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«Cette idée de fabriquer une France commune, au-delà des partis, est morte», estime le philosophe Michel Onfray.

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Transcription
00:00 On a stigmatisé tous les souverainistes de droite en estimant qu'ils étaient des nationalistes, des fascistes,
00:05 l'extrême droite, des trucs nauséabonds, etc.
00:08 On a fait la même chose avec mon ami Jean-Pierre Chevènement,
00:10 qui pensait exactement la même chose à gauche.
00:13 Et personne n'a été capable de réunir ces deux-là,
00:15 parce qu'on disait "Oh là là, mais qu'est-ce qu'on va dire ?
00:17 À droite, on va dire tu t'allies avec des gens de gauche,
00:18 à gauche, tu t'allies avec des gens de droite."
00:20 Et personne n'a dit ce que moi je souhaiterais dire, mais c'est pour la France.
00:23 On se moque du fait qu'on soit de droite ou de gauche,
00:25 qu'on croit en Dieu, qu'on n'y croit pas, qu'on soit musulman, catholique, je ne sais quoi.
00:28 Si on a envie de la France, on doit pouvoir faire des choses ensemble.
00:31 Et je pense que cette idée de fabriquer une France commune, au-delà des partis, elle est morte.
00:35 Elle est aujourd'hui morte parce que personne ne porte ça.
00:37 Il y a des gens aujourd'hui, Zemmour pour ne pas le nommer,
00:40 qui lui veut une union des droites, mais qui finalement dit "Je veux bien,
00:43 mais je choisis ma droite et c'est moi.
00:45 Les autres droites, je n'en veux pas."
00:46 Mais ce n'est pas gaulliste ça.
00:48 On doit dire "Moi, je ne veux pas l'union des droites, je veux l'union des Français."
00:51 Y compris la droite, la gauche et tout, qu'on fasse un mélange.
00:54 Il y avait ça chez le général de Gaulle, cette idée de dire "On fabrique une nation,
00:57 et cette nation, il faut qu'elle soit souveraine."
00:59 Ce que disait Philippe Séguin.
01:00 Et on a évincé tout ça.
01:02 Et effectivement, quand on renonce à la souveraineté,
01:04 on renonce au pouvoir de faire de la politique, c'est-à-dire à la puissance.
01:08 En 92, la France renonce à la puissance.
01:10 Et quand en 2005, on dit "Voulez-vous encore renoncer un peu plus à la puissance,
01:13 pour le peu qu'il vous en resterait ?"
01:15 Eh bien les Français disent "Non, on a compris, on n'en veut pas."
01:17 Et en 2008, qu'est-ce qu'on a ?
01:19 On a un traité de Lisbonne qui dit "Vous l'aurez quand même."
01:22 C'est-à-dire l'UMP de l'époque et puis les socialistes de l'époque
01:24 qui s'entendent avec les deux présidents, qui finiront par dire
01:27 "Vous l'aurez quand même, parce que de toute façon, le peuple peut se tromper.
01:31 Le peuple peut errer."
01:33 Et on dit souvent cette sottise "Regardez, c'est le peuple qui a mis Hitler au pouvoir."
01:36 Le peuple n'a pas mis Hitler au pouvoir.
01:37 Je rappelle que ce sont les partis qui n'ont pas su s'entendre,
01:40 qui ont fait que le chancelier a nommé Adolf Hitler.
01:43 C'est-à-dire Hitler n'a pas été élu au suffrage universel direct,
01:46 comme semble le dire un certain nombre de personnes.
01:49 Je pense que la démocratie est la meilleure des choses,
01:51 que la souveraineté c'est ce qu'il y a de mieux pour un pays
01:53 et que demander au peuple ce qu'il veut au nom de la souveraineté,
01:56 il n'y a rien de mieux pour fabriquer une démocratie.
01:58 Alors aujourd'hui ?
01:58 Non, aujourd'hui, on est en train de faire la guerre.
02:00 On va faire la guerre.
02:01 On va faire la guerre.
02:02 On va faire la guerre.

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