ALPES DECIDEURS - 04/24 - FINOPTIM

  • il y a 5 mois
Il y a 10 ans, Finoptim proposait une innovation qui allait révolutionner les vieilles cheminées au bois : l’insert-ouvert. Aujourd’hui, Finoptim reprend 100% de son capital et investit plus de 2 M€ dans son outil de production.
Une double opération qui doit permettre aux fondateurs, David Lépiney et Baptiste Ploquin, d’atteindre leur ambition de tripler l’activité en 5 ans.

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00:00 -Noriser Economie et Présence,
00:02 partenaires des entreprises de votre territoire.
00:05 -Acteurs et partenaires de l'économie régionale,
00:12 la Caisse d'épargne Rhône-Alpes vous présente Alpes Décideur.
00:15 Générique
00:17 ...
00:39 -Bonjour à tous et bienvenue dans Alpes Décideur,
00:42 le mensuel économique de Télé Grenoble,
00:45 rendez-vous des chefs d'entreprise, des partenaires d'affaires
00:48 ou des curieux du monde économique.
00:50 Chaque mois, nous mettons en lumière
00:52 les entreprises qui font le dynamisme des Alpes.
00:55 A mes côtés, mon complice, François Codé.
00:57 Bonjour. -Bonjour.
00:59 -Président du directoire de la Caisse d'épargne Rhône-Alpes.
01:02 -On va parler du comportement d'épargne des Français
01:05 et on répondra à une question d'internaute sur la fameuse DPEF.
01:09 -Fameuse. Un peu de teasing.
01:11 On va voir ce que c'est dans la 2e partie.
01:13 Les Compagnons du Tour de France,
01:15 une filière synonyme d'excellence, mais aussi de mystère.
01:18 A Échirol, la Fédération Compagnonique
01:20 accueille près de 600 apprenants.
01:22 Après un premier diplôme, certains s'élanceront
01:25 dans un très exigeant Tour de France.
01:27 Notre reportage innovation, lui, nous conduira
01:30 chez PhotoWeb, à Saint-Egreve,
01:33 où un ambitieux plan de réduction de l'empreinte carbone
01:36 est en cours.
01:37 Enfin, focus sur Finoptim, basé à Fontaine.
01:40 L'entreprise produit des inserts ouverts
01:42 pour les cheminées et les bras zéros.
01:44 En seulement une dizaine d'années, les commandes flambent.
01:48 Les deux ex-étudiants ingénieurs ont imaginé un projet
01:52 qui connaît un succès considérable.
01:54 L'entreprise s'apprête à vivre une nouvelle étape du succès.
01:57 L'atelier s'agrandit et se modernise.
02:00 Les carnets de commandes explosent.
02:02 Les Français champions de l'épargne.
02:10 C'est récurrent,
02:11 mais les bas de laine sont bien garnis, certes,
02:15 mais qu'en est-il en période plus compliquée,
02:17 dans un contexte économique plus agité,
02:20 ces derniers mois, marqué par une forte inflation,
02:22 par des taux élevés ?
02:24 Est-ce que l'appétence pour l'épargne s'est maintenue ?
02:27 -Oui, elle s'est maintenue.
02:29 Il faut comprendre un sujet majeur,
02:31 c'est que l'épargne, c'est la précaution.
02:33 C'est aperçu comme la précaution.
02:35 Plus les Français sont inquiets, plus ils épargnent
02:38 quand ils ont moins les moyens.
02:40 -La confiance des Français, en moyenne,
02:42 on dit que sur une longue période, c'est à 100.
02:45 En période Covid, il s'est effondré.
02:47 Il est descendu à 98, même 82,
02:49 qui est un niveau extrêmement bas.
02:51 Plus on est bas, moins l'indice de confiance est élevé.
02:54 Là, il est en train de remonter, à 89,
02:57 ce qui est un niveau encore historiquement bas,
02:59 mais moins bas.
03:01 Cette confiance se dégrade, pourquoi ?
03:04 Parce que stress Covid, inflation,
03:07 environnement macroéconomique,
03:09 Ukraine, Russie, etc., ça crée pas mal d'inquiétudes.
03:13 Face à ces inquiétudes,
03:14 les Français font les fourmis et ils épargnent.
03:18 La France a historiquement un niveau d'épargne très élevé.
03:22 On estime que les Français épargnent 15 % de leur revenu.
03:25 L'épargne, c'est ce qu'on met de côté comme argent,
03:28 mais c'est aussi le remboursement en capital d'un prêt immobilier.
03:32 Quand vous remboursez votre prêt immobilier,
03:34 vous augmentez votre patrimoine.
03:36 C'est une forme d'épargne.
03:38 Sur durée longue, en moyenne, c'est 15 %,
03:40 un niveau déjà très élevé en Europe.
03:42 Aujourd'hui, on est plutôt aux alentours de 17, 18 %.
03:46 Toujours encore, face à cette inquiétude,
03:49 il y a le sujet de l'inflation,
03:51 il y a le sujet des retraites aussi,
03:53 qui préoccupent les Français.
03:54 Plus l'environnement est difficile,
03:57 contrairement à ce qu'on pourrait croire,
03:59 quand c'est difficile, les gens épargnent plus,
04:01 ils se privent encore plus pour maintenir
04:03 leur pouvoir d'achat futur
04:05 et leur train de vie souhaité à terme.
04:07 - Un peu de l'épargne par précaution,
04:09 pour pouvoir venir ?
04:10 - C'est de l'épargne de précaution.
04:13 C'est à la fois pour pouvoir venir au quotidien,
04:17 mais il y a aussi le sujet de plus en plus prégnant des retraites,
04:20 qui a changé, par contre, la donne
04:23 dans la structure de l'épargne.
04:27 - Derrière cette apparente stabilité,
04:29 ce cache-une-année record des arbitrages,
04:32 comment explique-t-on ce paradoxe ?
04:34 - Quand on parle d'arbitrage, il y a deux choses.
04:37 Il y a le flux d'épargne, le taux d'épargne,
04:39 les 17,5 % dont je viens de parler,
04:41 et puis il y a les arbitrages, c'est sur quel support,
04:44 sur quel placement, je mets mon épargne.
04:47 Ce qui s'est passé ces derniers temps,
04:49 les taux d'intérêt ont beaucoup monté.
04:51 C'est très embêtant pour les emprunteurs,
04:53 c'est très bien pour les épargnants.
04:55 Jusqu'à un an, un an et demi, les taux étaient bas.
04:58 Les particuliers ne se sont pas spécifiquement attentions,
05:01 ils n'avaient pas cherché les produits de rendement,
05:03 ils laissaient leur épargne sur des livrets,
05:06 voire sur leur compte courant, tout simplement,
05:08 sur leur compte chèque.
05:09 Avec la remontée des taux d'épargne,
05:11 on a vu une baisse de l'épargne sur les livrets défiscalisés,
05:14 sur les comptes courants, etc.,
05:15 pour aller vers le livret A d'abord,
05:17 qui reste le placement préféré des Français,
05:20 à 3 %, net d'impôts, de tout.
05:22 Des dépôts à terme qui sont revenus.
05:24 Donc le dépôt à terme, pour mémoire,
05:26 pour ceux qui connaissent moins,
05:27 vous allez voir votre banque,
05:28 et puis vous bloquez de l'argent pendant, mettons, un an,
05:31 et on va vous dire, je vois à l'inert,
05:33 tel taux d'intérêt sur la période, etc.
05:35 Jusqu'à il y a deux ans, ça rapportait en gros zéro,
05:37 donc ça n'intéressait pas grand monde de bloquer.
05:39 Quand ça commence à rapporter 3 ou plus,
05:41 on se dit, ça vaut peut-être un peu le coup.
05:45 Et puis il y a l'assurance vie, dans toutes ses formes,
05:48 qui reste aussi un placement extrêmement prisé des Français.
05:54 Ce qui est très notable,
05:55 c'est que quand on regarde sur longue durée,
05:58 si on regarde sur 30 ans,
06:00 le patrimoine, l'épargne des Français,
06:02 a été multipliée par 5, alors que l'inflation, elle a fait 1,7.
06:05 En fait, en euro constant, c'est-à-dire en corrigé de l'inflation,
06:09 le niveau d'épargne des Français a considérablement augmenté.
06:13 Et ça, c'est lié à deux phénomènes majeurs.
06:16 L'inquiétude sur les retraites.
06:18 Donc, pour préparer la retraite, la plus jeune génération,
06:21 et il y a des gens beaucoup plus jeunes que moi autour de cette table,
06:24 on voit des jeunes qui commencent à travailler sur la retraite
06:27 dès 20 ans, pratiquement, ou 25 ans, dès qu'ils rentrent dans la vie active.
06:30 Donc ça, ça joue. Et puis, un deuxième phénomène qui joue,
06:32 c'est que l'épargne, en France comme ailleurs,
06:34 mais notamment en France, est plutôt détenue par des personnes
06:37 un peu plus âgées que la moyenne, forcément.
06:39 Et le vieillissement de la population augmente le niveau d'épargne,
06:42 puisqu'il y a plus de personnes âgées.
06:44 – L'épargne retraite, ça semble important,
06:49 est-ce qu'on peut détailler un peu ?
06:50 – Oui, alors, il y a deux tiers des Français, des Français actifs,
06:55 qui se disent préoccupés par leur niveau de retraite.
06:58 Forcément, ceux qui sont déjà à la retraite,
07:00 ils sont moins préoccupés parce que maintenant, c'est fait.
07:03 Et la même proportion de Français qui jugent prioritaire
07:06 de se constituer une épargne pour la retraite.
07:09 Il y a plus de la moitié des Français qui le font.
07:11 Et ceux qui ne le font pas, ils disent que c'est parce qu'ils n'ont pas
07:14 les moyens financiers, mais ils aimeraient bien pouvoir le faire.
07:16 Donc c'est quand même un sujet qu'on retrouve,
07:18 et qu'on retrouve de façon pas forcément intuitive,
07:20 mais encore une fois, chez des populations très jeunes,
07:24 voilà, je suis une génération où, en gros, avant 40 ans, 45 ans,
07:28 personne ne se préoccupait de la retraite.
07:29 Et maintenant, pratiquement dès l'entrée dans la vie active,
07:32 donc 20, 25 ans, ça commence à être une petite musique.
07:37 Pour faire ça, les supports qui sont le plus utilisés,
07:41 il y a l'assurance vie, bien sûr, et puis il y a tous les dispositifs spécifiques,
07:43 les plans d'épargne retraite, alors qui sont soit au sein des entreprises,
07:47 dans des plans d'épargne retraite entreprises,
07:48 soit des plans d'épargne retraite individuels.
07:50 Alors d'ailleurs, c'est soit, quelquefois c'est "et où",
07:52 avec des avantages, des incitations fiscales.
07:57 Et donc ça, c'est une partie de l'épargne qui grimpe énormément,
08:00 puisqu'on a environ 10 millions de Français aujourd'hui
08:02 qui disposent d'un plan d'épargne retraite,
08:05 avec un peu plus de 100 milliards d'euros qui sont investis dessus.
08:10 Et qui est de l'argent qui est aussi, il faut se le dire,
08:12 qui est aussi réinvesti, c'est les assureurs derrière qui gèrent ça.
08:15 Avec ça, ils font plusieurs choses,
08:16 ils souscrivent des obligations d'État ou d'entreprise,
08:19 donc ça finance la dette publique, ça finance aussi les entreprises.
08:22 Et puis, ils souscrivent aussi des actions, des augmentations de capital,
08:25 et ça revient aussi à refinancer l'économie, heureusement.
08:27 – Globalement d'ailleurs, on peut dire que l'épargne ne dort pas
08:30 dans les coffres des banques, mais sert à financer l'économie,
08:32 c'est la règle.
08:33 – Pour une banque, je suis bien placé pour le savoir,
08:35 si on a l'épargne, on paye des intérêts,
08:38 si on ne refait pas des prêts derrière, on paye des intérêts,
08:41 et on n'encaisse pas de produits d'intérêt.
08:42 Donc évidemment, les banques transforment l'épargne en investissement,
08:46 et c'est bien notre rôle économique.
08:47 – Quelques indicateurs sur les perspectives pour 2024 ?
08:50 – Alors sur 2024, ce qu'on pense, c'est que le taux d'épargne
08:54 devrait commencer à refluer un petit peu,
08:56 c'est-à-dire à revenir à son pivot historique aux alentours de 15%.
09:01 On commence à le voir, il y a quelques indicateurs économiques
09:05 qui sont des frémissements, comme on dit, qui commencent à être meilleurs.
09:09 L'inflation, vous avez vu, dernier chiffre,
09:11 elle se rapproche tranquillement des 2% et en France, et en zone euro.
09:16 C'est important parce que ça veut dire que les taux
09:18 devraient commencer à rebaisser,
09:19 puisque l'objectif de la Banque centrale européenne,
09:21 c'est 2% d'inflation, ni plus ni moins.
09:24 L'économie semble vouloir un tout petit peu redémarrer,
09:30 il faudrait que le chômage reste à des niveaux pas trop trop hauts,
09:34 mais le chômage n'est plus la première préoccupation des Français.
09:37 Donc on pense que petit à petit, le niveau d'épargne
09:40 devrait revenir aux alentours de 15%
09:42 et rester assez massivement fléché sur les produits de retraite.
09:45 – Merci François, je retiens, un taux d'épargne plutôt stable,
09:49 mais un encours global qui a été multiplié par 5 en 30 ans
09:53 pour atteindre plus de 4000 milliards en 2023.
09:57 [Musique]
10:02 Une filière d'excellence et d'engagement à Échirol,
10:06 les compagnons du Tour de France.
10:07 Accueillent près de 600 apprenants chaque année,
10:10 en alternance, ils se forment au métier de la construction bois,
10:13 de la maçonnerie, de la peinture, et certains choisiront de poursuivre
10:17 en s'engageant dans un très exigeant Tour de France.
10:19 Le compagnonnage, c'est l'art de transmettre des formations,
10:23 mais aussi des valeurs.
10:24 On en parle avec Pierre Thévenin, bonjour Pierre.
10:27 – Bonjour.
10:27 – Vous êtes responsable formation à la Fédération compagnonique régionale
10:30 de Grenoble-Échirol et on en parle avec David Clémence.
10:33 Bonjour. – Bonjour.
10:34 – Vous êtes vous un jeune apprenant itinérant en charpente,
10:39 vous avez 20 ans, merci d'être avec nous pour témoigner.
10:43 Pierre d'abord, pour qu'on comprenne bien la différence
10:46 entre les compagnons du Tour de France, les compagnons du devoir, qu'on s'y retrouve.
10:50 – Effectivement, ce n'est pas évident pour le tout public
10:53 et ça peut prêter à confusion parce que des noms, des symboles sont les mêmes
10:57 et c'est bien normal parce que les origines sont les mêmes.
11:00 On est tous issus d'une organisation compagnonique
11:03 qui a plusieurs siècles d'existence pour certains métiers
11:05 et qui est passée d'une organisation par métier progressivement
11:08 à des regroupements par association ou fédération,
11:12 pour celle que je représente,
11:13 qui au fil de la révolution industrielle d'abord
11:17 et puis des grandes guerres ont eu la nécessité de se refonder
11:20 et donc aujourd'hui on a l'association ouvrière
11:23 qui est communément appelée les compagnons du devoir
11:25 qui sont représentés par une soixantaine de métiers
11:30 un petit peu partout sur le territoire français
11:32 et puis la fédération compagnonique dont je fais partie aujourd'hui
11:34 qui est plutôt une douzaine de métiers
11:38 axés initialement sur les métiers du bâtiment,
11:40 même si on a récemment accueilli des boulangers pâtissiers.
11:43 Et puis il existe même d'autres mouvements compagnoniques en France
11:46 dont le tout premier à s'être fédéré de cette manière
11:49 qui est l'union compagnonique des devoirs unis.
11:51 – Alors vous avez raison de dire que ce qui vous unit
11:53 c'est cette très très longue tradition,
11:55 alors on dit que ça remonte au Moyen-Âge, peut-être même avant ?
11:58 – Oui, les traces historiques c'est plutôt au XIIIe siècle
12:01 et avant c'est de la légende,
12:03 mais effectivement on emprunte des morales issues de légendes
12:07 et c'est tout à fait normal,
12:08 je pense que tout le monde véhicule ce genre de choses.
12:12 Nous effectivement on utilise ces légendes-là pour transmettre des valeurs
12:16 et puis on utilise la partie historique
12:18 pour s'appuyer sur des connaissances solides de nos métiers.
12:21 – J'ai même lu que le compagnonnage avait été inscrit
12:23 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO.
12:27 – Tout à fait, en 2009, il y a le compagnonnage
12:29 et puis cette façon d'apprendre en voyageant qui est le Tour de France
12:32 qui est également reconnu à l'UNESCO.
12:34 – On va évidemment y revenir,
12:35 alors la fédération compagnonique que vous représentez
12:38 a fêté l'an dernier ses 70 ans
12:41 et elle est installée du coup ici à Échirol, avenue de Grugliasco.
12:45 – C'est ça, à Échirol, nous sommes un des 16 centres de formation
12:48 du réseau national qui comporte une trentaine de lieux d'hébergement
12:53 mais à Échirol, oui on est un centre assez conséquent pour notre réseau.
12:57 – Alors je le disais aussi en introduction,
12:59 vous parlez-vous d'apprenants ou d'apprentis, expliquez-moi ?
13:03 – Les apprenants c'est un terme générique qui va englober tout le monde
13:05 parce qu'on est capable de s'adapter à la formation
13:08 de quelques jours ou quelques semaines pour un salarié,
13:10 pour un indépendant, pour une montée en compétences bien spécifiques
13:13 mais aussi des formations longues,
13:14 donc soit pour des adultes en reconversion, soit pour des plus jeunes.
13:17 Donc apprenti c'est plus un contrat qui correspond à une situation administrative
13:22 mais pour faire une formation par alternance,
13:25 il y a autre chose que des apprentis,
13:27 on peut très bien le faire en tant que salarié, en contrat pro ou autre.
13:30 En tout cas, on est nous aujourd'hui capables de former tout un chacun,
13:35 tous ceux qui sont motivés pour l'être
13:36 avec quand même une majorité d'apprentis parmi nos apprenants.
13:40 – Alors 600 apprenants, chez vous,
13:44 chez les compagnons du Tour de France à Échirol,
13:46 des jeunes mais pas que des jeunes, qui sont ces personnes que vous formez ?
13:50 – On va pouvoir former soit un jeune sorti de collège
13:54 qui lui va s'orienter plutôt vers un contrat d'apprentissage.
13:57 – En 15 ans.
13:58 – Voilà, c'est ça, généralement en 15 ans, en 16 ans.
14:00 Donc on va pouvoir les orienter soit vers un de nos lycées pro
14:04 qui est unique en France, qui permet de garder le statut scolaire
14:06 pour ceux qui sont prêts à bouger
14:08 et s'ils veulent se former localement sur Échirol,
14:10 on va donc les orienter vers un premier diplôme
14:13 qui est généralement un CAP pour nos métiers.
14:15 Et donc on va pouvoir les former de cette manière sur un an ou deux ans
14:18 s'ils n'ont pas de diplôme.
14:20 Mais on peut tout aussi bien former des adultes
14:22 que ce soit sous un statut de mendeur d'emploi
14:24 ou avec un projet de transition professionnel ou d'autres dispositifs,
14:29 notamment pour les indépendants qui vont pouvoir se faire financer
14:32 par la Chambre des métiers ou autre.
14:34 – Jusqu'à maintenant, beaucoup d'hommes, mais les compagnons se féminisent.
14:39 – Oui, pas aussi vite qu'on le voudrait, mais oui, les compagnons.
14:43 – À vie à vous mesdames.
14:45 – Tout à fait, les compagnons.
14:46 – On dit des compagnonnes du coup ?
14:47 – Ça dépend des métiers.
14:48 Certains ont tranché pour dire compagnons pour tout le monde.
14:50 Et on est voué à évoluer en tout cas,
14:53 et ça force à se poser ce genre de questions
14:55 qui ne sont pas si anodines que ça.
14:56 Et c'est vrai que c'est tant mieux.
14:58 En tout cas aujourd'hui…
14:59 – Le recrutement est ouvert.
15:00 – Voilà, le recrutement est ouvert et on recrute parmi le tout public
15:06 et parmi nos métiers.
15:07 C'est les métiers qui se féminisent dans un premier temps.
15:09 Et nous, on suit la marche et on essaie de pousser dans ce sens-là,
15:12 notamment au niveau ouvert de Ronald.
15:15 On a été assez dynamique sur ce secteur.
15:17 Et cette année, on a pu accueillir en journée porte ouverte
15:21 et puis en immersion pour certaines, quasiment 300 femmes sur 2023-2024.
15:25 Donc on a été satisfait de ce résultat.
15:29 – Bon, illustration concrète avec vous David.
15:31 Votre parcours, c'est comment est-ce que vous avez atterri
15:34 entre guillemets chez les compagnons ?
15:36 – Alors moi, j'ai commencé par l'UEFCTF de Mouchard,
15:38 donc le lycée pro dont parlait Pierre tout à l'heure,
15:41 qui m'a permis d'être directement dans un siège pendant mon apprentissage.
15:45 – Donc après la troisième du coup ?
15:46 – Exactement, tout de suite après le brevet des collèges.
15:48 Et c'est cette présence dans les sièges qui m'a donné envie
15:51 par la suite de partir sur le Tour de France.
15:52 Donc là, je suis encore sur le Tour de France et cette année à Grenoble.
15:57 Voilà, et puis je participe aussi au WorldSkills.
16:00 Donc je vais représenter la France à Lyon pour la compétition internationale.
16:06 – C'est les Jeux Olympiques des métiers, on va évidemment en reparler,
16:08 je vais vous cuisiner là-dessus parce que c'est un honneur,
16:11 mais ça doit être aussi une sacrée pression.
16:13 Vous avez aujourd'hui 20 ans, donc ça fait 5 ans que vous êtes en formation,
16:17 si je compte bien, 4-5 ans.
16:19 Comment est-ce que vous avez choisi cette filière,
16:22 d'abord de la charpente et des compagnons ?
16:24 – J'ai eu la chance, je pense, de ne pas trop me poser de questions.
16:27 Depuis que je suis tout petit,
16:28 j'ai tout été attiré par les travaux manuels, le travail du bois.
16:32 Puis voilà, j'avais un oncle qui était donc compagnon,
16:35 qui m'a orienté vers le lycée professionnel de Mouchard,
16:37 et après le collège, ça s'est fait un peu tout seul, voilà.
16:40 – Donc c'est dans l'ADN ?
16:42 – ADN, je ne sais pas, en tout cas on est là.
16:45 – Très bien, comment se passent les sélections, Pierre ?
16:48 – Donc pour rentrer d'abord sur le Tour de France,
16:51 il faut avoir passé un premier diplôme de formation initiale,
16:54 et pour intégrer nos centres de formation,
16:56 on a besoin de se connaître et d'apprendre à adapter notre parcours.
17:00 Donc on propose une formation à tous ceux qui sont motivés pour l'être,
17:04 mais on a besoin de passer par un positionnement,
17:07 donc à la fois professionnel, et puis une partie aussi
17:10 sur de l'enseignement général, de la logique,
17:12 des questions de vision dans l'espace,
17:13 et à partir de là, on peut définir nous une durée de formation,
17:16 et puis un parcours adapté.
17:18 Donc la première étape, ça va être d'aller sur notre site internet,
17:21 on va pouvoir faire une préinscription en ligne,
17:23 et suite à ça, on va se rencontrer pour faire ce premier positionnement
17:28 et dérouler cette formation qui, la plupart du temps,
17:31 va durer plusieurs années.
17:33 - Il y a un entretien individuel qui est quand même le passage obligé
17:35 pour orienter vers le parcours le plus adapté.
17:39 - C'est ça, et puis nous, apporter une réponse adaptée
17:42 à la situation de la personne,
17:44 parce que certains adultes en reconversion
17:46 n'ont pas les mêmes besoins justificatifs
17:49 qu'un jeune qui sort de collège.
17:50 - Bon, quel métier, quand même ?
17:51 Parce qu'on n'a pas dit les métiers auxquels on est formés,
17:54 du coup, à Échirol, précisément.
17:56 - Alors, à Échirol, on est formés sur les métiers du bois,
17:59 c'est ce qui va nous représenter le plus en termes d'effectifs.
18:03 Donc, on a des charpentiers, menuisiers, ébénistes,
18:05 mais on a également des maçons,
18:07 on a des maçons et constructeurs béton armés,
18:10 qui sont aujourd'hui des diplômes différents.
18:11 On a des plâtriers, plaquistes, des étancheurs.
18:14 On va retrouver également des peintres
18:16 et puis des couvreurs, zingueurs.
18:19 - Et puis, une nouveauté qui est tendance,
18:22 le marché en a besoin, c'est la rénovation énergétique.
18:25 - Oui, alors, le marché a besoin de tous nos métiers.
18:28 - Oui, pardon. - Du plein emploi.
18:30 Et tout à l'heure, on parlait des questions, justement,
18:35 démographiques ou de retraite, et c'est vrai que nos métiers
18:38 recherchent très activement des ouvriers,
18:40 et qualifiés, et très qualifiés.
18:41 Donc, effectivement, on est en recherche d'apprenants
18:45 et des entreprises de salariés derrière.
18:48 Et donc, parmi les secteurs très demandés,
18:52 et aujourd'hui encore trop méconnus,
18:53 on a ce titre pro, donc, de chargé d'affaires
18:55 en rénovation énergétique du bâtiment,
18:58 qui va permettre à des personnes d'avoir un avis,
19:01 une approche un petit peu plus globale, disons-nous,
19:03 de la rénovation énergétique,
19:05 parce qu'aujourd'hui, on a d'excellents techniciens,
19:07 mais qui se concentrent soit sur l'organe de chauffage,
19:09 soit sur la fenêtre, soit sur le toit,
19:11 et là, on a besoin de quelqu'un qui sache optimiser
19:13 l'enveloppe budgétaire pour réussir au mieux
19:15 ses travaux de rénovation énergétique.
19:18 - Je le disais, ce milieu des compagnons,
19:20 il est engageant, il est aussi, pour nous,
19:23 de l'extérieur un peu mystérieux.
19:26 Vous le ressentez, vous, de l'intérieur ?
19:28 - De mystère, non, pas spécialement.
19:30 Après, il y a une certaine discrétion, peut-être,
19:31 ou sobriété qui a été véhiculée pendant très longtemps,
19:35 parce que l'histoire de France
19:37 nous a peut-être toujours très favorables
19:39 et qu'il y a eu des moments un peu plus...
19:42 un petit peu plus complexes, on va dire,
19:43 pour la jeunesse ouvrière en général.
19:45 Et aujourd'hui, en tout cas, on a une vraie volonté
19:48 d'ouverture et d'être connus et reconnus
19:50 pour ce que nous faisons.
19:51 Et c'est bien la raison pour laquelle on fait
19:53 des portes ouvertes et des participations
19:55 à des événements d'ampleur nationale et internationale
19:58 comme celui auquel David va prendre part.
20:00 - On va en parler.
20:01 Portes ouvertes à Echirol le 17 avril, c'est bien ça,
20:04 pour tous ceux qui sont intéressés.
20:05 Et puis, évidemment, des opérations qu'on suivra.
20:09 Alors, ces WorldSkills,
20:10 ces Jeux olympiques des métiers,
20:12 les WorldSkills, cette année, ce sera en plus
20:14 tout près de chez nous, à Lyon, à Eurexpo.
20:16 David, vous avez été sélectionné.
20:18 Vous allez représenter la France
20:20 pour les métiers de la charpente, c'est ça ?
20:22 - Oui, exactement.
20:24 Suite aux sélections nationales qui ont eu lieu en septembre à Lyon,
20:28 c'était les sélectionnés de chaque région
20:31 qui se sont affrontés pendant 22 heures sur un sujet.
20:34 De là a découlé ma sélection
20:36 pour les finales internationales à Lyon.
20:39 - Ça a l'air très simple, mais c'est quoi,
20:40 un an et demi de préparation ?
20:42 - Voilà, ça demande un certain investissement.
20:45 - Alors, quel certain ? Comment on se prépare ?
20:47 - Comme je suis sur le Tour de France,
20:48 j'ai la chance de faire les cours du soir,
20:51 les cours du samedi, et à travers ces cours,
20:53 je spécialise un peu mes entraînements.
20:56 Et puis après, en plus, on a des stages,
20:57 on a des formations
20:59 pour spécifiquement s'entraîner à ces concours.
21:02 Et voilà, en plus de ça, je suis sur l'échirolle
21:04 pour m'entraîner davantage pour l'événement de septembre.
21:09 - Concrètement, vous savez quelle épreuve vous attend ?
21:12 Comment ça se passe ?
21:13 - On connaît pas le sujet.
21:15 C'est une épreuve ponctuelle, donc on entraîne juste,
21:18 on s'entraîne juste, à essayer d'avoir des automatismes,
21:22 gagner en compétences pour le jour J, être le meilleur possible
21:25 et pouvoir sortir la meilleure pièce possible.
21:27 - Donc ce sera la réalisation d'une pièce,
21:29 deux charpentes, vous allez être plusieurs nations côte à côte
21:31 à faire la même pièce, on est d'accord ?
21:34 Dans un temps donné, j'imagine.
21:35 - C'est du 22h, c'est ça ?
21:37 - Voilà, 22h.
21:37 - Donc il y a un aspect physique aussi ?
21:39 - Il y a un aspect physique, oui.
21:42 - Ça semble très simple quand vous en parlez, mais enfin...
21:44 - Il faut, on se prépare pour...
21:47 - C'est tous les deux ans, donc effectivement,
21:49 il faut pas se louper.
21:50 - Et puis il y a combien de nations qui sont en compétition avec vous ?
21:53 - Il y a une quinzaine de nations.
21:55 - D'accord.
21:56 - C'est différent en fonction de chaque métier,
21:57 chaque métier a plus ou moins deux pays, mais...
22:01 - Bon, vous avez la pression ?
22:03 - Voilà, on fait tout pour en avoir le moins possible.
22:06 - Bon, très bien.
22:07 Vous allez nous raconter du coup ce Tour de France
22:09 dans lequel vous vous êtes engagé depuis maintenant quatre ans,
22:12 parce que c'est effectivement une spécificité
22:14 de cette formation avec les compagnons.
22:16 Alors il n'est pas obligatoire, le Tour de France ?
22:19 - Le Tour de France, non, pas du tout.
22:20 Nous, on incite ceux qui veulent partir voyager
22:23 à venir pousser nos portes.
22:26 - Donc après un premier diplôme, ils peuvent choisir de le faire au pire ?
22:28 - Oui, voilà, il n'y a pas d'automatisme.
22:30 En tout cas, le premier diplôme est un prérequis,
22:32 parce qu'on a évoqué les cours du soir et les cours du samedi
22:35 qui sont, sur une période de l'année,
22:37 un perfectionnement professionnel,
22:38 mais il s'agit bien d'un perfectionnement
22:40 et on a besoin d'asseoir tous les fondamentaux
22:43 qui sont la sécurité aux machines,
22:45 l'environnement professionnel dans son ensemble.
22:47 Et c'est vrai que pour un jeune sorti de collège,
22:48 il y a besoin déjà de confirmer le choix de métier,
22:50 parce que certains vont se rendre compte
22:51 que ce n'est pas tout à fait ce qu'ils veulent.
22:52 Et quand on est sur le Tour de France,
22:53 on doit être déjà convaincu de son orientation.
22:57 Donc on a ce premier palier qui est très souvent un CAP,
23:00 même si ça peut être aussi un bac pro ou un titre pro.
23:02 Mais on va passer par cette case de formation initiale
23:06 et ensuite, soit continuer à se perfectionner localement,
23:09 soit partir sur le Tour de France.
23:11 Et là, auquel cas, c'est les compagnons qui vont trouver
23:14 et l'hébergement et l'entreprise
23:15 et assurer la formation professionnelle.
23:18 - Alors, il peut durer de 4 à 8 ans.
23:19 Et c'est le rythme d'une ville par an.
23:22 - Voilà. Ça, c'est la...
23:24 - C'est l'obligation.
23:25 - C'est l'obligation générale.
23:27 Après, il y a toujours des cas particuliers.
23:28 Certains peuvent voyager un peu plus.
23:30 Notamment, David vient de changer de ville en cours d'année.
23:33 Mais on peut, de cette manière, en tout cas,
23:35 découvrir différentes régions, différents collectifs humains
23:39 et s'enrichir.
23:40 C'est une école de la vie.
23:42 - David, vous allez nous expliquer ce Tour de France, du coup,
23:44 dans lequel vous êtes lancé.
23:45 Depuis combien de temps ?
23:47 Dans quelle ville vous avez parcouru ?
23:48 Comment ça s'est passé ? Qu'est-ce que vous avez appris ?
23:51 - Qu'est-ce que j'ai appris ?
23:52 Plein de choses, mais j'ai commencé d'abord avec Mouchard.
23:55 J'étais en apprentissage à Bordeaux.
23:56 J'étais à l'école dans le Jura.
23:57 Et puis, mon apprentissage, je le faisais à Bordeaux.
23:58 Donc, c'était le début.
24:00 Parce que je vivais avec les itinérants.
24:02 Et c'est ça qui m'a donné envie de partir.
24:04 Donc, après Mouchard, je suis parti à Paris.
24:07 Un an à Paris.
24:08 Là, j'ai été adopté.
24:10 Et après, je suis parti en Cayenne de Toulouse,
24:12 plus précisément à Tarbes.
24:14 Et à chaque fois qu'on change de ville,
24:16 automatiquement, on rencontre des gens différents
24:18 et surtout des techniques de travail différentes.
24:20 Les charpentes sur la région parisienne,
24:23 elles n'ont rien à voir avec les charpentes à Tarbes.
24:25 On va aussi toucher peut-être un peu plus de couverture.
24:28 On va voir vraiment la vie professionnelle
24:30 d'un ouvrier à Tarbes.
24:32 Et après Tarbes, j'ai bougé à Agen,
24:34 où j'ai fait mon travail de réception.
24:37 Et ensuite, c'était cette année où je suis allé à Paris.
24:41 Puis ensuite, Grenoble, jusqu'à ce week-end.
24:43 - Bon, Paris, on peut juste faire une petite aparté sur Paris
24:46 parce que vous avez bossé sur la cathédrale Notre-Dame.
24:49 - Oui, j'ai eu la chance d'avoir l'opportunité
24:51 de travailler sur la cathédrale.
24:53 Normalement, on évite de refaire deux fois les mêmes villes,
24:55 mais là, j'ai une opportunité qui s'était offerte à moi,
24:59 plus en parallèle des concours.
25:00 - Qu'est-ce que vous avez fait, du coup, sur la cathédrale ?
25:03 - Alors moi, je travaillais dans une entreprise
25:05 qui était chargée du levage,
25:06 des sous-traitants pour le levage de la mef.
25:09 Donc voilà, cette partie de charpente
25:10 entre la Flèche et les Beffrois.
25:13 - Passionnant.
25:14 Alors vous avez évoqué votre adoption et votre réception.
25:16 C'est des niveaux dans la formation,
25:19 c'est des passages, des niveaux de passage,
25:21 avec à chaque fois une maquette à faire, un chef-d'œuvre, c'est ça ?
25:24 - Voilà.
25:25 - Qu'est-ce que vous avez fait, du coup, vous,
25:26 pour la maquette d'adoption et la maquette de réception ?
25:29 - Alors la maquette d'adoption, je...
25:31 - Je veux dire un peu technique, là, qu'on comprenne votre métier.
25:34 - J'avais réalisé un traiteau à trois pieds,
25:37 avec du trait de charpente,
25:39 qui mettait en avance le trait de charpente.
25:41 Et pour ma maquette de réception, j'ai fait un escalier,
25:43 un escalier courbe, avec, voilà, des petites spécificités.
25:47 - Combien d'heures de travail ?
25:49 - Alors, ouais, j'ai pas compté, mais généralement, on s'approche.
25:52 - C'est la question bête que tout le monde se pose,
25:54 alors vous le savez.
25:55 - C'est qu'on prend peur quand on compte nos heures, alors...
25:58 Non, je pense qu'on a autour de 400 heures, je pense, 400 heures.
26:01 - Et ça, c'est quelque chose que vous faites le samedi, le dimanche ?
26:04 - Voilà, et après le cours.
26:05 - Ou la nuit, enfin, en plus de votre formation et...
26:08 - C'est un projet personnel à part entière.
26:11 C'est un projet personnel, mais sur lequel on peut...
26:14 On peut solliciter une aide, et l'aide sera apportée de toute façon.
26:17 Et par rapport à un cursus étudiant,
26:20 comme on peut se l'imaginer d'un étudiant un petit peu plus isolé,
26:23 qui va parfois, voilà, se retrouver en difficulté,
26:26 là, on est vraiment porté par un collectif et porté par un groupe,
26:29 et chacun va s'entraider,
26:30 et ceux qui ont un petit peu plus d'expérience,
26:31 même si c'est que quelques mois de plus,
26:33 sont là pour accompagner ceux qui démarrent,
26:34 et on n'est jamais isolé pour faire ces réalisations.
26:38 - Ça allait être ma dernière question,
26:39 parce que le compagnonnage, on a le sentiment
26:40 que c'est une formation,
26:42 c'est surtout la transmission de savoir,
26:44 mais c'est aussi une philosophie.
26:45 - Oui.
26:46 Oui, oui, c'est sûr qu'on n'a pas traversé les siècles
26:50 en étant isolé et individualiste.
26:52 Donc là, c'est tout l'inverse.
26:53 Même si, et on en parle aujourd'hui,
26:55 on participe à des concours de promotion des métiers,
26:58 c'est pour être meilleur que ce qu'on était hier,
27:00 pas pour être simplement meilleur qu'un deuxième.
27:02 Et aujourd'hui, non, on va forcer la coopération et la solidarité,
27:05 et l'esprit de compétition entre itinérants est mal vécu.
27:11 Et en général, on ne va pas très loin
27:13 quand on a envie d'avancer tout seul.
27:14 - Un vrai partage de valeurs, vous le ressentez, ça ?
27:17 - Oui, absolument.
27:18 Et puis, je pense qu'au fond,
27:19 c'est ce qui nous fait rester dans le compagnonnage,
27:21 parce qu'on part tous pour des raisons professionnelles,
27:23 parce qu'on n'a pas encore découvert tout cet univers-là,
27:26 mais au final, on reste, on veut continuer le compagnonnage.
27:31 Et ce qu'on retient, je pense, le plus,
27:32 c'est cette vie en collectivité,
27:34 c'est ces échanges de savoirs entre plus anciens et plus jeunes.
27:38 - Merci. Oui ?
27:39 - Non, je disais, et on reste effectivement longtemps,
27:41 parce que ce multigénérationnel est très, très riche.
27:45 Et aujourd'hui, la Fédération d'Échirol,
27:46 pour reprendre l'exemple,
27:47 c'est une centaine de compagnons adhérents
27:49 de toutes les générations
27:51 qui reviennent encore participer à la vie associative
27:53 pour les itinérants.
27:55 - Pierre-David, merci infiniment d'avoir été avec nous
27:57 pour nous faire découvrir votre univers.
27:59 Merci pour vos témoignages.
28:00 On le rappelle, les compagnons du Tour de France
28:02 et d'Aéchirol, avenue de Grugliasco,
28:04 avec une journée porte ouverte le 17 avril prochain 2024.
28:09 (Générique)
28:15 La responsabilité sociétale des entreprises
28:17 peut prendre bien des formes.
28:18 Exemple, chez PhotoWeb, à Saint-Egreve,
28:20 le numéro 2 en France de l'impression photo en ligne
28:23 se lance dans un vaste projet
28:25 afin de réduire son impact carbone.
28:28 L'objectif est de le diviser par deux d'ici 2030
28:31 en s'attaquant à la fois au process de fabrication,
28:34 à la relation client, mais encore au stockage numérique.
28:37 Et pour expliquer sa stratégie à ses 220 collaborateurs,
28:40 l'entreprise a totalement stoppé sa production
28:42 l'espace d'une journée complète.
28:44 Reportage.
28:45 - Les imprimantes ne tournent pas et les postes de travail sont vides.
28:49 Ce jour, chez PhotoWeb, pas un cliché ne sera tiré.
28:53 Le numéro 2 de l'impression photo sur le marché français
28:56 a décidé d'arrêter sa production
28:59 pour expliquer à ses collaborateurs
29:01 le virage responsable que prend l'entreprise.
29:04 - On veut chercher à décarboner ce métier
29:06 et à ce que PhotoWeb devienne le pionnier
29:08 de la décarbonation du secteur de la photo.
29:11 Lorsqu'on a fait notre bilan carbone,
29:13 on a eu la très grosse surprise de découvrir
29:15 que 20 % des émissions de CO2 étaient réalisées par un seul produit,
29:19 le tirage photo.
29:20 Et depuis un an et demi, on a engagé une recherche et développement
29:23 avec un partenaire industriel.
29:25 Et on va être en mesure, dès 2025,
29:27 de proposer une alternative à ce produit plutôt polluant.
29:31 20 % des émissions de CO2 de l'entreprise
29:33 est divisée par 3 avec ce nouveau produit.
29:36 - Le développement de cette machine a coûté 4 millions d'euros à PhotoWeb.
29:40 En complément, chaque produit va bénéficier d'une analyse carbone
29:44 pour proposer des alternatives éco-conçues.
29:47 Pour les salariés, ce changement est bien vu.
29:50 - Je sentais que ça devenait une valeur
29:51 de plus en plus importante pour moi.
29:53 Et du coup, ça me rassure de voir que mon entreprise
29:58 fait aussi grandir cette valeur en même temps que la mienne.
30:00 Et aujourd'hui, je ne sais pas dans quelle mesure
30:03 j'arriverais à rester dans une entreprise
30:04 dans laquelle je ne serais plus en adéquation par rapport à ça.
30:07 - En 2024, ce sont 5 millions d'euros
30:09 qui seront investis pour la décarbonation de leurs produits.
30:13 Jusqu'à aujourd'hui, l'entreprise produisait 10 000 tonnes de CO2 par an,
30:17 soit l'équivalent de 9 000 vols Paris-New York en avion de ligne.
30:21 - On sait qu'on n'est pas parfait,
30:24 qu'on a encore beaucoup de chemin à parcourir.
30:26 On a des limites, comme par exemple sur le transport.
30:29 Aujourd'hui, un client qui commande des tirages photos,
30:33 un livre photo, va recevoir plusieurs colis.
30:35 Et ça, c'est un gros projet qu'on souhaite travailler en production
30:40 pour limiter le volume de colis envoyés
30:43 et travailler sur un regroupement des envois.
30:45 - En 2023, l'entreprise a enregistré un chiffre d'affaires
30:50 de 36 millions d'euros et a imprimé 70 millions de photos.
30:54 L'ambition de PhotoWeb est d'avoir 100 % de leurs produits éco-conçus
30:59 d'ici 2030.
31:01 - Et ce nouveau process d'impression plus vertueux
31:04 devrait être en place chez PhotoWeb d'ici la fin 2024.
31:08 L'entreprise a d'ailleurs choisi de ne pas déposer de brevet
31:11 afin que son innovation puisse profiter à d'autres opérateurs
31:14 de l'impression photo.
31:16 Vous le savez, Alpe Décideur vous donne la possibilité
31:24 de poser vos questions à notre expert.
31:26 Écrivez-nous alpedécideur@telegrenoble.net.
31:29 On en vient à la question de Marin,
31:31 qui veut savoir ce qu'est ce fameux DPEF.
31:35 - Alors, la fameuse DPEF, c'est la Déclaration
31:37 de Performance Extra Financière.
31:39 Tous les mots comptent.
31:41 C'est un document qui doit être produit
31:44 par les entreprises, d'une part, qui font appel public à l'épargne,
31:48 c'est les entreprises cotées, pour faire simple,
31:50 et les entreprises fortement polluantes, en théorie,
31:54 des secteurs comme l'énergie, les transports, etc.
31:57 Cette Déclaration de Performance Extra Financière,
32:00 c'est un peu ce dont on le dit,
32:02 c'est une déclaration que fait l'entreprise
32:04 sur ses impacts, on va dire, écologiques au sens large,
32:07 ou ESG, c'est-à-dire quel impact elle a sur l'environnement,
32:11 quel impact elle a sur le carbone,
32:14 quel impact elle a aussi sur des sujets sociétaux,
32:16 par exemple, sa politique de recrutement,
32:19 sa politique de sous-traitance, etc.
32:22 C'est vraiment ce qu'on appelle quelquefois l'ESG,
32:25 Environnement, Social et Gouvernance.
32:27 C'est... Passez-moi l'expression, c'est un peu trivial.
32:31 Comment l'entreprise s'organise pour faire le plus propre possible
32:34 à tout point de vue, ou progresser ?
32:36 C'est un document important pour les grandes entreprises,
32:39 parce qu'il intéresse beaucoup, et de plus en plus,
32:42 les grands clients, les fournisseurs, les collaborateurs,
32:46 et les grands clients, sur les grands appels d'offres,
32:49 souvent, maintenant, des collectivités ou des grandes entreprises,
32:52 font attention à ce que leur prestataire soit le plus green possible.
32:57 Et ça intéresse même, au bout du bout,
32:59 de plus en plus, les analystes financiers,
33:01 en se disant, ou les investisseurs,
33:04 en se disant, finalement, si une entreprise est trop polluante,
33:07 fait attention à rien, son avenir est quand même compromis,
33:10 donc qu'est-ce que je vais investir dans cette entreprise ?
33:12 Et c'est tant mieux, d'ailleurs, il y a un écosystème qui se nourrit,
33:15 en étant... Plus on est vertueux, plus on peut dire qu'on est vertueux,
33:17 et si on est vertueux, ça permet de gagner des marchés,
33:20 et des investisseurs, et ça fait boucler une boucle assez saine.
33:24 Donc, c'est la déclaration de performance extra-financière,
33:28 elle est publique,
33:30 donc, si vous voulez aller voir la DPEF d'une entreprise cotée,
33:33 vous allez sur le site de l'entreprise, et c'est un document annuel que vous trouverez.
33:36 La DPEF qui contribue donc à renforcer la confiance.
33:39 - Exactement. - Notamment.
33:40 Merci, François, si vous aussi, vous voulez interroger notre expert,
33:43 écrivez-nous alpedescideur@telegrenoble.net.
33:47 (Générique)
33:50 ---
33:52 - Les cheminées à foyers ouverts interdits afin de préserver la qualité de l'air.
33:57 C'était sans compter sur Finoptim, qui envoie cette sentence aux oubliettes.
34:00 Dix ans après sa création, la petite start-up iséroise,
34:03 née d'un projet d'étudiant, a bien grandi,
34:06 et ses créateurs espèrent multiplier par cinq le chiffre d'affaires
34:09 dans les cinq ans à venir. Baptiste Plotin, bonjour.
34:12 - Bonjour. - Merci d'être avec nous.
34:13 Alors, on est très, très heureux de vous retrouver sur le plateau de Télé Grenoble.
34:17 Vous avez accueilli au tout début de l'entreprise,
34:19 il y a sept ou huit ans,
34:21 et que de chemin parcouru en dix ans.
34:24 Alors, on va rappeler que Finoptim,
34:26 c'est un projet d'étudiant-ingénieur, au départ.
34:29 - Oui, c'est ça. C'était à Grenoble INP.
34:31 On terminait nos études et on avait un projet de fin d'études à réaliser.
34:36 - Avec David Lépiné. Il faut qu'on le cite, quand même.
34:38 - On va le citer, mon associé.
34:40 Et donc, on a pensé à comment améliorer les cheminées à foyers ouverts.
34:44 Donc, c'était déjà le sujet il y a dix ans.
34:46 C'est toujours le sujet aujourd'hui.
34:47 Et on a inventé l'insert ouvert,
34:49 qui permet donc de rénover les cheminées à foyers ouverts sans faire de travaux,
34:52 plus de chaleur, moins de pollution.
34:55 Et on a développé petit à petit notre gamme de produits,
34:59 nos compétences pour grossir bien comme il faut.
35:03 - On va en parler, évidemment, parce que ce projet d'étudiant
35:05 a rencontré, du coup, d'abord un processus de production,
35:08 et puis un public.
35:09 Tout récemment, vous avez même racheté toutes les parts de votre entreprise.
35:12 Vous vous agrandissez, vous embauchez.
35:14 Enfin, c'est vraiment la phase de croissance de l'entreprise.
35:17 Sur ces fameux inserts à foyers ouverts,
35:22 d'abord, les avantages, on va les rappeler.
35:25 - Alors, les avantages, c'est qu'on peut continuer à utiliser
35:27 sa cheminée à foyers ouverts, en foyers ouverts,
35:30 donc sans vitre de vent.
35:31 - Donc, on entend le beau crépitement du feu.
35:32 - Exactement, on voit le feu.
35:34 On ne fait pas de travaux, c'est-à-dire que l'appareil arrive,
35:37 il est sur mesure par rapport à la taille de la cheminée,
35:40 par rapport à la cheminée, donc il est déposé dans la cheminée
35:42 et il est prêt à l'emploi.
35:43 Donc, il n'y a pas de tubage à rajouter,
35:45 il n'y a pas de travaux à prévoir, donc c'était excessivement simple.
35:48 Ça, c'est sur le côté pratique.
35:49 Et ensuite, sur le côté technique, plus de chaleur.
35:52 Donc, une cheminée à foyers ouverts, c'est 10 % de rendement.
35:55 Là, on va passer à 45 %.
35:56 - Donc, on met moins de bois pour chauffer plus, pour être clair.
35:59 - C'est ça.
36:00 Et on va diminuer la pollution de 80 %,
36:03 et la pollution, c'est les particules fines, notamment,
36:05 qui sont importantes dans les agglomérations.
36:08 Et donc, on diminue ces particules fines issues de la combustion du bois.
36:11 - Parce qu'il y a un système, effectivement,
36:13 qui permet de rebrûler les fumées, c'est ça ?
36:14 - Oui, c'est ça.
36:15 C'est un système de post-combustion,
36:17 donc qui permet de rebrûler toutes ces particules fines
36:19 et tous ces gaz imbrûlés.
36:22 - Bon, alors, comme au télé-shopping,
36:23 on va avoir le témoignage d'un consommateur.
36:25 François.
36:25 - Oui, c'est vrai que...
36:27 C'est pas le hasard, mais je suis utilisateur depuis bientôt un an.
36:31 - Je viens d'apprendre ça.
36:33 - Et je confirme que c'est extrêmement simple,
36:35 ce qu'on disait tout à l'heure, à installer.
36:37 On le pose dans sa cheminée, on met ses bûches,
36:39 on allume par le dessus, j'ai appris ça,
36:41 et ça marche tout de suite et c'est très agréable.
36:43 - Et ça chauffe mieux ou pas, quand même ?
36:44 - Et ça chauffe mieux.
36:45 Alors, la pollution, elle se voit pas,
36:47 mais là, on fait confiance.
36:48 - En tout cas, la chaleur est là.
36:50 - La chaleur est là.
36:51 - Bon, dispositif design en plusieurs dimensions,
36:53 sur mesure, qui a vite rencontré son public, je le disais.
36:56 Les amoureux des feux de bois qui crépitent
36:59 ont évidemment tout de suite adhéré,
37:02 sans pour autant polluer, puisque c'est la règle désormais.
37:07 Je vous propose de comprendre un peu mieux avec ce reportage.
37:10 Chaque année, 48 000 décès
37:12 se réduisent à une pollution aux particules fines.
37:15 Ces émissions proviennent principalement
37:17 des appareils de chauffage domestiques.
37:19 Alors, pour l'entreprise Fine Optime,
37:21 il était important de remédier à ce phénomène
37:24 en créant une cheminée
37:25 alliant savoir-faire traditionnel et technique de pointe.
37:29 De cette étincelle est né l'insert ouvert,
37:32 leur innovation.
37:33 Placé directement dans la cheminée,
37:35 il est capable de baisser de près de 80 % des émissions,
37:39 tout en chauffant quatre fois plus une pièce.
37:41 On travaille sur les technologies
37:44 pour pouvoir améliorer la combustion du bois,
37:47 la circulation de l'air, qui est très importante chez nous,
37:50 la convection, et qui fait qu'on rebrûle
37:53 les particules fines, notamment,
37:54 pour diminuer drastiquement ces pollutions.
37:57 Une technologie qui utilise une double combustion
37:59 grâce à des tubes, passant sous les foyers,
38:01 qui réchauffent l'air, puis le restituent
38:03 juste au-dessus de la flamme.
38:04 L'entreprise ne se contente pas seulement
38:06 de repenser les cheminées,
38:07 elle propose aussi des bracéraux et des planchas,
38:10 des produits très design et contemporains
38:12 pour s'adapter à chaque foyer,
38:14 avec toujours un système unique et moins polluant.
38:17 La vertu de ces appareils-là,
38:19 c'est bien qu'on les utilise au bois,
38:21 et l'idée, c'est qu'il y a assez peu de fumée,
38:23 donc assez peu de pollution.
38:25 C'est ici, dans cet atelier à Fontaine,
38:27 que Finoptim conçoit, crée et assemble ces produits.
38:31 Chaque année, l'entreprise produit près de 1 500 cheminées,
38:35 une création made in France,
38:36 et qui s'implante sur le territoire grenoblois.
38:39 Notre objectif, c'est aussi de s'inscrire
38:42 dans le tissu social local,
38:44 d'embaucher des gens qui sont du territoire.
38:46 Je suis en train de fabriquer le cœur de chauve du flamant quartz.
38:51 Du coup, là, c'est les sous-ensembles,
38:54 et je fais le haut et le bas.
38:56 Là, je fais des petits points,
38:58 je les ensemble en plus de faire les soudures,
39:00 intérieure, extérieure.
39:01 Pour l'achat d'un insert ouvert,
39:02 il faut compter entre 2200 euros et 4500,
39:06 selon les dimensions.
39:07 L'entreprise a reçu de nombreuses récompenses
39:09 pour leur gamme de produits,
39:11 notamment la médaille d'or du concours Lépine en 2017
39:14 pour leur cheminée métallique,
39:15 ou encore le label Observe Design en 2019 pour leur Bracero.
39:19 -Baptiste Long, la fabrication est très artisanale.
39:24 -Oui, nos produits sont low-tech.
39:27 L'idée, c'est de rester dans cette démarche-là.
39:30 Tout est fabriqué à la main, assemblé à la main.
39:33 Bien sûr, on a des machines,
39:35 mais on reste sur de l'artisanat.
39:37 -Même la sous-traitance, d'ailleurs, est quasiment très locale.
39:41 -C'est dans notre philosophie depuis le début,
39:44 c'est-à-dire fabriquer en France au maximum.
39:47 Bien sûr, il y a des choses qu'on n'arrive pas à faire fabriquer en France,
39:49 donc on les achète un petit peu en Italie,
39:51 on achète de la peinture à l'étranger également.
39:54 Pour autant, dès qu'on a un sous-traitant,
39:56 la facilité de communication, notamment,
39:58 c'est de l'avoir à portée de main, si je puis dire.
40:00 Donc le plus loin va être Macron, je dirais.
40:05 Et sinon, Voiron, et sinon sur le territoire.
40:07 -Ce qui permet aussi, d'ailleurs, de bien gérer toute la chaîne
40:11 et de tenir les délais de livraison,
40:12 parce que c'est important aussi... -On essaye, on essaye au maximum.
40:16 -Un chiffre d'affaires de 3,3 millions.
40:18 Je le disais, l'objectif, c'est de le multiplier par 5, quasiment,
40:22 dans les 5 ans qui viennent.
40:23 Ça veut dire que le marché est là.
40:25 Vous avez beaucoup profité, ces dernières années,
40:27 de la crise Covid et puis, évidemment, du renchérissement des coûts de l'énergie.
40:32 -Exactement. Donc la crise Covid, la conséquence,
40:34 c'est que les clients, les particuliers étaient chez eux,
40:38 donc ils ont investi davantage dans leur habitat
40:41 en remettant en marche une cheminée,
40:43 en voulant faire de leur maison un cocon.
40:47 Et donc c'est ça qui a lancé, si je puis dire, l'incert ouvert.
40:51 Et puis, la guerre en Ukraine a augmenté drastiquement les prix de l'énergie.
40:56 On a eu peur d'une pénurie d'énergie,
40:59 donc on a cherché à avoir d'autres moyens de chauffage, notamment,
41:03 en réhabilitant le bois davantage.
41:05 Et là, l'incert ouvert, en août 2022,
41:08 ça a été le vrai lancement, le vrai gros lancement de cet appareil.
41:13 -Vous l'avez senti dans la croissance de l'entreprise ?
41:15 -Ah oui, oui, puisque avant Covid, on faisait 600 000 euros,
41:18 donc en 2019, de chiffre d'affaires, pardon,
41:22 et 3,3 millions en juin 2023,
41:24 donc ça montre une certaine croissance.
41:27 -Aujourd'hui, 24 collaborateurs.
41:29 Là aussi, vous avez beaucoup embauché ces deux dernières années.
41:32 -Oui, alors, suite à l'augmentation du prix de l'énergie,
41:36 on a eu beaucoup de commandes,
41:39 et il a fallu recruter rapidement.
41:40 C'est pas facile de recruter.
41:42 Une fois qu'on avait les gens, il a fallu les former,
41:45 puis les garder, pardon.
41:47 Et donc, on est passé de 10 à 24 personnes en 10, 12 mois,
41:52 et là, on atteint un palier, et on va continuer à se développer.
41:57 -On assiste là à la véritable montée en puissance d'une PME.
42:00 C'est ça qui est passionnant.
42:01 On parle plus de la start-up d'il y a 10 ans.
42:02 On est vraiment sur la montée en puissance de la PME,
42:06 avec, du coup, des investissements.
42:07 Le site de Fontaine, vous venez d'investir...
42:10 Enfin, vous vous apprêtez à investir 2 millions d'euros
42:12 sur ce site de Fontaine.
42:13 -Exactement. Donc, on a acheté le bâtiment.
42:15 Là, maintenant, il s'agit de le rénover, de l'équiper.
42:18 Rénover, c'est rénovation énergétique.
42:21 Ça va être l'isolation, ça va être rénovation des bureaux,
42:23 ça va être équipement de panneaux photovoltaïques,
42:26 on va pouvoir en reparler après.
42:27 Ça va être les achats de machines,
42:30 donc une plieuse numérique qui est arrivée,
42:31 une grenailleuse.
42:33 Donc, des investissements importants
42:35 pour faire en sorte que, quand on travaille chez nous,
42:38 ce soit agréable aussi et qu'on puisse être le plus performant
42:41 et viser l'excellence tout le temps.
42:44 -On le disait dans le reportage, 1 400 appareils produits
42:47 chaque année, en 2023, en tout cas.
42:50 L'objectif, c'est 5 000 envisagés dans les 5 ans.
42:53 Donc, le carnet de commande est plein.
42:55 -Alors, pas tout à fait, pour être franc.
42:59 Mais c'est en bonne voie,
43:00 puisque là, on est au mois de mars,
43:02 donc on est à la sortie de l'hiver, à l'entrée de l'été.
43:04 Nous, on fait des produits d'été.
43:06 -Les bras zéros. -Les bras zéros et plans de chat.
43:09 On commence la période estivale et on termine la période hivernale.
43:12 Donc, on est à la croisée des chemins,
43:14 et la nouvelle saison démarre. C'est passionnant.
43:17 -Bon, et puis, en 2023, il y a eu une étape décisive,
43:20 puisque vous avez pu, avec votre associé David Lépiné,
43:24 reprendre l'ensemble des parts du capital de l'entreprise,
43:28 qui était à 40 % détenu par des investisseurs.
43:30 Vous avez racheté l'intégralité,
43:32 ce qui vous donne les coups des franches
43:34 et ce qui vous permet d'envisager, encore une fois,
43:37 une future montée en puissance de l'entreprise.
43:39 -Oui, alors, on avait des actionnaires
43:42 qui sont rentrés en 2016,
43:44 et en 2022, c'était la fin du cycle d'investissement.
43:47 Donc, il fallait qu'ils se désengagent.
43:49 Soit on trouvait d'autres partenaires financiers,
43:52 et comme l'activité se passait bien
43:54 et qu'on avait la possibilité de racheter ce capital,
43:57 on en a profité pour le faire,
43:59 effectivement, se donner de l'air
44:01 pour pouvoir envisager, comme vous le disiez,
44:03 une prochaine augmentation de capital,
44:05 même si ce n'est pas à l'ordre du jour,
44:07 mais surtout être plus libre de nos choix, également.
44:12 -La capacité de décision est entre vos mains.
44:14 -Exactement. Donc, même si je ne remets pas en cause
44:17 l'action qu'ont eue nos actionnaires sur nous,
44:20 ils nous ont permis de nous développer.
44:22 -Leur sortie du capital était programmée ?
44:24 -Ca a été programmé. Tout s'est fait normalement.
44:27 Ca s'est bien passé. C'est pas toujours le cas, je le sais,
44:30 mais pour autant, ça a été très fluide et agréable.
44:33 Je le souhaite à tout le monde.
44:34 -Ca me rappelle... Enfin, je suis assez marqué par l'exemple,
44:38 au-delà de mon expérience client, qui est très positive,
44:41 mais ça montre quand même que quand on a une bonne idée...
44:44 Au départ, on dit toujours que produire en France,
44:47 c'est cher, c'est compliqué,
44:48 sauf si on a une idée, une vraie valeur ajoutée,
44:51 technique, en l'occurrence.
44:53 Vous dites que c'est low-tech,
44:54 mais c'est pas low-réflexion.
44:57 Je trouve que c'est quand même très encourageant,
44:59 c'est-à-dire qu'avec un peu de jus de cerveau et d'initiative
45:03 et puis de courage, parce qu'il faut y aller,
45:05 il y a encore de la place pour créer de belles structures.
45:08 24 emplois, c'est des emplois directs.
45:11 Quand vous dites que vous faites des travaux, des aménagements,
45:14 ça va faire bosser d'autres entreprises du coin.
45:17 Ca contribue à un écosystème très positif.
45:19 Bravo. -Merci.
45:21 -L'avenir, alors, bon, aujourd'hui, il y a des revendeurs en France,
45:25 80 revendeurs.
45:26 120 envisagés d'ici la fin de l'année.
45:28 Et puis, on vous pose la question du développement futur.
45:31 Le marché international, vous y pensez ?
45:34 -Oui, on y pense.
45:35 On revient d'Italie,
45:37 fin du mois de février, justement, sur un gros salon.
45:41 Donc, on a des touches sur l'Italie, sur la Suisse,
45:44 sur l'Allemagne, sur la Belgique, sur les pays limitrophes.
45:47 On vise ces pays limitrophes,
45:49 parce qu'on est à Grenoble, au centre,
45:51 et que j'aille à Brest ou à Rome, c'est la même distance.
45:55 Donc, si on fait ce cercle-là, on peut viser assez loin, déjà,
45:58 et sur une population assez importante,
46:01 sur un pouvoir d'achat qui est là, également.
46:03 On parlait du fabriqué en France, ça a un certain coût.
46:06 On doit viser des gens qui ont un certain pouvoir d'achat.
46:09 Et donc, déjà, quand on aura fait ce grand cercle
46:12 et atteint ce grand cercle, on aura déjà fait un bon parcours.
46:16 -Ce développement, il est aussi réfléchi, précisément,
46:19 en imaginant cette vertu sur l'impact environnemental.
46:23 D'ailleurs, Finoptim est engagé dans la CEC,
46:25 la Convention des entreprises pour le climat.
46:28 -Exactement. L'année dernière, on a fait ce choix-là.
46:31 On a fait le choix de matérialiser cet engagement,
46:34 puisque, en fait, depuis dix ans, on est engagé sur ça.
46:38 Nos produits diminuent les pollutions,
46:40 on fabrique en France.
46:41 Donc, déjà, on a cette logique-là.
46:43 L'Otech, qu'est-ce que ça voulait dire, pour rebondir sur ce sujet ?
46:47 C'est qu'il n'y a pas d'électronique dedans.
46:50 Il y a eu une crise des micro...
46:52 -Microprocesseurs. -Microprocesseurs,
46:54 il y a quelques temps.
46:56 Nous, on n'en a pas dans nos produits,
46:58 donc on n'avait pas ce problème-là.
47:00 C'est tout ce point-là.
47:01 Mesurons l'impact qu'a chaque produit.
47:04 On est en train de faire ça.
47:06 L'impact qu'a l'entreprise sur le territoire,
47:08 sur l'environnement, l'impact négatif,
47:10 on parlait de la pollution,
47:12 mais l'impact positif aussi sur la création d'emplois,
47:15 24 emplois directs, combien indirects ?
47:17 Je suis bien incapable de le dire.
47:19 On transporte nos produits avec des camions,
47:23 donc quel impact ça a ?
47:25 Tout ce point-là, pour nous, c'est très important.
47:28 Pour pouvoir agir, il faut savoir mesurer.
47:30 On est dans cette démarche-là,
47:32 et après, prendre les décisions qui vont se présenter à nous.
47:36 -Quel beau parcours.
47:38 Tout ça en 10 ans.
47:39 -C'est très bien d'avoir rejoint la CEC.
47:42 C'est assez exigeant, on parlait de DPF tout à l'heure,
47:45 mais je pense que c'est aussi un très bon stimulus.
47:48 -Ca oblige à progresser.
47:50 -C'est exigeant professionnellement,
47:52 mais personnellement aussi.
47:54 L'engagement est émotionnel également,
47:56 et quand on prend tout ce qu'on apprend dans la figure,
48:00 c'est pas toujours facile de dormir après ça.
48:02 Donc il faut agir.
48:04 -Merci, Baptiste.
48:05 On a été très heureux d'avoir de vos bonnes nouvelles.
48:08 Vous passerez le bonjour à David également.
48:11 Merci d'avoir témoigné, en tout cas,
48:13 de vos longues vies à Phinoptime.
48:15 Merci, François Caudé, d'avoir été avec nous.
48:18 De votre fidélité, vous pouvez voir et revoir
48:20 "Alpes décideurs" sur notre site internet,
48:23 telegrenoble.net. A très vite.
48:25 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
48:27 Générique
48:29 ...
48:37 -C'était "Alpes décideurs" avec la Caisse d'épargne Rhône-Alpes,
48:43 une banque commerciale, régionale et coopérative.
48:47 ...
48:48 -Noriser Economie et Présence,
48:50 partenaires des entreprises de votre territoire.

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