Chaque matin, l'équipe répond à une question existentielle avec un expert.
Retrouvez Bruno sur Fun Radio avec Bruno Guillon, Christina, Pino, Karina, et Maurine sur funradio.fr et sur l'application Fun Radio.
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00:00 On veut savoir !
00:02 On veut savoir !
00:04 Est-ce que les deuxièmes et troisièmes prénoms que nous ont donnés nos parents ont une vraie utilité ?
00:11 Et pourquoi on les donne en fait ?
00:13 Pour répondre à cette question, puisque c'est le "à quoi" ...
00:15 C'est le "on veut savoir du jour"
00:17 À quoi ça sert ? On a Medhistorien
00:19 qui est en direct avec nous, il est prof d'histoire géographique en collège
00:22 dans d'autres lieux également depuis quasiment 10 ans
00:25 Il vulgarise le contenu historique et géographique sur Instagram et TikTok
00:28 Il a un super TikTok qui s'appelle "Medhistorien"
00:31 et il vient répondre à notre question ce matin. Salut Médhi !
00:34 Salut Bruno, salut l'équipe, comment ça va ?
00:37 Bonjour Médhi !
00:38 Ça va et toi mon pote ?
00:39 Ouais, ça va
00:40 C'est quoi ton deuxième prénom Médhi ?
00:42 Ben moi j'ai de la chance, j'en ai pas eu
00:44 [Rires]
00:46 Mais je vous donnerai une anecdote par rapport à mes frères
00:48 parce que moi je suis issu d'un métissage en Ontario et Marocco, d'une année française
00:50 Ouais
00:51 Et vous allez voir c'est assez marrant les prénoms qu'ont mes frères
00:53 Ah d'accord, alors tu te retrouves genre avec un ralais de Maurice ?
00:55 Il y a des "Gilali Louis" par exemple
00:57 [Rires]
00:59 Mais Médhi je suis pas d'accord avec toi quand tu dis "c'est une chance"
01:01 parce que moi pour le coup même à mes enfants j'ai donné un deuxième et un troisième prénom
01:05 et honnêtement je trouve que c'est justement une sorte d'hommage
01:07 moi j'aime bien ce côté là
01:09 Alors je suis d'accord avec toi mais quand on grandit et on prend de la maturité
01:12 on se rend compte de la chance que c'est
01:14 mais quand on est collégien c'est pas toujours facile
01:16 Ouais, ouais, ouais, j'avoue moi je les ai gâtés en fait
01:18 Nazim Jean-Louis tu vois tu...
01:20 [Rires]
01:21 Bon et dis-moi alors Médhi, à quoi ça sert en vrai ?
01:23 Il y a une utilité ou pas ?
01:25 Alors en fait sur le plan purement historique
01:27 on a retrouvé les plus anciens attestations de prénoms composés
01:31 en fait c'est dans l'aristocratie carolingienne ou néeravagienne
01:34 je sais pas si vous vous situez mais c'est assez ancien
01:36 Ouais, ouais, Charlemagne quoi
01:37 Ouais même un petit peu avant et le but c'était vraiment de...
01:39 Vous savez c'est comme dans Game of Thrones
01:41 c'est d'attester qu'on est bien le descendant de tel ou tel prince ou reine ou roi
01:46 On a un Charles par exemple qui s'appelle Charles Constantin
01:49 C'est un roi européen d'Europe centrale du Nord
01:52 et qui veut prouver une légitimité en gros de reine byzantine
01:57 Donc c'est vraiment pour prouver qui on est
01:59 Après avec le temps, il y a effectivement cette question d'éviter les homonymes
02:03 en donnant un nom composé, traditionnellement avec le tiré
02:07 et au fur et à mesure comme on peut le voir aujourd'hui
02:09 on enlève le tiré pour avoir plusieurs prénoms
02:11 Il y a aussi un autre paramètre important
02:13 c'est la diffusion du christianisme en Europe
02:15 où en fait, je sais pas si vous le savez
02:17 le christianisme ne s'est pas imposé d'un seul coup en Europe du jour au lendemain
02:20 et au fur et à mesure de la christianisation des populations
02:23 on a commencé à donner des noms bibliques
02:25 Vous savez, Jean-Paul, Jean-Baptiste, Marie-Christine
02:28 des noms très religieux en réalité à la base
02:31 Mais d'ailleurs, oui, ça c'est une vraie question
02:33 Est-ce que dans d'autres religions, on a également le principe du deuxième prénom ?
02:38 Chez les musulmans, chez les juifs, etc.
02:40 Il y a ça aussi ou pas ?
02:42 Alors dans le monde musulman, oui, c'est très répandu
02:45 et pour les mêmes raisons à la base
02:47 c'est vraiment de donner une affiliation dynastique au début
02:50 et après il y a aussi des questions religieuses
02:52 souvent c'est des noms pareils qui viennent du Coran
02:54 ou de la tradition biblique, parce que les traditions sont liées
02:56 et qui attestent aussi une origine un peu illustre ou ancestrale
03:00 Est-ce qu'il y a une limite au prénom, au deuxième prénom ?
03:03 Est-ce que par exemple, je peux en donner 17 si j'ai envie ?
03:06 Alors aujourd'hui en France, il n'y a pas de limite
03:08 La seule limite imposée, c'est l'agent d'état civil qui va vous recevoir
03:11 s'il se rend compte que vous en donnez vraiment trop
03:13 et que ça n'a aucun sens pour l'enfant
03:15 il peut refuser
03:17 C'est comme le remerciement d'un rappeur à son crew
03:20 ou à la production, il met une vingtaine de prénoms
03:24 En général, tu la joues classique, tu donnes les prénoms des grands-parents
03:27 Ou tu peux faire des vannes aussi
03:29 Mais après tu sais qu'il y a plein d'artistes
03:31 il y a des chanteurs connus et reconnus
03:33 qui ont pris leur deuxième prénom comme prénom de scène
03:36 et qui n'ont pas gardé le premier pour brouiller un peu les cartes
03:39 Et bien le prénom de scène Thierry, c'est bien fait carrément
03:42 C'est pour ça que tu restes sur Bruno en fait
03:45 Mehdi, merci beaucoup d'être passé ce matin sur Fond de Radio
03:48 On rappelle Théréseau, c'est Mehdi Storien
03:51 et il vulgarise du contenu historique, c'est vachement bien
03:54 même pour la géo, ça peut donner envie à des gamins qui sont un peu en mode
03:57 "j'ai un prof qui est chiant"
03:59 Allez voir Mehdi, lui il est plutôt cool
04:01 Merci d'être passé ce matin
04:03 Salut Mehdi
04:05 Comment il s'appelle déjà ? Lille ?
04:07 Lille, Lille
04:09 C'est la place des Comores qui a fait la lune de l'actu
04:12 Mayotte ?
04:14 Exactement, à Mayotte il y a une déclinaison de prénom
04:17 C'est vrai, parce que les gens ont tous le même prénom de base là-bas
04:21 le même nom de famille, pardon
04:23 et donc pour les différencier ils mettent plein de prénoms
04:26 Moi ce que je retiens c'est que vous êtes allé à Mayotte ?
04:29 Oui
04:30 On a connu la radio
04:32 On a connu la radio où à l'époque tu disais
04:35 "Disons que j'irai bien à Mayotte la semaine prochaine"
04:38 Là tu dis "J'aimerais bien à Mayotte la semaine prochaine"
04:41 Tu pars, mais de ton emploi
04:43 C'est ça la différence