• il y a 9 mois
Rare dans sa parole, Vincent Bolloré, qui contrôle le groupe Canal+, était devant la commission d'enquête de l'Assemblée. Durant plus de deux heures d'audition sous serment, le milliardaire de 71 ans a débuté ex expliquant qu'il était né "dans une famille catholique, bretonne, riche et célèbre", et devenu profondément "démocrate-chrétien".

Malgré ses "convictions", celui qui n'a plus de fonction exécutive au sein de Vivendi, propriétaire du groupe Canal+, a confirmé ne pas intervenir sur les contenus des chaînes : "Tout ça, c'est des tartes à la crème", a-t-il lancé. "Je n'ai aucun projet idéologique, je suis tout doux et débonnaire, pas du tout un Attila".

Et Vincent Bolloré est également revenu sur son arrivée à Canal et a décrit l'ambiance qui était celle à l'époque de la chaîne cryptée :

"Sur le période canal c'était compliqué car nous n'avions que 10 ou 12% du Capital de Vivendi et nous étions très minoritaire.

Canal Plus affichait quand même à ce moment là 460 millions de pertes pour la partie française. 400 sur le payant et 60 millions sur le clair. Mais personne n'osait aller chez Canal car celui qui était avant mon prédécesseur était Jean-Marie Messier avait été renvoyé car il avait voulu changé l'équipe de canal qui dépensait beaucoup.

A l'époque, il avait été jeté dehors avec tout ce qu'il y a autour. Mais le problème c'était les pertes. Moi j'ai des tas d'actionnaires et il faut leur rendre des comptes. Donc, mon devoir c'est de faire que les choses se redressent.

J'ai repris tout en main comme la fermeture du clair, c'était un moment terrible. J'ai eu 3 ou 4 couvertures du monde pour la fin des Guignols ou du festival du Cannes. Donc le seul qui pouvait faire les choses c'est moi car je n'allais pas être renvoyé. Et les dirigeants de l'époque ne voulait pas changer de rythme de vie ! Ils allaient de Festival en festival, le champagne coulait à flots, il y avait beaucoup d'invités et moi je suis celui qui a mis fin à la fête !"

Category

📺
TV
Transcription
00:00 très majoritaire. Et dans Vivendi, il y avait une société qui posait problème qui était Canal.
00:05 Maxime Saadal a rappelé ici, Canal, quand je suis arrivé, c'était 460 millions de pertes,
00:12 la partie française, 400 millions sur le Payant et 60 millions sur le Clair. Mais évidemment,
00:20 personne n'osait de chez Vivendi aller chez Canal parce que, vous connaissez pas toute l'histoire,
00:26 mais Jean-Marie Messier, mon prédécesseur avant mon prédécesseur chez Vivendi, avait été renvoyé
00:34 parce qu'il avait voulu changer l'équipe de Canal qui dépensait beaucoup et il avait été jeté dehors,
00:40 bon, avec tout ce qu'il fallait autour. Et donc personne chez Vivendi avait envie d'aller s'occuper
00:48 de Canal, mais le problème, c'était les pertes. Et moi, je suis à la fois l'actionnaire important,
00:54 maintenant on en a plus, vous l'avez rappelé, 29 et demi, mais je suis pas actionnaire unique.
00:58 Moi, j'ai des tas d'actionnaires à l'extérieur qui regardent ce que je fais. J'ai un restaurateur
01:05 italien qui s'appelle Alberto qui travaille avec sa femme et des amis siciliens de 6h du matin à 8h
01:10 du soir et puis de 8h du soir à 11h. Il a mis tout son argent en titre Bolloré Vivendi. Donc,
01:16 si jamais ça baisse, je mets mon nez sur le menu à pizza. Voilà, donc je suis tenu de mon devoir
01:23 fiduciaire, si vous voulez, c'est de faire que les choses se redressent. Donc, quand je suis arrivé
01:27 chez Canal, en effet, j'ai pas l'impression du tout d'avoir fait du micromanagement, j'ai l'impression
01:32 d'avoir repris tout en main. Je vous ai évoqué tout à l'heure la fermeture du Clerc, ça a été un
01:38 moment extraordinairement terrifiant parce qu'il y avait, je sais pas, j'ai eu trois couvertures du
01:45 monde ou quatre sur l'arrêt d'Ignol, l'arrêt du Grand Journal, etc. C'était un moment absolument
01:50 terrible. Quand on a arrêté le festival de Cannes, c'était absolument terrible. Et là, il fallait
01:56 malheureusement quelqu'un qui donne les, comment dit-on, les caps, qui pouvait être que moi, parce
02:04 que j'étais le seul qui n'allait pas être renvoyé. Puis si j'étais renvoyé, c'était pas un problème,
02:07 ça m'aurait pas posé de gros problèmes sociaux. Voilà, donc, dans cette partie, j'ai fixé les
02:13 choses, j'ai nommé les équipes et en effet, j'en ai changé pas mal. Et j'en ai changé pas mal,
02:19 pas forcément parce qu'ils n'étaient pas compétents, j'ai changé pas mal parce qu'ils
02:23 avaient pas envie de changer de train de vie. Et je vous ai raconté tout à l'heure, moi,
02:27 j'étais dans une famille très riche. Ça n'a pas plu du tout d'aller changer tout d'un coup,
02:31 de vendre les belles voitures et de faire des choses différentes et de vendre les bateaux
02:35 et arrêter d'aller faire de la voile le week-end et des trucs comme ça. C'était pareil chez Canal.
02:39 Canal, c'était, bon, je vous raconterai tout à l'heure si vous voulez. Bref, pour dire ce qui
02:44 s'est passé, alors en revanche, sur les contenus, voilà, ça c'est la tarte à la crème. On me
02:49 ressort indéfiniment une histoire d'il y a dix ans du crédit mutuel, deux, parce que le crédit
02:54 mutuel me finance. Alors d'abord, le crédit mutuel ne me finance pas plus que les quinze
02:58 autres banques importantes françaises et que les cinq principales. Et ensuite, Maxime Saada,
03:04 comme tous les gens que vous avez interviewés, et Maxime Saada, c'est la troisième fois qu'il
03:09 passe, parce qu'il est passé déjà en dehors de la semaine dernière, il est passé il y a deux ans,
03:12 il y a cinq ou six ans, il a toujours dit que c'est lui qui était en charge des programmes et que je
03:17 lui avais rien demandé. Donc tout ça, c'est les tartes à la crème qu'on met en avant, parce que,
03:21 en effet, quand vous venez arrêter une grande fête, les gens vont pas dire "c'est affreux,
03:27 on nous arrête de faire des fêtes". Ils viennent dire "il s'occupe des choses, il est d'extrême
03:31 droite, c'est un type affreux", etc. Bref, et tout ce que vous connaissez qui est là. Mais donc,
03:35 je ne suis jamais intervenu dans les contenus, en aucune façon, dans le groupe Canal, et en plus,
03:41 j'ai pas le temps, et ça demande un temps fou, parce que vous savez, nous avons, je sais plus
03:45 combien, 20 chaînes ou 24 chaînes, le meilleur des films, le meilleur des séries, c'est pas cher
03:50 d'ailleurs pour ça, et je sais pas ceux d'entre vous qui sont pas abonnés à Canal, mais si vous
03:55 voyez tout ça, même si vous êtes un patron interventionniste, vous n'êtes pas capable de le
03:59 faire. Donc je n'ai pas fait.
04:01 -Au revoir.
04:02 Merci.

Recommandations