Guerre en Ukraine: "Négocier, ça ne veut pas dire céder aux exigences de Vladimir Poutine", affirme Manuel Bompard (LFI)
Manuel Bompard, coordinateur national de la France insoumise, réagit à la prise de parole d'Emmanuel Macron sur les enjeux du soutien français à l’Ukraine, au cours de laquelle le président de la République a notamment dénoncé ceux "qui font le choix de la défaite" et "décident de ne pas soutenir l'Ukraine"
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00:00 Écoutez, moi j'écoute ce que dit le président de la République à la télévision, mais aussi quand il nous reçoit, nous en tant que responsables des formations politiques de ce pays.
00:07 Le président de la République nous a dit la semaine dernière que la Russie demandait un cessez-le-feu aujourd'hui.
00:14 Donc manifestement, il y a une opportunité de faire en sorte que les hostilités s'arrêtent et d'ouvrir ensuite un espace qui soit un espace de négociation, de diplomatie,
00:22 pour essayer de régler les problèmes qui sont posés, pour faire en sorte que la paix revienne le plus rapidement possible.
00:27 — Vous me dites est-ce que c'est le bon moment. Moi ce que je vous dis, madame, c'est que chaque jour... — Ce serait une rédition, Manuel Bonpart.
00:32 — Mais non. Mais madame, d'abord, je vais vous dire, chaque jour de guerre qui dure, c'est des pertes ukrainiennes supplémentaires, c'est des pertes russes supplémentaires.
00:41 Chaque jour de guerre qui dure de plus, c'est des risques d'escalade, y compris d'escalade nucléaire. Chaque jour de guerre qui dure, c'est des risques de catastrophes environnementales.
00:50 On se bat en Ukraine au milieu de 15 réacteurs nucléaires. C'est ça, la réalité. Donc on parle de sujets qui sont des sujets sérieux.
00:56 Pour le reste, négocier, ça ne veut pas dire céder aux exigences de Vladimir Poutine. Négocier, ça veut dire écouter quels sont les points de vue des différents belligérants
01:05 et essayer de trouver un chemin qui soit un chemin de paix. Depuis quand le fait d'ouvrir une voie diplomatique, une négociation, cela reviendrait-il à céder aux injonctions
01:15 ou aux exigences de l'agresseur ? Ce n'est certainement pas ce que nous proposons. — Manuel Bonpart, je vous entends à l'instant parler de négociation.
01:22 Je vous ai aussi entendu dimanche dernier – et c'est une phrase qui a été beaucoup commentée –, vous aviez évoqué des garanties de sécurité mutuelles,
01:28 notamment pour la Russie. Est-ce que vraiment cette phrase ne dit pas au fond l'incroyable naïveté que vous avez vis-à-vis du régime de Vladimir Poutine,
01:39 comme si Vladimir Poutine attendait dans ce conflit des garanties de sécurité mutuelle, comme si ces dernières années, la Russie avait été attaquée,
01:47 alors que c'est précisément elle qui a attaqué des territoires, l'Ukraine, la Géorgie, la Tchétchénie ? Est-ce que vous n'êtes pas naïf ?
01:55 — Benjamin Duhamel, est-ce que vous êtes honnête ? Qu'est-ce que ça veut dire « garantie de sécurité mutuelle » ? « Mutuelle », ça veut dire quoi ?
02:06 — C'est-à-dire que vous considérez que si l'Ukraine rentrait dans l'OTAN, ce serait un manquement précisément à ces garanties de sécurité pour la Russie ?
02:14 — Monsieur, je suis en train de vous parler de garanties de sécurité mutuelle. Des garanties de sécurité mutuelle, ça veut dire des garanties pour l'Ukraine.
02:22 C'est-à-dire qu'à partir du moment où on obtient un accord de paix, il faut que l'Ukraine ait des garanties, que ça ne se traduise pas par une nouvelle guerre
02:29 dans les prochaines semaines et dans les prochains mois, et des garanties de sécurité pour la Russie.
02:33 — Mais donc pardonnez-moi, Emmanuel Gompard. Vous mettez au même niveau l'agresseur et l'agressé.
02:40 — Mais pas du tout, madame. Enfin, écoutez de quoi vous me parlez. Je parle de garanties de sécurité mutuelle.
02:45 Et par là même, je reprends exactement les propos qui ont été tenus par le président de la République Emmanuel Macron à la fin de l'année 2022.
02:51 — C'était en 2022. C'était en 2022. — Qu'est-ce que ça veut dire ?
02:53 — Et alors, madame, est-ce qu'il n'y avait pas à l'époque un agressé et un agresseur, déjà ?
02:58 — Mais depuis, il a changé sa politique. — Bon, donc vous voyez bien que c'était le cas.
03:01 — On en a parlé... Non, alors pardon, je vous arrête. On en a parlé sur ce plateau. Il a changé sa doctrine vis-à-vis Vladimir Poutine.
03:07 Il en a parlé même aujourd'hui. Effectivement, à l'époque, il parlait de ne pas humilier la Russie. Il n'est plus du tout dans ce discours-là, le président.