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L'équipementier automobile change de nom et veut se tourner vers les mobilités lourdes, les trains et les camions notamment. "L'hydrogène nous permet d'y arriver", affirme sur franceinfo, mercredi 27 mars, Laurent Favre, le directeur général d'OP Mobility.

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Transcription
00:00 L'invité éco, Camille Revel.
00:04 Bonsoir à toutes et à tous, notre invité éco ce soir c'est vous Laurent Favre, bonsoir.
00:08 Bonsoir.
00:09 Vous êtes directeur général de l'équipementier automobile Hopi Mobility, c'est le tout nouveau nom de Plastique Omnium.
00:14 Plus de 11 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2023, 152 usines dans le monde.
00:19 On va citer quelques-uns de vos clients, pas tous, Stellantis, Volkswagen, Renault, Tesla entre autres,
00:24 vous fabriquez notamment, mais pas seulement, on aura l'occasion d'en parler, des réservoirs à essence ou des pare-chocs.
00:30 Pourquoi changer de nom ?
00:32 Pourquoi changer de nom ? Parce qu'on est une entreprise qui se transforme, qui s'est transformée très très rapidement.
00:36 Et donc l'ancien nom Plastique Omnium ne représentait plus ce que nous sommes aujourd'hui, un acteur majeur de la mobilité.
00:42 Vous avez cité certains clients et une envie de continuer à se transformer, à accélérer vers des nouveaux métiers,
00:47 en plus des métiers traditionnels que vous avez cités.
00:50 Donc c'est une affirmation de notre nouvelle identité et c'est un nouvel élan vers une accélération de notre transformation.
00:55 C'est le mot plastique qui n'allait plus ?
00:57 Non, pas du tout. La raison d'être de l'entreprise à l'origine, qui a été créée en 1946, entreprise familiale, c'était le plastique.
01:03 Donc on a fait les capuchons, des stylobiques, des planches à voile, les plaques et des caires.
01:08 Et puis à peu, l'entreprise s'est transformée vers un équipementier mondial focalisé sur l'automobile,
01:13 s'est développée, a développé des nouveaux produits, récemment l'hydrogène, l'électrification, le logiciel.
01:19 Et donc le point commun n'était plus le plastique mais la mobilité.
01:23 Et vous avez rajouté ce mot effectivement de mobilité, on a parlé mobilité individuelle avec l'automobile,
01:28 il y a aussi les mobilités lourdes dans vos projets ?
01:30 Tout à fait. Donc aujourd'hui, Hopi Mobility équipe déjà un quart des véhicules particuliers qui roulent.
01:35 Donc nos auditeurs ont une voiture probablement avec un produit d'Hopi Mobility.
01:39 Mais on veut se développer vers d'autres types de mobilité, donc les trains, les camions.
01:43 Et notamment l'hydrogène nous permet d'y arriver.
01:46 Donc on équipe aujourd'hui par exemple des trains Alstom qui fonctionnent à l'hydrogène,
01:50 avec des réservoirs à l'hydrogène faits par Hopi Mobility.
01:52 C'est l'avenir pour les mobilités à l'hydrogène à votre avis ?
01:55 Nous on pense que l'avenir sera multiple en termes de technologie,
01:58 il restera du moteur à combustion pour certains usages dans certains pays,
02:01 il y aura beaucoup de batteries, mais il y a également de l'hydrogène,
02:04 notamment pour la mobilité lourde, le transport de marchandises, les camions,
02:08 pour lesquels les enjeux de décarbonation sont très importants,
02:11 mais pour lesquels la batterie, de par son poids, les temps de recharge,
02:14 n'est pas la meilleure des solutions. Donc l'hydrogène, oui, aura une place importante.
02:17 Et vous avez des objectifs d'investissement sur ces catégories-là,
02:21 hydrogène, batterie, et je veux même ajouter des objectifs de résultats ?
02:25 On a des objectifs d'investissement, des réalités d'investissement.
02:28 Quand on parle de l'hydrogène, on a investi 500 millions dans l'hydrogène,
02:31 donc c'est beaucoup. On est en train de construire une usine à Compiègne,
02:35 dans le nord de la France, pour faire des réservoirs à l'hydrogène,
02:38 pour Alstom, pour Stellantis, pour Renault, et on va encore investir
02:41 une centaine de millions par an, partout dans le monde, en France, en Chine,
02:44 en Corée, aux Etats-Unis, pour équiper l'ensemble des acteurs
02:47 de systèmes à hydrogène pour la mobilité lourde.
02:50 Donc oui, c'est une réalité d'investissement importante pour Hopi Mobility.
02:53 Il y a eu des fermetures d'usines chez vous dans le passé ?
02:56 Est-ce qu'aujourd'hui, cette nouvelle structure, ce nouvel Hopi Mobility,
02:59 va être synonyme de création d'emplois ?
03:01 Globalement, on est une entreprise qui croit. On a eu une croissance de 20% l'an dernier,
03:05 dont 20% dans un marché qui était plus ou moins stable,
03:07 donc on est en croissance. Malheureusement, parfois, il faut adapter
03:10 certaines capacités. La fermeture d'usine à laquelle vous faites référence,
03:14 c'était en Allemagne, pour des réservoirs à carburant. L'Europe va vers l'interdiction
03:19 de ce type de technologie. Donc nous, on investit pour compenser
03:23 dans des usines à batterie, dans des usines à hydrogène, où on crée des emplois.
03:26 On a parlé technologie, parlons géographie. Maintenant, vous misez sur de nouveaux marchés,
03:30 d'autres continents ?
03:32 On a 152 usines, on est présent dans 28 pays. 50% de notre chiffre d'affaires,
03:36 c'est en Europe, 5% en France. Et maintenant, les relais de croissance
03:40 sont principalement en Chine, en Asie, aux Etats-Unis. On investit dans ces pays.
03:44 On ouvre très bientôt à Austin, Texas, une usine dédiée à Tesla.
03:48 Vous avez parlé de Tesla tout à l'heure, qui sera une des plus grosses usines du groupe.
03:51 Donc on va chercher des sources de croissance un petit peu partout dans le monde.
03:53 Cela veut dire que l'Europe comptera moins pour vous dans votre chiffre d'affaires,
03:58 dans vos projets, ou il y aura toujours une part qui sera là ?
04:01 L'Europe sera toujours une partie importante de nos activités,
04:04 mais par rapport aux autres, en relation par rapport aux autres,
04:07 sera de moins en moins importante, tout simplement parce que le marché européen
04:10 de la production a perdu 10 à 15% des volumes ces dernières années.
04:13 Donc Hopi Mobility s'adapte.
04:15 Vous avez parlé de la future interdiction de vente de voitures à moteur thermique
04:18 au sein de l'Union Européenne, c'est pour 2035. Est-ce que vous continuez quand même
04:22 de miser pour d'autres marchés sur vos réservoirs à essence, justement ?
04:25 Bien sûr, bien sûr. Parce que c'est simplement l'Europe qui a décidé de cette interdiction.
04:30 Par contre, ce n'est pas le cas aux Etats-Unis, ce n'est pas le cas en Amérique du Sud,
04:33 ni en Asie. Donc on continue à développer cette activité, à transférer des capacités
04:37 d'Europe vers d'autres pays pour continuer à pérenniser cette activité,
04:41 qui permet également de décarboner la mobilité avec des systèmes de dépollution.
04:45 Vous avez des objectifs de décarbonation ?
04:47 On a des objectifs concrets de décarbonation. On s'était engagé à réduire
04:50 de 30% nos émissions de CO2 d'ici 2030. On l'a fait déjà en 2023.
04:55 Donc on est en route. Et dans les 152 sites d'OPI Mobilité, on sera neutre en carbone dès 2025.
05:01 On a parlé hydrogène et mobilité lourde, vous avez parlé de trains.
05:04 Je voudrais qu'on parle des voitures électriques maintenant.
05:07 Vous voyez ce marché qui effectivement se développe.
05:09 Est-ce qu'il y a une demande forte, à votre avis, à long terme, qui se construit ?
05:13 Est-ce qu'elle est là, cette demande des consommateurs pour l'électrification ?
05:16 Je pense que la demande est là. La demande est là si les véhicules électriques
05:19 répondent aux besoins des consommateurs. Et le premier besoin du consommateur,
05:23 c'est une mobilité qui soit accessible. Et aujourd'hui, le problème ou l'enjeu
05:27 pour les véhicules électriques, c'est d'arriver à des niveaux de prix qui soient plus accessibles.
05:31 Le véhicule moyen en France est beaucoup plus cher par rapport au salaire médian.
05:36 Il a augmenté de 50% en 5 ans, alors que le salaire de médian n'a pas augmenté de 50%.
05:40 Donc oui, la demande est là, à condition que les véhicules électriques soient accessibles.
05:44 Est-ce que votre carnet de commandes reste plein ?
05:47 Le carnet de commandes est plein. L'année dernière, c'était 20 milliards de commandes prises
05:51 dans tous les métiers, dans tous les pays.
05:54 La trajectoire de croissance est confirmée pour Hopi Mobility.
05:58 Et il est plein de commandes d'anciens clients ou de nouveaux clients ?
06:02 C'est un bon mix. On aime bien parler de ce mix clients.
06:05 Nos anciens clients, Stellantis, Volkswagen, sont importants pour nous.
06:08 Par contre, on constate qu'ils perdent des parts de marché de par l'électrification.
06:12 Donc on a des relais de croissance avec Tesla, qui devient un client de plus en plus important.
06:16 Et puis avec des acteurs de la mobilité lourde, pour les camions, pour les trains.
06:19 Je parlais d'Astom tout à l'heure. Donc encore une fois, pour s'adapter à un marché qui se transforme.
06:23 Vous êtes optimiste ?
06:24 Très optimiste. Et dans Hopi Mobility, "Hopi" ça veut dire optimiste également.
06:28 Merci beaucoup Laurent Favre, directeur général de Hopi Mobility.
06:31 C'est le nouveau nom de l'équipementier automobile Plastic Omnium.
06:34 Et vous êtes notre invité ce soir sur France Info.
06:37 [Musique]

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