L'Allemagne vient de légaliser le cannabis ce 1er avril et devient le troisième pays de l'Union européenne a franchir le pas. La France quant à elle garde la réglementation la plus répressive d'Europe.
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00:00 Mathieu Croissando, le cannabis.
00:01 On en parlait hier matin et désormais à légaliser en Allemagne.
00:05 Donc bientôt la France.
00:06 Ah bah non, en tout cas ça n'en prend pas le chemin.
00:09 Et pourtant on a un Premier ministre qui n'y était pas opposé par principe,
00:12 il était même plutôt favorable à un débat, c'était en 2020.
00:15 Il était alors secrétaire d'État à la Jeunesse, regardez.
00:18 Je suis favorable par définition, par principe à ce débat-là.
00:21 Ce que je ne veux pas c'est prendre une position sur la légalisation
00:24 sans poser à côté ce que sont les enjeux de prévention.
00:27 Est-ce que vous êtes content qu'on ouvre le débat autour de la légalisation ?
00:30 Oui, je pense que c'est un débat qu'il faut mener.
00:31 Le débat n'a pas eu lieu Mathieu.
00:33 Non, alors même si Gabriel Attal n'a pas forcément changé d'avis,
00:36 si on en croit son entourage, le débat n'est pas d'actualité aujourd'hui.
00:39 Alors pour être tout à fait exact, il y a déjà eu des débats,
00:40 il y en a notamment eu un à l'Assemblée nationale,
00:43 on était en 2021, une mission d'information menée
00:46 par une députée de la majorité présidentielle.
00:48 Elle avait conclu à la nécessité de légaliser,
00:51 avec un argument qui est implacable,
00:52 ça fait des années que la France a le dispositif le plus répressif d'Europe,
00:56 et puis ça fait des années que les résultats sont calamiteux.
00:58 5 millions de consommateurs sont dans l'observatoire français des drogues,
01:02 47,3% des Français adultes qui disent avoir déjà consommé,
01:05 c'est un record dans toute l'Union européenne.
01:07 J'ajoute que de nombreux acteurs de terrain,
01:09 des élus, des travailleurs sociaux, et même parfois des policiers,
01:12 plaident aussi pour une approche pragmatique de légalisation.
01:15 Mais pourtant ça ne bouge pas.
01:16 Non, ça ne bouge pas parce qu'en fait en politique,
01:17 c'est un marqueur au fer rouge.
01:19 Engager le débat sur la légalisation du cannabis,
01:21 ou même sur sa version soft, la dépénalisation,
01:23 ça vous classe illico dans le camp des dangereux,
01:26 laxistes, irresponsables, voire complices des trafiquants.
01:29 Emmanuel Macron l'avait résumé dans un entretien au Figaro en avril 2021,
01:32 "on se roule un joint dans son salon,
01:34 et à la fin, on alimente, la plus importante des sources d'insécurité".
01:38 Et puis dans la même interview, le président de la République
01:39 annonçait même la tenue d'un grand débat national
01:41 sur la consommation de drogue et ses effets délétères.
01:43 Ce débat-là non plus n'a pas eu lieu.
01:45 Il a évolué sur la question d'ailleurs le précédent.
01:47 Oui, dans sa première campagne présidentielle,
01:48 en tout cas au tout début, en 2016,
01:50 Emmanuel Macron avait commencé par reconnaître
01:51 que la légalisation du cannabis avait des intérêts
01:54 et présentait une forme d'efficacité en termes de lutte
01:56 contre le financement des réseaux occultes.
01:58 Puis il avait fait machine arrière,
01:59 il s'était prononcé pour un système de contravention.
02:01 Ce système de contravention, il a été mis en place,
02:03 vous le souvenez, on verbalise désormais les consommateurs
02:06 avec des résultats mitigés, puisqu'en gros,
02:08 un tiers seulement des amendes sont recouvrées,
02:10 c'est-à-dire sont payées.
02:11 Aujourd'hui, l'heure est plutôt à la place nette,
02:14 on l'a vu, mais le problème, lui, reste en pied.
02:16 Bon, et les Alsaciens vont aller fumer en Allemagne tranquille ?
02:18 C'est bien possible en tout cas.
02:19 Amérique Strasbourg demande une expérimentation.
02:21 Comment il disait, Eric Dupond-Moretti,
02:23 le petit joint qui a le goût du sang séché sur le trottoir ?