Ponctuation du 19 Mars 2024

  • il y a 6 mois

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00:00 Salut à tous et merci de nous retrouver dans le magazine consacré aux livres sur la CRTV,
00:10 Pontuation. Pontuation prend un tour particulier aujourd'hui, c'est la rêverie, c'est aussi à
00:20 travers la BD, la bande dessinée, l'occasion de capturer les scènes de la vie à partir du coup
00:29 de crayon au sens le plus pratique du terme ou à l'ancienne ou alors à partir de la dimension
00:37 digitale de cet art-là.
00:39 [Musique]
01:07 [Musique]
01:33 On reçoit un BDiste pour nous parler de ses œuvres et des illustrations, Cédric Milot, avec nous, bienvenue.
01:42 Merci Serge.
01:44 Ça va ?
01:45 Ça va très bien.
01:46 Alors vous, ça vous arrive souvent de chercher à ressembler à vos personnages que vous créez ?
01:52 En réalité, les personnages que je crée sont des entités à part. La plupart du temps, j'ai très peu de personnages qui me ressemblent.
01:59 J'aime beaucoup donner des particularités, diversifier en fait les personnalités des personnages que j'écris.
02:07 Donc c'est très difficile de me voir dans mes personnages de bande dessinée.
02:10 Nous sommes ici dans la médiathèque de l'Institut français de Yaoundé. Est-ce que vous voyez là, quand vous étiez en coup d'œil,
02:20 rapide dans la salle, la BD et les illustrations ?
02:25 Oui, bien sûr. On a une forte présence de bande dessinée. Je pense qu'à ma gauche, déjà, le secteur rayonne de création,
02:34 que ce soit venue d'ailleurs ou locale. On a une bonne variété de bande dessinée au Cameroun et particulièrement ici à la médiathèque du DFC.
02:43 Comme quoi, ça créonne et ça rayonne au Cameroun ?
02:46 Tout à fait.
02:47 Vous confirmez qu'au Cameroun, il y a une montée ?
02:50 Oui, je pense que c'est même le terme adapté parce qu'au tout début, c'est vrai que j'ai commencé, je me suis lancé dans la bande dessinée autour des années 2011-2012.
02:59 En termes de production, c'était assez peu. Et même de lecteurs aussi.
03:06 Mais avec le temps, on a constaté un fort intérêt de la bande dessinée au niveau du public camerounais.
03:13 C'est vrai que pour le moment, le public qui lit la bande dessinée est beaucoup plus orienté vers des bandes dessinées de l'extérieur.
03:20 Je parle là du manga, par exemple, qui a beaucoup influencé la jeunesse camerounaise.
03:26 Mais il y a une forte progression. Il y a une forte progression entre...
03:31 Bon, je ne vais pas parler des années 2000, étant donné que je n'étais pas encore vraiment impliqué à cette période-là.
03:35 Je vais vraiment parler de la période des années 2010 à maintenant.
03:40 Il y a beaucoup d'intérêt à la lecture de la bande dessinée au Cameroun. Et beaucoup de contenu aussi, d'ailleurs.
03:46 Qu'est-ce qui peut expliquer ça? Est-ce que c'est le festival Fescari? Vous ne l'avez peut-être pas connu.
03:52 J'ai connu le Fescari à l'époque, justement, en plus du festival de la bande dessinée Mboa Bédé, qui se déroule d'ailleurs souvent ici à l'Institut français.
04:00 C'est justement d'ailleurs à cette occasion que j'ai eu la chance de rencontrer les acteurs qui étaient déjà confirmés dans le domaine
04:09 et qui m'ont donné aussi la motivation de me lancer dans la bande dessinée en tant que professionnel.
04:15 Donc oui, les festivals, justement, sont les meilleures plateformes pour donner de la visibilité et attirer le public de la bande dessinée.
04:25 Alors, avant de découvrir ce que vous nous proposez aujourd'hui, Android Night et autres projets peut-être dans votre sac ou dans un coin de votre tête,
04:35 parlons un peu de la BD elle-même. Bon, moi je suis aussi, on a tous été au Cameroun, lecteur de Zembla, Akim, Tintin et autres.
04:47 On vous a parlé de cette période?
04:49 Alors, si on m'a parlé de cette période, non. Si j'ai vécu cette période, oui.
04:54 Non, vous n'avez pas vu Tintin.
04:56 Alors, Tintin, si.
04:58 Vous avez connu Akim?
05:00 Akim, non, particulièrement. Mais en tout cas, vous avez évoqué Zembla.
05:05 Zembla, en fait, c'est mon grand frère qui était un super fan de cette bande dessinée.
05:09 Il avait toujours les albums qu'il gardait dans sa chambre et tout.
05:13 Et moi aussi, de temps en temps, j'ai été un coup d'œil à cette bande dessinée.
05:16 C'est vrai que c'était au niveau du style graphique et des histoires.
05:20 Ah bon, moi, étant donné que j'étais un peu plus jeune, je n'étais pas vraiment attiré par l'histoire qui était racontée dans les Zembla et Kiwi et tout ce qui était...
05:29 Kiwi, comment on dit Kiwi? Black Loro.
05:31 En fait, voilà, c'était tout ce petit groupe-là.
05:35 Moi, j'ai vraiment commencé à lire, à m'intéresser à l'histoire dans les bandes dessinées à travers les Picsou, les Mickey.
05:43 Il y avait le journal de Mickey, par exemple. Moi, j'étais abonné au journal de Mickey.
05:47 Et j'ai eu une très forte influence, justement, des productions américaines en termes de bandes dessinées.
05:54 Tout petit, qu'est-ce qui a tapé à l'œil?
05:56 En termes de bandes dessinées ou en termes de dessins, d'abord?
05:59 Alors, bandes dessinées, naturellement, lorsque je lisais, forcément, je m'attachais au personnage, je m'attachais à l'univers.
06:06 Et puis, après, je me suis dit, ce serait bien aussi que je raconte des histoires qui, voilà, procurent aussi cette même sensation,
06:17 cette sensation que je ressens lorsque je lis les bandes dessinées des autres.
06:20 Et c'est comme ça que, voilà, j'ai commencé d'abord à m'intéresser aux dessins.
06:24 Parce qu'on va dire que l'écriture de la bande dessinée m'est même venu un peu plus tard. C'était d'abord le dessin.
06:28 Donc, je reproduisais les personnages des bandes dessinées que je lisais, les personnages des dessins animés même que je regardais à la télé.
06:36 Et puis, c'est un peu plus tard, justement, on va dire vers la fin de ma scolarité.
06:43 Bon, quand je parle de fin de scolarité, vers la fin du collège, en entrant à l'université,
06:48 j'ai donc commencé à assister à des festivals de bandes dessinées, lumbos, ABD.
06:53 J'avais participé à l'époque à la compétition, il y avait une compétition inter-universitaire de bandes dessinées.
07:00 J'ai proposé une bande dessinée, j'ai été lauréat, j'ai eu le premier prix.
07:04 Et c'est donc ça, le fameux déclic qui m'a poussé, qui m'a amené à faire de la bande dessinée en tant que profession.
07:10 Alors moi, je reviens toujours sur le passé. Le nôtre, nous, c'est les années 70, 80, les belles années, c'est ça ?
07:20 À ce moment, on n'avait pas de télé, donc on n'avait pas la télé, c'était les dessins animés.
07:24 Alors, pour l'enfant, au niveau pédagogique, est-ce que le dessin animé, c'est vraiment l'expression de la littérature qu'il faut ?
07:34 Il faut les illustrations pour l'éveil ? Est-ce que la BD, c'est ça le rôle ?
07:40 De croiser le regard du tout petit pour l'amener à faire une longue aventure d'oeuvre de fiction ?
07:48 Oui, la bande dessinée, j'en ai parlé tout récemment, lors d'une dernière rencontre bande dessinée ici, justement.
07:54 Je dis toujours que la bande dessinée est très riche.
07:58 Et moi, j'aime souvent dire qu'elle est même plus riche que la littérature seule. Pourquoi ?
08:02 Parce que la bande dessinée en elle seule, réunie, voilà.
08:07 Je ne sais pas si hybride, c'est le terme. En fait, elle est un mélange de beaucoup de...
08:11 Oui, il y a de l'hybridité dans ça.
08:13 Exactement. On a la littérature parce que...
08:15 On a l'écriture.
08:16 On a l'écriture, autant pour moi. J'aime souvent dire que lorsque vous regardez un film, lorsque vous regardez une série, une publicité même,
08:25 ou bien peu importe tous les médias que vous connaissez, tout passe d'abord par l'écriture.
08:31 Il y a quelqu'un qui écrit une histoire, un scénario, et maintenant, le musicien va raconter à travers son morceau.
08:38 Le vidéaste, le cinéaste va raconter avec le film. Le bédéiste va raconter avec sa bande dessinée, et j'en passe.
08:46 Donc, la base de tout ça, en fait, c'est l'écriture. On raconte, on a un message, on raconte une histoire, mais les canaux qu'on utilise sont aussi divers.
08:55 Oh, mais il y a l'écriture, mais il y a aussi l'image.
08:57 Il y a l'écriture, il y a l'illustration, effectivement.
09:00 Et pourquoi l'illustration ? L'illustration a ce, je vais dire, cette force que elle peut décrire, elle seule.
09:12 Tout.
09:13 Tout, en fait.
09:14 Comme on dit, une seule image vaut mieux que mille mots.
09:17 Vaut mieux que mille mots, exactement. Dans un roman, vous allez ouvrir et puis vous aurez dix pages de descriptions, là où une illustration va vous décrire tout cela, en fait.
09:26 Vous observez les enfants ici, dans cette médiathèque, vous vous dites quoi ? Il y a matière à produire, non ? En matière de bande dessinée.
09:35 Il y a matière, oui.
09:36 Il y a un public.
09:37 Il y a un public, il y a matière à produire. À chaque fois que j'entre, justement, ici à la médiathèque, je constate, justement, l'intérêt des enfants pour la bande dessinée.
09:47 J'ai d'ailleurs aperçu une jeune fille avec ma bande dessinée en main, dernièrement, et ça, ça m'a fait énormément plaisir.
09:53 Donc, je pense qu'en suivant, en voyant ce qui intéresse les jeunes aujourd'hui, avec la demande, même parce qu'on ne produit pas pour rien, on produit parce qu'il y a de la demande.
10:03 Moi, par exemple, étant suivi par une petite communauté qui s'agrandit d'ailleurs au fil du temps, j'ai souvent de la demande.
10:10 Pourquoi tu ne publies pas davantage de bandes dessinées et tout ?
10:13 Ça, c'est déjà quelque chose qui donne envie de produire.
10:16 Donc, ça a du bien pour l'avenir.
10:19 Sauf que la bande dessinée, avant, à l'époque de mon enfance, c'était essentiellement des bandes dessinées importées.
10:27 Tout à fait.
10:28 Des récits faits d'ailleurs.
10:30 Oui.
10:31 Il y a eu très peu de récits chez nous.
10:33 Est-ce qu'il y a de plus en plus une masse critique, une majorité de productions ou de producteurs de BD ou d'illustrateurs au Cameroun
10:45 qui offrent aux jeunes, aux enfants, l'occasion de se connaître eux-mêmes, de se regarder à travers un écran qui est celui d'ici ?
10:57 Alors, est-ce qu'il y a des productions locales ?
11:00 Oui, je dirais même un gros oui.
11:02 Les acteurs du domaine de la bande dessinée se font de plus en plus connaître.
11:06 Je vais citer d'ailleurs une entreprise qui est située à Douala qui s'appelle Zebra Comics.
11:12 C'est une entreprise de création, de publication de bandes dessinées locales en anglais et en français.
11:20 Ils racontent des histoires qui parlent non seulement des Africains aux Africains, mais également à l'international.
11:29 Donc, les producteurs, les auteurs de bandes dessinées sont en train de grandir.
11:33 Je vais également citer un des BDistes les plus connus au Cameroun, Georges Pondy, qui fait des bandes dessinées.
11:42 Il a plutôt un registre assez, je vais dire, fantastique, action, assez impressionnant, déjà dans l'écriture et même dans le style graphique.
11:51 Les acteurs sont nombreux.
11:55 - Quand on regarde, on est tout proche de l'avenue Kennedy, on est même à l'avenue Kennedy, on ne voit pas les gens avec ça.
12:01 - Oui, l'accès, justement.
12:03 - L'accès, mais même le support. Qu'est-ce qui passe le plus ?
12:06 C'est le support papier, c'est le livre ou est-ce que c'est davantage le digital ?
12:11 - Alors, davantage le digital, je pense que je vais pencher pour cette direction dans la mesure où il y a ce qu'on appelle aujourd'hui des scans.
12:21 On appelle ça des scans dans le langage commun.
12:24 En fait, c'est des bandes dessinées en ligne, des mangas en ligne que les jeunes lisent gratuitement la plupart du temps.
12:31 Vous allez me dire, c'est gratuit, certes, mais comment est-ce que c'est rentable ?
12:35 - Le mécanisme financier, le montage financier pour gagner ?
12:38 - Tout à fait. On va dire beaucoup d'éditeurs et d'auteurs utilisent cette astuce déjà pour créer justement l'intérêt à travers la bande dessinée.
12:46 Donc, ils proposent des contenus en ligne qui sont gratuits, qui vont faire en sorte que le public soit fidélisé
12:52 et va les amener justement à aller acheter les versions complètes en couleurs, formats physiques et digitales et j'en passe.
13:03 Mais déjà, à travers cette disponibilité gratuite en ligne, le public développe cette envie en fait de lire de la bande dessinée.
13:13 - Où est-ce qu'on va ? Quels sont les liens pour pouvoir avoir accès aux productions bédéistes de chez nous ?
13:21 Les histoires de chez nous avec notre manière, nos accents et tout ?
13:24 - Alors, pour pouvoir lire les bandes dessinées locales au Cameroun, je vais prendre le cas du digital, du numérique.
13:32 Je vais citer deux plateformes qui sont les plus populaires, les plus connues.
13:37 Vous avez Zebra Comics, que j'ai cité, qui produisent des bandes dessinées africaines, camerounaises.
13:43 Ils ont une application, je crois ils ont une page en ligne, ils ont aussi une application mobile que vous pouvez télécharger et lire des bandes dessinées.
13:50 Vous avez également Wanda Comics, qui est une plateforme justement de vulgarisation, de diffusion de la bande dessinée africaine, locale.
13:59 Ils ont des locaux physiques ici à Yaoundé.
14:03 On peut les contacter pour avoir des bandes dessinées d'auteurs camerounais.
14:07 On peut aussi avoir accès à leur contenu en ligne via leur plateforme.
14:12 Donc la bande dessinée, elle est accessible.
14:14 Même ici à la médiathèque d'ailleurs, vous avez tout un rayon de bandes dessinées africaines, camerounaises.
14:21 - Donc l'écosystème se constitue progressivement.
14:25 Alors, avant qu'on ouvre rapidement, on parle d'Android Night, votre proposition.
14:31 Les bandes dessinées aujourd'hui se complètent, ou alors il y a une progression, une montée en gamme avec les dessins animés.
14:39 Est-ce que l'un est le complément de l'autre, ou l'un a totalement dépassé l'autre ?
14:45 Est-ce que le dessin animé est devenu aujourd'hui le meilleur filon ?
14:51 - Alors, le dessin animé, il faut savoir que c'est de la vidéo.
14:56 Et la vidéo aujourd'hui, à travers les médias, est beaucoup, beaucoup, beaucoup consommée.
15:01 Parce que la vidéo, elle, elle associe quoi ? L'image, le visuel et le son.
15:06 Et on est d'accord que les utilisateurs d'application, enfin les internautes, ont cette facilité en fait avec la vidéo et l'audio.
15:18 La bande dessinée, en revanche, elle reste très lecture.
15:23 Donc il y a l'écriture, il y a la lecture.
15:25 Donc elle a encore un public qui s'intéresse d'abord au livre.
15:28 Maintenant, notre défi, c'est que justement, le public qui s'intéresse déjà à la bande dessinée,
15:34 parce qu'il faut savoir que ceux qui regardent les vidéos, les dessins animés, par exemple, même les mangas,
15:41 parce que c'est vraiment ça qui est assez massif, on va dire, dans ce monde-là.
15:45 Donc ceux qui regardent les animés, comme on les appelle, demandent aussi souvent des productions en bande dessinée.
15:51 Ça fait que le public, celui qui s'intéresse déjà à la vidéo, peut aussi s'intéresser à la bande dessinée.
15:58 Et j'aime beaucoup prendre le cas des mangas parce que, je vais dire, on ne peut pas, lorsqu'on parle de bande dessinée,
16:03 on ne peut vraiment pas, c'est difficile en fait de se détacher de la bande dessinée.
16:06 - Le manga, c'est pas nous. - Même si ce n'est pas nous, malheureusement.
16:09 Et c'est d'ailleurs pourquoi on est en train vraiment d'essayer de raconter, de produire des histoires qui parlent de nous.
16:16 - Ou des alternatives à un manga. - Exactement.
16:19 Et on peut voir, il y a beaucoup d'auteurs, de dessinateurs qui ont des styles assez proches du manga.
16:24 Et voilà, d'autres qui essayent un peu de donner une identité à leur univers graphique.
16:31 - Alors on va voir avec Android, Night, c'est votre proposition, quand on regarde le visuel,
16:36 là c'est vraiment typique de ce qui est moderne aujourd'hui. - Oui.
16:39 - On a un smartphone et une image d'une belle... C'est une belle de nuit ? C'est une femme qui monte sa beauté ?
16:47 - Oui, parfait. On peut voir déjà, avec l'illustration, on voit un smartphone qui déjà est en accord avec le titre.
16:56 Parce qu'on dit Android, Night, bon forcément Android, ça nous fait déjà penser au téléphone.
17:00 Et puis, le téléphone qui est utilisé comment ? Parce que là on voit un smartphone,
17:05 mais on sait qu'un smartphone c'est pour appeler, c'est pour se connecter sur Internet.
17:09 Mais qu'est-ce que la personne qui tient le téléphone fait ?
17:11 - C'est un miroir. - Elle l'utilise comme miroir.
17:14 - On dit qu'ici, en fait, on a une sorte de second rôle que joue le téléphone.
17:22 Et ça peut nous permettre de comprendre. Je ne vais pas dévoiler le contenu directement,
17:26 mais ça peut déjà nous faire comprendre que le téléphone va jouer un grand rôle dans l'histoire qui va être racontée.
17:33 - Oui, mais c'est quoi l'histoire, rapidement ?
17:35 - Alors, Android, Night, ça parle du monde de la nuit. Le monde de la nuit, l'histoire se déroule à Yaoundé.
17:42 Donc, on a un groupe de trois garçons, trois jeunes hommes, qui font la rencontre d'une ravissante femme,
17:48 la dame que vous voyez sur la première de couverture.
17:51 Et puis, l'un d'entre eux, Mungo, qui est le personnage central, va tomber sous le charme de la dame.
17:57 Et puis, l'un de ses amis, on va dire que c'est un peu le gars assez un peu foufou, l'entremetteur,
18:02 parce que Mungo, il faut savoir que c'est un personnage assez timide.
18:05 Lui, il a du mal à aller vers les femmes directement.
18:07 Et c'est son ami, Hakim, qui va lui dire "Vas-y, fonce, vas-y, discute avec la dame."
18:12 Et après avoir échangé deux, trois, quatre mots, il va aller chez elle.
18:17 Et un peu plus tard dans la soirée, il va comprendre qu'il n'aurait jamais dû.
18:21 Parce que là-bas, il va vivre quelque chose que je vais vous laisser le soin de découvrir.
18:25 - Absolument. En fait, c'est peut-être une manière oblique de critiquer les sorties volages ou les aventures amoureuses.
18:35 - Tout à fait.
18:36 - Les jeunes.
18:37 - Tout à fait. Donc, le monde de la nuit. En fait, c'est une manière de montrer que tout ce qui brille, en fait, n'est pas or.
18:45 Tout ce qui est attirant n'est pas forcément le chemin qu'il faut prendre, en fait.
18:50 - Qu'il y a de l'horreur derrière tous ces luminaires.
18:54 - Exactement. Voilà.
18:56 - Alors, comment ça se passe ? Comment est-ce que vous vous faites pour raconter ?
19:01 Est-ce que c'est le même procédé narratif que le roman classique ?
19:06 Vous qui êtes l'auteur, comment est-ce que vous procédez ?
19:09 - Alors, la petite précision que je vais apporter, c'est qu'Android Night a été scénarisé, a été écrit par Darius, qui est justement le scénariste.
19:17 Et moi, j'ai fait les illustrations.
19:19 - OK.
19:20 - Même si, entre-temps, on a apporté des modifications dans le scénario.
19:25 Pour savoir qu'à la base, le scénario d'Android Night avait été écrit pour un court-métrage.
19:31 Donc, Darius, en fait, lui, il est photographe, il est vidéaste et il écrit beaucoup.
19:36 Et donc, un soir, il m'avait fait part, justement, de ce scénario de court-métrage, à la base.
19:41 Il m'a fait lire et puis je lui ai dit, "Bon, tu sais quoi ? J'ai le syndrome de la page blanche.
19:46 Est-ce que je peux m'inspirer de ce que tu as écrit pour produire un scénario de bande dessinée ?"
19:53 Et donc, j'ai fait qu'on l'a adapté à un scénario de bande dessinée.
19:56 Donc, pour lui, en fait, c'est des faits divers.
19:59 C'est le quotidien de ce que les Camerounais vivent.
20:02 Et pour la petite histoire, la petite anecdote, c'est que l'histoire, en question, s'inspire d'un fait réel.
20:08 Ce n'est pas, mot pour mot, ce que quelqu'un a vécu.
20:12 - Vous romancez une situation qui est réelle.
20:14 - Exactement. Donc, tout n'est pas vraiment imaginé, en fait, dans cette bande dessinée.
20:18 Ça apporte une valeur de plus à l'histoire dans la mesure où on n'est pas vraiment en train de raconter quelque chose,
20:25 de monter de toutes... C'est une manière de dire aux gens que cette histoire, c'est arriver à un X dans la vraie vie.
20:32 Donc, ça peut aussi vous arriver... Ce n'est pas un souhait, mais voilà.
20:37 - On ponctue comment, quand on parle... C'est une ponctuation à l'écriture.
20:41 Quand on est illustrateur, c'est quoi ?
20:43 - Quand on est illustrateur... Bon, c'est l'image qui parle, c'est l'illustration qui parle.
20:47 - Non, mais est-ce qu'il y a des règles ?
20:49 - Des règles...
20:52 - On donne une couleur, on donne un rythme ? Comment ?
20:56 - Un temps, peut-être. - Oui.
20:58 - Oui, il y a des temps, forcément. Il y a des temps. Par exemple...
21:00 - Ça, c'est des couleurs.
21:02 - Oui. Bon, pour "Android Night", par exemple, moi, j'ai vraiment... On a misé sur le décor.
21:07 Parce que vous allez remarquer qu'il y a beaucoup de... On met beaucoup l'accent sur le décor, le paysage, la ville de Cameroun.
21:14 En fait, on veut, comme je vous ai dit dès le départ, on est dans une optique de parler de nous aux autres,
21:21 et puis de parler de nous à nous-mêmes aussi. - OK.
21:23 - Parce qu'on a... - On a l'aisé parce que...
21:26 - On a beaucoup... Pour ceux qui lisent des bandes dessinées, venant d'ailleurs de l'Occident, des mangas,
21:31 on est souvent très influencés par l'architecture, l'habillement, et même, je sais pas moi, la présentation des personnages.
21:39 Il y a toujours beaucoup d'influences... - Extérieures.
21:44 - Extérieures. Mais cette fois-ci, avec "Darius", on a dit, c'est bon, il faut que, dans notre oeuvre, on se représente, on représente le Cameroun.
21:50 - On finit par ça, le modèle économique. Est-ce qu'on vit déjà de la BD ?
21:56 Les dessins animés, il y a quand même, je vois beaucoup de propositions faites aux annonceurs qui préfèrent davantage les dessins animés.
22:03 - Oui. - Est-ce qu'en BD, on vit ?
22:05 Est-ce que le BDH vit de son métier ? - Est-ce qu'on vit de la bande dessinée uniquement, pour ma part ?
22:12 Je vais dire non. Et j'ai bien précisé "uniquement". Pourquoi je dis "uniquement" ?
22:16 Le BDH, c'est d'abord un illustrateur. Ça veut dire qu'en plus de la bande dessinée, il a des ouvertures.
22:23 Il peut se tourner vers le dessin animé, il peut faire des prestations pour des particuliers, pour des entreprises, en tant qu'illustrateur.
22:32 Donc j'aime souvent dire qu'on vit de l'illustration. Parce que la bande dessinée, le dessin animé, l'illustration et toutes les expansions, en fait, c'est un tout.
22:46 Donc moi, j'aime beaucoup plus parler d'illustrateur. Le BDH aussi, forcément, vu qu'il est d'abord à la base illustrateur.
22:53 - Illustrateur. - Donc voilà, il ne faut pas se dissocier.
22:56 Merci Cédric Milot de nous avoir fait rapidement, en 26 minutes, faire le tour de cet univers, cet écosystème.
23:06 On vous souhaite le meilleur et on souhaite aussi que les émotions soient toujours transmises.