• il y a 8 mois
Xerfi Canal a reçu Mathilde Gollety, Présidente de la CEFDG et professeure agrégéé des universités à l’Université Paris Panthéon-Assas, pour parler des missions de l'évaluation des Business Schools par la CEFDG.
Une interview menée par Jean-Philippe Denis.

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Transcription
00:00 Bonjour Mathilde Goletti.
00:10 Bonjour Jean-Philippe Denis.
00:11 Mathilde Goletti, professeure agrégée des universités, vous êtes professeure à Paris
00:15 de Panthéon-Assas.
00:16 Vous êtes présidente de la CEFDG, la fameuse commission qui évalue les formations et diplômes
00:21 de gestion.
00:22 Mathilde Goletti, comment la CEFDG précisément évalue les formations et diplômes de gestion,
00:28 et moi j'ai envie de dire comment elle évalue les business school, parce que concrètement
00:31 ça concerne les business school.
00:33 Alors vous avez raison, d'abord quelques chiffres, la CEFDG évalue 63 écoles de management
00:39 pour 167 programmes visés gradés à la rentrée 2023.
00:44 Donc elle évalue pas tout à fait des business school, elle évalue des programmes de formation
00:49 puisqu'elle vise à conférer des labels de qualité, visa ou grade universitaire à
00:55 des programmes de formation.
00:56 En revanche là vous avez raison, c'est qu'on évalue jamais un programme hors sol,
01:00 on l'évalue en lien avec une stratégie globale d'établissement.
01:03 Et comment on s'y prend pour évaluer ? On a d'abord je dirais une agilité vraiment
01:09 qui nous est propre, c'est-à-dire que toutes les écoles de management peuvent proposer
01:15 à évaluation un programme en année N qui est évalué dans le courant de cette même
01:21 année par le biais en fait d'une campagne de lettres d'intention.
01:25 Ensuite nous, on réalise une visite d'école sur site qui n'est pas une visite d'audit
01:31 mais qui est une visite de découverte.
01:33 On va à la rencontre des femmes et des hommes qui font une école, qui incarnent un programme
01:39 de formation, on rencontre des étudiants, des enseignants-chercheurs, des administratifs.
01:42 On fait un rapport d'étonnement sur cette visite qui vient alimenter le dossier que
01:48 dépose l'école sur notre plateforme qui dépend du ministère de l'enseignement
01:53 supérieur et de la recherche.
01:55 Et là, le dossier est évalué par deux membres de la CEFDG, souvent avec des profils différents
02:03 parce que c'est ça qui fait aussi la richesse de la commission, c'est la diversité des
02:07 profils qui compose la commission.
02:09 L'école est écoutée en séance plénière pour nous présenter son programme et sa stratégie
02:16 globale d'établissement et là, à bâton rompu, les rapporteurs qui ont travaillé
02:24 sur le dossier et l'ensemble des membres de la commission posent des questions.
02:28 Une fois que la séance plénière est achevée, de manière encore une fois très agile, on
02:35 rédige des avis qui sont argumentés, point faible, point fort d'abord, point de vigilance
02:41 et recommandations et qui sont transmis aux écoles quasiment un mois après qu'elles
02:46 aient été auditées.
02:47 D'accord.
02:48 Avec trois issues possibles concrètement d'une telle campagne pour un établissement ?
02:52 Oui.
02:53 Alors, évidemment, j'ai oublié de vous parler d'une chose, c'est qu'on propose
02:58 l'octroi des visas et des grades assortis d'une durée.
03:02 La durée est un levier stratégique très important pour la CEFDG parce qu'il dit
03:07 quelque part la solidité de la qualité de la formation aussi.
03:10 Donc, nos avis…
03:14 Excusez-moi, je vous interromps, il y a quelques exemples qui ont défrayé la chronique sur
03:19 ces durées, y compris des plus grandes écoles qui pouvaient se voir réduire la durée de
03:23 délivrance du grade de master.
03:24 Bien sûr, parce qu'on a un référentiel, bien évidemment, qui est une liste de critères
03:30 basée sur un arrêté qui traite des grades universitaires et par souci d'équité aussi,
03:40 avec les établissements publics, c'est extrêmement important qu'on s'assure
03:44 du respect de l'ensemble de ces critères.
03:46 Donc, le plus haut, c'est visé par l'État, c'est ça ?
03:49 Oui.
03:50 Un diplôme visé par l'État ?
03:51 Un diplôme visé par l'État et quand il y a de l'adossement à la recherche,
03:56 on peut aussi bénéficier d'un diplôme conférant grade licence ou conférant grade
04:01 master également.
04:02 D'accord.
04:03 Et puis à l'autre bout du spectre, il n'y a rien ?
04:05 Il n'y a rien.
04:06 Il n'y a rien quand les écoles sont potentiellement inscrites au RNCP, qui est une reconnaissance
04:14 par le ministère du Travail, mais ça ne dit rien de la qualité académique de la
04:19 formation et c'est la qualité académique de la formation qui est évaluée par la CEFDG.
04:24 Parfois, ils ont des petits soucis, notamment quand ils veulent poursuivre après.
04:29 Ils pensaient qu'ils auraient grade licence et en fait non.
04:32 Ils ne l'ont pas.
04:33 Évidemment, un sujet en plein essor, aussi en raison du développement des bachelors
04:38 aujourd'hui, donc niveau licence, et les master pour les programmes de grandes écoles
04:42 notamment.
04:43 Tout à fait.
04:44 Merci Mathilde Goletti.
04:45 Merci à vous.
04:47 [Musique]
04:52 [SILENCE]

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