un restaurant qui propose des plats faits maison, mais on prend une situation
04:25 où il y a des entrées dans un buffet où ce n'est pas fait maison.
04:28 Donc là il y aura une mention non fait maison dans ce restaurant.
04:30 Quand vous irez sur la carte, vous verrez dans les entrées le plat macédoine, et si
04:35 la macédoine n'allait pas maison, il y aura marqué en face pas maison.
04:37 Moi j'ai une ligne, j'ai dit aux restaurateurs, je veux bien assouplir en partie mon texte
04:43 de loi, j'ai une seule condition, une seule condition, le consommateur, le client qui
04:48 rentre au restaurant doit savoir.
04:50 Parce que sinon vous vous rendez compte, si on laisse que les plats surgelés, les bourguignons
04:55 qui sont en bocaux et que j'ai ouvris à ma boîte et à la mettre au micro-ondes, c'est
04:58 la même chose que cuisiner, alors la gastronomie française elle s'en va, et alors le consommateur
05:04 qui va manger dans son restaurant.
05:05 Dans un restaurant, dans notre beau Loiret, on va aller pas loin de la radio, à la concurrence,
05:09 petit resto, on va aller chez Gric, on va aller dans certaines rues de Bourgogne, on
05:13 va aller au resto D.A.
05:15 La Châteauneuf sur Loiret, on continue là-bas à Montreau, et tout ça va être fait maison.
05:20 Et tous ces gens-là qui se lèvent le matin pour aller chercher des produits locaux du
05:23 Loiret, on va leur dire, et bien non, finalement, le mec il aura le droit d'ouvrir sans rien
05:27 dire, en ouvrant des boîtes, je ne suis pas d'accord.
05:29 – Parce que vous, ça vous arrive, dans le Loiret mais aussi en France, de trouver encore
05:32 trop de restaurants non faits maison.
05:34 – Mais il y a trop de restaurants faits maison, et dans une carte, l'emblématique, c'est
05:40 Moëllo au chocolat, à 7 euros, payé 60 centimes surgelé, et je ne sais pas s'il
05:46 a été fait maison.
05:47 Et même, je vais vous dire quelque chose, je pense que quand c'est fait maison, et
05:51 même si des fois, ça peut être, et je ne dis pas qu'un produit surgelé n'est pas
05:54 bon, je ne dis pas qu'un produit industriel n'est pas bon, je dis que quand même un
05:58 produit maison, il est un peu loupé, un peu trop cuit, et bien c'est comme une tartelette
06:03 qu'on fait ou un gâteau pour l'anniversaire de ses enfants, on le pardonne parce qu'il
06:06 est fait avec amour, parce qu'on sait que c'est quelqu'un qui l'a fait, et que
06:09 la cuisson, elle peut être de temps en temps aléatoire.
06:12 Mais il faut, aujourd'hui, ne pas laisser l'industrie venir mettre des plats tout
06:17 faits dans nos restaurants, sinon, c'est la mort de la gastronomie.
06:20 Et moi, ça fait 6 ans que je me bats contre la malbouffe, c'est mon combat parlementaire,
06:24 partout, sur les assiettes, dans le champ, tout ce qui concourt à la malbouffe, c'est
06:29 mon combat, c'est mon combat de parlementaire.
06:31 – Mais justement, vous avez dit que la précédente proposition avait été enterrée parce qu'il
06:35 y avait eu des groupes qui s'étaient opposés de manière virulente, est-ce que vous êtes
06:39 confiant pour que cette nouvelle proposition passe à nouveau ?
06:41 – Mais je suis confiant parce qu'au Parlement, j'ai cette petite particularité, mais c'est
06:46 comme ça, avec GTC, avec mon copain André Chassaigne qui est communiste, avec une partie
06:51 des LFI, avec une partie de la droite, notamment les LR qui étaient avec moi dans cette affaire-là,
06:56 j'ai cette particularité-là de dépasser un peu les frontières, un peu comme celle
07:00 du Loiret, les frontières politiques, et on fait un petit peu confiance quand on parle
07:04 de nourriture à l'Assemblée Nationale.
07:05 C'est d'ailleurs moi qui avais fait en sorte qu'il n'y ait que de la viande française,
07:08 alors que quand j'étais arrivé en 2017, il y avait une partie de la viande au Parlement
07:11 qui n'était pas française.
07:12 – Admettons que votre loi est adoptée demain, il y a une question qui se pose, c'est celle
07:17 des contrôles, comment vous allez arriver à contrôler chaque restaurant en France ?
07:21 Est-ce que ce n'est pas une mission impossible à ce niveau-là ?
07:23 – Mais non, déjà vous avez raison, c'est comme France Bleu et le service public, il
07:27 faut garder le service public, eh bien il faut garder les agents de la DGCCRF, on en
07:31 a enlevé, il faut en remettre, c'est-à-dire que quand on fait une loi, il faut être capable
07:34 de l'appliquer, donc oui on a des agents de la DGCCRF, dans le Loiret, je vais vous
07:38 dire, il y a des restaurateurs, je ne donnerai pas leur nom, ils ont été contrôlés, ça
07:41 va mal pour eux, parce que de temps en temps, pareil dans les cuisines, ça peut ne pas
07:44 aller bien, globalement tout va bien, mais on a de la DGCCRF, il faut que les contrôleurs
07:48 soient là, et j'espère qu'ils sont au rendez-vous. – Vous avez dit précédemment
07:52 dans l'interview, vous avez fait du bien manger un de vos combats, Richard Lamosse,
07:55 vous avez lutté contre les nitrites dans les charcuteries, dans les jambons notamment,
08:00 vous voulez les faire interdire, où est-ce que vous en êtes dans ce combat-là ?
08:03 – Alors le combat, c'est ça qui est paradoxal, je l'ai gagné dans la société
08:07 française, le nombre de gens, et vous savez que trois jours par mois, je vais en France,
08:12 sur le terrain en France, regarder des petits producteurs, etc. Le nitrite aujourd'hui,
08:16 le sans-nitrite, on en a partout dans les supermarchés, tous les industriels ont fait
08:20 une gamme sans-nitrite, on me le doit un petit peu, sans être fanfaron, et donc on a gagné
08:24 dans la société, on a gagné quasiment au Parlement européen, et là en France, on
08:29 a encore des freins, donc on l'a gagné dans la société, le sans-nitrite est en
08:32 train de s'installer, mais on n'a pas eu le courage, en France, et les ministres,
08:36 notamment de l'agriculture, les uns après les autres, n'ont pas eu le courage de résister
08:40 aux lobbyistes qui veulent toujours empoisonner les plus pauvres en mettant du nitrite dans
08:43 la charcuterie. - Ce combat-là, puis ce nouveau combat que vous menez sur le non-fait maison,
08:48 on parlait aussi, enfin Jérigar parlait dans l'interview qu'on a passée dans nos éditions,
08:54 d'éduquer un peu la population, il faut éduquer les gens au bien manger ? - Il faut éduquer
08:58 aux gens au bien manger, et puis je, quasiment, c'est un scoop que je donne sur France Bleu,
09:02 la ministre Olivia Grégoire va lancer dans les jours et semaines qui viennent, la cuisine
09:06 à l'école, c'est-à-dire on va aller dans les écoles, dans les écoles du Loiret,
09:09 dans les écoles d'Orléans, faire des cours de cuisine. Jusqu'à présent, l'éducation
09:13 nationale y était défavorable, parce que déjà nos gamins ils ne savent pas compter,
09:18 écrire, on ne va pas en plus leur apprendre à manger, là on est en train de changer
09:21 ça, il y aura en France et dans le Loiret et à Orléans des cours de cuisine à l'école,
09:26 ça va sortir dans quelques jours. - Bon, je vous remercie Richard Rameau d'avoir été
09:29 notre invité ce matin. - Merci à vous, bonne journée à tous, et surtout, mangez bien
09:33 avec ceux que vous aimez.

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