La nouvelle production France.tv arrive bientôt sur petit écran, mais en attendant on a pu découvrir les deux premiers épisodes de "Dans l'ombre" à Séries Mania 2024 où Sofian Khammes et Evelyne Brochu se sont confiés au micro de BetaSeries.
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00:00 Bêta Cérilla Radio, partenaire média du festival Cérimania.
00:05 Dans cet épisode d'Originals, on est avec Edwin Rocheux et Sophie-Anne Cannes
00:10 qui seront bientôt à l'affiche de Dans le Monde, la nouvelle production de France 2
00:13 adaptée du roman d'Édouard Philippe et de Gilles Boyer
00:16 qui se retrouve présente dans la catégorie compétition internationale de Cérimania 2024.
00:20 Bonjour à vous deux.
00:21 Bonjour.
00:22 Déjà, Sophie-Anne, félicitations pour les éclats de Cérimania.
00:25 Merci beaucoup.
00:26 Donc vous êtes un peu à la maison.
00:27 On va dire.
00:28 Alors, est-ce que vous pouvez nous pitcher Dans l'Ombre ? Qu'est-ce que c'est ?
00:32 Dans l'Ombre suit deux équipes qui soutiennent chacun un candidat d'un parti de droite
00:41 de la course à la chefferie jusqu'à la présidentielle.
00:45 Oui, la course à la présidentielle.
00:47 Oui, mais d'abord c'est la course à la chefferie.
00:49 La primaire.
00:50 La primaire, voilà.
00:51 Oui.
00:53 C'est très bien ça.
00:55 Simple et efficace.
00:57 Est-ce que vous pouvez peut-être chacun un peu décrire le personnage de l'autre,
01:01 même si effectivement dans les deux premiers, on n'a pas beaucoup vu votre personnage,
01:05 Sophie-Anne, et que vous ne partagez pas vraiment de scène.
01:07 Mais bon, voilà.
01:09 Alors, Evelyn, c'est la directrice de communication du camp Frankeur.
01:16 Et donc, voilà, comme dans la réalité, c'est un personnage dévoué, dévoué envers son patron,
01:23 et qui va le défendre corps et âme.
01:26 Et après, elle va avoir son parcours, je n'ai pas envie de spoiler,
01:29 mais elle va avoir son propre parcours politique, sentimental.
01:35 Texis, c'est l'apparat de chic du personnage de Marie-France Tremont,
01:41 qui est joué par Karine Viard.
01:43 C'est un peu le mastermind, c'est lui qui est dans l'ombre.
01:48 Je le vois, quand je pense à Texis, je te vois assise devant un jeu d'échecs.
01:54 J'arrête pas de changer d'accent encore, c'est terrible.
01:57 Vous jouez dans une série qui, à l'origine, est un livre écrit par un ancien premier ministre,
02:03 c'est quand même peu commun.
02:05 Est-ce qu'on arrive à oublier un peu la politique derrière le scénariste?
02:08 Est-ce que vos personnages existent dans le livre déjà?
02:10 Oui, mais pas aussi, en tout cas, le mien n'est pas aussi étoffé.
02:13 Je pense que ça a été la source, ce roman-là,
02:19 qui contient beaucoup des éléments de thriller qui sont très accrocheurs dans la série.
02:23 Mais je pense aussi qu'il y a eu, par la suite, une multiplication des points de vue.
02:28 C'est-à-dire qu'on rajoute celui de Pierre, ensuite on rajoute celui de nous tous,
02:33 on rajoute celui de la caméra, du montage.
02:35 Je pense que chaque personne apporte, chaque personnage,
02:38 c'est ce qui est beau dans les séries, c'est qu'on suit plusieurs personnages
02:42 sur un laps de temps qui est beaucoup plus long que dans un film.
02:45 Donc chaque personnage apporte son point de vue sur cet univers-là de la politique.
02:50 Donc j'ai l'impression que ça bonifie l'expérience qui était déjà assez riche du roman.
02:57 Je pense que mon personnage dans le roman est un petit peu plus unidimensionnel.
03:05 J'ai l'impression qu'il a été beaucoup enrichi à la rencontre du personnage de Léa L'Argument.
03:10 Parce que c'est finalement assez beau de voir deux personnes
03:16 qui n'ont pas, peut-être, possiblement les mêmes allégeances ou les mêmes valeurs,
03:19 finalement avoir une rencontre passionnelle.
03:22 Je pense que ça peut donner un peu d'espoir en racontant qu'il y a une rencontre possible,
03:28 il y a un dialogue possible.
03:30 Donc entre autres, moi j'ai trouvé ça assez beau d'intégrer ce personnage-là
03:35 interprété par Maud Villard.
03:37 Moi je lui ai demandé à Pierre si c'était indispensable que je lise le livre
03:40 parce que je ne voulais pas m'encombrer.
03:42 Je savais qu'il y avait beaucoup de choses qui changeaient et qui ne restaient pas.
03:47 Donc non, je ne l'ai pas lu.
03:49 Et que ce soit un ancien Premier ministre qui ait écrit de la fiction,
03:53 pour moi ça m'a le plus rassuré.
03:55 Parce que je me suis dit, bon ben voilà, au niveau de la crédibilité, on n'aura pas de soucis.
04:01 - Parlant de réalisme, vos deux personnages sont des experts en communication.
04:05 Comment avez-vous approché ces personnages ?
04:09 Est-ce que vous êtes allé voir des gens qui vous ont consultés ?
04:12 Est-ce que vous êtes allé voir des consultants plutôt ?
04:16 - C'est vrai qu'on a beaucoup d'images d'hommes politiques, d'interviews,
04:19 il y a beaucoup de matières sur internet.
04:21 Après c'est vrai que c'est un métier aussi qu'on peut fantasmer.
04:26 Donc le simple fait d'avoir passé un peu de temps avec eux.
04:31 Et puis pour ma part, je me suis beaucoup concentré sur la forme,
04:36 sur la prise de parole, comment il s'habille, sa coiffure.
04:41 Et après, c'est si bien écrit que vous n'avez pratiquement rien à faire.
04:47 Juste écouter le metteur en scène et apprendre votre texte.
04:50 - J'ai rencontré Zélia Césarion, qui est la dire-comme toujours d'Edouard Philippe.
04:55 Encore une fois, je change mon accent.
04:58 Mais ça a été vraiment passionnant.
05:02 Parce que c'était...
05:05 Évidemment j'avais lu le roman, lu les scénarios,
05:09 mais de voir en chair et en os quelqu'un
05:11 de s'y allumer, de s'y passionner, de s'y dévouer,
05:15 de voir tous les sacrifices que ça comporte.
05:17 Le mot qui me vient, c'est le thrill aussi,
05:23 de se ranger derrière quelqu'un, d'être surpris à tous les jours,
05:26 de devoir réagir, de devoir improviser, d'être très très soudé,
05:30 de foncer vers un objectif bras-dessus, bras-dessous,
05:34 vraiment avec l'équipe.
05:37 J'ai senti vraiment la passion pour le travail d'équipe.
05:40 Donc j'ai beaucoup reconnu Marilyn en elle.
05:43 Ça m'a aidée à voir qu'il y avait une incarnation en chair et en os.
05:48 Je me suis dit, en fait, mon travail c'est de donner à Marilyn
05:52 ce que moi je ressens quand je suis devant Zélia.
05:54 C'est-à-dire ce regard sur un candidat
05:56 qui est de l'ordre de la dévotion,
05:59 qui est de l'ordre de la foi, de la loyauté,
06:01 de la vocation.
06:03 Ce plaisir, je sentais,
06:05 je sentais vraiment qu'elle prend un énorme plaisir à faire son métier.
06:08 Donc pour moi ça a été une rencontre charnière.
06:10 Parce que je voulais que Marilyn soit très vivante,
06:13 très vivante, vibrante et très passionnée.
06:15 J'ai rencontré une femme très vivante,
06:17 très vibrante et très passionnée.
06:18 Donc ça a été vraiment une étincelle.
06:21 - Vous parlez de votre accent, là.
06:23 D'ailleurs, comment êtes-vous arrivées tous les deux sur le projet?
06:25 Parce que vous avez fait Paris 1900 il y a...
06:27 - Oui. - En France.
06:28 - Oui. - C'est quand même...
06:29 Vous avez fait peu de séries françaises à part celle-ci.
06:32 Donc là c'est la deuxième.
06:33 - Thanksgiving, c'est aussi de Nicolas Sada.
06:35 - Donc voilà, est-ce que vous avez fait un processus d'audition habituel ou c'était...
06:39 - C'est une rencontre.
06:40 Je pense qu'Aurélie Guichard, notre directrice de casting,
06:43 a présenté quelques noms,
06:47 dans le mien, merci la vie, à Pierre.
06:50 Puis on a fait ça par Zoom.
06:51 Moi j'étais à Montréal, il était à Paris.
06:53 Puis on a cliqué.
06:55 - C'est différent les tournages français par rapport aux tournages canadiens?
06:58 - Oui.
06:59 C'est-à-dire que c'est pareil puis c'est différent.
07:01 Il y a une feuille de service, il y a un texte, il y a des bottes.
07:05 On tourne une scène, on la finit.
07:07 Cette scène est complète, on passe à la suivante.
07:09 Mais il y a plein de choses qui se jouent dans les subtilités des rapports
07:13 qui sont extrêmement différentes.
07:16 Puis...
07:17 dont notamment...
07:19 Je peux rentrer là-dedans peut-être?
07:20 - C'est pas sûr.
07:21 - Mais il y a plus de temps.
07:23 Je ne sais pas, non?
07:25 Je pense qu'à la proximité c'est...
07:27 Je ne sais pas si c'est propre à cette série-là
07:29 parce que des fois j'ai l'impression aussi que le monde qu'on raconte
07:31 puis la manière dont on tourne la série
07:33 ou en tout cas l'ambiance de la série
07:36 finissent par se toucher.
07:38 Je trouve qu'il y avait quelque chose dans les rapports d'extrêmement sincère
07:41 que peut-être que moi je connais moins.
07:43 Une sorte de place pour les émotions négatives.
07:47 Non mais c'est étonnant à dire
07:49 mais je trouve que peut-être les Nord-Américains en refoulent ça plus, je ne sais pas.
07:53 Mais donc cette espèce de franc-parler
07:55 mais ce truc où on se dit quand ça ne va pas, où on se dit...
07:58 Donc il y avait quelque chose pour moi qui était très...
08:00 Au début presque perçu comme quelque chose d'un peu brutal dans les rapports.
08:05 Puis je me suis dit en fait, sers-toi de ça
08:07 parce que c'est sûr que ce monde-là il est aussi peut-être un peu...
08:10 un peu désarçonnant à part un moment.
08:12 Puis je me suis dit en fait, c'est ça.
08:14 Moi j'essaie toujours de me dire ce que je sens c'est bon pour le personnage.
08:17 Mais j'ai aimé ça en même temps parce que bon
08:21 si tout le monde se donne une liberté, ça t'en donne une à toi aussi.
08:24 Moi je suis amoureuse de la culture ici, puis de la manière de travailler.
08:28 Donc c'est quelque chose que je célèbre aussi.
08:30 Et vous Sofiane, un peu par hasard, d'avoir rejoint le projet, comment...
08:34 Oui, oui, j'ai rencontré Pierre, je pense que j'ai dû boire un thé.
08:41 Il m'a proposé le rôle et j'ai accepté tout de suite, sans réfléchir.
08:46 J'avais vu l'exercice de l'État, son travail, son dernier film.
08:52 L'affront de vote électronique, c'est un peu l'un des thèmes centraux de ces premiers épisodes.
08:56 Donc en France, on n'a pas de vote électronique encore.
08:59 En France, je crois qu'il y en a, vous en avez si je ne m'abuse.
09:02 Vous êtes au sein des partis, mais pas...
09:04 En tout cas, quand c'est la vraie élection, ça se passe sur un papier, encore dans une urne.
09:11 Est-ce que c'est quelque chose, donc cet aspect-là vous semble presque d'anticipation,
09:14 est-ce que c'est quelque chose qui vous inquiète aussi dans la société ou pas du tout ?
09:18 J'ai pas d'avis là-dessus.
09:21 Je pense que Pierre a beaucoup voulu mettre justement des messages un peu méta, d'anticipation.
09:28 Notamment, il l'a dit hier à la présentation, cette espèce de voiture qui roule toute seule.
09:34 C'est ce truc qui avance en nous, qui se base sur des algorithmes,
09:38 et puis dans lesquels on est complètement vulnérable en fait.
09:42 C'est un peu cool, c'est un peu moderne, ça roule tout seul,
09:44 mais en fait, ça peut foncer dans le mur aussi, je pense qu'il y a une jolie métaphore.
09:50 Quelles sont vos relations avec le personnage de César, qui est le narrateur un petit peu de l'histoire,
09:54 et tout est pivot autour de lui, même le candidat passe presque au second plan derrière César.
10:00 Qu'est-ce que vos personnages pensent de César et quelles sont leurs relations ?
10:05 Nous, nous sommes rivaux, mais il y a une grande admiration.
10:09 Et j'aime bien ces joutes que...
10:12 De toute façon, quand vous appréciez jouer les scènes,
10:16 c'est qu'il se passe quelque chose avec les personnages.
10:20 Et c'est vrai qu'on avait presque surligné nos scènes et tout,
10:23 parce qu'en lecture, on avait pris beaucoup de plaisir.
10:26 Donc oui, nous sommes des rivaux, mais qui appartiennent à la même famille politique,
10:29 et qui se ressemblent, et qui ont une grande admiration l'un pour l'autre,
10:32 parce qu'ils savent le coût...
10:35 Combien ça coûte d'être fidèle à quelqu'un,
10:42 de se dévouer pour une personne et pour une cause.
10:45 Et puis ils sont très stratèges, très intelligents.
10:48 Donc ils se respectent énormément.
10:51 J'imagine qu'il y a peu de gens aussi qui les comprennent.
10:54 C'est-à-dire que ça doit être assez...
10:57 Même si c'était...
10:59 Le bonheur de se savoir compris,
11:02 il doit être très rare pour les apparatchiks.
11:05 Et donc entre Marilyn et César ?
11:08 Moi je les vois comme une espèce d'entité.
11:11 C'est deux personnages qui sont très différents,
11:14 qui vibrent, qui vivent très différemment.
11:17 C'est beau de les voir très unis aussi,
11:20 de chercher du regard, qu'ils comprennent sans se parler, je pense.
11:23 Puis c'est aussi touchant de les voir un peu perdre ça au fil des épisodes.
11:27 Donc cette espèce de...
11:30 La notion du doute,
11:33 puis aussi la notion de cette rencontre avec le personnage de Léla,
11:37 crée une sorte de distance,
11:40 nuit à leur synergie qui est si puissante au sein de leur équipe.
11:45 Après avoir vu "Dans l'ombre",
11:47 qu'est-ce que vous espériez que le spectateur tire de cette série ?
11:51 Qu'il prenne du plaisir.
11:53 Qu'il regarde tous les épisodes,
11:55 et à chaque fois qu'un épisode se termine,
11:57 qu'il a envie de binger.
12:00 J'ai l'impression en tout cas que mon plaisir comme actrice
12:04 de plonger dans des séries, c'est de rentrer dans des univers,
12:07 puis d'ouvrir des portes qui ne me seraient pas ouvertes normalement.
12:11 Donc j'ai l'impression que c'est ceux qui prennent plaisir à...
12:16 à la joie de l'incursion,
12:19 dans un monde qui nous est normalement fermé.
12:21 Nous, comme on est un site de recommandation de séries,
12:24 quel genre de consommateur êtes-vous ? Est-ce que vous avez tendance à binger les séries ?
12:28 Moi, en temps normal, j'aime bien attendre qu'il y ait deux, trois saisons.
12:34 Mais parfois je me laisse avoir, parce que l'engouement et tout...
12:37 Il m'arrive de regarder une série la première saison,
12:41 et c'est très frustrant.
12:43 Mais quand je commence un épisode, j'ai du mal à m'arrêter.
12:46 Je pense que ça se finit dans la nuit,
12:49 ou dans la semaine, mais...
12:52 C'était bien le confinement pour ça,
12:54 parce qu'il y avait zéro culpa.
12:56 Il n'y avait que ça à faire.
12:58 Je pense que ça vient de là, l'engouement des séries, non ?
13:01 Je trouve qu'une série, c'est comme un roman,
13:04 et un film, c'est comme une nouvelle.
13:06 Donc il y a un grand engagement dans la durée.
13:09 Ce qui fait que je n'en regarde pas, moi, de manière...
13:13 Comme un roman, des fois, ça m'abîme.
13:15 Des fois, il est encore là, je l'ai terminé, j'ai envie d'y replonger,
13:18 mais j'ai déjà lu la dernière page.
13:20 Il y a certaines séries phares, pour moi,
13:23 qui sont encore très, très vivantes en moi.
13:26 Je ne veux pas tout de suite les bousculer avec d'autres.
13:28 On dirait que je vais les laisser vivre.
13:30 Mais oui, moi, quand je plonge, c'est un beau refuge aussi.
13:34 J'aime bien revoir aussi.
13:36 Quand on tournait ça, justement, pour sortir de cet univers-là,
13:39 des fois, j'étais beaucoup dans le thé de la somme,
13:41 pendant qu'on tournait dans l'ombre.
13:43 Et enfin, pour finir, quelle est la dernière série récente,
13:46 si possible, coup de cœur que vous avez eue et que vous recommanderiez ?
13:49 Moi, le dernier coup de cœur, c'est quand même The Last of Us.
13:54 Ça fait maintenant un an, non ?
13:57 C'est correct.
13:58 Oui, parce que c'est quand même très bien.
14:00 Moi, je vais dire une série québécoise, avant le crash.
14:03 Je pense qu'il vient d'ailleurs à Sérimania pour la saison 2.
14:07 C'est sur des avocats de la finance.
14:10 Mais sur quoi tu parles ?
14:11 Je ne sais pas.
14:12 J'espère qu'il y aura les offres équivalentes au Québec.
14:15 Eh bien, merci beaucoup.
14:16 Et on se retrouve dans l'ombre bientôt sur France 2.
14:19 Bêta Série La Radio, partenaire média du festival Sérimania.
14:23 Sérimania.
14:25 Sérimania.
14:26 [Musique]