Le journaliste Jean-Sébastien Ferjou réagit à l’expertise glaçante de Dahbia B., principale suspecte dans l’affaire du meurtre de Lola. Pour lui, «un trouble de la personnalité n’est pas une excuse psychiatrique».
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Oui, mais le mal existe. Malheureusement, il fait partie de la nature humaine.
00:06 On ne s'en rend compte que quand on l'a en face de nous.
00:09 L'histoire humaine, je pense que c'est assez longue pour que nous en ayons déjà la conviction,
00:13 même si certaines visions idéologiques ou politiques tendraient à considérer que ce n'est pas le cas
00:19 et que le mal serait uniquement imputable à des structures sociales et pas propre à la nature humaine.
00:24 Pour ma part, je pense qu'il est propre à la nature humaine et dans des intensités comparables
00:30 chez l'ensemble des individus, évidemment.
00:33 Mais oui, mais en tout cas...
00:34 Mais inconsciemment, on a tout de suite, et d'ailleurs dans ce cas-là, dans tout ce genre de crimes odieux,
00:39 on a tendance à tout de suite vouloir psychiatriser l'auteur pour justement prendre une distance entre eux et nous,
00:45 d'une certaine manière.
00:47 Et cette expertise nous renvoie au fait que Béda Biabel est comme vous et moi, d'une certaine manière.
00:52 Je pense probablement.
00:53 Évidemment, avec les nuances qu'on peut tout faire.
00:55 Parce que la victime est une enfant et qu'il s'agit d'une femme et que dans la représentation collective,
01:00 on a l'impression que les femmes seraient moins violentes, ce qu'elles ne sont pas nécessairement.
01:05 Elles peuvent l'être moins physiquement, pas nécessairement moins violentes dans l'absolu.
01:10 Et là encore, l'histoire a pu nous le prouver à différentes reprises.
01:14 Mais oui, on ne peut qu'être perturbé par des gens qui se livrent gratuitement à des actes de barbarie
01:21 de cette nature-là.
01:23 Mais ça fait partie.
01:24 Un trouble de la personnalité, ça n'est pas effectivement une excuse psychiatrique.
01:29 [Musique]
01:33 [SILENCE]