Le film "Rosalie" sort demain. Nadia Tereszkiewicz joue le rôle d'une femme à barbe, dans la France du XIXe siècle. Son personnage est inspirée de Clémentine Delait. Au casting également, Benoît Magimel, Juliette Armanet et Benjamin Biolay.
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00:00 Lorraine, il y a ce film qui sort demain, Rosalie, qui est portée par une actrice formidable qui s'appelle Nadia Tereskiewicz
00:05 et qui joue un rôle pas facile, le rôle d'une femme à barbe.
00:08 Oui, c'est un sujet qui n'est pas facile à vendre, qui fait hausser les sourcils quand on en parle,
00:13 un sujet qui peut prêter à rire, à sourire, une femme à barbe sur grand écran.
00:18 Alors cette femme, elle s'appelle Rosalie et Rosalie, je vous le promets, vous allez l'aimer, elle va vous embarquer.
00:22 On est dans la France du 19e siècle et Rosalie, elle cache un secret depuis toujours, c'est que son corps, son visage sont recouverts de poils.
00:29 Alors elle les cache, elle les rase jusqu'au jour où elle rencontre Abel, qui est un tenancier de bar qui est acculé de dettes et qui les pousse pour sa dot.
00:35 Et Abel n'est pas au courant de son secret, mais elle va décider de s'assumer.
00:40 - Qu'est-ce qui vous a pris ? - Comment vous allez faire avec vos dettes ? Ça fait venir les clients.
00:44 Faites pas ça, ils vont vous humilier.
00:47 Vous êtes belle, Rosalie.
00:50 Je vous fais pas de honte.
00:53 C'est un enfant de vous, là, c'est pas un mari.
01:00 - Elle a les couilles sous ses poils. - Vous parlez sur moi ! Je lui avais demandé ça à moi !
01:08 - Benoît Magimel, c'était l'autre. - Ça vous a mis au spectacle ?
01:10 Il y a Juliette Armanet et Benjamin Viollet que vous avez peut-être reconnus dans la bande-annonce.
01:14 Alors Rosalie, elle est solaire, elle est joyeuse, elle est délicate, elle est douce.
01:18 Mais Rosalie, avec sa barbe, elle gêne, elle dérange, elle fascine, elle trouble.
01:22 Et malgré les réactions des habitants du village, elle va se libérer en assumant pleinement cette barbe.
01:28 Claire Fleury a rencontré Benoît Magimel et Nadia Tereskevitch, et je suis d'accord avec toi, Damien, elle est incroyable dans ce rôle-là.
01:34 Ils ont tout de suite adhéré au scénario et ils ont expliqué pourquoi.
01:38 C'est rare, en fait, les lectures où vous avez vraiment une émotion forte.
01:42 Et cette histoire d'amour avec autant de résistance, tout est là.
01:45 Au-delà des apparences, vraiment. C'est l'histoire d'amour au-delà de ses apparences qui m'a séduit.
01:50 Moi, j'ai tout de suite vu une grande histoire d'amour. Il y avait quelque chose de romanesque qui m'a beaucoup touchée.
01:56 C'est un personnage qui m'a... Enfin, l'histoire m'a bouleversée. J'ai vu au-delà des apparences.
02:02 Ils ont raison tous les deux, parce que c'est une histoire d'amour avant tout. Ce sont deux êtres abîmés, lui par la guerre, elle par sa maladie, l'hirsutisme.
02:10 Et d'ailleurs, cette histoire, elle est inspirée par Clémentine Delay, qui est une femme à barbe du XIXe siècle.
02:15 Vous allez voir la photo juste derrière moi. Rien à voir. Non, ça ne s'écrit pas par elle. Elle a hété.
02:20 C'est une femme qui, à partir de ses 36 ans, a assumé sa barbe, c'est-à-dire à partir de 1901.
02:25 Elle était connue à travers toute l'Europe et elle avait deux cafés et les gens se pressaient dans son café, un peu comme dans Rosalie, pour la voir.
02:31 Mais non, ce n'était pas un phénomène de foire. Elle fascinait aussi beaucoup de gens et elle en faisait quelque chose, en tout cas.
02:37 - Il y a une résonance avec l'époque actuelle. - Oui, parce que c'est un film avant tout sur le regard.
02:41 Et le regard, c'est un temporel comme sujet. Elle, Rosalie, elle devient bouquémoussaire de la commune.
02:47 C'est la cause de tous les maux et c'est un film sur la nature de l'homme, sur la peur de l'autre.
02:51 On voit aussi la manière dont Benoît Magimel la regarde. Il y a toujours ce regard. Il a du mal même à la regarder et on le comprend.
02:57 Et nous aussi, en tant que spectateurs, on chemine doucement et à la fin, Rosalie, on l'accepte pleinement.
03:04 Et ça interroge sur le jugement des autres. Écoutez justement Nadia Terechkévitch.
03:08 Ce personnage de Rosalie représente aussi la liberté d'être soi et en même temps le rejet que quelqu'un peut subir de la part d'une communauté.
03:16 Le groupe aujourd'hui, c'est avec les réseaux sociaux, c'est des millions de personnes.
03:20 Ça questionne qu'est-ce qu'on fait de la différence ? Qu'est-ce que la normalité ? Qu'est-ce que la féminité ?
03:26 Où est-ce qu'on met la beauté et le désir dans les rapports en société ? Donc oui, ça parle de notre société.
03:33 Voilà. C'est aussi un film presque sur 2024 et ça sort demain.
03:37 Merci Lorraine. Dans deux minutes, huit heures. Bon réveil avec Première édition. La météo dans un instant.