L'invitée du jour - Andréa Ferréol

  • il y a 5 mois
L’équipe de Télématin reçoit André Ferréol. La comédienne vient présenter « La priapée des écrevisses », la pièce dans laquelle elle joue actuellement au théâtre Les enfants du paradis (Paris 9e), basée sur l’histoire vraie de Marguerite Steinheil.

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Transcript
00:00 "Bouffe et Crimes non élucidés".
00:03 Voici le programme qui vous attend dans Télé Matins,
00:05 puisque nous recevons la comédienne Andrea Ferriol.
00:07 Bonjour.
00:08 Bonjour.
00:09 Bienvenue.
00:09 Est-ce que ça vous plaît comme présentation ?
00:11 Oui, je trouve ça très drôle.
00:12 Oui, ben voilà.
00:13 Ça m'amuse.
00:14 Vous êtes en ce moment au théâtre "Les enfants du paradis"
00:16 jusqu'au 25 mai,
00:17 dans "La priapée des écrevisses".
00:20 Alors, ce titre paraît compliqué.
00:22 Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que c'est ?
00:24 Ah ben d'abord, c'est des écrevisses
00:25 que je cuisine pendant tout le spectacle.
00:27 J'adore ça.
00:27 Je vous conseille pas de les manger, mais enfin bon.
00:29 Et "priap"
00:31 être atteint de priapisme,
00:32 donc les écrevisses
00:34 sont atteints de priapisme.
00:36 Alors, qu'est-ce que c'est le priapisme ?
00:37 Ah, c'est une érection qui dure longtemps.
00:39 Voilà.
00:40 Ah, c'est ça ?
00:40 C'est ça, ouais.
00:41 Exactement.
00:42 Demandez-moi, demandez-moi.
00:44 C'est surtout pour les hommes, moins pour les femmes.
00:46 Voilà.
00:47 Bravo, Andrea Ferriol.
00:48 On a vu cette pièce, c'est très drôle.
00:50 En plus, ce qui est intéressant,
00:51 c'est que c'est presque un épisode de "Faites entrer l'accusé".
00:54 C'est l'histoire de Marguerite Stenel,
00:56 qui a vraiment existé.
00:58 On va découvrir pourquoi on la surnommait "la mangeuse d'hommes".
01:01 Mais auprès de là, voici quelques extraits de la pièce.
01:03 On va dans la cuisine de Marguerite Stenel.
01:05 Regardez.
01:06 Ah, c'est drôle.
01:09 Ça me rappelle mon premier mari.
01:11 Adolphe.
01:13 J'étais Marguerite Stenel.
01:15 La belle Marguerite Stenel.
01:18 J'ai tué !
01:20 Et maintenant,
01:22 je ne fais plus que cuisiner.
01:24 L'âge s'accape.
01:29 À l'époque, il y avait de la couille à l'Élysée.
01:33 Et pas que.
01:36 C'est donc l'histoire vraie de Marguerite Stenel.
01:39 C'est une femme au caractère bien trempée.
01:40 C'est un peu comme vous, Andrea Ferrioli.
01:42 Oui, enfin, je n'ai pas eu tous les hommes qu'elle a eus, célèbres.
01:45 Et puis, vous ne les avez pas tués, j'espère.
01:46 Je n'ai pas tué.
01:48 Je n'ai tué personne.
01:49 Oui, c'est une femme...
01:50 Écoutez, c'est une femme qui avait du caractère.
01:52 C'est une femme qui a eu de l'imagination.
01:54 Et il fallait bien vivre.
01:57 Son mari n'étant pas un bon peintre
01:59 et ne vendant aucun de ses tableaux,
02:01 Adolphe Stenel,
02:03 elle a décidé, bien elle, de rapporter de l'argent à la maison.
02:06 Et qu'est-ce qu'elle avait à sa disposition ?
02:08 Son corps.
02:09 Donc, c'était une demi-mondaine.
02:11 Un tableau de chasse impressionnant.
02:13 Impressionnant !
02:14 Et tout le monde la connaît,
02:16 quand on va expliquer que c'est dans les bras de cette femme
02:19 que le président Félix Faure est mort en plein nez bas,
02:21 sexuel, à l'Élysée.
02:23 On l'a surnommé, ironiquement, la pompe funèbre, à l'époque.
02:26 Voilà.
02:27 Non mais c'est vrai !
02:28 C'est ça !
02:29 Je suis désolé, c'était le mot qui circulait.
02:31 Voilà.
02:32 Et après la mort de Félix,
02:34 son mari et sa mère ont été assassinés.
02:37 Appelez Félix, vous, tranquille.
02:38 Après la mort de Félix.
02:40 Je vis avec lui depuis pas mal de temps.
02:42 Parce que votre personnage l'appelle Félix dans la pièce.
02:44 Je l'appelle Félix tout le temps.
02:46 Et donc, elle va être accusée de les avoir assassinés,
02:50 puis libérée.
02:53 Elle a fait de la prison.
02:54 Il y a eu le procès.
02:55 Elle a eu la une des journaux pendant des mois.
02:58 Et surtout, on a écrit des chansons sur elle.
03:01 Et il y a Aurélie Frère qui joue avec moi
03:04 et qui chante des chansons de l'époque
03:06 qui ont été écrites sur Marguerite Stenel.
03:08 C'est extraordinaire.
03:09 C'est un personnage incroyable.
03:10 Ah oui ?
03:11 Pardon, excusez-moi.
03:12 Et l'État français a payé deux fois pour elle,
03:16 après la mort de Félix.
03:17 Une fois pour qu'elle se taise,
03:19 parce qu'elle, elle savait qui a tué.
03:21 Et une autre fois, vers la fin de sa vie,
03:23 elle a organisé un faux enlèvement au Maroc
03:26 avec sa fille, Marthe.
03:27 Et c'est l'État français qui a payé pour la récupérer.
03:29 C'est extraordinaire.
03:30 Vous êtes rentrée dans ce cabinet-là ?
03:32 Vous avez eu l'occasion ?
03:34 Je suis allée à l'Élysée visiter le salon d'argent.
03:37 Oui, c'est un tout petit salon absolument magnifique.
03:40 Tout est argenté.
03:41 Il n'y a plus les ors de la République.
03:43 Là, c'est l'argent.
03:44 Quand qu'on prête, dit Andrea Ferrol,
03:45 vous dites, elle n'a pas voulu dire qui a tué.
03:48 Donc, on est d'accord que Félix Ford, lui, il est mort.
03:50 D'abord, c'est le Viagra de l'époque.
03:52 Absolument.
03:53 Mais quand elle dit qui a tué,
03:55 c'est parce que sa propre mère et son propre mari
03:58 ont été assassinés dans la maison de l'impasse Ronsain à Paris.
04:02 Et donc, elle a été jugée, elle a été acquittée,
04:05 mais elle a été soupçonnée un temps de l'avoir tuée.
04:07 Elle a fait de la prison et tout.
04:09 Vous pensez qu'elle l'a fait ?
04:10 Non, je pense qu'elle ne l'a pas tuée.
04:12 J'ai eu la sensation, ou on m'a dit comme ça,
04:16 que Félix Ford, le président Félix Ford,
04:19 lui aurait donné des papiers importants qu'elle avait
04:23 et que peut-être quelqu'un est venu les récupérer.
04:25 C'était pour ça la raison ?
04:27 Peut-être que c'est ça aussi le crime.
04:30 Donc, elle n'a rien dit.
04:32 Elle n'a rien dit.
04:34 Donc, dans la pièce, il y a une supposition que ce soir…
04:37 Oui, qu'on ne dira pas, qu'on découvre au cours des dix dernières minutes.
04:40 En tout cas, c'est très jubilatoire à regarder.
04:42 C'est tragique, évidemment, sur scène, mais il y a beaucoup d'humour.
04:44 Il y a beaucoup de ponts, on va dire, de clin d'œil
04:47 entre la cuisine et la sexualité et le métier de cette femme.
04:51 Absolument, absolument.
04:53 C'est tout le piquant de la pièce, la cuisine et la sexualité.
04:57 Généralement, c'est assez lié, la cuisine et la sexualité.
05:00 Oui, c'est vrai. Vous avez raison.
05:02 Quand on mange, on n'a plus envie et quand on ne mange pas, on n'a plus envie.
05:05 Déjà, avoir un plat, rien que de le voir, ça donne envie.
05:08 Puis après, le déguster, les saveurs font que tout d'un coup,
05:12 il se passe des choses et on a envie d'aller plus loin.
05:15 Je suis un peu habituée à ça. J'ai fait un film célèbre.
05:18 La grande série ! On en parlera avec Charlotte dans quelques minutes.
05:22 Ce qu'on constate, Andréa Fériol, c'est que vous n'arrêtez pas.
05:27 Vous avez une belle énergie débordante.
05:29 Ça n'a pas échappé à votre nièce Mathilde Brunel.
05:32 Elle a un petit message pour vous, chère Andréa.
05:35 "Tantata, j'espère que tu vas bien.
05:37 Je sais que tu as plein de cordes à ton arc.
05:40 Le cinéma, le théâtre, les flâneries à Aix-en-Provence, la cuisine.
05:44 Ça, peut-être pas.
05:46 Et quelque chose que les gens ne savent peut-être pas,
05:48 c'est que chaque année, tu lis la dictée du Rotary.
05:51 Tu m'as fait le plaisir de venir la lire chez moi à Valence.
05:54 J'espère compter sur toi l'année prochaine.
05:57 Une petite question.
05:58 Est-ce que tu te souviens du mot difficile de cette année ?
06:01 Moucharabier ? Je te laisse les plaies. Je t'embrasse. À très bientôt."
06:05 - Andréa, comment on écrit Moucharabier ? - Je ne m'en rends pas compte.
06:09 - C'est une surprise. - Je l'ai parlé hier soir.
06:11 - Moucharabier, on vous écoute.
06:13 - Moucharabier. Mouch, M-O-U-C-H-A-R-A-Moucharabier.
06:20 B-I-E-H. - Bravo !
06:23 - Bravo ! Moucharabier, exact.
06:26 - Bonne réponse, Andréa Ferréol.
06:28 Vous avez le droit de revenir après la pub.
06:30 - Merci. - À tout de suite, Mouchachoua.