Avec Docteur Daniel Scimeca, médecin généraliste
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##PARLONS_SANTÉ-2024-04-06##
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00:00 Avec l'un de nos médecins de radio, le docteur Daniel Cimeca. Bonjour docteur.
00:03 Bonjour, bonjour à tous.
00:06 Sommes-nous tous inégaux face à l'épilepsie ? C'est la question que nous nous posons avec
00:11 vous ce matin et c'est la question à laquelle vous allez répondre. Mais avant ça,
00:14 rappelons ce qu'est l'épilepsie concrètement.
00:17 L'épilepsie c'est une anomalie de fonctionnement du système nerveux central, du cerveau,
00:25 qui fait qu'un certain nombre de neurones, au lieu d'avoir une activité électrique un peu
00:29 aléatoire, comme c'est le cas normalement, se mettent à être en quelque sorte synchrone et à
00:36 donner une crise. Ce qui est le plus connu, c'est la grande crise, c'est la convulsion,
00:41 avec des secousses des membres et une perte de connaissance et un état un petit peu de
00:47 grande fatigue, un peu comateux, qui suit la crise. Ça peut se manifester aussi chez l'enfant,
00:53 sous une deuxième forme, que sont les absences, où on a l'impression que pendant quelques secondes,
00:58 l'enfant n'est pas là. Pendant ce temps-là, effectivement, si c'est à l'école, il n'écoute
01:02 pas, il n'entend pas. C'est vrai. Ça a pu concerner des personnages célèbres dans l'histoire,
01:07 Jules César par exemple, comme quoi on peut faire de grandes choses malgré cela. Il n'empêche,
01:11 d'où vient cette maladie ? Est-ce que ça s'attrape ou est-ce que c'est inné ?
01:16 Alors en général, ça s'attrape. C'est souvent lié à un accident, à un choc sur la tête,
01:23 mais il y a des formes un petit peu plus étranges et qui peuvent survenir sans ce type de traumatisme.
01:30 Ça peut survenir aussi au décours d'une maladie, d'une maladie virale. En tout cas,
01:34 il y a une lésion, une atteinte d'une région du cerveau qui fait que ces fameux neurones vont
01:40 battre de façon synchrone. Et ça concerne 700 000 Français, c'est plus d'un Français sur 100,
01:47 c'est pour ça que c'est important d'en parler aussi. Concrètement, est-ce qu'on en guérit ou pas ?
01:52 On ne guérit pas, on compense. C'est-à-dire qu'il existe des traitements extrêmement efficaces
02:00 maintenant pour prévenir les crises. Les premiers ont été les fameux barbituriques qui avaient un
02:07 gros inconvénient. Rien qu'en disant le nom, c'était les effets secondaires de somnolence,
02:12 d'état abruti. Maintenant, il y a de plus en plus de produits quand même qui ont moins
02:18 d'effets secondaires, mais qui gardent des effets secondaires. C'est la raison pour laquelle Santé
02:22 Publique France pointe du doigt encore une fois une double peine, le fait que ce sont les populations
02:29 les plus défavorisées qui souffrent le plus de cette épilepsie. C'est 10 personnes sur 1000 dans
02:36 la population des gens défavorisés, alors que c'est 7 pour 1000 dans les populations dites non
02:44 défavorisées. Comment ça s'explique ? Ça s'explique dans les deux sens. Il y a un sens très simple,
02:51 c'est que quand on est à l'école et qu'on a sans arrêt des petites absences, ou lorsque
02:57 on est adulte et qu'on fait des crises, qu'on est fatigué, que pendant plusieurs jours le cerveau
03:03 ne fonctionne pas normalement, qu'on prend des médicaments qui ont des effets secondaires,
03:07 c'est sûr que sur le plan de la réussite sociale, de la promotion dans l'entreprise,
03:11 la capacité de travail, c'est sûr que ce n'est pas pareil. Mais il y a quelque chose de surprenant
03:16 dans l'autre sens. Il semblerait que dans l'autre sens ça marche aussi, c'est-à-dire que l'exposition
03:23 à des zones extrêmement polluées du territoire, par exemple Santé publique France a montré un
03:28 gradient selon les régions, et les régions les plus polluées sont celles où il y a le plus
03:36 épileptique, ce qui pourrait s'expliquer par des expositions, même in utero, ou dès la petite
03:43 enfance qui pourraient favoriser l'épilepsie. C'est dans les deux sens.
03:48 Effectivement et c'est difficile à déceler. Vous avez parlé de ces crises,
03:52 est-ce qu'on sait ce qui les déclenche et est-ce qu'on peut les anticiper ou pas du tout ?
03:58 Pas trop, non, ça survient de façon... Vous savez l'activité électrique du cerveau,
04:04 c'est quelque chose quand même d'assez... pas mystérieux, on commence à bien comprendre,
04:08 mais en tout cas d'assez complexe, et les crises peuvent survenir un petit peu n'importe quand.
04:13 Il faut savoir que lorsque c'est la grande crise, je pense que tout le monde peut reconnaître une
04:20 convulsion, ces secousses synchrones des membres et des jambes. Il faut tout de suite s'assurer
04:26 que la personne ne mord pas sa langue, ne s'étouffe pas, donc la mettre dans la fameuse
04:31 position latérale de sécurité qu'on a tous appris à nos cours de secourisme.
04:35 Alors on le rappelle malgré tout, si on n'a pas eu de cours de secourisme,
04:38 on met la personne sur le côté, c'est ça ? Qu'est-ce qu'on fait d'autre ?
04:41 Oui c'est cela, sur le côté, une jambe repliée pour qu'elle soit bien stable. Alors évidemment,
04:47 pendant la crise c'est un peu compliqué puisqu'il y a les secousses, mais surtout après...
04:52 Et comment on empêche la personne de s'étouffer, d'avaler sa langue ? C'est un truc très important
04:58 malgré tout que vous nous expliquez. Et ce n'est pas évident quand on voit la personne qu'on connaît,
05:02 parfois qu'on aime, qui se met à convulser au sol et qui se débat sans s'en rendre compte.
05:06 Oui, alors ce n'est pas facile, surtout en pleine crise, mais là encore, quand c'est le SAMU qui
05:14 intervient, il y a des petites sondes que l'on peut mettre dans la bouche...
05:17 Sur quoi ? Si le SAMU n'est pas là, qu'est-ce que je fais moi ?
05:19 Eh bien on met la personne, on la surveille et puis effectivement on veille à ce qu'au niveau
05:28 de la langue, avec une cuillère par exemple, pour bien vérifier que la personne ne se morde pas la
05:34 langue de façon trop importante. Exactement, on fait attention à ça et on dit bon courage aussi
05:40 à tous ceux qui sont affectés par l'épilepsie parce que c'est vrai que les traitements parfois
05:45 donnent un certain nombre d'effets secondaires et malgré tout on en a besoin quand on est
05:50 affecté par ces traitements. Oui, mais les crises sont plus néfastes que les effets secondaires des
05:54 médicaments, il faut insister sur le fait de bien suivre son traitement. Exactement, sinon il n'y
05:59 aurait pas besoin de traitement évidemment. Merci beaucoup Daniel Cimeca d'avoir pris la parole ce
06:03 matin sur Sud Radio, on vous retrouvera pour une prochaine ordonnance, un de ces grands matins
06:07 week-end, un de ces quatre grands matins week-end suivants. Je rappelle que vous êtes médecin