• l’année dernière
Il a été pris pour cible pendant la crise agricole, accusé de mettre à genoux les petits producteurs. Michel-Édouard Leclerc est-il toujours le patron préféré des Français? Comment le roi des prix bas a-t-il fait de son groupe le numéro un de la grande distribution? Pourquoi ses méthodes, héritées de son père, sont-elles parfois décriées? Enquête sur celui qui veut être le moins cher, à tout prix. "Michel-Édouard Leclerc, à tout prix", un reportage de Caroline Mier, Etienne Grelet, Benoit Chevalier et Stéphanie Cambus

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Transcription
00:00 Cette posture de Robin des bois des consommateurs,
00:03 Michel-Edouard Leclerc la cultive depuis ses débuts dans le groupe familial.
00:07 Il y a 40 ans, dans ses premières interviews,
00:12 il s'élevait déjà contre l'inflation, comme il le fait encore aujourd'hui.
00:16 - C'est une question de volonté politique, c'est pour nous un combat politique.
00:19 La lutte contre l'inflation, ça ne se partage pas,
00:21 et puis les corporations n'ont pas à faire la loi.
00:23 - Est-ce qu'il vous reste une petite marge, quand même, bénéficiaire ?
00:26 - Oui, oui, ça va. - Vous vous rendez ?
00:27 - Ça va, on se porte pas trop mal.
00:28 - C'est vrai ? - Bénéficiaire. - Oui, oui.
00:30 Sa 1re victoire, il l'obtient à l'orager d'une vingtaine d'années
00:36 sur un produit que des millions de Français sont alors contraints
00:40 d'acheter de plus en plus cher, l'essence.
00:42 - On était dans les années 70, après le 1er choc pétrolier,
00:46 en volée du prix des carburants, et donc il a pris ce dossier en main.
00:50 Il importe du pétrole massivement de l'étranger,
00:54 mais il veut pouvoir le vendre moins cher,
00:57 ce qu'il n'a pas le droit de faire à l'époque.
00:59 - Le prix de l'essence est réglementé par l'Etat,
01:02 c'est-à-dire qu'il est fixé par l'Etat,
01:04 et donc c'est pour libéraliser le secteur des carburants qu'il va se battre.
01:09 Pendant près de 6 ans, en toute illégalité,
01:12 il va multiplier les opérations à prix cassé,
01:15 se mettant à dos l'Etat et les grands pétroliers.
01:19 - C'est la guerre des rabais.
01:21 Ici, à 4,84 francs.
01:25 Et ici, à 4,57 francs.
01:28 Presque 30 centimes de différence à 200 mètres de distance.
01:32 - Quand je suis devenu président de la Tchéquitaine,
01:35 la bataille, c'est son plat. Là, on en prend plein la tête.
01:38 - 467 procès sont intentés à l'encontre du distributeur,
01:44 qui va finalement obtenir les faveurs du gouvernement.
01:49 - C'est la guerre des prix, et c'est Péré Gauvoie qui met des finances,
01:53 et qui arbitre, et qui dit non, non, c'est bien eux qui ont raison.
01:58 Bon, alors, à ce moment-là, on rengaine,
02:00 et on sait qu'on va diminuer le nombre d'assassins au service.
02:05 - En 40 ans, leur nombre s'est vu divisé par 4,
02:10 et ça change profondément le visage des campagnes françaises.
02:14 - Vous les voyez, à chaque fois, il y en a une qui disparaît.
02:18 Et c'est Leclerc qui prend.
02:20 - Il est buté, et il sait bien ce qu'il veut.
02:23 La tête dure comme les Bretons, c'est clair.
02:26 - Michel-Edouard Leclerc comprend alors qu'il peut faire plier les politiques.
02:31 Et il va en faire sa marque de fabrique.
02:35 Mais elle, comme on le surnomme, va s'attaquer à d'autres secteurs réglementés.
02:41 - Il a fait la même chose pour la parapharmacie,
02:44 c'est-à-dire tous les produits pharmaceutiques qui étaient fondus en pharmacie,
02:48 comme les poncements, les tests de grossesse, la vitamine C, etc.
02:51 Les grandes surfaces n'avaient pas le droit d'en vendre.
02:54 - L'or et les bijoux sont aussi au rang de ces combats-là,
03:02 puisqu'aujourd'hui, il y a une enseigne qui s'appelle le manège à bijoux,
03:05 qui est dans les magasins Leclerc.
03:07 C'est clairement Leclerc qui vende de l'or.
03:09 *Bruit de pas*

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