• il y a 9 mois
Transcription
00:00 C'était une ambiance particulière.
00:02 Claude sur son lit de mort,
00:04 Catherine était effondrée dans un coin
00:06 et personne parlait ou très peu.
00:09 Le 11 mars 1978,
00:15 je déjeunais avec Lucien Salle
00:17 à côté du boulevard Aiguilles-Ellemans.
00:19 Je m'avais dit à ce moment-là,
00:20 tu sais, je discutais avec Claude hier,
00:21 parce qu'il s'occupait des spectacles de Claude François.
00:24 Et on a eu beaucoup de choses qui nous ont travaillé
00:28 à cause de la pièce de boulevard
00:29 qui avait un énorme succès qui s'appelait
00:31 "Si t'es beau, t'es con".
00:32 Et le sujet était simple,
00:33 c'est quand vous avez la gloire, la célébrité,
00:36 tout le monde vous crache dessus,
00:38 vous roule dans la farine
00:40 et dit du mal de vous en permanence.
00:41 Mais dès que vous êtes mort,
00:43 ça devient formidable, fantastique.
00:45 Vous êtes le plus grand, le plus beau,
00:46 le plus talentueux, le plus génial.
00:48 Et Claude avait eu cette conversation
00:51 avec Lucien la veille.
00:52 Et on était en train de parler de ça
00:54 et le téléphone a sonné.
00:55 C'était un samedi après-midi
00:57 et il venait d'apprendre que Claude était
01:00 décédé dans sa salle de bain.
01:01 Donc on a fait quelques mètres
01:03 et on est allé chez Claude.
01:05 Et c'était l'espèce de...
01:08 l'événement.
01:09 On parle d'une chose un jour
01:10 et le lendemain, ça se réalise.
01:13 Il commençait à y avoir beaucoup de fans en bas.
01:15 On est montés et effectivement,
01:17 dans l'appartement, il y avait Kathleen,
01:19 il y avait la maman de Claude,
01:21 il y avait Jean-Pierre Bourtère qui était là.
01:23 Et je crois qu'il devait y avoir une ou deux personnes,
01:25 il y avait très peu de monde.
01:27 Et on est restés longtemps quand même
01:29 parce que c'était...
01:31 c'était une ambiance particulière.
01:33 Claude sur son lit de mort,
01:35 Kathleen était effondrée dans un coin
01:37 et personne ne parlait ou très peu.
01:40 Tous les gens qui étaient là,
01:41 ils n'étaient pas nombreux,
01:42 c'était le cercle autour de Claude.
01:46 On était tous un peu squelés,
01:48 tétanisés, comme ça.
01:49 C'est la vie, c'est la mort.
01:53 Quand vous avez quelqu'un que vous connaissez un peu,
01:54 que vous aimez bien
01:55 et que vous apercevez qu'il s'est passé
01:57 quelque chose d'imprévu,
01:59 bon, on a du mal à se remettre quand même.
02:03 Et dans les jours qui suivaient,
02:05 j'étais à peu près dans le même état.
02:06 Et tous ceux qui le connaissaient
02:07 étaient à peu près dans cet état-là, oui.
02:10 Les années ont passé,
02:12 cet événement était multiple
02:15 au niveau des sentiments.
02:16 Il y a l'événement lui-même,
02:17 il y a le décès de Claude,
02:19 mais il y a tout ce qu'il représentait par avant,
02:22 tout ce qu'il représente toujours aujourd'hui.
02:24 Et cette anecdote,
02:25 vous n'êtes que formidable
02:26 que quand vous n'êtes plus là.
02:28 Ce qu'il lui disait, c'est réaliser le lendemain.
02:30 Parce qu'à partir de ce moment-là,
02:31 Claude François est devenu formidable,
02:33 génial, ce qu'il était déjà avant quand même.
02:36 Quand on regarde la séquence de chez les Carpentiers
02:39 où on est en duo tous les deux,
02:40 il fallait professionnellement faire l'affaire.
02:42 Il était d'une gentillesse, d'une disponibilité,
02:45 d'un renvoi, comme on dit,
02:47 il renvoyait la balle au niveau du duo,
02:50 avec beaucoup d'humour.
02:51 Et c'était vraiment très sympa de travailler avec lui.
02:54 Aujourd'hui, il aurait 83 ou 84 ans,
02:57 mais le personnage était marrant,
03:00 perfectionniste, énervé en permanence,
03:03 gueulant tout le temps, mais d'une manière stressée,
03:07 mais en avance sur beaucoup de monde.
03:11 Les gens me connaissent tel que l'on veut me montrer,
03:14 je suis le mal aimé.
03:17 !

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