• il y a 8 mois
Près de deux semaines après le départ de ses parents pour une randonnée dont ils ne sont jamais revenus sur l'île portugaise, l'une de leurs filles témoigne dans le Live Switek.

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Transcription
00:00 Merci beaucoup d'être avec nous ce matin, de nous accorder cette interview au vu des circonstances.
00:05 Vous êtes la fille aînée de Véronique et Laurent, de ce couple disparu.
00:10 D'abord une question, quelles sont les toutes dernières informations, les toutes dernières nouvelles que vous avez reçues de Mader ?
00:16 Où en sont les recherches aujourd'hui ?
00:18 Alors les toutes dernières nouvelles qu'on a reçues, elles datent un petit peu déjà, elles datent de la semaine dernière.
00:27 Ce qu'on en sait, on n'en sait pas plus que ce que vous avez évoqué à l'instant,
00:31 qu'ils ont utilisé les drones, les chiens, les bateaux avec les sauveteurs en mer,
00:37 qu'ils ont fait borner le téléphone, qu'ils ont utilisé les caméras de surveillance des commerces et des particuliers.
00:47 Mais depuis la semaine dernière, on n'a pas de nouvelles de Mader.
00:51 Et vous avez le sentiment que les recherches se poursuivent sur place ou que le dispositif a été allégé ?
00:58 Alors, il nous a été dit que vu la durée, le dispositif serait certainement un peu allégé,
01:07 mais que ça ne devait pas se terminer, en tout cas.
01:11 Pauline, quel scénario est-ce que vous avez en tête ce matin ?
01:17 Je n'ai aucun scénario précis en tête.
01:19 J'ai seulement la conviction que tous ces scénarios sont improbables,
01:27 même s'il n'en existe pas d'autres et qu'il y en a forcément un qui sera le bon.
01:31 Mais pour moi, ils sont tous impossibles en connaissant mes parents.
01:39 Vous dites ces scénarios, on sait qu'on a parlé d'une chute, d'une disparition volontaire.
01:48 Tout ça ne colle pas pour vous ? Pourquoi ?
01:50 La disparition volontaire, ça ne colle pas. Ils n'avaient aucun souci, ni financier, ni avec des personnes.
01:58 Mon conjoint et moi, on vient d'être parents, donc ils étaient grands-parents pour la première fois.
02:05 Ils en étaient très contents, donc ça, ce n'est pas possible à mon sens.
02:11 Et la chute, vu ce que j'en sais, ils étaient censés juste se promener,
02:15 pas aller sur des sentiers escarpés, aller n'importe où, où ça pouvait être dangereux pour eux.
02:20 Après, rien n'est impossible, mais ça me semble quand même assez peu probable.
02:28 Comment est-ce que vous vivez la distance, le fait d'être ici, en France,
02:32 que les recherches se fassent là-bas, au large du Portugal, à Madeira ?
02:35 Comment est-ce que vous vivez cette distance-là ?
02:37 C'est difficile parce que, déjà, c'est un pays étranger, même si ça fait partie de l'Union européenne,
02:44 que moi, je ne parle pas la langue, qu'on n'a pas la capacité de se déplacer.
02:53 Et puis, si on se déplaçait de toute façon, on serait certainement plus gênant qu'autre chose,
02:56 parce qu'ils ont besoin de tout l'espace nécessaire pour faire leurs recherches
03:01 et ils n'ont pas besoin de nous dans leurs pattes.
03:03 Ce n'est pas quelque chose de simple, en fait.
03:07 On a l'impression de ne pas servir à quoi que ce soit.
03:12 On aimerait faire tout ce qu'on peut, mais en même temps,
03:20 on n'a pas beaucoup de marge de manœuvre pour faire quoi que ce soit.
03:24 Est-ce que vous avez le sentiment d'être aidé par les autorités françaises ?
03:27 On sait qu'il y a une enquête qui est ouverte en France.
03:29 Est-ce que vous avez le sentiment d'être aidé ?
03:31 Le fait qu'ils ouvrent une enquête en France, c'est rassurant,
03:36 dans le sens où on va certainement avoir plus de moyens ou des idées différentes.
03:44 C'est une bonne chose que les autorités françaises aient pris la main
03:51 sur le territoire français pour lancer l'enquête,
03:55 mais comme on n'a pas trop d'informations qui reviennent jusqu'à nous,
04:00 on ne peut pas se sentir réellement aidé non plus.
04:03 Qu'est-ce que vous pouvez nous dire de vos parents, de Véronique, de Laurent,
04:11 de ces vacances qu'ils passaient au Portugal et qu'ils attendaient ?
04:14 J'imagine qu'ils sont boulangers du côté du Tarn-et-Garonne.
04:17 Ce sont des personnes remarquables.
04:22 Après, je ne suis pas très objective, ce sont mes parents.
04:25 Ils en prennent deux fois par an, des vacances.
04:30 Ils les attendaient, ça devait leur faire du bien, ça devait être un beau voyage.
04:34 Eux qui aiment voyager.
04:38 Et finalement, ça se finit de manière un peu dramatique.
04:45 On sait qu'il y a une enquête ouverte,
04:49 il y a des perquisitions qui ont été menées chez vos parents.
04:51 On est allé voir chez vos parents s'ils avaient pu laisser une trace,
04:54 une explication, le moindre texte, etc.
04:57 Rien n'a été retrouvé.
05:00 Tout reste totalement inexpliqué.
05:03 Vous nous disiez tout à l'heure, la disparition volontaire,
05:06 ça ne colle pas, ça n'existe pas, ça ne leur ressemble pas.
05:10 Pourquoi ?
05:11 Parce qu'ils n'avaient vraiment aucun problème,
05:17 à ma connaissance en tout cas, ils n'avaient aucun problème.
05:20 Rien ne pouvait justifier de vouloir disparaître.
05:24 Ils étaient heureux, ils étaient…
05:28 Tout fonctionnait bien dans leur commerce.
05:32 La vie leur souriait à ce moment-là.
05:34 Votre petite sœur était avec eux, là-bas à Madère.
05:39 Elle est rentrée en France, si j'ai bien compris.
05:42 Qu'est-ce qu'elle vous dit, qu'est-ce qu'elle comprend
05:47 ou ne comprend pas de la situation de ce qui a pu se passer là-bas ?
05:50 La même chose que moi, elle est sidérée,
05:55 elle ne comprend pas que ça ait pu se passer.
05:59 Il n'y a rien qui nous donne une piste,
06:03 ni à moi ni à elle, de ce qui a pu se passer.
06:08 Des fois, elle se demande avec déci,
06:12 « Et si j'étais allée avec eux, est-ce que ça aurait été différent ?
06:16 Et si je ne leur avais pas proposé ce voyage ? »
06:19 C'est compliqué pour elle aussi.
06:22 Comment est-ce que vous tenez, toutes les deux ?
06:25 On tient comme on peut, comme n'importe qui dans ce genre de situation, j'imagine.
06:31 C'est les nerfs, l'attente, l'espoir, quand même, qui nous fait tenir.
06:37 Et puis, on tient parce qu'on est soutenus quand même par nos familles.
06:42 Et c'est important, c'est malheureux que ce soit ces circonstances-là
06:47 qui nous fassent nous rapprocher peut-être encore plus que ce qu'on l'était avant.
06:51 Mais c'est quand même agréable de les avoir près de nous.
06:56 Merci beaucoup Pauline.
06:58 Merci d'avoir été avec nous ce matin en direct.
07:01 Évidemment, on vous souhaite plein de courage pour la suite.

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