Russie : une opposition sous contrôle

  • il y a 6 mois

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00:00 - Voilà pour les faits. Place à l'analyse maintenant avec vous, Karim Hiryaoui.
00:03 Bonjour Karim. - Bonjour.
00:04 - Face à Poutine, Rebecca Martin les moque à l'instant.
00:07 Dans ce sujet, trois candidats, on le précise, trois candidats adoubés par le Kremlin.
00:12 Les adversaires les plus plausibles ont été évancés.
00:14 - C'est vrai, trois candidats qui évidemment ne feront pas d'ombre à Vladimir Poutine.
00:19 Et Charles Michel, le président du Conseil européen, a ironisé en publiant un tweet aujourd'hui
00:25 pour féliciter Vladimir Poutine de sa victoire aux élections présidentielles.
00:29 Ça en dit long.
00:30 Alors il y avait ces trois candidats qui évidemment ne représentent aucunement une menace.
00:36 Léonide Tsoulsky qui appartient à un courant ultranationaliste.
00:41 Ou encore Nikolai Karitonov qui appartient au Parti communiste.
00:44 Et puis il y a un homme, Vladislav Davankov, qui lui représente un courant qui s'appelle
00:51 le Nouveau Peuple et qui est plutôt pro-business.
00:53 Et tous les orphelins d'un candidat réellement démocrate vont peut-être être parfois tentés
00:59 de voter pour lui parce que c'est le moins radical.
01:02 Mais évidemment un certain nombre d'électeurs n'ont pas été votés parce qu'il n'y a pas
01:07 d'alternative à Vladimir Poutine.
01:10 Pourtant d'habitude lorsqu'il y a des élections en Russie, on en voit tout de même quelques
01:16 personnalités qui peuvent donner l'impression qu'il y a un semblant de possibilité d'alternative.
01:22 Cette année il y avait un homme qui aurait pu représenter cette alternative.
01:25 Il s'appelle Boris Nadiyevich Dine et c'était un homme qui était opposé à la guerre qui
01:31 a lieu avec l'Ukraine.
01:33 Il a finalement été écarté par la commission électorale parce que cette commission considère
01:38 qu'il y avait des signatures irrégulières.
01:41 Il y aurait pu avoir aussi une femme qui aurait pu incarner le changement, Ekaterina Dounsova,
01:47 une opposante à Vladimir Poutine.
01:49 Elle était très peu connue et en très peu de temps elle a rassemblé énormément de
01:53 soutiens, des centaines de milliers de soutiens.
01:56 C'est mettre au mot, sans qu'elle ait véritablement eu le temps de développer un programme, c'était
02:02 démocratie et pacifisme.
02:04 En quelques semaines elle était devenue un petit peu la coqueluche des médias d'opposition.
02:08 Elle aussi a été écartée par la commission électorale.
02:11 A en croire cette commission électorale, sa candidature était truffée d'erreurs.
02:15 Évidemment cette commission, on peut se poser un certain nombre de questions sur son indépendance.
02:21 Il y a ces candidats qu'on a pris le soin d'évincer avant le début de ce scrutin.
02:26 Il y a aussi cette réalité observée depuis plusieurs années en Russie, maintenant Karim,
02:30 c'est cet étau qui ne cesse de se resserrer.
02:32 C'est vrai, un étau qui ne cesse de se resserrer, qui a pris finalement le visage d'Alexei Navalny,
02:39 qui a payé de sa vie son opposition à ce régime qui a été finalement de plus en
02:44 plus féroce chaque année.
02:45 Il était candidat en 2018, en tout cas il avait tenté de l'être et il avait été
02:49 écarté.
02:50 Si on regarde un petit peu dans le rétroviseur, lorsqu'en 2000 Vladimir Poutine est élu
02:54 avec 52%, à l'époque il y a encore une forme de démocratie.
02:59 Il y a des observateurs qui sont présents pour vérifier la bonne tenue du scrutin.
03:04 Mais tout ça va évoluer très rapidement vers un régime extrêmement autoritaire.
03:08 Vladimir Poutine, à la fin de ses deux mandats, va placer un homme qui est à sa seule, dans
03:13 quelque sorte, Dimitri Medvedev, qui va devenir président.
03:16 Mais la réalité du pouvoir sera exercée par Vladimir Poutine.
03:20 Bien plus tard, il va changer cette constitution qui va lui permettre de se présenter encore
03:24 et encore.
03:25 En 2018, déjà les conditions d'une élection libre ne sont plus rassemblées.
03:29 En 2016, lors des législatives, il y avait encore quelques observateurs et on avait pu
03:34 s'apercevoir que dans les bureaux où les observateurs étaient présents, le parti
03:38 de Vladimir Poutine faisait 40 à 50%.
03:41 Là où il n'y avait pas d'observateurs, on était à 70-80%.
03:45 A en croire le Moscow Times, en 2021, c'est près de la moitié des bulletins en faveur
03:51 du parti de Vladimir Poutine qui étaient falsifiés.
03:55 C'est tout simplement énorme.
03:56 Ça représentait des millions et des millions de bulletins.
03:59 Alors pourquoi ça serait différent aujourd'hui ? Évidemment, une partie de l'opinion russe
04:03 et de l'opposition russe considère que ça ne sera pas différent et que Vladimir Poutine
04:08 va l'emporter haut la main dans un fauteuil parce que d'élections, en réalité, il n'y
04:13 en a pas.
04:14 C'est un plébiscite qu'il recherche et qu'il souhaite.
04:16 Merci beaucoup Karim.
04:17 Merci pour ces éléments de compréhension autour de ce scrutin en Russie.

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