Après dix-huit saisons en équipe de France de handball, Allison Pineau s'apprête à prendre sa retraite sportive. Mais pas avant d'avoir tout donné aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Dans son autobiographie, elle évoque son parcours, ses succès, ses défaites et son engagement pour le sport féminin.
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00:00 Mon credo, c'est le sport féminin, c'est la place de la femme dans la société.
00:04 Je m'appelle Alison Pinault, j'ai 34 ans,
00:10 je suis joueuse de l'équipe de France de handball.
00:12 Ma passion pour le handball, elle a débuté vers 11-12 ans.
00:16 J'ai été poussée au handball par un coach qui m'a dit que j'avais des grandes mains
00:18 pour pouvoir pratiquer ce sport.
00:20 Et c'est comme ça que j'ai commencé.
00:21 Ce coach que j'ai rencontré, qui était un éducateur,
00:24 avec qui j'ai fait d'autres activités, j'ai pratiqué d'autres sports,
00:27 m'a dit "Viens t'essayer le handball avec nous".
00:29 C'est comme ça, tout doucement, je me suis essayée au handball.
00:32 Après, il y a eu l'équipe de France Jeune et puis l'équipe de France Senior.
00:35 Pour moi, l'état d'esprit du handball, c'est ce côté collectif,
00:41 cet aspect spectaculaire qu'on voit par les gestes techniques qui soulèvent les foules.
00:46 Je pense que ce qu'on doit savoir sur le handball,
00:48 c'est que c'est vraiment un sport de contact et ça peut faire mal.
00:50 Mais c'est un sport où on peut complètement s'épanouir et trouver sa voie.
00:55 Les Jeux de Paris, pour moi, c'est l'apothéose, la France mise en valeur aux yeux du monde.
01:03 Ça représente énormément de choses à la fois, l'universalité,
01:08 mais montrer aussi la France et ses territoires sous un autre angle.
01:11 C'est énormément de choses, ces Jeux de Paris,
01:14 c'est voir aussi tout cet héritage qu'on va potentiellement donner aux générations futures.
01:19 Et puis, c'est également de se dire qu'on va briller devant nos proches,
01:22 qu'on va évoluer devant notre nation qui va nous pousser,
01:26 nous supporter pour pouvoir décrocher toutes ces médailles et ces titres.
01:30 Ma préparation physique, c'est le quotidien, c'est le club pour moi, c'est la Ligue des champions.
01:35 Ma préparation a énormément évolué ces dernières années, encore plus sur cette saison,
01:39 parce que je n'ai pas le même âge qu'il y a trois ans.
01:41 J'ai eu des petits pépins en début de saison qui se sont réglés récemment.
01:46 Donc, c'est super de voir que je suis en bonne santé
01:49 et que je vais tout faire pour pouvoir le rester.
01:51 Puis sur le plan mental, j'ai une stratégie un petit peu différente par rapport à Tokyo.
01:56 Il y a des ajustements qui doivent se faire de mon côté et c'est comme ça que je me prépare.
02:01 Mon projet d'autobiographie, Ali, Histoire d'une championne,
02:04 c'est un projet qui m'a été proposé il y a deux ans par Aurélie Bresson,
02:09 qui est la créatrice du magazine Les Sportives.
02:12 Ça a tout de suite matché parce que je suis vraiment attachée au fait
02:16 que ce soit une femme qui porte ce projet-là, elle lance sa maison d'édition.
02:20 Et pour moi, c'était vraiment le bon moment, le bon timing pour pouvoir le faire,
02:26 pour faire cette mise au point.
02:28 Et c'est ce dont je parle dans mon autobiographie.
02:30 J'ai décidé de mettre fin à ma carrière à la fin de cette saison.
02:34 Ça a été une décision assez simple à prendre.
02:37 J'en avais déjà parlé après les Jeux de Tokyo,
02:40 que mon dernier challenge, ce serait les Jeux de Paris
02:43 et que j'arrêterai sans doute derrière parce que là, je vais avoir 35 ans
02:46 et je sens que j'aspire à une autre vie, à autre chose.
02:49 Et puis, c'est le bon moment pour moi.
02:51 Ça a été une décision mûrement réfléchie et facile à prendre.
02:54 J'y arrive facilement à me projeter dans ma vie d'après,
02:57 ce que je pourrais potentiellement faire.
02:58 Je pense que c'est plus simple quand on sait à quoi on inspire derrière.
03:02 Le regard que je porte sur le développement du sport féminin,
03:05 il a énormément évolué.
03:07 Bien sûr, il y a eu énormément d'évolutions.
03:09 La Ligue a fêté ses 10 dernières années.
03:11 Malgré tout, le sport féminin avance.
03:13 On aimerait que ça avance plus rapidement.
03:16 On aimerait une meilleure exposition dans les médias.
03:18 On aimerait plus d'investissements.
03:20 On sent que c'est un équilibre qui est toujours très fragile.
03:23 Il y a énormément de choses à faire pour justement changer un peu ces mentalités
03:27 et le regard que les gens portent sur le sport féminin en général.
03:30 On sait qu'en France, on est un peu pionnier sur la parité,
03:36 tout ce genre de choses.
03:37 On est le premier sport qui a eu un aiming.
03:40 Donc oui, on est pionnier sur pas mal de sujets,
03:43 mais malgré tout, la place qu'on occupe, malgré tous ces résultats,
03:46 ces titres de championne du monde, d'Europe et Olympique,
03:48 on reste toujours en décadence.
03:50 Une évolution positive qui reste fragile.
03:53 On sent qu'il y a un petit atonement depuis quelques années.
03:56 J'espère qu'après, les Jeux vont redonner un certain élan
03:59 pour passer à un nouveau cap.
04:01 Les inégalités, on peut les mesurer au niveau du salaire,
04:05 mais aussi au niveau des traitements.
04:07 Il y a eu un exemple pendant le Covid, avec la Ligue des champions,
04:10 des garçons a été maintenu.
04:12 Elle a été décalée au niveau du calendrier au mois de décembre pour les garçons
04:16 et pour les filles, nous, ils l'ont annulée.
04:18 C'est dommage, mais il y a toujours des disparités,
04:21 bien sûr, entre les hommes et les femmes, même dans le handball.
04:23 Alors, pour faire parler du sport féminin,
04:25 j'ai ce côté engagé.
04:27 J'ai une présence dans les médias.
04:29 Je me fais aussi accompagner.
04:31 J'ai cette équipe autour de moi qui me permet justement de me faire connaître.
04:35 Déjà, dans un premier temps, de dire que je suis une athlète,
04:38 mais pas que, que je suis engagée dans des projets.
04:41 Et justement, mon credo, c'est le sport féminin.
04:44 C'est la place de la femme dans la société.
04:46 Et c'est grâce à ça que je parle de ça.
04:48 [Musique]