La vice-présidente de l’Union Parisienne, Véronique, parle du problème du crack à Paris : «Leur offrir une pipe à crack neuve, ce n’est pas la solution».
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00:00 Ça ne changera pas complètement toute la situation,
00:04 puisque de toute façon ils seront toujours là,
00:07 même s'ils sont dispersés dans le quartier.
00:11 Mais pour les riverains qui subissent, à cause de ces regroupements, des nuisances,
00:16 puisqu'ils s'agressent la nuit, ils se battent, ils mettent de la musique, ils parlent fort.
00:23 Donc sur le quai de Seine, par exemple, ça peut ramener le calme
00:28 et permettre aux riverains de dormir, par exemple, s'ils en ont encore le droit.
00:34 Comment vous percevez le recours de ces associations aujourd'hui
00:38 pour annuler cette mesure qu'elles jugent déjà contre-productive,
00:41 où elles disent "il s'agit d'une atteinte grave et illégale aux droits fondamentaux,
00:46 à la protection de la santé et aux droits à la vie"?
00:48 La protection de la santé, ça commence par ne pas en gérer de craques, pour moi.
00:54 Donc ils ont une conception de la protection de la santé qui est étrange quand même,
01:01 parce qu'en leur distribuant des pipas craques,
01:04 en les laissant fumer du craque et en les laissant dans leur addiction,
01:12 c'est une atteinte à la santé, c'est une atteinte à la santé mentale
01:18 et des riverains également, qui ne peuvent pas dormir,
01:22 qui ne peuvent pas sortir, qui sont en insécurité.
01:26 Et nous aussi on a des droits.
01:28 Bien sûr, le droit à la sécurité qui est évidemment et certainement le premier des droits.
01:33 Le droit au calme aussi.
01:35 Le droit au calme, bien entendu.
01:37 Pour que nos téléspectateurs comprennent bien,
01:39 c'est vrai qu'on a fait pas mal de reportages sur cette question de la consommation du craque à Paris.
01:43 Et on a l'habitude d'entendre dire que le problème est sans cesse déplacé.
01:47 Il y a eu Stalingrad, il y a eu la porte de la chapelle,
01:50 il y a eu différents quartiers qui ont été concernés par ce problème.
01:53 Vous aujourd'hui à Stalingrad, comment ça se traduit ?
01:55 Comment se passe le quotidien concrètement,
01:57 pour que nos téléspectateurs qui ne connaissent pas la situation comprennent bien ?
02:00 Le quotidien c'est, avant de sortir, il faut prévoir par où on va passer
02:06 pour ne pas rencontrer un toxico la nuit.
02:09 Par exemple, moi j'ai un abonnement pour aller au cinéma,
02:12 je ne peux pas en jouer pleinement puisque je dois me mettre des barrières
02:16 pour ne pas y aller et sortir la nuit qu'est de scène,
02:20 où ils sont tous rassemblés près de la sculpture, où ils fument du craque.
02:25 Donc nous aussi on a le droit à la santé, on a le droit à la sécurité,
02:31 c'est bien gentil de vouloir les défendre et nous on pense qu'ils doivent être soignés.
02:36 Et eux-mêmes, parce qu'on n'est pas des monstres,
02:39 quand on les voit on ne leur jette pas des pierres, on leur parle,
02:42 et eux-mêmes veulent être éloignés du produit dont ils sont esclaves
02:47 et ils demandent d'en être éloignés parce qu'ils n'ont pas la force de dire non.
02:52 Donc les maintenir dans l'addiction en leur offrant des pipes à craque propres,
02:56 ce n'est pas une solution.
02:58 Et ces associations, Fédération Addiction, Gaïa, Opélia,
03:03 vivent au grassement de subventions, s'il n'y a plus de craqués,
03:06 ils n'auront plus de subventions non plus.
03:09 Donc c'est leur métier.
03:12 Fédération Addiction, si vous allez sur leur site,
03:15 vous indique comment se droguer en famille.
03:19 Donc si c'est ça, protéger la santé,
03:22 je ne sais pas, je n'ai peut-être pas la même conception de la protection de la santé qu'eux.
03:28 Vous pointez quelque chose de très important qui est,
03:31 selon vous, la responsabilité de ces associations,
03:34 qui encore une fois, selon votre interprétation,
03:37 ont intérêt à ce qu'il y ait dans la capitale de la consommation de craques.
03:41 Ils encouragent la consommation, en tout cas ils ne la découragent pas.
03:45 Ils disent que c'est un point d'entrée pour avoir contact avec les toxicomanes,
03:50 mais la nuit, si on va qu'à Etzène,
03:53 nous on ne les voit pas Gaïa, Opélia, venir à la rencontre des toxicomanes.
03:57 Quand ils sont en train de se planter au couteau,
04:01 de je ne sais pas quoi faire, agresser des gens,
04:07 donc on ne les voit pas dire que ça les empêchera d'avoir accès à eux.
04:11 C'est complètement faux parce qu'on ne les voit pas,
04:13 ils sont là dans la journée avec le camion,
04:15 et selon le nombre de pipes à craques qu'ils distribuent,
04:19 ils disent "ah oui, on règle bien le problème,
04:21 on a distribué tant de pipes à craques propres,
04:25 donc voilà la preuve que notre action est efficace".
04:30 Pareil pour la salle de consommation de la Rivoisière,
04:33 ils comptent les seringues qu'ils ramassent.
04:35 J'entends, c'est votre point de vue,
04:38 c'est votre interprétation sur leur façon de travailler,
04:43 je l'entends et j'entends surtout votre amertume
04:46 à l'égard de ces associations qui, sur vous, cautionnent cette situation.
04:50 Un message à faire passer, c'est que les riverains en ont marre,
04:53 marre, archi-marre d'entendre toujours la même chanson,
04:57 c'est nous qui les supportons,
04:59 c'est les enfants qui vont à l'école qui doivent être subis,
05:03 trouver sur le chemin de l'école des gens complètement défoncés,
05:08 voire à poil, tout ce que vous pouvez imaginer,
05:11 donc nous aussi on va faire entendre notre voix.
05:14 [Musique]
05:17 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]