Rembob'INA - "Les survivants" le reportage choc sur les premiers survivalistes américains (1981)

  • il y a 6 mois
Rembob'INA nous plonge dans l'univers glaçant du survivalisme avec un document qui revient sur les origines de ce mouvement, à une époque où ses adeptes, pourtant déjà ultra armés en prévision d'une guerre nucléaire, civile, ou tout autre apocalypse, passaient encore pour des marginaux. 40 ans après, le phénomène a pris de l'ampleur à travers le monde, devenant le terrain favori des théories conspirationnistes.

Invités :
Thomas Huchon, journaliste et auteur "Antifake news"
Mathieu Burgalassi, auteur "La peur et la haine, enquête chez les survivalistes"
Agnès Chauveau, Ina

C'est une plongée dans l'histoire de notre pays au travers des trésors cachés de la télévision. Fictions, documentaires, magazines d'actualité, émission de divertissements, débats politiques...
Le dimanche, Patrick Cohen nous invite à jeter un coup d´oeil dans le rétroviseur de notre petite lucarne. En présence d´acteurs ou de témoins de l'époque, de spécialistes des archives de l´INA, Patrick Cohen revient sur les grandes heures de la télévision. Emblématiques ou polémiques, ces programmes ont marqué les esprits et l'histoire du petit écran.

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Transcript
00:00:00 Générique
00:00:02 ...
00:00:22 -Bonjour à tous, bienvenue à Rambobina
00:00:25 pour un reportage étonnant et précurseur
00:00:27 consacré au premier survivaliste.
00:00:30 Nous sommes en 1981.
00:00:32 À ce moment-là, les Américains qui s'entraînent
00:00:34 au maniement des armes et se préparent à une guerre nucléaire,
00:00:38 à une guerre civile ou à tout autre apocalypse
00:00:40 se passent pour des marginaux, inquiétants, certes,
00:00:43 mais folkloriques, pas toujours pris au sérieux.
00:00:46 Notre regard est tout autre face à l'ampleur du phénomène
00:00:49 et au développement des théories conspirationnistes.
00:00:52 Et vous découvrirez dans ce document d'antenne 2
00:00:55 celui qui prétend avoir inventé le terme "survivaliste"
00:00:59 dans son fief de l'Arkansas.
00:01:01 Il s'appelle Kurt Saxon.
00:01:03 Avec nous pour commenter ce reportage,
00:01:05 un journaliste spécialiste des théories complotistes.
00:01:08 Bonjour, Thomas Huchon. -Bonjour.
00:01:10 -Vous êtes l'auteur d'Anti-Fake News
00:01:12 avec Jean-Bernard Schmitt, paru chez First.
00:01:15 À vos côtés, un anthropologue
00:01:17 qui a vécu en immersion chez les survivalistes.
00:01:19 Bonjour, Mathieu Burgalassi. -Bonjour.
00:01:22 -Le livre qui retrace votre expérience
00:01:25 sous la forme d'un essai
00:01:27 et d'un récit de voyage et de survie
00:01:30 est paru il y a trois ans sous le titre
00:01:33 "La peur et la haine, enquête chez les survivalistes",
00:01:36 chez Michel Laffont.
00:01:37 Quelques mots sur le document
00:01:39 que les téléspectateurs de Rambobina vont découvrir.
00:01:42 Qu'est-ce qui fait son intérêt, selon vous, Thomas Huchon ?
00:01:45 -Je dirais que c'est un document d'archive
00:01:48 qui nous montre quelque chose qui date,
00:01:50 qui a une quarantaine d'années.
00:01:52 En même temps, pour regarder beaucoup, moi,
00:01:55 ce qui se passe sur les réseaux sociaux
00:01:57 en termes de complotisme,
00:01:59 un mouvement lié aux survivalistes,
00:02:01 j'avais l'impression d'être dans une version
00:02:03 basse qualité en termes d'images
00:02:05 de ce que je vois sur TikTok ou sur Twitter.
00:02:08 Tout ça nous semble dans le passé,
00:02:10 en réalité, c'est tellement actuel,
00:02:12 et ça a pris une ampleur qui dépasse largement
00:02:15 le côté folklorique que vous décriviez.
00:02:17 -Mathieu Burgalassi ? -Ca m'a fait du bien.
00:02:20 -Ah, du bien ? -C'est la première fois
00:02:22 que je voyais des survivalistes tels que je les ai rencontrés
00:02:25 pendant mon enquête, pas dans la façade,
00:02:28 pas en essayant de cacher, mais dans leur violence,
00:02:31 dans leur pensée parfois raciste,
00:02:33 parfois discriminante, brutale,
00:02:35 et en fait, je me suis dit, bon,
00:02:37 pour une fois, il y a des images
00:02:39 qui montrent que ce que je raconte dans mon bouquin,
00:02:42 c'est une réalité et que ça représente la communauté.
00:02:45 -La façade, c'est qu'ils font semblant
00:02:47 de se protéger eux-mêmes,
00:02:49 alors que vous pensez qu'ils sont, en réalité,
00:02:52 des intentions agressives à l'égard du monde extérieur
00:02:55 et de la société dans laquelle on vit.
00:02:57 -La façade, c'est cette image qu'ont les survivalistes
00:03:00 qui vont être de se prétendre prévoyants,
00:03:03 de dire qu'ils sont plutôt pour l'autonomie,
00:03:05 pour l'écologie, non violents, alors que les gens
00:03:08 que j'ai rencontrés, c'était des gens qui avaient des fusils,
00:03:12 qui se préparaient à une guerre civile
00:03:14 et qui s'entraînaient à assassiner d'autres humains.
00:03:17 -C'est ce qu'on va voir avec des échos
00:03:20 assez trumpistes, souvent,
00:03:22 pour reprendre cette correspondance
00:03:25 dans les temps à plus de 40 années d'écart
00:03:29 pour ce qui est des témoignages recueillis
00:03:33 aux Etats-Unis par Eric Durschmidt,
00:03:37 avec la collaboration de Peter Arnett,
00:03:39 qui est un journaliste qui est devenu célèbre,
00:03:42 notamment dans la guerre du Golfe,
00:03:44 mais qui avait eu le prix Pulitzer en 1966
00:03:47 pour sa couverture de la guerre du Vietnam
00:03:49 et qui, au moment de ce reportage, s'apprête à rejoindre CNN.
00:03:53 C'est une enquête proposée par "Question de temps",
00:03:56 le magazine d'information d'antenne 2
00:03:59 de Jean-Pierre Elkabbach et Louis Berriot,
00:04:01 présenté par Louis Berriot avec un générique,
00:04:04 une musique empruntée à Air Bihancock.
00:04:07 (Générique)
00:04:10 ---
00:04:26 ---
00:04:40 - Bonsoir.
00:04:41 Le document que nous vous présentons ce soir
00:04:44 est assez particulier.
00:04:45 Je serais étonné que vous n'en retiriez pas quelques troubles.
00:04:49 Vous allez sans doute vous dire "ils sont fous, ces Américains".
00:04:53 Comme nous vous l'avions annoncé,
00:04:55 le thème de ce magazine est celui des survivants.
00:04:58 Il s'agit de femmes et d'hommes
00:05:00 qui, aux Etats-Unis, se préparent à survivre
00:05:03 à une catastrophe naturelle, à un choc politique
00:05:06 ou, pour un certain nombre d'entre eux, à un conflit nucléaire.
00:05:09 Alors, que font-ils ?
00:05:11 Eh bien, ils s'arment, ce qui est facile dans ce pays.
00:05:14 Ou alors, ils font des stocks de nourriture,
00:05:16 une nourriture spéciale pour survie,
00:05:18 fabriquée par une industrie désormais florissante.
00:05:22 Certains achètent même des propriétés
00:05:24 dans des régions désertiques, en y construisant des bunkers.
00:05:27 Plusieurs centaines de familles se sont déjà mises
00:05:30 à l'écart de la civilisation,
00:05:32 vivent et s'entraînent dans la perspective d'une apocalypse.
00:05:36 Curieusement, les leaders de ces mouvements
00:05:38 sont d'anciens militaires, sans doute traumatisés
00:05:41 par l'état de paix dans lequel ils se trouvent.
00:05:44 Ce qui est inquiétant dans ce film,
00:05:46 c'est cette psychose qui gagne les Américains
00:05:49 et qui conduit certains d'entre eux à n'imaginer leur avenir
00:05:52 que dans la perspective de leur survie.
00:05:55 Alors, l'atmosphère d'agressivité qui règne dans ce pays,
00:05:58 la criminalité galopante,
00:06:00 les pousse, peu ou prou, à l'autodéfense.
00:06:04 C'est ainsi que des centres d'entraînement fleurissent partout,
00:06:08 dirigés, là encore, par d'anciens nostalgiques
00:06:10 de la guerre de Corée ou de celle du Vietnam.
00:06:14 Certes, ce phénomène reste encore marginal.
00:06:17 On dit qu'actuellement, 500 000 Américains,
00:06:20 ce serait un chiffre encore incertain,
00:06:22 se seraient mis dans des conditions permanentes et totales de survie
00:06:26 et que plus de 3 millions d'entre eux
00:06:29 sont déjà équipés, chez eux, d'armes et de provisions
00:06:32 en attendant la catastrophe.
00:06:34 Et cela, voyez-vous, c'est grave.
00:06:36 C'est grave car si cette idée se répand,
00:06:39 cela signifie que les peuples s'accoutument
00:06:42 à la probabilité d'un conflit nucléaire,
00:06:44 qu'ils en acceptent l'augure.
00:06:46 Et cet assentiment tacite ne donnerait-il pas aux fauteurs de guerre
00:06:50 l'idée qu'après tout, puisque les peuples y consentent,
00:06:54 ce serait alors la fin de l'idée de dissuasion,
00:06:56 idée sans laquelle l'arme nucléaire n'est qu'une arme, comme les autres.
00:07:01 C'est pourquoi j'aurais tendance à appeler ce film
00:07:03 "Attention, danger survivant".
00:07:08 (Musique)
00:07:11 (Musique)
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00:07:17 (Musique)
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00:07:42 (Musique)
00:07:45 (Musique)
00:07:48 (Musique)
00:07:51 (Musique)
00:07:54 -Pour les Américains, posséder une arme à feu
00:07:57 est un droit qui vient de Dieu.
00:07:59 Dans certaines régions des Etats-Unis,
00:08:02 90 % de la population est armée.
00:08:04 Ces armes vont des armes de poing
00:08:06 aux fusils de guerre et de chasse.
00:08:09 C'est, je crois, l'héritage de l'ancien esprit de conquête
00:08:12 des Etats-Unis, quand tout le monde s'armait
00:08:14 pour lutter contre les invasions.
00:08:16 ...
00:08:20 -3 000 m2, un étage immense dans un immense building,
00:08:24 celui de l'agence de presse la plus puissante du monde,
00:08:27 la Société de presse.
00:08:28 Peter Arnott est une des vedettes de l'agence.
00:08:31 Il a gagné le prix Pulitzer
00:08:33 pour son excellente couverture du conflit vietnamien.
00:08:36 Il vient à peine de terminer un travail,
00:08:39 son titre, "Peur en Amérique".
00:08:41 ...
00:08:49 -Les Américains ont de plus en plus peur du crime.
00:08:52 Et à Miami, à New York et dans d'autres villes,
00:08:55 ils achètent, légalement ou non, des armes de poing.
00:08:59 Mais il y a d'autres Américains moyens
00:09:02 qui ont pris en main la loi dans un certain sens.
00:09:05 Ils ont gagné la campagne, armées,
00:09:08 car ils craignent quelque chose plus que le crime.
00:09:11 Ils croient que la guerre nucléaire sera inévitable,
00:09:15 que les Etats-Unis et l'Union soviétique se détruiront.
00:09:18 Pourtant, croient-ils, il y aura des survivants.
00:09:21 Et ils font tout pour survivre.
00:09:23 ...
00:09:26 -Je suis très préoccupé.
00:09:27 J'ai constaté que ces Américains raisonnables
00:09:30 s'inquiètent tellement de leur survivance
00:09:32 qu'ils sont allés jusqu'à me dire
00:09:34 qu'ils tireraient même des armes de poing
00:09:37 sur leurs voisins si ceux-ci s'intéressaient à leur nourriture.
00:09:42 Aussi, après avoir sillonné notre pays,
00:09:44 avoir interrogé des centaines de ces gens,
00:09:47 je suis inquiet de ces Américains
00:09:49 qui ont une peur grandissante de leur avenir.
00:09:52 ...
00:09:56 -Voici un de ces Américains moyens qui a peur de son avenir.
00:10:00 ...
00:10:02 -Ah ! Je devine.
00:10:05 Ils s'exercent.
00:10:07 Ici, ils pendent des gens et c'est ce qu'ils préfèrent.
00:10:10 Moi aussi, d'ailleurs.
00:10:12 ...
00:10:15 -Court-Saxon, 49 ans.
00:10:17 Il s'est baptisé lui-même le "pape de la survie".
00:10:19 C'est lui l'auteur de l'expression.
00:10:22 Il publie un mensuel qui est comme le "Va-des-mécom"
00:10:24 du petit fabricant de bombes.
00:10:27 ...
00:10:29 -Je suis venu ici, venant de Californie,
00:10:31 parce que c'est un endroit très très cher.
00:10:34 Parce que cet endroit est merveilleux.
00:10:36 Il y a moins de crimes. Les gens sont meilleurs.
00:10:39 Presque tout est moins cher. Le paysage est certainement
00:10:42 plus joli. Le climat est aussi meilleur.
00:10:45 Tout ici est bien mieux.
00:10:47 ...
00:10:50 De plus, c'est l'endroit où se trouvait mon peuple,
00:10:54 où mon peuple se trouve toujours.
00:10:56 -Ils se qualifient eux-mêmes de survivants.
00:11:00 Ils seraient 4 millions aux Etats-Unis,
00:11:03 formés, équipés, entraînés, prêts à faire face
00:11:05 à l'écroulement de l'Occident.
00:11:07 ...
00:11:13 -On voudra combattre ce que nous croyons,
00:11:16 et nous croyons en Dieu en Amérique
00:11:18 et dans tout le reste que vous voulez mettre ici.
00:11:21 Je crois dans la Bible
00:11:24 et je crois dans la Constitution des Etats-Unis
00:11:27 sous sa forme initiale.
00:11:29 -Ceux-là, ce sont les durs de la survie.
00:11:32 -T. Jackson et ses adeptes vivent dans les Moorsharks, en Arkansas.
00:11:35 Tout le monde est d'accord pour dire que c'est le seul endroit
00:11:39 où les missiles soviétiques sont incapables de frapper.
00:11:42 Les survivants en ont fait une forteresse
00:11:44 contre tous les intrus.
00:11:46 ...
00:11:49 -OK, this is the only way in, the only way out.
00:11:52 -Parfait, c'est le seul chemin pour venir,
00:11:54 le seul pour guider cette vallée.
00:11:56 Nous avons assez d'artillerie pour arrêter
00:11:59 tous ceux qui voudraient venir ici.
00:12:01 ...
00:12:10 -Eh bien, ce que je veux dire, c'est qu'à la fin de 1982,
00:12:15 tous les gens s'apercevront que leur mode de vie
00:12:19 appartient au passé.
00:12:21 Beaucoup de choses pourraient être bouleversées,
00:12:24 des changements de climat provoquant des famines,
00:12:27 ce qui provoquerait des émeutes dans les villes,
00:12:30 et des tas de citadins partiraient,
00:12:32 privant les villes de toute organisation.
00:12:35 Naturellement, ceux qui auront fui la ville
00:12:37 mettront du désordre dans la campagne.
00:12:39 Il n'est pas impossible d'avoir en plus une guerre civile.
00:12:43 Mais nous aurons d'abord connu les troubles en Europe
00:12:46 qui auront déclenché la Troisième Guerre mondiale,
00:12:49 sans parler des facteurs économiques
00:12:51 qui peuvent contribuer au déclin d'une civilisation
00:12:54 qui, dans le monde entier,
00:12:56 est déjà en train de piquer du nez rapidement.
00:12:59 Les facteurs économiques, en général,
00:13:01 peuvent être une force contribuable
00:13:05 à la déclin, ou à la déclin rapide,
00:13:08 d'une civilisation qui décline rapidement
00:13:11 dans le monde entier.
00:13:13 -Viens, on y va.
00:13:14 (Tirs)
00:13:15 -Voilà.
00:13:16 -Attention, Bill.
00:13:17 (Tirs)
00:13:18 -Oh.
00:13:20 -Il y a plus de armes...
00:13:22 -Selon des chiffres officiels,
00:13:24 il y aurait aujourd'hui aux Etats-Unis
00:13:26 140 millions d'armes aux mains de particuliers.
00:13:29 -Pour les survivants,
00:13:30 s'armer est aussi simple que de faire son marché.
00:13:33 (Bruits de marches)
00:13:35 (...)
00:13:37 -Ce qui est intéressant, c'est que,
00:13:39 dans le monde entier,
00:13:41 les armes sont plus importantes que les armes.
00:13:43 -C'est vrai.
00:13:45 -C'est vrai.
00:13:46 -C'est vrai.
00:13:47 -C'est vrai.
00:13:48 -C'est vrai.
00:13:49 -C'est vrai.
00:13:50 -C'est vrai.
00:13:52 -C'est vrai.
00:13:53 -C'est vrai.
00:13:54 -C'est vrai.
00:13:55 -C'est vrai.
00:13:56 -C'est vrai.
00:13:58 (Bruits de marches)
00:14:00 (...)
00:14:02 (Bruits de marches)
00:14:04 -Un pistolet automatique, calibre 25.
00:14:07 Il est très joli. Qu'en pensez-vous ?
00:14:09 -Très joli. A quoi sert-il ?
00:14:11 -Eh bien, il tire. C'est à cela qu'il doit servir.
00:14:14 La législation sur les armes est très souple.
00:14:16 Pour acheter une arme à feu,
00:14:18 tout ce qu'il faut, c'est avoir de l'argent
00:14:21 et être un citoyen respectueux.
00:14:23 -C'est vrai.
00:14:24 -C'est vrai.
00:14:25 -C'est vrai.
00:14:26 -C'est vrai.
00:14:27 -C'est vrai.
00:14:29 -C'est vrai.
00:14:30 -C'est vrai.
00:14:31 -C'est vrai.
00:14:32 -C'est vrai.
00:14:33 -C'est vrai.
00:14:34 -C'est vrai.
00:14:36 -C'est vrai.
00:14:37 -C'est vrai.
00:14:38 -C'est vrai.
00:14:39 -C'est vrai.
00:14:40 -C'est vrai.
00:14:41 -C'est vrai.
00:14:42 -C'est vrai.
00:14:44 -C'est vrai.
00:14:45 -C'est vrai.
00:14:46 -C'est vrai.
00:14:47 -C'est vrai.
00:14:48 -C'est vrai.
00:14:49 -C'est vrai.
00:14:51 -C'est vrai.
00:14:52 -C'est vrai.
00:14:53 -C'est vrai.
00:14:54 -C'est vrai.
00:14:55 -C'est vrai.
00:14:56 -C'est vrai.
00:14:58 -C'est vrai.
00:14:59 -C'est vrai.
00:15:00 -C'est vrai.
00:15:01 -C'est vrai.
00:15:02 -C'est vrai.
00:15:03 -C'est vrai.
00:15:05 -C'est vrai.
00:15:06 -C'est vrai.
00:15:07 -C'est vrai.
00:15:08 -C'est vrai.
00:15:09 -C'est vrai.
00:15:10 -C'est vrai.
00:15:11 -C'est vrai.
00:15:13 -C'est vrai.
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00:15:21 -C'est vrai.
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00:15:25 -C'est vrai.
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00:15:29 -C'est vrai.
00:15:30 -C'est vrai.
00:15:31 -C'est vrai.
00:15:32 -C'est vrai.
00:15:34 -C'est vrai.
00:15:35 -C'est vrai.
00:15:36 -C'est vrai.
00:15:37 -C'est vrai.
00:15:38 -C'est vrai.
00:15:39 -C'est vrai.
00:15:40 -C'est vrai.
00:15:42 -C'est vrai.
00:15:43 -C'est vrai.
00:15:44 -C'est vrai.
00:15:45 -C'est vrai.
00:15:46 -C'est vrai.
00:15:47 -C'est vrai.
00:15:49 -C'est vrai.
00:15:50 -C'est vrai.
00:15:51 -C'est vrai.
00:15:52 -C'est vrai.
00:15:53 -C'est vrai.
00:15:54 -C'est vrai.
00:15:56 -C'est vrai.
00:15:57 -C'est vrai.
00:15:58 -C'est vrai.
00:15:59 -C'est vrai.
00:16:00 -C'est vrai.
00:16:01 -C'est vrai.
00:16:03 -C'est vrai.
00:16:04 -C'est vrai.
00:16:05 -C'est vrai.
00:16:06 -C'est vrai.
00:16:07 -C'est vrai.
00:16:08 -C'est vrai.
00:16:09 -C'est vrai.
00:16:11 -C'est vrai.
00:16:12 -C'est vrai.
00:16:13 -C'est vrai.
00:16:14 -C'est vrai.
00:16:15 -C'est vrai.
00:16:16 -C'est vrai.
00:16:18 -C'est vrai.
00:16:19 -C'est vrai.
00:16:20 -C'est vrai.
00:16:21 -C'est vrai.
00:16:22 -C'est vrai.
00:16:23 -C'est vrai.
00:16:25 -C'est vrai.
00:16:26 -C'est vrai.
00:16:27 -C'est vrai.
00:16:28 -C'est vrai.
00:16:29 -C'est vrai.
00:16:30 -C'est vrai.
00:16:32 -C'est vrai.
00:16:33 -C'est vrai.
00:16:34 -C'est vrai.
00:16:35 -C'est vrai.
00:16:36 -C'est vrai.
00:16:37 -C'est vrai.
00:16:38 -C'est vrai.
00:16:40 -C'est vrai.
00:16:41 -C'est vrai.
00:16:42 -C'est vrai.
00:16:43 -C'est vrai.
00:16:44 -C'est vrai.
00:16:45 -C'est vrai.
00:16:47 -C'est vrai.
00:16:48 -C'est vrai.
00:16:49 -C'est vrai.
00:16:50 -C'est vrai.
00:16:51 -C'est vrai.
00:16:52 -C'est vrai.
00:16:54 -C'est vrai.
00:16:55 -C'est vrai.
00:16:56 -C'est vrai.
00:16:57 -C'est vrai.
00:16:58 -C'est vrai.
00:16:59 -C'est vrai.
00:17:01 -C'est vrai.
00:17:02 -C'est vrai.
00:17:03 -C'est vrai.
00:17:04 -C'est vrai.
00:17:05 -C'est vrai.
00:17:06 -C'est vrai.
00:17:07 -C'est vrai.
00:17:09 -C'est vrai.
00:17:10 -C'est vrai.
00:17:11 -C'est vrai.
00:17:12 -C'est vrai.
00:17:13 -C'est vrai.
00:17:14 -C'est vrai.
00:17:16 -C'est vrai.
00:17:17 -C'est vrai.
00:17:18 -C'est vrai.
00:17:19 -C'est vrai.
00:17:20 -Certains savants éminents des Etats-Unis ont cherché
00:17:23 à expliquer l'horreur presque indicible d'une guerre nucléaire.
00:17:27 Ils ont souligné qu'il n'y avait pas plus de 200 unités
00:17:30 de soins intensifs dans le pays capables de soigner
00:17:34 des brûlés graves.
00:17:35 Il y en aurait plus de 200 blessés dans un seul immeuble locatif.
00:17:38 L'alternative est, je crois, très claire.
00:17:41 Ou nous agissons ensemble, même avec nos adversaires,
00:17:44 et nous pouvons mettre fin à cette folle course
00:17:48 aux armes nucléaires,
00:17:49 ou bien nous nous entendons tous pour notre propre destruction.
00:17:53 Il n'y a d'alternative qu'entre l'autopréservation
00:17:56 et l'autodestruction.
00:17:59 -This is Paul Newman speaking.
00:18:01 These days, it's appealing to think of the world
00:18:04 as a big publicity spot.
00:18:05 Paul Newman se sert de son nom pour appuyer la lutte antinucléaire.
00:18:09 ...
00:18:11 The only trouble is, if they go, we go too.
00:18:14 ...
00:18:18 -Ce que craignent les Américains, c'est la guerre nucléaire
00:18:21 et l'après-guerre.
00:18:22 Où elle est en quittant la ville pour survivre
00:18:25 après cette première attaque ?
00:18:27 ...
00:18:31 Alors, tous vont dans des régions éloignées.
00:18:34 Ils emportent des provisions.
00:18:36 Pour certains, jusqu'à 10 ans de provisions alimentaires,
00:18:39 et cela commence à représenter des milliers et des milliers
00:18:43 de dollars. Ils se dissimulent dans la campagne
00:18:46 de la guerre nucléaire.
00:18:47 Pour une famille moyenne de 4 personnes,
00:18:50 il est conseillé de disposer de 12 armes,
00:18:52 composées d'armes de poing, de fusils de chasse
00:18:55 et de carabines.
00:18:56 -Moudre de la farine, faire du pain
00:18:59 ou le faire germer pour faire des flocons.
00:19:01 Harold Van Wert estime qu'il devra vivre dans ce bunker.
00:19:05 Des boîtes de conserve comme ça, gardées longtemps,
00:19:09 du seigle, de l'orge, de la viande,
00:19:12 du poulet, du bœuf, du poisson.
00:19:15 ...
00:19:21 Des champignons, des épinards, du lait, de l'orangeade,
00:19:24 du riz au bœuf, du riz au poulet.
00:19:26 ...
00:19:36 Ah, nos munitions, ce qu'il faut pour faire des cartouches.
00:19:40 Nous en avons.
00:19:41 Voici de quoi faire 5 000 à 6 000 salles.
00:19:45 Peut-être 10 000.
00:19:46 ...
00:19:50 Pour recharger, oui.
00:19:52 Nous avons le matériel, les amorces, la poudre, les balles.
00:19:56 -Ces fusils-là ?
00:19:58 -Oui, voici un 30-30 à lunettes et un 44 Magnum automatique.
00:20:02 Et puis une carabine.
00:20:04 ...
00:20:09 -44 Magnum, automatique.
00:20:11 ...
00:20:18 -Une carabine modèle 30 de l'armée.
00:20:23 Naturellement, c'est une 30-30.
00:20:26 Et là, un British Enfield 303, un revolver à 6 coups.
00:20:30 -6 shot revolver, 22 Magnum.
00:20:36 -Oui, 22 Magnum.
00:20:39 -Ils s'y rendront tous à Turon.
00:20:41 -Est-ce qu'ils tueront ?
00:20:43 Naturellement, c'est pour cela qu'ils sont faits.
00:20:46 Ils servent à la chasse ou à éliminer les pillards
00:20:49 qui, vous savez, peuvent venir et nous prendre ce que nous avons.
00:20:53 -Est-ce que tu sais tirer avec ça ?
00:20:58 As-tu déjà essayé ?
00:20:59 Et ça te plairait de vivre là-dedans ?
00:21:04 Dans un endroit comme ici ?
00:21:07 -C'est OK.
00:21:09 Ce n'est pas si mauvais,
00:21:10 si tu es protégé de bombes et autres choses.
00:21:13 ...
00:21:16 -Van Wert pense que l'alimentation lyophilisée
00:21:19 et les balles lui sauveront l'existence.
00:21:21 ...
00:21:26 ...
00:21:30 -Je l'ai tiré.
00:21:31 ...
00:21:33 -Une expérience intéressante dans un lycée de Californie
00:21:36 est un exemple de la survie.
00:21:38 -Vous êtes une classe d'élèves supérieurs
00:21:46 qui peuvent être appelés à prendre des décisions rapides,
00:21:49 qui ne sont pas toujours agréables,
00:21:51 mais qui peuvent intéresser toute la nation.
00:21:54 C'est pourquoi nous allons nous livrer aujourd'hui
00:21:56 à une simulation.
00:21:58 C'est ce que nous appellerons les abris antinucléaires.
00:22:01 Maintenant, voici les renseignements
00:22:04 dont nous avons besoin.
00:22:06 ...
00:22:09 -Vous êtes membre d'un ministère à Washington.
00:22:12 Vous êtes chargé d'un poste expérimental
00:22:14 à la limite de la ville.
00:22:17 Brutalement, la Troisième Guerre mondiale éclate
00:22:20 et les bombes commencent à tomber.
00:22:22 Dans le monde entier, des villes sont détruites,
00:22:24 des gens se ruent vers les abris antinucléaires.
00:22:27 Imaginons qu'il y ait 10 personnes
00:22:33 qui veulent aller dans le seul abri qui reste,
00:22:35 mais il n'y a de place que pour 5 d'entre eux.
00:22:38 C'est à vous, à vous seuls,
00:22:40 de décider qui parmi les 10 survivra.
00:22:44 Maintenant, présentez-vous.
00:22:46 -Je suis charpentier,
00:22:54 il est absolument essentiel qu'on me garde,
00:22:56 car je construis de tout.
00:22:57 -Je suis historien,
00:23:00 et je suis ici pour faire votre éducation,
00:23:02 celle des survivants.
00:23:04 Je dois être votre mémoire
00:23:05 pour que vous ne fassiez pas deux fois les mêmes erreurs.
00:23:08 -Je suis médecin, et je pense qu'on me gardera,
00:23:11 car si nous devions essayer de nous reproduire...
00:23:14 -Je suis champion olympique,
00:23:15 et voilà pourquoi vous devez me garder.
00:23:18 Je suis en très bonne condition physique,
00:23:20 je suis fort, sain,
00:23:21 et il faut repeuper la terre un jour,
00:23:23 et avec toutes les filles qui sont là,
00:23:25 je suis sûr que nous aurons à nous en occuper.
00:23:28 -Je suis enceinte, et je pense qu'on doit me sauver,
00:23:30 car je dois accoucher dans 3 mois,
00:23:32 au moment où nous sortirons de cet abri.
00:23:34 Je serai prête alors à assurer la nouvelle génération.
00:23:37 -Je suis biochimiste,
00:23:40 je crois que j'ai assez de connaissances
00:23:42 pour trouver de nouvelles sources d'aliments.
00:23:45 -Je suis secrétaire.
00:23:47 -Je suis femme-agent,
00:23:52 et on me sauvera, car je suis organisatrice.
00:23:55 On m'a appris à commander,
00:23:56 et j'en sais beaucoup sur le comportement.
00:23:59 -Une fois cela fini,
00:24:00 nous devrons nous débrouiller sans les armes de la police,
00:24:03 car il ne restera pas grand monde pour les utiliser.
00:24:06 -Je vais au fond du problème.
00:24:08 Mon bébé a le droit de vivre.
00:24:09 Quand il naîtra, nous serons sortis de l'abri.
00:24:12 Il vivra dans un environnement auquel nous ne sommes pas habitués.
00:24:15 Lui, il apprendra à vivre dans cet environnement.
00:24:18 -Pour aller au fond du problème,
00:24:24 accepteriez-vous de tuer votre voisin ?
00:24:27 -Je ne sais pas si je pourrais tuer mon voisin,
00:24:29 un ami ou un ami, je ne sais pas si je pourrais tuer un ami ou un voisin.
00:24:33 Je ne suis pas sûre. Je ne crois pas que je pourrais.
00:24:36 -Nous allons donc voter.
00:24:37 Nous sommes réunis et nous allons décider
00:24:40 qui nous voulons garder dans l'abri,
00:24:42 et nous garderons les cinq qui auront réuni
00:24:44 le plus grand nombre de voix.
00:24:46 D'accord ?
00:24:47 Combien veulent garder l'historien ?
00:24:49 Combien pour le médecin ?
00:24:52 Combien pour la femme enceinte ?
00:24:58 Maintenant, pour la biochimiste ?
00:25:00 Et pour la secrétaire ?
00:25:04 Bon, nous avons la femme enceinte,
00:25:08 le charpentier, la biochimiste,
00:25:12 l'athlète olympique et le savant.
00:25:14 Secrétaire, qu'en pensez-vous, maintenant ?
00:25:17 Personne n'a voulu vous garder.
00:25:18 -Ma première impression a été que je n'ai pas besoin de vivre
00:25:22 parce que tout va disparaître.
00:25:23 Ma famille aura disparu.
00:25:25 Il va rester cinq personnes et eux seulement.
00:25:28 Cela m'effraie.
00:25:29 Je ne sais pas si je veux vivre dans une telle situation.
00:25:32 -Oui, je crois que cela arrivera.
00:25:34 C'est inévitable.
00:25:35 Ce n'est qu'une question de temps.
00:25:37 -Que se passe-t-il ?
00:25:38 Pourquoi cela doit-il arriver ?
00:25:40 -Ils ont fait des tas d'erreurs.
00:25:42 C'est peut-être simplement une de leurs erreurs.
00:25:45 ...
00:25:49 (Tir)
00:25:50 ...
00:25:53 -Oui, oui, c'est un Col de 347 Magnor.
00:25:57 Probablement le meilleur revolver de défense de tous les temps.
00:26:01 Quand je n'aurai plus de munitions pour lui,
00:26:03 j'aurai toujours celui-ci en réserve.
00:26:06 Je suis partisan de la survie.
00:26:07 Je n'ai aucune motivation, ni politique, ni religieuse,
00:26:10 que ce soit les Russes ou n'importe qui,
00:26:13 à vouloir s'approprier ce que nous avons pour fête de guerre,
00:26:16 de désastre économique, de crime, de n'importe quoi.
00:26:19 Nous nous protégerons nous-mêmes.
00:26:21 Si quelqu'un veut me voler, moi ou ma famille,
00:26:24 il est probable que...
00:26:25 Oui, je le flinguerai.
00:26:27 ...
00:26:37 -Clisson est avocat.
00:26:39 Pour lui, les armes sont la base de la philosophie des survivants.
00:26:42 ...
00:26:47 -Maintenant, les gens de ce pays ont le droit d'être armés,
00:26:50 de se protéger eux-mêmes.
00:26:52 Si je veux comparer le problème social de notre pays
00:26:55 à celui d'étrangers, je pourrais dire que, dans notre pays,
00:26:58 la crainte vient de l'intérieur et qu'à l'étranger,
00:27:01 en France, en Allemagne, d'autres pays encore,
00:27:04 dans les pays du marché commun,
00:27:05 la crainte vient de l'extérieur, surtout.
00:27:08 Les gens ont le droit absolu de se défendre eux-mêmes.
00:27:11 Et les gens ici, les survivants, ont dépassé cet objectif.
00:27:14 ...
00:27:20 -Nous retrouvons Harold Van Wert, propriétaire de cet hacienda,
00:27:24 qui est un centre d'entraînement.
00:27:26 ...
00:27:30 -En cas de guerre nucléaire, ce qui nous inquiète,
00:27:33 c'est les survivants qui viendront des grandes villes
00:27:36 comme Atlanta, Chattanooga, n'importe où,
00:27:38 et qui chercheront refuge chez nous et voudront nous prendre.
00:27:41 ...
00:27:46 Si ces gens ont l'idée de venir dans notre coin
00:27:49 et de nous prendre ce que nous avons,
00:27:51 il nous faudra alors les éliminer.
00:27:53 ...
00:28:03 -Bienvenue au Centre américain d'entraînement des survivants.
00:28:07 Nous avons organisé un stage de quatre jours
00:28:09 pour vous apprendre les techniques de base
00:28:12 permettant de survivre pendant une catastrophe économique
00:28:15 ou un désastre naturel, ou même une guerre.
00:28:18 Le thème consiste à descendre cette trousse
00:28:21 à tuer les mauvais, à ne pas tuer les bons
00:28:24 et à sauver les otages.
00:28:25 ...
00:28:32 Je vais vous parler des radiations.
00:28:34 Voilà tout ce que je vous en dirai.
00:28:36 Tout ce que l'on peut faire, c'est d'aller dans un abri
00:28:39 avant d'être irradié, car une fois qu'on l'a été,
00:28:42 il n'y a plus rien à faire.
00:28:44 Et si l'on a pris une dose trop forte, alors...
00:28:47 ...
00:28:49 -Nous allons vous montrer maintenant
00:28:51 comment on utilise les aliments dessiqués par le froid
00:28:54 pour une longue conservation des aliments
00:28:56 qui sont indispensables pour la survivance.
00:28:59 ...
00:29:05 Ces aliments sont utiles non seulement en cas de désastre,
00:29:08 ils le sont également comme défense contre l'inflation.
00:29:12 Comme on peut les consommer,
00:29:14 comme on peut les acheter cette année
00:29:16 et que personne ne sait quel en sera le prix
00:29:18 au cours des années qui viennent,
00:29:21 le prix auquel vous les aurez achetés
00:29:23 sera le même dans les 10 ans à venir.
00:29:25 ...
00:29:26 ...
00:29:27 ...
00:29:28 ...
00:29:30 ...
00:29:31 ...
00:29:32 ...
00:29:33 ...
00:29:34 ...
00:29:35 ...
00:29:36 ...
00:29:38 ...
00:29:39 ...
00:29:40 ...
00:29:41 ...
00:29:42 ...
00:29:43 ...
00:29:45 ...
00:29:46 ...
00:29:47 ...
00:29:48 ...
00:29:49 ...
00:29:50 ...
00:29:52 ...
00:29:53 ...
00:29:54 ...
00:29:55 ...
00:29:56 ...
00:29:57 ...
00:29:59 -Tom De Vries est journaliste.
00:30:01 Son unique contact avec les survivants
00:30:03 l'a complètement perturbé.
00:30:05 ...
00:30:06 ...
00:30:07 ...
00:30:08 ...
00:30:10 ...
00:30:11 -Voici mon abri.
00:30:13 Comme vous le voyez, c'est un vieux bâtiment de bois.
00:30:16 Je pense que tout le monde devrait en avoir un.
00:30:19 ...
00:30:20 ...
00:30:21 ...
00:30:22 ...
00:30:23 Celui-ci est le meilleur que j'ai pu trouver dans le coin.
00:30:27 Les gens de ma génération, qui ont maintenant des enfants,
00:30:30 ont pensé, avant que l'Amérique possédait réellement le monde
00:30:33 et que tout le monde était satisfait.
00:30:35 L'ennui, maintenant, c'est que l'on voit
00:30:37 que nous avons fondé notre économie
00:30:40 dans des conditions très onéreuses, très fragiles.
00:30:43 Je pense donc que les gens cherchent quelqu'un à critiquer,
00:30:46 car les choses ne vont plus et qu'il est possible
00:30:49 que nos enfants deviennent plus pauvres que nous encore.
00:30:52 Je n'ai pas peur du crime, si c'est ce que vous me demandez,
00:30:55 mais j'ai peur de ceux qui ont peur du crime.
00:30:58 Dans les villes, des gens achètent des armes,
00:31:01 des gens que je connais depuis des années,
00:31:03 des gens qui sont calmes, pacifiques,
00:31:05 achètent des pistolets automatiques.
00:31:08 Pendant que j'interrogeais des gens sur les survivants,
00:31:11 j'ai rencontré le révérend Gale, juste en venant d'ici.
00:31:14 Il est un homme qui a grand peur et l'enseigne à sa communauté.
00:31:18 Le pasteur Gale a été le plus jeune colonel
00:31:26 de la Deuxième Guerre mondiale.
00:31:36 Il a été élu président de la République,
00:31:39 et il a été élu président de la République.
00:31:43 Il a été élu président de la République,
00:31:46 et il a été élu président de la République.
00:31:49 Il a été élu président de la République,
00:31:52 et il a été élu président de la République.
00:31:55 Il a été élu président de la République,
00:31:58 et il a été élu président de la République.
00:32:01 Il a été élu président de la République,
00:32:05 et il a été élu président de la République.
00:32:08 Il a été élu président de la République,
00:32:11 et il a été élu président de la République.
00:32:14 Il a été élu président de la République,
00:32:17 et il a été élu président de la République.
00:32:20 Il a été élu président de la République,
00:32:24 et il a été élu président de la République.
00:32:27 Il a été élu président de la République,
00:32:30 et il a été élu président de la République.
00:32:33 Il a été élu président de la République,
00:32:36 et il a été élu président de la République.
00:32:39 Il a été élu président de la République,
00:32:43 et il a été élu président de la République.
00:32:46 Il a été élu président de la République,
00:32:49 et il a été élu président de la République.
00:32:52 Il a été élu président de la République,
00:32:55 et il a été élu président de la République.
00:32:58 Il a été élu président de la République,
00:33:02 et il a été élu président de la République.
00:33:05 Il a été élu président de la République,
00:33:08 et il a été élu président de la République.
00:33:11 Il a été élu président de la République,
00:33:14 et il a été élu président de la République.
00:33:17 Il a été élu président de la République,
00:33:20 et il a été élu président de la République.
00:33:24 Il a été élu président de la République,
00:33:27 et il a été élu président de la République.
00:33:30 Il a été élu président de la République,
00:33:33 et il a été élu président de la République.
00:33:36 Il a été élu président de la République,
00:33:39 et il a été élu président de la République.
00:33:43 Il a été élu président de la République,
00:33:46 et il a été élu président de la République.
00:33:49 Il a été élu président de la République,
00:33:52 et il a été élu président de la République.
00:33:55 Il a été élu président de la République,
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00:34:02 Il a été élu président de la République,
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00:34:55 et il a été élu président de la République.
00:34:58 Il a été élu président de la République,
00:35:02 et il a été élu président de la République.
00:35:05 Il a été élu président de la République,
00:35:08 et il a été élu président de la République.
00:35:11 Il a été élu président de la République,
00:35:14 et il a été élu président de la République.
00:35:17 Il a été élu président de la République,
00:35:21 et il a été élu président de la République.
00:35:24 -La peur règne dans notre communauté.
00:35:27 En Californie, on craint la confrontation des Noirs et des Blancs,
00:35:31 des crimes, des violences qui surviennent tout le temps.
00:35:35 Des gangs de violeurs se baladent chaque jour de la semaine.
00:35:39 ...
00:35:43 Des gens tirent de revolvers partout en Californie, tout le temps.
00:35:47 La drogue est un problème, en ce qui concerne les armes à feu aussi,
00:35:51 car les jeunes drogués se servent de revolvers,
00:35:54 tirent sur des gens pour les voler, pour se racheter de la drogue.
00:35:58 ...
00:36:01 ...
00:36:04 ...
00:36:08 ...
00:36:11 ...
00:36:14 ...
00:36:18 -C'est vraiment pas agréable de vivre toujours avec la peur.
00:36:22 On ne peut aller de chez soi jusqu'à sa voiture sans appréhension.
00:36:26 Le sentiment de menace est constant.
00:36:29 ...
00:36:32 ...
00:36:35 ...
00:36:39 ...
00:36:42 -Oui, je suis ennuyée, car j'estime que nous devons penser
00:36:45 à stocker de la nourriture, juste pour la population civile normale,
00:36:48 sans devenir fous et sans y penser toute la journée.
00:36:51 Mais nous devons avoir des provisions
00:36:53 et connaître la base des techniques de survie.
00:36:57 Quelques armes, pas des pistolets, ni des métraillettes,
00:37:00 ni rien comme cela, mais seulement le nécessaire.
00:37:03 Des couteaux, des marteaux, des clous.
00:37:05 Ce qu'il faut pour obstruer les portes et les fenêtres
00:37:08 en cas de guerre civile et être conscient,
00:37:12 et ses proches voisins pour se réunir en cas de danger.
00:37:15 -Mama parle. -Oui, maman parle.
00:37:18 Je parle des choses importantes. Il y a des choses très importantes.
00:37:21 Je veux ta sécurité,
00:37:23 mais je ne veux pas avoir à y penser toute la journée.
00:37:26 Tu comprends ?
00:37:27 -Talk.
00:37:28 -Round.
00:37:30 -Round ?
00:37:31 -What's this ?
00:37:32 ...
00:37:35 -Je veux que mon gosse grandisse au grand jour,
00:37:38 qu'il joue sur la plage, qu'il joue au ballon
00:37:41 et qu'il s'amuse, pas qu'il soit dans un abri.
00:37:44 ...
00:37:47 ...
00:37:58 -En dessous de cette maison, une cave en béton aménagée
00:38:02 où se trouve une réserve de vivres pour deux ans.
00:38:05 Harvey Schmitt est multimilliardaire.
00:38:08 Cette piscine, pense-t-il, pourrait un jour lui servir
00:38:11 pour une réserve d'eau ?
00:38:13 -Je suis conseiller financier, investisseur,
00:38:16 et je crois à la survie.
00:38:19 ...
00:38:22 Pas dans le sens d'aller à la campagne avec des armes,
00:38:25 mais parce qu'il me semble très important
00:38:28 de conserver notre place dans le monde,
00:38:30 dans l'économie et dans le système.
00:38:33 ...
00:38:37 -Notice of exchange.
00:38:39 -Quant aux gens qui préfèrent vivre dans les montagnes,
00:38:42 s'armer et se cloîtrer dans leur hutte,
00:38:45 je ne pense pas que j'ai particulièrement envie
00:38:48 d'en faire autant. Pour moi, ce n'est pas vraiment réaliste.
00:38:51 Je n'ai pas de revolver,
00:38:54 je ne crois pas qu'il faille un tassé de l'or,
00:38:58 ni même en posséder. Je ne pense pas vraiment
00:39:01 au matériel lui-même.
00:39:03 ...
00:39:06 -Lui n'a pas besoin de s'armer.
00:39:08 Il est protégé par l'électronique et par des gardes.
00:39:11 ...
00:39:15 ...
00:39:18 -On n'a plus tellement confiance dans l'économie des Etats-Unis.
00:39:22 Ce fut un pays qui a réellement dominé le monde de l'économie
00:39:26 au cours des 30 dernières années,
00:39:28 mais son système financier s'est terriblement affaibli.
00:39:31 Les gens pensent qu'une crise économique se traduira
00:39:35 par une pénurie de marchandises dans les magasins.
00:39:38 -Les Litvaks tiennent un magasin sur vie à Hollywood Nord.
00:39:41 Qu'est-ce qu'il a pour vous de service, monsieur ?
00:39:44 -Oui, j'ai moins à vous demander.
00:39:46 Je crois qu'il y a ici beaucoup de provisions différentes.
00:39:49 -Puis-je faire une commande séparée ?
00:39:53 Peut-être, il y a-t-il de la nourriture que je n'aime pas ?
00:39:56 -La seule chose, c'est que si cela fait plus,
00:39:59 vous devez payer plus cher qu'en le changeant les boîtes.
00:40:02 Si vous regardez le paquet tout fait et qu'il ne vous plaît pas,
00:40:05 vous pouvez y mettre ce que vous voulez et vous paierez moins.
00:40:08 -Leur denrées répondent à toutes les demandes,
00:40:11 depuis les armes,
00:40:14 en passant par la nourriture lyophilisée,
00:40:17 jusqu'aux méthodes pour liquider son prochain.
00:40:20 -Si faire des provisions de nourriture chez soi
00:40:31 est important, c'est que, même sans attaque nucléaire,
00:40:34 ni grève générale ou émeute, le système de distribution
00:40:37 est si délicat aux Etats-Unis que tout trouble important
00:40:40 peut vider les magasins.
00:40:42 -Nancy, peux-tu venir ? Ce monsieur voudrait savoir
00:40:47 le prix du "Mountain House" lyophilisé.
00:40:51 -Déshydraté, ça fait 900 $.
00:40:54 -Pour 12 mois ? -Pour toute une année, pour une personne.
00:41:00 Ou 6 mois pour deux personnes.
00:41:02 Le lyophilisé coûte environ 900 $,
00:41:05 mais ce n'est que 3 mois de provision.
00:41:08 -Cela fait 2 600 $. -Exact.
00:41:11 Et cela prend la place d'une machine à laver.
00:41:14 Aussi est-il possible de la mettre sous le lit ou dans un placard.
00:41:17 Il ne faut pas beaucoup de place.
00:41:20 -Combien de temps peut-on le garder en magasin ?
00:41:23 Combien de temps peut-on vivre sur la nourriture de secours ?
00:41:26 -On nous a dit que ça restait bon au bout de 7 à 10 ans de magasin,
00:41:31 et que cela sera tout prêt quand le besoin s'en ferait sentir.
00:41:34 Il n'est pas nécessaire de toujours vérifier,
00:41:37 de s'inquiéter de la date limite.
00:41:39 -Croyez-vous qu'il y aura du danger ?
00:41:42 -Certainement. Cela peut être le chômage, une avalité,
00:41:45 un tremblement de terre, comme celui que nous avons cru avoir hier.
00:41:48 Tous nous aurons un jour besoin de secours.
00:41:51 C'est pourquoi il est bon d'être prêt.
00:41:53 -Faites-vous cela surtout pour gagner vous-même de l'argent ?
00:41:56 -Oui, c'est pour de l'argent, mais aussi parce que j'y crois,
00:42:00 parce que je suis pour.
00:42:02 Je ne vous dis pas de faire des provisions sans en faire moi-même.
00:42:05 Je serais bête, idiot.
00:42:07 Vous savez, c'est vraiment rassurant d'être prêt.
00:42:10 C'est idiot d'être là, n'est-ce pas, et d'être pris par surprise.
00:42:13 ...
00:42:26 Je ne suis pas cinglé, vous savez. Je suis réaliste.
00:42:30 ...
00:42:35 -Aucun problème, j'ai peur des menaces qui existent.
00:42:38 Il est impossible d'avoir la paix de l'esprit
00:42:41 quand on a peur de menaces éventuelles.
00:42:44 Aussi, il est important pour nous tous,
00:42:46 pas seulement pour les survivants,
00:42:49 de considérer ce qui peut se produire dans le monde
00:42:52 et qui peut affecter chacun de nous.
00:42:54 S'il n'y a que les survivants à se préparer, ce n'est pas assez.
00:42:57 Il faut que chacun se sente concerné.
00:43:00 ...
00:43:03 Que l'on ait quelque chose pour se réfugier en cas d'urgence.
00:43:07 ...
00:43:27 -7 médecins, 5 authentiques fonctionnaires,
00:43:29 plusieurs restaurateurs et une mère de famille,
00:43:32 47 personnes angoissées passent une semaine au Gunsite Ranch.
00:43:36 La session coûte 400 $. Son objet ?
00:43:39 Comment supprimer des ennemis éventuels et survivre soi-même.
00:43:42 ...
00:43:46 Leur instructeur, Jeff Cooper, un colonel des Marines en retraite.
00:43:49 C'est le tireur le plus rapide de l'Ouest.
00:43:53 -Vous êtes habitué, vous savez où mettre les pieds.
00:43:56 ...
00:43:59 -Je vous montrerai cette semaine des gens qui essaient de tirer
00:44:02 de la main gauche. C'est une perte de temps.
00:44:04 -Avec la main gauche, vous bougez aussi la main droite.
00:44:07 ...
00:44:11 Le pistolet et le prolongement de l'avant-bras,
00:44:14 les deux doivent être dans ce plan et aussi dans ce plan.
00:44:17 J'ai le doigt sur la détente, mon pouce sur la sûreté.
00:44:20 1, 2, 3, la sûreté est enlevée.
00:44:23 Les mains réunies, une pression et je tire.
00:44:26 ...
00:44:30 Depuis 5 ans, je ne me suis pas fait tirer.
00:44:33 Depuis 5 ans, je m'occupe d'instruire des citoyens.
00:44:36 Je leur apprends à utiliser bien et sans danger
00:44:39 leurs armes à feu personnel. Nous devons bien faire
00:44:42 car il y a beaucoup de demandes et nous sommes certains
00:44:45 de fournir un service utile, nécessaire.
00:44:48 ...
00:44:52 Oui, on me demande souvent,
00:44:55 est-ce que j'apprends aux gens à tuer ?
00:44:58 Le but du tir de défense
00:45:01 est de sauver la vie de la personne qui se défend.
00:45:04 Si cela suppose la suppression du criminel, alors d'accord.
00:45:07 ...
00:45:11 Il se commet beaucoup de crimes dans les villes.
00:45:14 C'est triste, personne n'en est fier.
00:45:17 Cela ressemble à ce que j'ai connu quand j'étais enfant.
00:45:20 ...
00:45:23 Je suis restaurateur, je suis agent immobilier,
00:45:26 distributeur d'accessoires, je suis étudiant.
00:45:30 -Pourquoi êtes-vous ici ?
00:45:33 -Pour apprendre à bien me protéger.
00:45:36 -Avez-vous peur de ce qui peut se produire ?
00:45:39 -Je sais que quelque chose se produira.
00:45:42 ...
00:45:45 Oui, il y a de la peur à la mairie
00:45:49 car les juges laissent partir les criminels.
00:45:52 -Et quoi faire ? -Actuellement, je n'ai pas de raison,
00:45:55 mais pour l'avenir, c'est ce qui me préoccupe le plus.
00:45:58 -Pensez-vous que vous ne tuerez jamais avec ça ?
00:46:01 -On ne veut pas tuer, on veut simplement arrêter.
00:46:04 -Si je devais le faire, je le ferais.
00:46:07 On ne tire pas pour tuer, mais pour arrêter celui
00:46:11 qui risque de vous faire du mal.
00:46:14 -Et vous ?
00:46:17 -Comme donc, je ne voudrais pas, mais s'il le faut, je le ferais.
00:46:20 ...
00:46:23 ...
00:46:27 -Je suis médecin à Seattle, dans l'état de Washington.
00:46:30 -Je suis médecin à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane.
00:46:33 -Pensez-vous qu'il y a de la peur en Amérique ?
00:46:36 -Oui. C'est anormal que ces événements arrivent aux Etats-Unis.
00:46:39 C'était un pays libre, heureux, travailleurs.
00:46:42 Maintenant, nous avons tout un tas de gens médiocres.
00:46:45 Je sais que la police ne peut pas être là quand j'en aurai besoin.
00:46:49 Or, j'ai envie d'être prêt.
00:46:52 ...
00:46:55 ...
00:46:58 ...
00:47:01 ...
00:47:04 ...
00:47:07 -Beaucoup de gens ont peur des voleurs, des malandrins,
00:47:11 de tout ce qui arrive aujourd'hui en Amérique.
00:47:14 J'apprends à tirer pour me défendre.
00:47:17 Je pense que ce serait bon que tout le monde apprenne
00:47:20 à se protéger dans le cas où l'on aurait besoin de le faire.
00:47:23 -Il faut se protéger.
00:47:26 ...
00:47:29 ...
00:47:33 ...
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00:47:42 ...
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00:48:01 ...
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00:48:52 ...
00:48:55 ...
00:48:58 -Elsa, veux-tu éteindre la télévision, s'il te plaît ?
00:49:01 ...
00:49:04 ...
00:49:07 -Les vacances sont terminées. Les gens rentrent et s'enferment
00:49:11 dans leur appartement. Beaucoup d'Américains estiment
00:49:14 qu'il est trop dangereux de sortir le soir.
00:49:17 Le taux de criminalité devient plus élevé dans la plupart des villes.
00:49:20 Mais dans les régions lointaines du pays,
00:49:23 les survivants planifient la grande, la nouvelle société de l'avenir.
00:49:26 ...
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00:49:52 ...
00:49:55 ...
00:49:58 -Qui était celui qu'ils ont déniché il y a des années
00:50:01 sur la couverture de Life magazine ?
00:50:04 Sibyl, qui était cette femme
00:50:07 sur la couverture de Life magazine,
00:50:11 là où ils ont déniché les hôtes de millions d'hommes ?
00:50:14 -Qu'est-ce que je disais ? Toutes ces guerres sans vainqueur
00:50:17 et ces guerres qui ne servent à rien, sinon à affaiblir
00:50:20 la race blanche. Je crois que l'Amérique a été établie
00:50:23 pour être une nation chrétienne. Non, ne me faites pas dire
00:50:26 ce que je ne veux pas dire. Je ne veux pas faire accepter
00:50:30 de force le christianisme à personne.
00:50:33 Car en ce qui me concerne, on peut bien mettre le feu
00:50:36 à toutes ces damnées églises.
00:50:39 Tout comme nos politiciens, ils nous ont vendus.
00:50:42 Je crois vraiment à la survivance d'une race dans le monde entier.
00:50:45 Je crois que les peuples anglo-saxons, celtiques,
00:50:49 adamiques, les nordiques, les ariens,
00:50:52 tout ceci sont acculés, qu'ils ont le dos au mur,
00:50:55 qu'on n'a aucun autre endroit où aller.
00:50:58 -Tu as raison, la peur règne en Amérique.
00:51:01 -Ce que je veux dire, c'est que tout le monde veut fuir les villes.
00:51:04 Pourquoi pensez-vous que cela arrive court ?
00:51:08 -Je ne me préoccupe pas des Russes ni d'aucune invasion.
00:51:11 Ce qui m'ennuie, ce sont les millions de rebuts de l'humanité
00:51:14 qui, dans les villes, polluent la civilisation mondiale.
00:51:17 Quand les choses vont trop mal pour eux, dans les villes,
00:51:20 il faut qu'ils en partent. C'est là que je veux en venir.
00:51:23 Je n'en veux à aucun prix. Je n'ai pas la moindre pitié
00:51:26 pour eux, car ils n'ont aucune pitié les uns pour les autres
00:51:30 et ils n'en ont aucune pour moi.
00:51:33 ...
00:51:36 Je tuerais tout ce qui menacerait mon existence
00:51:39 ou même mes intérêts.
00:51:42 -Le plus grand stimulant pour l'homme,
00:51:45 c'est l'instinct de préservation.
00:51:49 -Ce qui serait parfait, c'est qu'ils brûlent dans la ville.
00:51:52 Mais si le gouvernement les amenait ici,
00:51:55 nous n'aurions pas d'autre solution que de les éliminer.
00:51:58 -C'est parfaitement exact.
00:52:01 -Il y a longtemps,
00:52:04 quand on a vu les Russes,
00:52:08 il y a longtemps qu'on aurait dû éliminer les déchets de l'humanité.
00:52:11 Quand cela se produira, un holocauste nucléaire
00:52:14 sera un bienfait pour les survivants.
00:52:17 Ils pourront repartir d'un bon pied et construire un nouvel âge.
00:52:20 Il y aura une autre renaissance. Ce sera merveilleux.
00:52:23 Nous pourrons avoir un royaume d'utopie.
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00:53:30 -Non, je ne partirai jamais. Je n'irai nulle part ailleurs.
00:53:33 C'est la ville que j'aime et probablement la ville
00:53:36 dans laquelle je mourrai.
00:53:39 ...
00:53:42 ...
00:53:45 ...
00:53:49 -J'aime New York. J'aime la 5e avenue,
00:53:52 le Dimanche de Pâques, les gens d'ici aiment New York.
00:53:55 -Les survivants ne sont qu'une petite minorité
00:53:58 dans la foule américaine, mais cette minorité
00:54:01 tente à grandir. Dans l'esprit des Américains,
00:54:04 la survie sera sans doute la préoccupation de l'avenir,
00:54:07 mais déjà, pour les 4 millions de partisans de la survie,
00:54:11 vivre en Amérique et survivre, c'est une seule et même réalité.
00:54:14 ...
00:54:17 -J'aime New York. C'est l'endroit le plus beau.
00:54:20 -C'est un endroit où les gens
00:54:23 vivent. -J'aime New York.
00:54:25 C'est l'endroit le plus beau. C'est vraiment le pied.
00:54:28 Oui, tout cela, c'est le paradis. Qu'en penses-tu ?
00:54:31 Ca, c'est le bon endroit. C'est le seul endroit
00:54:34 où l'on puisse vivre.
00:54:36 ...
00:54:39 ...
00:54:43 ...
00:54:46 ...
00:54:49 ...
00:54:52 -C'est merveilleux. Tout le monde peut faire ce qu'il veut,
00:54:55 mais pour une courte visite après, on a le mal du pays
00:54:58 quand on vit d'ici.
00:55:02 ...
00:55:05 -J'ai essayé de partir, mais ça n'a pas marché.
00:55:08 ...
00:55:11 ...
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00:56:20 -Question de temps sur Antenne 2 en 1981.
00:56:23 Thomas Huchon et Mathieu Berguedas sont avec nous.
00:56:26 Vous avez vu ce reportage d'il y a plus de 40 ans
00:56:29 qui estime à 4 millions le nombre de survivalistes
00:56:32 aux Etats-Unis, mais qui nous les montre
00:56:35 comme une sorte de société parallèle
00:56:37 ou de contre-société.
00:56:39 Est-ce qu'on peut dire que depuis, leurs idées, leurs peurs,
00:56:42 leur conception de la vie en société se sont répandues
00:56:46 et se sont diffusées, Mathieu Berguedas ?
00:56:48 -Oui, complètement. Aujourd'hui, on retrouve
00:56:51 toutes les couches de la société dans le mouvement survivaliste.
00:56:54 Ce n'est pas juste des rednecks,
00:56:56 c'est maintenant des médecins, des ingénieurs,
00:56:59 des gens, des étudiants.
00:57:01 C'est ce que j'ai observé pendant mon enquête.
00:57:03 J'avais toutes sortes de profils qui se laissaient intéressés
00:57:07 au début par cette question de la survie
00:57:09 pour ensuite basculer de plus en plus profondément
00:57:13 dans le mouvement.
00:57:14 -Vous dites qu'il y a toujours un projet politique derrière.
00:57:17 C'est pas seulement de l'autodéfense
00:57:20 ou de l'autoprotection.
00:57:23 -Non, c'est mon impression.
00:57:25 En vérité, ce qui travaille ces gens-là profondément,
00:57:28 c'est l'idée qu'on serait dans une société
00:57:31 qui serait de plus en plus dangereuse,
00:57:33 de plus en plus violente. Cette représentation
00:57:36 est fondamentalement politique. Elle se construit
00:57:39 sur des discours qui sont devenus des discours politiques
00:57:42 de la peur, qui jouent sur l'insécurité,
00:57:44 qui jouent sur cette idée qu'on serait dans une société
00:57:47 qui s'ensauvagerait dans une société
00:57:49 de plus en plus violente. Ca fabrique quelque chose
00:57:52 dans la société, ça fabrique une peur
00:57:54 à laquelle certaines personnes cherchent à répondre
00:57:57 en s'engageant dans des mouvements.
00:57:59 -Et eux fabriquent aussi de la violence et de la peur.
00:58:03 En tout cas, ils en produisent à la fois dans les discours
00:58:06 et dans les actes et dans ces reportages
00:58:09 qu'on vient de voir, Thomas Echon.
00:58:11 -Je dirais que ce qui, moi, me semble le plus surprenant,
00:58:14 c'est que oui, c'est des discours politiques,
00:58:17 et ce qui était une espèce de microcosme,
00:58:19 même s'il y a 4 millions de personnes,
00:58:21 ça restait très enfermé, en réalité,
00:58:24 ça s'est hyper développé pour deux raisons.
00:58:26 La première, c'est que notre manière d'accéder à l'information
00:58:30 et notamment le développement d'Internet a permis
00:58:33 à tous ceux qui défendent ces thèses,
00:58:35 de se mettre en scène et donc de toucher des gens
00:58:38 qui n'avaient potentiellement rien à voir avec tout cela.
00:58:41 La diffusion par Internet et le fait que quand on a
00:58:44 cette espèce de crainte, de peur liée à des discours politiques
00:58:47 anxiogènes, on va poser la question à Google.
00:58:50 Mais vers qui va vous renvoyer Google
00:58:52 une fois que vous allez vous demander comment je fais
00:58:55 pour survivre en cas d'apocalypse nucléaire ?
00:58:57 Vers ces groupes-là. Ca leur permet d'avoir une espèce
00:59:00 de fenêtre de diffusion de toutes ces idées,
00:59:03 de toutes ces pratiques, et ça crée un deuxième truc,
00:59:06 qui est un business. Le survivalisme est devenu
00:59:09 un choix d'entrepreneurs politiques ou de la désinformation.
00:59:12 Je pense à Alex Jones, qui est une grande figure
00:59:15 du complotisme aux Etats-Unis. Sur le site d'Alex Jones,
00:59:18 vous pouvez acheter des bouquins complotistes,
00:59:21 des vidéos complotistes, mais vous pouvez aussi acheter
00:59:24 un an de rations de survie à mettre dans votre garage
00:59:26 ou dans votre abri anti-atomique, parce qu'il y a cette menace
00:59:30 d'un bouleversement du monde, entretenu par ces discours,
00:59:33 mais on entretient les discours, parce qu'à la fin,
00:59:36 on fait passer les mecs à la caisse,
00:59:38 c'est la double victoire pour ces propagateurs
00:59:40 de mensonges et de violence, c'est qu'ils gagnent
00:59:43 politiquement, idéologiquement, oui,
00:59:45 mais ils gagnent aussi dans le porte-monnaie.
00:59:48 -En théorie, Alex Jones s'est ruiné.
00:59:50 Il a eu une condamnation de justice,
00:59:52 je sais pas si elle sera appliquée à des dizaines de millions
00:59:56 de dollars. -A priori, on est même
00:59:57 plus que ça sur le procès de Sandy Hook,
01:00:00 on est sur 1 milliard de dollars de dommages et intérêts
01:00:03 à payer aux familles de victimes,
01:00:05 pour les téléspectateurs, donc c'est un mass-murder
01:00:08 qui se décolle aux Etats-Unis, et un complotiste reconnu
01:00:11 explique que les enfants qui témoignent avoir perdu
01:00:14 leur petit camarade assassiné ce jour-là
01:00:16 sont des acteurs de crise, donc ils sont payés
01:00:19 pour mentir à tout le monde, il a été poursuivi
01:00:21 par les familles de victimes, et la justice américaine
01:00:24 l'a condamné très lourdement, il a fait appel,
01:00:27 et il va utiliser tous les recours à sa disposition
01:00:30 pour éviter cette condamnation, mais ce procès a permis
01:00:33 de savoir un truc, c'est-à-dire combien Alex Jones
01:00:36 a duré du complot, on est sur à peu près 150 millions de dollars
01:00:39 gagnés en trois ans, 2015, 2016, 2017,
01:00:42 ça fait du complotisme, une menace idéologique,
01:00:45 mais aussi un énorme business.
01:00:47 -D'où la lourdeur de la mente,
01:00:49 et les dommages et intérêts, ça n'est pas tombé du ciel.
01:00:52 -C'est lié à ce qu'il gagne. -C'est lié à ses gains,
01:00:55 et c'est vertigineux, puisqu'on parle d'une figure
01:00:58 du complotiste et de ce mouvement.
01:01:00 L'un des premiers témoins qu'on voit,
01:01:02 Kurt Saxon, depuis l'Arkansas,
01:01:05 il a réellement eu une influence, une grande influence,
01:01:08 comme il le prétend, sur ce mouvement survivaliste
01:01:11 de Thiebaud Galassi. -C'est l'inventeur
01:01:14 du survivalisme. -Vraiment.
01:01:15 -Aujourd'hui, la plupart des survivalistes
01:01:18 ont fini par enterrer cette paternité,
01:01:20 ce qui est gênant, parce que Kurt Saxon,
01:01:22 c'est littéralement un scientologue sataniste,
01:01:26 qui a fait partie du parti nazi américain
01:01:29 et qui a été aussi associé à un groupe terroriste
01:01:32 qui a essayé d'assassiner Martin Luther King.
01:01:35 Quand je dis "sataniste", c'est parce qu'il a fait partie
01:01:38 d'un mouvement appelé l'Eglise de Satan.
01:01:40 Le parcours du personnage est assez édifiant,
01:01:43 et ses écrits sont bien plus terrifiants,
01:01:45 puisqu'il a théorisé le fait d'assassiner les sans-abri,
01:01:48 de s'en prendre aux personnes,
01:01:50 toute personne non blanche ou juive, par exemple.
01:01:53 Donc, on avait quand même affaire
01:01:55 à une personne absolument nauséabonde,
01:01:57 mais c'est aussi lui qui, dans les années 70,
01:02:00 a été le premier à poser cette idée
01:02:02 que les Américains allaient devoir survivre à une crise,
01:02:05 pas forcément à l'holocauste nucléaire,
01:02:08 comme on a pu le voir dans le document,
01:02:10 mais plutôt à une crise économique.
01:02:12 Il a été l'un des premiers à beaucoup parler
01:02:14 de la crise économique, et que pour survivre,
01:02:17 il n'y avait pas forcément besoin d'avoir beaucoup d'argent,
01:02:20 mais plutôt beaucoup de compétences.
01:02:22 Il a dit qu'il fallait avoir un potager chez soi,
01:02:25 qui a été l'un des premiers, dans les années 70,
01:02:28 à mettre une éolienne dans son jardin
01:02:30 pour produire sa propre électricité.
01:02:32 Il a vraiment la paternité du survivalisme,
01:02:35 jusqu'au nom,
01:02:36 puisque c'est lui qui invente le nom "survivalisme",
01:02:39 mais en raison de ses positions
01:02:41 très franches,
01:02:43 du côté de l'extrême droite,
01:02:45 il a été, à mesure des années, un peu mis sous le tapis,
01:02:48 parce que personne ne voulait assumer cette origine,
01:02:51 mais le survivalisme d'aujourd'hui, c'est le de Kurt Saxon.
01:02:55 -Très intéressant. Autre document à présent,
01:02:57 l'extrait d'un reportage qui date aussi du début des années 80.
01:03:01 Il est signé Hervé Bruzini et Christian Guy,
01:03:04 et il nous présente un millionnaire, multimillionnaire,
01:03:07 texan, lourdement armé,
01:03:10 créateur du parti des Canards,
01:03:13 qui, dit-il, vise à lutter contre l'insécurité.
01:03:16 Voici cet extrait.
01:03:17 -Il y a aussi dans les arcanes de cette folie d'emmurement
01:03:25 d'autres peurs,
01:03:27 ou encore tranquilles, sans doute,
01:03:29 mais à l'évidence, beaucoup moins naïves,
01:03:33 pas préparés le moins du monde à la résignation.
01:03:36 -C'est un gros revolver. -C'est un gros revolver.
01:03:44 -Et pourquoi avez-vous ce revolver ?
01:03:46 -Si je sors de chez moi, je prends mon revolver.
01:03:49 Si je vais en voiture, je prends mon revolver.
01:03:51 -Et pourquoi ?
01:03:52 -Parce que...
01:03:54 -Vous n'êtes pas en sécurité, ici ?
01:03:56 -À mon avis, non.
01:03:57 Nous avons...
01:04:00 Où est mon chien ?
01:04:02 Coco !
01:04:04 Come here.
01:04:05 Come here, Coco.
01:04:06 Coco !
01:04:08 Coco !
01:04:11 Chaque homme dans cette rue porte un revolver.
01:04:16 Dans les maisons, nous avons des fusils,
01:04:19 parce que l'Amérique n'est plus sûre.
01:04:24 C'est ça. -Ah oui ?
01:04:26 -A Miami, vous avez entendu parler de Miami, je suis sûr.
01:04:29 C'est la capitale mondiale de la drogue.
01:04:32 Ils ont eu plus de 1 000 meurtres cette année déjà.
01:04:35 Cette année,
01:04:36 personne n'est en sûreté.
01:04:40 -Et vous avez peur aussi d'un désastre économique ?
01:04:45 -Oui.
01:04:46 C'est un vrai problème économique.
01:04:48 Si on a un désastre économique,
01:04:51 les gens sans argent commenceront à voler.
01:04:54 Ils devront voler pour vivre.
01:04:56 Ils voleront donc des gens comme moi.
01:04:58 Ils voleront des gens comme ça.
01:05:00 -Mais est-ce que vous avez aussi des aliments de survie ?
01:05:05 Est-ce que vous êtes prêts à vivre en autarcie ?
01:05:08 -Oui.
01:05:13 C'est mon lieu de survie, ici.
01:05:15 J'ai tous les poissons du monde, ici.
01:05:17 -Nous sommes près d'une île, ici.
01:05:19 -Oui, ce sont mes canards.
01:05:21 Mais j'ai du poisson ici, dedans, comme ça,
01:05:23 et j'ai mes poulets.
01:05:25 -Mais vous n'avez pas de crocodile, ici ?
01:05:27 -Oh, si. Avant, il y en avait trois.
01:05:29 -Trois crocodiles, ici ?
01:05:31 -Des alligators.
01:05:33 Mais ceci s'en est occupé.
01:05:35 Si un vauteur prend mes quintants, je vais tuer le vauteur,
01:05:40 même si la loi dit qu'il ne faut pas tuer les vauteurs.
01:05:43 Je tuerai le vauteur.
01:05:46 Si un homme vient me prendre mon canard,
01:05:48 je vais le tuer.
01:05:50 Si un homme vient me prendre ma nourriture,
01:05:52 je le tuerai.
01:05:53 -Un Français aurait dit plus volontiers "mon argent".
01:05:56 Bob White dit "ma nourriture", et il n'est pas le seul.
01:06:00 Le boom de l'industrie alimentaire de survie
01:06:02 a commencé il y a une dizaine d'années.
01:06:05 Elle atteint aujourd'hui un chiffre d'affaires annuel
01:06:08 de 100 millions de dollars, 60 milliards de centimes.
01:06:11 Le propriétaire de ce magasin
01:06:16 fabrique lui-même des aliments déshydratants
01:06:19 ou lyophilisés.
01:06:20 Il a 25 000 clients,
01:06:22 pour la plupart aux Etats-Unis et au Canada,
01:06:25 mais également en Europe.
01:06:27 Son catalogue est distribué à un million d'exemplaires.
01:06:31 -Les gens pensent que la monnaie a perdu de sa valeur,
01:06:38 que l'inflation s'envole
01:06:40 et qu'on risque d'avoir des problèmes,
01:06:44 des émeutes civiles,
01:06:45 interruption de la distribution,
01:06:48 la grève des transporteurs, des problèmes économiques.
01:06:51 Et dans les grandes villes, des émeutes, des bagarres.
01:06:55 Ils veulent s'assurer, au cas où se produirait quelque chose,
01:06:58 d'avoir au moins des vivres.
01:07:00 -Et sans trop s'encombrer.
01:07:02 Sur ces maigres étagères,
01:07:04 de quoi nourrir une famille de trois personnes
01:07:07 pendant 15 ans.
01:07:08 -Qu'est-ce que tu nous prépares, là ?
01:07:17 -Strogonoff de bœuf instantané.
01:07:20 -Et comment on fait ?
01:07:22 -On doit verser seulement de l'eau bruyante
01:07:26 et puis attendre 5 minutes.
01:07:30 -Et ça, ça va être un bœuf strogonoff ?
01:07:36 -Oui.
01:07:37 Déjà cuit.
01:07:39 -Dentiste, docteur, pilote d'avion,
01:07:42 petit homme d'affaires,
01:07:43 voilà les gens qui achètent ces aliments.
01:07:46 Il y en a d'autres, mais ce sont les métiers principaux.
01:07:49 -Je suis un homme d'affaires, je suis très soucieux,
01:07:54 et donc j'ai pris sur mon budget
01:07:56 de protéger ma famille et moi-même avec mes moyens.
01:07:59 Premièrement, nous ne sommes pas tassés avec d'autres gens,
01:08:02 de telle sorte qu'un inconnu se remarque.
01:08:04 Et nous avons un système d'alarme.
01:08:06 C'est monté dans la maison.
01:08:08 Et nous avons deux chiens
01:08:09 qui sont, en quelque sorte, un système d'alarme.
01:08:14 Tous les deux, ma femme et moi, tirons.
01:08:16 Nous avons un fusil que nous savons utiliser.
01:08:19 Nous chassons avec ce fusil. C'est un outil.
01:08:22 Vous voyez, nous ne jouons pas avec,
01:08:24 mais nous avons ce genre de choses.
01:08:26 Et tous les deux, nous prenons, nous faisons du karaté,
01:08:29 Aikido, alors je pense que nous sommes tout à fait à l'abri ici.
01:08:33 Nous sommes des gens de plein air.
01:08:35 -Pour combien de temps avez-vous des aliments de survie ?
01:08:38 -On en a assez pour nourrir deux personnes pendant un an.
01:08:41 -De goûter ? Croyez que c'est vous qui goûtez.
01:08:44 Rires
01:08:46 -Oui.
01:08:51 -Oui. Ce n'est pas la même chose qu'on fait à la maison,
01:08:54 mais c'est presque le même.
01:08:56 -Et tu penses qu'on pourrait manger comme ça
01:08:59 plusieurs mois s'il fallait manger ?
01:09:01 -Bien sûr.
01:09:02 -Nous devons changer les politiciens idiots
01:09:06 qui font marcher ce pays, ou ça n'ira pas.
01:09:11 Après 82, on sera comme un pays communiste, la Russie.
01:09:16 Bob White est un entrepreneur de l'aviation à la retraite.
01:09:19 Il est multimillionnaire.
01:09:21 Il s'est tout donné à la cause du salut des Etats-Unis
01:09:24 contre ceux qui veulent les ruiner.
01:09:26 Alors il essaie d'organiser tous les gens
01:09:28 avec des congrès du Canard, des séminaires du Canard,
01:09:30 des réunions du Canard, des clubs du Canard.
01:09:34 ...
01:09:37 ...
01:09:43 -Good, tu peux la fermer, s'il te plaît ?
01:09:46 ...
01:09:52 Cette maison de feu ici.
01:09:54 Les filles, vous pouvez la fermer ?
01:09:57 Ces gens veulent tourner pour la télévision.
01:10:00 Dans cette petite pièce, ici même, en 7 mois,
01:10:03 1,5 million de dollars sont passés par cette pièce.
01:10:06 J'ai dépensé 2,5 millions de mon propre argent.
01:10:10 C'est vrai.
01:10:11 C'est sujet enregistrement. Je n'ai pas de raison de mentir.
01:10:17 Dans la petite ferme, nous produisons
01:10:19 le plus grand magazine des Etats-Unis,
01:10:21 au sud de New York et de Chicago.
01:10:24 -Voulez-vous devenir, après les éléphants des Républicains
01:10:28 et les Indes et les Démocrates, le parti des Canards ?
01:10:31 -Les Canards ?
01:10:35 -Les Canards seront bientôt là
01:10:36 si les ânes et les éléphants ne redressent pas leur action.
01:10:40 -Combien êtes-vous dans votre mouvement ?
01:10:43 -En ce moment, un peu plus de 90 000.
01:10:45 Mais on a commencé il y a 7 mois.
01:10:48 -Et vous êtes...
01:10:53 -En fait, nous avons déjà 1 000 clubs en 7 mois.
01:10:56 -1 000 clubs ? -Oui.
01:10:58 Et on les appelle les "Duck Clubs".
01:11:00 -Les gens en ont marre aux Etats-Unis.
01:11:02 Vous ne pouvez duper les gens qu'un certain temps,
01:11:04 comme on dit,
01:11:05 ou une partie des gens, un certain temps.
01:11:08 J'ai oublié qui a dit ça.
01:11:12 Mais le peuple se réveille.
01:11:14 Il se rend compte que quelque chose ne va pas.
01:11:16 Nous étions la nation la plus forte du monde.
01:11:19 Mais maintenant, nous sommes un tigre en papier.
01:11:22 Ils nous ont désarmés jusqu'à un point de non-retour.
01:11:25 Ils ont ruiné notre dollar.
01:11:28 Et assez, c'est assez.
01:11:32 3 millions peuvent modifier les élections.
01:11:34 C'est tout ce qu'il faut.
01:11:36 Dans la révolution,
01:11:40 la révolution américaine, il a fallu 4 % des gens.
01:11:43 Je veux 3 % des gens.
01:11:45 Et je n'ai pas trouvé 3 %, et je n'en doute pas.
01:11:48 ...
01:11:55 -Extrait de "Tranquillement la peur",
01:11:58 de Christian Guy et Hervé Brusini,
01:12:00 diffusé sur Antenne 2 en mars 82,
01:12:03 avec un écho sidérant
01:12:05 de l'Amérique de Trump,
01:12:07 40 ans après,
01:12:10 tout le discours MAGA,
01:12:12 "Make America Great Again",
01:12:14 est déjà là, dans ce parti des canards.
01:12:16 Je sais pas si ça vous a frappé.
01:12:18 C'est la première chose que j'ai ressentie
01:12:21 en entendant, dès le début, ce millénaire texan.
01:12:24 Thomas Huchon et Mathieu Burgalassi sont avec nous.
01:12:27 Agnès Chauveau de l'INA nous a rejoint.
01:12:29 Mathieu Burgalassi, "La peur et la haine",
01:12:32 "Survivaliste", je le disais tout à l'heure,
01:12:34 c'est à la fois un essai, un récit, un journal de voyage.
01:12:39 Comment vous vous êtes retrouvé ?
01:12:41 Comment s'est arrivée cette immersion
01:12:43 chez les survivalistes ?
01:12:45 -Ca a fait suite à une agression.
01:12:47 Un jour, je me suis fait tabasser à mort,
01:12:49 en fait, à Lyon, quand j'étais étudiant.
01:12:52 Et j'ai fait une dépression après ça,
01:12:54 et je savais pas comment m'en sortir,
01:12:56 j'avais pas les moyens d'aller chez le psy.
01:12:58 Un ami m'a dit "T'as peur de te faire agresser,
01:13:01 "c'est super, c'est le Krav Maga",
01:13:03 un sport de self-défense,
01:13:05 "Viens avec moi dans mon club de Krav Maga."
01:13:07 J'y suis allé en espérant que ça m'aide
01:13:10 à arrêter de faire des crises d'angoisse
01:13:12 à chaque fois que je prenais les transports.
01:13:14 Je suis tombé dans un club par hasard
01:13:16 qui était géré par des survivalistes
01:13:19 qui m'ont pas présenté la chose comme une pratique extrême.
01:13:22 Ils m'ont dit "Non, mais nous, on est déprévoyant,
01:13:25 "on est pas violent, tu verras, ça va être super,
01:13:28 "viens avec nous, on va faire un stage."
01:13:30 J'ai fait un stage avec eux.
01:13:32 Je me suis retrouvé dans une petite salle
01:13:34 entre un salon de coiffure et un magasin de sushis,
01:13:37 où, pendant toute une après-midi,
01:13:39 on m'a appris à égorger des gens, à étrangler des gens,
01:13:42 à fracturer la gorge de quelqu'un avec un bâton
01:13:45 et déposer son corps sur le sol.
01:13:47 A chaque fois, on justifiait ça par "On fera pas ça demain
01:13:50 "dans la rue, on fait ça pour quand la société
01:13:53 "se sera effondrée et qu'on protègera nos familles
01:13:56 "car des pillards viendraient chez nous."
01:13:58 J'ai pris un peu de recul et je me suis dit
01:14:00 "Comment c'est possible qu'aujourd'hui, en France,
01:14:03 "dans un pays pacifié, on en soit à avoir
01:14:06 "comme ça, plein de civils qui s'entraînent
01:14:08 "le week-end à assassiner d'autres humains
01:14:11 "au prétexte d'un futur effondrement ?"
01:14:13 J'ai commencé une enquête dans ce milieu-là
01:14:16 et je suis allé de plus en plus profondément
01:14:18 dans la peur de ces gens et dans leur violence.
01:14:21 -Thomas Huchon, une question pour votre voisin ?
01:14:24 -J'ai pas tant une question qu'une espèce de réflexion.
01:14:27 -La première chose qui me fait penser à votre histoire,
01:14:30 c'est que vous, vous avez ce pas de recul
01:14:32 et du coup, quelque part, vous basculez pas dans le truc.
01:14:36 On dit souvent que la radicalisation,
01:14:38 c'est un escalier, que les premières marches sont faciles.
01:14:41 Vous avez une idée du nombre de personnes
01:14:43 qui sont tombées là-dedans en France aujourd'hui ?
01:14:46 Est-ce qu'on est sur des dizaines, des centaines, des milliers ?
01:14:50 -Sûrement des milliers.
01:14:52 C'est extrêmement dur à chiffrer
01:14:54 parce que les survivalistes veulent être des hommes gris.
01:14:57 Ils veulent être invisibles dans la société.
01:14:59 Si on sait que je suis survivaliste,
01:15:02 on va venir chez moi pour piquer ce que j'ai.
01:15:04 Ils cachent, ils dissimulent en permanence.
01:15:07 On a du mal à savoir combien de personnes sont dans la communauté,
01:15:10 mais on a du mal à en sortir,
01:15:12 car tout confirme notre peur en permanence.
01:15:14 Il suffit d'allumer une chaîne d'info en continu
01:15:17 pour voir d'effets divers.
01:15:19 Il suffit d'aller sur Facebook, sur Instagram, sur TikTok,
01:15:22 pour voir si les survivistes s'habituent à ça.
01:15:25 On est bombardé de mauvaises nouvelles.
01:15:27 Ces gens vivent dans la peur, et cette peur ne se renforce pas.
01:15:30 Dans le survivalisme, on ne guérit pas de la peur,
01:15:33 on apprend juste à vivre dedans.
01:15:35 Plus on vit dedans, plus ça devient normal d'être violent.
01:15:38 -Vous avez rencontré des gens qui ont réussi à s'en sortir ?
01:15:42 -Malheureusement, non.
01:15:43 Tout le long de mon enquête, ce que j'ai vu,
01:15:46 c'était une escalade de gens qui me disaient
01:15:48 qu'ils faisaient un petit potager,
01:15:51 qu'ils faisaient un petit enfermère.
01:15:53 C'est des gens qui avaient des fusils,
01:15:55 qui mettaient des vitres par balles sur les vitres de leur maison.
01:15:58 Il y aura des pillages, des émeutes, c'est inévitable.
01:16:01 On veut se préparer à la violence des autres.
01:16:04 En imaginant toujours ça, on justifie sa propre violence.
01:16:07 -Cette mécanique fait quand même penser
01:16:09 à la mécanique de l'enfermement idéologique
01:16:12 qui existe sur les réseaux sociaux,
01:16:14 quel que soit ce à quoi vous vous intéressez.
01:16:17 Ca a des conséquences terrifiantes,
01:16:19 mais en réalité, la mécanique que vous décrivez,
01:16:21 c'est la mécanique des bulles de filtre.
01:16:24 On s'informe et donc on nous montre sur un réseau social
01:16:27 des choses qu'on croit déjà un peu.
01:16:29 Comme on ne voit autour de nous que des gens qui pensent comme nous,
01:16:33 on a l'impression qu'on a raison.
01:16:34 On s'enferme de plus en plus là-dedans.
01:16:37 Vous dites aussi que finalement,
01:16:39 vous rencontrez peu de personnes qui en sont sorties.
01:16:42 Sur le sujet du complotiste, c'est pareil.
01:16:44 Des repentis du complotiste, il y en a très peu.
01:16:47 C'est un peu, d'ailleurs, une mécanique
01:16:49 qui ressemble à une dérive sectaire, quelque part,
01:16:52 dans un certain nombre de rapprochements.
01:16:54 Ca change non seulement les croyances,
01:16:56 mais aussi les comportements.
01:16:58 C'est ça qui fait les dérives sectaires,
01:17:00 le changement de comportement.
01:17:02 Ca doit amener, j'imagine, ces gens aussi
01:17:04 à modifier peut-être leur relation humaine,
01:17:07 à se séparer de leur famille, peut-être de leurs amis.
01:17:10 Et là-dedans, on s'enferme encore plus.
01:17:12 Là, c'est absolument terrifiant, de toute manière,
01:17:15 mais ce qu'on voit, c'est que tout ça vient nourrir
01:17:18 des gens très mal intentionnés qui en font un business.
01:17:21 On a parlé d'Alex Jones, on pourrait parler d'Alain Soral.
01:17:24 Alain Soral vendait des camps d'entraînement
01:17:27 plusieurs jours dans des forêts,
01:17:29 où on allait apprendre à survivre en forêt.
01:17:32 -Il avait même une marque au bon sens,
01:17:34 qui vendait des produits survivalistes.
01:17:36 Il s'était fait une spécialité du survivalisme
01:17:39 et de la vente du survivalisme à une époque,
01:17:41 en espérant récupérer de l'argent et des adhérents
01:17:44 de la société. -On va repasser,
01:17:46 si vous le voulez bien, dans le passé
01:17:48 et dans les archives de la télévision,
01:17:50 parce que c'est la vocation de Rambobina.
01:17:53 Agnès Chauveau, vous êtes intéressée
01:17:55 au pionnier du survivalisme à la télé française.
01:17:58 -Oui, Patrick, et on a fouillé dans nos archives,
01:18:01 et donc, ça ne vous étonnera pas,
01:18:03 mais les premiers à se protéger,
01:18:06 à se préparer contre la grande catastrophe,
01:18:08 ce sont un peu des angoissés du nucléaire.
01:18:11 Et donc, là, on voit des images de 1969,
01:18:16 c'est sûrement les premières images,
01:18:18 et donc, on est en région parisienne.
01:18:20 Je regarde mes notes, c'est un peu long.
01:18:23 Nous sommes au Centre national d'études
01:18:25 de la protection civile chargée de la protection des Français
01:18:28 contre le danger atomique, et c'est une journée
01:18:31 portes ouvertes dans un abri anti-atomique.
01:18:35 -Les images qu'on voit, ça a l'air d'une simple visite,
01:18:38 les visiteurs n'ont pas l'air angoissés ?
01:18:40 -Non, parce que contrairement à la Suède ou à la Suisse,
01:18:43 où, dans ces années-là, on construit vraiment à tour de bras
01:18:47 des abris anti-atomiques,
01:18:49 en France, dans les années 60-70,
01:18:51 on est plutôt détendu sur le sujet,
01:18:54 et il faut attendre les années 81
01:18:56 et probablement la crise des euromissiles
01:18:58 pour que cette menace se concrétise un peu.
01:19:02 La preuve, c'est qu'il y a des promoteurs immobiliers
01:19:05 qui s'emparent du sujet,
01:19:06 et en même temps qu'on vous vend un pavillon,
01:19:09 on vous vend un abri anti-atomique dans la cave ou dans le jardin,
01:19:12 et certains promoteurs sont très astucieux
01:19:15 puisqu'ils organisent des journées dans ces abris atomiques,
01:19:19 des journées un peu en immersion et dans les conditions du réel.
01:19:23 On a retrouvé un reportage dans les années 80,
01:19:26 dans le Doubs, on le regarde.
01:19:27 -Ils étaient cinq, un médecin, un peintre, un psychologue,
01:19:31 un technicien et un pharmacien.
01:19:32 Depuis 14 jours, depuis le 8 mai à 16h,
01:19:35 ils vivaient en vase clos dans un abri anti-atomique à Arce,
01:19:38 le premier construit en Franche-Comté.
01:19:40 Ils sont sortis de leur prison volontaire à 16h,
01:19:43 lorsque la porte de l'abri a été ouverte sous contrôle d'un huissier.
01:19:46 Première précaution, on leur a mis devant les yeux
01:19:49 une paire de lunettes filtrantes, car même si le soleil leur a manqué,
01:19:53 ils leur auraient brûlé la vue à leur sortie.
01:19:55 Première phrase prononcée par l'un des emmurés,
01:19:58 "Vous auriez pu nettoyer les lunettes."
01:20:00 Le réveil dans l'abri anti-atomique indiquait 8h au lieu de 16h,
01:20:04 et coïncidence, la télévision propose ce soir "Hiroshima, mon amour".
01:20:08 -On est plus dans la précaution que dans la peur.
01:20:11 On vient de voir des visages souriants.
01:20:13 Vous nous avez promis des survivalistes dans les archives.
01:20:16 -Ils arrivent, Patrick. -Ils arrivent.
01:20:19 -Il faut sûrement attendre 1986 et Tchernobyl
01:20:22 pour que la menace, au moins par la télévision,
01:20:25 soit prise très au sérieux.
01:20:27 Et c'est à ce moment-là, d'ailleurs, et c'est certainement pas un hasard,
01:20:31 qu'une équipe d'Antenne 2 va filmer un camp de survie.
01:20:36 On est dans les Cévennes et voici quelques images.
01:20:38 -Errintées par les kilomètres et les épreuves,
01:20:41 les apprentis survivants s'installent pour la nuit.
01:20:44 On improvise une base, les gestes se répètent.
01:20:47 Allumer le feu, tailler les brochettes,
01:20:49 bricoler des gamelles. Petit à petit, le métier entre.
01:20:52 Pourtant, il faut encore surmonter une épreuve.
01:20:55 Ce soir, on assassine.
01:20:58 -Vous parlez des pièges et des collègues.
01:21:00 Vous allez prendre des animaux vivants
01:21:02 et il va falloir que vous les tuiez et que vous les dépossuiez.
01:21:06 ...
01:21:09 Voilà, on va calmer la bête, on va calmer l'animal.
01:21:12 On va l'assommer et on va le saigner.
01:21:15 D'accord ?
01:21:17 -On sent un peu des froids, quand même.
01:21:20 -Oui, on sent un début d'angoisse,
01:21:22 mais au fond, le ton employé reste un peu un ton condescendant.
01:21:25 -Ils sont pas pris au sérieux. -Non, ils sont pas pris au sérieux.
01:21:28 La télévision s'intéresse au sujet uniquement en cas de crise.
01:21:33 On va le revoir avec le Covid,
01:21:35 où là, on va filmer des fermes autonomes
01:21:39 en énergie et en alimentation.
01:21:41 Au fond, on voit bien qu'il y a deux types de survivalistes
01:21:44 auxquels la télévision s'intéresse.
01:21:47 Il y a ceux dont vous parlez, d'ailleurs,
01:21:49 ceux qui sont surarmés, qui stockent de la nourriture
01:21:52 et qu'on considère comme des paranoïaques dangereux.
01:21:55 Et puis, il y a ceux qui sont autonomes,
01:22:01 qui visent le retour à la campagne et à la vie autonome.
01:22:04 Et eux, la télévision se demande si, finalement,
01:22:08 ils sont pas sur la bonne voie, ou ils n'ont pas raison,
01:22:11 ils sont plus sympathiques.
01:22:13 Regardez ce reportage dans le Cantal de 2021.
01:22:16 -Tout repensé à l'horreur de la catastrophe imminente,
01:22:20 tout réinventé.
01:22:22 -J'ai beaucoup plus de moments joyeux
01:22:25 depuis que je vis ici avec Mathieu
01:22:27 que dans ma vie d'avant, un peu pressée, un peu stressée.
01:22:31 Et ça, ouais, ça a vraiment beaucoup de valeur pour moi.
01:22:34 -Ce qui m'en rend heureux, c'est cette recherche d'alignement
01:22:38 entre ce qu'on pense et ce qu'on vit.
01:22:40 Musique douce
01:22:42 -Leur prise de conscience de l'effondrement à venir
01:22:45 aura eu une vertu paradoxale dans la vie de Flora et Mathieu,
01:22:49 celle de les pousser à redonner du sens à leur vie.
01:22:53 -Bon, alors, ça, ce sont des gens
01:22:56 qui pensent que l'effondrement est devant nous.
01:23:00 Est-ce qu'on peut les qualifier de survivalistes,
01:23:03 tel qu'on en discute depuis le début de cette émission ?
01:23:06 -Ca dépend. J'en ai rencontré des gens qui me disaient
01:23:09 que c'était le retour à la nature.
01:23:11 Je me demandais ce qui les différencie des hippies,
01:23:14 pourquoi ils se disent survivalistes.
01:23:16 J'ai posé la question à un très grand auteur survivaliste
01:23:19 et il m'a répondu que la différence, c'est le fusil.
01:23:22 En fait, on peut prétendre qu'on est dans le retour à la nature, etc.
01:23:26 Si on est survivaliste, on aura toujours cette idée
01:23:30 que le danger, ce sera les autres, les autres humains autour,
01:23:33 qui pourraient voler ce qu'il y a dans mon potager,
01:23:36 ce qu'il y a dans mes placards, et il faut que je m'en préserve,
01:23:39 et pour ça, il faut que j'ai un fusil dans mon placard
01:23:42 et que je sois prêt à me défendre.
01:23:44 Ces gens-là, s'ils n'ont pas de fusil,
01:23:47 c'est pas vraiment des survivalistes,
01:23:49 c'est peut-être des écologistes, des hippies.
01:23:52 S'ils ont un fusil et qu'ils rentrent dans le survivalisme,
01:23:55 je vois pas la différence entre eux et Kurt Saxon.
01:23:58 -Je dirais que c'est une forme un peu plus...
01:24:00 Qui a l'air, effectivement, en apparence,
01:24:03 moins dangereuse, mais encore une fois,
01:24:05 la radicalisation, c'est un phénomène en escalier,
01:24:08 et donc on peut gravir ces escaliers
01:24:10 sans s'en rendre compte, aller très vite.
01:24:13 Ce qui est inquiétant, c'est que quand on se coupe
01:24:16 du reste de la société, et en réalité,
01:24:18 on s'en coupe physiquement, mais pas numériquement,
01:24:21 ces gens-là vont utiliser des outils numériques
01:24:24 pour savoir comment faire leur potager,
01:24:26 pour s'assurer qu'il y aurait des protections
01:24:29 autour de leur petit univers bucolique et campagnard,
01:24:32 mais au bout d'un moment, à force de poser ces questions-là,
01:24:35 ils vont tomber sur ceux qui possèdent des fusils
01:24:38 et vont peut-être se dire, "Tiens, en fait,
01:24:40 "si lui a un fusil, est-ce qu'il faudrait que moi aussi
01:24:43 "j'ai un fusil ?" La vraie mécanique,
01:24:45 elle vient de là. Elle vient pas forcément
01:24:48 d'une forme de réalité, mais de notre accès à la réalité.
01:24:51 Elle vient pas forcément de ce que l'on pense,
01:24:54 mais on croit, et le vrai problème qu'il y a aujourd'hui,
01:24:57 c'est que, quand on va chercher à s'informer sur ces sujets,
01:25:00 on va être fatalement exposés aux gens les plus dangereux,
01:25:03 parce que ce qu'ils disent crée plus de buzz
01:25:06 et donc va être mis en avant par ces outils numériques.
01:25:10 C'est toujours la même histoire.
01:25:11 Quand on pose une bonne question à Google,
01:25:14 on a rarement la bonne réponse,
01:25:16 on a plutôt des mauvaises réponses.
01:25:18 Là, ces mauvaises réponses, elles amènent
01:25:20 à des changements de comportement
01:25:22 et, finalement, aussi à des refus de pratiques médicales,
01:25:25 à des...
01:25:27 Des... Des scolarisations d'enfants.
01:25:29 Et c'est là, finalement, que la puissance publique
01:25:32 commence à les repérer et que là, on tombe
01:25:34 dans un autre type de problème,
01:25:36 des gens qui vivent avec nous, mais en marge,
01:25:39 et dans une marge dont ils ne veulent pas sortir,
01:25:42 mais surtout pas qu'on puisse y rentrer.
01:25:44 -Et ils peuvent éventuellement être dangereux
01:25:47 pour la société. Vous en avez croisé,
01:25:49 Mathieu Gorgadassi ?
01:25:50 -Pendant mon enquête, c'était de plus en plus loin dans la dérive.
01:25:54 Je me suis fait braquer une arme sur la tête,
01:25:56 j'ai vécu des formes de torture physique
01:25:59 pour nous préparer. A chaque fois, on nous disait
01:26:01 "c'est pour vous préparer",
01:26:03 donc on nous a fait subir des interrogatoires,
01:26:06 on se faisait taser, on nous étouffait,
01:26:08 on nous faisait faire du waterboarding,
01:26:10 on nous versait de l'eau avec un tissu sur la bouche
01:26:13 pour nous étouffer, soit disant pour nous entraîner
01:26:16 pour, si jamais, après l'effondrement,
01:26:18 on ne peut pas donner d'informations.
01:26:20 -C'est par pure idéologie ? Par croyance ?
01:26:24 -Par croyance en la brutalité des autres.
01:26:26 Les surréalistes sont persuadés que l'homme est un loup pour l'homme,
01:26:30 que demain, toutes les autres personnes qui les entourent
01:26:33 vont s'en prendre à eux, et qu'ils doivent absolument
01:26:36 être eux-mêmes aussi violents que ce monstre qu'ils construisent,
01:26:40 mais purement dans leur imaginaire.
01:26:42 Du coup, on rentre dans un cycle infernal
01:26:44 où, pour se préserver de cette violence qui n'arrivera jamais,
01:26:48 on devient de plus en plus violent,
01:26:50 et ça conduit à des dérives mortelles ou meurtrières,
01:26:53 comme Frédéric Limolle, ce surréaliste
01:26:55 qui a tué trois gendarmes dans le Puy-de-Dôme,
01:26:57 ou Valentin Marconne, qui a assassiné son patron
01:27:00 et un de ses collègues.
01:27:02 Ces gens-là, ce sont des tueurs entraînés,
01:27:04 qui, depuis des années, pratiquent le maniement des armes,
01:27:07 s'entraînent à tuer, et quand ces gens-là pètent un câble,
01:27:11 ils sont inarrêtables. -Merci beaucoup.
01:27:13 Anti-fake news avec Jean-Bernard Schmitt,
01:27:16 chez First, c'est votre dernier ouvrage,
01:27:18 Thomas Huchon, et puis, je rappelle,
01:27:20 "La peur et la haine", enquête chez les survivalistes,
01:27:23 parue il y a trois ans, chez Michel Laffont.
01:27:26 Merci beaucoup, Mathieu Burgalassi,
01:27:29 merci, Agnès Chauveau, et merci de nous avoir suivis.
01:27:32 Je vous dis à très bientôt pour de nouvelles aventures
01:27:35 dans les archives de l'INA.
01:27:36 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
01:27:38 Générique
01:27:41 ...

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