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00:00 [Musique]
00:05 Bonjour et bienvenue dans l'Essentiel Éco, votre rendez-vous mensuel de l'actualité des entreprises du Val-de-Loire.
00:10 Ce mois-ci, de l'actualité jusqu'au Conseil RH, notre émission est entièrement consacrée aux femmes dans l'économie.
00:15 La mixité a-t-elle progressé au sein des entreprises et dans tous les secteurs ?
00:19 Pour en parler, j'accueille sur ce plateau Valérie Dunas,
00:22 vous êtes vice-présidente du groupe du Medef Touraine et vous avez lancé le mouvement Femmes Medef Touraine.
00:29 Vous êtes bien dans ce sens-là ?
00:30 Tout à fait.
00:31 Bienvenue Valérie sur ce plateau.
00:32 Merci.
00:33 Et Katia Lacourte, vous êtes référente mixitée au Cefim, l'école du web et des réseaux qui est basée à Tours.
00:38 Bonjour et bienvenue.
00:39 Bonjour.
00:40 À toutes les deux.
00:41 En troisième partie, nous retrouverons Gilles Roger du cabinet sources recrutement
00:44 qui nous donnera des conseils pour lutter contre les discriminations à l'embauche pour les femmes.
00:48 Mais on commence avec Flore Mabillot du service thématique de la Nouvelle République.
00:52 Elle intervient en alternance avec Pauline Foutonnesi pour décrypter l'actualité économique.
00:57 Bonjour Flore.
00:58 Bonjour Elise.
00:59 Bienvenue sur notre plateau.
01:00 Merci Elise.
01:01 Alors nous commençons avec le chiffre du mois, c'est 156 Flore.
01:05 Oui, 156 c'est le nombre de voitures neuves qui ont été attribuées à des aides à domicile de l'association ADMR en Loire-et-Cher.
01:12 Comme on le sait, les métiers de la domicile et du soin plus généralement sont très largement féminisés.
01:17 À l'ADMR en Loire-et-Cher, 95% des aides à domicile sont des femmes.
01:23 Le métier peine à recruter alors que les besoins, on le sait, sont grandissants.
01:28 Et pour fidéliser son personnel, l'ADMR a eu l'idée de proposer à ses salariés des voitures neuves à des prix attractifs,
01:34 comme nous l'explique notre collègue Claire Nelts du Loire-et-Cher.
01:38 Donc contre une participation de 95 euros par mois, des luttes de leur paix, ces aides à domicile bénéficient d'une voiture neuve.
01:46 Tandis que l'association va prendre en charge l'usure, l'entretien, les frais d'assurance de la voiture.
01:52 Et les aides à domicile ont fait leurs calculs, notamment par rapport à une voiture achetée à crédit, et le système est plus avantageux.
01:59 Alors Flore, tu as une actualité qui concerne le droit des femmes au travail, où nos collectivités locales se distinguent.
02:05 Tout à fait.
02:07 Tout d'abord, le Sénat s'est récemment opposé à une proposition de loi qui visait à mettre en place ce qu'on appelle un congé mensuriel,
02:15 c'est-à-dire un arrêt de travail possible en période de règle.
02:19 Quatre collectivités chinoises ont fait le chemin inverse, comme nous l'explique notre collègue de La Nouvelle République, Marthe Galet.
02:25 Et de qui s'agit-il ?
02:27 C'est la communauté de communes Chinon-Vianney-Loire, les villes de Chinon et d'Avoine, ainsi que le centre intercommunal d'Action Sociale.
02:34 Donc ces collectivités l'ont mis en place, ce congé mensuriel début 2024, avec possibilité de prendre deux jours par mois,
02:42 dans un maximum de 13 jours par an, pour les femmes qui souffrent de règles douloureuses.
02:47 Et est-ce que ce congé est automatique ?
02:49 Non, pas du tout, ce congé n'est pas automatique.
02:51 L'agente doit en faire la demande et doit être cette revue délivrer un certificat médical.
02:57 Donc peu de collectivités ont mis en place ce congé mensuriel en France, mais la ville de Tours compte le mettre en place à partir de septembre.
03:06 Bonne nouvelle. Passons à l'histoire avec des femmes à l'honneur dans le secteur de l'hôtellerie-restauration.
03:11 Oui, les femmes sont nombreuses à travailler dans le secteur de l'hôtellerie-restauration,
03:14 mais elles sont un petit peu moins nombreuses à la tête d'établissements.
03:18 En Indre-et-Loire, voici deux exemples de femmes qui dirigent des établissements qui savent fidéliser leurs salariés.
03:24 Tout d'abord Alexandra Chevreux, qui est à la tête du prestigieux domaine de la Trégalière, en Biou, à 30 minutes de Tours,
03:32 qui a été rencontrée par notre collègue Aurélie Dunois.
03:35 Donc c'est une ancienne productrice de films documentaires qui s'est reconvertie à 40 ans pour prendre la tête de 16 gites haut de gamme dans ce petit écrin de verdure.
03:47 Et cerise sur le gâteau, recruter n'est pas un problème pour elle, alors que ses effectifs ont doublé ces trois dernières années avec 15 postes à temps plein et trois saisonniers.
03:57 Et quelle est sa recette pour fidéliser les salariés ?
04:00 Alors sa recette, c'est impliquer le personnel dans un domaine qui est familial, parce qu'il a été acquis dans les années 50 par ses grands-parents,
04:08 et idéalement combiner les passions de ses salariés avec leur travail.
04:13 Maëva, par exemple, qui est une salariée fan des animaux, s'occupe également des poneys et propose des activités aux enfants.
04:20 Paolo, qui est agent d'entretien, passionné par les abeilles, est responsable d'une ruche et propose des ateliers d'apiculture aux clients.
04:31 Un autre exemple, le flore d'une femme à la direction d'un établissement hôtelier ?
04:35 Tout à fait, avec Alla Sokolovi, directrice du château Belmont à Tours, et qui est passée notamment par le prestigieux Bristol.
04:46 Elle a encore fini les problèmes de recrutement dans cet hôtel 4 étoiles et spa.
04:52 Sa recette, c'est faire attention au rythme de travail de chacun.
04:57 Il y a par exemple une équipe du soir, une équipe du matin, les plannings sont connus à l'avance, ça peut paraître bateau, mais c'est important.
05:04 Et en cuisine, un week-end sur deux n'est pas travaillé, tandis qu'un week-end par mois n'est pas travaillé en réception.
05:10 Merci Flore, alors on vous invite à retrouver toutes ces informations dans le supplément Coup de pouce pour l'emploi qui est sorti aujourd'hui.
05:17 Il propose un tour des principaux recruteurs et des métiers les plus recherchés en Loire-et-Cher et dans l'Indre-et-Loire.
05:23 Et maintenant, poursuivons avec notre dossier consacré aux femmes dans l'économie.
05:27 Le fameux plafond de verre se fissure-t-il peu à peu ?
05:30 La mixité a-t-elle progressé au sein des entreprises dans tous les secteurs ?
05:34 Quels sont les freins et les atouts de ces femmes dans l'aventure de l'entrepreneuriat ?
05:38 C'est notre dossier du mois.
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05:45 Et on en parle avec vous Valérie Duna, vous êtes vice-présidente du Medef Touraine, responsable du mouvement Femmes Medef Touraine,
05:52 qui est né récemment, le 5 octobre 2023.
05:55 Alors nous avons la chance d'avoir nombre de réseaux économiques dédiés aux femmes sur notre territoire.
05:59 Pourquoi avoir lancé ce mouvement au Medef ? Quels en sont les objectifs ?
06:03 Alors ce mouvement est un mouvement national qui a été initié par Dominique Carlac, lorsqu'elle était vice-présidente du Medef.
06:10 Les objectifs étaient assez clairs finalement, et assez simples.
06:13 C'est un manque de représentativité des femmes dans le monde de l'entrepreneuriat,
06:17 et également dans toute la représentativité, que ce soit dans les conseils d'administration, dans les mandats,
06:22 et que ce soit milieu entreprise ou associatif,
06:25 et c'était aussi pour promouvoir les femmes entrepreneuses et également cadres dirigeantes,
06:31 donc au sein du Medef, mais bien évidemment au sein du monde de l'entreprise dans sa globalité.
06:37 Et c'était aussi pour attirer les femmes au Medef, les femmes chefs d'entreprise et cadres dirigeantes,
06:42 parce que ce n'est pas réservé qu'aux hommes, et ce n'est pas réservé qu'au CAC 40.
06:46 Voilà, donc c'est aussi un mouvement...
06:48 Ça c'est dit !
06:49 Oui, mais c'est clair, et c'est important de le dire, parce que c'est cette image aussi qui peut bloquer, justement,
06:55 certaines femmes à nous rejoindre, et il ne faut pas rester bloqué sur cette image.
06:59 Bien au contraire, le Medef aujourd'hui est toujours le syndicat du patronat,
07:03 mais vraiment très ouvert, et également très ouvert pour les femmes.
07:07 Et la preuve, vous aviez énormément de femmes, jusqu'à 200, c'est ça, pour le premier networking ?
07:11 Alors, on a justement réalisé un networking la semaine dernière, à l'occasion du 8 mars,
07:16 avec la CCI, la Chambre de Commerce. Merci d'ailleurs pour cette co-animation et organisation.
07:22 On avait plus de 200 personnes inscrites, alors on a eu aussi des hommes,
07:26 et c'est ça qui est intéressant, c'est l'ouverture hommes-femmes,
07:29 puisque c'est ensemble, finalement, qu'on réussira, je dirais, à repositionner chacun à sa juste place,
07:35 et pas à ce décalage qu'on peut connaître aujourd'hui.
07:39 Donc oui, on a eu un vif succès sur ce mouvement, sur ce networking,
07:43 et beaucoup de femmes sont venues me voir à la fin en me disant "Mais est-ce que moi aussi, je peux intégrer le Medef ?"
07:49 Et oui, bien sûr, avec plaisir, on vous accueille.
07:52 Et il y avait quelque chose d'original, parce qu'on voit une photo où ils ont la main sur le ventre.
07:56 Expliquez-nous, Valérie, pour les spectateurs.
07:58 Alors, en fait, j'ai voulu faire un cadeau aux femmes, parce qu'on parle de charge mentale,
08:02 qui est assez importante pour les femmes.
08:04 On était vendredi matin, fin de semaine, et démarrage de la journée,
08:08 puisque le rendez-vous était à 8h30, et c'était de se dire "On vous offre un petit cadeau, une séance de respiration".
08:14 Donc j'avais invité Stéphanie Augey, qui est sophrologue, à venir nous donner ce moment de respiration.
08:22 Donc on a eu un exercice de respiration de 5 minutes,
08:25 et c'est assez disruptif parce que c'est rarement proposé dans les networking.
08:28 On est là tout de suite, vous faites quoi, votre carte de visite, voilà.
08:32 - Oui, c'est échange. - Voilà, c'est business to business.
08:34 Et là, c'était aussi "Eh bien, ensemble, on passe un beau moment, on respire,
08:39 et puis on profite de ce moment de manière un peu plus sereine que d'habitude".
08:44 - Alors Valérie, vous avez vous-même créé votre société, Bras droit des dirigeants.
08:48 Quelles étaient vos motivations ?
08:50 - Alors moi, j'avais une première motivation qui était géographique.
08:54 - C'est original, mais pourquoi pas ?
08:56 - C'est original, mais c'est important, parce que quand on dit "Les parisiens bougent, venez rejoindre la Touraine" ou autre,
09:03 moi j'habitais à la Touraine, mais je travaillais tout le temps à Paris.
09:06 Donc c'était "Quel projet je peux initier, entreprendre, pour finalement pouvoir vivre en Touraine ?"
09:13 avec un poste qui m'intéressait, dans mon univers que je maîtrisais, qui est la direction commerciale, externalisée,
09:20 donc Bras droit des dirigeants, c'est ça.
09:22 Et après, c'est "Comment j'arrive à construire mon projet ?"
09:26 Et c'est là où l'environnement est très important, lorsqu'on décide de passer le cap de l'entrepreneuriat,
09:32 c'est "Comment je m'entoure ?" et j'ai eu beaucoup de chance de m'entourer d'un certain nombre de personnes,
09:37 notamment avocats d'affaires, experts comptables, banquiers,
09:41 et c'était trois hommes qui m'ont accompagnée dans ce projet et qui m'ont fait confiance tout de suite.
09:45 - Donc vous avez été bien accompagnée, en fait, dans votre création d'entreprise, là ?
09:48 - Moi, j'ai été très bien accompagnée, et j'ai eu beaucoup de chance,
09:51 parce que deux d'entre eux étaient mes anciens enseignants de l'IAE, lorsque j'ai fait mon master
09:56 de gestion d'entreprise et d'entreprenariat, donc il n'y a pas de hasard au bout d'un moment.
10:00 Et c'est un point-clé, je pense, aussi, de réussir à passer ce cap de l'entrepreneuriat quand on est une femme,
10:10 parce qu'on peut avoir beaucoup de doutes, beaucoup de freins, et clairement...
10:15 - Justement, je vous propose de regarder la citation de Mme Piera Ferraille, de l'association Les Premières,
10:20 qui nous dit "Les femmes ont deux fois moins de chances d'obtenir un crédit,
10:23 et on leur demande systématiquement ce qu'en pensent leurs maris."
10:26 - Oui, alors c'est... - Est-ce que vous l'avez constaté ?
10:29 - Alors, moi, je... - Donc vous aviez un profil commercial qui...
10:32 - Oui, c'est ça, et en fait, ma structure étant non propre, je suis actionnaire avec moi-même, et...
10:39 - Ah, d'accord. - Voilà.
10:41 Et en fait, je n'ai pas eu cette question de la part du banquier.
10:46 On vous demande juste votre environnement patrimonial, mais ça n'a pas été un frein,
10:51 et on m'a pas demandé ce que mon mari en pensait, et heureusement, parce que je pense que j'aurais changé de banque.
10:55 - Oui, mais ça peut être aussi une option. - Ça peut être une autre option.
10:58 - Alors, vous parliez de freins, il en existe sans doute d'autres aussi,
11:01 qui expliqueraient que si peu de femmes se lancent dans l'entreprenariat,
11:03 alors même qu'elles en ont les compétences et l'envie, je rappelle un récent sondage,
11:07 70% des femmes voient la création d'entreprises comme une opportunité,
11:10 mais seulement 6%, ils songent réellement.
11:13 - Oui, alors, bien sûr qu'il y a pas ce... Il y a beaucoup de freins.
11:18 Je disais l'autocensure, comment je vais...
11:21 Alors, pour les mères, aussi, c'est "comment je vais gérer mes enfants ?"
11:24 Puisque, en général, les femmes, je dirais, prennent elles-mêmes cette charge,
11:30 sans parfois vouloir la partager.
11:32 J'intervenais la semaine dernière dans un mouvement initié par une entreprise,
11:37 la Banque Populaire Val-de-France, et je disais, n'hésitez pas à partager, en fait, cette charge.
11:42 - Cette charge mentale, oui. - Cette charge mentale, avec votre conjoint.
11:46 Ce n'est pas réservé qu'aux femmes de se dire comment on va s'organiser
11:50 pour la garde des enfants, et n'ayez pas peur d'avoir recours, en fait,
11:54 à des babysitter, à une aide autour de vous.
11:58 Et c'est pas parce qu'on met ses enfants dans une crèche,
12:01 c'est pas parce qu'on fait garder ses enfants jusqu'à 20h qu'on est une mauvaise mère.
12:05 À un moment donné, est-ce que ça gêne quelqu'un,
12:07 lorsque l'homme rentre à 20h ou 21h dans son travail ?
12:10 Ça pose des problèmes à personne, il n'y a pas de jugement de valeur.
12:13 Pourquoi, nous-mêmes, les femmes, tout de suite, on va se dire,
12:16 "Ah, mais si je ne peux pas rentrer pour aller chercher mes enfants à l'école
12:20 ou à la garderie, ça ne fonctionne pas."
12:22 Vous voyez, ça, c'est un frein qui est vraiment important.
12:24 - C'est vraiment un très gros frein.
12:25 - C'est un des premiers.
12:26 - On parle aussi beaucoup du syndrome de l'imposteur, Valérie.
12:28 Vous l'avez vécu vous-même ?
12:29 - Alors oui, à un moment donné, j'ai pu le vivre,
12:31 et il n'y a pas si longtemps que ça, alors que je pensais que c'était passé.
12:34 Mais lorsqu'on m'a proposé une promotion, j'étais directrice développement
12:38 d'un service de santé au travail assez important en Ile-de-France,
12:41 et on a décidé de créer une filiale avec mon président, mon directeur général,
12:45 et lorsqu'on a créé cette filiale, il m'a dit,
12:47 "Je te confie la direction générale de cette filiale."
12:49 Je lui ai dit, "Ecoute, merci."
12:51 Alors ça, les hommes ne disent pas merci, mais nous, les femmes, on dit.
12:53 "Merci quand même d'avoir pensé à moi."
12:56 Vraiment merci.
12:57 Et puis, deuxième effet de "Key School", c'est que je lui ai dit,
13:02 "En revanche, peut-être que sur la partie financière,
13:05 autant en marketing, commerce, RH, développement,
13:08 ça, je me sens tout à fait capable et je n'ai pas de questions,
13:12 autant sur la partie financière, je pense qu'il faudrait peut-être
13:14 un complément de formation ou quelque chose."
13:16 Il m'a regardée et il m'a dit, "OK, si vraiment c'est ce que tu veux..."
13:22 Oui, lui, il n'en ressentait pas.
13:24 Enfin, j'ai vu dans ses yeux que lui, c'était pas un problème,
13:27 c'est pas une question, mais finalement, pour accéder à ma demande
13:31 et quelque part peut-être me rassurer, il m'a dit,
13:33 "OK, bien sûr, vas-y, on trouve une formation qui peut t'accompagner."
13:37 Et c'est là où j'ai décidé de faire mon master.
13:39 - Et vous avez repris un master, c'est ça ?
13:41 - Oui, à 50 ans.
13:42 - En fait, pour vous rassurer et vous...
13:43 - Oui, alors c'était pas une petite formation, pour le coup,
13:45 parce qu'un master de formation continue, en ayant un poste en parallèle...
13:48 Je vous avoue que j'ai presque frôlé le burn-out, c'était pas le moins.
13:51 - Oui, ça ne m'étonne pas.
13:52 - Parce que 60...
13:53 - Mais bravo à vous, en tout cas, de l'avoir obtenu.
13:54 - Merci.
13:55 Oui, alors il faut aussi être très engagé et très volontaire
13:58 et ne pas avoir peur du travail.
13:59 Je pense aussi qu'à un moment donné, on s'engage dans ces projets d'entrepreneuriat
14:03 et c'est pour ça qu'il faut le partager aussi avec le conjoint ou la conjointe,
14:09 parce que ça devient un peu un projet, finalement, de famille, partagé,
14:13 parce qu'il faut assurer quand même le reste, la logistique.
14:16 Moi, je vous avoue que j'étais ravie que mon mari fasse les courses le samedi matin
14:19 et me prépare à déjeuner et que j'arrive à 14h et que je me mette les pieds sous la table.
14:23 Donc, je lui dis merci, parce que...
14:25 - Une des clés, c'est sans doute aller faire partager ses tâches, en tout cas, avec son conjoint.
14:29 - Oui, c'est ça, et pas culpabiliser de se dire, parce que j'aurais pu me dire,
14:33 "Ah là là, mon pauvre mari, il va faire les courses."
14:37 Voilà, mais je l'ai remercié et je le dis souvent,
14:41 qu'en fait, c'est aussi cette communication qui est importante,
14:44 et le fait d'assumer son choix et de partager.
14:47 - Tout à fait. Alors, parlons justement de choix et d'activités des créatrices d'entreprise.
14:51 Je vous propose de regarder ensemble les secteurs où l'entreprenariat est le plus féminisé.
14:55 On retrouve l'industrie de l'habillement, la fabrication textile, les services à la personne,
14:59 alors qu'on retrouve beaucoup moins les femmes dans tout ce qui est installation de machines,
15:03 équipements, travaux de construction, etc.
15:06 Ces chiffres incitent à se demander où commence ce problème de manque de mixité dans certains secteurs,
15:10 sur certains métiers.
15:12 - Alors là, les trois secteurs, on va dire, plus féminisés,
15:16 je pense que naturellement, le vestimentaire,
15:22 c'est des sujets sur lesquels les femmes se sentent plus à l'aise,
15:26 naturellement, avec des cycles d'études qui ne sont pas trop scientifiques.
15:29 Et en fait, la difficulté qu'on a aujourd'hui, c'est d'attirer les femmes
15:33 sur tout le secteur scientifique, industriel,
15:37 et qui nécessite de faire des études beaucoup plus orientées
15:41 vers des matières qui ne nous attirent pas naturellement.
15:45 Mais je pense que, aussi, je vais le dire, parce que des fois, il faut être un peu cash,
15:49 je pense qu'on ne fait rien non plus pour que les femmes, les jeunes filles,
15:52 aient envie de faire des filières plus scientifiques,
15:55 avec lesquelles elles aiment les mathématiques.
15:57 - On va parler justement école et formation avec vous, Katia Lacourte.
16:00 Vous êtes référente, mais citée aussi, FIM, l'école du web et des réseaux.
16:04 Et bon, vous dites, il faut faire des choses, alors il y a des associations qui existent,
16:07 il y a Femmes et Mathématiques, Filles et Mathématiques,
16:09 pour faire avancer les choses.
16:11 Et vous-même, Katia Lacourte, vous êtes récemment intervenue au Parlement européen
16:14 pour inciter les femmes à se tourner vers ce secteur du numérique.
16:17 Et je précise que vous avez été désignée, car votre école comptabilise
16:20 le plus fort taux de formatrice féminine de la région-centre,
16:25 c'est 30% d'apprenantes, pardon, c'est le terme, c'est ça ?
16:28 - Exactement.
16:29 - D'apprenantes, c'est 30%, donc c'est honorable, c'est pas encore la parité.
16:33 Pourquoi vous êtes emparée de ce sujet, vous Katia Lacourte ?
16:36 - Alors, moi, je suis rentrée en fait sur la mixité,
16:38 sur un angle un petit peu différent, qui étaient les violences sexistes et sexuelles,
16:41 alors au travail au départ, et puis en formation, parce qu'on s'est rendu compte
16:44 que finalement, la littérature sur cet espace-là était un peu pauvre,
16:49 notamment en formation professionnelle.
16:51 Et donc, c'est un petit peu comme ça qu'on est rentrée.
16:53 Et puis, une fois qu'on commence à s'intéresser effectivement à cet aspect-là,
16:57 on est partie plus largement sur la mixité,
16:59 et puis on s'est intéressée sur l'intégration d'étudiantes,
17:02 et la question du pourquoi est-ce qu'effectivement,
17:05 on a si peu de femmes dans des formations techniques.
17:08 Ce qu'il faut savoir, c'est que nous, au Céphime, on va traiter du hardware,
17:13 donc infrastructure et réseau, cybersécurité,
17:15 et puis on va aller jusqu'au ce qu'on appelle le software,
17:18 donc le développement, et puis jusqu'au marketing.
17:20 Alors, autant on a des filières marketing, par exemple, ou webdesign,
17:23 qui sont plutôt féminisés parce que c'est dans de la création,
17:27 et que là, on n'a pas de problème pour recruter des femmes,
17:30 autant sur la partie hardware,
17:32 donc notamment tout ce qui est infrastructure et réseau,
17:34 et tout ce qui est la partie web et développement,
17:37 on est plutôt entre 10 à 30% de candidates qui viennent nous voir,
17:44 et c'est cette partie-là, en fait, où on s'est dit,
17:46 il faut qu'on fasse quelque chose pour attirer un peu plus.
17:48 – Quel sont leurs freins, en fait ?
17:50 Parce que c'est vrai qu'on pense…
17:52 – Les freins, pour moi, sont psychologiques,
17:54 plus que… ils ne sont pas physiques, sur ces métiers-là,
17:56 il n'y a pas de différenciation dans le cerveau des femmes
17:58 par rapport à celui des hommes,
18:00 elles ont toutes les mêmes capacités, au contraire,
18:02 il n'y a aucune problématique.
18:04 Alors, des fois, on a pu dire qu'en infrastructure,
18:06 il fallait soulever des unités centrales,
18:08 alors ça pouvait être un petit peu lourd pour les bras des femmes.
18:10 Bon, il y a des chariots qui existent, au cas où,
18:13 et puis ce n'est pas sûr que ça, une unité centrale,
18:15 mais c'était vraiment des a priori de ce style-là,
18:18 et puis on est aussi sur des métiers qui sont,
18:20 en tout cas, très peu représentés,
18:23 les femmes sont très peu représentées dans ces métiers-là,
18:26 dans les émissions, dans les reportages, dans les films,
18:29 généralement, quand on voit quelqu'un qui code, c'est un homme,
18:32 quand on voit un technicien, c'est un homme.
18:35 – Alors, Flore, on va parler d'un autre secteur,
18:37 où les femmes sont encore sous-représentées,
18:39 alors qu'elles pourraient être un levier de développement,
18:41 alors très rapidement, parce qu'on est déjà à la fin du dossier,
18:44 c'est l'industrie.
18:45 – Tout à fait, donc dans l'industrie, les femmes représentent
18:47 moins de 30% des salariés,
18:50 et il y a une expérimentation qui est menée en faveur de la mixité
18:54 dans le secteur par l'État,
18:56 sur les territoires labellisés "territoire d'industrie",
18:59 et le but, c'est de rapprocher des femmes demandeuses d'emploi
19:03 et des entreprises qui ont de gros besoins en recrutement,
19:07 donc en Indre-et-Loire, il y a 8 femmes
19:09 qui ont bénéficié de cette expérimentation,
19:11 notamment à Mécacrome, ou encore à AGP Amboise,
19:15 le spécialiste de la tellerie, avec une cinquantaine de salariés.
19:18 – Une initiative qui s'inscrit dans le prolongement d'autres actions
19:21 du ministère délégué chargé de l'industrie,
19:24 telle que "Industrie L", qui est un grand jeu de rôle
19:26 pour montrer aux lycéennes que l'industrie, c'est aussi pour les filles,
19:29 donc comme dans le numérique, il ne faut pas hésiter.
19:31 Alors, comment continuer à faire bouger ces lignes ?
19:34 Rapidement, Katia Lacourte, au Cefim, il y a des actions prévues, ça ?
19:37 – Oui, alors on met en place des actions
19:39 qui sont destinées aux femmes plus spécifiquement,
19:41 on a des formations qui vont être spécifiquement pour les femmes,
19:44 où là, 100% de nos candidates sont des femmes,
19:46 on va avoir des actions, alors on met en place des codings goûter,
19:49 des codes oui, qui vont…
19:51 Alors, on a mis en place des choses comme ça spécifiquement pour les femmes,
19:54 en tout cas, on essaie de les attirer, ça marche bien, généralement,
19:58 et puis le but, c'est vraiment qu'elles se sentent représentées
20:00 dans ces métiers-là, qu'elles se voient sur ces postes-là,
20:03 pour qu'après, elles juste passent le pas de frapper à la porte,
20:07 une fois qu'elles sont rentrées.
20:09 – Très bien, alors Valérie Dunas, je vais…
20:12 Je suis désolée, il faut que je conclue,
20:14 vous organisez quand même, je donne deux temps forts aux MEDEF femmes,
20:17 pour conclure, le 21 mars, c'est ça ?
20:20 Un escape game, et puis en juin également,
20:23 voilà, n'oubliez pas que ça va être super intéressant
20:26 à suivre sur les réseaux du groupe Femmes MEDEF.
20:29 – Oui, on communique, on essaie de communiquer, oui, au maximum, via le MEDEF.
20:32 – C'est ça, et donc pour agir ensemble, pour la mixité,
20:34 levier au développement économique de toutes les entreprises,
20:37 de nombreux programmes sont également soutenus par la ministre,
20:40 à l'instar de Nova InTech, dans le secteur numérique,
20:43 et l'association Elle Bouge, dont les actions ont pour but
20:46 de susciter des vocations d'ingénieurs et techniciennes
20:48 dont on vous a parlé ici.
20:49 Donc nous espérons qu'en cette fin de dossier,
20:51 toutes les femmes se sentiront légitimes pour se lancer
20:54 dans le secteur de leur choix, au fil de tout préjugé.
20:57 N'hésitez pas à vous rapprocher des réseaux locaux
20:59 pour vous faire accompagner dans l'aventure entrepreneuriale.
21:02 Et parce que des freins peuvent se poser dès l'entretien d'embauche,
21:05 lorsque l'on est une femme, Gilles Roger, notre expert RH,
21:09 va nous conseiller pour agir contre ces discriminations.
21:12 À tout de suite pour Gilles Roger du cabinet sources recrutement.