L'Orchestre Philharmonique interprète la Symphonie N° 40 de Mozart sous la direction de Kristiina Poska. Extrait du concert enregistré le 13 mars 2024 à l'Auditorium de la Maison de la Radio et de la Musique.
#Mozart #Symphonie #KristiinaPoska
Composée en quelques semaines entre juin et août 1788 avec les symphonies n°39 et n°41, la Symphonie n°40 est la plus tragique, empreinte de la tonalité funeste et inquiétante de sol mineur. Affligé par la perte de sa fille de 10 mois et criblé de dettes, Mozart jette sur la portée ses peurs, ses angoisse lancinantes et son désespoir, comme pour s’en délivrer. Les batteries de croches incessantes réparties aux pupitres de l’orchestre rappellent cette urgence, ce besoin vital d’évasion face aux réalités oppressantes et insurmontables. La puissance du rythme éclaire la clarté harmonique et formelle des structures classiques utilisées dans chacun des quatre mouvements. Les violents contrastes de nuances et d’orchestration jaillissent comme la vie nous saisit à la gorge.
En réponse au premier mouvement fiévreux, l’Andante suivante se veut apaisé, comme si toute cette folie n’avait été finalement qu’un rêve. Le balancement à trois temps invite à la flânerie, sur des airs galants teintés d’une certaine nostalgie. Ces appuis se métamorphosent dans le Menuet, dont les trois temps se camouflent via des hémioles, jeux d’ambiguïté rythmique, contrastant avec le trio central, tout en légèreté de par la souplesse de ses lignes mélodiques et une texture orchestrale plus intime, mettant les instruments à vent à l’honneur.
Véritable synthèse stylistique, l’Allegro final incarne le grand style classique, mêlant un discours musical aux phrases symétriques et aux cadences soulignées, ligne mélodique galante épurée bordée de légères arabesques et puissance des nombreux contrastes (nuances, orchestration, caractère) attrait du courant Sturm und Drang, sommet de l’art de la surprise. En suivant les canons formels d’époque, Mozart propose une interprétation nouvelle des traditions, de plus en plus libre et ouvrant ainsi la voie aux générations de compositeurs suivantes, éblouies par cette « œuvre de passion, violence et douleur » (Charles Rosen, Le Style classique).
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En réponse au premier mouvement fiévreux, l’Andante suivante se veut apaisé, comme si toute cette folie n’avait été finalement qu’un rêve. Le balancement à trois temps invite à la flânerie, sur des airs galants teintés d’une certaine nostalgie. Ces appuis se métamorphosent dans le Menuet, dont les trois temps se camouflent via des hémioles, jeux d’ambiguïté rythmique, contrastant avec le trio central, tout en légèreté de par la souplesse de ses lignes mélodiques et une texture orchestrale plus intime, mettant les instruments à vent à l’honneur.
Véritable synthèse stylistique, l’Allegro final incarne le grand style classique, mêlant un discours musical aux phrases symétriques et aux cadences soulignées, ligne mélodique galante épurée bordée de légères arabesques et puissance des nombreux contrastes (nuances, orchestration, caractère) attrait du courant Sturm und Drang, sommet de l’art de la surprise. En suivant les canons formels d’époque, Mozart propose une interprétation nouvelle des traditions, de plus en plus libre et ouvrant ainsi la voie aux générations de compositeurs suivantes, éblouies par cette « œuvre de passion, violence et douleur » (Charles Rosen, Le Style classique).
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