« Au fil de la Loire »
A la découverte de la Loire sauvage, du barrage de Grangent à la Gravière aux oiseaux. Au lieu de courir les confins lointains du globe à la recherche de grandes aventures,certains choisissent de trouver l'extraordinaire près de chez eux.
La pêche est une invitation à redécouvrir son propre territoire.
Les sentiers familiers ouvrent des passages vers l'inconnu.
Le fil de la Loire devient une expédition pleine de surprises.
A la découverte de la Loire sauvage, du barrage de Grangent à la Gravière aux oiseaux. Au lieu de courir les confins lointains du globe à la recherche de grandes aventures,certains choisissent de trouver l'extraordinaire près de chez eux.
La pêche est une invitation à redécouvrir son propre territoire.
Les sentiers familiers ouvrent des passages vers l'inconnu.
Le fil de la Loire devient une expédition pleine de surprises.
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00:33 Au lieu de courir les confins lointains du globe à la recherche de grandes
00:37 aventures, certains choisissent de trouver l'extraordinaire près de chez eux.
00:41 La pêche est une invitation à redécouvrir son propre territoire.
00:45 Les sentiers familiers ouvrent des passages vers l'inconnu.
00:49 Le fil de la Loire devient une expédition pleine de surprises.
00:55 Alors là on va essayer d'attraper des cendres, un carnassier.
01:01 C'est un joli poisson bien doré, typique des lacs de barrage.
01:06 Il y en a une bonne population, c'est assez réputé au barrage de Grandjean pour le cendre.
01:12 Donc on va essayer de capturer ce beau poisson.
01:22 Alors là on est sur le barrage de Grandjean.
01:25 C'est le premier barrage sur le fleuve Loire.
01:28 On est au cœur de la vallée de la Loire, on est au tout début du fleuve.
01:32 Et oui c'est des paysages magnifiques.
01:36 Il faut s'imaginer en fait dans les années 50 où le lit de la Loire était à 35 mètres en dessous de nous.
01:44 Il y avait des habitations, il y avait une voie ferrée aussi dans ce barrage.
01:48 Il y avait des grands viaducs qui sont visibles quand le barrage y baisse.
01:53 Et tout ça a été englouti après la construction du barrage.
01:57 Il y avait aussi les camadules.
02:00 C'est un petit village où il y a une petite chapelle.
02:03 Quand le barrage a été mis en eau, l'eau est arrivée au ras des bâtiments.
02:07 Et ce village des camadules, sa particularité c'est d'être accessible qu'en bateau.
02:13 La plaine de la Loire, la vallée de la Loire c'est vraiment surprenant.
02:18 On dirait pas qu'on est à 10 kilomètres de la ville de Saint-Etienne.
02:23 Là on est complètement en pleine nature, dépaysé de tout.
02:27 C'est vrai ça donne des vues magnifiques.
02:29 C'est un petit coin de paradis aux portes de Saint-Etienne.
02:35 La Loire
02:39 On appelle ça la verticale.
02:51 On est aidés sur le bateau d'un moteur électrique.
02:54 On avance entre 0,08 et 1 km/h.
02:58 On a des leurres qui sont sous les bateaux.
03:01 Et on fait nager nos leurres au plus près du fond pour essayer d'intercepter un cendre.
03:06 Là t'as mon leurre.
03:08 Et là t'as un poisson dessus.
03:11 Notre leurre évolue juste au-dessus du fond.
03:16 En imitant la nage d'un poisson.
03:20 Le but c'est vraiment de trouver des poissons fourrage.
03:27 Ce qui sert d'alimentation aux carnassiers.
03:30 Généralement les carnassiers tournent autour de leur garde de manger.
03:35 Donc le but c'est de faire nager nos leurres dans les poissons fourrage.
03:38 Pour faire croire au cendre que c'est un poisson.
03:43 Si c'est un appât, normalement ils attrapent le leurre.
03:47 Là on voit, c'est rempli de poissons.
03:53 Oh putain !
03:55 Comment tu l'as prendu ?
03:57 J'en ai pris qu'une.
03:59 C'est des petits.
04:01 Après ça reste aussi des poissons.
04:04 On est sur du vivant, donc parfois ils vont être très difficiles.
04:07 C'est pas possible, ils traversent des bancs.
04:11 Ils sont pas joueurs.
04:14 On va changer de quartier.
04:26 On va recommencer directement là.
04:29 On va se mettre à l'aplomb du rocher et on va remonter.
04:32 Il est à l'envers.
04:40 Non je rigole.
04:42 Poisson !
04:50 Va doucement.
04:52 J'arrive.
04:56 Bien joué.
04:58 Oh il est joli !
05:02 Bien joué Kiki.
05:06 Super haute la poisson.
05:18 C'est bon ça papa ?
05:23 C'est un plaisir, je suis content.
05:25 J'ai bien senti en plus, on a eu une belle frune.
05:28 Ouais magnifique.
05:30 C'est pas un temps de chiraille sur eux.
05:33 Ils sont bien là les titis.
05:36 Je suis content.
05:38 C'est trop plaisir.
05:40 J'ai pas loupé ma touche.
05:42 Ah non.
05:44 Oh yes.
05:46 Brochet.
05:48 Oh yes excellent.
05:50 Ça voilà, un poisson de pré-élection.
05:53 Baby brochet.
05:55 Calme toi.
06:00 It's a baby brochet.
06:02 Poisson fétiche.
06:04 C'est un petit poisson.
06:10 C'est un petit poisson.
06:12 C'est un petit poisson.
06:14 Petit brochet.
06:22 Poisson carnassier.
06:24 Particularité, 700 dents.
06:28 Allez, retourne ton milieu.
06:32 Va grandir.
06:34 Le but premier c'est quand même attraper du poisson, mais après la pêche c'est aussi
06:50 un moment de partage, de plaisir.
06:54 C'est un tout.
06:56 C'est être en contact avec la nature.
06:59 De voir les animaux.
07:01 Passer du temps avec les amis aussi.
07:04 Mais c'est avant tout un moment d'évasion, de camaraderie.
07:08 Et après oui, on va à la pêche quand même pour prendre du poisson.
07:12 Poisson.
07:14 Petit brochet de l'année.
07:19 Dans notre belle Loire.
07:21 Magnifique.
07:22 Ouais les roches c'est magnifique.
07:24 Ça c'est vraiment les poissons nés au mois de mai.
07:29 Bien joué.
07:31 Petit mais poisson.
07:33 Pour tout pêcheur, ce qui se passe sous l'eau est un mystère.
07:40 Il n'en perçoit, n'en devine, que des signes furtifs.
07:44 Certains plongent dans la Loire pour aller à la découverte de ce monde sous-marin.
07:49 Je suis pompier professionnel au sein du SDIS 42.
07:52 Je suis affecté au centre de secours principal d'Orwan.
07:55 J'ai une particularité, c'est que j'ai la spécialité plongeur,
07:58 donc plongeur sécurité civile.
08:00 Donc dans le cadre de mon métier, on est formé aux missions subaquatiques.
08:04 Et parallèlement à ça, quand j'ai un moment de repos,
08:08 je prends mon matériel, je me suis équipé, j'ai même mon petit compresseur pour être autonome.
08:13 Et puis je pars à l'aventure.
08:16 [Musique]
08:19 Les conditions sont bonnes, beau soleil, belle lumière.
08:31 On a fait une petite exploration du fleuve Loire,
08:35 sur une zone que j'ai l'habitude de fréquenter,
08:38 où on a fait un petit peu de recherche de diverses espèces de poissons.
08:44 Ce qui est plaisant, c'est que c'est un endroit où très peu de personnes vont.
08:48 En fait, puisque tout le monde est attiré par le côté méditerranéen,
08:52 les dauphins, les épaves, je le fais aussi, il n'y a aucun souci.
08:56 Mais proche de la maison, c'est super intéressant en fait.
08:59 On se rend compte qu'il y a une faune et une flore, et chaque jour c'est différent.
09:03 [Musique]
09:08 [Bruit de la mer]
09:11 Aujourd'hui, on a pu voir les quelques cigueurs qu'on a vus, en fait, sont seuls,
09:19 planqués, très posés en fait, puisqu'on a vu qu'on pouvait même les caresser avant qu'ils décident de partir.
09:26 Alors qu'il y a quelques jours, ils étaient regroupés ensemble,
09:30 où ils étaient vachement plus en chasse.
09:33 Peut-être que la température est pour quelque chose aussi aujourd'hui.
09:37 Il y a un endroit où je sais qu'il y a un long tronc d'arbre qui est émergé,
09:43 à 3 mètres de fond à peu près.
09:45 Et en fait, il était à l'affût, planqué derrière ce tronc d'arbre,
09:48 en train d'attendre qu'une proie passe à côté pour manger.
09:52 Et en fait, il se fait surprendre parce que j'arrive par-dessus.
09:54 Donc on a le temps de bien le voir.
09:57 Je pense qu'il fait 1,80 m, puisque moi je l'ai fait un peu plus,
10:00 donc c'est allongé à côté, il est passé, donc 1,80 m.
10:03 Il part tranquillement, sereinement, se planquer ailleurs.
10:07 On est tombé sur un petit passage où il y avait des petits brochetons dans les herbiers.
10:25 Ce qui veut dire que la fraie a eu lieu et qu'il se plaise dans son environnement.
10:29 Et ça fait des jolis poissons, très colorés, très lumineux,
10:33 à travers des bouquets d'algues qui sont super jolis avec le courant.
10:36 C'est plutôt sympathique comme image.
10:38 Il y a des endroits où l'eau est tellement claire et jolie.
10:48 On avait en plus le soleil levant là du matin.
10:51 On peut deviner ce qu'il y a sur Terre à travers l'eau en étant tout au fond.
10:55 Quand on lève la tête, on a aussi bien un spectacle sous-marin
10:58 qu'à la surface ou quelque chose qui passe au-dessus.
11:01 Ça m'est déjà arrivé d'être dessous et d'un seul coup voir atterrir des cygnes,
11:05 des canards qui ne suspectent pas qu'un plongeur peut être là.
11:09 Et de se dire, tiens, tout interrogé, mais il sort d'où ?
11:12 Le matériel est vraiment minime.
11:17 Et puis on est seul, on est tranquille avec la nature.
11:21 Et on admire le spectacle qu'il peut y avoir.
11:24 C'est aussi vivre quelque chose de différent, proche de la maison.
11:28 C'est l'aventure à côté de chez soi.
11:52 En toute saison, la Loire est le théâtre d'une vie foisonnante.
11:56 La faune est tout aussi surprenante sur les berges.
11:59 Une diversité animale singulière y prospère.
12:02 Une richesse écologique méconnue du grand public.
12:06 Je suis animateur nature sur le site de la gravière aux oiseaux.
12:11 On est régulièrement sur le site extérieur avec une longue vue
12:14 pour faire observer aux visiteurs les espèces qu'on peut voir sur le site.
12:18 Les gens sont étonnés de voir le nombre d'oiseaux qu'il peut y avoir.
12:22 Là on a un autre chevalier harlequin.
12:30 Et il y a 5 chevaliers cul blanc.
12:34 Le harlequin est plus haut en échasse.
12:39 Il a plus de blanc.
12:42 Il n'a pas cette démarcation très typique du cul blanc
12:45 qui est entre le gris et le blanc tout le long du corps.
12:49 Le chevalier cul blanc est un peu plus petit en taille.
12:53 Mais là on a quelques chevaliers sur les petites zines.
12:58 On va avoir du chevalier gambette, guignette, cul blanc.
13:09 On va avoir de la graisse de garzette, du cygne, du héron,
13:13 du héron pourpré, du héron cendré.
13:16 Une multitude d'espèces qui habitent les Bordeloires.
13:20 C'est un truc que je fais déjà d'une grâce à mon boulot.
13:25 C'est aussi un métier passion.
13:27 C'est quelque chose que j'arrive à faire même sur mes jours de repos.
13:32 Il y a une bonne cinquantaine de canards colvaires de manière générale.
13:37 En plumage internuptial.
13:40 Il y a un ou deux chipauds au milieu.
13:43 Et quelques hérons cendrés.
13:46 On va essayer de voir, d'observer, d'arriver à regarder la nature comme elle est.
14:00 Des fois il y a des situations qui nous surprennent.
14:03 Après en termes d'espèces, je ne les ai pas toutes vues.
14:06 Il y a certaines espèces qui sont plus compliquées à observer.
14:10 Un martin pêcheur par exemple, c'est un animal assez discret.
14:14 Même si on arrive facilement à l'apercevoir, à le voir c'est plus compliqué.
14:18 Je l'ai.
14:20 Il a pêché.
14:27 Une bredouille.
14:29 Il y en a une autre à gauche.
14:37 Il est posé sur la branche là-bas.
14:40 C'est vraiment d'arriver à être discret.
14:43 Et à ce que l'animal ne ressente pas notre présence.
14:47 Qu'on ne le gêne pas, qu'on assiste à des comportements un peu particuliers.
14:51 Assister à des parades nuptiales.
14:53 Pour ça il faut arriver à être discret.
14:56 Soit l'animal nous voit et nous tolère.
15:00 Ou alors d'être carrément discret et que l'animal ne ressente même pas notre présence.
15:05 Il y a déjà quelques castors qui ont mangé des arbres.
15:08 Il y a pas mal de branches qui ont déjà été craignotées.
15:10 Des écorces aussi qui ont été un peu consommées.
15:13 J'ai un collègue qui travaille à la Fédération indépendante des chasseurs de la Loire.
15:16 Et qui lui est passionné de photographie.
15:18 Et qui lui arrive à approcher le castor.
15:23 On va essayer d'aller voir les castors aujourd'hui.
15:25 Il y a la hutte qui n'est pas trop trop loin.
15:27 Il fait encore assez jour pour s'installer sans les déranger.
15:30 On va essayer de les voir.
15:33 Il y en a quelques uns à la gravure aux oiseaux.
15:36 Donc il en a réussi à en prendre quelques-uns en photo.
15:38 Voire même en vidéo.
15:40 Mais ça fait partie des espèces un peu plus discrètes.
15:44 Qu'on voit tard le soir.
15:47 Quasiment pas autrement.
15:49 Il est quand même très bien équipé.
15:52 C'est quelqu'un qui est passionné de la nature.
15:56 Et qui adore la mettre en valeur via ses clichés.
16:00 Il n'y a plus qu'à attendre que l'animal vienne à nous.
16:03 C'est pour ça qu'on s'est placé.
16:04 Il fait encore assez jour.
16:05 Donc on n'a pas dérangé l'animal.
16:07 Et maintenant c'est à lui de venir ou pas.
16:10 C'est le jeu d'attendre.
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16:47 Ça c'est un martin pêcheur qui chante là.
16:50 Et souvent il traverse la berge pour se mettre là sur les branches.
16:52 Parce qu'il y a pas mal de petits poissons dans les arbres qui sont dans l'eau.
16:55 Du coup il vient pêcher.
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17:04 Le castor il a quasiment failli disparaître dans les années 1920.
17:09 Il restait une dizaine d'individus dans les bouches du Rhône.
17:12 Au moment où il a été protégé en 1921 si je ne me trompe pas.
17:14 Il avait complètement disparu de la Loire.
17:16 Et grâce à un groupe de personnes qui étaient passionnés par le castor.
17:22 Ils ont fait des demandes pour en réimplanter dans la Loire.
17:25 Une douzaine de réimplantations a suffi pour que 80% de son linéaire soit colonisé par le castor.
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18:01 [Musique]
18:27 Dans le cadre du programme d'animation de la gravière on met en place deux descentes en canoë pendant l'été.
18:31 Et on fait découvrir à une dizaine de personnes la faune et la flore du bord de Loire.
18:38 On fait un petit tronçon, on part du port de Rouen et on descend jusqu'à la gravière aux oiseaux.
18:42 Donc il y a à peu près entre 8 et 9 kilomètres de descente.
18:45 Et du coup là on découvre une multitude d'espèces d'oiseaux des bords d'eau.
18:50 [Bruit de la gravière]
18:55 On présente une multitude d'écosystèmes, d'endroits pour accueillir les animaux.
18:58 Où il y a une flore particulière.
19:01 Les gens ne se doutent pas qu'il y ait autant de richesses.
19:05 Pour certains ça arrive à les étonner.
19:08 [Bruit de la gravière]
19:12 C'est vrai qu'on s'aperçoit quand même la présence de plus en plus d'espèces exotiques qu'on n'avait pas avant.
19:19 Des espèces qu'on n'avait pas habituellement.
19:22 Les animaux ne repartent même pas, ils sont maintenant sédentaires.
19:25 Même au niveau de la flore, on a des espèces qu'on n'aurait jamais eues il y a 50 ans.
19:30 Typiquement renouées du Japon, la Jussie, qui sont des espèces maintenant qui sont exotiques, envahissantes.
19:35 Qui prolifèrent et qui bloquent le développement de certaines espèces.
19:39 Je pense que c'est un environnement qu'il faut surveiller.
19:42 Il est menacé si on ne fait rien.
19:45 La protection et la préservation des milieux aquatiques est à la charge de la Fédération de pêche.
19:52 Ces agents luttent contre les pollutions et les espèces invasives.
19:56 Tout au long de l'année, ils étudient la faune et veillent à la bonne santé de la Loire.
20:02 Les annexes hydrauliques sur le fleuve Loire, c'est la zone où s'accomplissent en général tous les cycles de reproduction de la plupart des espèces de poissons.
20:11 En particulier le brochet, la carpe, la tanche, la plupart des cyprins qui peuvent frayer aussi dans les herbiers.
20:17 C'est vraiment l'endroit où se passe tout le cycle biologique de la reproduction de la plupart des espèces de poissons.
20:23 Sauf les poissons qui aiment le courant, les poissons réophiles, comme le barbeau, le hautul, la vandoise, le cheven, qui eux vont frayer dans le chenal.
20:30 C'est une zone de nurserie et de reproduction pour les espèces de poissons.
20:34 Et en plus, en cas de crues, du moins des petites crues, c'est aussi des zones de protection contre le courant principal.
20:39 Tu vois des petites épinouches, et là une jeune tanche et un petit goujon.
20:44 Le fleuve Loire, c'est un milieu qui est assez riche. On a à peu près entre 20 et 25 espèces de poissons.
20:50 On a encore de l'anguille, de la lampe roie marine, quelques-unes qui remontent encore, de la lose, de la grande lose.
20:57 Et puis ponctuellement, on arrive encore à trouver des saumons atlantiques qui arrivent à passer la passe à poissons.
21:03 Ah ouais, un petit cendre !
21:05 Donc le cendre, c'est un carnassier aussi qui se reproduit au printemps.
21:09 Ça c'est une épinouche. La caractéristique, c'est que le mâle, il protège les oeufs en fait.
21:19 C'est un petit poisson rigolo, qui n'a pas un statut vraiment particulier, mais il y en a très peu dans le département.
21:25 Encore deux petites tanches !
21:29 Là, on en a capturé plein, il y en avait des dizaines et des dizaines.
21:32 En fait, c'est un poisson qui aime vraiment la végétation, donc là forcément, dans une annexe hydraulique comme celle-là,
21:37 où il y a plein d'herbiers, en plus la jussie, alors là, elle est aux anges.
21:42 Ça lui fait des abris, elle consomme une partie du feuillage des herbiers, il y a plein d'invertébrés à manger,
21:48 donc pour elle, c'est le biotope l'idéal.
21:51 Un poisson intéressant, c'est la bouvière. Donc là, on voit un mâle qui a les parures de noces, qui est très coloré.
21:57 Et la femelle, en fait, elle a ce qu'on appelle un oviducte, qui va lui permettre de déposer ses œufs à l'intérieur d'une moule d'eau douce, d'une anodonte.
22:06 Ce petit poisson, il est protégé au titre de la Directive cadre Natura 2000.
22:10 Brochet !
22:14 Oui !
22:15 Donc là, c'est un juvinier de brochet, on appelle ça un fingerling, la longueur du doigt.
22:20 Donc c'est un poisson de là, celui-là, il fait 90 mm à peu près.
22:23 Les femelles ont posé les œufs en général fin février, début mars.
22:27 Et il faut à peu près 320 degrés jour pour donner une jeune larve, il va faire à peu près 8-9 mm.
22:34 Au jeune stade, il consomme essentiellement du zooplankton.
22:37 Il passe un peu sur les larves d'insectes et dès qu'il y a du jeune poisson disponible, il va taper sur le jeune poisson.
22:42 On est dans un milieu assez riche quand même, il y a beaucoup de larves d'insectes.
22:47 Il doit y avoir beaucoup de planktons aussi.
22:50 Et là, on a vu aussi plein de petits alevins de jeunes cyprins.
22:55 Certainement des gardons ou des chevennes qui ont frayé.
22:58 Et là, c'est vraiment la nourriture qui commence à devenir la plus importante pour le brochet à ce stade-là.
23:04 Sachant qu'ils sont extrêmement cannibales aussi.
23:07 C'est-à-dire que quand il y a des grosses densités d'alevins de brochet,
23:10 en général, il y a toujours un ou deux poissons qui vont prendre le pas et consommer les autres.
23:14 Donc il y a un cannibalisme très fort.
23:16 Les chances de survie de l'œuf au stade adulte sont vraiment très très faibles chez le brochet.
23:21 C'est de l'ordre de 1 ou 2 ou 3 pour 1000.
23:24 Et il va grossir assez rapidement.
23:27 À la fin d'été, il devrait faire à peu près 30 cm.
23:30 30-35 cm.
23:31 Les brochets, ça peut varier énormément, comme toutes les populations de poissons.
23:34 Mais là, depuis quelques années, en particulier sur le plan d'eau,
23:37 en amont du barrage de navigation de Rouen, il y a des densités de brochet très très importantes.
23:42 Il y a pas mal d'herbiers en bordure, même trop d'herbiers, à la limite, qui deviennent très envahissants.
23:46 Et c'est vraiment le biotope idéal pour le brochet.
23:48 C'est un poisson qui a besoin de grandes quantités de végétaux pour se développer,
23:52 pour la chasse à l'affût quand il est au stade adulte.
23:55 Donc forcément, les poissons deviennent très gros.
23:57 Il y a pas mal de poissons de plus d'un mètre.
23:59 Ça, c'est un carassin.
24:03 C'est un cousin du poisson rouge.
24:05 Il vient d'Asie, comme la carpe, comme Cyprinus carpio.
24:07 On a beaucoup de poissons qui, maintenant, sont chez nous depuis longtemps
24:10 et qu'on considère comme autochtones, mais qui ne l'étaient pas au départ.
24:12 Alors, une autre espèce invasive qui vient du Japon,
24:16 pseudo-rasbora parva.
24:18 C'est un petit poisson qui peut faire 7-8 cm de long au stade adulte,
24:21 qui se multiplie à grande vitesse.
24:23 Et dans les petites pièces d'eau, pas dans le fleuveloir,
24:25 mais dans les petites pièces d'eau, il peut devenir vraiment vraiment envahissant.
24:28 Donc le silurglane, qui est un poisson qui peut devenir énorme.
24:34 Les records en France, ça dépasse largement les 2,50 m.
24:39 Ça devient très très gros, ça peut peser jusqu'à 100 kg.
24:42 Et c'est devenu le poisson de sport par excellence dans les grandes rivières françaises.
24:47 Ça, ce sont des poissons qui sont nés l'année dernière, en 2022.
24:51 Donc là, ils ont juste un an.
24:53 La reproduction se fait également dans le courant du printemps.
24:59 On a crié au loup en disant que ça y est, avec cette espèce,
25:03 toutes les autres espèces allaient disparaître.
25:06 Il peut poser des problèmes par contre dans les petites pièces d'eau.
25:09 S'il y a quelqu'un qui met un silure ou deux dans un petit étang de moins d'un hectare,
25:12 effectivement ça peut faire des dégâts.
25:14 Mais dans un grand milieu naturel comme ça, apparemment ça a l'air de plutôt bien se passer.
25:18 La jussy, c'est une plante qui est venue de bassins d'ornements,
25:24 qui vient d'Amérique latine.
25:26 Elle a trouvé dans le fleuveloir et particulièrement dans les annexes hydrauliques,
25:29 des conditions hyper favorables pour son développement.
25:32 Avec de l'azote, du phosphore, une bonne luminosité.
25:36 Donc elle s'implante sur les bordures.
25:38 Et petit à petit, elle grignote en fait ces annexes hydrauliques en période estivale.
25:42 En quelques années, elles arrivent à saturer complètement une annexe hydraulique.
25:45 Et en fait, le milieu est complètement étouffé, il n'y a plus de connectivité avec le fleuve.
25:49 Et donc le problème, c'est que déjà pour la circulation du poisson, c'est un problème.
25:52 Donc l'idée en fait, c'est de curer l'entrée,
25:55 nettoyer un petit peu les bordures de façon à rendre cette reculée
25:58 vraiment active et attractive pour le brochet.
26:00 Les annexes hydrauliques, c'est vraiment important de les préserver et de les restaurer.
26:03 Après, à l'échelle du département, on a beaucoup de rivières à truite.
26:28 Donc c'est la truite fariaud qui domine à 70% le domaine piscicole du département.
26:33 Et puis derrière, on a les petites espèces classiques que tout le monde connaît,
26:36 le véron, le goujon, la loche qu'on a tous pêchées quand on était petits avec une petite canne.
26:40 Et d'autres espèces un peu plus emblématiques comme l'ombre commun,
26:44 qui vit dans quelques cours d'eau, l'hexe, le lignon et l'anzunan.
26:48 On est en train de faire une pêche électrique d'inventaire
26:52 dans le cadre du réseau départemental de suivi des peuplements piscicoles.
26:55 Les inventaires piscicoles ont un rôle très important, c'est un rôle de veille
26:58 pour suivre les évolutions de la dynamique des populations de poissons.
27:02 On est sur la partie nord des monts de la Madeleine.
27:06 On est dans des secteurs où naturellement, les rivières étaient déjà assez peu soutenues en termes de débit.
27:11 Et depuis 2015, on a des sécheresses et des canicules à répétition.
27:14 Alors là, ça exacerbe le problème et ça devient vraiment compliqué.
27:18 C'est un cours d'eau qui ne s'assèche pas complètement,
27:21 mais qui arrive à couler un filet d'eau d'un quart de litre seconde.
27:25 Il reste quelques trous d'eau où les truites se réfugient.
27:28 La chance qu'il y a, c'est que comme la qualité d'eau est bonne,
27:31 il y a encore suffisamment d'oxygène pour qu'il y ait un peu de survie.
27:34 C'est pour ça qu'on trouve encore de la truite fariaud.
27:36 Mais bon, c'est déjà pas si mal que ça,
27:38 parce qu'on aurait pu s'attendre à ce que ça soit beaucoup plus impacté que ça.
27:42 Depuis 2015, on l'a tous constaté, on a des cycles, sécheresses, canicules,
27:47 à répétition chaque été, qui sont de plus en plus fréquents et de plus en plus longs.
27:50 Donc il y a des mortalités psychologiques derrière.
27:53 Et les zones de survie, les quelques poches de survie un peu plus profondes,
27:56 se réduisent chaque année.
27:58 On a la quantité de poissons qui a diminué de moitié en l'espace de 7-8 ans.
28:01 Donc ça a été très très rapide.
28:03 Et on a quelques cours d'eau qui sont devenus des ouèdes.
28:05 On en a quelques-uns, le bernand, la torranche, c'est des cours d'eau.
28:08 On ne peut même plus les appeler cours d'eau,
28:10 puisqu'ils arrivent à sécher dès la fin du mois de mai maintenant.
28:13 Vu l'état de la ressource qui est en train de s'amenuiser
28:15 de façon assez conséquente depuis plusieurs années,
28:17 et qui va continuer à s'amenuiser,
28:19 on n'aura pas tellement de choix que de changer nos pratiques.
28:21 Donc il va falloir s'adapter et consommer moins d'eau à tous les niveaux.
28:24 Que ce soit pour les usages domestiques, pour l'industrie.
28:26 Il faut savoir quand même que l'été,
28:28 l'essentiel de l'eau superficielle qui est prélevée et utilisée,
28:32 c'est pour l'usage agricole, à plus de 80%.
28:35 Donc il faut de l'eau à ce moment-là pour produire de la nourriture,
28:38 et produire des végétaux.
28:40 Mais je pense qu'il est possible qu'on produise trop de végétaux
28:43 pour nourrir les vaches, et qu'il faudra produire plus de végétaux
28:45 pour nourrir les humains, un peu moins les vaches.
28:47 C'est notre survie en tant que telle.
28:49 Si on n'a pas d'eau de qualité pour vivre, c'est fini.
28:52 Il ne se passera plus grand-chose.
28:54 Le plus important, c'est de limiter nos consommations
28:56 sur la ressource superficielle, sur les nappes, sur les sources,
28:59 de façon à laisser le maximum d'eau dans les milieux naturels.
29:02 Sinon, on arrivera à la catastrophe.
29:04 Dans une zone, il n'y aurait plus de rivières vivantes.
29:15 On a la chance, à la FED, d'avoir pas mal de jeunes salariés
29:18 qui sont rentrés, des jeunes qui ont 22-23 ans.
29:22 C'est vrai que l'équipe de la Fédération est relativement jeune.
29:25 Je suis le doyen maintenant.
29:27 C'est assez représentatif de ce qui se passe à l'échelle du monde de la pêche.
29:30 On a plus de 40% des gens qui pêchent qui sont des jeunes de moins de 35 ans.
29:34 Il y a beaucoup de jeunes de 16, 17, 18, 20 ans
29:36 qui pêchent de carnassiers au leurre, puisque c'est devenu vachement à la mode.
29:40 Donc effectivement, oui, la pêche s'est rajeunie.
29:43 Il y a pas mal de jeunes qui s'investissent dans les AAPPMA,
29:47 les associations agrées pour la pêche et la protection du milieu aquatique,
29:51 pour préserver ce patrimoine piscicole.
29:53 La Fédération de pêche plus particulièrement
29:55 et les associations agrées pour la pêche et la protection du milieu.
29:58 Notre rôle en tant que veille sur les milieux est de veille écologique,
30:01 de suivi de la qualité des milieux,
30:03 de la qualité physico-chimique, hydro-biologique, de la quantité de poissons.
30:06 Les travaux que l'on met en œuvre pour essayer de restaurer les milieux,
30:09 les passes à poissons, le dérasement de seuils dans certains endroits,
30:12 la restauration écologique, la protection de berges,
30:15 la plantation de répiciles pour couvrir les cours d'eau.
30:18 On a un rôle, oui, très important.
30:20 40 000 bénévoles s'activent pour la protection des milieux aquatiques.
30:27 Cela en fait le plus important mouvement associatif de France.
30:31 Ils transmettent leur amour de la pêche et de la nature.
30:36 Le pêcheur
30:40 Il y en a un qui va vous faire concurrence là-bas.
30:45 Là on va monter ça et après on va prendre un de chacun,
30:49 et on va les initier un peu aux fouettés,
30:52 parce que c'est des gars qui n'ont jamais pêché à la bouche encore.
30:56 Si tu t'arrêtes là, tu vois, t'assoies, elle va revenir, elle fait un bouclier.
31:02 J'ai appris sur le tas un peu au club, au club de pêche sportif au Révelay.
31:07 J'apprenais d'un côté et je donnais de l'autre.
31:10 J'ai dû apprendre à 250-300 personnes à pêcher.
31:16 Le gars qui veut apprendre tout seul, il va galérer et il n'y arrivera pas s'il n'a pas de copains.
31:23 Moi je sais que j'aime bien apprendre aux autres ce que je sais faire.
31:27 C'est le goût de transmettre ce que tu sais.
31:29 Si tu as des herbes comme on a derrière, là, à ce moment-là, tu l'aides, ta cagne.
31:33 Tu vois, elle assoie, elle monte.
31:35 Essaye d'aller vers le caillou là-bas.
31:42 Bien, très très bien.
31:44 Tiens toujours ta soie. Tiens-la toujours dans la main, tout le temps.
31:47 Ils te sont remerciés par leur présence, par leur amitié.
31:51 Le pêment, pour moi, c'est le gars qui est content.
31:55 C'est la convivialité, c'est la camaraderie.
31:58 C'est l'entraide.
32:00 Moi c'est ça, l'argent, on n'emmène pas l'argent.
32:03 L'argent, moi tu sais, pour lui, j'ai à manger, à boire.
32:08 Je suis heureux.
32:10 Quand je voyais un gars qui avait le même sens que moi de la nature,
32:15 je l'emmenais avec moi.
32:17 Je lui expliquais tout, je lui apprenais à pêcher.
32:20 Je l'emmenais sur la rivière.
32:22 Hop là, beau gobage.
32:24 Elle a gobé à un mètre sur la droite.
32:27 Plein axe du Verne.
32:29 Sur la grève gauche.
32:31 En plein milieu là-bas du grand plat.
32:33 Allez, on va l'attaquer.
32:36 On va le prendre.
32:38 C'est comme ça que Grégoire, d'ailleurs, je l'ai toujours traîné avec moi.
32:42 Chaque fois que je partais, qu'il était en vacances chez sa grand-mère,
32:46 il avait une dizaine d'années, je l'emmenais avec moi.
32:49 Je l'emmenais partout.
32:51 Je ne sais pas, il y a eu une infinité entre nous.
32:54 Par plaisir, j'aimais ça.
32:57 J'aimais bien la pêche.
32:59 Donc, automatiquement, si j'aime la pêche, j'aimais bien les copains aussi.
33:04 Comme Grégoire maintenant, je ne peux plus m'en passer de Grégoire.
33:08 Voilà, c'est des gars comme ça.
33:10 Quand j'étais tout petit, il m'emmenait quasiment...
33:15 Je passais toutes mes vacances dans la Loire.
33:18 Il m'emmenait tous les soirs, il était garde-pêche sur cette rivière.
33:22 Tous les soirs, il faisait sa tournée de garderie.
33:25 Après, on allait faire le coup du soir.
33:28 On pêchait ces parcours, on pêchait un peu plus haut.
33:31 Là !
33:33 Celle-là est jolie.
33:37 C'est Henri qui m'a appris à lire une rivière, à pêcher.
33:41 Il m'emmenait à faire tout ce qu'on peut faire autour de la flotte.
33:46 Toutes les pêches, pas que la pêche à la mouche.
33:50 Quand ça tombait en période de vacances ou de week-end,
33:53 chaque fois qu'il y avait un truc à faire, j'étais toujours de la partie.
33:57 Henri a toujours été là. C'est de la vraie transmission.
34:00 Il prenait du poisson, toujours.
34:03 Il a toujours pris du poisson.
34:05 Après, il m'a dépassé largement.
34:08 J'aime mieux le voir pêcher que de pêcher.
34:11 Je le regarde faire, je suis admiratif.
34:14 D'abord, il a une vue. C'est un cormorant.
34:17 Il voit le poisson sous l'eau.
34:19 Lui, il le voit, il le sent.
34:21 Il a le sens de la pêche.
34:24 Il est doué.
34:26 Très beau poisson.
34:30 Je ne m'attendais pas à ça.
34:42 Elle est magnifique, Henri.
34:45 Elle est magnifique.
34:49 Elle est en pleine forme.
34:51 Elle est vraiment belle, cette fruite.
34:53 Il a fallu travailler dans un courant plus puissant, plus profond.
34:57 Mais elle était là.
34:59 Un poisson qui fait presque 30 cm.
35:01 C'est une fruite sauvage de la rive.
35:03 Celle-là est née ici.
35:05 C'est un poisson qui a 4 ou 5 ans.
35:17 Dommage.
35:19 Vous alors.
35:21 Henri m'a appris comment vit une rivière,
35:24 pourquoi les poissons arrivent à se nourrir,
35:26 et de quoi ils se nourrissent.
35:28 Pourquoi plus tel insecte à telle période,
35:30 plus tel autre à telle autre période.
35:32 Voir ce qui fait qu'une rivière est en bonne santé,
35:38 ça fait partie de l'apprentissage.
35:40 Quand on pêche à la mouche, on a besoin de connaître ça.
35:43 Il n'y a pas que la partie pêche.
35:46 Il faut connaître ce qui se passe dans la rivière pour bien l'imiter.
35:49 C'est une pêche d'imitation.
35:51 C'est bien d'avoir un guide.
35:53 Lui pêche en inf'
35:57 et moi je pêche en sèche.
35:59 Et on se complète comme ça.
36:01 On va continuer en inf' et on va voir ce que ça va donner.
36:10 Là, je l'ai pris.
36:15 Elle était bien.
36:17 Elle est encore jolie celle-là.
36:24 Ce ne sont pas des petits poissons.
36:26 Henri l'a vu gober.
36:29 En sèche, il a été compliqué à faire monter.
36:31 En inf' il l'a pris tout de suite.
36:33 Ce n'est pas un poisson aussi gros que tout à l'heure,
36:35 mais c'est un joli poisson aussi.
36:37 Matin de bonheur, soir tard,
36:40 on peut les retrouver sur des zones un peu plus calmes.
36:42 Mais dès qu'on va être un peu au chaud de la journée,
36:46 les poissons qui seront actifs seront dans ces têtes de courant.
36:50 Donc avant d'y attaquer directement,
36:52 on lève le pied et on regarde un peu ce qu'il se passe.
36:55 Avant d'aller pêcher le courant.
36:57 Mais c'est comme ça, s'il y a un poisson en bordure,
36:59 on essaiera de le prendre et ça évitera qu'il remonte
37:01 et qu'il fasse peur aux autres.
37:03 Il y a ce grand plat et normalement la berge est un peu plus creuse.
37:06 Donc pareil, ça peut tenir des poissons
37:08 quand les eaux sont très basses comme ça.
37:11 [Musique]
37:13 Par contre, qu'est-ce qu'on est bien ?
37:19 Il ne fait pas chaud, on est bien.
37:21 Henri, on sent qu'il a pêché toute sa vie
37:26 parce que même s'il a plus de mal à se déplacer maintenant,
37:29 il a encore vraiment le coup de patte.
37:31 Il lance bien, il est précis, ça passe toujours au bon endroit.
37:34 Alors toujours avec les habitudes qu'il a eues de pêcher ces petites rivières,
37:37 donc avec des balines très courtes, etc.
37:39 Et puis il a cette passion pour la mouche sèche
37:42 et de voir un poisson gober.
37:44 Poser la mouche au bon endroit, la laisser dériver,
37:46 faire monter ton poisson, voir le gobage.
37:48 Henri, son plaisir, c'est de prendre un poisson en sèche
37:50 pendant que d'autres, ça sera d'en faire 10 à 9.
37:53 Et malgré la vue qui baisse, malgré les problèmes de dos,
37:57 il prend énormément de plaisir juste à être au bord de l'eau
38:00 et puis à regarder pêcher.
38:02 C'est un plaisir, mais c'est un besoin aussi d'être les pieds dans l'eau.
38:05 Il est partant pour tout.
38:07 Et le succès est si grand, il continue, donc c'est assez génial.
38:10 Je suis parti en retraite, je me suis mis à pêcher à la bouche.
38:13 Et bien là, après, ma femme, elle ne me voyait plus.
38:16 Je partais le matin à 4h, je rentrais à 1h du matin des moments.
38:21 Et j'adorais les rivières un peu accidentées.
38:24 Les gorges du Lignon, ça ne faisait rien de faire les 4 km de longueur
38:28 dans la journée.
38:30 Je partais le matin, j'emmenais un sandwich et je ne rentrais que le soir.
38:34 [Musique]
38:43 Écoute, la pêche, tu es au bord de l'eau, tu ne penses plus à rien.
38:48 Tu penses qu'à une chose, c'est attraper les poissons.
38:52 Dans la petite zone creuse, elle était là.
38:56 Après, dans le courant, il y en a peut-être une autre.
39:01 Dans la nature, automatiquement, tu as l'esprit libre.
39:05 J'adore ça, le bien-être.
39:07 Et puis d'arriver à 86 ans.
39:09 [Rires]
39:11 [Musique]
39:16 C'est là-haut que j'ai vu les gobages.
39:18 Là-haut, oui, sur le plein du dessus.
39:22 Ah, ça, c'est Henri qui m'a appris à regarder sous les pierres.
39:28 Petite larve d'éphémère.
39:30 Ça, les petits amas de cailloux, là, c'est des larves de tricoptère.
39:33 On appelle ça, vous voyez, les portes-bois, les traînes-bûches.
39:36 Alors, on est un petit peu tard dans la saison, donc la plupart des insectes ont déjà éclos.
39:41 Après, il y aura une deuxième partie avec beaucoup d'éclosions, ça va être en septembre.
39:47 Là, pour l'instant, au plein cœur de l'été, il y aura plus des retombées d'insectes terrestres.
39:51 Donc là, c'est une larve de tricoptère.
39:53 Donc quand on le casse, on va retrouver cette larve-là.
39:56 Alors ça, c'est un tricoptère qui est relativement gros.
39:59 Il y en a de toutes tailles et de toutes espèces.
40:01 Alors ça, normalement, ceux-là, ils éclosent un petit peu plus tôt dans la saison.
40:04 Donc c'est bien d'en trouver encore un maintenant.
40:06 C'est des choses qu'on va pouvoir imiter soit à l'état larvaire, comme là, avec nos nymphes,
40:13 soit à l'état adulte, quand on pêche en sèche.
40:16 C'est une des larves principales de la rivière, dont les poissons vont se nourrir.
40:20 Je vais mettre un coup dans le courant, Henri.
40:23 Vous ne voulez pas pêcher un peu en inf' ?
40:25 La pêche en inf' comme on la pratique aujourd'hui, c'est quelque chose qui a 10 ans.
40:28 C'est vraiment tout récent.
40:30 Un poisson, ça se nourrit 90% du temps sous l'eau.
40:33 Le fait de pêcher sous l'eau, ça augmente quand même les possibilités de prendre des poissons.
40:38 Oh merde, je la décroche !
40:41 Oui, elle était jolie, celle-là, encore.
40:46 Elle pourrait le vendre en croissant.
40:48 Elle prend du goût des lèvres.
40:50 Elle prend du goût des lèvres.
40:52 Ah oui, là, c'est vraiment du goût des lèvres.
40:55 On sent que ce ne sont pas des poissons très actifs.
40:57 Ce ne sont pas des poissons à tabler.
40:59 On voit bien qu'il n'y a pas d'éclosion.
41:01 Dès qu'on arrive sur une pêche de courant, on a déjà les touches.
41:06 Après, on ne les prend pas, mais au moins, on a les touches.
41:09 Tu vois, une zone un peu creuse, un peu plus oxygénée, il y a les poissons.
41:16 [Musique]
41:18 Grégoire n'est pas devenu triple champion du monde de pêche à la mouche par équipe, par hasard.
41:32 Celle-là, elle est plus petite.
41:34 Avec le temps, il a acquis une compréhension fine des courants, de la vie des rivières
41:38 et des comportements de ces poissons rusés et farouches.
41:42 Rares sont les hommes qui, comme lui, ont quelques connaissances sur les habitudes détruites
41:47 et sur la manière dont on les prend.
41:49 Il faut des années pour maîtriser cet art.
41:52 On va faire une petite éphémère.
42:07 Il n'y a pas une plume qui traîne là.
42:10 La pêche à la mouche, c'est aussi l'art de la tromperie,
42:13 où il faut utiliser quelque chose de faux, d'artificiel.
42:16 Le Graal est de prendre les truites avec les mouches que l'on a confectionnées soi-même.
42:22 Cette mouche est l'espoir de capturer une truite fabuleuse.
42:27 Petites mouches.
42:29 Elles sont bien prenantes, celles-là.
42:33 Tu poses ça sur l'eau, dans les courants, ça flotte bien.
42:38 Ça ressemble à une petite éphémère.
42:40 Une "caïdine", une "baïtidé".
42:43 Il faut bien se dire une chose, qu'à l'époque, c'était les années 50,
42:48 les années 50, le poisson on le mangeait.
42:51 On allait à la pêche pour manger.
42:54 Moi je me rappelle, quand je ramenais des poissons, des gardons, des machins comme ça,
42:57 ma mère les faisait cuire.
42:59 Alors que maintenant, les gardons, personne ne les mange.
43:03 On est devenu difficile.
43:05 Ah ben, on pêchait tout, on mangeait tout.
43:07 Je me rappelle avec mon père, on attrapait des otus comme ça,
43:10 on tirait les filets, on les mangeait.
43:12 C'était bon.
43:14 Mais à l'époque, la Loire était nickel.
43:16 Il n'y avait pas les pollutions qu'il y a maintenant.
43:19 La Loire, c'était une rivière de première catégorie ici.
43:24 Tu marchais dans les herbes, il y a des poissons qui partaient de partout.
43:27 Tu allais à la pêche, tu allais à la pêche,
43:29 tu n'avais pas besoin d'emmener rien.
43:31 Tu emmenais ta ligne.
43:32 Moi je me rappelle, à l'époque, mes parents, ils n'avaient pas d'argent.
43:36 J'avais un petit sillon que j'avais fabriqué
43:39 avec un bout de bambou que j'avais fait,
43:41 un machin de 2 mètres,
43:42 et puis un bout de fil, un hameçon,
43:45 et puis le flotteur, je l'avais fait avec une plume.
43:48 J'avais fabriqué mon flotteur avec une plume.
43:50 Et puis, alors, tu tournais les cailloux, tu ramassais des larves.
43:55 Je ramassais des larves de tricoptère
43:57 dans une petite boîte que je mettais à la ceinture
43:59 et je pêchais.
44:00 Mais j'attrapais des moments, je ne sais pas,
44:03 150, 200 goujons, verrons, comme ça.
44:06 Et je les vendais au restaurant,
44:09 le petit marmiton qui est vers le pont.
44:13 Ils m'achetaient, ils m'achetaient des poissons.
44:15 J'étais tout content.
44:16 Depuis une trentaine d'années dans la Loire,
44:19 il y a une espèce invasive d'écrevisse qui s'est installée.
44:24 J'étais tout gamin quand on les a vus arriver sur le Lignon.
44:27 Et du coup, Henri m'a appris à pêcher les écrevisses.
44:31 Donc là, c'est l'écrevisse de ce qu'on appelle l'écrevisse américaine,
44:35 la pacifastacus, l'écrevisse du Pacifique,
44:40 qui pour nous est nuisible.
44:42 C'est moins délicat.
44:43 Ah oui, non, mais ça se mêle.
44:44 Pour les pêcher, on les pêche avec ces petits paniers
44:46 qu'on appelle des balances.
44:47 Et puis, on y met un impas à l'intérieur.
44:49 Et puis, on va déposer la balance à proximité
44:52 de là où on imagine qu'il y a des écrevisses.
44:55 Et après, il n'y a plus qu'à relever.
44:59 On peut mettre tout ce qui est poisson de mer, ça va bien
45:02 parce que c'est très gras et ça sent fort.
45:05 Alors généralement, les milieux où elles se trouvent bien,
45:08 c'est soit à côté de souches, soit à côté d'embac,
45:11 soit à côté de cailloux.
45:13 C'est une espèce qu'on peut pêcher toute l'année en deuxième catégorie
45:18 et puis toute la saison d'ouverture de la première catégorie
45:22 parce que c'est une espèce qui est nuisible.
45:25 Et pour les espèces endémiques, c'est très réglementé
45:28 sur la période de pêche, etc.
45:30 D'ailleurs, il y a des départements où la pêche est complètement interdite
45:34 tout au long de l'année.
45:36 Là, c'est un drap comme les grosses.
45:42 Je n'en avais qu'une, mais elle est énorme.
45:44 Hop là !
45:49 Ça fait partie du truc convivial aussi, les écrevisses.
45:54 Ça donne l'occasion de partager un moment au bord de l'eau.
45:57 C'était génial, on a passé un super moment.
45:59 Tu pêches les écrevisses et après tu les manges autour d'un impératif.
46:03 Une saison sans pouvoir aller à la pêche avec Henri,
46:09 ce n'est pas une saison.
46:11 Et plus les années avancent, plus tu te rends compte
46:14 qu'il y a des moments qu'il ne faut pas rater.
46:16 Après une posée, tu la vois faire ?
46:27 C'est malin.
46:28 Elle touche le cercle et elle ne rentre pas plus que le cercle.
46:30 Elle a le corps qui est à moitié dehors.
46:37 Elle a que les pinces sur le cercle.
46:39 Je l'ai eu.
46:44 Tu as vu le morceau ?
46:46 Elle a de quoi manger.
46:48 Un mini homard.
46:53 Quand on part à la pêche, on ne sait jamais de quoi la journée sera faite.
46:57 Vous partez pour une histoire.
46:59 Un voyage qui tisse des liens profonds, fait de galères,
47:03 de pêches légendaires, de défis et de rires partagés.
47:07 De ces odyssées ordinaires naissent des amitiés solides.
47:11 Ces journées façonnent des souvenirs qui perdurent.
47:20 Au bord des rivières, la notion du temps se perd doucement,
47:24 nous replonge dans les douceurs de l'enfance,
47:27 des moments délicieux où tout s'apaise.
47:30 Ce retour aux sources se conjugue avec un sentiment d'intense liberté
47:35 et un amour immodéré pour la nature.
47:38 J'étais bénévole au pêcheur du Lignon.
47:42 Je me suis mis garde, c'était en 93.
47:45 Je suis resté plus de 20 ans là-haut, garde.
47:48 Je partais le matin, je longeais la rivière
47:51 et en même temps je nettoyais tout ça.
47:54 S'il y avait des arbres qui gênaient, je tronçonnais,
47:57 je nettoyais la rivière et en même temps je faisais ma garderie.
48:00 Mais quand il y a un arbre en travers, ça arrête toute la saleté,
48:03 bien souvent il y a plein de bouteilles de plastique.
48:06 Alors bon, l'arbre je le dégageais,
48:08 mais le tronc je le mettais au long de la berge,
48:10 ça faisait des caches dessous.
48:12 Ça protège les poissons.
48:14 Moi j'aime bien moi.
48:15 Mais tout encore, quand il y a des corvées sur les rivières, j'y vais.
48:20 Avec Greg, une fois on est allé avec une barre à mine.
48:24 On a été remuer les cailloux qui étaient ensablés
48:27 pour faire des caches pour les poissons.
48:29 La pollution est venue insidieusement,
48:34 petit à petit, petit à petit
48:36 et de plus en plus, on voit qu'il y a moins de poissons.
48:42 À l'époque où je suis rentré garde de pêche là-bas,
48:45 des hommes, il y en avait en pagaille.
48:47 Et puis il y avait des bancs, carrément des bancs, des petits comme ça.
48:51 On les voyait des bancs.
48:53 Alors qu'après, petit à petit, petit à petit, ça a diminué.
48:56 Et puis après ils ont augmenté la maille,
48:59 parce que la maille était à 30, ils l'ont passée à 34.
49:02 Et ça, ça les a protégés.
49:04 La pêche, si tu ne le préserves pas,
49:07 si tu prélèves tous les géniteurs,
49:11 il n'y aura pas d'avenir derrière.
49:14 Ah là, j'ai un gros ombre Henri !
49:16 Tu vois, c'est vraiment tout fin, tout effilé,
49:28 avec une grande nageoire dorsale qui est pleine de couleurs,
49:30 très irisée.
49:32 C'est un super joli poisson ça.
49:34 C'est un parcours no-kill,
49:36 donc tu es obligé de prendre et remettre le poisson à l'eau.
49:39 Et c'est un parcours qui a peut-être pas loin d'une vingtaine d'années.
49:44 Si je ne me trompe pas, c'est le premier parcours no-kill du département de la Loire,
49:48 qui est dans le département de la Loire.
49:50 Et c'était un petit peu Henri qui était à l'initiative de ce parcours-là,
49:53 vraiment dans l'idée de protéger l'ombre commun,
49:55 qui est vraiment une espèce endémique de cette rivière.
49:58 Et tu vois, il était en déclin, il était vraiment en déclin sur le lignon.
50:01 Et là, tu vois, on arrête pour une veine,
50:03 tout de suite, 3-4 touches et c'est des ombres.
50:06 Ça, c'est cool.
50:09 Henri, c'est une cheville ouvrière de la fédération de pêche de la Loire,
50:14 qui a été très, très investie pour la défense du lignon du forêt.
50:19 Pour cette génération qui a connu l'opulence des rivières,
50:22 c'est de se remettre en question en disant, nos rivières vont moins bien,
50:25 il va falloir les aider.
50:26 Et puis, on va tout faire pour qu'il y ait des poissons pour les générations qui arrivent.
50:31 C'est le beau de la journée.
50:33 Ils sont une poignée à avoir fait un travail extraordinaire sur les rivières de la Loire.
50:39 C'était uniquement du bénévolat.
50:41 Et peut-être que sans ces personnes-là, et notamment Henri,
50:45 les rivières ne seraient pas ce qu'elles sont aujourd'hui.
50:47 Henri m'a beaucoup apporté cet amour pour l'environnement, etc.
50:57 C'est vraiment Henri.
50:58 Tout en a des coulées.
51:00 Ma passion pour la pêche et pour la protection des milieux également.
51:04 J'ai fait mes études dans le domaine.
51:06 J'ai travaillé dans le domaine également.
51:08 Tout ce qu'on vit dans l'environnement, on ne l'apprend pas dans les livres.
51:11 Et si tu es tout seul sur le terrain, tu n'apprends rien.
51:13 Donc, c'est toujours dans le partage.
51:15 Et sans Henri, ça ne se serait pas fait.
51:17 Ça a été vraiment un moteur, l'inspiration et le grand-père à la fois.
51:23 [Musique]
51:27 [Rires]
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51:40 [Musique]
51:43 [Musique]
51:48 [Musique]
51:54 [Musique]
51:59 [Bruit de la vagues]