Deux personnes sont mortes à Bordeaux à la mi-mars à la suite d'overdoses, probablement dues à la pratique du "chemsex", qui mêle rapports sexuels et prise drogue
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00:00 C'est une pratique dangereuse le chemsex ?
00:02 C'est une pratique potentiellement dangereuse.
00:05 La plupart des pratiques de chemsex, heureusement, ne se terminent pas par un décès.
00:10 Et il y a tout un travail que font les associations, en particulier l'association AIDE,
00:16 et beaucoup de services d'adictologie maintenant, qui font ce qu'on appelle de la réduction de risque,
00:21 c'est-à-dire qu'on va donner beaucoup d'informations aux usagers
00:26 pour essayer de déjouer un certain type de piège et un certain type de danger
00:32 qui sont liés à plusieurs facteurs, dont la dangerosité spécifique de certaines molécules utilisées au cours de ces soirées.
00:41 Cette affaire-là, cette affaire dont on parle ce soir, elle vous interpelle j'imagine ?
00:46 Oui bien sûr, en étant au Nouvelle-Aquitaine, pas très loin de là où je travaille, à Angoulême.
00:51 Vous dites pourquoi Bordeaux ? Très honnêtement, je pense que ça aurait pu arriver à Caen, Lyon ou Nancy.
01:00 Mais autant de cas en si peu de temps dans une même ville, c'est ça qui pose question ce soir ?
01:05 Alors, vous avez dix mille fois raison, et ça pose une question, essentiellement ça nous guide,
01:10 et en tout cas les services de pharmacovigilance,
01:14 et qui s'intéressent particulièrement aux effets dangereux et indésirables de certaines drogues,
01:24 les CEID, il y en a un extrêmement compétent à Bordeaux, est déjà sur l'affaire pour essayer de comprendre, de tracer.
01:32 Il y a plusieurs hypothèses. L'hypothèse principale, elle est qu'il y a un fournisseur qui a fourni un produit à la place d'un autre.
01:42 C'est-à-dire qu'on a quelque chose qui émane de la Direction Générale de la Santé et de l'Observatoire français des drogues et toxicomanie,
01:51 chaque année, qui s'appelle l'enquête DRAM.
01:54 Ces enquêtes DRAM vont être constituées d'un certain nombre de cas qui vont être colligés sur l'ensemble du territoire français,
02:03 dans lequel on a des acteurs de pharmacovigilance qui vont, sur un décès dont on pense qu'il est lié à une overdose,
02:11 documenter avec beaucoup d'éléments, en particulier des prélèvements sur les victimes, des prélèvements sur les produits eux-mêmes,
02:23 s'intéresser aussi au niveau de dépendance des usagers pour essayer de regarder l'imputabilité, c'est-à-dire la dangerosité de l'usage d'une drogue et d'une décès immédiat par overdose.
02:39 – Question, le chemsex, on disait c'est des rapports sexuels sous drogue, sous quelle drogue précisément ? Ça peut être n'importe lesquelles ?
02:47 – Alors non, il y a trois types de drogue principalement utilisés, vous l'avez tout à fait cité, le GHB, l'hécatinone,
02:57 qui est une famille dans laquelle il y a la 3-MMC, la 2-MMC, la 4-MET et beaucoup d'autres produits,
03:04 et puis la méthamphétamine, le Cristal, qui est un peu moins utilisé en France, et puis plein de produits adjuvants,
03:12 comme le Popper et comme des produits proéryptiles de type Viagra et Cialis.
03:21 Donc c'est un ensemble de molécules qui peuvent être utilisées, mais aussi de la kétamine, de la cocaïne,
03:28 mais dans les produits cités, le GHB, et dans la plupart des enquêtes et dans la revue de la littérature
03:36 sur la dangerosité du chemsex, le GHB est très souvent mis en avant, parce qu'il entraîne des comas qui sont vigiles,
03:44 c'est-à-dire qu'on se remet du coma, mais très souvent ils sont associés à d'autres produits et d'autres médicaments,
03:51 en particulier l'alcool, et qui vont augmenter considérablement.
03:53 – Et qui peut produire ce genre d'effets, et la dangerosité.