Anne-Sophie Joly, co-autrice du livre "Je n'ai pas choisi d'être grosse", se bat pour que l'obésité soit reconnue comme une maladie. Elle raconte son combat contre la grossophobie.
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00:00 Et c'est justement le combat de notre invitée. Bonjour Anne-Sophie Joly.
00:03 Bonjour.
00:03 Vous êtes présidente fondatrice du collectif national des associations d'obèses et co-auteur de ce livre "Je n'ai pas choisi d'être grosse" aux éditions Solar.
00:11 Voilà, c'est votre combat depuis plus de 20 ans de parler en effet de la "grossophobie".
00:16 Est-ce qu'en fin de compte cette grossophobie en France elle est particulièrement importante ou on est moins bien que les autres ?
00:22 Alors, on est un peu mieux que les Canadiens, si je peux me permettre cette expression, mais d'un autre côté il n'y a pas de photographie exacte,
00:30 il n'y a pas d'indicateur qui ont été réalisés sur comment la population réagit par rapport à ça.
00:36 Il y a une étude qui a été faite sur plus de 1800 médecins qui montrait que 55% d'entre eux étaient grossophobes.
00:43 Donc voilà, c'est un début d'explication, mais pour autant parce que l'obésité n'est pas reconnue comme une maladie
00:49 et qu'ils ne sont pas formés en cursus initial et en formation continue sur la pathologie.
00:53 Alors justement vous vous battez pour que ce soit reconnu comme une maladie, ça ne l'est pas aujourd'hui ?
00:57 Alors, ce ne l'est pas très clairement au niveau de l'État et on invite le Président de la République à la reconnaître
01:04 comme étant une pathologie chronique, ce qui permettrait d'avoir la formation des professionnels de santé
01:09 effectivement en cursus initial et en formation continue, que ce soit... qu'importe le professionnel de santé, j'ai envie de vous dire.
01:15 Et d'un autre côté, ça permettrait aussi de montrer à la population que ce n'est pas un choix de vie,
01:20 que ça va au-delà de ce que certains peuvent penser sur l'histoire de la volonté de faire de l'activité physique, etc.
01:26 C'est un tout et qu'il faut absolument préserver notre population et ça doit passer par de l'information,
01:31 ça doit passer par de la formation et ça doit passer aussi par de la prévention.
01:35 Et puis il y a en fait cette révolution thérapeutique qui s'annonce avec ces médicaments antidiabétiques
01:40 donc qui ont approuvé qu'il y avait une perte de poids de 5 à 20%. C'est vraiment l'avenir de la prise en charge de l'obésité ?
01:46 Alors ça peut permettre déjà de reconnaître l'obésité comme étant une pathologie parce que pour certains,
01:51 s'il n'y a pas de médicaments, ce n'est pas une maladie.
01:53 Et que ça ouvrirait le champ thérapeutique en plus des chirurgies bariatriques,
01:58 mais chaque solution thérapeutique doit avoir spécifiquement son patient attitré
02:04 et avoir une prise en charge, j'ai envie de dire, le restant de sa vie
02:08 parce que l'obésité est une pathologie chronique.
02:11 C'est un espoir, oui, mais pas traité n'importe comment, pas n'importe comment distribué
02:17 et absolument cadré dans une équipe pluridisciplinaire sur un suivi de personnes formées.
02:23 Avec un suivi aussi qui est imposé pour la chirurgie bariatrique également.
02:27 Merci beaucoup Anne-Sophie Jullian. On rappelle votre livre "Je n'ai pas choisi d'être grosse" aux éditions Solar.
02:31 Et nous on se retrouve la semaine prochaine et d'ici là, prenez soin de vous.