interview labrette ménager

  • il y a 5 mois

Category

🗞
News
Transcript
00:00 C'est le 6/9, France Bleu Mail.
00:03 Il est 8h moins le quart, Yann Lastenet, nous sommes en pleine semaine spéciale consacrée
00:07 aux logements sur France Bleu.
00:09 Et ce matin avec notre invitée, nous nous penchons sur les logements sociaux.
00:13 Bonjour Fabienne Labrette, ménager.
00:14 Bonjour Yann.
00:15 Vous êtes maire de Fréné-sur-Sarthe mais aussi président de Sarthe Habitat, premier
00:19 bailleur social du département qu'on se rende compte.
00:22 Combien de logements gère la structure ?
00:25 Alors Sarthe Habitat, c'est une structure qui gère 16 000 logements.
00:28 On a environ 30 000 locataires.
00:30 On est une entreprise publique qui est présente sur 190 communes de la Sarthe et on a environ
00:37 200 salariés.
00:38 A qui s'adressent ces logements ?
00:39 Tout le monde.
00:40 Environ 60% de la population sartoise peut intégrer un logement Sarthe Habitat.
00:45 Donc c'est vrai que ça s'adresse à tout le monde, aux plus jeunes qui commencent à
00:49 travailler comme aux plus anciens qui souhaitent continuer leur vie dans un logement aidé.
00:55 Est-ce qu'il y a assez de logements pour répondre à la demande ?
00:57 Alors si aucun logement n'était vacant sur l'ensemble du territoire, je dirais qu'il
01:04 n'y a pas forcément besoin de nouveaux logements.
01:06 Mais ce n'est pas le cas.
01:07 Et aujourd'hui, il y a besoin de logements qui sont peu énergivores.
01:10 C'est ça la question aujourd'hui.
01:11 Parce que des logements, on peut en trouver.
01:12 Mais des logements peu énergivores, adaptés par exemple au grand âge, c'est ça qui manque
01:16 aujourd'hui.
01:17 On va parler des programmes de construction et de réhabilitation des logements.
01:20 Mais je vous pose la question parce qu'avec la crise de l'immobilier, on le voit en France,
01:24 on a des 2,6 millions de ménages qui sont en attente d'un logement, un logement social
01:29 notamment.
01:30 Ce n'est pas le cas en Sarthe ?
01:31 Alors aujourd'hui en Sarthe, les commissions d'attribution, on en a toutes les semaines.
01:36 Donc ça va assez vite.
01:38 Sauf que là où on attendait deux, trois mois, aujourd'hui on attend un petit peu plus parce
01:42 qu'il y a beaucoup moins de turnover.
01:43 On a beaucoup moins de départs.
01:45 Les gens restent plus longtemps parce qu'ils n'ont pas forcément le choix de pouvoir
01:49 quitter.
01:50 Et puis les gens aujourd'hui recherchent un logement qui est très peu énergivore.
01:53 Donc c'est ça la grosse difficulté aujourd'hui, c'est qu'on n'en a pas énormément.
01:57 Vous parliez du vieillissement de la population, ça aussi ce n'est pas un fait nouveau mais
02:01 elle s'accentue et c'est tant mieux.
02:03 Il y a aussi le nombre de personnes par ménage qui baisse, des jeunes qui restent un peu
02:09 plus longtemps seuls.
02:10 Tout ça fait qu'il y a besoin aussi encore un peu plus de logements adaptés ?
02:13 Oui et puis la composition de la famille qui change.
02:17 Les familles recomposées qui ont besoin de logements plus grands à des moments bien
02:20 précis, par exemple des week-ends.
02:22 On n'a pas forcément de très grands logements.
02:24 Et puis des personnes seules aujourd'hui qui veulent rester dans leur logement parce
02:27 qu'ils ont habité toute leur vie, parce qu'ils ont vécu là et qui finalement pourraient
02:32 avoir un logement plus petit.
02:33 Donc voilà, on est en train d'essayer de faire aussi des chaises musicales pour pouvoir
02:37 contenter un maximum de personnes.
02:39 Il est 7h48, c'est la présidente de Sartabita que nous recevons sur France Blumen et France
02:43 3P de la Loire, en l'occurrence Fabienne Labrette-Ménager.
02:45 Vous parliez des coûts de l'énergie, il y a des programmes de réhabilitation des logements
02:48 qui sont en cours, ça coûte cher.
02:50 C'est un gros chantier ?
02:52 Aujourd'hui on a par exemple Georges Gauthier sur Le Mans, c'est un chantier énorme, plus
02:56 de 20 millions d'euros d'investissement et c'est environ 100 000 euros au logement de
03:00 rénovation.
03:01 Mais en règle générale c'est à peu près 50 000 euros si on veut faire une rénovation
03:06 plus que correcte.
03:07 50 000 euros par logement ?
03:09 Par logement, pour faire une rénovation plus que correcte, pour arriver en D si vous voulez.
03:14 Et donc ça coûte cher, vous avez le budget pour ?
03:16 Alors on emprunte.
03:18 Aujourd'hui on emprunte, on a une dette d'environ 20 millions, donc on est obligé d'emprunter.
03:27 Aujourd'hui la difficulté c'est que l'emprunt coûte très cher.
03:29 Avec des taux d'intérêt qui augmentent ?
03:31 Les taux d'intérêt coûtent très cher.
03:32 Nous on est obligé d'emprunter à la Caisse des dépôts et consignations, c'est-à-dire
03:35 que c'est sur du taux variable.
03:36 Donc quand on a emprunté à 0,5 c'était intéressant, aujourd'hui c'est à 4,5.
03:41 Donc ça veut dire que la charge de la dette elle a doublé en un an.
03:44 Et ça veut dire que le coût pour certes habitats augmente aussi, comment vous faites ? Vous
03:47 augmentez les loyers du coup ?
03:48 Alors on ne peut pas.
03:49 Donc on augmente un tout petit peu les loyers, on a un indice en fin d'année, donc on le
03:54 fait.
03:55 Par contre quand je suis arrivé à Sartabita il y a 20 ans, on empruntait sur 20 ans, 25
03:59 ans.
04:00 Aujourd'hui on emprunte sur 40.
04:01 Ça ne devient plus raisonnable.
04:02 Au-delà de 40 ans, il faut tout changer en 40 ans.
04:08 C'est un modèle économique aujourd'hui qui doit être vu.
04:11 Il y a encore beaucoup de logements qui doivent être réhabilités dans le parc que vous gérez.
04:15 Alors chez nous, 2600 sur les 16000.
04:17 Donc si on fait 2600 x 50 000, ça fait 130 millions.
04:20 Ça va prendre du temps.
04:21 Ah ben ça va prendre du temps, sauf si l'État nous rend l'argent qu'ils nous volent tous
04:25 les ans.
04:26 C'est-à-dire ?
04:27 C'est-à-dire qu'il nous prend ce qu'on appelle la RLS, la Réduction de Loyer de Solidarité.
04:30 Quand l'État a décidé à un moment donné de baisser les APL, quand on baisse les APL
04:34 ça veut dire qu'on baisse le loyer, donc mécaniquement.
04:36 Donc on a dû baisser le loyer, donc on leur rend tous les ans 4 millions d'euros.
04:40 Moi je préférerais réinvestir ces 4 millions-là et pouvoir rénover les logements des Sartois,
04:46 plutôt que de les donner à l'État.
04:47 Il y a la rénovation, est-ce qu'il y a des programmes de construction aussi ?
04:51 Oui, alors on en a moins qu'avant, mais oui, on fait une centaine de constructions par
04:56 an, mais c'est un petit peu moins.
04:58 C'est difficile à dire parce que quand on décide de faire une programmation, une programmation
05:01 neuve, ça prend 2-3 ans, voilà, ça prend un peu de temps.
05:04 Et pourquoi il y en a moins qu'avant ?
05:05 Alors il y en a moins parce que le coût de la construction il est passé de 1600 euros
05:09 à 2400 euros du mètre carré.
05:10 Voilà, donc c'est beaucoup plus cher.
05:12 Et puis aujourd'hui on a ce qu'on appelle la ZAN, zéro artificialisation nette, qui
05:16 fait qu'on ne peut plus forcément construire là où on aimerait qu'il coûterait moins
05:20 cher.
05:21 Donc on est obligé de construire dans ce qu'on appelle les dents creuses, les petits
05:24 morceaux dans les centres-villes, mais aujourd'hui ça double finalement le prix, le coût de
05:29 la construction parce que c'est très cher de le faire.
05:31 Merci beaucoup Fabienne Labrette, ménager présidente de Sarta Habita.
05:35 Sarta Habita qui aura un nouveau siège, ce sera à l'horizon 2025 ?
05:39 Oui, juin 2025 on espère.
05:41 Ce sera à l'angle du boulevard de Morieux, rue des Sables d'Or près de la gare et déménagement
05:47 a priori en juin 2025.