• il y a 9 mois
Grand témoin : Laetitia Saint-Paul, députée Renaissance du Maine-et-Loire

GRAND DÉBAT / Déficit : faut-il faire payer les plus riches ?

« Le récap » par Valérie Brochard

Mardi 26 mars 2024, l'INSEE a annoncé le chiffre définitif du déficit public français pour l'année 2023 : 5,5% du PIB, soit bien plus que les 4,9% initialement prévus par le gouvernement. Alors que le ministre de l'économie et des finances, Bruno Le Maire, s'était montré inflexible jusqu'à présent au sujet d'une éventuelle augmentation des impôts, il se dit désormais « ouvert à toutes les discussions ». Il considère ainsi avec attention la proposition de la Présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui souhaite taxer les superprofits. Les entreprises du CAC 40 ont enregistré 146,2 milliards d'euros de bénéfices en 2023. Taxation sur les superdividendes et sur le rachat d'actions, augmentation de la flat-tax : d'autres pistes sont aussi évoquées pour mettre à contribution les grandes fortunes. Le gouvernement osera-t-il les mettre en oeuvre, alors qu'Emmanuel Macron s'est toujours montré très réticent à faire payer les plus riches ?

Invités :
- Daniel Labaronne, député Renaissance d'Indre-et-Loire,
- Benjamin Saint-Huile, député LIOT du Nord,
- Layla Yakoub, chargée de plaidoyer Oxfam sur les sujets de justice fiscale,
- Philippe Trainar, professeur honoraire au CNAM, membre du cercle des économistes;

GRAND ENTRETIEN / Laetitia Saint-Paul : #MeToo des armées, la Grande muette doit-elle sortir de son silence ?

La jeune militaire, Manon Dubois, dit avoir subi une soixantaine d'agressions sexuelles au sein de la Marine française, perpétrées par l'un de ses collègues en 2019. Après ce témoignage, elle a dû quitter sa mission tandis que son agresseur a pu continuer d'exercer son activité après avoir été mis en retrait pendant dix jours. La députée et capitaine de l'armée de terre, Laetitia Saint-Paul, a décidé de s'emparer du sujet pour lancer le « #MeToo des armées ». Elle a ainsi reçu des dizaines de témoignages de victimes. Quelle réaction cette libération de la parole des femmes dans l'armée provoquera-t-elle au sein du ministère et de l'institution ?

Grand témoin : Laetitia Saint-Paul, députée Renaissance du Maine-et-Loire

LES AFFRANCHIS

- Iannis Roder, professeur d'histoire-géographie en Seine-Saint-Denis,
- Thomas Lestavel, journaliste économique indépendant,
- « Bourbon express » : Stéphanie Dépierre, journaliste LCP.

Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.

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Transcription
00:00 ...
00:05 -Bonsoir et bienvenue.
00:07 Très heureuse de vous retrouver dans "Ça vous regarde"
00:10 ce soir, le MeToo des armées.
00:12 Bonsoir, Laetitia Saint-Paul.
00:14 Merci d'être notre grand témoin ce soir,
00:17 députée Renaissance et capitaine de l'armée de terre
00:20 en disponibilité. Vous êtes la voix
00:22 des victimes d'agressions sexuelles
00:24 au sein de la Grande Muette.
00:26 Il y a une semaine, une jeune recrue a brisé le silence.
00:29 Son témoignage vous a sidérée
00:31 et depuis, vous recevez de nombreux récits de victimes.
00:35 Est-ce qu'on est à un tournant ?
00:37 Et comment les protéger ? Vous nous le direz.
00:39 Dans la deuxième partie, notre grand débat ce soir,
00:42 déficit public, faut-il lever le tabou des impôts ?
00:47 De plus en plus de voix s'élèvent jusque dans la majorité
00:50 pour taxer les riches.
00:52 Super profit, super dividende, rachat d'actions.
00:56 Pourquoi l'Etat se priverait-il de ces recettes ?
00:59 Le partage de la valeur ajoutée est-il équitable dans notre pays ?
01:03 Nous en débattons dans un instant.
01:05 Avec mes invités, enfin, nos affranchis,
01:07 ce soir, "Regard de prof", Yanis Roder,
01:09 "La vie des médias", Thomas Lestavelle,
01:12 et "Bourbon Express", l'histoire du jour,
01:14 à l'Assemblée de Stéphanie Despierre.
01:16 Voilà pour le sommaire. On y va, Laetitia Saint-Paul ?
01:19 Générique.
01:20 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
01:24 ...
01:31 -Il est devenu la cible de toutes les oppositions.
01:34 Arrow sur Bruno Le Maire,
01:36 aujourd'hui, dans l'hémicycle, cet après-midi,
01:39 accablé par la droite, accablé par la gauche,
01:42 face au dérapage des finances publiques.
01:44 Vous allez l'entendre, le patron de Bercy a-t-il,
01:47 oui ou non, une responsabilité ?
01:49 Et maintenant, faut-il augmenter les impôts des plus riches
01:52 pour renflouer les caisses de l'Etat ?
01:54 Daniel Labaronne, merci d'être avec nous ce soir.
01:58 Député Renaissance d'Indre-et-Loire,
02:00 vous débattez avec Benjamin Saint-Huile.
02:03 Député Lyott du Nord, bonsoir.
02:05 Leila Yacoub, bienvenue.
02:07 Vous êtes la porte-parole Oxfam en charge du plaidoyer
02:11 sur les questions de justice fiscale.
02:13 Enfin, un économiste, forcément, parmi nous ce soir.
02:16 Philippe Treyner, bonsoir. -Bonsoir.
02:18 -Merci d'être là, professeur honoraire au CNAM
02:21 du Cercle des économistes.
02:22 Laetitia Saint-Paul, intervenez si vous le souhaitez.
02:25 On va commencer par planter le décor,
02:27 comme chaque soir, déficit.
02:29 Pourquoi ça dérape ? Qui va payer ?
02:31 C'est dans le récap de Valérie Brochard.
02:33 Musique rythmée
02:35 ...
02:38 Vous pouvez vous retourner.
02:40 Bonsoir, cher Valérie.
02:41 C'est la cata, on peut le dire.
02:43 -Les comptes ne sont pas bons, Myriam.
02:45 Les chiffres du déficit public sont tombés.
02:48 Il atteint 5,5 % du PIB,
02:51 soit 144 milliards d'euros.
02:54 Non seulement c'est considérable, mais c'est bien pire que prévu,
02:57 comme le dit le président de la Cour des comptes.
03:00 -C'est un dérapage dans l'exécution qui est important,
03:03 pas tout à fait inédit, mais très rare.
03:05 En plus, une chose qu'il faut préciser,
03:07 c'est que le 4,9 des techniques prévues pour 2023
03:10 n'était pas une performance,
03:12 puisque le déficit de l'année précédente, en 2022,
03:14 était à 4,8. On avait déjà une année blanche,
03:17 c'est pire, si vous voulez.
03:18 -Entre ce qui était prévu et la réalité du déficit,
03:21 on parle d'une sortie de route de 15 milliards d'euros.
03:24 Nous sommes le troisième pays le plus endetté d'Europe.
03:27 On est parmi les plus mauvais élèves de la classe européenne,
03:32 tout au fond, près du radiateur,
03:33 quand la moyenne du déficit de la zone euro
03:36 se situe plutôt aux alentours de 3,2 %.
03:38 Mais pas de panique, Myriam,
03:40 tout va rentrer dans l'ordre grâce à Bruno Le Maire,
03:43 notre super-héros de l'économie,
03:45 qui a vu venir la catastrophe et a anticipé les solutions.
03:48 -On commence par réduire la dépense de l'Etat.
03:51 On a réduit de 8 milliards d'euros les dépenses de l'Etat fin 2023.
03:54 On a refroidi la machine sur certaines dépenses,
03:57 on fait moins d'aides publiques au développement,
04:00 on a décidé de ralentir le dégaissement
04:02 de ma prime Rénov'.
04:03 Décidons d'augmenter la franchise de 50 centimes à 1 euro.
04:07 Le médicament, ça peut pas être open bar,
04:09 regardez tous les médicaments que vous accumulez.
04:12 -Réduire les dépenses de l'Etat,
04:14 c'est la même chose que les dépenses sociales
04:16 et celles des collectivités locales.
04:18 Ramener le déficit à 3 % en 2027,
04:20 ça reste l'objectif ultime du gouvernement.
04:23 Mais qu'a-t-il fait pendant ces temps ?
04:25 Comment en est-on arrivé là ?
04:27 Les élus, tous bords confondus, ont pointé,
04:29 cet après-midi, pendant la séance des questions au gouvernement,
04:33 la très mauvaise gestion de l'exécutif.
04:35 -En 40 ans, la France avait constitué
04:38 une dette de 2 000 milliards d'euros
04:40 et qu'à lui tout seul,
04:41 M. Macron y aura ajouté 1 000 milliards.
04:45 -Vous avez fait preuve soit de malhonnêteté,
04:48 soit d'incompétence. Vraisemblablement, les deux.
04:51 -Cette somme considérable révèle l'amateurisme
04:53 de votre gouvernement, qui s'avère incapable de gérer un budget.
04:57 -Tout cela, c'est votre action,
04:59 dont vous continuez, entre deux livres, à vous glorifier,
05:02 déclarant récemment que votre politique économique a donné,
05:05 je cite, "de très bons résultats".
05:07 En fait, Bruno Le Maire ne se trompe pas,
05:10 ce sont les chiffres qui n'ont pas compris ce que Bruno Le Maire attendait.
05:14 -C'en est trop pour Bruno Le Maire.
05:16 Le responsable, c'est le Covid et l'inflation.
05:19 Pour gérer ces deux crises, tout le monde était d'accord
05:22 pour dépenser plus, mais maintenant que l'orage est passé,
05:25 le ministre de l'Economie se sent bien seul
05:27 pour redresser les comptes publics.
05:29 -Quand il faut supprimer le bouclier tarifaire sur le gaz,
05:32 nous sommes seuls.
05:34 Quand il faut supprimer le bouclier tarifaire sur l'électricité,
05:37 nous sommes des retraites, monsieur le Républicain.
05:40 Vous n'êtes pas au rendez-vous de la responsabilité.
05:43 -Le ton monte, les esprits s'échauffent,
05:45 mais au fond, Myriam, faut-il plutôt croire en la croissance
05:49 et rester sûr de la solidité de la France,
05:51 miser sur nos atouts ou plutôt apprendre à danser le syrtaki
05:54 et se préparer à un scénario à la grecque ?
05:57 -Hum, j'espère pas, en tout cas. Merci beaucoup.
06:00 Merci, Valérie Brochard.
06:02 Daniel Labaronne, on est à 5-5.
06:04 Le chiffre est tombé de l'INSEE,
06:06 avec 5,5 % de déficit pour 2023,
06:08 plus de 3 000 milliards de dettes.
06:10 Est-ce que la France est en faillite ?
06:12 -Le problème que nous rencontrons,
06:15 c'est que nous avons pas plus de dépenses publiques,
06:18 mais nous avons moins de recettes en 2023.
06:20 En particulier, nous avons enregistré une baisse
06:23 de l'impôt sur le revenu, de l'impôt sur les sociétés,
06:27 des cotisations sociales,
06:29 du fait du ralentissement de l'activité économique.
06:32 -Rien n'était prévisible ?
06:33 Est-ce qu'il n'y a pas eu un peu trop d'optimisme ?
06:36 Tous les économistes, pour 2024, je ne parle pas de 2023,
06:39 pour 2024, avaient une prévision de croissance
06:42 bien inférieure à celle du gouvernement.
06:44 -Non, c'est pas vrai. -Ah, si ?
06:46 -Non, c'est pas vrai. -Ah, si ?
06:48 Vous étiez à 4, et même le Haut conseil des finances publiques
06:52 était à 0,9.
06:53 -Non, je peux pas vous laisser dire ça.
06:55 -C'est Pierre Mouskovici de ce matin.
06:57 -Quand nous avons construit le budget,
06:59 l'ensemble des instituts de prévision...
07:02 -Pour 2024.
07:03 -Qu'il s'agisse de l'OCDE, de la Commission européenne,
07:06 du Fonds monétaire international, prévoyait 1,2, 1,3.
07:09 Nous, nous étions un peu plus optimistes, à 1,4.
07:12 -C'est vrai. -Et puis, rapidement,
07:14 il y a eu un retour de conjoncture,
07:16 un infléchissement de la conjoncture économique.
07:19 Et le mérite de Bruno Le Maire, c'est d'avoir eu le réflexe
07:22 de tout de suite baisser la dépense publique,
07:25 notamment s'agissant des économies de fin de gestion 2023,
07:28 -8 milliards, il l'a évoqué dans son intervention
07:31 -et nous avons engagé une réduction de la dépense publique
07:34 de 10 milliards.
07:36 -Mais pour vous, l'écart entre vos prévisions et la réalité,
07:39 est-ce qu'il était prévisible ?
07:41 Est-ce que vous ne l'avez pas vu venir, tout simplement ?
07:44 -La prévision est un art extrêmement difficile.
07:47 Et s'agissant des prévisions de croissance économique,
07:50 nous maintenons une prévision autour de 0,9 %,
07:53 là où nos amis allemands ont révisé leur prévision
07:57 de croissance de 1,1 point.
07:58 C'est-à-dire que nous sommes tous, nous avons tous été en Europe
08:02 frappés par ce retournement de conjoncture économique.
08:05 -Vous savez ce que dit Valéry Rabeau,
08:08 et je fais circuler la parole,
08:10 parce qu'il y a beaucoup de Français qui nous regardent
08:13 et qui se disent "mais comment d'un coup ça nous arrive,
08:16 "on n'est pas en crise économique, à proprement parler,
08:20 "ou en crise grave, ça, c'était le Covid, c'était l'Ukraine,
08:23 "il y a deux ans, on avait un éclat,
08:25 "on était en Ukraine, il y a deux ans."
08:28 Il dit que soit il y a mensonge dans la construction du budget,
08:31 soit il y a incompétence.
08:33 -Non. -Vous répondez à ce qu'il dit ?
08:35 -Non, il n'y a ni l'un ni l'autre.
08:38 Nous sommes face, par exemple,
08:39 à une baisse de l'impôt sur les sociétés.
08:42 Pourquoi ? Parce que les sociétés ont fait plus de provisions,
08:46 et donc un bénéfice qui n'a pas été imposable
08:48 du fait de ces provisions,
08:50 parce que la conjoncture économique n'est pas bonne.
08:53 C'est un ralentissement de l'activité économique.
08:56 Moins de croissance économique, moins d'impôt sur les sociétés,
08:59 moins d'impôt sur les revenus, moins de consommation
09:02 et donc moins de TVA. -C'est clair.
09:05 Vous aviez de bonnes recettes fiscales en 2021-2022,
09:08 elles étaient moins bonnes en 2023,
09:10 ça s'est tassé et vous ne pouviez pas le prévoir.
09:12 Ca se tient comme défense ?
09:14 -Oh oui, tout se tient, en théorie, il n'y a pas de difficulté.
09:18 Quand la conjoncture est bonne,
09:19 c'est grâce au président de la République
09:22 qui prenne des décisions sérieuses, courageuses,
09:25 ambitieuses pour le pays.
09:26 Quand ça dérape, c'était imprévisible
09:28 et le pompier, le maire...
09:30 -Il y a quand même des objections de fond,
09:32 de quoi il en coûte, l'inflation.
09:34 -Qu'il y ait des difficultés liées aux recettes, très bien.
09:38 Mais nous sommes face à une situation,
09:40 vous l'avez dit, les prévisions ont été discutées depuis longtemps,
09:44 on a eu des dialogues presque de sourds
09:46 entre ceux qui avaient une vision très optimiste...
09:49 -Surtout sur 2024,
09:50 ça vous le reconnaissez plus que 2023.
09:52 -Qui étaient en situation de nous dire "ça va bien se passer",
09:56 et ceux qui disaient,
09:57 il y a quelques institutions, "attention,
09:59 "les prévisions sont quand même un peu alarmantes".
10:02 Moi, ce que je dis, c'est que nous sommes face à une situation
10:05 qui, si on ne prend pas un certain nombre de décisions,
10:09 est assez inextricable.
10:10 -Jusqu'où c'est grave ? On voudrait comprendre.
10:13 -Jusqu'où c'est grave ? Vous allez avoir...
10:15 -Parler d'une attaque de notre dette comme un scénario à la grecque,
10:19 une agence de notation qui nous dégagerait ?
10:21 -Avoir des agences de notation qui regardent la situation française
10:25 en disant "il y a un problème de fond",
10:27 avoir l'Europe qui vous dit "je crois que vous êtes
10:30 "dans une situation déficitaire,
10:32 "et on va mettre en place des procédures
10:34 "qui témoignent de votre fragilisation",
10:37 ça a des impacts sur les taux d'intérêt
10:39 et sur la capacité de la France à faire face à ces obligations.
10:42 Quand on dit ça, il faut reconnaître
10:44 que ceux qui dirigent le pays depuis 7 ans
10:47 ont une manière de réfléchir.
10:49 La seule solution qu'ils ont trouvée jusqu'à présent,
10:52 c'est qu'on souhaite travailler pour essayer de dépenser moins.
10:55 On le fait sur le dos des classes moyennes et des plus fragiles.
10:58 On ne pose jamais la question de l'impôt.
11:01 -Le gouvernement veut baisser les impôts des classes moyennes.
11:04 Il n'y a pas annoncé. -Ca commence à dater un peu.
11:07 -C'est en tout cas sur la table.
11:09 -J'ai entendu quelques déclarations contradictoires.
11:12 Ce que je note, c'est que l'ensemble de la classe politique,
11:16 dans sa grande diversité, est consciente
11:18 qu'au-delà des chiffres économiques,
11:20 il y a une question de l'acceptabilité
11:22 de la fiscalité.
11:23 Il y a des Français qui ont le sentiment
11:25 d'être en difficulté au quotidien, d'avoir du mal à faire des courses,
11:29 d'avoir du mal à être entendu.
11:31 Ceux qui demandent plus d'efforts...
11:33 -Vous posez la question de la justice fiscale.
11:36 -Ceux qui sont dans un autre paradigme
11:38 et qu'on n'interroge jamais.
11:40 -On termine le tour de table et on va se poser ce soir
11:43 la question de la taxation des hauts revenus.
11:46 Mais pour bien comprendre, Philippe Trénard,
11:48 est-ce soutenable, notre dette, encore aujourd'hui ?
11:51 -Elle n'est rigoureusement pas soutenable.
11:54 -Ah bon ? -Je crois qu'on est plusieurs
11:56 à avoir depuis longtemps sonné le toxin en 20,
12:00 je dois le dire.
12:01 Et croyez-moi, c'est pas une question
12:03 de droite ou de gauche.
12:05 Tout le monde pensait que, comme il y avait des investisseurs
12:08 pour financer, tout allait très bien.
12:11 Le seul problème, c'est quand les investisseurs se retirent.
12:14 Ils se retireront du jour au lendemain.
12:16 -Après une dégradation de notes, pour comprendre ?
12:19 -Il peut y avoir plusieurs événements
12:21 qui peuvent provoquer cela.
12:23 Ce que je voudrais dire, c'est que nous sommes dans une situation
12:27 où nous n'avons pas de marge de manoeuvre.
12:29 Nous sommes le pays avec les taux de prélèvement
12:32 les plus élevés ou le second.
12:33 -Ca, vous voudrez zoner en global.
12:36 Quand on dit les prélèvements obligatoires les plus élevés,
12:39 il faut voir aussi dans le détail.
12:41 -La dépense sociale la plus élevée,
12:43 et il faut pointer l'une des sources majeures du déficit,
12:47 qui est la retraite des fonctionnaires.
12:50 Et nous avons, en outre,
12:53 une dette, comme on nous l'a montré,
12:55 l'une des plus élevées.
12:56 Où voyez-vous une seule marge de manoeuvre ?
12:59 Votre problème économique,
13:01 et là, il ne dépend pas du tout
13:02 d'une politique économique de gauche ou de droite,
13:05 c'est que vous n'avez pas de marge.
13:08 -Vous voulez attaquer
13:09 le problème. -C'est ce que fait le gouvernement.
13:12 -La critique que l'on peut faire,
13:14 c'est d'associer un peu plus les prévisions budgétaires
13:17 à des scénarios de risque,
13:19 car on voit toujours un scénario de croissance,
13:22 et bien sûr, on est déçu à l'arrivée
13:24 parce qu'on n'a pas le scénario qu'on voulait.
13:27 Il suffit de faire ce que font beaucoup d'acteurs,
13:30 c'est-à-dire des scénarios,
13:32 simplement des variations qui se produisent souvent,
13:35 et on aurait pu...
13:36 -Vous validez plutôt les choix du gouvernement,
13:39 chômeurs, sécurité sociale, collectivité locale,
13:42 on est là sur la dépense publique, mais on va arriver sur les riches.
13:46 Avant de voir le sujet, sur les options,
13:48 et la petite musique qui monte dans votre famille politique
13:51 sur les superdividendes, les superprofits,
13:54 c'est pas forcément le premier sujet des Français,
13:57 la dette et le déficit,
13:58 il y a un sondage de Libération via Voice
14:01 qui en témoigne, mais quand même, il y a 70 % des Français
14:04 qui ont des déficits, et ça reste un sujet important.
14:07 Chez Oxfam, on le reconnaît, ce sujet,
14:10 on considère qu'on ne pourra pas investir
14:12 face à une montagne de dettes, il va falloir des endettés,
14:15 il va falloir trouver un moyen de résoudre les déficits.
14:19 -Plusieurs choses.
14:20 D'abord, c'est normal que la majorité des Français
14:23 puisse s'inquiéter de la dette, c'est l'épouvantail favori
14:26 des politiques depuis des années.
14:28 On nous le rappelle régulièrement, on nous en inquiète régulièrement
14:33 pour choisir d'autres, on peut comparer
14:35 à combien de patrimoine... -Les premiers sujets,
14:37 c'est pas la dette, quand on les interroge,
14:40 ça reste la santé, l'environnement et le pouvoir d'achat.
14:43 -Les sondages de Libération montrent aussi
14:46 qu'ils souhaitent que 75 % des Français
14:48 souhaiteraient plus de dépenses en matière de santé,
14:51 parce qu'ils sont conscients du problème concret.
14:54 A force de vouloir détricoter notre modèle social,
14:57 enlever des petites dépenses par-ci, par-là,
15:00 pour servir cette idée qui est totalement...
15:02 -Au niveau de dette, ça va être dur d'investir.
15:05 C'est ce que dit Moscovici.
15:07 Si on ne fait pas baisser la montagne de la dette,
15:09 on ne pourra pas construire le mur d'investissement.
15:13 -Je pense que c'est vraiment une idée dogmatique
15:15 qui sert d'épouvantail aujourd'hui,
15:18 qui nous sert à nous raconter à partir de choses assez arbitraires,
15:21 de dire que du jour au lendemain, tout le monde va arrêter d'investir.
15:25 -On peut continuer avec ces chiffres-là,
15:28 110 % du PIB de déficit, 3 000 milliards de dette ?
15:31 -Si on continue en parallèle de notre endettement,
15:34 de détruire notre modèle social français.
15:36 Si en même temps, on détruit ce qui est rassurant
15:39 pour les investisseurs, c'est-à-dire que la France
15:42 ne va pas s'effondrer demain, si on a de moins en moins
15:45 de garanties, ça peut être compliqué,
15:47 mais à partir du moment où investir en prêtant à la France
15:50 est quelque chose de rassurant, c'est toujours le cas.
15:53 -C'est une question de confiance, des marchés.
15:56 Personne ne veut détruire le modèle social.
15:59 Peut-être que vous voulez le faire évoluer.
16:01 On y va sur notre sujet.
16:04 C'est vrai qu'il y a des voix qui s'élèvent
16:06 au sein de la majorité pour dégainer l'arme fiscale.
16:09 Augmenter les impôts des plus riches,
16:11 super profit, de quoi parle-t-on, super dividende,
16:14 explications, rachats d'actions, les détails, Hélène Bourdieu.
16:18 Musique rythmée
16:21 -Pour certains dans la majorité, ce n'est plus un dogme.
16:25 Et c'est Yael Brune-Pivet qui lance le pavé dans la mare
16:28 vendredi dernier dans plusieurs médias.
16:31 La présidente de l'Assemblée nationale
16:33 affirme son intention de taxer les profits exceptionnels
16:36 réalisés par les grandes entreprises,
16:39 non pas par des innovations ou des gains de productivité,
16:42 mais par des effets d'aubaine du marché.
16:46 -Lorsqu'il y a des super dividendes,
16:49 des super profits,
16:51 des rachats d'actions massifs par les entreprises,
16:54 je crois que nous pouvons entamer la réflexion
16:57 et voir s'il n'y a pas là, de façon exceptionnelle,
17:00 une capacité que nous pourrions avoir
17:02 à augmenter les recettes de l'Etat.
17:05 Ca me paraît être quelque chose qu'il faut poser dans le débat.
17:09 -Les dividendes versés aux actionnaires
17:11 des 40 plus grosses entreprises françaises
17:14 ont représenté plus de 67,8 milliards d'euros en 2023.
17:19 Les rachats d'actions des entreprises du CAC 40,
17:22 plus de 30 milliards d'euros.
17:24 La gauche réclame depuis longtemps
17:26 une taxation sur ces profits hors normes.
17:29 -Si on taxait les super profits, on pourrait foutre la paix
17:32 aux Français, protéger l'environnement,
17:34 nos services publics.
17:36 -Une idée soutenue aussi par le MoDem et François Bayrou,
17:39 mais dont la majorité avait jusqu'à présent
17:41 refusé d'ouvrir le débat.
17:43 -Le débat est démocratique,
17:45 il aura lieu à l'Assemblée nationale,
17:47 il aura lieu au Sénat.
17:48 Mais ne pensons pas trouver des martingales,
17:51 parce que si ces super profits
17:52 rapportaient autant au budget,
17:55 ça ferait longtemps qu'ils auraient été taxés.
17:57 -Bruno Le Maire ne s'en tient d'ailleurs pour le moment
18:00 qu'à la taxe sur les super profits des compagnies d'énergie.
18:04 Pourtant, le débat fiscal est devenu inévitable
18:06 et il pourrait scinder la majorité présidentielle.
18:09 -Voilà, le débat fiscal est devenu inévitable,
18:12 Daniela Barone.
18:14 Vous l'aurez sans tabou, ce débat,
18:16 où vous dites déjà non au débat, ligne rouge,
18:18 c'est quasi existentiel pour nous,
18:20 on ne pourra pas aller sur cette voie
18:23 d'augmenter les impôts pour qui que ce soit.
18:25 -Je découvre tout d'un coup que la France est un paradis fiscal.
18:29 C'est-à-dire que les riches ou les sociétés,
18:33 ou les entreprises ne seraient pas taxées.
18:35 Alors qu'on l'a très bien dit tout à l'heure,
18:38 nous avons le niveau de prélèvement fiscal et social
18:40 le plus élevé d'Europe. -Je vous parle précisément
18:43 super profit, super dividende,
18:45 rachat d'action.
18:46 -S'agissant des super profits... -Super profit,
18:49 pour expliquer, conjoncturel, temporaire.
18:52 -De manière exceptionnelle.
18:53 On sait bien que ça n'aurait rien d'exceptionnel
18:56 et ça n'aurait rien de temporaire,
18:58 ce serait une mesure pérenne.
19:00 -Pourquoi ? Ca existe en Europe,
19:01 sur les énergéticiens ? -S'agissant des énergies,
19:04 nous avons mis en place une contribution
19:07 des rentes infras,
19:08 marginales, c'est un terme un peu compliqué,
19:12 mais nous taxons déjà les énergéticiens.
19:14 Nous avons mis en place une taxe sur les billets d'avion,
19:17 nous sommes les seuls en Europe à le faire.
19:20 -Ca existe déjà à l'échelle européenne.
19:22 -C'est une taxation des multinationales
19:24 avec un impôt minimum dorénavant imposé.
19:27 Nous taxons en France les acteurs du numérique
19:30 avec la taxe GAFA.
19:32 En matière d'innovation fiscale,
19:34 je crois que nous sommes les leaders,
19:36 les Européens peuvent nous imiter s'ils le veulent.
19:39 S'agissant de la taxation des super profits,
19:41 on a déjà discuté de ce sujet-là récemment.
19:44 -C'est intéressant de le voir.
19:46 -Le Parlement a refusé. -Des divisions internes,
19:49 à l'Assemblée nationale.
19:50 Je vous passe la parole.
19:52 Des amendements du MoDem,
19:53 vous le connaissez bien,
19:55 président du groupe MoDem,
19:56 qui ont trouvé une majorité.
19:58 C'est le 49-3 qui, finalement, les a annulés.
20:01 -Deux éléments de réponse.
20:02 Nous, nous sommes, depuis que nous sommes en responsabilité,
20:06 la majorité de la baisse des impôts.
20:08 Et cette politique fiscale,
20:11 elle donne des résultats en termes d'activité économique,
20:15 croissance, emploi, et par conséquent,
20:17 impôts sur les sociétés, sur le revenu, etc.
20:20 La deuxième chose... -Vous priez l'exil fiscal.
20:22 -En tant qu'économiste,
20:24 je considère qu'augmenter les impôts,
20:27 c'est le niveau zéro
20:30 de la politique budgétaire.
20:33 -Même face à la situation.
20:35 -Parce que c'est un argument de facilité.
20:37 -C'est clair. -C'est un argument de facilité.
20:40 -C'est incroyable d'entendre ça,
20:42 d'essayer de réduire le débat en laissant penser
20:45 aux gens qui nous écoutent qu'on prend le risque
20:48 d'augmenter les impôts des gens.
20:50 Quand on parle des superdividendes, des superprofits,
20:53 du rachat d'actions... -De quoi parle-t-on ?
20:55 -De Mme Michu ou de M. Truc,
20:57 qui payent ces impôts comme tout le monde.
20:59 Il faut se rendre compte que dans la société française,
21:02 il y a l'immense majorité des gens qui sont asphyxiés de toutes parts,
21:06 qui font face à une crise de l'inflation,
21:08 et le sentiment partagé de plus en plus,
21:10 et je m'en réjouis, qu'il y a des gens exonérés de tout.
21:14 Vous avez commencé avec le prénom en forfaits de terre unique,
21:17 avec l'ISF. Aujourd'hui, l'idée des gens,
21:19 c'est qu'il y en a qui ont du fric, on les emmerde pas,
21:22 moi, j'en ai de moins en moins.
21:24 Je veux bien entendre tout ce qu'on veut.
21:27 3 000 milliards de dettes, un tiers de la dette,
21:29 c'est les années Macron. -Vous parlez politique.
21:32 Est-ce que c'est du symbole pour accepter
21:34 de contribuer à l'augmentation ?
21:36 On est dans le symbole ou dans la vraie recette fiscale.
21:40 Quand on regarde le CAC 40,
21:41 c'est un super profit, effectivement.
21:43 On voit très bien qu'en 2023, on a le top 5,
21:47 on va voir ça à l'antenne, des profits.
21:49 Arrive en premier, je pense,
21:51 Total Energy, 19,3 milliards,
21:55 puis Stellantis, l'automobile, 18,6,
21:57 LVMH, le Luxe, la banque, BNP Paribas
22:00 et les assureurs AXA.
22:02 Il y a des super profits en 2023.
22:05 Vous, qu'est-ce que vous dites concrètement ?
22:08 On taxe combien ? A hauteur de comment ?
22:10 On voit bien que ces profits ne se font pas en France.
22:13 -On a fait des propositions.
22:15 Je reprends la distinction.
22:16 Il y a les super profits,
22:18 des résultats exceptionnels,
22:19 qu'on peut taxer de manière exceptionnelle.
22:22 Il y a les super dividendes.
22:24 C'est pas les révolutionnaires qui le proposent,
22:27 c'est Matéi, c'est le Modem.
22:28 Dans ces cas-là, la majorité se divise.
22:31 On est capable de rentrer 5, 6, 7 milliards
22:33 en fonction des curseurs qu'on fait jouer,
22:36 super profit, super dividende,
22:38 parce que la seule recette qu'on nous annonce,
22:40 c'est de faire un tour de vie sur l'assurance-chômage.
22:43 Quand on voit les résultats, on peut considérer
22:46 qu'on est au bout du système.
22:47 Si vous voulez rendre l'effort partagé et acceptable,
22:50 ceux qui ont du fric dans ce pays
22:52 doivent participer à la continuité du modèle social.
22:55 -L'économiste Philippe Trénard,
22:57 pour ceux qui nous regardent,
22:59 je vais vous montrer le panneau des super dividendes
23:02 du CAC 40 distribué en 2023.
23:03 67,8 milliards de dividendes. -Du jamais vu, Myriam.
23:07 -C'est à nouveau, vous le voyez bien sur cette infographie,
23:10 un record. On parlera des rachats d'actions après,
23:13 car ça mérite une petite explication.
23:15 Super profit, super dividende, record.
23:18 On se dit que même si ça ne renflouait pas
23:22 les caisses au point de résorber le déficit,
23:24 d'un point de vue symbolique,
23:26 et la politique, c'est aussi la symbolique,
23:28 et parfois, ça a même des conséquences économiques,
23:31 ça peut être mieux compris, cette justice fiscale.
23:34 -C'est légitime pour parler de politique et de la symbolique,
23:38 et ça, je laisse cela à mes compagnons de débat.
23:40 -Est-ce que ce serait efficace ?
23:42 -Non. D'abord, il y a trois choses différentes.
23:45 Parle-t-on de taxer les rachats d'actions ?
23:48 Parle-t-on de taxer les super profits ?
23:50 -Je vous parle de super profit et des super dividendes.
23:53 -Super profit et super dividende.
23:55 -Des dividendes exceptionnellement hauts.
23:57 -Ces super profit et super dividende sont deux choses.
24:00 Si je suis une entreprise et que j'ai des problèmes,
24:03 je dois verser des super dividendes,
24:06 car je dois dégager la richesse qui est dans mon secteur
24:10 pour qu'elle aille retourner dans d'autres secteurs.
24:13 N'oublions pas que la plupart de ces dividendes
24:16 ne sont pas versées à Philippe Trénard,
24:18 à un monsieur, à une madame ou un monsieur,
24:21 elles sont versées à des entreprises,
24:23 qui elles-mêmes vont les recevoir en revenus
24:26 et vont éventuellement investir.
24:28 Éventuellement, il y a des périodes
24:30 où vous versez beaucoup de dividendes
24:32 et les opportunités d'investissement ne sont pas là
24:35 en raison des incertitudes de la politique monétaire.
24:38 Et c'est de la bonne gestion.
24:40 Donc, moi, je ne vois pas la notion de super dividende,
24:44 je ne vois pas à quoi elle correspond.
24:47 J'ai travaillé dans une industrie qui s'appelle la réassurance.
24:50 Vous faites une année des pertes et l'autre des super profits.
24:54 Qu'est-ce que je dois faire ?
24:55 -C'est pour ça qu'on parle d'une taxe temporaire.
24:58 -Ca veut dire qu'une année sur deux, vous allez me taxer.
25:02 Je vais prendre la moyenne et moi, une année sur deux,
25:04 je suis au-dessus de la moyenne.
25:06 Si je prends les règles d'Oxfam,
25:08 qui seraient de prendre la moyenne des quatre dernières années,
25:12 qui est une règle absolument absurde,
25:14 on pourrait prendre éventuellement la distribution des profits
25:18 et se dire que si les profits sont réalisés
25:20 une fois tous les 20 ans, exceptionnels,
25:23 une fois tous les 20 ans, etc.,
25:24 on pourrait imaginer ce genre de choses.
25:27 -Vous nous dites que ça crée de l'insécurité
25:29 économique pour l'entreprise,
25:31 et donc c'est pas bon pour l'investissement
25:34 en termes de compétitivité pour la France.
25:36 -Ca va bloquer la redistribution du capital.
25:39 -Ca va bloquer la redistribution.
25:41 -Je pense qu'on est dans une situation de déni
25:44 assez majeure de la réalité, en fait.
25:46 On est dans une situation où des multinationales
25:51 parviennent à engranger des milliards de profits de plus
25:54 tous les ans et qu'elles redistribuent majoritairement
25:58 à des actionnaires et à des actionnaires très riches.
26:01 96 % des dividendes aujourd'hui
26:03 sont redistribués à 1 % des ménages français.
26:06 On parle pas de Mme Miffieu, pour reprendre les mots de monsieur.
26:09 En fait, quand on a des tels niveaux d'enrichissement,
26:13 que ce soit en prenant comme prisme
26:16 les entreprises ou les individus,
26:19 là, on a aussi vu que depuis 2020, par exemple,
26:22 les 4 milliardaires français les plus riches
26:24 ont augmenté leur fortune de 87 %.
26:27 Dans le même temps, 90 % de la population française,
26:30 si vous cumulez leur richesse, elle a baissé.
26:33 C'est l'INSEE qui le montre. Les Français s'appauvrissent.
26:36 Dans le même temps, il y a une toute petite poignée de gens,
26:39 de très grandes entreprises qui s'enrichissent
26:42 et qui ne redistribuent pas de manière juste.
26:45 Face à ça, si on ne veut pas agir, on est en effet dans le dogme.
26:48 Il y a des solutions très simples.
26:50 On propose de revenir à un ISF rénové
26:53 en prenant en compte notamment un volet climatique...
26:56 -Vous voyez l'ensemble de la politique économique
26:58 d'Emmanuel Macron. Déjà, sur superprofits,
27:01 superdividendes, vous proposez quoi ?
27:03 -On propose de taxer les superprofits.
27:05 -A quelle hauteur et ça rapporte combien ?
27:08 Face à une situation économique comme la nôtre.
27:11 -En fait, nous, ce qu'on calcule,
27:13 c'est que ça pourrait rapporter entre 10 et 20 milliards par an.
27:16 -Ah oui, c'est conséquent.
27:18 -C'est pour ça qu'on n'est pas sûr du détail.
27:21 -Il faut chercher les 20 milliards pour 2025.
27:23 -On a un manifeste fiscal qui a 88 milliards par an supplémentaires
27:27 sur ce qu'on a aujourd'hui et uniquement avec des mesures justes.
27:30 -Sans faire fuir les capitaux. -Sans faire fuir les capitaux.
27:34 Avec des mesures justes qui ne toucheraient pas
27:36 la plupart des Français, uniquement les ultra-riches.
27:39 -A quelle hauteur, pour qu'on comprenne
27:42 le pourcentage de taxation, ce serait combien pour arriver
27:45 aux 20 milliards ? -Sur les superprofits...
27:47 Je ne veux pas vous dire de bêtises,
27:49 mais on part de la moyenne...
27:51 -Vous avez peur d'effrayer les milliardaires ?
27:54 -Sur les superprofits, c'est sur la moyenne des 4 dernières années.
27:57 Si on calcule ce qui va au-dessus de 10 à 20 % de plus,
28:00 est-ce qu'on est sur une croissance normale d'entreprise
28:04 au-delà de ce qu'elle a gagné ?
28:05 -Benjamin Stapuy. -Au-delà de ça, on taxe.
28:08 -La politique, c'est aussi faire société.
28:10 Il y a une question morale qui se pose à nous.
28:13 Vous avez un gouvernement qui a supprimé l'ISF,
28:16 qui a pris des mesures qui ont bénéficié aux plus aisés.
28:19 On peut même le regarder,
28:20 il y a eu des effets positifs en termes de croissance,
28:23 mais c'est la réalité.
28:25 La seule démarche, c'est la taxe d'habitation.
28:27 Le reste, c'est pour les plus aisés.
28:29 Quand t'es chômeur, tes droits d'indemnisation ont été réduits.
28:33 Quand t'es allocataire du RSA,
28:35 pour toucher 600 euros par mois,
28:37 300 euros de moins que le seuil de pauvreté,
28:39 il faut faire 15 heures d'activité.
28:42 Quand tu serres la vis aux gens qui n'ont rien ou quasi rien
28:45 et que dans le même temps, pour des conjectures économiques
28:49 qui sont les meilleures légendes de la réalité,
28:51 on nous dit que c'est impossible d'aller chercher le super profit,
28:55 vous allez faire peur aux grands actionnaires,
28:57 aux grands patrons, ils vont quitter la France,
29:00 on nous l'a déjà fait sous Sarkozy.
29:02 Il faut être sérieux.
29:04 Il y a une question morale de partage des richesses.
29:06 Les Français ont besoin de signaux,
29:09 et je note que ce soir, encore une fois,
29:11 la majorité considère qu'il n'y a pas de débat.
29:13 -Danielle Labaronne, elle est importante.
29:16 Qu'est-ce que vous répondez ?
29:18 C'est toujours les mêmes, les plus modestes,
29:20 ceux qui gagnent le moins.
29:22 -Il n'y a pas de débat.
29:23 Si, il y a un débat.
29:24 L'INSEE a montré qu'entre les très riches et les très pauvres,
29:30 avant tout prélèvement fiscaux, sociaux, etc.,
29:33 il y avait un écart de 1 à 18.
29:35 Et puis, quand on prend en compte ce que paient les uns
29:38 sous forme d'impôts, ce que reçoivent les autres
29:40 sous forme de prestations sociales,
29:42 et si on valorise également tous les services publics
29:46 qui sont offerts à la population, cet écart se réduit de 1 à 3.
29:49 C'est l'INSEE qui le dit.
29:50 -C'est mieux que les autres pays européens
29:53 en termes de redistribution.
29:54 -Nous sommes l'un des pays développés
29:57 les plus égalitaires au monde.
29:59 Je voudrais revenir sur les dividendes.
30:01 Avant que l'entreprise verse des dividendes,
30:03 elle a payé des impôts de production.
30:06 -Que vous avez baissé.
30:07 -Oui, mais les impôts de production
30:09 restent parmi les plus élevés d'Europe.
30:12 Elle a payé des impôts sur les sociétés,
30:14 et une fois que l'actionnaire reçoit son dividende,
30:17 il payera un prélèvement farfétaire unique.
30:19 -Le taux global de prélèvement, c'est l'argument massue,
30:22 est toujours le plus élevé.
30:24 -Vous créez 100 richesses et vous allez donner au moins 65
30:27 à l'Etat sous forme d'impôts ou de cotisations.
30:30 -Le raisonnement est compris. Laëtitia Saint-Paul ?
30:33 -Oui, nous sommes absolument tous attachés à la proportionnalité.
30:37 Nous voulons que les PME soient taxées
30:40 comme des multinationales.
30:42 Ce n'est pas le cas, mais nous avons largement oeuvré
30:44 pour que les multinationales soient au moins taxées à hauteur de 15 %.
30:48 La route est longue, mais dans un monde mondialisé,
30:51 l'enfer est pavé de bonnes intentions.
30:53 Je voudrais répondre à mon collègue.
30:55 A côté de Genève, sur le lac Léman,
30:57 il y a un village qui est appelé "le village des milliardaires".
31:01 On a affaire à des gens qui préfèrent être
31:03 dans une prison dorée, passer à côté de leur vie,
31:06 plutôt que de payer leurs impôts en France.
31:09 -Vous le déplorez ?
31:10 -Je le déplore et avec votre idée,
31:12 vous allez augmenter le nombre de pêcheurs sur le lac Léman.
31:15 -La formule est assez mignonne, j'en conviens,
31:18 mais si Chenonceau, c'est la France,
31:20 ce n'est pas la France seule.
31:22 Sur les territoires, aujourd'hui, les gens s'appauvrissent.
31:25 Je veux bien entendre qu'on ne peut pas parler
31:27 de super-profits, de super-dividendes,
31:30 de la répartition... -On en parle.
31:32 -On en parle pour ne pas en faire.
31:34 -Vous allez voir qui c'est, mais il me dit
31:36 que vous êtes nombreux dans cette majorité.
31:39 Les quelques-uns dans la majorité qui ont osé en parler,
31:42 ils ont été blackboulés, et je le regrette profondément.
31:45 -Vous êtes dogmatique pour les oppositions.
31:47 On verra le débat, il faudra qu'il y ait un collectif budgétaire.
31:51 -Il n'y aura pas de débat.
31:52 C'est un 49-3, Myriam Mankawa.
31:54 On connaît la musique par coeur.
31:56 Toutes les propositions qu'on a faites
31:58 de toutes les oppositions confondues
32:00 sur des partages de richesses balayés par le 49-3.
32:03 -En ouverture, si vous voulez bien,
32:05 Philippe Trénard. -Si on veut redistribuer,
32:08 il faut avoir des raisons pour redistribuer.
32:10 Pour avoir des raisons pour redistribuer,
32:12 il faut un bilan sur l'évolution des inégalités en France.
32:16 -Il n'y a pas de problème. -L'évolution des inégalités...
32:19 Les résultats sont simples.
32:20 Il vous suffit d'aller voir l'étude qu'a publiée l'année dernière
32:24 le commissariat général au plan. Elle diminue.
32:27 Après, naturellement, imposition.
32:29 Après, prestations sociales.
32:31 Elle diminue. Nous sommes donc le pays
32:33 où le niveau d'inégalité est le plus faible,
32:36 l'un des plus faibles au monde,
32:38 et le pays où elle continue à diminuer.
32:40 -Les données pour terminer.
32:42 Je ne suis pas sûre que...
32:44 C'est un débat extrêmement clivé.
32:46 Chacun saura son opinion.
32:47 En tout cas, il y a clairement une division sur ce plateau.
32:51 Petite question pour terminer.
32:53 49-3, vous nous disiez, sur un projet de loi de finances rectificative.
32:57 Vous votez la censure ?
32:58 -On verra comment...
32:59 -Je rappelle que vous êtes un groupe déterminant,
33:02 Charmière, Elliot. -On est un groupe déterminant.
33:05 Si on continue à ignorer les oppositions
33:07 et à venir les chercher quand il y a un incendie,
33:10 parce qu'on n'a pas entendu les solutions,
33:12 on pourra considérer qu'on est niés dans notre travail d'opposition
33:16 et on prendra nos responsabilités.
33:18 -Merci beaucoup. Le débat, il est économique et éminemment politique.
33:22 Il ne fait qu'au commencer.
33:24 Vous restez avec moi, Laetitia Saint-Paul.
33:26 Dans une dizaine de minutes, les partis pris de nos affranchis,
33:30 ce soir, piratage informatique et menaces terroristes,
33:33 le feu de feu d'un bombardier,
33:35 l'hyperconcentration des médias et les raisons de s'en inquiéter.
33:38 On verra ça avec Thomas Lestavelle.
33:40 Quel est le menu de Bourbon Express, Stéphanie Despierres ?
33:43 -Gabrielle Attal sera seule dans l'arène le mercredi
33:46 pour répondre aux questions des députés.
33:49 -A tout à l'heure, les amis.
33:50 On va s'arrêter avec vous, Laetitia Saint-Paul,
33:53 sur les violences sexuelles dans l'armée française.
33:56 C'est l'amorce d'un mouvement #MeToo
33:58 au sein de la Grande Muelte,
34:00 auquel on assiste, et c'est vous qui l'accompagnez
34:03 en quelque sorte. Malgré la féminisation de l'armée,
34:05 les mentalités ne changent pas.
34:07 Regardez, c'est dans l'hésitation de Marion Becker,
34:10 interview juste après.
34:12 Musique douce
34:14 ...
34:16 -Si on vous invite, Laetitia Saint-Paul,
34:18 c'est parce que vous bousculez la Grande Muette
34:21 en encourageant les victimes d'agressions sexuelles
34:24 dans l'armée à parler.
34:25 Vous avez lancé le #MeToo des armées.
34:28 En quelques jours, vous avez déjà reçu
34:30 une vingtaine de messages de femmes militaires
34:33 dans votre boîte mail, et la parole se libère enfin.
34:37 L'une d'entre elles, Manon Dubois, 23 ans,
34:39 a accepté de témoigner à visage découvert,
34:42 victime d'une agression, alors qu'elle était dans la marine.
34:46 -En fait, ça pouvait aller, comme je dis,
34:48 de la simple main aux fesses,
34:50 où l'effleurage à tenter de m'embrasser de force
34:53 ou me plaquer contre mon plan de cuisine
34:55 et se coller à moi et frotter son sexe contre le mien,
34:58 enfin, ce genre de choses.
35:00 Du coup, c'est un soir, je sais que je me retrouve
35:03 enfermée dans un local avec lui.
35:05 Il se passe, pour moi, la chose la plus grave qui s'est passée.
35:08 La pire, puisque deux jours après,
35:10 je me suis effondrée et j'ai dû parler, en fait.
35:13 Du coup, ça m'a amenée à voir le commandant,
35:16 le médecin, le second.
35:17 On a entendu moi, on a entendu lui.
35:19 Le capitaine d'armes du bateau me dit
35:21 "Oui, mais c'est qu'il était amoureux."
35:24 J'avais envie de lui répondre à ce moment-là.
35:26 Ca lui donne le droit de faire ce qu'il a fait.
35:29 -Le commissaire sera mis à pied 10 jours.
35:31 Il échappe au tribunal correctionnel.
35:33 Il sera condamné à verser 600 euros de dommages et intérêts à Manon.
35:37 La jeune femme dénonce l'impunité dont il a bénéficié.
35:41 Elle a depuis quitté l'armée.
35:43 Vous aussi, Laetitia Saint-Paul,
35:45 vous avez dénoncé les comportements sexistes
35:47 dont vous avez été victime dans l'armée.
35:50 -Des camarades de promotion ne m'ont jamais adressé la parole
35:53 parce que la place de Bobonne est à la maison.
35:56 Je ne crois pas qu'une grande école de la République
35:59 puisse voir proliférer des comportements déviants.
36:03 -A l'école militaire de Saint-Cyr,
36:05 vous avez encaissé les brimades des remarques sexistes.
36:08 Tout était fait pour que les femmes démissionnent.
36:11 Car Laetitia Saint-Paul,
36:13 avant d'être élue députée Renaissance du Maine-et-Loire,
36:16 vous étiez capitaine dans l'armée de terre.
36:19 Vous avez commandé une section au 3e régiment du matériel.
36:22 Vous avez participé à des opérations extérieures
36:25 en Côte d'Ivoire, puis au Liban.
36:27 En tant que députée, vous voulez mettre en lumière
36:30 la mauvaise prise en charge des violences sexuelles
36:33 au sein de l'armée. Depuis 2014,
36:35 elle s'est dotée d'un service de lutte
36:37 contre les violences sexuelles, la cellule Témis.
36:40 Mais visiblement, cela ne suffit pas.
36:43 Alors, on a une question pour vous, Laetitia Saint-Paul.
36:47 L'armée arrivera-t-elle un jour
36:49 à en finir avec l'impunité sur ces questions ?
36:54 -Réponse, Laetitia Saint-Paul.
36:56 -Alors, l'armée peut compter sur ma détermination,
36:59 ainsi que de celle d'Aurore Berger, ministre aux droits des femmes,
37:03 de Véronique Riotton, la présidente de la délégation
37:06 aux droits des femmes et du ministère des armées,
37:09 pour mettre un terme à cette impunité.
37:11 -Ce mot d'impunité, il vous semble justifié
37:14 sur les violences sexuelles dans l'armée ?
37:16 Elle existe, aujourd'hui, l'impunité ?
37:18 -Si je me suis saisie avec un tel engagement
37:21 de la situation de Manon, c'est que depuis que je suis élue,
37:25 députée, comme je suis identifiée comme étant femme,
37:27 militaire et élue, à peu près une fois par an,
37:30 j'ai un témoignage vraiment copié-collé
37:34 à celui de Manon Dubois, avec une jeune recrue,
37:38 un cadre de contact qui a déjà fait ses preuves
37:42 et une hiérarchie qui a envie de mettre la poussière sous le tapis,
37:46 qui inflige une sanction militaire tellement faible
37:50 que lorsqu'il y a même un jugement,
37:52 ce jugement converge avec celui de l'armée.
37:55 -Vous dites d'ailleurs que Manon Dubois a été punie trois fois.
38:00 Elle a dû quitter l'armée, son agresseur a peine sanctionné,
38:04 il est mis à pied, mais il va poursuivre sa carrière
38:07 dans l'armée. Il aurait dû être licencié,
38:10 pour vous, clairement ? -Je crois absolument
38:12 qu'il aurait dû avoir une sanction qui le prive
38:15 de poursuivre sa carrière. Il a une sanction
38:17 qui le permet même de devenir sous-officier ou officier.
38:21 -Cette affaire qui vous a indignée,
38:22 vous l'avez découverte dans la presse locale.
38:25 Et depuis, qu'est-ce qui se passe ?
38:27 Vous recevez quoi sur votre boîte mail ?
38:30 -Alors, suite à mon témoignage dans le courrier de l'Ouest,
38:33 Ménéloire, j'ai reçu plus d'une vingtaine de témoignages
38:36 en une semaine et j'ai vraiment eu le sentiment
38:39 que ma boîte mail pro était devenue le MeToo des armées.
38:42 -Qu'est-ce qu'elles vous disent, les femmes victimes ?
38:45 -Elles me disent de ne pas les abandonner.
38:48 Elles me disent qu'elles ont vécu quelque chose d'analogue
38:51 à Manon Dubois et qu'elles vivent un vrai sentiment d'impunité.
38:56 Elles ont l'impression qu'elles ont dû se mettre en arrêt maladie,
39:00 finalement en arrêt longue maladie, être licenciées,
39:03 et en fait, il y a une inversion de la chaîne des valeurs
39:06 quand la victime est écartée et que le coupable prospère.
39:09 -En fait, ce qui semble incroyable,
39:12 c'est le peu... le nombre peu nombreux de cas,
39:15 même si on sent qu'on est à un tournant,
39:18 on n'ose pas dire MeToo, parce qu'on n'est pas dans une vague,
39:21 mais elle va peut-être venir.
39:23 Comment vous expliquez, aujourd'hui,
39:25 qu'il y ait si peu d'affaires face aux femmes dans l'armée,
39:28 qu'il y a 15 % de femmes,
39:30 c'est qu'elles restent dans le merta, dans le silence,
39:33 elles n'osent pas porter plainte ? -Absolument.
39:36 Mon équipe de collaborateurs a essayé de rappeler les victimes
39:40 et en fait, elles ont intégré de façon très étrange
39:44 le devoir de réserve,
39:46 comme si le fait des témoigners
39:49 qu'on a été victime,
39:51 eh bien, contredisait le devoir de réserve.
39:53 Donc, c'est complètement... -C'est incroyable.
39:56 -Une inversion des sens.
39:58 C'est incroyable et je crois que le MeToo des armées
40:01 serait compliqué, parce qu'elles le voient bien,
40:04 qu'il y a eu impunité,
40:06 qu'elles risquent de perdre leur emploi,
40:08 que témoigner serait avoir une cible dans le dos.
40:12 Donc... -Oui.
40:13 -C'est un monde particulier, quand même, l'armée.
40:16 Il y a des lieux de promiscuité.
40:18 Vous-même, vous dénoncez un milieu très machiste.
40:21 Les Grosses, c'est qui ?
40:23 -Je me permettrais de nuancer que c'est en école de formation
40:27 que c'était particulièrement sexiste
40:30 pour nous faire démissionner,
40:32 avec des logiques qui se transmettaient d'année en année.
40:36 Mais après, j'ai pas vécu dans une institution sexiste,
40:39 j'ai fait un beau déroulé de carrière,
40:41 avec mes joies et mes peines de chef,
40:43 mais c'est là ma pointe d'espoir,
40:45 c'est que l'institution n'est pas sexiste.
40:48 -La difficulté, c'est l'école.
40:50 C'est le démarrage de carrière.
40:52 Mais "les Grosses", ça existe, ce mot-là,
40:54 pour parler des femmes dans l'armée ?
40:56 -C'est clairement...
40:58 Il y a un vocabulaire dédié.
41:00 Les femmes, c'est les Grosses.
41:02 Les Souzes, c'est ceux qui parlent aux Grosses.
41:05 Les Crocos, ce sont les élèves étrangers.
41:07 Donc, en fait, on est tous rangés dans des cases
41:10 avec ceux qui ont le droit d'avoir cet idéal,
41:13 que de s'engager dans l'armée,
41:14 et ceux qui n'y ont pas droit,
41:16 parce que ça reste un idéal de s'engager.
41:19 Pour moi, l'armée est identitaire.
41:21 -Elle n'est surtout pas là pour dénoncer.
41:23 -Et dénoncer les déviances,
41:25 c'est justement protéger l'institution.
41:27 Je pense qu'ils ont tout faux,
41:29 ceux qui glissent la poussière sous le tapis.
41:32 Ils n'ont rien compris.
41:33 On le voit bien, les armées n'arrivent plus à fidéliser.
41:37 Cette semaine, le ministre Lecornu
41:39 a dû sortir un plan pour fidéliser.
41:42 Donc, si on ne fidélise pas,
41:44 c'est que les jeunes ne trouvent pas ce qu'ils ont cherché,
41:47 il faut absolument qu'il y ait une impunité...
41:50 -Qu'il n'y ait plus d'impunité. -Qu'il n'y ait plus d'impunité,
41:54 que les valeurs soient respectées.
41:56 -Votre capitaine, en préparant cette interview,
41:58 vous a dit, je l'ai lu dans la presse,
42:01 "Cette phrase hallucinante,
42:02 "mieux vaut être insultée qu'ignorée,
42:05 "ça vous fait exister."
42:06 C'est ça, les mentalités ?
42:09 Ca existe, en gros, de subir des brimades,
42:12 et au fond, c'est normal, parce qu'au moins,
42:15 vous avez un nom, un visage,
42:17 même si c'est pour en prendre plein la figure.
42:19 -Oui, comme Manon l'a témoigné,
42:22 son chef lui a dit, "Oh, ben, écoute,
42:25 "il est amoureux de toi, il faut comprendre."
42:28 En fait, il n'y a rien à comprendre.
42:30 Les règles sont simples, claires et nettes,
42:32 il faut les appliquer.
42:34 -Elles sont trop isolées, aujourd'hui,
42:36 les femmes, dans leur mission,
42:38 parce que ça, c'est désinvariant
42:40 dans le cadre de ce qui est arrivé,
42:42 les agressions répétées pour Manon,
42:44 le huis clos, l'isolement de la victime,
42:46 le fait que le commandement connaisse bien souvent
42:49 l'agresseur.
42:50 Comment se fait-il qu'il y ait autant de femmes seules
42:53 face à des dizaines d'hommes dans ces milieux-là ?
42:57 -Ca veut dire que les directives ministérielles
43:00 n'infusent pas, ça faisait partie du plan anti-harcèlement
43:03 suite à la publication du livre "La guerre invisible",
43:06 de ne pas isoler les femmes.
43:08 Je crois en la force du nombre.
43:10 Quand on est nombreuses, on se parle entre nous,
43:13 et des fois, on se le dit entre nous,
43:15 "Tiens, fais attention à lui, il a une sale réputation."
43:18 Donc la force du nombre aide,
43:20 et dans ce plan anti-harcèlement,
43:22 il y avait le fait de ne pas isoler les femmes,
43:25 il y avait aussi le fait d'avoir un ou une correspondante mixitée,
43:29 et ce n'a pas été décliné partout.
43:32 J'écris la loi, donc je veux juste que la loi s'applique
43:35 partout, en tout temps et en tout lieu.
43:37 -Vous avez un rôle de contrôle de son application.
43:40 En tant que députée, la mise en place de la cellule Témis,
43:44 ça marche mal, pourquoi ?
43:45 -Il y en a plein qui n'ont pas entendu parler,
43:48 donc là, on revient sur les directives ministérielles
43:51 qui ne sont pas appliquées.
43:52 Malgré toute leur bonne volonté, et ça, je ne le remets pas en cause,
43:57 quand vous avez quatre personnels
43:59 pour une force qui avoisine, avec civils et militaires,
44:03 les 300 000 personnes,
44:04 à vous de juger si c'est suffisamment dimensionné.
44:07 -Il faudrait peut-être externaliser les signalements
44:10 et pas donner ça aux militaires.
44:12 A l'Assemblée, par exemple, c'est une cellule externe,
44:15 à l'avis des députés, qui gère ces sujets, cette écoute-là.
44:19 -C'est un point que j'ai identifié.
44:21 Il y a très peu de contre-pouvoirs à l'armée
44:23 et toutes les tentatives, finalement, sont réinternalisées.
44:27 Une cellule externalisée, dimensionnée comme il se doit,
44:30 ce serait déjà un bon début.
44:33 -Travail de prévention, également,
44:35 dans les écoles militaires.
44:37 Vous avez fait s'incire. Combien de femmes ?
44:39 -Moins de 10 %.
44:41 En fait, en 20 ans,
44:42 le nombre de femmes n'a pas augmenté
44:45 et je crois que ce qu'elles vivent n'est pas plus enviable
44:48 que ce que j'ai pu vivre il y a 20 ans.
44:50 C'est pour ça que je verse mon témoignage au débat.
44:53 Si en 20 ans, les armées avaient fait leur introspection,
44:56 s'étaient inquiétées de la publication de "La guerre invisible",
45:00 mon témoignage aurait été inutile.
45:02 Heureusement, la semaine dernière,
45:04 une jeune femme a démissionné.
45:06 -Vous avez été reçue par le ministre des Armées,
45:09 Sébastien Lecornu,
45:10 et par Aurore Berger, en charge de l'égalité homme-femme.
45:13 Vous avez eu des garanties de suivi,
45:16 des actions concrètes.
45:17 Que s'est-il passé depuis que vous vous êtes faite
45:20 la porte-voix de Manon ?
45:22 -Aurore Berger a mis en place une boîte mail dédiée,
45:27 j'espère que vous pourrez communiquer dessus,
45:30 pour accueillir les témoignages,
45:32 dans les milieux où il y a peu de contre-pouvoirs.
45:34 Au ministère des Armées, ils ont bien convenu
45:37 que la grille des sanctions n'était pas du tout
45:40 en proportionnalité avec les crimes commis.
45:43 Nous allons, dès la semaine prochaine,
45:45 travailler ensemble sur le plan d'action auquel j'ai pensé.
45:48 J'étais formée pour ça.
45:50 -On se sent très déterminés.
45:52 Entre les courriers que vous recevez,
45:54 ceux qui arrivent chez Aurore Berger,
45:56 les autres chez Sébastien Lecornu,
45:58 est-ce qu'on peut avoir un chiffre de témoignages ?
46:01 L'angle se délie enfin ?
46:03 -Oui, c'est plutôt démoralisé.
46:05 J'en ai reçu 25, Aurore Berger, une centaine,
46:08 et le journaliste du Monde m'a dit qu'il en avait également reçu.
46:12 Ca veut dire qu'en une semaine,
46:14 on avoisine les chiffres annuels de la cellulité MIS.
46:17 -En une semaine. -En une semaine.
46:19 -Il se passe quelque chose. -Il se passe quelque chose.
46:22 -Un mouvement #MeToo. Merci, Laetitia Saint-Paul.
46:25 Vous reviendrez, d'ailleurs, pour faire le point
46:28 sur ce qui s'est passé dans cette grande muette.
46:30 C'est des parties pris, la page opinion,
46:33 pour terminer cette émission.
46:34 On vous en parle.
46:35 Générique
46:37 ...
46:44 Yanis Roder, de la Fondation Jean Jaurès,
46:46 observatoire de l'éducation, professeur d'histoire géo
46:50 en Seine-Saint-Denis, bonsoir à vous et Thomas Lestavelle
46:53 pour l'actu économique qui se tourne ce soir
46:55 sur les médias hyper concentrés.
46:57 On commence avec vous, Yanis.
46:59 Depuis la semaine dernière,
47:01 ce sont près de 150 établissements
47:03 qui ont été visés par des menaces d'attentats
47:05 et d'actes malveillants,
47:07 chiffre du ministère de l'Education nationale.
47:09 Qu'est-ce qu'il se passe ?
47:11 -Des alertes à la bombe, des menaces de mort
47:14 envoyées dans des dizaines de lycées
47:16 avec des messages tels que "demain, je ferai exploser
47:19 "l'établissement vers 11h-15h et je décapiterai vos corps",
47:22 ou "j'ai mis du C4, c'est un explosif partout
47:24 "dans les lycées et les classes, j'espère que vos corps
47:28 "vont exploser en mille morceaux".
47:30 Bref, la nuit dernière, après l'Île-de-France,
47:32 les Hauts-de-France et la région Grand-Est,
47:35 c'est au tour des Bouches-du-Rhône d'avoir été touchés.
47:38 -Comment réagissent les autorités ?
47:40 -Ces messages sont pris au sérieux,
47:42 mais les lycées sont parfois fermés.
47:44 La préfecture de police des Bouches-du-Rhône
47:47 a mis en place des patrouilles d'équipage
47:49 et chaque établissement vérifie,
47:51 quand il y a des alertes à la bombe,
47:53 que l'espace est sécurisé.
47:55 La ministre de l'Education nationale
47:57 et les autorités n'ont pas d'indications
47:59 selon lesquelles ce seraient des attaques
48:01 autres que françaises.
48:03 Lorsque les auteurs seront connus, les sanctions seront lourdes.
48:06 Jusqu'à des peines de prison.
48:08 Le ministère semble donc penser qu'il s'agit de plaisantins,
48:11 mais cela ne l'empêche pas de devoir évacuer le moindre doute.
48:15 Tout comme les autorités locales,
48:17 à l'image de Renaud Muselier, président de la région PACA,
48:20 qui a déclaré que, face à ces menaces
48:22 au contenu islamiste et terroriste,
48:25 aucun lycée ne sera ouvert sans lever de doute.
48:27 -Les pouvoirs publics sont loin d'en faire trop.
48:30 -Non. D'abord, en raison du contexte, Myriam.
48:32 Après l'attentat de Moscou,
48:34 Vigie Pirate a été relevée dimanche soir à son niveau maximal,
48:37 conduisant à renforcer les conditions de sécurité
48:40 aux établissements scolaires.
48:42 Les autorités ont donc des informations,
48:44 si je comprends bien,
48:47 quant au risque d'attentat.
48:49 Et quand même, cela serait le fait de plaisantins,
48:53 mais imaginez qu'il y ait un incident.
48:55 D'autre part, nous savons, depuis des années,
48:57 que l'école est une cible privilégiée des islamistes.
49:00 L'école de la République est celle qui propose l'émancipation,
49:04 d'échapper à ce qui vous détermine.
49:06 C'est pour cela que les terroristes islamistes la visent,
49:09 car ils refusent que des jeunes,
49:11 et ceux qu'ils voient comme des musulmans,
49:13 adoptent une autre manière de vivre.
49:15 En un mot, ils refusent qu'ils deviennent des occidentaux.
49:19 Nous savons, aujourd'hui, que l'école peut être visée
49:22 comme le symbole et la matrice de la liberté.
49:24 Il faut prendre la menace d'où qu'elle vienne très au sérieux.
49:28 -Merci beaucoup, Yanis Roder. Une réaction.
49:31 On a remonté notre niveau d'alerte.
49:33 Évidemment, les sentinelles, les militaires,
49:35 les gendarmes, la police est mobilisée.
49:38 -Oui, j'accrédite tout ce qui vient d'être dit.
49:41 Il faut prendre la menace très au sérieux.
49:43 L'école est notre sanctuaire,
49:45 c'est le creuset républicain.
49:47 Heureusement, nous pouvons compter sur nos forces de l'ordre
49:51 et nos militaires pour assurer notre sécurité.
49:54 J'adhère au choix fait par le Premier ministre.
49:57 -Il faut expliquer aussi, pour terminer,
50:00 que le professeur du lycée Ravel a choisi de quitter,
50:03 de quitter, finalement, son établissement.
50:06 Après ce qui s'est passé,
50:07 il avait refusé d'accueillir une élève voilée.
50:10 -Oui, c'est l'information qui est tombée ce soir.
50:13 Le proviseur du lycée Ravel, à Paris, a quitté ses fonctions.
50:16 Il a préféré quitter ses fonctions.
50:19 Il ne se sentirait pas en sécurité.
50:21 Ce que je crois, c'est que c'est d'abord un très mauvais signal.
50:24 -Merci beaucoup.
50:25 Allez, on enchaîne avec vous.
50:27 Thomas, vous vouliez revenir ce soir sur la crise
50:30 qui vient d'agiter le quotidien la Provence.
50:33 Hier, le directeur de la rédaction, Olivier Vers,
50:36 a été réintégré.
50:37 Il avait été mis à pied suite à une couve polémique.
50:40 -Oui, effectivement, on n'est peut-être pas
50:43 dans les mêmes proportions de ce qu'on vient de dire,
50:46 mais c'est lié à cette une qu'on voit à l'écran.
50:49 -C'est parti. Nous, on est toujours là.
50:51 -Exactement. La citation, en fait,
50:53 elle est tirée d'un Marseillais, d'un habitant de Marseille,
50:56 mais la photo laisse entendre qu'on aurait donné la parole
50:59 à des narcotrafiquants. Ca n'a pas du tout plu
51:02 au propriétaire du quotidien la Provence,
51:04 Rodolphe Saadet, connu pour être proche du président
51:07 et qui a décidé d'écarter le directeur de la rédaction.
51:10 Les journalistes se sont mis en grève et il a été réintégré hier.
51:14 -Ce qui fait désordre,
51:16 c'est l'annonce du rachat par Rodolphe Saadet
51:18 du groupe Altice Média, qui possède, entre autres, BFM TV et RMC.
51:21 -C'est ça. Rodolphe Saadet,
51:23 c'est un milliardaire franco-libanais
51:25 qui a la tête de CMACGM,
51:27 un des 3-4 géants mondiaux du transport maritime.
51:30 Il fait un joli coup, puisqu'il s'offre
51:32 la première chaîne d'infos en continu
51:34 et la deuxième radio la plus écoutée de France.
51:37 Rodolphe Saadet est déjà surnommé, dans les médias,
51:39 comme le nouveau Bolloré.
51:41 C'est vrai que, quand on regarde, c'est frappant,
51:44 les deux milliardaires s'affrontent sur les mêmes terrains.
51:47 D'un côté, Bolloré, à CNews, maintenant Saadet, à BFM,
51:50 et puis on a, d'un côté, le JDD,
51:52 qui va s'affronter avec la Tribune du Dimanche
51:55 sur le même créneau.
51:56 C'est presque un combat idéologique,
51:58 parce que Vincent Bolloré,
52:00 on le connaît, un catholique très conservateur,
52:02 très à droite, qui, vous vous souvenez,
52:05 avait mis le directeur d'un magazine d'extrême droite
52:08 à la tête du JDD, qui a aussi poussé l'animateur Cyril Hanouna,
52:11 dont on sait qu'il a tendance à averser dans le populisme.
52:14 Dans ce contexte, c'est Emmanuel Macron lui-même
52:17 qui aurait encouragé Saadet à investir dans les médias,
52:20 parce que lui est plus proche de la ligne macroniste
52:23 et que ça permettrait de rééquilibrer les rapports de force.
52:26 -Est-ce que tous ces médias,
52:28 entre les mains de milliardaires, de capitaines d'industrie,
52:31 c'est inquiétant pour l'indépendance de l'information ?
52:34 -Totalement. C'est inquiétant, c'est pas nouveau.
52:37 On sait depuis très longtemps, TF1 appartient à Bouygues,
52:40 Arnaud de LVMH, pareil pour Le Parisien.
52:42 Aujourd'hui, il y a très peu de médias qui restent indépendants,
52:46 Le Canard Enchaîné, Mediapart et quelques autres.
52:49 Le problème, c'est que la solution, on la trouve pas vraiment.
52:52 Les gens n'achètent plus de journaux,
52:54 les recettes publicitaires, sur Internet,
52:56 elles partent chez Facebook ou Google,
52:59 et peu vers les éditeurs.
53:00 C'est devenu presque impossible pour un journal d'être rentable.
53:04 Beaucoup finissent par s'adosser à une entreprise.
53:06 -Qu'est-ce qu'on fait ?
53:08 -On a un début de solution et un mécanisme très intéressant
53:11 qui a été mis en place chez certains médias,
53:13 Le Monde, Libération et Ouest France, notamment.
53:16 C'est un fonds de dotation,
53:18 une sorte de fondation où on va placer toutes les actions du média
53:21 et qui va garantir que n'importe qui ne pourra pas les racheter.
53:25 Ca permet de les "préserver".
53:27 C'est très important,
53:28 parce qu'il en va du sérieux et de la crédibilité de la presse.
53:31 Quand on voit toutes les campagnes de désinformation
53:34 qui font rage sur les réseaux sociaux,
53:36 on se rend compte que c'est pas un luxe pour nos démocraties.
53:40 -Merci. J'avais découvert ces fonds de dotation
53:42 qui empêchent les ventes aux milliardaires
53:45 des grands titres de presse.
53:46 Merci, Thomas Lestavelle.
53:48 Je suis sûre que vous allez réagir à la chronique
53:51 qui vient tout de suite.
53:52 Les coulisses, la petite,
54:01 comme la grande histoire du jour à l'Assemblée,
54:04 c'est la question de la qualité. Stéphanie Despierre, bonsoir.
54:08 -Bonsoir. Je vous raconte l'histoire des QAG,
54:10 les questions au gouvernement,
54:12 qui deviennent des QGA, des questions à Gabriel Attal.
54:15 Le mercredi, le Premier ministre sera désormais seul en scène
54:19 pour répondre aux questions des députés.
54:21 Les autres ministres ne seront pas là.
54:23 Cette formule commence la semaine prochaine.
54:26 C'est un test pour cinq séances.
54:28 La décision vient d'être prise lors d'une réunion
54:30 entre les présidents des groupes politiques
54:33 et les groupes nationals. Yael Broun-Pivet veut dynamiser
54:36 cette séance de questions au gouvernement du mercredi,
54:39 où les bancs sont souvent très vides.
54:41 Elle a le soutien du président du groupe Renaissance.
54:44 -Depuis le début de la session, on tente différentes formules,
54:48 parce que pour nous, le contrôle d'action du gouvernement,
54:51 c'est essentiel. Il faut trouver la formule
54:53 qui est le plus intéressante et le plus interactive
54:56 pour les députés, où ils ont leur réponse,
54:59 mais aussi pour les téléspectateurs
55:01 à travers vos télévisions,
55:03 que ce soit dynamique et que ça leur apporte les réponses.
55:06 -Il pense à nos audiences.
55:08 Sylvain Maillard a bien raison. Qui l'a eu, cette idée ?
55:11 Le Parlement britannique, où ça se passe comme ça.
55:14 Cette échange assez truculent
55:16 entre la dame de fer Margaret Thatcher et un député.
55:19 -Madame le Premier ministre nous dira-t-elle enfin
55:21 qui va porter le chapeau aujourd'hui
55:24 pour cet immense foutoir laissé par vous, les conservateurs ?
55:27 -Hier !
55:28 -Hier !
55:29 -Coulètes, très distinguées,
55:31 vous avez toujours été un beau parleur,
55:33 mais vous ne croyez pas un très truc mot
55:36 de ce que vous racontez.
55:37 -Extraordinaire, ces échanges.
55:39 Côté français, c'est Yael Broun-Pivet
55:42 qui avait lancé l'idée à l'automne.
55:44 Ca avait fait un flop.
55:45 Qu'est-ce qui a changé, me direz-vous, Myriam, depuis ?
55:48 Le Premier ministre. Elisabeth Borne n'était pas à l'aise
55:51 dans ses séances de questions au gouvernement.
55:54 Elle ne voulait pas en entendre parler.
55:56 Gabriel Attal a fait savoir à l'Assemblée
55:59 que le gouvernement ne répond plus aux questions.
56:01 -Les autres groupes politiques étaient d'accord ?
56:04 -Les débats ont été courts mais intenses.
56:07 Myriam, du côté des pour, on l'a dit,
56:09 Renaissance, mais aussi le groupe indépendant Liott,
56:12 dans l'opposition, Les Républicains
56:14 et le RN.
56:15 -C'est une idée à la base de Marine Le Pen.
56:18 On est favorable pour avoir de vraies réponses
56:20 car ce gouvernement ne répond plus aux questions.
56:23 On peut espérer que le Premier ministre
56:25 soit plus respectueux du Parlement que les autres.
56:28 -Il y avait pour le camp présidentiel le Modem et Horizon
56:31 et toute la gauche qui sait que Gabriel Attal est bien meilleur
56:35 à ce jeu-là que Elisabeth Borne.
56:37 -Certains des ministres pourraient ne pas être là,
56:40 de ce que j'entends, alors on aurait des réponses vagues
56:43 qui nous seraient données par le Premier ministre
56:46 qui ferait sa communication devant l'Assemblée.
56:49 -Il ne faut pas que ça devienne le Attal show.
56:51 On a des conditions.
56:52 Le Premier ministre ne parle pas plus de deux minutes
56:55 comme le parlementaire.
56:57 Ça puisse être le député qui a le dernier mot.
56:59 -Aucune des conditions posées par les socialistes
57:02 n'ont été retenues.
57:03 Le temps de parole du Premier ministre
57:05 ne sera pas limité à deux minutes,
57:07 mais comme la séance ne fait que 45 minutes
57:10 et qu'il doit répondre à toutes les questions,
57:13 il ne pourra pas être très bavard et Attal gardera le mot de la fin.
57:16 -Voilà, un Premier ministre de 34 ans
57:19 qui va répondre tous à Zimut pour le plus grand plaisir
57:22 de tous les spectateurs.
57:23 Ce sera à ce dimanche en direct sur LCP.
57:26 Il fait un peu d'ombre à ses camarades,
57:28 Gabriel Attal, non ?
57:29 -Moi, tout ce que j'attends des QGA,
57:32 c'est que pendant ce temps-là,
57:34 les ministres soient derrière leur bureau
57:37 à répondre à toutes les questions que j'ai pu avoir
57:39 à l'occasion de leur poser,
57:41 tant sur le sujet qu'on vient d'évoquer sur les armées
57:44 que mon méthaniseur dans ma circonscription.
57:47 -Au boulot. -Donc au boulot.
57:49 Et Gabriel Attal fera ça très bien.
57:51 Il est brillant.
57:53 Et surtout, je pense qu'il faut dépoussiérer
57:55 l'action de contrôle du gouvernement
57:57 de la part des députés. -C'est vrai.
57:59 -C'est ce que j'entends. -Absolument.
58:02 On n'en parle pas assez.
58:03 Vous êtes là pour voter la loi,
58:05 mais aussi pour contrôler son application partout.
58:08 Merci, Stéphanie Despierre, merci à vous.
58:11 Laetitia Saint-Paul, très belle soirée documentaire
58:14 avec Jean-Pierre Gracien.
58:15 A demain.
58:16 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
58:19 ...

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