La ville d'Echirolles a restreint l'éclairage public la nuit en 2022. Quel bilan ? On fait le point avec la maire Amandine Demore.
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00:00 Il est 7h45, le moment de parler avec vous.
00:03 Vous avez la parole ce matin et on vous pose cette question,
00:06 Julien Balidas, êtes-vous favorable à l'extinction de l'éclairage public ?
00:09 Oui, c'est ça, comment ça se passe aussi chez vous ?
00:11 Depuis deux ans et la hausse des prix de l'énergie,
00:13 beaucoup de communes en Isère ont décidé de restreindre l'éclairage public
00:17 avec des méthodes différentes, des horaires différents aussi.
00:21 On veut simplement savoir comment ça se passe et ce que vous en pensez.
00:23 Voilà, dites-nous, est-ce que c'est une bonne idée pour réduire les consommations d'énergie ?
00:27 Est-ce qu'on va trop loin parfois ? Est-ce que c'est un peu angoissant en termes de sécurité ?
00:32 Vous nous appelez au 04 76 46 45 45.
00:35 Bonjour Amandine Demor.
00:36 Bonjour.
00:37 Vous êtes la maire d'Echirol, bien sûr, merci d'être avec nous ce matin sur France Bleu Isère.
00:40 Depuis un an et demi, votre commune a décidé d'éteindre la nuit les éclairages.
00:45 C'est entre minuit et 6h, voire 22h d'ailleurs pour certains secteurs.
00:50 Quel bilan vous en faites de ces mois sans éclairage ?
00:54 On a procédé à la distinction de l'éclairage public.
00:57 C'est 22h sur l'ensemble des parcs d'Echirol, de 22h à 6h du matin.
01:01 Et sur la voirie hors Grand Axe, c'est de minuit à 6h du matin.
01:06 Grand Axe, je parle de circulation de tramway et accès aussi à l'hôpital Sud et à la clinique des Cèdres.
01:13 D'accord. Et avec un impact, forcément, plusieurs même peut-être ?
01:17 Oui, plusieurs, parce que l'explosion découle l'énergie.
01:20 C'était une mesure nécessaire pour les finances communales,
01:24 mais également un enjeu environnemental et de tranquillité publique qui a été travaillé avec les services de police.
01:31 Concernant la facture, on sait que l'énergie a explosé.
01:35 Ça permet de limiter un peu ?
01:38 Ça donne quoi sur la facture et la consommation ?
01:40 Ça a permis de contenir les choses, vu l'explosion des coûts en ce moment.
01:46 C'est 40% de la facture sur l'éclairage public, de consommation qui a été réduite.
01:53 Un chiffre en 2021, la facture était de 500 000 euros pour la ville, pour l'éclairage public.
02:00 Donc si on n'avait pas contenu ça, ça aurait explosé pour la ville d'Echirol.
02:05 Aujourd'hui, difficile à vous dire, puisqu'on sort d'un compte en sue avec EDF.
02:11 Ça fait plusieurs temps qu'on n'avait pas payé de facture à la ville d'Echirol.
02:15 Je pourrais revenir vous le dire dans quelques temps.
02:17 Vous parliez aussi un peu de l'insécurité, de ce qui peut se passer dans la rue la nuit.
02:23 Qu'est-ce que vous avez noté à ce sujet, le fait que les rues soient plongées dans le noir ?
02:27 Il a fallu travailler la question du sentiment d'insécurité et de l'insécurité,
02:32 qui sont deux choses différentes avec les habitants et habitantes.
02:36 Ce qu'on a constaté en Suisse, vous imaginez très près, sur notre territoire,
02:41 ça a limité les regroupements de jeunes qui pouvaient provoquer des nuisances,
02:45 notamment sonores, sur les parcs, dans les rues, parce que ce n'est pas agréable de se retrouver en plein noir.
02:51 Donc beaucoup moins de monde la nuit.
02:53 Beaucoup moins de regroupements qui sont signalés sur le territoire,
02:56 de nuisances et d'appels des habitants et habitantes.
02:59 Et puis le phénomène aussi malheureux des rodéos, ça les a aussi limités.
03:05 Parce que j'imagine que ce n'est pas très agréable d'être dans le noir complet pour pratiquer le rodéo.
03:14 La sécurité routière aussi peut-être, ça a un impact forcément, moins de monde, moins d'accidents ?
03:20 Moins d'accidents parce qu'on roule moins vite, en fait, quand on est dans le noir.
03:26 Donc bien évidemment, ça sécurise aussi, de ce point de vue-là,
03:30 on est beaucoup plus attentifs quand on est dans le noir complet.
03:33 Et puis je voulais ajouter un élément important sur l'enjeu environnemental aussi,
03:38 parce qu'on a un certain nombre d'espèces nocturnes sur la ville des Chirolles.
03:42 On a des chauves-souris, 12 espèces différentes, on a des rapaces nocturnes, dont la chouette hulotte.
03:48 Et c'est aussi bon pour les espèces animales et végétales de retrouver ce cycle jour-nuit.
03:54 - Amandine Demor, notre invitée ce matin. Mathieu, on a du monde au standard.
03:58 - Oui, on a notamment Joséphine qui nous appelle de Grenoble.
04:01 Bonjour, Joséphine ! - Oui, bonjour.
04:04 - Alors, Joséphine, vous êtes plutôt inquiétée par ce genre de...
04:08 par cette pratique au-delà de l'économie d'énergie.
04:11 Ça vous inquiète quand même, vous trouvez ça dangereux ?
04:13 - Oui, oui, oui, oui, parce que je me souviens, enfin, quand j'étais à l'école,
04:18 on nous apprenait plus ou moins qu'il y avait eu des actes d'agression dans les siècles passés.
04:26 Vous voyez, que ce soit le 19e ou le 18e, tous les siècles d'avant,
04:31 quand il y avait cette obscurité qui régnait à l'intérieur des villes et des villages,
04:37 voilà, ça favorisait les agressions.
04:40 - Donc, ça vous rassurerait que ça reste allumé la nuit ?
04:44 - Voilà, exactement, exactement.
04:46 - Madame le maire, Amandine Demor, évidemment, les temps ont changé aussi,
04:50 et puis on est aussi capable d'endiguer un petit peu tout ce qui peut se passer la nuit.
04:54 Donc, j'imagine que vous avez, oui, avec les chiffres que vous nous donnez,
04:58 la capacité de répondre à Joséphine pour la rassurer, quoi, un petit peu.
05:02 - Pour la rassurer, c'est un sujet qu'on a abordé, y compris avec la police nationale,
05:05 la police municipale.
05:06 Ce que nous disent les policiers, c'est que les agresseurs ne sont pas non plus très tranquilles
05:10 d'être dans le noir complet, parce qu'ils ont besoin de voir l'environnement autour d'eux,
05:15 et que ce n'est pas propice aux agressions du tout d'être en plein noir.
05:21 - Merci beaucoup, Joséphine, de votre appel, et n'hésitez pas à faire comme Joséphine.
05:24 Voilà, 7h50, nous parlons économie d'énergie, mais aussi juste extinction de l'éclairage public,
05:30 avec notre invitée, la maire de Échirol, Amandine Demor,
05:34 et on a aussi des réactions sur la page Facebook.
05:36 - Et justement, concernant la sécurité, c'est vrai que nos auditeurs en parlent beaucoup
05:39 sur la page Facebook de France Bleu Isère.
05:41 On a Fleur qui nous dit qu'elle n'est pas du tout favorable à l'extinction de l'éclairage la nuit,
05:47 parce que ça n'est pas du tout sécurisant.
05:50 On a aussi Christine qui nous dit qu'il faut bien faire attention à là où on éteint
05:55 et là où on laisse allumer, aussi pour cette question de sécurité.
06:01 Et puis aussi Corinne, qui pense aux gens qui rentrent tard du travail,
06:05 ou qui partent très tôt dans certains quartiers, c'est pas forcément très sécurisant.
06:09 - On voulait en parler aussi ce matin, Mathieu, avec Dominique Berger,
06:13 qui est avec nous aussi ce matin. Bonjour, Monsieur Berger.
06:16 - Oui, bonjour.
06:17 - Vous êtes le vice-président de la CAPI, déléguée aux voiries, espaces publics et éclairage.
06:21 On voulait parler avec vous aussi de l'application "J'allume ma rue".
06:25 L'idée, c'est d'allumer juste au moment d'un passage. Vous pouvez nous expliquer un petit peu ?
06:30 - Donc nous, la CAPI, on a lancé en 2017 le projet d'extinction nocturne sur l'ensemble du territoire CAPI.
06:37 On s'est aperçu qu'il fallait évoluer sur certaines pratiques et rallumer au moment où les gens en ont besoin.
06:46 Donc en fait, ce qui se passe, c'est que nous, sur trois communes en 2023, on a testé une application "J'allume ma rue".
06:53 Et là, effectivement, en faisant un équipement dans les armoires de commandes d'éclairage public,
06:59 dans des centres de villages et sur une voirie économique, de zone économique,
07:06 nous avons pu mettre en place, équiper les armoires,
07:09 et de façon à ce que les gens, avec une application via leur smartphone, puissent allumer en fonction de leurs besoins.
07:16 Par exemple, je vais vous donner un exemple tout simple.
07:19 Dans les centres de villages de Saint-Alban-de-Roche, proximité d'une salle des fêtes,
07:23 lorsque les lumières sont éteintes de 11h30 à 6h du matin,
07:28 mais par exemple, quand il y a une soirée, les gens peuvent aller se connecter via leur téléphone,
07:34 pour allumer pendant 10 minutes, 15 minutes, le temps de rejoindre le parking de leur voiture.
07:40 Et après, l'extinction reprend son cours.
07:42 Donc un test conclure.
07:44 C'est une innovation qui a été créée par une société qui est locale.
07:47 Ça nous permet de laisser éteindre, parce que les économistes, on les fait quand les lumières sont éteintes,
07:53 mais de répondre à une attente d'allumer quand les gens en ont besoin.
07:57 Très bien. Merci beaucoup Dominique Berger pour cet éclairage du côté de l'ACAPI.
08:02 Merci d'avoir été avec nous ce matin. Amandine Demorges, je reviens vers vous.
08:05 On parle de ces initiatives, de ces idées aussi, pour essayer de faire en sorte que tout se passe bien,
08:11 tout en faisant baisser la facture, pour améliorer l'écologie également, vous en parliez.
08:15 Il y a aussi le passage à la LED. C'est un autre facteur important, bien sûr.
08:20 C'est quoi en ce moment sur Échirol, l'état des lieux à ce niveau-là ?
08:24 C'est extrêmement important, parce que ça contribue aussi à faire baisser la facture.
08:28 On renouvelle au fur et à mesure. C'est coûteux, donc on y va petit à petit, le passage en LED.
08:34 C'est 30% aujourd'hui de l'éclairage public d'Échirol qui est passé en LED.
08:38 Et on poursuit sur cette question-là, parce que ça permet aussi beaucoup d'économies financières.
08:43 Il y a un objectif que vous avez envie d'atteindre, 30% aujourd'hui ?
08:48 L'objectif est le 100%.
08:50 Vous le disiez, ça a un coût. Quand est-ce qu'on peut arriver à 100% ?
08:54 On y travaille selon les années, ce qu'on arrive à dégager aussi en investissement,
08:59 à y consacrer à ce renouvellement en LED.
09:02 L'objectif est d'aller le plus vite possible, parce que ça produit quand même de belles économies.
09:06 Je n'ai pas les chiffres en tête, mais de très belles économies.
09:09 On vient de changer 1 500 points lumineux en LED. On y va au fur et à mesure des besoins.
09:18 Et ça permet d'injecter de l'argent ailleurs aussi peut-être, j'imagine,
09:21 car les coûts de l'énergie sont très élevés.
09:23 De contenir toujours.
09:25 Oui, il y a une telle explosion des coûts de l'énergie, je le répète,
09:29 malgré tout ce qu'on peut mettre en place, on arrive tout juste à contenir.
09:33 Merci beaucoup, Amandine Demor, d'avoir été avec nous, la maire d'Échirol, ce matin, sur France Bleu Isère.
09:38 Merci à Joséphine pour son témoignage. Merci à vous aussi de continuer de débattre sur notre page Facebook.
09:43 Vous pouvez réécouter tout cet échange sur notre site internet. N'hésitez surtout pas.