• il y a 8 mois
Christine Dupont de Ligonnès défend l'innocence de son frère Xavier, qu'elle croit toujours en vie. Selon elle, la thèse d'une exfiltration de la famille aux États-Unis serait "fiable". Elle affirme avoir "un grand espoir de recevoir un signe de vie un jour"

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Transcription
00:00 -Bonsoir, Christine Dupond-Ligonnès,
00:02 bonsoir, Bertram De Verdin,
00:03 et bonsoir, maître Goldenstein.
00:05 Vous écrivez ce livre, "Xavier, mon frère présumé innocent".
00:09 On est 13 ans après le drame.
00:11 Pourquoi aviez-vous envie de parler maintenant ?
00:14 -C'est le temps qu'il nous a fallu, en fait,
00:16 pour d'abord absorber le choc de l'affaire
00:19 et ensuite prendre un petit peu de temps quand même pour nous
00:22 et vraiment ensuite aller au fond des choses
00:25 en reprenant le dossier
00:26 presque dans ses moindres détails, si on peut dire.
00:29 -Avez-vous l'intime conviction que Xavier Dupond-Ligonnès,
00:32 votre frère, est innocent et vivant ?
00:35 -Je l'ai toujours eu et je l'ai toujours.
00:37 -Qu'il n'a pas tué sa femme et ses 4 enfants ?
00:40 -Absolument.
00:41 -Vous défendez la théorie de la mise en scène
00:44 dans ce quintuple meurtre, une couverture
00:46 pour permettre à Xavier Dupond-Ligonnès et sa famille
00:49 d'être exfiltrées. J'aimerais qu'on revienne avec vous
00:52 sur tous les éléments que vous mettez avant dans votre livre
00:56 qui vous font douter de l'enquête et qui vous poussent
00:59 à dire que les enquêteurs retrouvent 5 corps
01:01 sous la terrasse de la maison de votre frère.
01:04 L'enquête dira qu'il s'agit bien de sa femme, Agnès,
01:07 et des 4 enfants, Arthur, Thomas, Anne et Benoît.
01:10 Vous vous dites que c'était pas eux.
01:12 -Exactement. Pour une raison très simple,
01:14 c'est que j'avais reçu, 10 jours avant,
01:17 une lettre de Xavier, qui a beaucoup été médiatisée,
01:21 et j'ai pris cette lettre au sérieux
01:24 parce qu'elle m'éclairait des pans entiers
01:26 de la vie de Xavier et Agnès.
01:29 -10 jours avant sa disparition, le 8 avril,
01:32 vous recevez une lettre où il vous dit quoi ?
01:34 -Elle est postée le 8, je la reçois le lundi 11,
01:38 dans laquelle il me parle d'une exfiltration
01:42 suite au fait qu'il travaille dans le renseignement,
01:45 et c'est cet élément-là, moi, qui m'éclaire.
01:49 Je prends la lettre au sérieux, bien qu'au début,
01:52 le ton un peu léger, on va dire "coucou tout le monde,
01:55 "on a tous disparu", grosso modo.
01:57 Là, effectivement, je dresse l'oreille
01:59 et j'ai la sensation d'un drame familial.
02:01 Mais étant donné que je continue à lire sans m'y arrêter,
02:05 en le gardant comme hypothèse,
02:06 la suite directe m'éclaire, et je me dis, effectivement,
02:10 c'est... La suite des éléments qui est avancée
02:14 est fiable, même si, certainement, c'est quand même biaisé en partie.
02:18 -Mme De Verdin, la vérité judiciaire,
02:21 pour l'instant, le procureur l'a dit,
02:24 les corps sont les corps de l'épouse et des enfants
02:27 de Xavier Dupont de Ligonnès.
02:29 La vérité judiciaire, elle est si difficile que ça
02:32 à accepter pour vous ?
02:33 Pourquoi vous ne pouvez pas l'accepter ?
02:36 -Pour moi, elle est inacceptable,
02:38 en ce sens que je n'ai pas de preuves,
02:40 il n'y en a pas au dossier.
02:41 Est-ce qu'on est en présence d'une vérité judiciaire
02:44 ou d'une vérité médiatique ? C'est différent.
02:47 Mon frère est condamné médiatiquement,
02:49 par là, on va dire... -Il est présumé innocent.
02:52 -Bien sûr, bien sûr. -Il est présumé innocent.
02:55 On prend toujours des précautions oratoires
02:58 quand on parle d'un dossier judiciaire,
03:00 en disant que cette personne est présumée innocente.
03:03 -Pour moi, il n'y a pas de vérité judiciaire,
03:05 mon frère n'est pas jugé, il n'est pas condamné,
03:08 et le fait que médiatiquement, on en fasse le suspect numéro un,
03:12 c'est-à-dire le coupable idéal, ça ne passe pas.
03:15 -La science a parlé. Des analyses ADN ont été réalisées
03:18 sur ces 5 corps retrouvés sous la terrasse de votre frère,
03:21 prélevées sur les corps, sur leurs effets personnels,
03:24 c'est scientifique.
03:26 -C'est scientifique, mais nous faisons un certain raisonnement
03:29 au fil des pages, qui fait que bien que ce soit
03:32 tout à fait scientifique, il y a peut-être,
03:35 et même nous le croyons, une autre électure,
03:38 en accord avec le scénario d'exfiltration
03:40 que la lettre de mon frère induit.
03:42 -C'est-à-dire que les organisateurs
03:44 de cette supposée exfiltration auraient fait en sorte
03:47 que cet ADN colle avec le scénario, c'est ça ?
03:51 -Voilà, c'est ce que nous pensons.
03:52 -Oui, exactement.
03:54 Si c'est effectivement une exfiltration,
03:57 ça ne me paraît absolument pas contradictoire,
04:01 et bien au contraire, ça me paraît logique
04:03 que tout ait été organisé pour que l'ADN des corps
04:07 corresponde avec celui des prétendus victimes.
04:10 -Vous expliquez dans votre livre qu'en 2003,
04:13 il part avec son épouse et leurs enfants aux Etats-Unis,
04:16 ils y restent quelques temps, quelques mois,
04:19 ils reviennent en France, ils y retournent peu de temps,
04:22 et votre version, c'est qu'à ce moment-là,
04:24 il a été formé, qu'il est devenu un agent de l'ADEA, c'est ça ?
04:28 -C'est ce qu'il dit dans sa lettre.
04:30 Personnellement, j'ai des interrogations
04:32 qui remontent plus loin dans le temps,
04:35 même jusqu'en 1990, où il y a les premiers voyages
04:38 de Xavier là-bas.
04:39 Je me pose des questions sur ces premiers voyages.
04:42 -Ce qui vous fait douter, aussi, c'est l'état des corps.
04:45 Les corps étaient visiblement très dégradés,
04:48 très méconnaissables.
04:50 Vous n'avez pas pu les voir, ces corps ?
04:52 -Effectivement, personne de ma famille,
04:55 ni de la famille d'Agnès à ma connaissance,
04:58 n'a pu approcher les corps.
05:00 Il y a eu des demandes qui ont été faites,
05:02 d'après ce qui m'a été rapporté par ma famille.
05:05 Mais, sauf erreur de ma part,
05:08 il me semble que c'est le procureur
05:10 qui a dissuadé les différentes personnes
05:12 d'approcher les corps au motif que c'était assez émouvant
05:15 et qu'on n'en avait pas besoin, car on avait l'ADN et les empreintes.
05:19 Ca, ça me fait vraiment dresser l'oreille.
05:21 -Parce que vous dites que la taille, par exemple,
05:25 ne correspond pas, la couleur de cheveux, par exemple,
05:28 avec les membres de la famille que vous connaissiez ?
05:31 -Exactement. Sur plusieurs corps,
05:33 il y a des anomalies assez flagrantes
05:35 en termes de taille.
05:37 Je connais personnellement la taille d'Agnès,
05:40 puisque nous étions très proches,
05:42 nous avons trois ans d'écart, il me semble.
05:44 Quand nous avions 20 ans à nous comparer,
05:46 je sais pertinemment qu'elle fait 1,67 m,
05:49 et là, on m'indique qu'elle fait 1,72 m.
05:51 Je veux bien qu'il y ait des transformations post-mortem,
05:55 mais ce n'est pas prouvé non plus.
05:57 Son poids aussi me paraît excessif,
05:59 et même chose pour les autres personnes.
06:02 -J'ai eu au téléphone, il y a 2 ou 3 jours,
06:05 un policier de la PJ de Nantes,
06:07 qui ne peut pas parler car l'instruction est en cours,
06:10 qui m'a dit qu'il était allé dans cette maison,
06:12 à l'hôpital des corps,
06:14 au transport des corps, ensuite, et à l'autopsie.
06:17 D'Anne, de madame du Pont-de-Ligonnès,
06:22 et d'un des fils, qui me dit que c'était dur,
06:24 car il avait une fille du même âge qu'Anne.
06:27 Il me dit "je t'assure qu'on a tout vérifié,
06:30 "les empreintes digitales,
06:32 "l'ADN a été prélevé,
06:35 "du sang a été prélevé dans les cœurs, dans les viscères,
06:38 "il y a des empreintes exploitables,
06:40 "il y a une douzaine de jours,
06:42 "pardon pour ces détails,
06:44 "et on est sûr que ce sont l'épouse et les enfants
06:48 "de Xavier du Pont-de-Ligonnès."
06:50 -Le policier était présent lors des autopsies ?
06:53 -Oui, les policiers assistent aux autopsies.
06:56 -Est-ce qu'il a suivi le traitement jusqu'au laboratoire ?
06:59 -Non.
07:00 -C'est pas l'empereur.
07:02 -Notre doute, il pose pas sur les corps et sur les autopsies.
07:05 Que s'est-il passé entre le moment
07:07 où les prélèvements ont été pris,
07:10 soit au moment de l'exhumation, soit lors de l'autopsie,
07:13 jusqu'à l'arrivée au laboratoire.
07:15 On ne doute pas des analyses ni de la puissance de l'ADN.
07:18 Si c'est une exfiltration, tout a été prévu,
07:22 et quelque chose aura été prévu
07:24 entre le moment de l'autopsie et l'analyse au laboratoire.
07:28 -Ces 5 corps-là ne sont pas les corps
07:30 de la famille du Pont-de-Ligonnès ?
07:33 -Si c'est une exfiltration, oui.
07:34 -Et l'ADN leur a été prélevé avant ?
07:38 -Sur les membres de la famille exfiltrée,
07:40 c'est-à-dire les membres de notre famille,
07:43 et ce sont ces prélèvements qui auraient été substitués
07:47 à ceux de l'autopsie.
07:48 -Malhonnêtement ? -Pas malhonnêtement.
07:51 -Intentionnellement ? -Oui,
07:53 il n'y a rien de malhonnête, il n'y a pas de complot
07:56 s'il s'agit d'une opération.
07:58 -Dans le but de l'exfiltration.
08:00 -Vous vous interrogez aussi sur les objets religieux
08:03 qui ont été retrouvés à côté des corps.
08:05 Pourquoi ça vous met le doute ?
08:07 -Parce qu'il nous semble, et Bertrand le confirmera,
08:11 qu'ils sont attribués au hasard.
08:13 -C'est-à-dire ?
08:15 -Ce ne sont pas des objets de piété très...
08:18 Enfin, il y a une vierge en plastique,
08:20 une médecine china, un médaillon de plastique
08:23 qui vient de je ne sais pas où,
08:25 mais ce ne sont pas des objets
08:27 que normalement on mettrait près d'une personne qu'on aime.
08:31 C'est pas personnalisé.
08:33 Il y a un chapelet plutôt féminin avec un corps masculin,
08:37 et inversement, un chapelet masculin
08:39 qui est avec l'un des deux corps féminins.
08:42 Ca, c'est la première des choses.
08:44 Il n'y a pas vraiment de logique dans la répartition.
08:47 Ca ne paraît pas personnel, familial.
08:50 On a l'impression que c'est quelqu'un d'étranger
08:52 qui n'est pas familiarisé avec la religion catholique
08:56 qui a mis ça pour... -Accréditer.
08:58 -Voilà, accréditer.
08:59 -Alors que votre frère, lui,
09:01 était familiarisé avec la religion catholique,
09:04 ça ne lui ressemble pas ?
09:05 -On ne peut pas lui attribuer ce geste.
09:08 Les enfants ayant fait leur communion,
09:10 confirmation peut-être pour certains, etc.,
09:13 ils reçoivent des cadeaux de valeur.
09:15 On aurait mis des chapelets de nacre en plaques et or,
09:18 des choses comme ça.
09:19 Moi-même, j'avais offert des croix en émail,
09:22 c'est magnifique. C'est plutôt ça que mon frère aurait mis.
09:25 -Quel était le rapport de votre frère à la religion ?
09:28 On a beaucoup lu qu'il était obsédé par la religion.
09:31 Votre mère a fondé l'église de Philadelphie,
09:34 qui est un groupe de prières
09:36 dont vous êtes désormais à la tête.
09:38 Je rappelle aussi que ce groupe-là a été un temps visé
09:41 par une enquête pour abus de faiblesse,
09:43 qui a finalement été classée sans suite
09:46 il y a un an, en janvier 2023.
09:48 Votre mère avait une emprise sur,
09:50 et a peut-être toujours une emprise,
09:52 parce qu'elle est toujours parmi nous,
09:54 sur vous, sur votre frère Xavier.
09:57 -J'apprécie énormément votre question,
09:59 ça va me permettre de mettre quelques points sur les "i",
10:02 plutôt de faire un peu de tri.
10:04 Ma mère n'a rien fondé du tout, je vous rassure.
10:07 Aujourd'hui, c'est une dame qui va avoir 4 ans à 14 ans,
10:10 qui est très discrète, elle habite chez nous.
10:12 -Elle n'a jamais été à la tête de ce groupe de prières ?
10:15 -Non. -C'est complètement faux.
10:17 Pourtant, il y a eu une enquête.
10:19 -C'est pour ça que c'est classé sans suite.
10:22 Ils ont bien vu qu'il n'y avait rien.
10:24 -Non, en fait, ma mère, effectivement,
10:26 est, ce qu'on appelle dans le langage catholique,
10:29 une âme privilégiée.
10:31 Ca, c'est une terminologie classique.
10:33 -Je suis né en 72, j'ai 6 ans,
10:35 lorsque notre mère nous apprend qu'elle reçoit
10:37 des messages du ciel.
10:39 -Voilà. Donc ça, c'est répertorié.
10:42 C'est répertorié, une personne peut avoir des visions
10:45 ou autre chose, ou entendre des voix,
10:48 comme Saint-Jean d'Arc,
10:50 ça n'est pas une chose que la religion catholique réprouve.
10:54 Il y a des enquêtes pour voir si c'est vrai,
10:57 si c'est de l'illusion, etc.
10:58 Globalement, c'est une chose reconnue.
11:01 Ma mère n'a rien fondé du tout,
11:03 elle a juste quelques amis qui se sont rapprochés d'elle
11:06 quand ils l'ont su, mais vraiment, par le bouche à oreille,
11:09 elle-même ne s'est jamais fait de publicité,
11:12 dont les grands-parents de Bertram,
11:14 et de nos deux familles,
11:15 sont extrêmement liées depuis ces années-là,
11:18 depuis les années 70.
11:19 Donc, groupe de prière, non, parce qu'un groupe de prière,
11:22 la personne reçoit chez elle, organise des prières
11:25 dans un certain ordre, etc.
11:27 C'est toute une organisation, ça n'a jamais eu lieu.
11:30 C'est un abus de langage,
11:31 mais après, c'est devenu une vérité médiatique,
11:34 et c'est repris.
11:35 -Xavier Dupont de Ligonnès, il est ruiné,
11:38 il n'y arrive pas, c'est la catastrophe.
11:40 Il écrit à ses copains, à Emmanuel,
11:42 c'est ça, Emmanuel et Michel.
11:44 Il leur écrit, il y a deux solutions,
11:46 soit je meurs dans un accident de voiture,
11:48 soit je tue toute la famille et je mets le feu à la maison.
11:52 -Il dit précisément, d'ailleurs,
11:54 "Si ça tourne mal, je n'ai que deux solutions,
11:56 "me foutre en l'air avec ma voiture
11:59 "et me mettre dans le barraque quand tout le monde dort.
12:02 "Je serai fin août, début septembre,
12:04 "avec une décision définitive à prendre,
12:06 "suicide seul ou collectif."
12:08 -Ne vous inquiétez pas, c'est paradoxal.
12:10 C'est juste des dispositions que je prends, etc.
12:13 Cette lettre, ce mail, effectivement,
12:15 est très surprenant, et je comprends
12:18 qu'on puisse le lire à charge contre Xavier,
12:20 se dire que c'est un dépressif, qu'il prépare sa porte de sortie,
12:24 qu'il va le tranquilliser, qu'il va tenir 10 mois de plus, etc.
12:28 C'est un problème important.
12:29 D'une part, on va y revenir, et d'autre part,
12:32 Emmanuel et Michel se sont téléphonés,
12:34 mais on estimait que c'était pas si grave que ça,
12:37 que c'était le style de Xavier, très cérébral.
12:40 Le meilleur, c'est qu'ils ne s'en sont pas rappelés.
12:43 On l'a trouvé dans le dossier d'instruction,
12:46 et nous avons fait une lecture différente.
12:48 -C'est troublant, on ne dit pas ça tous les jours.
12:51 -Ce qui est très bizarre, c'est de dire après,
12:54 "Je suis hyper lucide, très serein, tout va bien,
12:57 "je ne fais pas de drogue", c'est assez absurde.
12:59 -On rappelle quand même le contexte.
13:01 Échec professionnel, échec financier,
13:04 échec conjugaux, il y avait des problèmes.
13:06 Votre frère Tout n'était pas rose.
13:09 -Si on prend l'avis de n'importe qui,
13:11 on peut aussi faire une compilation de problèmes.
13:14 Après, il faut remettre les choses à leur place
13:16 et dans la bonne chronologie,
13:18 avec tout un tas de précisions que nous apportons dans le livre,
13:22 qui, finalement, arrivent à éliminer le mobile financier,
13:25 le mobile affectif et le troisième, la religion.
13:28 -Il est allé au bout du bout de ce qu'il pouvait faire
13:31 puisqu'il emprunte 50 000 euros à son ami Marine,
13:34 il a la clé de la maison de votre frère, de l'appartement...
13:37 -Oui, de mon père.
13:39 -Il prend de l'argent chez votre père sans lui dire.
13:42 Vous êtes assez durs avec lui.
13:43 -Il avait procuration sur les comptes.
13:46 -Vous l'écrivez, c'est la seule fois que vous êtes durs avec lui.
13:49 Vous écrivez la procuration sur son compte,
13:52 il a pris de l'argent, il a pris de l'argent à son frère,
13:55 il a pris de l'argent à Emmanuel.
13:57 -A Emmanuel, voilà.
13:58 600 ou 7000 euros qu'il avait accès.
14:01 Il a dépensé, mais ça, bon, c'est pas...
14:03 Il a dépensé l'héritage des parents d'Agnès.
14:06 -Ensemble, il l'a fait.
14:07 -Il a plus d'argent, il a plus rien.
14:09 Est-ce que c'est pas un mobile, finalement ?
14:12 Avec ce que vient de dire, de lire Julie, voilà,
14:15 "J'ai plus de solution, je suis aux abois."
14:17 Il a menti, il a pris de l'argent partout, il a plus rien.
14:20 C'est un peu l'affaire du docteur.
14:22 -Quand a-t-il menti ?
14:24 -Il ment parce qu'il dit pas à son père
14:26 qu'il va retirer de l'argent avec la procuration qu'il a,
14:29 et ensuite, il lui dit, "Je pensais que tu allais comprendre,
14:32 "mais je te rendrais l'argent."
14:34 -Il n'a pas menti, évidemment, il a pas demandé,
14:37 parce qu'il savait que son père refuserait.
14:40 Il faut le mettre dans le contexte de cette époque.
14:42 -Xavier était vraiment dévoué, il s'est occupé de notre père âgé
14:46 très souvent.
14:47 Je pense qu'à ce moment-là, mon père est hospitalisé.
14:50 Donc, il y a aussi... Xavier est dans l'urgence,
14:53 il est occupé d'avoir un rôle d'aidant familial.
14:56 C'est extrêmement prenant, et ça lui a fait...
14:59 Effectivement, ça l'a empêché de faire son chiffre d'affaires
15:02 plusieurs fois. Donc, peut-être qu'il est dans l'urgence
15:05 pour payer un loyer, et à ce moment-là, il prend cet argent.
15:09 Mais mon père lui en avait fait la proposition avant,
15:12 il dit, "Tu me l'avais proposé, j'aurais dû te le demander."
15:15 Mon père n'est pas content, ça se comprend,
15:17 mais Xavier a tout rendu.
15:19 -Il écrit, je vous le racontais,
15:21 "Ca pourrait correspondre à une compensation pour le temps
15:24 "que j'ai passé à l'hôpital avec toi."
15:26 -Il ne le fait jamais sentir à mon père.
15:29 -Il y a un mobile, quand même, il n'a plus d'argent,
15:32 il n'a plus rien. Pourquoi est-ce que c'est si difficile
15:35 pour vous, pardon, mais d'accepter l'idée
15:38 qu'il n'a plus rien, il décide d'éliminer toute sa famille,
15:41 et ensuite, on ne sait pas ce qu'il a fait ?
15:44 C'est impossible pour vous.
15:45 -J'ajoute d'autres éléments.
15:47 On sait qu'il s'est acheté une arme avec un silencieux,
15:50 mais il a fait, avant les faits, de la chauve-vivre,
15:53 des somnifères, des achats qui accréditent
15:56 la thèse de l'assassinat.
15:57 -Il n'a pas acheté l'arme,
15:59 il l'a récupérée chez son père, qui n'était pas à son père,
16:02 c'était pas un héritage.
16:04 Il a acheté un silencieux avec sa carte bancaire, ostensiblement.
16:08 Il a acheté la chauve-vivre, les outils, ostensiblement,
16:11 des outils qui ne sont pas adaptés pour creuser
16:14 sous le balcon terrasse dans le jardin.
16:16 Mais oui, il l'a fait, très ostensiblement.
16:19 -Mais avouez que c'est perturbant.
16:21 -C'est perturbant et il l'a fait ostensiblement.
16:23 -Quel a été le rôle d'Agnès, la femme de Xavier Dupont-de-Ligonnès,
16:27 votre frère, dans tout ça ?
16:29 Vous relevez dans votre livre que les analyses toxicologiques
16:33 n'ont pas décidé de somnifères dans les prélèvements au corps
16:36 qui correspondent à celui d'Agnès.
16:38 -C'est vraiment très intéressant.
16:40 Si vraiment Xavier avait voulu droguer toute la famille,
16:43 il faut m'expliquer comment il aurait fait.
16:46 Ils étaient ensemble, Thomas est reparti aimer.
16:49 Ils ont passé l'après-midi au cinéma et au restaurant ensuite,
16:52 comme il le dit dans le message audio qu'il me laisse.
16:55 Comment Xavier aurait réuni toute la famille
16:58 pour prendre une petite tisane, une petite verveine
17:01 avec des petits comprimés écrasés dedans ?
17:03 On est dans quelque chose de très loufoque.
17:05 Agnès n'en aurait pas eu.
17:07 J'ai déjà du mal à faire prendre une vitamine C à mon mari.
17:10 Je vois mal comment ça se serait passé.
17:13 Ca me paraît relever du roman.
17:15 Si Agnès n'a rien, et comme...
17:17 -Les somnifères ont bien été retrouvés
17:20 dans les bols alimentaires. -Oui.
17:22 Voilà.
17:23 Mais justement, mon frère avait récupéré
17:26 tout un tas de médicaments chez mon père,
17:29 qu'il a ramenés là-bas.
17:30 Ca aussi peut faire partie du scénario.
17:33 C'est pas du tout exclu.
17:34 On peut en faire deux lectures.
17:36 Soit il les a fait consommer,
17:38 et il faut m'expliquer comment, à toute sa famille,
17:41 sauf Agnès et Thomas, qui n'étaient pas là.
17:44 Ca fait partie du scénario.
17:45 -Et Thomas, le lendemain.
17:47 -Thomas, qui n'était pas là le dimanche,
17:49 va dîner avec lui, le lendemain, le 5 avril.
17:53 Il va le chercher à l'école, ils vont dîner.
17:56 Et Thomas, ensuite, est pris de vertige.
17:59 Ca va pas bien. -Il est enrhumé,
18:01 il a pris un cachet avant d'aller dîner,
18:03 peut-être qu'il goûte du vin avec son père.
18:06 -C'est pas son père qui lui a donné le cachet.
18:08 -Ca me paraît encore plus difficile.
18:11 -Quelle utilité, surtout ?
18:12 -Il dîne le 4 au soir. -Et il le ramène à l'école.
18:15 -Et comment il le ramène à Nantes ?
18:17 -Thomas, on le rappelle, fait ses études à Angers.
18:20 Xavier Dupont de Ligonnès a prétexté une fausse excuse,
18:24 un accident de vélo de la maman, Agnès,
18:27 pour le faire rentrer à Nantes.
18:28 Comment on explique ça,
18:30 si ça fait partie d'un plan d'exfiltration,
18:32 comme vous l'entendez ?
18:34 -Parce qu'il doit rentrer à Nantes pour pouvoir partir,
18:37 parce qu'il revient pas, alors qu'il a dit à ses copains...
18:41 -Et pourquoi dire à son fils, "Maman, il y a un accident de vélo" ?
18:44 -Pour qu'il ait une excuse pour pouvoir rentrer à la maison
18:47 avec un petit coma.
18:49 C'est bizarre, un petit coma ?
18:50 J'ai jamais entendu parler de petit coma.
18:53 Ta mère est tombée, elle a juste un petit coma,
18:55 tu peux rentrer. Ils étaient convenus de quelque chose,
18:58 la veille, au restaurant.
19:00 Si ta mère fait une chute de vélo, c'est le moment de rentrer.
19:04 -Vous interrogez aussi la rapidité avec laquelle tout ça s'est passé.
19:08 Le 21 avril, on découvre les corps.
19:10 Je relis des passages de votre livre.
19:12 Le 22, le procureur annonce que l'autopsie est terminée.
19:15 Le 27, les 5 corps ont été incinérés.
19:18 Le 30, les cendres étaient enterrées.
19:20 Tout a été fait en une semaine.
19:22 -Oui, ça me paraît relever de la science-fiction.
19:25 Ou du polar.
19:27 C'est très curieux, quand même.
19:29 Sur le moment, j'étais prise dans un tourbillon
19:31 et je n'avais pas encore contacté Maître Goldenstein,
19:34 donc je n'étais pas partie civile. -Exact.
19:37 -Donc... Et puis j'étais abasourdie,
19:39 même si j'avais la lettre et que je me disais
19:42 que les corps étaient un scénario.
19:44 Il fallait faire face à toutes ces nouvelles,
19:47 à ce déferlement médiatique, une maman de 80 ans à la maison.
19:50 Donc, oui, j'ai enregistré un tas de données.
19:53 La crémation a lieu dans 5 jours.
19:55 Moi, qui croyais à la lettre, je me suis dit que ça jure.
19:58 -Si on se met dans la tête de Xavier Dupont-Ligonnès,
20:01 c'est-à-dire que tout ça ne serait qu'un scénario,
20:04 que ces corps ne sont pas les corps de votre famille,
20:07 que votre famille est partie aux Etats-Unis
20:10 et que ces corps ont été mis là pour faire croire
20:13 que c'était un drame familial.
20:14 Il aurait fallu 6 corps,
20:16 dont celui de Dupont-Ligonnès, sous cette terrasse.
20:19 -Eh bien non, parce que le fait que Xavier soit absent,
20:22 ça permettait d'expliquer pourquoi les corps étaient là.
20:25 Il était présenté comme coupable. -Et puis il est coupable.
20:29 -Il est présenté comme coupable et c'est terminé.
20:32 Donc on sait pourquoi les corps sont sous la terrasse.
20:35 -Ca tient pas debout, ça, c'est pas possible.
20:37 La question, elle est hyper pertinente,
20:40 la question de Julie, pourquoi, eux cinq,
20:42 la femme, les quatre enfants, et pas lui ?
20:45 On fait croire que toute la famille est morte
20:47 et on exfiltre toute la famille. -Oui, dans ce cas...
20:50 -Pourquoi est-ce que lui, on le laisse en vie ?
20:53 -Non, il part avec tout le monde. -Il est parti.
20:56 -Il est présumé coupable. L'histoire est bouclée.
20:58 -Lui, il a pensé à se faire passer pour le coupable.
21:02 -Selon mes clients, l'idée, c'est...
21:04 On met la famille sous la terrasse pour qu'il soit découvert.
21:08 Xavier est présenté comme le coupable idéal
21:11 et l'histoire est terminée, cette famille...
21:13 -Pardon, mais Julie a raison.
21:15 Plus personne le recherchera, plus personne lui fera d'ennuis.
21:19 Il est mort avec sa famille.
21:21 -On est obligés de rechercher des assassins.
21:23 -Qui l'enterre ?
21:24 -Vous l'avez, l'assassin.
21:26 C'est là où on l'a, l'assassin.
21:28 -Il peut pas s'auto-enterrer ?
21:30 C'est compliqué ? -C'est un peu
21:32 tiré par les cheveux, non ? -Oui.
21:33 -Tout est tiré par les cheveux, le seul problème,
21:36 c'est que donnez-moi la vérité.
21:38 -J'ai une autre hypothèse.
21:40 Pourquoi ce scénario de drame familial ?
21:42 Tout compliqué qu'il nous paraisse, c'est le plus simple.
21:45 C'est pas Xavier qui a écrit le scénario.
21:48 S'il est dans l'enseignement, il y a une équipe autour,
21:51 il a des contacts, il est dans une hiérarchie,
21:53 tout est bien pensé. Dans ce cas-là,
21:56 s'il est en danger un jour ou un autre,
21:58 le scénario est certainement réfléchi
22:00 et il est entré dans cette organisation.
22:04 Je pense que c'est depuis 1990,
22:07 ses premiers voyages aux Etats-Unis.
22:09 Au début, il n'est pas marié.
22:11 Ensuite, il s'épouse à Agnès, qui a déjà Arthur.
22:14 Un enfant, deux enfants, trois enfants,
22:16 ça devient compliqué d'exfiltrer une famille.
22:19 Or, si vous dites, "On va vous exfiltrer,
22:21 "on va tous vous mettre sur un voilier."
22:23 OK, mais le voilier, on l'a loué du 15 au 22 août.
22:26 Et sinon, le chalet en montagne, ça sera à Noël.
22:29 Et s'il faut s'en aller en cours d'année,
22:31 pour réunir tout le monde, surtout des enfants grands,
22:34 un drame familial, c'est vite fait.
22:36 On dit que le père a pété les plombs.
22:38 C'est la solution la plus simple.
22:40 Je veux bien avoir de la contradiction
22:43 et que quelqu'un me propose une 3e voie.
22:45 La version officielle ne tient pas debout.
22:47 La nôtre est discutable, discutons-en,
22:50 mais s'il y a une 3e solution qui est meilleure,
22:52 elle intégrera, comme le dit Bertram,
22:54 tous les éléments.
22:56 Pour l'instant, c'est la nôtre qui intègre mieux
22:59 les éléments les plus farfelus.
23:00 -Ce qui contredit ce que la science, notamment,
23:03 a pu révéler.
23:04 Donc, pour vous, vous êtes convaincue
23:06 qu'il est en ce moment vivant aux Etats-Unis ?
23:09 -Aux Etats-Unis ou ailleurs, vivant ou pas,
23:11 13 ans sont passés, mais selon le cours des choses normales,
23:15 mon frère est vivant avec Agnès et les enfants.
23:17 -Donc, tout le monde est vivant ?
23:19 -Si je ne crois pas que tout le monde soit mort,
23:22 oui, je suis logique de penser ça.
23:24 -Quand avez-vous eu des nouvelles de lui ?
23:26 -Le...
23:27 -Un mail, peut-être, le 7 octobre ?
23:29 -Le 4... Oui, la semaine dernière.
23:31 -Ca vous plairait, la semaine dernière ?
23:33 -Ca serait pas mal, je vous aurais un scoop.
23:36 Non, le fameux lundi 4 avril.
23:38 -Où tu l'as eu au téléphone.
23:40 -Oui, je l'ai eu au téléphone.
23:41 -Maître, est-ce que la police judiciaire de Nantes
23:44 a bien fait son boulot ?
23:46 -Elle a bien fait son boulot, j'allais dire, a posteriori.
23:49 C'est-à-dire, dans toutes les vérifications
23:51 qui ont été effectuées postérieurement
23:54 à la découverte des corps, ça a travaillé très professionnel.
23:57 J'ai pensé que l'enquête, elle a démarré au super ralenti.
24:00 Au super ralenti, parce que, je suis désolé,
24:03 mais quand elle le dit dans son livre,
24:05 que le 14, un policier lui dit "Vous inquiétez pas, madame,
24:08 "c'est normal qu'une faillite disparaisse",
24:11 c'est pas normal du tout qu'un policier dise ça.
24:13 Il lui a dit, il faisait juste des vérifications
24:16 parce qu'une enquête avait été lancée pour recherche.
24:19 Et si on avait fait le travail sérieusement à ce moment-là,
24:22 puisque je sais dans le dossier que le parquet de Nantes
24:26 n'a plus la fameuse lettre que quand je l'ai lue,
24:28 quand Christine me l'a donnée,
24:30 je me suis dit "Le dossier a changé de tournure".
24:33 Cette lettre, elle est au parquet le 12 avril.
24:36 Le 12 avril, le parquet a cette lettre
24:38 et ne lance pas des investigations colossales.
24:41 On en est encore à aller se balader dans la maison
24:44 et aller voir, il y a peut-être quelque chose dans la maison.
24:47 Tout est en désordre.
24:49 Le problème est là, mais c'est comme dans toutes les enquêtes.
24:52 Quand ça démarre mal, ça démarre mal.
24:54 Si, effectivement, le 12-13, il y avait eu des recherches,
24:57 il aurait été interpellé, Xavier Dupont-Négonès.
25:00 Il aurait été interpellé et on ne serait pas là à en discuter.
25:04 Lui, il nous aurait donné toutes les réponses
25:06 et on serait satisfaits.
25:08 On aurait eu un drame familial, mais oui, ce que je reproche, c'est ça.
25:12 -Un jour, même en son absence, il pourrait y avoir un procès ?
25:15 -Il n'y aura pas de procès, car en réalité,
25:18 c'est les partis civils qui demandent un procès.
25:20 Ils insistent pour qu'il y ait un procès public.
25:23 C'est nous. Christine, vous avez bien compris,
25:26 elle ne croit pas à la culpabilité de son frère,
25:28 donc on n'a pas besoin de procès pour savoir.
25:31 Les autres partis civils n'interviennent très peu
25:34 et en réalité, l'enquête continue, mais il n'y aura pas de contumace.
25:37 Ce livre est un peu un procès.
25:39 C'est ce que je dis dans la préface.
25:41 Je laisse aux gens la possibilité d'être jurés.
25:44 On a tout mis, on met tous les éléments à charge.
25:47 -Si on revient aux dernières images qu'on a de Xavier Dupont-Négonès,
25:51 le 15 avril, aperçu pour la dernière fois
25:53 dans un hôtel de Rockbrune-sur-Argence,
25:55 on le voit quitter l'établissement à pied,
25:58 qu'il abandonne son véhicule, et après ça,
26:00 on n'a eu aucune nouvelle.
26:02 Certains ont dit qu'il est parti se suicider.
26:05 Pourquoi il était seul, déjà ?
26:07 Et est-ce que vous croyez ? Est-ce que ça peut être une hypothèse ?
26:10 -Alors, si je croyais mon frère coupable
26:13 d'avoir tué toute sa famille dans un moment de désespoir,
26:16 pour moi, soit il se supprime derrière,
26:18 soit il a une prise de conscience
26:20 et il se dénonce lui-même, je connais son caractère,
26:23 c'est quelqu'un qui ne sait pas garder longtemps
26:26 un problème sur la conscience.
26:28 Croire que Xavier est parti se suicider
26:30 quand sa famille est exfiltrée, non, je n'y crois pas une seconde.
26:34 Ensuite, je pense que, d'après tout ce que nous avons relevé
26:37 dans le dossier et hors du dossier,
26:39 avec nos propres souvenirs personnels,
26:42 il y a des choses que je mets qui sont tout à fait inédites,
26:45 d'ailleurs, concernant le mobile financier.
26:48 Là, je pense effectivement que les enfants sont partis
26:51 les premiers de la maison familiale,
26:53 puis Agnès, qui a quand même été vue jusqu'au 8.
26:56 -Vous attendez un signe de votre frère ?
26:59 -Peut-être que oui, inconsciemment, j'attends un signe,
27:04 peut-être que j'ai un grand espoir de recevoir
27:07 un signe de vie un jour.
27:09 Après, c'est pas forcément ça que j'attends
27:12 dans la vie de tous les jours,
27:14 et si je reçois un jour un signe de Xavier,
27:16 ça sera un signe de Xavier et Agnès.
27:18 Donc je ne sépare pas la famille,
27:20 dans mon optique, automatiquement,
27:22 ils sont ensemble et ça fera peut-être un peu de bruit
27:25 si on a un signe de toute la famille.
27:27 -Vous irez le dire à la police ?
27:29 -Je me tournerai vers maître Goldenstein.
27:32 -Qui appellera immédiatement le juge d'instruction
27:35 pour lui dire où il se trouve.
27:37 -Avec la FM TV. -Après.
27:39 -Vous comprenez quand même que tout ce scénario
27:43 auquel vous croyez, peu de gens y croient,
27:46 on se dit aussi, est-ce qu'il n'y a pas une part de déni ?
27:50 La réalité est tellement douloureuse,
27:52 parce qu'on parle de votre frère, de vos neveux, de vos nièces,
27:56 que vous êtes dans le déni.
27:58 -Deux choses dans votre question.
27:59 Que sait-on du nombre de gens qui croient
28:02 ou qui peuvent réfléchir dans le même sens que moi ?
28:05 On n'a pas eu de sondage.
28:06 Quand je dis aux gens qui ne me connaissent pas,
28:09 soit qui me connaissent depuis un certain temps
28:12 et qui ne savent pas qui je suis,
28:14 je dis que je suis un policier du pont de Ligonnès,
28:16 mais je n'ai pas la même approche.
28:18 Personne n'a reconnu les corps, visage déformé,
28:21 crémation dans les 6 jours, la personne me répond que l'affaire
28:24 est pliée, y a un loup, pas besoin d'aller plus loin.
28:27 Ca va assez vite.
28:29 Des gens ont dit qu'il n'y a pas de scène de crime dans la maison.
28:32 Tu me dis qu'on a tué 5 personnes et y a pas de sang dans les étages ?
28:36 -Est-ce que votre espoir, c'est que votre frère lise votre livre ?
28:39 -Je ne sais pas s'il va pouvoir lire mon livre.
28:42 Je ne suis pas d'accord avec la version officielle.
28:45 Je pense que s'il a des moyens...
28:47 -C'est pour redorer son image ?
28:49 -On peut le dire comme ça, mais c'est surtout
28:52 pour donner au grand public le vrai visage de Xavier.
28:55 Après, chacun fait ses déductions, son jugement.
28:58 Par exemple, on m'a dit que mon frère était dominateur,
29:01 manipulateur, etc.
29:02 Peut-être qu'effectivement, étant commercial,
29:05 il avait des techniques de vente,
29:07 mais ce n'est pas de la manipulation,
29:09 pas plus que dans le domaine de la politique.
29:12 -Xavier avait l'esprit tourné au partage.
29:14 Systématiquement, il découvre quelque chose,
29:17 que ce soit dans le domaine culinaire,
29:19 les voyages, la musique, il a besoin de partager.
29:22 C'est un mode horizontal, pas un mode dominateur vertical.
29:25 Pour moi, c'est très important.
29:27 Xavier n'avait pas de façade, contrairement à tout ce qui a été dit.
29:31 Nous étions tous au courant de ses problèmes d'argent.
29:34 Franchement, ça a aussi le narcissique qui veut absolument...
29:37 -Toute dernière question, s'il nous écoute,
29:40 avez-vous un message à lui faire passer ?
29:42 -Vraiment, je le remercie beaucoup de nous avoir adressé cette lettre
29:46 et d'avoir cru en nous.
29:47 Et aussi, je tiens à le saluer ainsi qu'à Agnès et les enfants.
29:51 Merci beaucoup. Merci à tous les trois.

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