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Éducation
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00:00 [Musique]
00:07 Bonjour, chef Abinoth. Bienvenue dans votre espace littéraire sur Abidjan.net.
00:13 Nous recevons pour vous ce jour, M. Abou Bakayoko, auteur de Abidjan, la perle des désillusions.
00:19 Bonjour, M. Bakayoko. Bienvenue dans l'espace littéraire sur Abidjan.net. C'est un plaisir pour nous de vous recevoir.
00:26 Bonjour, madame, et merci beaucoup. C'est un plaisir de vous partager.
00:29 Abidjan, la perle des désillusions. Une belle métaphore. Comment avez-vous choisi ce titre si évocateur?
00:36 Le choix de ce titre est venu de mes observations, de tout ce qui se passe ici à Abidjan,
00:43 et de faire savoir aux lecteurs qu'Abidjan n'est pas que la perle des lagunes,
00:47 et qu'il y a vraiment beaucoup d'autres choses qui sont cachées,
00:50 et qui seraient une désillusion pour tous ceux qui croient qu'Abidjan n'est que lumière et pont.
00:56 Pourquoi avoir choisi de dépeindre cette perle des lagunes de désillusions?
01:01 Je choisis d'aller dans ce sens parce que pour ceux qui ne connaissent pas Abidjan, on ne leur parle que du beau visage d'Abidjan.
01:15 Les hauts standings, les ponts, les lumières comme je le disais tout à l'heure, l'étendue de la lagune et tout,
01:21 c'est bien de bien rendre la ville dont on est originaires, mais il est aussi bien d'évoquer les problèmes qui y sont.
01:32 C'est de là que vient mon choix de ce titre.
01:37 Nous comprenons à travers votre œuvre que Abidjan est une belle ville, mais avec des vicissitudes de tous genres. En quoi cela est particulier?
01:45 Cela est particulier pour moi parce qu'Abidjan est pris d'assaut par les populations de tous les pays, puisque c'est la capitale économique, il ne faudrait pas l'oublier.
01:57 Vu ce qui s'est raconté à Abidjan dans les médias, pas seulement à l'intérieur du pays, mais au-delà de nos frontières,
02:08 on pense qu'Abidjan est vraiment là où tout réussit très facilement.
02:14 Il est difficile pour certaines personnes de penser qu'à Abidjan, il y a de la souffrance entregrée, je dirais.
02:22 La particularité est que tout le monde y vient. Est-ce que tout le monde a cette capacité d'y réussir aussi facilement qu'on le croit?
02:32 C'est la grande question qu'on se pose en fait.
02:34 Est-ce que les mots que vous avez décrits dans l'œuvre sont propres à la ville d'Abidjan?
02:39 Ah oui, c'est vrai que je ne suis pas originaire d'Abidjan, mais pour avoir vécu ici Abidjan de façon permanente depuis l'année 2009,
02:49 je dirais que les mots que j'ai utilisés dépeignent effectivement la vie de la population abidjanaise.
02:58 Les personnes du monde rural, comme vous l'étiez en train de l'évoquer, pensent qu'Abidjan est vraiment l'île d'Orado.
03:04 Comme on le dit chez nous, quand tu es Abidjan, tu as réussi.
03:07 Comment peut-on expliquer cette image qu'ils ont de cette ville?
03:11 Je dirais qu'il y a un contraste entre ce qui se dit d'Abidjan et ce qui est réellement vécu.
03:21 Parce que je dirais qu'on a un problème de décentralisation et ce problème est vraiment profond.
03:28 S'il est mauvais, nous pensons tous qu'on concentre beaucoup de choses ici à Abidjan.
03:35 Les constructions de ponts, les constructions de routes, les organisations d'événements culturels, tout est concentré ici à Abidjan.
03:44 De sorte que les populations des zones rurales ne sentent pas le parfum de tout ce qui se passe autour d'eux, et surtout dans les grandes villes.
03:55 C'est clair que, en voyant tout cela à la télévision, ils n'ont pas la chance de vivre cela dans leur localité.
04:05 C'est clair que la première pensée qu'ils ont, c'est qu'Abidjan c'est le paradis.
04:10 Et chez eux, je dirais toujours, en Grèce, c'est l'enfer.
04:13 Donc, de ce que vous venez d'expliquer, vu que tout est centré à Abidjan, est-ce que ce n'est pas judicieux d'essayer de décentraliser, d'essayer d'aller vers les populations,
04:25 au lieu qu'elles pensent que venir à Abidjan est vraiment ce qu'il faut pour qu'elles aient une meilleure situation ?
04:31 Effectivement, parce que tout ce qui se passe a forcément un lien.
04:39 Mais si il y a la décentralisation, si on a des universités dans d'autres localités qu'Abidjan,
04:45 si on a des grandes écoles dans d'autres localités qu'Abidjan,
04:48 du coup, on résout le problème de l'exode rural qui est vraiment le point focal de cette œuvre.
04:53 On résout ce problème et on évite le déplacement de toutes ces populations à Abidjan qui pilulent.
05:00 Et en même temps, on résout aussi le problème de cette désillusion,
05:04 de se dire que quand on quitte la localité pour Abidjan, on y va pour réussir, pour gagner la vie facilement.
05:14 Et je pense que la décentralisation, effectivement, vient résoudre un gros problème qui est l'exode rural.
05:21 Quel conseil pouvez-vous donner à quelqu'un qui se jette dans cette perle sans savoir dans quoi il s'embarque réellement ?
05:27 Vous savez, une œuvre appartient à tout le monde et les lecteurs s'en font une idée,
05:34 tirent des leçons en fonction de leur propre histoire,
05:37 en fonction de l'attachement qu'ils ont avec quelques personnages et même l'œuvre entièrement.
05:42 Moi, je dirais à quelqu'un qui veut s'aventurer à Abidjan,
05:46 comme on le dit, l'apparence est beaucoup trompeuse.
05:50 L'apparence est trompeuse, il ne faut pas se limiter qu'à la simple vue.
05:53 Il faut toucher, il faut voir, il faut connaître avant vraiment de s'aventurer.
05:59 Et un second conseil, on ne peut partir de rien pour devenir quelqu'un.
06:06 On ne le dira jamais assez, mais c'est vrai, l'histoire du personnage principal en est un exemple palpable.
06:12 Et donc, il ne faut pas se décourager à la première chute,
06:17 parce que si le personnage principal ici se basait sur son comité d'accueil d'entrée,
06:26 il n'aurait pas atteint tout ce qu'il a organisé
06:30 et tout ce qu'il a pu atteindre à travers son histoire dans cette œuvre.
06:33 Donc, il ne faudrait pas, dès la première chute, abandonner.
06:37 Selon vous, comment nos gouvernants peuvent aider Abidjan à devenir une pelle des lagunes de Ré?
06:43 Abidjan est déjà une pelle des lagunes, mais vous faites bien d'ajouter une belle pelle des lagunes de Ré.
06:50 On peut le dire simplement, mais avec la volonté, ce qui nous paraît simple seulement aux yeux,
06:56 peut devenir simple dans l'action.
06:58 La jeunesse aujourd'hui ne demande qu'à être formée.
07:02 La jeunesse aujourd'hui ne demande qu'à recevoir la visite de toutes ces personnes
07:08 qui vont promettre beaucoup de choses pendant les moments électoraux.
07:14 La jeunesse ne demande qu'un retour positif de tout ce qu'il donne aux gouvernants.
07:21 Alors, les universités, c'est intéressant,
07:25 mais il serait vraiment intéressant de diversifier les portes à la sortie de nos formations.
07:33 Il ne faut pas tout concentrer ici à Abidjan.
07:36 Cela apporte beaucoup à la jeunesse aujourd'hui, qui est le centre de tout développement.
07:43 Et quand cela sera fait, on verra effectivement que Abidjan sera désengorgé
07:49 et les actions qui sont menées pour qu'Abidjan ressemble à cette grande ville,
07:55 Abidjan puisse vraiment refléter dans la forme et dans le fond ce dont on rêve réellement.
08:02 Après Abidjan, Père des désillusions, que nous réserve l'auteur Abou Bakayoukou ?
08:08 Abidjan, la Père des désillusions, c'est un roman.
08:11 Et là, je vous informe que j'ai déjà une oeuvre théâtrale sortie aux éditions Amatan.
08:18 Et comme vous l'avez dit, l'écriture, je vous dis que l'écriture,
08:22 c'est une fois qu'on a produit déjà une oeuvre, on n'a plus envie de s'arrêter.
08:27 Et même si pour le moment l'oeuvre n'est pas incroyable, baissez-le,
08:32 ça ne signifie pas que l'écrivain va s'arrêter à une seule oeuvre.
08:36 Et moi, je continue d'écrire puisque les critiques ne cessent de venir
08:41 et je continue d'écrire et me parfaire.
08:44 Et bientôt, je pense qu'il y a une oeuvre poétique qui verra le jour
08:49 parce que je me dis qu'un écrivain doit être capable de se diversifier
08:54 à travers les autres genres littéraires, même si on en aime peut-être une ou deux.
08:59 Mais la diversification est vraiment intéressante dans le milieu de l'écriture.
09:03 Merci beaucoup, M. Bakayoko.
09:06 À vous, Pavineau, à bientôt pour une nouvelle émission.
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