Équipe de France : "Les tirs au but, ça se travaille" martèle Larqué

  • il y a 6 mois
Interrogé sur le processus mis en place par la FFF pour progresser dans l'exercice des tirs au but, Didier Deschamps s'est montré très agacé, et a défendu son travail dans ce domaine, en taclant notamment le DTN Hubert Fournier. Ce jeudi soir dans Rothen s'enflamme, Jean-Michel Larqué a tout de même tenu à confirmer et marteler que les tirs au but, "ça se travaille".

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Transcript
00:00 Alors allons-y, M. le Procureur à l'Arché, qu'est-ce que vous reprochez clairement à Didier Deschamps ?
00:03 Non, écoutez, moi j'ai écouté attentivement, attentivement sa déclaration.
00:09 Et c'est vrai qu'entre le terme "ça se prépare mais ça ne se travaille pas",
00:15 je n'arrive pas moi à faire trop la différence.
00:18 C'est clair que dans sa déclaration,
00:20 la Dèche, il a visé la DTN.
00:24 Il a visé la DTN qui n'a rien fait depuis que Hubert Fournier en est le patron.
00:30 Et quand je dis "rien fait", c'est un euphémisme.
00:33 Ils ont même fait "machines arrières".
00:35 Donc, pour lui, il a raison parce que sur ce coup-là,
00:41 il considère que la DTN avait mille choses plus importantes à faire que l'un jour se réveiller.
00:48 Et en appuyant sur quoi ? Sur des défaites des sélections nationales.
00:53 Donc, je comprends que Didier Deschamps soit un tout petit peu chafouin.
00:58 Ça, ça me... Mais je ne suis pas d'accord.
01:01 Et il le dit lui-même, "ça se prépare".
01:04 Oui, Didier, effectivement, lorsque tu tires un pénalty,
01:09 il y a la fatigue, il y a la charge émotionnelle, j'en conviens.
01:13 Mais dans tous les gestes que tu fais à la 90e minute,
01:18 ton contrôle, il n'est pas le même
01:21 lorsque tu le fais à la 90e minute en étant carbo que lorsque tu le fais à l'entraînement.
01:26 Tout ce travail, y compris, je vais vous prendre un exemple, messieurs,
01:29 je vais vous prendre un exemple. Et avec ces datas, j'allais dire une bêtise, avec les datas.
01:35 Vous savez quand même que sur 100 touches pour une équipe,
01:42 sur 100 touches, elle en perd entre 50 et 60.
01:45 Ça ne peut pas se travailler, ça, de faire les touches afin que l'on conserve le ballon ?
01:50 Ça ne peut pas. Ces accessoires, ces peanuts, c'est pas grand chose, mais ça se travaille.
01:55 Les tirs au but, c'est pas grand chose, ces peanuts, mais ça se travaille.
01:59 Et que le DTN en fasse son cheval de bataille parce qu'ils n'ont pas plus d'idées que ça,
02:06 je trouve, c'est normal que ça énerve Didier.
02:10 Mais j'ai envie de dire à Didier, je pense que les tirs au but,
02:15 ça se travaille parce que tu prends l'habitude dans ta course d'élan,
02:20 tu mécanises un peu ton geste, comme un coup franc, comme un tour.
02:26 On a du mal à imaginer ça dans les autres sports où certains travaillent les gammes.
02:29 Toi, tu as entraîné Dimitri Achvili au coup de pied, par exemple.
02:32 C'est un peu la même chose.
02:34 Mais c'est exactement la même chose.
02:37 Et quand tu travailles, il n'y a pas de public, etc.
02:39 Vous l'avez écouté tous les deux.
02:41 Vous l'avez écouté. Il a dit ça se prépare, mais ça se travaille pas.
02:46 Vous allez dire que oui, on peut s'entraîner,
02:48 mais quand tu le tires après 120 minutes de match, tu n'es pas dans les mêmes conditions.
02:53 Et je vous le dis là, il a jeté un pavé dans la mare parce que le DTN,
03:00 s'il prend ça dans la tronche, le DTN, demain,
03:04 il doit y avoir sa démission sur la table du président de la France.
03:08 Il est considéré comme ça par le sélectionnaire des A.
03:12 Le DTN est considéré comme quelqu'un qui n'a aucun objectif,
03:17 qui n'a aucun projet. Et je ne suis pas loin.
03:21 Et je ne suis pas loin de penser comme Didier Deschamps.
03:25 Que le DTN ne sert à rien.
03:27 Celui-là, oui. Oui, mais pas sur le fond de travailler,
03:30 de travailler les gestes.
03:33 Non, non, non, mais tu peux avoir une grosse pensée.
03:38 Voilà, l'avocat, et c'est très intéressant parce que l'avocat était quand même un spécialiste des coups de pied arrêtés.
03:42 Donc, justement, il fallait bien travailler ces coups de pied arrêtés.
03:45 Et autant on peut me faire des reproches, autant j'étais un bosseur, Jean-Louis.
03:49 Tu as refusé de tirer un final.
03:51 Non, non, je n'ai rien refusé du tout.
03:54 Et puis déjà, on parle des tirs au but, on ne parle pas d'un pénalty dans le match.
03:57 Donc ça, c'est déjà deux choses complètement différentes.
03:59 Mais à l'arrivée, j'ai fait les deux.
04:02 Je tirais à chaque fois quand il y avait une séance de tir au but.
04:04 En effet, j'étais dans les cinq noms, à moins que j'étais sorti du match.
04:09 Mais sinon, j'étais dans les cinq noms et jamais je me retirais parce que j'assumais mon rôle.
04:15 Mon rôle, c'était avant tout d'être un joueur technique.
04:19 Quand tu es un joueur technique, à la base, tu as des facilités.
04:23 Dans votre carrière, mais on revient en débat.
04:25 Normalement, on en revient en débat.
04:27 On en revient à forcément que ces joueurs-là sont les plus à même à tirer pendant la séance des tirs au but.
04:35 Mais une fois que tu as dit ça, alors c'est pour ça que je suis assez d'accord avec Didier Deschamps.
04:40 Et Jean-Michel a plus ou moins répondu aussi.
04:44 On arrive dans des conditions et on est bien placé pour le savoir parce qu'on est passé par là aussi,
04:50 que psychologiquement, la fatigue, parce qu'après 120 minutes, il y a aussi la fatigue qui joue.
04:57 Le climat hostile.
05:00 Mais raison de plus pour les travailler et être sûr de son geste et avoir justement répété ses gammes.
05:05 Ce que je veux dire, c'est que répéter les gammes, encore une fois, tu parlais de moi où j'étais un tireur et j'étais un bosseur.
05:12 Je pense que tirer les coups de pierreté, tirer les corners, répéter le geste des corners, trouver des zones.
05:19 Les coups de pierreté indirects.
05:23 T'as pas besoin d'avoir tes coéquipiers, tu mets des mannequins en place.
05:31 Ça se travaille et la répétition du geste, c'est le plus important parce que moi, je pense qu'en effet, plus tu répètes le geste,
05:37 plus tu as des facilités en match dans des conditions différentes à le réaliser.
05:42 Les pénaltys, il y a vraiment l'aspect psychologique qui rentre en compte.
05:47 Quand tu poses le ballon à quelques mètres du but, si t'es sûr de ton geste, t'as davantage de chance de réussir.
05:53 Jean-Michel, sauf que les conditions psychologiques d'un pénalty, c'est pas les conditions psychologiques quand tu tires un coup franc direct ou un coup franc indirect ou un corner.
06:02 T'as moins de pression forcément. Là, t'as la pression du résultat, la pression de l'équipe adverse, la pression de ton équipe.
06:09 C'est pour ça que si tu maîtrises davantage le geste... Jérôme, honnêtement, je pense qu'on est à peu près d'accord là-dessus.
06:19 Je vais vous raconter une anecdote. Je me suis occupé de Yachmili pendant cinq ans.
06:26 Il joue une finale de championnat de France. Alors je pense que c'est au parc.
06:33 Oui, c'est au parc avec Biarritz.
06:35 Contre le stade français. À la fin de la prolongation, il y a, sur une mêlée au centre du terrain, une pénalité pour le BO.
06:50 50 mètres, 100 minutes dans les pattes. Je pense que Yachmili, ce jour-là, tout ce qu'il avait fait pendant cinq ans auparavant, ça lui a servi.
07:02 Il l'a mis au fond, il a battu et le BO est champion de France sur cette action.
07:08 Sauf que Jean-Michel, toi qui connais bien le rugby, et moi aussi parce que je suis passionné de rugby, et j'en ai fait aussi des pénalités,
07:14 je pense que c'est pas du tout le même geste entre une pénalité...
07:18 Plus technique, il a besoin de plus le travailler.
07:20 Parce que, en fait, c'est simple, Jean-Michel, c'est simple. Moi, je sais pas si tu penses comme moi là-dessus.
07:26 Sur le tir au but, vous n'êtes pas d'accord sur le pénalité.
07:29 Quand t'es sûr de ton geste, encore une fois...
07:32 Et ça te donne pas ! Quand t'es sûr de ton geste, ça t'oblige pas à marquer à chaque fois !
07:38 Jean-Michel, laisse-moi finir. Quand t'es déjà avec un gardien, il y a le jeu avec le gardien et ça c'est important de le rappeler.
07:44 Mais n'empêche que, et c'est pour ça que le travail et l'entraînement, moi je suis pas forcément friand de ça.
07:49 Parce que, je vais te dire Jean-Michel, sur 10 pénalités, moi et d'autres, parce que ceux qui sont sûrs de la technique,
07:56 si tu dois viser 10 fois la lucarne, fort pied gauche, un petit peu en décontraction,
08:03 parce que t'es à l'entraînement, y'a pas la pression, même le gardien...
08:06 Je les mettrai à 10 fois ?
08:07 Franchement, 9 fois sur 10, tu les mets.
08:10 Par contre en match, et ça m'est arrivé, ça m'est arrivé, alors je l'ai tiré, des fois j'ai failli le rater,
08:16 j'ai failli parce que j'étais moins précis sur le geste, mais forcément, même si t'es sûr de ta technique,
08:22 des fois tu changes parce que la pression, tout ce qu'il y a autour...
08:26 Et puis t'as le gardien, tu as le gardien qui joue au chat et à la souris quand même !
08:31 Donc le fait d'avoir répété autant le geste à l'entraînement, te ne sert pas sur les conditions de match et sur la réalisation.
08:37 Par contre, les coufrants, et je finis là-dessus, les coufrants, oui, les coufrants, le mur, c'est le même,
08:43 la distance c'est la même, quand tu les tires à 20 mètres, 25 mètres, 30 mètres, que ça soit un match ou à l'entraînement, c'est pareil.
08:48 Les pénalités aussi, c'est à la même distance.
08:49 Oui, mais sauf que, et tu le sais très bien, tu les tires aussi les coufrants, si tu vises bien une zone...
08:54 Oui, mais moi je vais noter, moi !
08:56 Bon, vas-y, j'ai fini !

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