• il y a 8 mois
Audition très attendue ce mercredi 13 mars à l'Assemblée nationale. Vincent Bolloré a rendez-vous à l'Assemblée nationale. L'homme d'affaires, propriétaire du groupe Canal+, des radios Europe1 et RFM ou encore du Journal du dimanche, est auditionné par la commission d'enquête parlementaire, créée à la demande du groupe LFI pour se pencher sur le contrôle et l'attribution des fréquences TNT. Fin février, les responsables et figures de l'antenne de CNews étaient sur le gril de cette même commission d'enquête. Des auditions à retrouver sur LCP Assemblée nationale.

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Transcription
00:00:00 -La séance est ouverte.
00:00:02 Nous reprenons les auditions de la commission d'enquête
00:00:05 sur l'attribution, le contenu et le contrôle
00:00:06 des autorisations de services de télévision
00:00:08 à caractère national sur la télévision numérique terrestre.
00:00:12 Je dois également vous informer
00:00:14 que nous tiendrons seulement 2 auditions aujourd'hui
00:00:17 puisque l'audition de RSF, Reporters sans frontières,
00:00:20 est reportée à leur demande.
00:00:22 Nous l'espérons la semaine prochaine
00:00:24 et nous souhaitons dans l'attente un propre établissement
00:00:26 à M. Christophe Desloirs.
00:00:27 Dans un premier temps, nous souhaitons la bienvenue
00:00:30 à M. Vincent Bolloré.
00:00:31 Votre parcours comme capitaine d'industrie,
00:00:33 notamment au sein des médias, est connu.
00:00:34 Dans les années 1990, vous vous êtes intéressé à TF1.
00:00:37 En 2001, vous avez repris la Société française de production.
00:00:40 En ce qui concerne notre sujet, je rappellerai
00:00:41 que vous êtes un acteur de la TNT depuis 2005.
00:00:43 Nous aurons l'occasion d'y revenir.
00:00:45 Vous participez en effet au lancement de la TNT en 2005
00:00:48 avec la création par le groupe Bolloré
00:00:50 de la chaîne Direct 8, aujourd'hui C8.
00:00:52 En 2010, ce groupe rachète au groupe Lagardère
00:00:55 la chaîne Virgin 17, aujourd'hui Cesta.
00:00:58 En 2012, après la revente de ces deux chaînes
00:01:00 au groupe Canal+, via un échange d'actions,
00:01:02 vous devenez le premier actionnaire de Vivendi.
00:01:05 En 2014, vous devenez président
00:01:06 du Conseil de surveillance de Vivendi.
00:01:08 Et en 2015, président du Conseil de surveillance de Canal+,
00:01:11 qui détient 7 autorisations d'émettre sur la TNT
00:01:14 chaînes payantes et chaînes gratuites.
00:01:16 Vous avez abandonné depuis les fonctions exécutives.
00:01:20 Vous êtes toujours conseiller auprès du président
00:01:22 du directeur de Vivendi, monsieur Arnaud Puffontaine.
00:01:26 Et vous contrôlez toujours le groupe Vivendi
00:01:28 via plusieurs sociétés holding,
00:01:30 le groupe Bolloré détenant 29,5% du capital de Vivendi.
00:01:34 Projet de scission du groupe Vivendi a été annoncé.
00:01:36 Le devenir du groupe Canal+ actuellement détenu à 100%
00:01:38 par le groupe Vivendi fera sans doute l'objet de questions.
00:01:41 Monsieur le président, je vous remercie
00:01:42 de répondre à notre convocation.
00:01:44 Votre nom a été souvent cité lors des auditions.
00:01:47 Il est, je pense, important à la fois
00:01:49 qu'on puisse vous poser ces questions,
00:01:50 mais que vous ayez aussi un élément et un lieu de défense
00:01:53 pour répondre à ces propos qui sont d'ailleurs aussi souvent
00:01:55 des propos seulement rapportés.
00:01:57 Je vais vous donner la parole, bien sûr,
00:01:59 pour une intervention liminaire.
00:02:00 Je vous proposerai de limiter à maximum 10 minutes
00:02:03 de manière à avoir un maximum de temps d'échange
00:02:05 avec les députés présents au cours de cette commission.
00:02:08 J'aurai ensuite l'occasion de poser des questions,
00:02:11 monsieur le rapporteur, évidemment, par la suite.
00:02:14 Comme il a été décidé lors de la réunion
00:02:16 du bureau de la commission d'enquête,
00:02:17 cette commission durera 2 heures.
00:02:19 Elle se terminera donc à 17 heures précises.
00:02:22 Chaque député membre pourra poser une question
00:02:25 dans la limite de son temps.
00:02:27 Pour rappel, les règles sont les mêmes
00:02:29 que celles décidées par les réunions de bureau
00:02:30 et présentes sur les précédentes réunions,
00:02:32 c'est-à-dire pour les députés membres,
00:02:33 donc 3 minutes fractionnables en 2 temps, si c'est souhaité.
00:02:36 C'est-à-dire que nous ne coupons pas le minuteur
00:02:38 au bout des 3 minutes,
00:02:39 vous avez la possibilité d'attendre une réponse
00:02:41 pour ensuite rebondir ou poser d'autres questions.
00:02:43 Au bout des 3 minutes, nous passons à l'orateur suivant.
00:02:45 Pour les députés non membres de la commission
00:02:47 qui auront possiblement la parole selon le temps
00:02:50 également apparti par cette audition,
00:02:52 ce sera 2 minutes également fractionnables en 2 temps.
00:02:55 Je vous remercie également, M. Bolloré,
00:02:57 de nous déclarer tout autre intérêt public ou privé de nature
00:03:00 à influencer vos déclarations.
00:03:02 Je vous remercie également, dans un souci de transparence
00:03:04 comme il a déjà été fait par les membres de cette commission
00:03:06 par le passé, les députés membres,
00:03:08 de nous rappeler leurs actions, leurs activités passées,
00:03:13 s'ils en ont eues dans l'audiovisuel
00:03:15 en début d'intervention.
00:03:17 Auparavant, je vous rappelle également l'article 6
00:03:19 de l'ordonnance du 17 novembre 1958
00:03:21 relative aux fonctionnements des assemblées parlementaires.
00:03:25 Impose aux personnes auditionnées par une commission d'enquête
00:03:28 de prêter serment de dire la vérité, toute la vérité,
00:03:31 rien que la vérité.
00:03:32 Je vous invite donc, M. le président,
00:03:33 à lever la main droite et à dire "je le jure".
00:03:36 Je vous remercie et je vous donne la parole.
00:03:39 -Voilà, pardon.
00:03:44 Je réponds évidemment à votre convocation
00:03:46 et je comprends qu'il faut que je donne
00:03:48 les lignes principales de mon parcours.
00:03:51 J'ai eu la chance de naître dans une famille catholique bretonne
00:03:56 riche et célèbre.
00:03:57 Riche pas seulement d'argent.
00:04:00 Ils fabriquaient le cahier à cigarettes OCB,
00:04:04 si vous les avez bien roulés,
00:04:05 ce qui, à l'époque, était évidemment extraordinairement connu
00:04:08 et rentable, mais aussi riche de tendresse.
00:04:11 C'était une famille nombreuse et nous étions
00:04:14 et nous sommes toujours d'ailleurs très heureux ensemble.
00:04:17 Et ils étaient aussi célèbres
00:04:19 parce qu'ils avaient fait une guerre admirable.
00:04:21 Et le 6 juin 44, dont nous allons bientôt
00:04:27 fêter le 80e anniversaire du débarquement,
00:04:30 sur les 177 Français,
00:04:32 puisque le général de Gaulle avait été prévenu
00:04:34 que l'avant-veille avait absolument exigé
00:04:36 que ce soit des troupes françaises,
00:04:37 on n'avait trouvé que 177 Français
00:04:39 qui étaient prévus dans ce débarquement
00:04:41 et deux étaient de ma famille.
00:04:43 On avait un père résistant,
00:04:44 des oncles dans la résistance également à Londres,
00:04:46 un oncle à Normandie-Niémen.
00:04:48 Et donc, nous étions très heureux,
00:04:50 nous étions sur les terrasses en Bretagne
00:04:52 à discuter, écouter les différentes personnes
00:04:57 qui parlaient de tout ça.
00:04:59 Et donc, j'avais plutôt rien à faire dans ma vie
00:05:01 parce que ça n'était que le René, fils de René,
00:05:04 qui prenait la tête des papeteries.
00:05:06 Et moi, j'étais le 5e fils de Michel,
00:05:08 donc je devais ne pas faire grand-chose,
00:05:09 mais avoir suffisamment d'argent pour ne pas faire grand-chose,
00:05:12 qui, sincèrement, était tout à fait dans mes cordes.
00:05:15 Et donc, j'ai passé 10 ans dans la banque,
00:05:19 tranquillement, avec des études convenables,
00:05:20 jusqu'au doctorat de droit,
00:05:22 et j'étais très heureux.
00:05:24 Et puis, malheureusement, il a fallu, à un moment,
00:05:26 devant les difficultés de l'entreprise,
00:05:28 que quelqu'un s'y colle,
00:05:30 parce que l'entreprise allait mal,
00:05:32 le papier à rouler était remplacé,
00:05:34 et leur grande spécialité, qui était le papier carbone,
00:05:37 qui servait, vous savez, à dupliquer les documents,
00:05:39 qui étaient des papiers noirs,
00:05:40 pour ceux d'entre vous qui s'en souviennent,
00:05:43 étaient remplacés par les photocopieuses,
00:05:44 et il y avait 800 personnes,
00:05:45 et donc personne ne voulait prendre le risque social
00:05:47 d'aller dans cette affaire qui était très endettée.
00:05:50 Donc, j'y suis allé.
00:05:53 J'y ai passé 40 ans, de 1981 à 2022.
00:05:58 Nous étions 800.
00:06:01 Quand je suis parti, nous étions 80 000.
00:06:05 Donc, disons que ça a plutôt bien marché.
00:06:07 Nous faisons partie des 500 premiers groupes mondiaux.
00:06:11 Et grâce à cette période, j'ai contribué,
00:06:14 ou j'ai pu participer à un certain nombre
00:06:16 d'aventures industrielles fortes.
00:06:19 On est passé du papier carbone, que j'ai fermé, arrêté,
00:06:22 au papier sachet à thé.
00:06:24 Les sachets à thé étaient faits en tissu,
00:06:25 et puis, tout d'un coup, on s'est aperçu
00:06:27 que le papier pouvait avoir les qualités mécaniques
00:06:29 pour résister à la traction de la cuillère
00:06:32 et à l'eau bouillante, et on est devenu
00:06:34 le numéro un mondial des sachets à thé.
00:06:36 Après, on s'est lancé dans les films pour condensateurs,
00:06:39 dont on est toujours le numéro un mondial.
00:06:41 Ce sont des petits composants que vous avez
00:06:42 dans vos appareils photo, dans vos voitures, etc.
00:06:45 Et puis, après, nous sommes devenus
00:06:47 l'un des cinq premiers groupes mondiaux dans les transports.
00:06:51 Nous avons investi, créé des filières, des gens,
00:06:54 des hangars, de la logistique.
00:06:58 Et bref, nous avons continué comme ça
00:07:01 à travers différents secteurs, parce que je pensais
00:07:04 que c'était un groupe diversifié, présenté moins de risques,
00:07:07 et qu'en ne mettant pas tous ces eaux dans le même panier,
00:07:10 on avait plus de chances de s'en sortir,
00:07:12 puisque j'avais été un peu traumatisé
00:07:14 par le contraste entre cette jeunesse très sympathique
00:07:18 et agréable, et ce moment où tout avait failli basculer.
00:07:23 Voilà. Donc, le groupe s'est bien développé.
00:07:27 Il a été, en effet, comme vous l'avez dit,
00:07:29 monsieur le président, il y a un peu plus de 20 ans,
00:07:32 dans les médias, pour deux raisons.
00:07:34 La première, c'est que mon fils Yannick,
00:07:36 mon deuxième fils, ne voulait pas travailler dans le groupe.
00:07:38 Les secteurs dans lesquels nous étions ne l'intéressaient pas.
00:07:41 Il était parti dans le cinéma,
00:07:43 et donc j'ai pensé que commencer dans les médias
00:07:45 avec Philippe Labrault pouvait le faire venir,
00:07:47 et j'ai en effet réussi.
00:07:48 Et puis, la deuxième raison, qui est plus triviale,
00:07:51 c'est que, contrairement à ce que les gens imaginent,
00:07:54 le secteur des médias, c'est le deuxième secteur
00:07:56 le plus rentable dans le monde, après le luxe.
00:07:59 Donc, pour ces deux raisons qui mêlaient l'intime
00:08:02 et l'attrait du gain,
00:08:05 nous sommes allés dans les médias.
00:08:08 Evidemment, au début, personne n'y croyait,
00:08:11 puisqu'on a commencé par une petite chaîne de la TNT,
00:08:13 et à l'époque, personne ne voulait investir
00:08:16 dans les chaînes de la TNT.
00:08:17 Les grands groupes, les quatre grands groupes,
00:08:19 y compris Canal, expliquaient que ça servait à rien.
00:08:22 Et puis, comme vous le savez,
00:08:23 et c'est pour ça que je suis ici aujourd'hui, je crois,
00:08:25 notre groupe est devenu non seulement
00:08:27 le premier groupe audiovisuel français,
00:08:29 mais il est devenu le premier groupe audiovisuel européen,
00:08:33 et sans doute, il fera partie des grands groupes mondiaux.
00:08:38 Et il portera, je crois, l'image de la France
00:08:40 et les contenus européens dans le monde.
00:08:43 Parce que notre conviction, c'est qu'à côté des contenus américains,
00:08:46 où vous avez, qui sont tout à fait formidables,
00:08:48 mais Spider-Man 1, 2, 3, Batman 1, 2, 3, etc.,
00:08:52 et à côté des Asiatiques,
00:08:53 qui sont un peu plus compliqués à comprendre,
00:08:55 il y a sans doute, entre les deux,
00:08:58 une culture intéressante à mettre en avant.
00:09:00 Et en tout cas, pour l'instant,
00:09:02 ça représente un certain succès.
00:09:05 Comme vous l'avez dit, le 17 février 2022,
00:09:09 qui était la date du bicentenaire du groupe,
00:09:11 j'ai pris ma retraite de ce groupe.
00:09:13 Je l'avais prévu 30 ans ou 40 ans avant.
00:09:17 Quand je suis arrivé, on m'a dit, "Vous n'allez pas rester longtemps,
00:09:21 "vous venez de la banque, vous allez repartir."
00:09:22 J'ai dit, "Non, je vous promets, je resterai jusqu'au bicentenaire."
00:09:25 Donc ça m'a paru long par moment, pour être tout à fait franc,
00:09:27 puis finalement, c'est arrivé assez vite.
00:09:29 Et depuis le bicentenaire,
00:09:30 j'ai laissé ma place opérationnelle à mes successeurs,
00:09:34 qui dirigent admirablement,
00:09:35 puisque depuis que je suis parti, ça marche encore mieux.
00:09:39 Donc je me réjouis d'avoir nommé les bonnes personnes
00:09:42 aux beaux endroits.
00:09:43 Et tout en restant conseil, comme vous l'avez dit,
00:09:48 mais en y passant peu de temps, pour être tout à fait franc,
00:09:52 je me suis lancé dans la philanthropie, la générosité.
00:09:56 Les Anglais disent, il y a trois périodes dans la vie.
00:09:58 Il y a la période "learning", on apprend.
00:09:59 Il y a la période "earning", on gagne, on construit.
00:10:02 Et puis il y a la période "giving", c'est-à-dire on rend.
00:10:05 Et comme vous l'avez compris dans mon propos liminaire,
00:10:07 qui s'arrête maintenant, bien sûr, j'ai beaucoup reçu.
00:10:11 Je suis né avec une cuillère en argent.
00:10:14 C'est pas du tout par volonté que je suis allé faire des choses,
00:10:17 mais par nécessité.
00:10:18 Et donc, il m'a semblé qu'il était nécessaire de faire des choses.
00:10:21 Donc on avait déjà monté la fondation de la deuxième chance,
00:10:24 que dirige ma fille, maintenant Marie,
00:10:27 et qui a aidé pratiquement 9 000 personnes
00:10:29 depuis un peu plus de 20 ans,
00:10:30 avec plus de 1 000 bénévoles par un marraine
00:10:32 pour des gens en difficulté.
00:10:34 On a aidé, on a construit des cliniques, des foyers.
00:10:37 Et là, on lance une nouvelle fondation, association,
00:10:42 qui n'aura peut-être pas le statut de fondation,
00:10:44 puisque c'est sur nos fonds personnels,
00:10:46 qui s'appelle Mayday, Jour de mai,
00:10:48 et qui a pour but d'aider des personnes
00:10:50 qui, à un moment ou un autre, sont en difficulté.
00:10:52 Voilà ma vie, mais enfin, je suis très content
00:10:54 de venir répondre aux questions qui peuvent se poser.
00:10:59 Merci, monsieur le président.
00:11:00 -Merci, monsieur Bolloré.
00:11:03 Merci également d'avoir rajouté au pot commun
00:11:05 un peu de temps de parole.
00:11:07 Je préviens mes collègues, j'aurai très peu de questions
00:11:09 de manière à pouvoir en laisser un maximum
00:11:10 aux membres présents et à monsieur le rapporteur.
00:11:13 Je rappelle qu'autant pour moi, pour le rapporteur,
00:11:15 que l'ensemble des membres présents,
00:11:16 l'objet de cette commission d'enquête,
00:11:17 c'est l'attribution du contenu et le contrôle de la TNT
00:11:20 et que seules ces questions ont leur place,
00:11:22 évidemment, dans cette enceinte,
00:11:23 comme ça a toujours été le cas pour l'ensemble, d'ailleurs,
00:11:25 des auditions par le passé.
00:11:28 J'aurais une première question, monsieur le président.
00:11:30 Vous avez dit que le secteur des médias
00:11:32 était le deuxième plus rentable, après le luxe.
00:11:36 Pour autant, on peut le voir notamment
00:11:39 à travers vos résultats,
00:11:41 si vous détenez cette chaîne payante et gratuite sur la TNT,
00:11:45 les trois chaînes gratuites du groupe Canal+,
00:11:47 représentent 3 % du chiffre d'affaires
00:11:49 des chaînes gratuites, 5 % du marché publicitaire,
00:11:52 avec un résultat net de -47,6 millions d'euros.
00:11:55 Donc effectivement, lourdement négatif,
00:11:58 même si les choses s'améliorent.
00:12:00 Comment on peut expliquer, effectivement,
00:12:03 qu'on n'atteint pas la rentabilité au niveau du groupe ?
00:12:06 Et de manière plus large, puisque vous faisiez partie,
00:12:08 on va dire, des premiers à faire confiance à la TNT
00:12:12 à un moment où il y avait un doute,
00:12:14 comment vous voyez, justement...
00:12:15 Est-ce que vous pouvez revenir sur ce choix
00:12:17 d'entrer la TNT, de croire en la TNT,
00:12:19 le rôle de la TNT, justement, à l'avenir,
00:12:21 et le rôle du groupe Canal+
00:12:23 malgré cette perte financière sur la TNT ?
00:12:27 -D'abord, la réussite de Canal+ est incontestable.
00:12:33 Elle est incontestable par le nombre de ses abonnés,
00:12:38 qui est de 25 millions ou 27,
00:12:40 et qui va passer à 50 prochainement.
00:12:42 Et il est incontestable surtout par ses résultats,
00:12:45 pratiquement 1,5 milliard de profits
00:12:47 qui ont été annoncés pour l'exercice 2023,
00:12:49 et l'exercice 2024 sera en augmentation
00:12:52 par rapport à celui de 2023.
00:12:54 Et donc, de par sa taille, son nombre de salariés,
00:12:57 ses développements, Canal, je l'ai dit tout à l'heure,
00:12:59 est le premier groupe européen
00:13:01 et est en train de devenir un très grand groupe mondial.
00:13:03 Donc, évidemment, le groupe Canal+ dans son ensemble,
00:13:06 qui est moi, ce qui m'intéresse,
00:13:07 et ce qui intéresse nos actionnaires,
00:13:09 est un succès formidable.
00:13:10 À l'intérieur de Canal+, vous avez du gratuit et du payant.
00:13:15 Et il se trouve qu'à une époque,
00:13:18 Canal avait dans ses abonnés,
00:13:20 dans sa partie payante,
00:13:23 énormément de temps clair, c'est-à-dire gratuit.
00:13:26 Il y avait, quand je suis arrivé chez Canal,
00:13:28 six heures de clair sur les chaînes de Canal,
00:13:31 ce qui était évidemment un problème,
00:13:33 parce que quand vous payez un abonnement à 20 ou 25 euros,
00:13:35 même si c'est formidable,
00:13:37 que vous avez le meilleur du sport, le meilleur des films, etc.,
00:13:40 et que votre voisin d'à côté, qui ne paye rien,
00:13:42 et vous voyez par la fenêtre,
00:13:43 qu'il peut regarder Canal de la même façon gratuit,
00:13:45 il y a quand même un petit problème.
00:13:47 Donc, les dirigeants de Canal ont fermé le clair,
00:13:50 pratiquement, qui coûtait beaucoup d'argent.
00:13:53 C'était l'époque du Grand Journal, des guignols, etc.
00:13:55 Je pense que mes amis ici présents
00:13:57 sûrement voudront y revenir.
00:13:59 Et donc, ça coulait à flots, ça coûtait très cher.
00:14:03 Et donc, cette partie-là a été fermée,
00:14:05 et Canal s'est lancé dans le gratuit.
00:14:07 C'est comme ça, d'ailleurs, qu'on est rentrés.
00:14:08 C'était un dîner de bretons,
00:14:10 où Bertrand Méheu m'a dit,
00:14:11 "Ecoute, est-ce que tu veux pas apporter tes chaînes ?"
00:14:13 Je lui ai dit, "Les vendre, non,
00:14:14 "surtout que c'est mon fils qui s'en occupe,
00:14:16 "j'ai mis beaucoup de temps à le faire venir."
00:14:17 Mais l'a porté dans Vivendi, et voilà.
00:14:20 Puis, comme vous savez, je suis devenu stagiaire,
00:14:22 stagiaire vice-président, vice-président, etc.
00:14:25 Donc, globalement, d'abord, c'est un succès.
00:14:28 Alors, maintenant, pour répondre à votre question,
00:14:29 c'est vrai qu'à l'époque, c'était un peu fou,
00:14:31 parce que personne n'y croyait au lancement de la TNT,
00:14:34 et il y avait toutes les raisons de pas y croire,
00:14:36 puisque je vous rappelle qu'à l'époque,
00:14:37 les télévisions ne recevaient pas la TNT.
00:14:39 Il fallait acheter un énorme truc que vous mettiez sur votre télé.
00:14:43 Donc, on a mis pratiquement 5, 6 ans avant d'avoir,
00:14:47 avec le changement des téléviseurs,
00:14:49 qui se sont intégrés TNT,
00:14:52 on a mis beaucoup de temps à recevoir la TNT.
00:14:53 Mais c'est quand même un progrès formidable pour les Français,
00:14:56 puisque c'était 20 chaînes gratuites.
00:14:59 Moi, je revenais des Etats-Unis, et je racontais à mes enfants
00:15:01 que quand on arrivait aux Etats-Unis,
00:15:02 il y avait le soir 12 films, 4 séries,
00:15:05 5 émissions de variété,
00:15:07 et en France, vous n'aviez que 6 chaînes.
00:15:09 Donc, la TNT, c'est évidemment
00:15:11 une potentialité extrêmement importante.
00:15:14 Nous l'avons saisi avec Philippe Labreau,
00:15:16 que j'ai connu quand il était chez RTL,
00:15:19 avec qui on avait toujours dit "on va faire de la télé ensemble".
00:15:22 Et puis, on a commencé avec Jean-Christophe Thierry,
00:15:24 qui était un haut fonctionnaire,
00:15:25 on a débauché du trésor, je crois.
00:15:28 Et puis, on a commencé,
00:15:30 on a transformé un des étages de notre tour en studio,
00:15:33 puisque le concept de Direct 8,
00:15:36 c'était que tout était en direct et que tout pouvait arriver.
00:15:39 Et que c'est ça qui pouvait éventuellement intéresser les gens.
00:15:41 Et puis, on a mis beaucoup de temps.
00:15:43 Et puis, c'est devenu la première chaîne de la TNT.
00:15:48 Et concernant CNews, comme vous le savez,
00:15:50 qui était aussi la deuxième de vos questions,
00:15:51 en effet, CNews a mis du temps et a perdu pas mal d'argent.
00:15:54 Elle en perdait avant que je n'arrive
00:15:55 et elle en perd toujours encore maintenant.
00:15:57 Mais ça y est, maintenant, elle a pris sa place,
00:15:58 puisque CNews, depuis 3 mois,
00:16:01 et en tout cas au 13 mars, aujourd'hui,
00:16:04 sur le mois de mars, est en tête devant BFM.
00:16:07 Et comme BFM vaut beaucoup d'argent,
00:16:08 et gagne beaucoup d'argent, dit-on,
00:16:10 CNews va évidemment se mettre à gagner beaucoup d'argent
00:16:13 et sera non pas équilibrée, comme vous ont dit les gens de mon équipe,
00:16:17 je ne sais plus dans quelles années, mais assez vite.
00:16:19 Parce que la télévision gratuite, c'est assez simple.
00:16:23 C'est en fonction de l'audience.
00:16:24 Si vous avez une grosse audience,
00:16:25 les gens payent plus cher la publicité
00:16:27 que si vous avez une petite audience.
00:16:29 Donc, comme Direct 8 est devenue la première chaîne de la TNT
00:16:32 et que CNews est devenue la première chaîne d'info,
00:16:34 je ne doute pas qu'elles vont gagner de l'argent.
00:16:36 Et évidemment, les équipes de Canal que vous avez reçues
00:16:39 et que j'ai écoutées
00:16:40 sont extraordinairement attachées à ces chaînes gratuites
00:16:45 parce qu'elles représentent un pilier interne du groupe.
00:16:49 C'est pas d'un côté les chaînes gratuites,
00:16:50 de l'autre côté les chaînes payantes.
00:16:52 C'est un ensemble.
00:16:53 Et comme vous le savez, c'est un ensemble important
00:16:55 puisqu'ils supportent le cinéma, les séries,
00:16:59 une grande partie du sport français,
00:17:01 beaucoup de variétés, beaucoup de documentaires.
00:17:04 Canal, c'est un énorme soutien à la création française.
00:17:08 -Effectivement, nous avons pu auditionner
00:17:13 l'ensemble des équipes du groupe Canal+.
00:17:15 Ca me permet d'ailleurs de clarifier pour tous nos observateurs,
00:17:18 et tant mieux si nous avons des observateurs
00:17:19 dans nos travaux parlementaires que si nous avons fait le choix
00:17:21 d'auditionner l'ensemble des chaînes du groupe Canal+.
00:17:24 C'est parce que nous avions vu l'ensemble des éditeurs,
00:17:25 l'ensemble des autres chaînes en amont
00:17:28 et que nous avions plutôt, à juste titre,
00:17:30 anticipé l'émotion qui accompagnerait l'audition
00:17:34 des chaînes du groupe Canal+.
00:17:35 Et donc, nous avons pu mener l'ensemble de nos travaux
00:17:38 correctement avec l'ensemble des autres chaînes,
00:17:39 avec, bien sûr, des questions et des sujets
00:17:41 extrêmement légitimes pour l'ensemble d'entre elles.
00:17:43 Je vous remercie, effectivement, pour ces réponses.
00:17:46 Monsieur le Président, nous avons, au cours de nos auditions,
00:17:49 rencontré plusieurs personnes.
00:17:51 Pour en citer deux, Jean-Baptiste Rivoire
00:17:52 et Rodolphe Bellemère, qui nous ont fait part
00:17:55 d'une forme d'intervention,
00:17:56 notamment lorsque vous aviez des fonctions exécutives,
00:17:59 intervention sur le sujet, intervention sur les convenus
00:18:02 et, dans les mots de M. Bellemère,
00:18:04 une forme de "micro-management".
00:18:06 Est-ce que vous pourriez revenir à ce sujet-là ?
00:18:09 D'ailleurs, c'était d'autant plus important
00:18:11 que parfois, ces personnes n'avaient pas de contact direct avec vous,
00:18:14 mais une forme d'interprétation ou de propos rapportés
00:18:17 il me semblait important que vous puissiez vous expliquer
00:18:20 et nous expliquer au sein de cette commission.
00:18:21 Dans le cadre, quels étaient vos fonctionnements ?
00:18:24 Le mode de management, la liberté, effectivement,
00:18:26 vous aviez l'intérêt de laisser, bien sûr, aux journalistes,
00:18:29 au cours des différentes périodes et des différentes activités
00:18:32 que vous avez pu avoir au sein du groupe.
00:18:34 -Alors, d'abord, quand on a lancé Direct 8
00:18:37 avec Philippe Labreau et Jean-Christophe Thierry,
00:18:39 c'est clair que je m'occupais de tout,
00:18:41 parce que ça partait de zéro
00:18:43 et qu'on ne pouvait pas faire autrement.
00:18:46 Sur la période de Canal,
00:18:49 c'est une période un peu plus compliquée
00:18:53 parce que quand je suis arrivé chez Vivendi comme président,
00:18:59 je crois que nous n'avions que 10 ou 12 % du capital de Vivendi.
00:19:02 Et donc, nous étions très, très minoritaires
00:19:05 à côté de plein d'autres actionnaires
00:19:07 qui étaient très, très majoritaires.
00:19:09 Et dans Vivendi, il y avait une société
00:19:11 qui posait problème, qui était Canal.
00:19:13 Maxime Saadal a rappelé ici, Canal,
00:19:17 quand je suis arrivé, c'était 460 millions de pertes,
00:19:20 la partie française,
00:19:22 400 millions sur le Payant et 60 millions sur le Clerc.
00:19:26 Voilà.
00:19:27 Mais évidemment, personne n'osait, de chez Vivendi,
00:19:30 aller chez Canal, parce que...
00:19:32 Enfin, vous ne connaissez pas toute l'histoire,
00:19:34 mais Jean-Marie Messier,
00:19:35 mon prédécesseur avant mon prédécesseur chez Vivendi,
00:19:40 avait été renvoyé
00:19:42 parce qu'il avait voulu changer l'équipe de Canal
00:19:45 qui dépensait beaucoup, et il avait été jeté dehors.
00:19:48 Bon.
00:19:49 Avec tout ce qu'il fallait autour.
00:19:51 Et...
00:19:52 Et donc, personne, chez Vivendi, avait envie de s'occuper de Canal,
00:19:56 mais le problème, c'était les pertes.
00:19:58 Et moi, je suis à la fois l'actionnaire important,
00:20:02 maintenant, on en a plus, vous l'avez rappelé, 29,5,
00:20:05 mais je ne suis pas actionnaire unique.
00:20:07 J'ai des tas d'actionnaires à l'extérieur
00:20:09 qui regardent ce que je fais.
00:20:11 J'ai un restaurateur italien qui s'appelle Alberto,
00:20:13 qui travaille avec sa femme et des amis siciliens
00:20:16 de 6h du matin à 8h du soir,
00:20:18 et puis de 8h du soir à 11h.
00:20:19 Il a mis tout son argent en titre Bolloré-Vivendi.
00:20:22 Donc, si jamais ça baisse,
00:20:24 je mets mon nez sur le menu à pizza.
00:20:27 Voilà. Donc, je suis tenu de mon devoir fiduciaire,
00:20:30 c'est de faire que les choses se redressent.
00:20:32 Donc, quand je suis arrivé chez Canal, en effet,
00:20:35 j'ai pas l'impression d'avoir fait du micromanagement,
00:20:38 j'ai l'impression d'avoir repris tout en main.
00:20:40 Je vous ai évoqué tout à l'heure la fermeture du Clerc.
00:20:43 Ca a été un moment extraordinairement...
00:20:47 extraordinairement terrifiant,
00:20:49 parce qu'il y avait...
00:20:51 J'ai eu trois couvertures du Monde, ou quatre,
00:20:53 sur l'arrêt d'Ignole, l'arrêt du Grand Journal, etc.
00:20:56 C'était un moment absolument terrible.
00:20:59 Quand on a arrêté le festival de Cannes,
00:21:01 c'était absolument terrible.
00:21:03 Et là, il fallait, malheureusement,
00:21:05 quelqu'un qui donne les...
00:21:07 Comment dit-on ?
00:21:09 Les caps, qui pouvait être que moi,
00:21:11 parce que j'étais le seul qui n'allait pas être renvoyé.
00:21:14 Si j'étais renvoyé, ça m'aurait pas posé
00:21:16 de gros problèmes sociaux.
00:21:18 Voilà, donc, dans cette partie,
00:21:20 j'ai fixé les choses.
00:21:22 J'ai nommé les équipes,
00:21:24 et en effet, j'en ai changé pas mal.
00:21:26 Et j'en ai changé pas mal,
00:21:27 pas parce qu'ils étaient pas compétents,
00:21:30 mais parce qu'ils n'avaient pas envie de changer de train de vie.
00:21:33 Je vous ai dit tout à l'heure, j'étais dans une famille très riche.
00:21:37 Ca n'a pas plu du tout d'aller changer,
00:21:39 de vendre les belles voitures,
00:21:41 de faire des choses différentes,
00:21:43 de vendre les bateaux, d'aller faire de la voile,
00:21:46 de faire des choses comme ça.
00:21:47 C'était pareil chez Canal.
00:21:49 Canal, c'était... Je vous raconterai.
00:21:51 Bref, pour dire ce qui s'est passé.
00:21:53 En revanche, sur les contenus,
00:21:55 ça, c'est la tarte à la crème.
00:21:57 On me ressort indéfiniment une histoire
00:21:59 d'il y a 10 ans du crédit mutuel,
00:22:01 parce que le crédit mutuel me finance.
00:22:03 Le crédit mutuel ne me finance pas plus
00:22:05 que les 15 autres banques importantes françaises,
00:22:08 et que les 5 principales.
00:22:10 Et ensuite, Maxime Saada,
00:22:12 comme tous les gens que vous avez interviewés,
00:22:15 c'est la 3e fois qu'il passe.
00:22:16 Il est passé déjà, en dehors de la semaine dernière,
00:22:19 il est passé il y a 2 ans, il y a 5 ou 6 ans,
00:22:22 il a toujours dit que c'est lui qui était en charge des programmes
00:22:25 et que je lui avais rien demandé.
00:22:27 Tout ça, c'est des tartes à la crème qu'on met en avant,
00:22:30 parce que quand vous venez arrêter une grande fête,
00:22:33 les gens vont pas dire "c'est affreux, on nous arrête".
00:22:36 Ils viennent dire "il s'occupe des choses,
00:22:39 "il est d'extrême droite, c'est un type affreux", etc.
00:22:42 Mais je ne suis jamais intervenu dans les contenus,
00:22:45 en aucune façon, dans le groupe Canal,
00:22:47 et en plus, j'ai pas le temps,
00:22:49 et ça demande un temps fou, parce que, vous savez,
00:22:52 nous avons, je sais plus combien, 20 ou 24 chaînes,
00:22:55 le meilleur des films, le meilleur des séries,
00:22:57 c'est pas cher, d'ailleurs, pour ça,
00:23:00 et je sais pas ceux qui sont pas abonnés à Canal,
00:23:02 mais si vous voyez tout ça,
00:23:04 même si vous êtes un patron interventionniste,
00:23:07 vous n'êtes pas capable de le faire.
00:23:09 Donc je n'ai pas fait.
00:23:11 -Je vous remercie, et faites bien de revenir
00:23:14 sur le sujet du crédit mutuel,
00:23:16 qui avait été celui cité par M. Rivoy.
00:23:18 Alors, M. le Président,
00:23:19 permettez-moi cette question un peu abrute,
00:23:22 mais qui permettra justement de reprendre une idée,
00:23:25 peur ou fantasme, selon les personnes.
00:23:27 Êtes-vous le grand organisateur
00:23:30 d'un grand projet idéologique et politique,
00:23:33 comme certains se plaisent à écrire, dire ou chuchoter ?
00:23:37 -Ecoutez, les contenus... J'ai des convictions,
00:23:40 je pourrais vous en parler tout à l'heure,
00:23:43 mais les contenus du groupe Canal n'ont qu'un objectif,
00:23:46 c'est de servir ses abonnés ou ses téléspectateurs.
00:23:49 D'ailleurs, si ça servait à autre chose,
00:23:52 ça marcherait pas et ce serait pas un succès.
00:23:54 Donc, je vous redis, Canal,
00:23:56 son succès est dû au fait que c'est le meilleur, voilà.
00:23:59 Et quant aux chaînes gratuites,
00:24:01 dont vous parlez tout à l'heure, et de CNews,
00:24:04 pourquoi est-ce que CNews est un succès ?
00:24:06 Parce que CNews raconte la vérité, reçoit tout le monde,
00:24:09 en tout cas, tous ceux qui veulent y aller,
00:24:12 et que c'est aujourd'hui un espace de liberté.
00:24:15 C'est pour ça que CNews marche,
00:24:17 c'est pas parce qu'il y a quelque chose de particulier dedans.
00:24:20 Et C8 marche parce que là aussi, il y a un espace de liberté.
00:24:24 Je crois que vous recevez Cyril Hanouna demain.
00:24:26 Vous vous demanderez pourquoi Cyril Hanouna fait
00:24:29 plus de 2 millions de personnes tous les soirs, jeunes,
00:24:32 qui viennent le regarder. Ils ont envie de regarder ça.
00:24:36 La typologie là-dedans ou chez Cyril Hanouna,
00:24:38 je suis pas sûr. Il y a une liberté, une joie.
00:24:41 Les gens rentrent souvent fatigués.
00:24:43 La vie en France aujourd'hui est peut-être moins facile
00:24:46 que ce qu'elle était avant.
00:24:47 Les gens sont contents d'allumer la télé.
00:24:50 Ceux qui peuvent s'offrir le payant
00:24:52 ont canal et beaucoup de distractions possibles.
00:24:55 Et ceux qui ont moins de moyens ou pas de moyens,
00:24:57 ils ont des chaînes gratuites qu'ils peuvent regarder.
00:25:01 C'est pas un hasard si nos chaînes sont devenues...
00:25:04 La concurrence, c'est plutôt des gens costauds.
00:25:06 D'abord, vous avez le service public,
00:25:08 avec 3 milliards ou 4 qui est apporté.
00:25:11 Et puis vous avez TF1 qui est là depuis 30 ans, 40 ans,
00:25:16 qui a été numéro un depuis très longtemps.
00:25:18 Mais vous avez vu, en fait,
00:25:20 le groupe canal est en train d'aller vers l'international.
00:25:24 Le vrai développement du groupe canal,
00:25:26 c'est celui-là qu'il faut se poser en tant qu'élu de la nation.
00:25:29 Est-ce que le groupe canal est capable d'aller porter
00:25:33 l'image de la culture française,
00:25:34 parce que je crois qu'il y a une culture française,
00:25:37 à l'international ? C'est ce qui se passe.
00:25:39 Ca devrait être votre champion.
00:25:41 J'en parle d'autant plus, c'est plus moi qui m'en occupe.
00:25:44 C'est Maxime Saada, Jean-Christophe Thierry,
00:25:47 mais le vrai sujet, c'est celui-là.
00:25:49 Est-ce que vous avez envie d'avoir,
00:25:51 comme l'Allemagne à Bertelsmann ou l'Amérique à Disney,
00:25:54 un grand champion qui va aider le cinéma,
00:25:56 les dessins animés, la création, les documents, etc. ?
00:26:00 Voilà.
00:26:02 -Je vous remercie pour ces réponses.
00:26:04 J'aurais beaucoup d'autres questions à poser,
00:26:06 mais par respect à l'ensemble des députés et membres,
00:26:09 je vais libérer le temps.
00:26:11 J'aurais eu des questions sur ce développement stratégique
00:26:14 international, comme on a pu le faire avec M. Saada
00:26:17 ou au cours d'autres missions,
00:26:19 notamment la mission d'information avec Jean-Jacques Gauthier
00:26:22 sur l'avenir de l'audiovisuel public.
00:26:25 Mais ce développement international n'est pas l'objet
00:26:28 de cette commission d'enquête.
00:26:30 Je vous laisse avec la parole.
00:26:32 -Merci, M. le président.
00:26:40 Merci, M. Bolloré, de votre propos luminaire
00:26:43 et de vos premières réponses.
00:26:45 Je vais leur rappeler, cette audition a pour objectif,
00:26:48 ou en tout cas l'objet de la commission d'enquête,
00:26:51 de vérifier l'attribution des autorisations des maîtres,
00:26:54 les critères retenus, le respect des obligations
00:26:57 des conventions par les chaînes
00:26:59 et par l'ARCOM.
00:27:00 C'est donc ces sujets-là que nous allons traiter.
00:27:03 D'abord, j'aimerais m'assurer, je pense que c'est le cas,
00:27:09 que quelqu'un dans votre position, j'imagine,
00:27:12 s'entoure des meilleurs ou des personnes les plus compétentes.
00:27:15 Vous pouvez me le confirmer.
00:27:17 -Je ne sais pas si c'est des meilleurs,
00:27:22 mais en tout cas, c'est des meilleurs que j'ai trouvés.
00:27:25 Comme j'étais assez paresseux, parce que j'ai une jeunesse
00:27:28 qui est très compétente,
00:27:29 je me suis dit que je devais aller travailler
00:27:32 dans le 6e sens,
00:27:33 qui consiste à aller trouver la personne
00:27:35 qui va aller travailler à votre place.
00:27:38 Quand je suis arrivé chez Canal, j'ai trouvé Maxime Saada,
00:27:41 il y avait 40 devant moi,
00:27:43 et comme dans la musique,
00:27:44 pour que Universal Music devienne le numéro un mondial,
00:27:47 ce qu'il est aujourd'hui,
00:27:49 j'ai trouvé Lucian Grange,
00:27:50 qui était au milieu d'un certain nombre.
00:27:53 Donc j'essaie de trouver les meilleurs.
00:27:55 Est-ce qu'il y en a ailleurs ?
00:27:57 Est-ce que le meilleur peut devenir pas bon ?
00:28:00 C'est possible.
00:28:01 Est-ce qu'un pas bon peut devenir meilleur ?
00:28:03 Nous n'avons pas que des meilleurs.
00:28:05 Dans un orchestre, vous n'avez pas 50 cadors,
00:28:08 mais si vous en avez quelques-uns,
00:28:10 et que vous réussissez à les faire travailler ensemble,
00:28:13 c'est pas mal.
00:28:15 -Juste, bien sûr, pour nos bons travaux,
00:28:17 je vous conseille d'absouder.
00:28:19 Réponse, bien sûr, brève,
00:28:21 mais d'un autre côté, monsieur le rapporteur,
00:28:23 si vous voulez avoir des questions en deux temps,
00:28:26 je vous donne la parole.
00:28:28 -En partant du principe que vous faites appel
00:28:33 à des gens compétents, je m'interroge, par exemple,
00:28:36 lorsque le tribunal de commerce, en mars 2019,
00:28:39 rend sa décision dans une affaire que vous avez entamée
00:28:42 contre monsieur Tristan Vallex,
00:28:44 contre complément d'enquête.
00:28:46 La décision du tribunal de commerce est la suivante.
00:28:52 "La société Bolloré-Essa ne pouvait ignorer
00:28:55 "et ne pouvait ressortir de la compétence
00:28:57 "du tribunal de commerce."
00:28:59 Dans la mesure où vous faites appel à quelqu'un de compétent,
00:29:02 je me demande pourquoi vous avez pu intenter une telle action.
00:29:05 Est-ce parce qu'il était incompétent
00:29:08 ou parce qu'il vous obéissait et que vous poursuiviez ?
00:29:11 -Alors, là, vous, monsieur le rapporteur,
00:29:13 vous faites référence à un complément d'enquête
00:29:17 qui a été fait me concernant,
00:29:19 et où le clou de le complément d'enquête,
00:29:22 pour ceux qui ne l'ont pas vu,
00:29:24 on voit dans une plantation, je crois que c'est au Cameroun,
00:29:27 un jeune garçon noir
00:29:30 qui dit qu'il a 14 ans, mais qui en a 18, je crois,
00:29:34 peu importe, et qui est avec un gant troué.
00:29:37 On lui dit "Vous avez un gant troué ?"
00:29:39 Et il dit "Oui, c'est monsieur Bolloré,
00:29:42 "il ne veut pas payer le gant."
00:29:43 Or, je n'ai jamais été propriétaire
00:29:45 de cette plantation au Cameroun.
00:29:47 Je ne suis jamais allé dans cette plantation.
00:29:50 Donc, on a quand même un petit problème,
00:29:53 parce que nous étions attaqués sur un sujet comme ça.
00:29:57 Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:29:59 Le problème, c'est pas qu'on était attaqués,
00:30:01 que c'est une atteinte à notre personne,
00:30:03 c'est pas un problème d'amour propre,
00:30:06 c'est un problème vis-à-vis de nos clients, de nos salariés.
00:30:09 Or, c'est au tribunal de commerce
00:30:11 que vous avez le plus de chances de recevoir une indemnité
00:30:14 qui correspond au préjudice que vous avez reçu.
00:30:18 C'est pour ça que ça a été au tribunal de commerce.
00:30:21 Le sujet n'était pas simplement de faire dire
00:30:23 que c'est de la diffamation,
00:30:25 c'était de voir comment on pouvait réparer
00:30:27 les coûts d'image qui nous ont été imputés.
00:30:31 C'est pour ça que nos responsables sont allés au tribunal.
00:30:34 -Je vous remercie.
00:30:39 Je connaissais le teneur du dossier.
00:30:41 La question que je me pose,
00:30:44 c'est la raison pour laquelle vous pouvez,
00:30:46 avec un avocat compétent,
00:30:48 décider d'entamer une procédure
00:30:51 qui ne relève manifestement pas
00:30:53 de la compétence du tribunal de commerce.
00:30:55 J'ai cité le tribunal de commerce
00:30:57 qui dit que la société Bolloré-Essa ne pouvait ignorer
00:31:01 que la présente action ne pouvait ressortir
00:31:04 de la compétence du tribunal de commerce.
00:31:06 Il s'agit de ce délit de presse qui a sa juridiction.
00:31:09 Donc ça n'appelle pas de réponse.
00:31:11 J'observe juste...
00:31:12 -Ca fait une réponse.
00:31:14 -M. Bolloré, allumez votre micro, s'il vous plaît.
00:31:18 -Si, ça appelle une réponse.
00:31:19 Si vous voulez simplement faire rétablir votre bonne foi,
00:31:23 vous allez devant les tribunaux.
00:31:25 J'ai fait 6 ou 7 années de droit.
00:31:27 Vous me direz que je travaillais en même temps,
00:31:29 mais j'ai suivi les cours.
00:31:31 Là où vous avez une chance d'avoir des dommages et intérêts,
00:31:34 quand vous avez un préjudice, au titre de 1382 et suite,
00:31:38 84 et 6, je crois que les articles ont changé depuis,
00:31:40 c'est au tribunal de commerce.
00:31:42 Après, vous pouvez choisir de ne pas aller au tribunal de commerce.
00:31:46 Si vous estimez que vous avez un préjudice,
00:31:48 c'est devant la cour commerciale que vous allez,
00:31:51 quand vous êtes une entreprise.
00:31:53 -De fait, vous avez été condamné pour procédure abusive,
00:31:56 ce qui est extrêmement rare.
00:31:58 J'en tiens la conclusion, pour ma part,
00:32:00 que votre avocat n'a fait que de vous obéir, d'une certaine façon,
00:32:04 parce qu'en droit, parce qu'il est compétent,
00:32:07 il aurait sans doute pris une autre décision.
00:32:09 Cette question de l'obéissance et de la déloyauté,
00:32:12 en réalité, elle est centrale dans ce qui nous occupe.
00:32:16 M. Stéphane Guy a été licencié
00:32:20 pour un défaut de loyauté.
00:32:22 Est-ce que vous êtes en mesure de me dire
00:32:24 à qui il a été déloyal ?
00:32:26 -M. le rapporteur, vous pouvez préciser
00:32:28 qui était Stéphane Guy, dans quelle société ?
00:32:31 -C'est pas grave.
00:32:32 -Non, pardon. M. Bolleret, j'ai juste...
00:32:35 M. le président, rallumez votre micro, juste pour...
00:32:39 -Voilà, je reviens juste sur notre avocat,
00:32:41 parce que je suis là pour défendre le groupe,
00:32:44 c'est pas un truc intuitif.
00:32:45 Notre avocat est très bon, il peut lui arriver de perdre,
00:32:49 mais il a gagné dans plein d'autres domaines.
00:32:51 Rappelez-moi qui est Stéphane Guy.
00:32:53 -C'est un monsieur qui a soutenu un certain Sébastien Thohen,
00:32:57 que vous devez mieux connaître,
00:32:59 qui avait lui-même été licencié.
00:33:01 Manifestement, Stéphane Guy a été ensuite licencié
00:33:05 pour déloyauté.
00:33:07 -M. le rapporteur, dans quelle entreprise ?
00:33:09 C'est bien Canal+ ?
00:33:12 -Je crois honnêtement que j'ai jamais rencontré Stéphane Guy
00:33:15 de ma vie. Je sais pas s'il l'avait demandé,
00:33:18 mais demandez-lui. Je le connais pas.
00:33:20 Sébastien Thohen, je crois que je ne l'ai vu qu'une fois.
00:33:23 On m'avait demandé de venir faire un show à l'Olympia
00:33:26 devant tout le personnel de Canal.
00:33:28 C'était le début où j'arrivais, où, justement,
00:33:30 comme ma réputation, c'était Attila, etc.,
00:33:33 on m'avait demandé de venir me présenter.
00:33:35 Je crois qu'il m'a salué à la sortie,
00:33:37 mais j'ai jamais parlé avec lui.
00:33:39 Donc je ne suis pour rien dans l'ensemble de ces points
00:33:43 que vous évoquez.
00:33:44 -L'ennui, c'est que les témoignages attestent
00:33:50 que lorsqu'il a été licencié, M. Thohen,
00:33:53 pour un sketch,
00:33:55 la cause de ce licenciement,
00:33:58 c'est décision de l'actionnaire.
00:34:00 C'est un SMS reçu de Maxime Saada.
00:34:03 Vous êtes l'actionnaire, je suppose.
00:34:05 -Alberto, dont je vous ai parlé,
00:34:07 je rigole, il y a...
00:34:08 Décision de l'actionnaire, je ne l'ai jamais rencontré,
00:34:11 je ne sais pas ce qu'il a fait, j'ai jamais vu ce dont vous parlez.
00:34:15 J'ai un groupe de 80 000 personnes dont vous parlez.
00:34:18 Je ne sais pas ce qui se passe.
00:34:20 Je suis désolé pour ce garçon, j'espère que tout va pour lui,
00:34:23 mais je ne suis pas responsable de tout ce qui peut se passer
00:34:27 dans un groupe de cette taille-là.
00:34:29 En politique, vous êtes responsable de ce que vous dites,
00:34:32 parce que c'est ce que vous faites toute la journée.
00:34:35 Vous êtes à la tête d'un grand groupe, français ou étranger,
00:34:38 vous gérez les 6 ou 7 personnes qui dépendent de vous.
00:34:41 Je peux vous parler de mes relations avec les 6 ou 7 personnes
00:34:45 qui dépendaient de moi à l'époque,
00:34:47 mais malheureusement, je ne les connais pas, je regrette.
00:34:50 Et je suis désolé pour elles.
00:34:52 -Concernant une des personnes qui dépendait de vous,
00:34:58 peut-être pas complètement,
00:34:59 mais M. Bellemeyre, revenons sur son éviction,
00:35:02 vous considérez qu'il était parti à cause de micromanagement.
00:35:05 Est-ce que vous confirmez qu'il a pris la décision de partir ?
00:35:09 -Peut-être qu'en même temps,
00:35:13 il a pris dans sa tête la décision de partir,
00:35:16 mais il a été révoqué.
00:35:17 Vous avez un conseil de surveillance qui s'est tenu
00:35:20 et qui a révoqué M. Bellemeyre.
00:35:22 J'ai la copie du conseil de surveillance
00:35:25 et de son procès verbal ici.
00:35:26 Et un accord a été signé avec lui
00:35:31 qui dit la même chose.
00:35:34 Pardonnez-moi, le conseil de surveillance
00:35:37 qui s'est tenu le 3 juillet 2015,
00:35:39 le président du conseil de surveillance
00:35:42 était à nous depuis Fontaine,
00:35:43 Hervé Philippe, Eric Bell, Vincent Bolloré,
00:35:46 Frédéric Crépin, Simone Guillam, Stéphane Roussem,
00:35:49 Bertrand Meheu, Maxime Sahala, Grégoire Castan,
00:35:52 Edouard Servagnac, il y avait 15 personnes
00:35:54 et il a été révoqué à l'unanimité.
00:35:57 Pas parce qu'il était un mauvais garçon
00:35:59 mais parce qu'il avait des raisons.
00:36:01 Je pense que Rodolphe, comme toute l'équipe,
00:36:04 n'avait aucune envie de...
00:36:05 Je laisse à disposition de la commission si elle le souhaite.
00:36:09 Rodolphe, comme toute l'équipe de Canal,
00:36:11 n'avait aucune envie de changer de train de vie.
00:36:14 C'était des seigneurs.
00:36:16 Vous êtes tous très jeunes,
00:36:17 vous n'avez pas connu Canal à l'époque,
00:36:19 mais c'était extraordinaire.
00:36:21 Il y avait 300 personnes qui allaient pendant 15 jours
00:36:24 dans des hôtels, ça coûtait 50 000 euros la semaine,
00:36:28 pratiquement, le champagne coulait à flot.
00:36:30 Après, quand ils allaient à Finicane,
00:36:32 ils allaient au rallye de Monaco, à Wimbledon,
00:36:35 après, ils allaient voir les élections à Washington.
00:36:38 On a fait 400 millions d'économies,
00:36:40 monsieur le rapporteur.
00:36:41 Quand vous faites ça, vous avez une réputation atroce.
00:36:45 En plus, tous ces gens-là, ils invitaient beaucoup de monde.
00:36:48 Donc, évidemment, le champagne coulait à flot.
00:36:51 Moi, je suis le sale type, là-dedans, c'est normal.
00:36:54 C'est à ça que je sers, le paratonnerre, le bouc émissaire.
00:36:57 On va pas dire "c'est horrible, il a arrêté la fête".
00:37:00 On dit "c'est un type affreux".
00:37:02 Sur le plan psychiatrique, c'est inquiétant pour moi.
00:37:05 De temps en temps, je lis mes aventures dans des lettres,
00:37:08 c'est affreux, c'est un truc...
00:37:10 C'est "attila", passe et on ne repasse pas.
00:37:12 -A l'époque de la reprise,
00:37:16 vous avez annoncé vouloir investir 2 milliards dans Canal.
00:37:19 Est-ce que vous les avez investis ?
00:37:21 -Oui, on a investi beaucoup plus que ça.
00:37:24 Nous avons acheté... Nous sommes en train d'acheter,
00:37:27 pour vous donner un exemple, une entreprise.
00:37:30 Sa valeur est de 2,9 milliards.
00:37:32 Nous sommes rentrés, il y a quelques mois,
00:37:35 dans une entreprise dont la valeur était d'un milliard
00:37:38 et nous dépensons chaque année,
00:37:39 vous redemanderez les chiffres à Maxime Sahala,
00:37:42 de l'ordre de 3 milliards de contenus par an.
00:37:45 Canal, c'est le premier soutien du sport.
00:37:48 C'est le premier soutien du cinéma.
00:37:51 Je crois qu'on doit dépenser 500 millions par an de films,
00:37:55 dont 300 en France,
00:37:57 dont 200 sur des films qui n'ont même pas commencé.
00:38:01 Donc, évidemment, on dépense énormément d'argent.
00:38:04 On a remis, je crois, je ne veux pas dire de bêtises,
00:38:07 plus que les 2 milliards que vous indiquez.
00:38:10 4 milliards.
00:38:13 -Pouvez-vous m'indiquer combien de personnes
00:38:15 ont quitté le groupe Canal ?
00:38:17 -Il y a, chez Canal, des gens qui sont partis
00:38:21 et des gens qui sont rentrés.
00:38:22 Et, heureusement, il y a beaucoup plus de gens
00:38:25 qui sont rentrés que de gens qui sont partis.
00:38:27 Alors, les gens qui sont partis, je vous dis une fois de plus,
00:38:31 moi, je ne leur en veux pas.
00:38:32 Ils ont été habitués à vivre dans le luxe.
00:38:35 Ils n'avaient aucune envie de changer les choses.
00:38:38 Et les gens qui sont rentrés...
00:38:39 Quand je dis... Pardon, je voudrais faire
00:38:42 une correction, monsieur le président,
00:38:44 quand je dis que c'était la fête chez Canal,
00:38:46 95 % des gens de Canal avaient des petits salaires
00:38:49 de 15,25 euros par mois,
00:38:51 c'était la fête aux villages.
00:38:53 C'était la fête aux villages,
00:38:55 c'était la fête aux villages.
00:38:57 C'était la fête aux villages.
00:38:59 C'était la fête aux villages.
00:39:01 C'était la fête aux villages.
00:39:03 C'était la fête aux villages.
00:39:05 C'était la fête aux villages.
00:39:07 C'était la fête aux villages.
00:39:09 C'était la fête aux villages.
00:39:11 C'était la fête aux villages.
00:39:13 C'était la fête aux villages.
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00:39:17 C'était la fête aux villages.
00:39:19 C'était la fête aux villages.
00:39:21 C'était la fête aux villages.
00:39:23 C'était la fête aux villages.
00:39:25 C'était la fête aux villages.
00:39:27 C'était la fête aux villages.
00:39:29 C'était la fête aux villages.
00:39:32 C'était la fête aux villages.
00:39:34 C'était la fête aux villages.
00:39:36 C'était la fête aux villages.
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00:39:40 C'était la fête aux villages.
00:39:42 C'était la fête aux villages.
00:39:44 C'était la fête aux villages.
00:39:47 C'était la fête aux villages.
00:39:49 C'était la fête aux villages.
00:39:51 C'était la fête aux villages.
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00:39:57 C'était la fête aux villages.
00:39:59 C'était la fête aux villages.
00:40:02 C'était la fête aux villages.
00:40:04 C'était la fête aux villages.
00:40:06 C'était la fête aux villages.
00:40:08 C'était la fête aux villages.
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00:40:12 C'était la fête aux villages.
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00:40:17 C'était la fête aux villages.
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00:40:23 C'était la fête aux villages.
00:40:25 C'était la fête aux villages.
00:40:28 C'était la fête aux villages.
00:40:30 C'était la fête aux villages.
00:40:32 C'était la fête aux villages.
00:40:34 C'était la fête aux villages.
00:40:36 C'était la fête aux villages.
00:40:38 C'était la fête aux villages.
00:40:40 C'était la fête aux villages.
00:40:43 C'était la fête aux villages.
00:40:45 C'était la fête aux villages.
00:40:47 C'était la fête aux villages.
00:40:49 C'était la fête aux villages.
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00:40:58 C'était la fête aux villages.
00:41:00 C'était la fête aux villages.
00:41:02 C'était la fête aux villages.
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00:41:22 C'était la fête aux villages.
00:41:24 C'était la fête aux villages.
00:41:26 C'était la fête aux villages.
00:41:28 C'était la fête aux villages.
00:41:30 C'était la fête aux villages.
00:41:32 C'était la fête aux villages.
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00:41:50 C'était la fête aux villages.
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00:42:00 C'était la fête aux villages.
00:42:03 C'était la fête aux villages.
00:42:05 C'était la fête aux villages.
00:42:07 C'était la fête aux villages.
00:42:09 C'était la fête aux villages.
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00:42:13 C'était la fête aux villages.
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00:42:20 C'était la fête aux villages.
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00:42:24 C'était la fête aux villages.
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00:42:41 C'était la fête aux villages.
00:42:44 C'était la fête aux villages.
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00:42:50 C'était la fête aux villages.
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00:43:05 C'était la fête aux villages.
00:43:07 - Une multitude de témoignages
00:43:10 que je ne peux pas citer ici même
00:43:12 corroborent l'idée qu'il régnait
00:43:14 une forme de terreur dans les entreprises
00:43:16 et que les plans de départ étaient volontaires.
00:43:19 Enfin, les départs étaient moyennement volontaires.
00:43:22 L'ambiance était telle que,
00:43:24 d'une façon un peu comparable
00:43:27 à ce qu'on a pu voir dans d'autres entreprises,
00:43:30 les employés se sont sentis poussés vers la sortie.
00:43:33 Mais bon, j'aimerais vous demander,
00:43:35 avez-vous déjà été à l'origine
00:43:37 d'une ou plusieurs émissions sur vos chaînes ?
00:43:40 - Je reviens sur la terreur,
00:43:42 parce que ce n'est pas comme ça que ça s'est passé.
00:43:45 C'est quand je suis arrivé dans cette maison en fête,
00:43:50 et que malheureusement,
00:43:52 n'ayant pas l'Etat derrière nous,
00:43:54 c'était nos propres finances et il fallait arrêter les dépenses,
00:43:58 une certaine panique s'est installée
00:44:01 à l'intérieur de la maison Canal.
00:44:03 Et au cours d'un comité d'entreprise,
00:44:07 un représentant a dit,
00:44:09 "Mais vous, coupez les têtes et vous inspirez la terreur."
00:44:13 Et j'ai répondu, en citant Mauriac,
00:44:16 je crois,
00:44:18 "La terreur, la peur, c'est le début de la raison."
00:44:22 Sans doute le début de la raison.
00:44:24 Mais honnêtement, je n'inspire la terreur à personne,
00:44:27 que je connais.
00:44:29 J'inspire la terreur à des gens qui ne m'ont jamais vu,
00:44:33 et qui écoutent ce qui est raconté
00:44:35 dans un certain nombre de petites lettres,
00:44:37 et qui disent, "C'est un type épouvantable,
00:44:40 "il fait des choses horribles."
00:44:42 Le monsieur Deloire, dont vous me parliez,
00:44:44 qui est malade, et qui a été nommé
00:44:46 la présidente reporter Saint-Frontier,
00:44:49 pour gérer tout ça, a dit qu'en Bolloré-Passe,
00:44:52 les journalistes trépassent.
00:44:54 Dès que j'arrive quelque part, avant même que j'y arrive,
00:44:57 aujourd'hui, les gens ont peur, les gens crédulent,
00:45:00 et s'en vont. C'est ça, cette histoire de terreur.
00:45:03 C'est une histoire de réputation,
00:45:05 et ça rejoint ce qu'on disait.
00:45:07 Je suis le paratonnerre et le bouc émissaire.
00:45:09 C'est comme ça. Mais je suis plutôt gentil,
00:45:12 rigolard, affable.
00:45:13 Je me méfie des blagues que je dis,
00:45:15 et j'ai des tas de gens avec qui je travaille depuis 40 ans
00:45:19 qui sont très contents de moi.
00:45:21 Mais évidemment, je lis... Voilà.
00:45:23 C'est toujours les mêmes journaux,
00:45:25 c'est toujours les mêmes lettres.
00:45:27 On voit bien comment c'est fait, à force de répéter.
00:45:31 Mais peut-être que c'est comme ça que...
00:45:33 Vous savez, Kipling disait,
00:45:35 "Si tu supportes que des gueux excitent des sceaux
00:45:38 "en disant des choses terribles, tu deviendras un homme."
00:45:41 Peut-être que je deviendrai un homme.
00:45:43 -C'est un rapport de...
00:45:45 ...
00:45:49 -Avez-vous déjà été à l'origine d'une ou plusieurs émissions
00:45:52 sur vos chaînes ? -Des émissions ?
00:45:54 Directement, non.
00:45:55 Directement, non, parce que, comme vous le savez,
00:45:59 le Canada vous en a fait le...
00:46:01 Enfin, c'est pas tout à fait vrai.
00:46:04 Quand je m'occupais de Direct 8,
00:46:05 j'étais à l'origine de toutes les émissions.
00:46:08 C'est moi qui ai inventé...
00:46:10 C'est moi qui ai inventé, pardon,
00:46:12 "Les animaux de la huit", qui marche d'ailleurs toujours.
00:46:16 C'est moi qui ai inventé "Les émissions la nuit",
00:46:18 où une dame lit en direct des livres.
00:46:21 "Boîte de nuit", aussi.
00:46:22 J'ai inventé le Tweet Tweet,
00:46:24 qui était un animal qui, à cause des problèmes écologiques,
00:46:28 n'a plus pu pouvoir voler.
00:46:29 On a inventé des émissions diverses.
00:46:31 Après, quand je suis arrivé chez Canal,
00:46:34 j'ai fait zéro émission, depuis, si c'est ça votre question.
00:46:37 -Entre autres.
00:46:41 Êtes-vous à l'origine de la programmation
00:46:44 de l'émission "Dieu merci" et d'"Enquête d'esprit" ?
00:46:47 -Je ne peux que répéter ce qu'ont dit mes camarades
00:46:50 qui sont passés ici et que j'ai écouté,
00:46:52 comme vous l'imaginez.
00:46:53 D'abord, il y a un très gros bassin judéo-chrétien en France.
00:46:57 Voilà. Donc il se trouve
00:46:59 qu'une émission sur le judéo-chrétien,
00:47:01 ça intéresse des Français.
00:47:02 D'ailleurs, ils font un succès formidable.
00:47:05 Serge Neidjar a raconté qu'il voulait, en plus,
00:47:08 un moment de calme, de paix, de tranquille pendant le week-end.
00:47:11 Et donc, il a monté pour ça.
00:47:13 Moi, je trouve ça très bien.
00:47:15 Je la regarde.
00:47:16 Bon, c'est un peu ardu, hein.
00:47:18 C'est pas un truc...
00:47:19 C'est pas de la vulgarisation religieuse,
00:47:22 mais je trouve ça très bien.
00:47:23 Et donc, je ne suis pas à l'origine.
00:47:26 Comme vous l'a dit, et Serge Neidjar,
00:47:28 et Gérald Briceviret, et Maxime Saada,
00:47:30 d'eux-mêmes qui ont déclaré que je ne les avais jamais,
00:47:33 ni avant du temps de M. Bellemare,
00:47:35 ni après,
00:47:36 gênés ou poussés sur des programmes.
00:47:40 -Depuis combien de temps connaissez-vous M. Emmerich-Pourbet ?
00:47:45 -Pas très longtemps.
00:47:46 Je l'ai connu quand il est arrivé pour faire l'émission.
00:47:49 Il était connu par, je crois, Serge Neidjar
00:47:52 et en tout cas Gérald Briceviret,
00:47:54 mais je ne l'ai connu qu'au moment où il s'est mis à faire l'émission.
00:47:58 Contrairement à ce qui est dit, France Catholique
00:48:01 ne m'appartient pas à titre personnel.
00:48:03 Comme toutes les autres affaires du groupe,
00:48:06 mais ça ne m'appartient pas à titre personnel.
00:48:08 -Est-ce que, de près ou de loin,
00:48:10 vous participeriez à la supervision de cette émission ?
00:48:13 -Non.
00:48:15 -Revenons un instant sur l'émission
00:48:19 dont on a parlé avec la direction de CNews sur l'IVG.
00:48:22 La direction a considéré que c'était une faute très grave
00:48:27 d'avoir diffusé cette émission,
00:48:29 et en particulier le visuel indiquant
00:48:32 que l'IVG serait une cause de mortalité.
00:48:35 Ils en ont parlé comme d'une meurtrissure.
00:48:38 Laurence Ferrari s'en est excusée, Christine Kelly également.
00:48:42 Est-ce que vous considérez que c'était une faute très grave
00:48:45 et qui, d'après vous, mériterait d'être sanctionnée ?
00:48:48 -Alors, ils ont dit que c'était une erreur technique
00:48:52 et j'ai pas de raison de mettre en doute
00:48:55 la parole des gens qui travaillent dans le groupe.
00:48:58 Donc s'ils disent que c'est une erreur technique,
00:49:01 c'est une erreur technique.
00:49:02 Euh...
00:49:03 Et c'est pas à moi d'accabler des gens à l'intérieur des chaînes.
00:49:08 On peut pas à la fois me dire que si je me mêle,
00:49:11 je fais de la censure, et si je me mêle pas,
00:49:14 je fais du non-interventionniste.
00:49:16 Euh... Si vous voulez mon avis sur le sujet lui-même,
00:49:19 je peux vous l'exprimer,
00:49:21 même si c'est pas dans la commission.
00:49:23 Je pense que ce heurt dans cette affaire de liberté...
00:49:27 Et comme vous le savez,
00:49:29 moi, je suis très attaché à la liberté.
00:49:31 Dans mon ADN coule la liberté.
00:49:33 Mais comme vous le savez, c'est la liberté
00:49:35 des gens de disposer d'eux-mêmes
00:49:37 et la liberté des enfants à vivre.
00:49:40 Et je pense qu'il y a un certain nombre de gens en France
00:49:43 qui, tout en voulant laisser la liberté,
00:49:46 parce que c'est quelque chose de fondamental,
00:49:49 disent "N'oubliez pas que c'est quand même,
00:49:52 "à un moment, quelque chose
00:49:55 "où une vie ne s'exprime pas."
00:49:57 Et en tout cas, c'est ma conviction forte,
00:50:00 c'est-à-dire que je pense qu'il faut que chacun le fasse,
00:50:03 mais que c'est quelque chose de terrible.
00:50:06 Je vais vous faire une confidence.
00:50:08 Il y a pas mal d'années,
00:50:09 ma femme, la femme avec qui j'étais,
00:50:11 a appris qu'elle était enceinte
00:50:13 alors qu'elle prenait des médicaments
00:50:16 qui interdisaient, enfin, qu'il fallait pas prendre.
00:50:19 Et j'avais déjà quatre enfants, j'étais faible,
00:50:22 j'ai pas fait attention, j'ai laissé faire.
00:50:24 Je peux vous dire qu'il y a pas un jour
00:50:27 où je ne pense pas à cette vie
00:50:32 que j'ai contribué à supprimer.
00:50:35 Et pourtant, je suis pour la liberté,
00:50:38 je laisserai la liberté, je suis...
00:50:40 Mais cette vie, c'est important.
00:50:42 Je suis pas le seul à le dire, le pape le dit aussi,
00:50:45 beaucoup de gens le disent aussi.
00:50:47 -M. le président, effectivement, sur ces questions,
00:50:50 c'est important qu'on reste question du rapporteur
00:50:53 dans le sens où, pour vous informer,
00:50:56 vous en rassurez,
00:50:57 vos avis intimes et politiques
00:50:59 ne concernent pas l'objet de cette commission d'enquête,
00:51:03 de la même façon que sur des précédentes auditions,
00:51:06 la condamnation qui avait été demandée à M. Nezdjar
00:51:09 sur un crime de guerre,
00:51:10 ne rentrait pas dans l'objet de cette commission d'enquête.
00:51:14 Vos idées et convictions intimes comme politiques
00:51:17 ne rentrent pas dans l'objet de cette commission d'enquête.
00:51:20 -Par ailleurs, je m'étais bien gardé
00:51:22 de vous poser cette question,
00:51:24 mais elle n'appelait pas ce genre de réponse.
00:51:27 -Je suis né catholique, je suis tombé dedans quand j'étais petit,
00:51:35 ça m'a pas quitté, c'est une grande force dans la vie,
00:51:39 tout en laissant les gens libres.
00:51:41 Je suis pour la liberté.
00:51:42 -Je crois qu'on a fait le tour pour cette émission.
00:51:45 -Allez-y, monsieur le rapporteur.
00:51:47 -Je vais revenir un instant sur le rapport que vous pouvez avoir
00:51:51 avec certaines incarnations des chaînes que vous contrôlez.
00:51:54 Cyril Hanouna dit "je suis d'une fidélité indéfectible
00:51:57 "et c'est réciproque, je crois." Est-ce réciproque ?
00:52:00 -Bah, écoutez, jusqu'à présent, vous avez remarqué que oui,
00:52:04 en dépit d'amendes, en dépit de problèmes,
00:52:07 Cyril Hanouna est toujours dans les chaînes.
00:52:11 Et je vais vous dire, vous l'avez entendu,
00:52:15 tout le monde a envie de le garder.
00:52:17 C'est pas un problème de la fidélité de moi-même,
00:52:20 parce que je redis, je n'aurais pas la possibilité.
00:52:23 Maxime Saada vous a dit,
00:52:24 quand Vincent Bolloré vous demande quelque chose,
00:52:27 est-ce que c'est un conseil ou une instruction ?
00:52:30 Il a répondu "je crois",
00:52:31 il a dit "est-ce que vous respectez toujours ces conseils ?"
00:52:34 Il a répondu non, ce que je trouve un peu dangereux.
00:52:37 Les primes de fin d'année sont passées.
00:52:40 Donc, Cyril Hanouna, voilà, c'est son succès qu'il protège.
00:52:44 Cyril Hanouna, plus de 2 millions tous les soirs.
00:52:47 Pourquoi Cyril Hanouna fait plus de 2 millions tous les soirs ?
00:52:50 Avec des sujets qui sont, voilà, les sujets de tout le monde,
00:52:54 la vérité de la vie en France. C'est comme ça.
00:52:57 -Pour faire la publicité de cette commission,
00:52:59 nous recevrons donc bien Cyril Hanouna,
00:53:02 conformément à sa convocation,
00:53:04 demain, 14 mars, à 14h, jusqu'à 16h30.
00:53:09 -Alors, vous nous avez dit
00:53:11 que le train de vie de Canal était dispendieux.
00:53:14 Pouvez-vous nous dire combien gagne Maxime Saada ?
00:53:18 -C'est public, Maxime Saada, je crois,
00:53:21 gagne 1,5 million de salaire brut fixe
00:53:25 et il a une prime potentielle de 100 %
00:53:28 en fonction de ses résultats.
00:53:30 Tout ceci est passé en conseil d'administration
00:53:33 et voté à l'Assemblée de Vivendi,
00:53:36 où, je vous rappelle, nous n'avons que 29 %.
00:53:40 Mais Maxime Saada, je le dis pas,
00:53:42 pourrait gagner beaucoup plus à l'extérieur,
00:53:45 parce que c'est un garçon qui est non seulement
00:53:47 d'une qualité extraordinaire, mais c'est une vedette internationale.
00:53:51 Il est au moment où on parle à Los Angeles
00:53:54 et Maxime Saada, il pourrait aller demain
00:53:56 chez Disney, partout, il pourrait aller.
00:53:59 C'est un type formidable.
00:54:00 -On aimerait connaître une telle politique d'austérité.
00:54:05 Puisque vous nous disiez également
00:54:07 que vous n'étiez pas soutenu par l'Etat,
00:54:09 je me pose une question.
00:54:11 Durant le Covid, Vivendi a versé 697 millions d'euros
00:54:14 de dividendes aux actionnaires, soit un dividende en hausse de 20 %,
00:54:18 et un moment où vous organisiez le rachat d'une partie du capital,
00:54:22 ce qui vous permettait de consolider votre position
00:54:25 et d'accroître les dividendes, alors que Canal recourait
00:54:28 au chômage partiel et ce, contre l'avis du gouvernement.
00:54:31 Est-ce que ça n'est pas une façon de détourner
00:54:34 les dividendes ?
00:54:35 -Excusez-moi, je crois que Canal et aucune société de notre groupe
00:54:39 n'a reçu des deniers publics.
00:54:41 Je ne sais pas à quoi vous faites illusion,
00:54:44 parce qu'on n'a pas reçu d'argent de personne.
00:54:46 Canal n'a pas demandé de l'argent à l'Etat.
00:54:49 -Et le chômage partiel, monsieur le président ?
00:54:52 -Je ne sais pas si Canal a fait du chômage partiel.
00:54:55 -Nous demanderons l'information au groupe
00:54:58 et ils nous la transmettront aux membres présents.
00:55:01 -Selon le journal "Le Monde", daté du 4 mars 2024,
00:55:04 vous auriez rencontré Mme Saporta
00:55:06 aux obsèques de Paul Sarkozy, le père de Nicolas Sarkozy,
00:55:09 lui-même administrateur de la Gardère,
00:55:12 le 9 mars 2023.
00:55:13 A cette occasion, avez-vous bien eu une discussion avec elle ?
00:55:17 Portait-elle sur le cardinal Sarrat ?
00:55:20 -Alors, je l'ai croisée, en effet.
00:55:24 L'ensemble des gens qui venaient pour le deuil
00:55:27 du père du président de la République était là
00:55:30 et je ne lui ai parlé pas.
00:55:33 Elle m'a dit bonjour, Nicolas Sarkozy me l'a présenté,
00:55:36 je lui ai dit bonjour,
00:55:37 et je ne sais pas ce qu'elle m'a dit,
00:55:40 mais je ne lui ai pas parlé d'aucune sorte,
00:55:42 j'étais dans une église, et selon ma religion,
00:55:45 dans une église, on ne parle pas.
00:55:47 Pardonnez-moi, je reprécise quelque chose.
00:55:56 Je pense que Isabelle Saporta
00:56:00 devait vouloir parler du livre du cardinal Sarrat, je pense.
00:56:04 C'est ça dont vous faites partie, j'imagine,
00:56:06 donc ne confondrons pas avec la fameuse couverture de Paris Match
00:56:10 sur les cardinaux,
00:56:12 pour laquelle elle n'a rien à voir.
00:56:14 Je précise, simplement.
00:56:16 -Est-ce bien le sujet de la conversation ?
00:56:20 Vous me dites qu'il n'y a pas eu de conversation ?
00:56:23 -Non, on était dans une église, donc elle m'a dit bonjour,
00:56:27 je suis content de vous rencontrer.
00:56:29 En fait, dans l'église, je suis assez en présence du Christ.
00:56:32 -Donc vous n'avez fourni aucune directive
00:56:35 à Mme Saporta, à cette occasion ?
00:56:37 -Pardon, on ne parle pas dans les églises,
00:56:40 et je n'ai jamais parlé de ma vie à Mme Saporta,
00:56:43 à part ce moment où on me l'a présentée.
00:56:46 -Je reviens à la question des incarnations.
00:56:50 Pascal Praud déclare...
00:56:52 Dans cette citation, même, il disait,
00:56:57 "J'étais à TF1, j'étais 100 % TF1,
00:56:59 "dans le temps que j'étais à Nantes, j'étais 100 % Nantes,
00:57:02 "et désormais, je suis 100 % Bolloré."
00:57:04 Il m'interpelle qu'il ne dise pas "je suis 100 % CNews",
00:57:07 il dit "je suis 100 % Bolloré".
00:57:09 De la même façon, M. Morandini,
00:57:11 se félicitant des résultats contrastés,
00:57:14 en réalité, de ces émissions,
00:57:16 dit qu'il le doit à la confiance sans faille de Vincent Bolloré.
00:57:20 Comment imaginez-vous que vous ne seriez pas interventionniste
00:57:25 si ces personnes disent la vérité ?
00:57:27 -C'est l'autre côté du totem, du paratonnerre.
00:57:32 Heureusement, comme on me présente comme celui qui fait des choses horribles,
00:57:36 pour les gens qui ne se sentent pas bien,
00:57:38 ils pensent que c'est grâce à moi qu'ils sont là.
00:57:41 Je suis très content que Pascal Praud dise qu'il est 100 % Bolloré,
00:57:45 car jusqu'à y a pas longtemps, il n'était pas 100 % Bolloré,
00:57:49 il était 50-50 avec RTL.
00:57:50 Il a bien fait, car il était proche de Nicolas de Taverneau,
00:57:54 qui, depuis, quitte, ou annonçait qu'il quittait,
00:57:57 ou on annonçait qu'il quittait.
00:57:59 Mais voilà, je pense que je représente,
00:58:02 par ces 40 ans,
00:58:05 ou 45 ans de vie professionnelle,
00:58:08 comment dit-on, le développement d'un groupe,
00:58:15 le développement d'équipes soudées.
00:58:17 Je disais, il y a des gens qui m'aiment bien,
00:58:19 des gens qui ne me connaissent pas,
00:58:22 des gens qui me connaissent un peu,
00:58:24 et puis je leur donne tous quelque chose
00:58:26 qui est, je crois, la stabilité, le goût d'entreprendre.
00:58:29 On a parlé tout à l'heure des chaînes gratuites
00:58:32 qui perdaient de l'argent,
00:58:33 mais dans la batterie électrique, on a perdu plus d'argent
00:58:37 que dans les chaînes.
00:58:38 C'est ça, le principe de l'industrielle,
00:58:41 il accepte de remettre son argent.
00:58:42 C'est pas un financier qui, une fois gagné de l'argent,
00:58:46 le garde et part avec.
00:58:47 C'est quelqu'un qui réinvestit.
00:58:49 Et notre groupe, je l'ai dit tout à l'heure,
00:58:52 qui est rentré dans sa 200 3e année,
00:58:56 n'a cessé de réinvestir.
00:58:58 Je crois que c'est ça qui fait que nous avons avec nous
00:59:01 des gens qui nous suivent et qui nous respectent,
00:59:04 à côté ou en face de gens qui,
00:59:07 crédules, croient que je suis Attila.
00:59:10 Ce que je ne suis pas, je crois.
00:59:12 (Propos inaudibles)
00:59:14 (...)
00:59:22 -Tac.
00:59:23 Merci, M. le Président, merci, M. le rapporteur.
00:59:27 Nous allons passer la parole pour les questions
00:59:29 aux députés membres de cette commission.
00:59:32 Je continue, pendant les prises de parole,
00:59:33 à prendre les petits signes discrets de main
00:59:35 de manière à pouvoir inscrire.
00:59:38 Nous redonnerons un commun accord aux rapporteurs la parole
00:59:41 avant 16h50 pour ces dernières et ultimes questions,
00:59:44 avant de couper à 17h.
00:59:45 Je vais essayer de tenir un équilibre équitable
00:59:48 par rapport au poids des groupes politiques.
00:59:50 L'objet de la question doit répondre
00:59:52 à l'objet de la commission d'enquête strictement.
00:59:55 Bien sûr, c'est trois minutes fractionnables,
00:59:57 bien sûr, en deux temps, si vous le souhaitez seulement.
01:00:00 Je donne la parole dans un premier temps
01:00:02 au vice-président, Carl Olive.
01:00:04 -Merci, M. le Président. Je précise que je suis ancien journaliste,
01:00:10 j'ai fait ma carte de presse en 1966-1956,
01:00:12 que j'ai évolué dans le domaine écrit, radio et télévisuel,
01:00:15 public et privé, et notamment au sein du groupe Canal+.
01:00:18 A l'époque où M. Bolloré n'en faisait pas partie,
01:00:23 et je suis 100 % pure beurre breton.
01:00:26 M. Bolloré, bonjour.
01:00:28 Merci de vous présenter à nous.
01:00:31 En tant que vice-président de cette commission,
01:00:33 j'ai donc l'honneur d'ouvrir le champ des questions
01:00:36 de cette audition après notre président et notre rapporteur.
01:00:39 La chaîne Canal+ a vu le jour le 4 novembre 1984.
01:00:44 Cinq jours plus tard, le 9 novembre 1984,
01:00:47 vous diffusiez votre premier match de Ligue 1,
01:00:50 Nantes-Monaco. Nantes avait gagné 1-0,
01:00:52 mon cher collègue, commenté par Michel Deniso
01:00:56 et Charles Biettry.
01:00:57 A qui l'on pense, avec émotion ?
01:01:00 40 ans plus tard, en Breton que vous êtes,
01:01:02 le sport fait toujours partie des deux mamelles de votre groupe,
01:01:06 et j'y reviendrai dans ma deuxième question.
01:01:08 Vous avez longtemps acquis l'exclusivité
01:01:11 des droits du football, du rugby, de la Formule 1,
01:01:13 entre autres, mais je pense aussi à la diffusion en intégralité
01:01:17 de certains Jeux olympiques 24 heures sur 24.
01:01:20 Allez-vous poursuivre dans cette voie
01:01:23 à l'heure où de nouveaux appels d'offres
01:01:25 prospèrent sur le marché, sportifs en général,
01:01:27 et certains en particulier ? Suivez mon regard.
01:01:30 -Merci, M. le vice-président. Bien sûr, Canal+
01:01:35 est un grand soutien du sport pour une raison simple,
01:01:38 c'est que les abonnés de Canal+ ont envie de voir du sport.
01:01:41 Ils ont envie de voir du rugby, ils ont envie de voir du foot,
01:01:45 ils ont envie de voir de la Formule 1,
01:01:48 de l'automoto, enfin, bref.
01:01:51 Le sport est un élément essentiel de Canal+
01:01:54 et son côté direct
01:01:56 est extraordinairement important.
01:01:59 Donc, je crois que Maxime Sahadin vous l'a expliqué,
01:02:03 nous continuerons à investir dans le sport.
01:02:06 Nous sommes aussi plateforme,
01:02:08 avec BIN, qui a aussi un certain nombre de droits,
01:02:12 mais évidemment, nous sommes contents
01:02:15 des associations qui ont pu être faites
01:02:17 avec certaines fédérations, je pense à la ligue de rugby,
01:02:21 qui a été portée et qui fait que maintenant,
01:02:24 le nombre de gens qui regardent le rugby est considérable.
01:02:27 Je pense aussi à la Formule 1,
01:02:29 où les circuits représentent
01:02:32 un nombre de spectateurs extrêmement important.
01:02:35 C'est ça, la force de Canal, c'est pas seulement d'acheter des droits
01:02:38 et de les fournir aux personnes qui veulent les regarder,
01:02:42 c'est tout ce qui va autour,
01:02:43 de faire des documents sur les personnes,
01:02:46 coureurs automobiles, footballeurs, rugbymans,
01:02:48 c'est une sorte de relation de fidélité
01:02:51 qui fait que Canal+ est un partenaire de long terme
01:02:54 du sport international et du sport français, évidemment.
01:02:57 -M. Carloli, pour votre bon...
01:03:01 -Je vais bien rebondir, M. le Président.
01:03:03 M. Bolloré, l'autre mamelle du groupe Canal+,
01:03:06 c'est la culture sur l'ensemble des 7 chaînes de la TNT.
01:03:10 Vous l'avez dit, elle tire beaucoup de lait
01:03:12 pour l'économie de notre pays, nul ne saurait s'en plaindre.
01:03:15 Sauriez-vous nous en parler, son modèle en termes d'emploi,
01:03:20 son émergence en termes de création et production cinématographique ?
01:03:24 Allez-vous continuer à entretenir ce cercle vertueux
01:03:28 de la culture française ?
01:03:29 Vous avez commencé à l'évoquer dans votre préambule.
01:03:32 Sans être aspiré par la traite, du verbe "traire",
01:03:36 d'outre-Atlantique, notamment.
01:03:38 -C'est très important, le modèle du cinéma français.
01:03:43 C'est un des derniers cinémas qui existe en Europe,
01:03:46 parce qu'il est soutenu.
01:03:47 J'adorais, quand j'étais jeune, le cinéma italien.
01:03:50 Il y en a plus, parce qu'un nouveau film vient de sortir,
01:03:53 qui est pas mal.
01:03:54 Mais c'était extraordinaire, le cinéma italien,
01:03:57 dans les années 60 ou 70, et c'est effondré.
01:04:01 Le cinéma, ça peut s'effondrer s'il n'y a pas une vraie volonté.
01:04:04 Maxime Saada et l'ensemble des équipes
01:04:08 autour de Jean-Christophe Thierry, Laurent Acide,
01:04:11 Gérald Briceviret, Franck Capietto et autres,
01:04:14 sont des farouches partisans
01:04:16 de l'achat de films et de la création de films.
01:04:20 Ils aident, ils suivent des gens.
01:04:22 Vous avez vu le dernier "Anatomie d'une chute".
01:04:25 C'est depuis, je crois, le premier.
01:04:27 C'est formidable.
01:04:28 Et puis, vous avez Studio Canal.
01:04:30 On parle de Canal en tant que chaîne,
01:04:32 mais Studio Canal est un producteur important,
01:04:35 qui fait énormément de films et qui contribue aussi.
01:04:38 Notre ambition, c'est de poursuivre,
01:04:40 et les personnes qui ont été nommées et qui sont en charge poursuivent.
01:04:44 Comme vous l'avez compris, c'est mon fils Yannick,
01:04:47 qui a commencé dans le cinéma,
01:04:49 qui a pris la présidence de Vivendi à côté d'Arnaud Puyfontaine.
01:04:52 Ils sont tous les deux fondus de cinéma, donc ils continueront.
01:04:58 -Merci, monsieur le président.
01:05:00 Des membres qui n'ont pas toujours pu venir aux précédentes auditions
01:05:03 ont confirmé qu'ils garderaient plus de 200 millions de financements
01:05:07 et reprenaient les engagements de financement des groupes
01:05:10 qui ont été rachetés, notamment Orange et OCS.
01:05:13 Je donne la parole au président Sébastien Chenu.
01:05:16 -Merci, monsieur le président. Bonjour, monsieur Bolloré.
01:05:19 Sébastien Chenu, député du Nord, vice-président de l'Assemblée.
01:05:23 J'ai oeuvré il y a une quinzaine d'années,
01:05:25 le mentionner comme directeur adjoint de la communication
01:05:28 de la chaîne France 24.
01:05:30 Ce qui m'intéresse davantage,
01:05:31 ce n'est pas l'idée de savoir qui vous avez croisé
01:05:34 dans un enterrement ou éventuellement à l'Olympia,
01:05:37 mais c'est le regard que vous portez sur l'avenir du groupe
01:05:41 et sur les éventualités possibles pour celui-ci,
01:05:45 et en particulier concernant la chaîne CNews.
01:05:48 Si, à l'avenir, un cahier des charges
01:05:50 devait éloigner CNews de ce qu'elle est aujourd'hui,
01:05:54 si des contraintes nouvelles devaient être portées
01:05:57 dans un cahier des charges et modifier le profil de la chaîne,
01:06:01 si l'attribution d'une fréquence venait à remettre en cause
01:06:04 l'existence même de CNews,
01:06:06 alors quelle direction prendrait le groupe ?
01:06:09 Quelle orientation prendrait alors le groupe à cette lumière ?
01:06:15 Et puis une 2e question,
01:06:17 quel est le regard que vous portez, d'ailleurs, sur notre commission
01:06:21 et sur le fait que nous n'ayons pas entendu
01:06:23 le principal actionnaire de TF1, M. Bouygues,
01:06:26 qui dispose de cette chaîne de la TNT ?
01:06:29 J'aimerais aussi avoir votre regard là-dessus.
01:06:32 -Votre micro, M. le Président.
01:06:36 -D'abord, sur les nouvelles réglementations
01:06:42 qui pourraient arriver, nous sommes légalistes,
01:06:45 donc nous les appliquerons, comme tout le monde.
01:06:47 Ca fait, je l'ai dit, 202 ans que notre groupe existe,
01:06:50 donc on s'adaptera...
01:06:52 On s'adaptera quoi qu'il arrive et quoi qu'il en soit.
01:06:56 N'ayez aucun doute sur le fait qu'on respectera
01:06:59 l'ensemble des obligations et si elles changent en cours de route,
01:07:03 on s'adaptera, ça fait partie des agilités de notre groupe.
01:07:06 En revanche, si par extraordinaire...
01:07:10 une des chaînes du groupe Canal était retirée,
01:07:16 je pense que ça poserait deux types de problèmes.
01:07:20 Un premier type de problème,
01:07:22 qui est que les équipes qui sont passées
01:07:24 pendant une journée entière vous ont expliqué
01:07:27 que c'était un ensemble, c'est-à-dire que c'était...
01:07:30 Dans une table, c'est un des piliers.
01:07:32 Si vous retirez un des piliers de la table,
01:07:34 ça pose un problème.
01:07:36 Et le deuxième sujet,
01:07:39 c'est que ce serait quand même une marque de défiance.
01:07:42 Parce que, qu'on le veuille ou non,
01:07:44 et ça répond, je crois, à votre deuxième question,
01:07:48 le sentiment extérieur.
01:07:50 Alors, c'est peut-être un sentiment qui est mal interprété,
01:07:54 mais le sentiment extérieur,
01:07:56 c'est que le succès des chaînes de Canal
01:07:59 et la liberté de ton de Canal gênent.
01:08:02 Et il suffit de lire la presse, d'ailleurs,
01:08:04 pour s'en rendre compte.
01:08:06 Si vous allez faire un sondage sur la commission,
01:08:10 pourquoi, comment, etc.,
01:08:11 je ne le crois pas du tout, personnellement,
01:08:14 mais c'est le sentiment que ça donne.
01:08:16 Il ne faudrait pas que les gens de Canal...
01:08:18 Maxime Sada, j'en ai fait...
01:08:20 J'ai donné un certain nombre d'éloges,
01:08:22 mais il a un gros défaut.
01:08:24 Il est extraordinairement susceptible et paranoïaque.
01:08:27 Voilà. Et...
01:08:30 C'est peut-être pas un défaut,
01:08:32 parce qu'il y a un livre américain
01:08:34 qui dit pourquoi les paranoïaques sont les seuls à survivre.
01:08:37 Mais je pense que ce serait une marque de défiance
01:08:41 qui serait extraordinairement importante,
01:08:44 en dehors du problème de la liberté d'expression,
01:08:46 parce que c'est ça dont on parle ici,
01:08:48 c'est ça dont parle cette commission.
01:08:50 Je ne suis pas un perdrot de l'année,
01:08:53 je vois bien comment ça se passe.
01:08:54 C'est comme à l'école, on veut vous faire sortir,
01:08:57 on dit que votre composition de français n'était pas bonne,
01:09:00 et après, il y a un blâme, et on sait
01:09:02 qu'on est sur le toboggan des problèmes.
01:09:05 D'ailleurs, comme vous l'avez dit, je suis le seul convoqué,
01:09:08 mais je suis très honoré d'être devant la représentation nationale,
01:09:12 parce que je trouve que c'est une belle salle
01:09:15 et qu'on parle sans phare, et c'est important.
01:09:18 Mais donc, voilà, le sujet est un sujet sérieux,
01:09:22 parce que c'est un sujet... On parle de démocratie,
01:09:24 et c'est important, on parle du premier groupe français,
01:09:28 premier groupe européen, qui dit, par ses équipes,
01:09:30 "Le clair fait partie de notre ensemble,
01:09:33 "et donc vous viendriez le déséquilibrer."
01:09:35 Et puis je crois que ce serait pris comme une gifle,
01:09:38 ce que ça a d'ailleurs l'intention d'être, j'imagine.
01:09:42 Donc je pense que ça posera problème.
01:09:44 Moi, en ce qui me concerne, je suis un optimiste.
01:09:46 Je pense que, de toute façon, le groupe s'adaptera.
01:09:49 On va pas s'arrêter, parce que le directeur a dit
01:09:52 qu'on était pas gentils. Malheureusement,
01:09:55 nous ne sommes pas dans le verbe,
01:09:57 nous sommes dans la réalité économique.
01:09:59 Nous avons, je l'ai dit, plus de 80 000 salariés,
01:10:02 on est responsable d'eux. On va pas faire des colères
01:10:05 parce que des gens sont pas contents.
01:10:07 Mais j'alerte, je pense que le groupe Canal,
01:10:10 c'est un groupe qui a traversé une grosse épreuve
01:10:12 et vraiment devenu un protagoniste international.
01:10:15 Maintenant, les gens parlent de Canal.
01:10:17 C'est une des seules marques françaises
01:10:20 dans les médias qui est réputée dans le monde entier,
01:10:23 connue dans le monde entier,
01:10:25 puisque les autres marques françaises
01:10:27 ne vont pas à l'étranger.
01:10:28 Je pense que vous devriez, voilà,
01:10:30 plutôt choyer votre champion national,
01:10:33 surtout que je vous dis, à mon âge,
01:10:35 si c'est moi qui vous déplaie, ça va pas durer longtemps.
01:10:38 La biologie va faire que de toute façon,
01:10:41 à un moment, vous me recevrez,
01:10:42 je reconnais très personne.
01:10:44 Donc, bon.
01:10:45 Donc, si c'est que moi, c'est pas grave.
01:10:48 Si c'est Canal, c'est plus embêtant.
01:10:50 Comme ils vous ont dit qu'ils voulaient tout renouveler,
01:10:53 je pense que ce serait positif d'aller dans ce sens.
01:10:56 Enfin, moi, je ne me mêle pas, mais je dis ce que je pense.
01:10:59 -Message reçu.
01:11:00 M. Chenu, c'est bon pour vous.
01:11:02 Je donne la parole à Mme Ségolène Amiaux.
01:11:05 ...
01:11:10 -Merci, M. le président.
01:11:12 M. Bolloré, M. Eric Zemmour,
01:11:13 que vous avez personnellement choisi
01:11:16 d'installer à l'antenne de CNews,
01:11:18 a déclaré sur LCI, le 19 janvier 2022,
01:11:21 à votre sujet, je cite,
01:11:23 "Pour en avoir discuté avec lui,
01:11:25 "Vincent Bolloré est très conscient du danger qui nous guette,
01:11:28 "du danger de civilisation,
01:11:30 "du danger de remplacement de civilisation.
01:11:33 "Il veut léguer à ses enfants et à ses petits-enfants
01:11:35 "la France telle qu'on lui a léguée."
01:11:38 A son intervieweur, qui lui demande s'il y a chez vous
01:11:41 le sentiment d'une mission politique
01:11:43 menée par votre groupe de médias,
01:11:45 Eric Zemmour acquiesce et abonde en répondant
01:11:48 "Moi, je trouve ça noble,
01:11:50 "je préfère quelqu'un qui est patriote
01:11:53 "et je lui rends hommage."
01:11:54 Alors, mes deux premières questions,
01:11:56 M. Bolloré,
01:11:57 menez-vous une mission politique
01:11:59 à travers votre groupe médiatique ?
01:12:02 -Premièrement. Deuxièmement,
01:12:04 la programmation des nombreux programmes religieux,
01:12:07 quasi exclusivement dédiés au catholicisme,
01:12:11 serait-elle purement fortuite
01:12:13 et sans aucune portée idéologique ?
01:12:15 Je tiens à préciser, puisque j'ai un peu de temps
01:12:18 et que je l'ai entendu derrière moi,
01:12:20 il y a quelques minutes,
01:12:22 je n'ai absolument aucune animosité
01:12:25 envers la religion catholique.
01:12:27 Je suis moi-même catholique, croyante et pratiquante.
01:12:30 ...
01:12:34 -Pardon. D'abord, je n'ai pas choisi Eric Zemmour.
01:12:36 Vous dites "vous avez choisi de mettre à l'antenne Eric Zemmour".
01:12:40 C'est complètement faux.
01:12:42 Ils vous l'ont dit, d'ailleurs,
01:12:43 c'est Gérald Briceviret et Serge Neidjar
01:12:46 qui ont choisi de mettre Eric Zemmour à l'antenne.
01:12:49 Accessoirement, tout le monde voulait mettre Eric Zemmour
01:12:52 à l'antenne. C'était quelqu'un qui vendait
01:12:54 des centaines de milliers de livres,
01:12:57 qui était recherché par toutes les chaînes,
01:12:59 et tout le monde voulait le faire venir.
01:13:01 Moi, j'ai déjeuné avec lui comme je déjeune avec beaucoup de monde,
01:13:05 et j'ai trouvé que c'était un garçon qui avait des idées
01:13:09 dans ce qu'il exprimait à l'époque, extraordinairement clair,
01:13:13 et qui était compréhensible par les gens de la télévision.
01:13:17 Quand les gens de Canal l'ont choisi,
01:13:19 donc c'est pas moi du tout qui l'ai mis à l'antenne,
01:13:22 il a été mis à l'antenne car tout le monde le voulait.
01:13:25 Il était sur la 6 et sur le service public, je crois.
01:13:28 Ca, c'est la première des choses.
01:13:30 La deuxième des choses,
01:13:31 qui revient au sujet essentiel que vous avez évoqué,
01:13:34 c'est qu'il faudrait pas prendre des petits bouts de phrases
01:13:37 de différentes personnes qui parlent à l'extérieur
01:13:40 et me les coller sur le dos.
01:13:42 Parce que je suis un grand garçon et que je suis capable de m'exprimer
01:13:46 sur ce que je suis et ce que je veux faire.
01:13:48 Donc, il faudrait pas prendre des petits bouts,
01:13:51 on voit comment ça marche et après, on fait une thèse.
01:13:54 Je suis, je vous l'ai dit, démocrate chrétien.
01:13:57 Alors, "démocrate", qu'est-ce que ça veut dire ?
01:14:00 Ca veut dire que je suis à respecter
01:14:02 les élus de la nation,
01:14:03 et l'avis de la nation.
01:14:05 Après, cet avis, je le trouve bon,
01:14:07 je le trouve mauvais, je le trouve moyen,
01:14:10 je suis pour la démocratie.
01:14:11 On a toujours été pour la démocratie dans ma famille.
01:14:14 Je vous ai dit l'autre jour,
01:14:16 enfin, tout à l'heure, que j'avais des tas de gens
01:14:19 qui avaient fait des guerres extraordinaires,
01:14:21 mais si vous remontez au Moyen Âge, les Bolloré,
01:14:24 les envahisseurs de l'époque, anglais, espagnol, etc.,
01:14:27 ils protégeaient des rivières,
01:14:29 je vous raconterai si ça vous intéresse,
01:14:31 mais donc, coule dans mes veines un sujet de démocratie.
01:14:35 Et je ne supporte que les gens qui sont démocratiques.
01:14:39 Et je suis moi-même démocratique.
01:14:41 Et puis après, il y a le mot "chrétien",
01:14:43 qui est pas un vilain mot.
01:14:46 La chrétienté, c'est la charité,
01:14:49 c'est l'espérance,
01:14:52 et là aussi, ça coule dans mes veines.
01:14:54 -En novembre 18,
01:14:57 mon arrière-arrière-grand-père, général Francfort,
01:15:00 est mort en servant la messe canonnée
01:15:02 dans l'église Saint-Gervais par la grosse Bertha.
01:15:05 J'ai un arrière-arrière-grand-père
01:15:07 qui était à Nantes, procureur,
01:15:09 en 1880, qui a démissionné parce que...
01:15:13 -M. Bolloré, on va devoir
01:15:14 se cantonner à des réponses courtes,
01:15:17 même si c'est très important.
01:15:18 Sur la question, effectivement, qui avait déjà été posée,
01:15:22 votre projet politique et logique, y en a-t-il un ?
01:15:25 -Si je ne crois pas à quelque chose,
01:15:27 je ne vais pas essayer de le mettre dans mes antennes.
01:15:30 C'est pour ça que je suis obligé de rentrer dans cette intimité.
01:15:33 Comme je lis partout ailleurs, le truc, le machin,
01:15:36 c'est effrayant, ça fait peur quand vous lisez sur vous.
01:15:39 Je suis tranquillement en Bretagne ou sur la Méditerranée
01:15:43 et je lis des journaux ou des petites lettres
01:15:45 qui racontent que machin, que truc, que j'ai un projet.
01:15:49 Franchement, certains journaux, vous savez,
01:15:51 je ne serais pas fier à leur place,
01:15:53 parce que ce sont des journaux qui ont été achetés
01:15:56 ou qui sont subventionnés par des gens
01:15:58 qui veulent ne pas avoir de mauvaises images.
01:16:01 Libération, je crois, 38 millions y reçoivent,
01:16:03 on ne sait pas pourquoi, de Daniel Kretinsky,
01:16:06 que j'aime beaucoup, d'ailleurs,
01:16:08 qui est un type tout à fait intéressant et francophile.
01:16:11 J'aimerais beaucoup qu'on écoute ce que je dis.
01:16:14 C'est pour ça que, monsieur le président,
01:16:16 je suis démocrate, chrétien, j'ai aucun projet idéologique,
01:16:20 si j'en avais, les chaînes de canal seraient effondrées.
01:16:23 Il y a, heureusement, dans notre pays,
01:16:25 une pluralité, il y a des gens différents,
01:16:27 mais je suis, je vous dis, tout doux et débonnaire,
01:16:30 et pas du tout un attilin.
01:16:32 -Ca mérite d'être clair. Madame Mio.
01:16:34 -Merci, monsieur le président.
01:16:38 Je relève ce que vous venez de dire,
01:16:41 et c'était fort intéressant.
01:16:42 Si je ne crois pas dans quelque chose,
01:16:44 je ne le mets pas dans mes antennes.
01:16:47 Si vous croyez en quelque chose, vous le mettez dans vos antennes.
01:16:50 Et du coup, puisque nous abordons aussi
01:16:52 le sujet de votre groupe de médias,
01:16:54 au sujet du rachat, notamment, de la Gardère,
01:16:57 dont vous n'êtes pas encore propriétaire,
01:16:59 puisque la Commission européenne n'a pas encore tranché à ce jour,
01:17:03 je m'interroge, est-ce que vous avez l'intention,
01:17:05 par exemple, de racheter le Parisien ?
01:17:08 Est-ce qu'il existe, comme on peut l'entendre,
01:17:10 un pacte avec monsieur Bernard Arnault,
01:17:13 et ce pacte implique-t-il de lui céder Paris Match ?
01:17:17 Rappelons, du coup, le début de la phrase,
01:17:20 à savoir, Paris Match, vous n'en êtes pas encore propriétaire.
01:17:23 -M. le président... -Excusez-moi, madame la députée,
01:17:31 puisque vous représentez le peuple et que je suis démocrate,
01:17:34 mais c'est un peu spécieux.
01:17:36 Je ne vous ai pas dit que si j'avais quelque chose,
01:17:39 je ne mets rien, parce que je n'ai rien en tête.
01:17:41 Non seulement je ne mets rien, mais en plus,
01:17:44 je suis démocrate chrétien, donc ça serait compliqué
01:17:47 pour moi de faire un pacte avec un pays auquel je ne crois pas.
01:17:50 Sur les histoires de religions et autres,
01:17:53 je vous rappelle qu'on avait créé les enfants d'Abraham,
01:17:56 mon fils Yannick l'avait monté, avec les trois religions,
01:17:59 et qui a été supprimé par Canal quand on lui a vendu.
01:18:02 Je vais vous raconter aussi, simplement pour vous donner
01:18:05 notre proximité avec le monde musulman,
01:18:07 j'ai beaucoup d'amis musulmans avec qui je vis en paix
01:18:10 et en fraternité, mais figurez-vous
01:18:13 que le commandeur des croyants, descendant du prophète,
01:18:16 Mohamed V, à la fin du milieu des années de 50,
01:18:20 en France, ne savait pas où aller.
01:18:22 Il avait été exilé par votre pays, par notre pays,
01:18:25 et il ne savait pas où revenir.
01:18:27 Et il est venu chez nous.
01:18:29 Et il a habité dans notre propriété de Garches-Vaucreuson
01:18:32 en novembre 55,
01:18:34 et nous sommes restés extrêmement amis
01:18:37 avec cette famille et ce descendant du prophète,
01:18:42 puis son fils qui était là,
01:18:44 maintenant, bien sûr, le fils de son fils qui est sur le trône.
01:18:47 Donc, c'est pas parce que je suis chrétien
01:18:49 que je ne peux pas parler des autres religions.
01:18:52 Au contraire, je pense qu'on vit en paix,
01:18:54 qu'on doit vivre en paix, que c'est essentiel.
01:18:57 En ce qui concerne Lagardère,
01:18:59 nous sommes propriétaires de Lagardère.
01:19:01 Le groupe Vivendi a eu l'autorisation
01:19:03 de la Commission européenne,
01:19:05 et, simplement, Arnaud Lagardère est un garçon
01:19:08 absolument remarquable, courageux, fidèle,
01:19:12 et il est à la tête de son groupe,
01:19:14 qui restera indépendant,
01:19:15 d'abord parce qu'il a d'autres actionnaires que nous,
01:19:18 mais ensuite parce qu'il gère très bien son groupe,
01:19:21 et vous verrez, la valeur des actions Lagardère
01:19:24 dans 3 ou 4 ans sera tout à fait remarquable.
01:19:26 En ce qui concerne Paris Match et Bernard Arnaud,
01:19:29 puisque c'était votre question et que j'essaie de répondre vite,
01:19:33 mais vous me revenez si jamais vous trouvez que j'ai pas été
01:19:36 assez désert, je connais Bernard depuis 40 ans,
01:19:39 on a commencé ensemble.
01:19:41 C'est quelqu'un pour qui j'ai beaucoup d'amitié,
01:19:45 et c'est pas un secret, il a envie de Match.
01:19:49 Il aime les belles choses, il aime les choses importantes,
01:19:52 et il trouve que Match est un magazine important,
01:19:55 et c'est vrai que Match est un magazine important.
01:19:58 Arnaud Lagardère a des dettes trop importantes,
01:20:02 il a envie de développer le travel retail et l'édition,
01:20:08 et il est tombé d'accord avec Bernard Arnaud
01:20:11 de rentrer en conversation exclusive
01:20:13 et discuter de tout ça.
01:20:14 Donc moi, je trouve ça extrêmement bien,
01:20:16 puisque vous avez d'un côté quelqu'un qui a envie de la voir
01:20:20 et de l'autre côté, quelqu'un qui est prêt,
01:20:22 s'il prie est bon, à s'en séparer,
01:20:25 malgré sans doute la peine que ça lui fait.
01:20:27 Mais votre question était pas celle-là,
01:20:29 y avait-il un accord secret ?
01:20:31 Alors, y avait zéro accord, on n'a signé rien, jamais,
01:20:35 et je n'étais tenu de rien.
01:20:37 Et tous les gens qui sont autour de Bernard et autour de moi
01:20:40 le savent, nous avons pris la majorité de Lagardère,
01:20:45 il a des titres qu'il peut vendre ou acheter,
01:20:47 mais nous sommes majoritaires,
01:20:49 et si vous avez plus de 51, c'est vous qui dirigez,
01:20:52 donc nous n'étions engagés et forcés à rien,
01:20:55 et nous ne sommes forcés à rien.
01:20:57 Mais je vous redis, c'est un garçon remarquable
01:20:59 et je suis sûr qu'il fera de Match quelque chose d'exceptionnel.
01:21:03 -Merci, monsieur le président. Bien reçu.
01:21:06 C'est pour le Parisien, rapidement.
01:21:09 -Le Parisien n'est pas à vendre, à ma connaissance.
01:21:11 -C'est pas ma question. -Pardon, redites-moi.
01:21:15 Il s'est engagé à vendre le Parisien ?
01:21:17 -C'est un accord. -Non.
01:21:18 Alors, réponse non.
01:21:20 -Est-ce que vous avez l'intention
01:21:23 de procéder à l'achat du Parisien ?
01:21:26 -Comme le Parisien n'est pas à vendre,
01:21:28 c'est pour ça que ma réponse était bonne.
01:21:31 Y a pas de discussion, évidemment, sur le Parisien,
01:21:34 y a pas d'engagement sur le Parisien,
01:21:36 et les choses qui sont pas à vendre,
01:21:38 c'est déjà des choses... -Donc c'est pas à vendre.
01:21:41 La parole à monsieur Laurent Esconé-Cox.
01:21:43 -Merci, monsieur le président.
01:21:45 Monsieur Bolloré, je suis aussi vice-président
01:21:48 de cette commission d'enquête.
01:21:50 Un clin d'oeil à mon collègue.
01:21:52 Comment concevez-vous la liberté d'expression et d'enquête
01:21:55 des journalistes, notamment au sein de votre groupe,
01:21:58 qui compte de nombreux médias, dont 4 chaînes de la TNT ?
01:22:01 -Les journalistes sont entièrement libres,
01:22:05 comme partout, évidemment.
01:22:08 -Merci pour cette réponse brève. Ca me permet d'enchaîner.
01:22:11 Si je vous ai posé cette question, c'est parce que je m'inquiète
01:22:14 de la longue liste des procès que vous avez intentés
01:22:17 aux journalistes de notre pays, que ce soit sur la TNT ou ailleurs.
01:22:21 On a rappelé le numéro de complément d'enquête d'avril 2016
01:22:25 diffusé sur la TNT Public.
01:22:26 Vincent Bolloré, un ami qui vous veut du bien,
01:22:29 reportage récompensé d'un prix Albert Londres en 2017.
01:22:32 Vous avez intenté pas moins de 5 procédures en justice en France.
01:22:36 Chacune déboutée. De façon transversale,
01:22:38 le journal "Basta" en 2012 publie une enquête
01:22:41 sur les activités de plusieurs groupes en Afrique.
01:22:43 Vous intentez deux procès.
01:22:45 Vous les perdez tous les deux.
01:22:47 En 2015, Mediapart, L'Obs, Le Point,
01:22:49 relaient un article de réacte sur vos activités camerounaises.
01:22:53 Vous leur intentez un procès que vous perdez à nouveau.
01:22:56 Il semble que l'avocat n'est pas bon.
01:22:58 En 2016, une enquête de Mediapart accuse votre société
01:23:01 d'avoir ruiné deux entreprises camerounaises.
01:23:03 Je termine avec ça. En 2017,
01:23:05 deux journalistes publient un livre sur vous.
01:23:07 Vous les attaquez pour la publication de cet ouvrage.
01:23:10 Procès qui se retournent contre vous.
01:23:12 Vous vaut une condamnation pour procédure abusive.
01:23:15 Voilà le sens de mon propos.
01:23:17 Ces actions en justice sont nombreuses
01:23:19 et vous ont rapporté de nombreuses critiques.
01:23:21 Elles vous ont valu une réputation d'expert
01:23:24 en procédures dites "baillons".
01:23:25 Ces procédures ont pu faire taire les journalistes
01:23:28 en les assommant sous des procès coûteux
01:23:30 que tous n'ont pas le moyen d'honorer.
01:23:33 Pas que la TNT.
01:23:34 Pour rappel, le petit média Basta a ainsi dépensé 13 000 euros
01:23:37 pour se défendre de vos accusations.
01:23:39 France Télévisions, sur la TNT, a perdu en frais de justice
01:23:42 plusieurs centaines de milliers d'euros
01:23:45 payés par le contribuable à la fin.
01:23:47 Des sommes jamais récupérées par vos revers judiciaires.
01:23:50 Je ne reprends pas à mon compte ces accusations,
01:23:52 car le droit à ester en justice est fondamental
01:23:55 et vous avez, comme chacun, le droit de vous défendre
01:23:58 contre toute accusation.
01:23:59 Ne pas comprendre les motivations de ces procès,
01:24:02 car les sommes d'affaires aguerries,
01:24:04 je suppose que vous êtes bien entourés,
01:24:06 et j'imagine que vos avocats ne pensent pas
01:24:09 que chacun de ces procès, tous perdus,
01:24:11 puisse être remporté.
01:24:12 En conséquence, quelles sont vos motivations
01:24:15 à de telles procédures ?
01:24:16 En définitive, ne considérez-vous pas
01:24:18 que la liberté des médias, dont la TNT,
01:24:20 s'arrête là où commence votre intérêt économique ?
01:24:23 En ce sens, trouverez-vous légitime,
01:24:25 c'est ma deuxième question, qu'un journaliste de votre groupe
01:24:28 puisse mener une enquête sur une entreprise
01:24:31 qui a été détruite ? -Merci.
01:24:32 Sur la deuxième question, il n'y a aucun problème.
01:24:35 Les journalistes font ce qu'ils ont à faire
01:24:38 dans le cadre du travail et de ce qui intéresse les abonnés.
01:24:41 Sur la première question, je ne suis pas d'accord avec vous.
01:24:44 Nous gagnons l'essentiel de nos procès
01:24:46 et à chaque fois, il est indiqué qu'il y a diffamation.
01:24:49 Je vais vous dire pourquoi, après, on en fait.
01:24:52 Et à chaque fois, il est indiqué que ces propos présentent...
01:24:55 J'ai une note que je lèverai à l'Assemblée,
01:24:58 au bureau de l'Assemblée, de la commission,
01:25:00 qui est accompagnée par nos juristes,
01:25:02 parce qu'on pensait bien qu'il y avait une question là-dessus.
01:25:06 Donc, en fait, à chaque fois, ils gagnent
01:25:08 et la Cour reconnaît qu'il y a diffamation,
01:25:11 mais à chaque fois, la Cour, ou souvent, dit
01:25:13 qu'il y a diffamation de bonne foi,
01:25:15 c'est-à-dire que les gens n'ont pas eu le temps de vérifier.
01:25:19 Pourquoi est-ce que le groupe fait ou faisait,
01:25:21 puisque maintenant, nous sommes sortis de l'Afrique,
01:25:24 donc nous n'avons plus ce genre de problème,
01:25:27 eh bien parce que quand vous avez...
01:25:29 Quand on vous accule de quelque chose
01:25:31 et que vous ne réagissez pas,
01:25:34 vous avez des services chez vos clients
01:25:39 qui posent problème pour continuer à travailler avec vous.
01:25:43 Et donc, vous êtes obligés d'aller,
01:25:45 quand vous jugez que les choses qui vous sont reprochées
01:25:48 ne sont pas justes, devant la Cour.
01:25:50 C'est une nécessité, car qui ne dit mot consent.
01:25:53 Donc, la plupart des procès, en effet,
01:25:55 les services juridiques, en ce qui concerne
01:25:58 ceux-ci, les font.
01:26:00 L'essentiel gagne, mais à la fin, ça n'a pas d'effet,
01:26:03 puisque c'est diffamation de bonne foi,
01:26:06 et ça vient protéger les journalistes
01:26:08 et les investigateurs, ce que je trouve bien.
01:26:11 Je livre ça au bureau de l'Assemblée.
01:26:13 Pardon. Si je peux finir sur votre question,
01:26:15 puisque vous l'avez posée. -Pardon.
01:26:17 -Et je reviens sur ces histoires
01:26:19 dont vous parliez tout à l'heure,
01:26:21 qui sont quand même extraordinairement injustes,
01:26:25 parce que moi, je suis allé pour la première fois
01:26:28 en Afrique, il y a une quarantaine d'années,
01:26:31 et je suis tout de suite tombé afro-optimiste
01:26:33 par rapport à ce continent.
01:26:35 C'est-à-dire que j'ai pensé que,
01:26:37 de la même façon que j'avais vu la Chine,
01:26:40 qui était rien du tout quand j'y allais,
01:26:42 devenir une puissance importante,
01:26:44 pour être la deuxième ou la première puissance mondiale,
01:26:48 pour être allé en un... -M. Bolloré,
01:26:50 vous êtes sûr de la pertinence par rapport à la réponse ?
01:26:53 -La réponse, c'est que, étant afro-optimiste,
01:26:56 nous avons construit là-bas beaucoup de choses.
01:26:59 J'explique comment c'est arrivé.
01:27:01 Nous avons construit énormément de choses là-bas
01:27:04 à la satisfaction des gens avec qui nous avons travaillé.
01:27:07 Nous avons construit des maillages
01:27:09 qui ont permis aux nourritures d'arriver, aux biens d'arriver.
01:27:12 Par rapport à ça, il y a un certain nombre de gens
01:27:16 qui n'ont pas envie que ces choses-là arrivent,
01:27:19 qui se sont mis à faire tout un charivari
01:27:22 sur cette... -M. Bolloré, je suis désolé,
01:27:24 le temps est contraint.
01:27:26 Je suis désolé pour votre réponse.
01:27:28 -Merci, président.
01:27:29 M. Bolloré, merci de vos propos,
01:27:31 parce que je les ai écoutés avec beaucoup d'attention.
01:27:35 Plutôt que de citer des propos antérieurs,
01:27:37 je me permets de reprendre les quelques éléments
01:27:40 que vous avez dits ici même.
01:27:42 Ma collègue l'a déjà rappelé.
01:27:44 Vous venez de dire "si je ne crois pas dans quelque chose,
01:27:47 "je ne le mets pas dans mes antennes".
01:27:49 C'est une façon bizarre de parler à la première personne
01:27:53 qui n'a aucun rapport avec ce qui passe à l'antenne,
01:27:56 qui ne s'occupe de rien.
01:27:57 Mais ne trouvez-vous pas étrange de parler de vos antennes
01:28:01 pour des chaînes TNT qui sont des services d'intérêt général ?
01:28:05 Finalement, c'est là, je crois,
01:28:07 notre différence peut-être de conception.
01:28:09 Ma question, ma première question,
01:28:11 mon collègue vous a interrogé sur le problème que ça poserait
01:28:15 que Canal+ soit renouvelé et pas CNews, par exemple.
01:28:18 Et puis là, vous avez dit que ça poserait problème,
01:28:22 et on n'a pas bien compris pourquoi.
01:28:24 On a même peut-être, à un moment donné,
01:28:26 cru lire une forme de...
01:28:28 Je dirais d'attention, de petite pression.
01:28:30 Attention, parce que c'est un édifice complet.
01:28:33 Mais pourquoi ?
01:28:35 Pourquoi ce serait embêtant que CNews n'ait pas, par exemple,
01:28:38 le renouvellement de la TNT alors qu'elle perd de l'argent
01:28:41 et que Canal+, lui, ne serait pas inquiété ?
01:28:44 Pourquoi ce serait un problème ?
01:28:46 Au nom de quoi ?
01:28:47 Si l'Arkom, en tant qu'autorité indépendante,
01:28:50 est-ce qu'il y a un problème ?
01:28:52 -Je reviens d'abord sur votre premier commentaire,
01:28:55 que je ne suis pas du tout d'accord avec vous.
01:28:57 La question qui était indiquée, c'est qu'on vous reproche
01:29:01 d'être quelque chose et de le mettre sur vos antennes.
01:29:04 Donc j'ai répondu, d'abord, je ne remets rien sur mes antennes,
01:29:08 ça a été pendant 20 minutes, ce que j'ai expliqué,
01:29:11 c'est un groupe, il y a des responsables, etc.
01:29:13 Et je reprenais l'intitulé de la question,
01:29:16 "Le mettriez-vous sur vos antennes ?"
01:29:18 Je ne pense pas ce que vous croyez que je pense,
01:29:21 je suis démocrate chrétien, donc ne transformez pas le langage.
01:29:25 C'est important.
01:29:26 Sur la deuxième question,
01:29:27 qui est "Qu'en est-il du non-renouvellement
01:29:30 "ou du renouvellement ?"
01:29:31 C'est pas moi qui suis décisionnaire, c'est l'Arkom.
01:29:34 L'Arkom fait ce qu'il a à faire.
01:29:36 Je dis simplement, si par extraordinaire ça arrivait,
01:29:39 je pense que ça poserait problème à Canal.
01:29:42 Je ne vais pas vous dire que c'est un dolor.
01:29:44 Je suis là pour dire la vérité,
01:29:46 les gens qui sont sous serment,
01:29:48 et ensuite, je connais les gens chez Canal,
01:29:51 je connais les entreprises, je sais ce qu'il en est.
01:29:54 C'est pas une pression ou quoi que ce soit,
01:29:56 c'est de dire simplement, ça poserait problème.
01:29:59 -Mme Taipaulion.
01:30:00 -On n'a pas bien compris quel problème ça poserait.
01:30:08 Vous avez dit également, tout à l'heure,
01:30:10 "C News raconte la vérité".
01:30:12 Or, C News a été, encore une fois, épinglée par l'Arkom hier,
01:30:16 monsieur Pascal Praud avait lié immigration et punaise de lit.
01:30:19 Je ne fais pas la liste de toutes les demandes de l'Arkom,
01:30:22 de rectification, etc.,
01:30:24 jusqu'à aller à des sanctions exemplaires.
01:30:27 Je crois que non, monsieur Bolloré, il arrive,
01:30:29 et c'est souvent, et c'est régulier,
01:30:31 que C News ne raconte pas la vérité.
01:30:34 Je m'interroge, parce que vous avez dit deux choses
01:30:37 qui semblent contradictoires dans vos propos.
01:30:40 Vous avez dit qu'on ne va pas s'arrêter
01:30:42 parce que le directeur nous fait des remarques.
01:30:45 Pour le coup, l'Arkom, c'est un peu le directeur,
01:30:47 il vous a fait des remarques, donc vous n'allez pas vous arrêter.
01:30:51 Mais vous avez dit d'un autre côté, "Nous sommes légalistes".
01:30:54 Je ne comprends pas pourquoi, sur vos chaînes,
01:30:57 vous laissez poursuivre des activités
01:31:00 qui sont clairement contraires à la loi,
01:31:03 puisque le pluralisme n'y est pas respecté,
01:31:06 et les fake news y sont légions,
01:31:08 et je tiens à votre disposition, mais je suis sûre que vous l'avez,
01:31:11 la liste des différentes remarques
01:31:14 et des différents types, d'ailleurs, de sanctions ou pas,
01:31:17 qu'a faite l'Arkom à ce titre.
01:31:19 Et puis, vous avez dit, C News est un espace de liberté.
01:31:23 Je disais à M. Prot la semaine dernière
01:31:26 à quel point on ne peut pas parler d'espace de liberté
01:31:29 quand un invité se fait couper sans arrêt la parole
01:31:32 et ne peut pas aller au bout d'une phrase.
01:31:34 Donc, je ne crois pas que C News soit un espace de liberté non plus.
01:31:42 -Seule Mme Taillepolliant avait la parole,
01:31:47 et maintenant, seul M. le président à la parole.
01:31:50 -Je re-redis, pour pas que vous me disiez
01:31:52 que ce ne sont pas mes chaînes,
01:31:55 donc vous ne pouvez pas me dire vos chaînes,
01:31:57 et vous me dire que c'est vos chaînes.
01:32:00 Non, ce ne sont pas mes chaînes.
01:32:01 Ce sont des chaînes gérées par des gens
01:32:04 qui ne sont pas le service public,
01:32:06 qui sont simplement des chaînes qui ont des conventions,
01:32:09 et l'ensemble, aujourd'hui, des conventions qui existent
01:32:12 sont respectées, de ce que je sais.
01:32:14 Donc ils respectent la loi intégralement,
01:32:16 que vous le vouliez ou pas,
01:32:18 et l'arrêt du Conseil d'Etat, que j'ai lu, le confirme.
01:32:21 -Je donne la parole à Mme Fabienne Colbeck.
01:32:25 -Merci, M. le président.
01:32:30 M. Bolloré, de par votre expérience
01:32:32 à la tête du groupe Canal+,
01:32:33 et aujourd'hui en tant que conseiller du président du même groupe,
01:32:37 acteur majeur du paysage audiovisuel français sur la TNT,
01:32:40 comment appréhendez-vous la fin prochaine
01:32:43 des autorisations de diffusion pour 6
01:32:45 de ces chaînes en 2025 ?
01:32:48 Dans ce contexte, quelle est votre analyse
01:32:50 des enjeux liés à la procédure de renouvellement
01:32:52 des autorisations par l'ARCOM,
01:32:54 notamment en termes de respect des obligations légales
01:32:57 et contractuelles, et de l'adaptation
01:32:59 de ces engagements à l'évolution des attentes
01:33:01 des téléspectateurs et aux défis posés par le numérique ?
01:33:04 En outre, comment envisagez-vous la contribution
01:33:07 du groupe Canal+ à la diversité, au pluralisme et à l'innovation
01:33:10 dans les contenus de l'offre de programmes proposés ?
01:33:14 Et dernière question, quelle est votre vision du pluralisme
01:33:18 et quelle stratégie adoptez-vous pour la garantir ?
01:33:21 Et est-ce une des priorités du groupe ?
01:33:23 Je vous remercie.
01:33:24 -Je suis désolé, parce que je ne suis pas conseiller
01:33:27 du président de Canal, mais du président de Vivendi,
01:33:30 et je ne suis pas capable de répondre aux questions
01:33:33 que vous m'avez posées qui concernent les chaînes de Canal
01:33:36 en termes substantiels. Je ne me cache jamais,
01:33:38 mais je ne sais pas si vous pouvez refaire votre question
01:33:41 d'une autre façon pour que je puisse y répondre.
01:33:44 Je suis un peu gêné, je ne sais pas quoi vous dire.
01:33:46 Si ce n'est de reprendre ce que j'ai dit tout à l'heure.
01:33:50 -Vous pouvez quand même nous donner
01:33:52 votre vision du pluralisme ?
01:33:53 -Le pluralisme, c'est la capacité d'aller...
01:33:58 Le pluralisme, c'est la capacité d'avoir
01:34:01 l'ensemble des opinions qui sont exprimées,
01:34:05 et comme vous le savez, et l'Arkom l'a indiqué,
01:34:07 ces news respectent ces temps de parole.
01:34:09 Peut-être qu'après, les règles vont changer
01:34:12 et que ce ne sera pas simplement les temps de parole
01:34:15 des journalistes, et je vous ai dit,
01:34:17 nous sommes légalistes, et forcément,
01:34:19 nous nous adapterons à ce qui sera demandé,
01:34:23 mais pour l'instant, on ne peut pas dire
01:34:26 qu'il n'y ait pas le respect des obligations
01:34:28 qui ont été imposées.
01:34:33 -Allez-y, Mme Kulloe.
01:34:34 -Est-ce un sujet qui revient régulièrement
01:34:37 au sein du groupe ? Vous êtes quand même proche
01:34:39 du groupe Canal+, même si vous n'êtes pas sa tête
01:34:42 et pas conseiller du président.
01:34:44 Est-ce une des priorités ?
01:34:46 Comment est envisagé par rapport à, justement,
01:34:49 tout ce qui est dit autour notamment de ces news,
01:34:53 mais notamment des chaînes d'information ?
01:34:56 Comment est traité ce sujet, sérieusement ou pas ?
01:34:59 Est-ce que... Voilà. Comment un sujet
01:35:01 qui fait parler et qui est important,
01:35:03 notamment dans les procédures légales
01:35:05 d'attribution par l'ARCOM pour les chaînes de la TNT ?
01:35:08 -Non, Maxime Sahada vous l'a dit,
01:35:11 je crois qu'il a clairement envie
01:35:14 de développer la partie française de Canal
01:35:16 et la partie gratuite, claire,
01:35:18 qui correspond à ce que j'ai dit tout à l'heure,
01:35:21 c'est-à-dire à un ensemble...
01:35:23 consubstantiel, enfin, c'est un ensemble
01:35:26 substantiel du groupe.
01:35:29 Euh...
01:35:30 Moi, je pense que les dirigeants qu'il a nommés,
01:35:34 et que je connais un peu, sont de qualité,
01:35:36 et la preuve en est, c'est le succès de ces chaînes.
01:35:39 Ce qui dérange aujourd'hui, en fait,
01:35:41 je veux dire, ces chaînes auraient un très peu d'audience.
01:35:45 Vous n'en parleriez pas, personne n'en parlerait.
01:35:48 Donc, ça prouve que les dirigeants sont, je crois, compétents
01:35:52 et que c'est une vraie ouverture.
01:35:55 Je suis très frappé de voir à quelle vitesse ça monte.
01:35:58 Donc, je vous dis, le vrai sujet, c'est de savoir
01:36:01 si vous avez envie d'encourager un grand groupe français
01:36:04 euh...
01:36:05 qui, par ailleurs, fait des développements internationaux
01:36:10 ou si vous voulez que ce soit qui vienne et prenne la place.
01:36:13 Je ne sais pas, moi, c'est pas mon...
01:36:15 Je vous dis, nous, on s'adaptera.
01:36:17 Et puis, vous l'avez compris, notre groupe est extraordinairement
01:36:20 important dans d'autres métiers.
01:36:22 Nous sommes le premier actionnaire du premier groupe musical
01:36:26 dans le monde.
01:36:27 Là aussi, nous y avons travaillé.
01:36:29 Je vous ai raconté l'histoire de Canal,
01:36:31 comme je vous ai raconté l'histoire des SACHETAT.
01:36:34 À chaque fois, la création de notre groupe, c'est ça.
01:36:37 En 10 ans, en 20 ans, on part de quelque chose
01:36:39 qui est dans un certain état et avec des équipes
01:36:42 et des capes qui ont été fixées, on est capable
01:36:45 d'aller les transformer en grands champions.
01:36:47 Et puis après, de temps en temps, on les marie, on les vend à d'autres.
01:36:51 -Vous pouvez pas, par vos fonctions actuelles,
01:36:54 répondre précisément à la question que vous êtes plus dans.
01:36:57 Dans le groupe, monsieur Jean-Jacques Gauthier.
01:37:00 -Merci, président.
01:37:02 Dans un monde audiovisuel hyper concurrentiel,
01:37:06 en pleine mutation, on a aujourd'hui une offre de contenu
01:37:10 qui a été facilement multipliée par 100
01:37:12 par rapport à il y a 20 ans.
01:37:14 Rien qu'en France, c'est plus de 70 titres de presse,
01:37:17 plus de 1 000 radios, plus de 200 chaînes de télévision.
01:37:21 Mais on a aussi une captation des recettes publicitaires
01:37:25 par les grandes plateformes américaines,
01:37:27 les géants du numérique, et donc nécessité
01:37:30 d'avoir un grand groupe national,
01:37:32 de grands champions et des actionnaires
01:37:34 qui investissent.
01:37:36 Je pense que les représentants de la nation sont fiers
01:37:39 que de l'objectif fixé par le groupe Canac+
01:37:42 d'intégrer le top 5 des acteurs mondiaux en 2030
01:37:45 des contenus payants.
01:37:46 Ceci étant, qui dit grand groupe,
01:37:49 dit forcément concentration des médias.
01:37:53 Vous me voyez venir.
01:37:55 Le respect du pluralisme
01:37:57 est aussi une des conditions de la démocratie.
01:38:01 Alors comment concilier les deux ?
01:38:03 A la fois concentration des médias
01:38:05 pour avoir une activité économique rentable
01:38:08 et respect du pluralisme,
01:38:10 sachant que le contrôle de la concentration des médias
01:38:13 en France aujourd'hui est, à mon sens,
01:38:15 à la fois très complexe et obsolète.
01:38:18 Comment le moderniser, selon vous ?
01:38:20 -Ca me permet d'ailleurs aussi de dire
01:38:23 que la Commission des Affaires culturelles et de l'Education
01:38:26 a apporté une mission d'information
01:38:28 avec Inia Khenchani et Isabelle Roche
01:38:31 sur l'évaluation de la loi Bloch.
01:38:33 Ce sont des travaux extrêmement importants.
01:38:35 -Canal, aujourd'hui,
01:38:37 si on regarde et qu'on fait l'addition
01:38:39 de toutes ces audiences,
01:38:41 c'est pas extraordinaire.
01:38:44 C News doit faire à peu près 3 % maintenant.
01:38:52 C8 fait à peu près 3,5 ou 4.
01:38:55 C Star fait 1 %
01:38:57 et Canal, par nature, avec toutes ses chaînes,
01:39:00 doit faire 1 %.
01:39:01 Donc, si vous voulez, on représente 10 %
01:39:04 face à un TF1 avec toutes ses chaînes,
01:39:06 qui doit en représenter 30 ou 40,
01:39:09 et un La6 avec toutes ses chaînes, qui en représente 20 ou 30,
01:39:12 puisqu'ils ont commencé par dire que la TNT marcherait pas.
01:39:15 Quand ils ont vu que ça marchait, ils se sont créés, TMC, etc.,
01:39:19 ils les ont rachetés, la W9 et compagnie.
01:39:22 Donc, je crois pas que nous puissions dire
01:39:26 qu'on représente une audience trop importante.
01:39:29 Voilà.
01:39:30 Maintenant, moi, pour être tout à fait honnête,
01:39:33 c'est vrai que je trouve qu'en allumant la télé,
01:39:35 il y a énormément de choix,
01:39:37 énormément de pluralisme, et que...
01:39:39 Il y en a pour... Voilà.
01:39:41 Ce pluralisme existe aujourd'hui en France.
01:39:44 Et puis, après, les différentes opinions,
01:39:47 je pense, sont exprimées à droite à gauche.
01:39:49 C'est mon avis en tant que téléspectateur.
01:39:51 Et puis, évidemment, on ne parle pas
01:39:54 de tout cet univers extraordinairement important,
01:39:57 qui est l'univers du Net,
01:39:59 qui n'est pas sous ce contrôle ici présent,
01:40:02 et qui est en train de monter de façon extrêmement importante.
01:40:06 Donc, je crois que c'est pas ce qui nous menace aujourd'hui,
01:40:11 la concentration dans les positions actuelles telles qu'elles sont,
01:40:15 et je crois pas particulièrement que c'est Canal
01:40:17 qui menace quoi que ce soit, surtout que le centre de gravité
01:40:21 de Canal, vous l'avez entendu tout à l'heure,
01:40:23 est en train, par obligation, de se passer à l'international
01:40:27 avec de la croissance, parce que quand vous lancez un film,
01:40:30 une série, si vous avez 100 millions d'abonnés,
01:40:33 c'est plus facile de l'amortir que si vous en avez 25.
01:40:36 Et que nos concurrents, aujourd'hui,
01:40:38 sont plutôt à 100 ou 200 millions d'abonnés,
01:40:40 alors que, vous l'avez entendu, on espère aller à 50
01:40:43 dans les 18 mois qui viennent.
01:40:46 -Merci, M. le Président. M. Jean-Jacques Gauthier, vous avez...
01:40:49 -Est-ce que le groupe...
01:40:51 Est-ce que le groupe, au vu de ses objectifs de développement,
01:40:57 d'aller chercher de nouveaux marchés,
01:40:59 des perspectives de croissance externe,
01:41:02 est-ce que vous êtes gêné par les règles actuelles
01:41:04 sur le contrôle, notamment sectoriel,
01:41:07 de la concentration des médias ?
01:41:09 Est-ce que vous êtes gêné
01:41:11 dans vos perspectives de développement ?
01:41:13 Est-ce que vous êtes favorable à une certaine évolution ?
01:41:17 On a de grands acteurs audiovisuels privés
01:41:19 qui ont souhaité une évolution à la matière.
01:41:21 Est-ce que c'est le cas chez vous ?
01:41:23 -Je pense qu'il faut demander à Maxime Saada
01:41:26 ou Gérald Briceviret ou les gens qui s'occupent des chaînes.
01:41:29 Personnellement, je pense pas qu'il y ait une gêne
01:41:32 dans le développement de Canal à l'international.
01:41:35 Je pense qu'il y a un problème
01:41:38 qu'on aborde ici, je le dis sans se cacher,
01:41:42 de la situation
01:41:46 de liberté de Canal
01:41:49 et de ses différentes filiales,
01:41:52 mais je crois pas qu'il y ait de problème réglementaire
01:41:55 qui bloque. Si jamais il y a des nouvelles réglementations,
01:41:58 le groupe Canal s'adaptera, comme depuis sa création.
01:42:01 -Merci pour cette réponse courte.
01:42:03 Je donne la parole à M. Jérôme Ketsch.
01:42:05 -Pardon.
01:42:12 Merci, M. le Président.
01:42:13 Comme à chacune de ces auditions,
01:42:15 je vais m'en tenir stricto sensu à l'objet de celle-ci.
01:42:19 Puisque tout le monde a dit d'où il parlait,
01:42:21 vous le premier,
01:42:23 moi, je suis un socialiste, républicain,
01:42:25 universaliste, laïque,
01:42:27 et attaché au droit.
01:42:29 C'est ma première question.
01:42:31 Sans être Attila, comme chef d'entreprise,
01:42:33 comme homme d'affaires, si un de vos partenaires
01:42:36 avec lequel vous êtes lié par contrat
01:42:38 ne respecte pas de manière régulière
01:42:40 ce contrat, j'imagine que vous vous posez des questions
01:42:43 sur le renouvellement de celui-ci.
01:42:45 Vous avez dû dénoncer des contrats commerciaux
01:42:48 ou des partenariats.
01:42:49 Or, les chaînes du groupe
01:42:52 cumulent à elles seules
01:42:54 une écrasante majorité des sanctions
01:42:57 que le juge de l'audiovisuel a pu être amené à prendre,
01:43:00 41, vous avez mentionné notamment les sanctions financières.
01:43:04 Donc ma question, c'est, comme juriste de formation
01:43:07 et légaliste, vous nous l'avez dit,
01:43:10 comprendriez-vous que le non-respect
01:43:12 de ces obligations puisse se traduire
01:43:15 par un non-renouvellement ?
01:43:17 Et la question corollaire, c'est,
01:43:20 qu'avez-vous fait dans le passé
01:43:22 pour mettre un coup d'arrêt
01:43:25 à la multiplication de ces sanctions ?
01:43:27 Par exemple, on aurait pu imaginer,
01:43:29 comme dans toute boîte,
01:43:31 que la modulation des rémunérations
01:43:33 ou des contrats liés aux producteurs
01:43:36 soit indexée sur l'existence de ces sanctions.
01:43:39 Est-ce qu'il y a eu ce genre de recherche d'incitation ?
01:43:43 Parce que la question que l'Arcum va se poser
01:43:45 et que nous, nous nous posons sur la réflexion du cadre juridique,
01:43:49 c'est, comment mesure-t-on l'intention
01:43:52 d'un gestionnaire, d'un exploitant,
01:43:54 pour réduire ce qui est malheureusement
01:43:57 des non-respects, contrairement à ce que vous avez dit,
01:44:00 de la convention qui vous lie, puisque vous avez été sanctionné ?
01:44:03 -Je vais vous dire le fond de ma pensée,
01:44:08 c'est l'obligation en cet endroit.
01:44:11 Je pense que les chaînes de canal
01:44:14 sont scrutées à la loupe,
01:44:15 que par des tas de gens
01:44:18 qui ne souhaitent pas, pour des raisons diverses,
01:44:21 soit de concurrence, soit de...
01:44:23 Je sais pas.
01:44:24 En tout cas, n'ont pas envie qu'elles demeurent,
01:44:27 scrutent à la loupe et font tout un bruit considérable
01:44:32 auprès de l'Arcum en disant "Regardez, c'est affreux", etc.
01:44:35 Je pense qu'il y a un dossier qui est préparé
01:44:38 depuis un certain temps,
01:44:39 qui a pour but, ce que je disais tout à l'heure
01:44:42 en parlant du lycée, où tout d'un coup,
01:44:44 on vous dit que vous n'avez pas rempli vos obligations.
01:44:47 Je crois que c'est "Qui veut noyer son chien
01:44:50 "prétend qu'il a la rage ?"
01:44:52 Je pense que c'est scruté
01:44:55 et que l'Arcum reçoit tout d'un coup des choses.
01:44:57 Après, elles sont montées en épingle
01:45:00 et moi, personnellement,
01:45:03 certaines me paraissent regrettables,
01:45:05 mais d'autres me paraissent pas importantes
01:45:08 ou même curieuses.
01:45:10 Il y a cette histoire de Hanouna,
01:45:12 qui a fait beaucoup parler avec le refuge,
01:45:15 où il y avait un pauvre garçon qui était dans la rue,
01:45:18 parce qu'il y avait une blague, évidemment,
01:45:20 à la Syrie de Hanouna,
01:45:22 et qui avait un pauvre garçon, ses parents l'avaient reconnu,
01:45:25 et le refuge l'avait reçu, il était au bord du suicide,
01:45:29 c'était affreux, et là, tout le monde a dit
01:45:32 "C'est épouvantable".
01:45:33 Et puis, heureusement, Syrie de Hanouna a porté plainte,
01:45:37 il y a eu une enquête de police, on s'est aperçu que c'était faux.
01:45:40 Le directeur du refuge a dit "Je crois,
01:45:43 "c'est quelque chose que j'ai inventé."
01:45:45 Voilà.
01:45:46 -M. le président, sur le cas de la réponse
01:45:49 par rapport au non-renouvellement,
01:45:51 selon vous, effectivement,
01:45:53 est-ce que le fait d'être sanctionné
01:45:55 peut justifier un traitement de fait particulier
01:45:58 de ces chaînes-là, en tout cas une prise en considération
01:46:02 ou une sanction dans les décisions d'un nouveau renouvellement ?
01:46:05 -On va le...
01:46:07 Si vous êtes avec aucun reproche,
01:46:09 c'est un peu difficile de vous les supprimer.
01:46:11 On va vous dire "C'est antidémocratique."
01:46:14 Si vous avez envie de supprimer des chaînes,
01:46:17 vous êtes obligés d'aller faire des cas
01:46:19 et d'expliquer des choses qui ont été faites.
01:46:22 Je dis pas que...
01:46:23 Vous savez, le plus grand saint pêche 7 fois par jour
01:46:26 dans la religion chrétienne, donc on a de la marge.
01:46:29 Mais voilà.
01:46:30 Mais ça me paraît pas, je vous dis.
01:46:32 Et puis, ce qui m'interpelle dans ce que vous dites,
01:46:35 c'est... Pardon, mais le succès de ces chaînes
01:46:38 devrait faire que les dirigeants
01:46:40 devraient être plus récompensés que ce qu'ils ne sont.
01:46:43 Je veux pas leur donner des mauvaises idées
01:46:46 et qu'ils viennent demander des choses.
01:46:48 Mais c'est un succès, tout ça.
01:46:50 On peut raconter ce qu'on veut. C'est un succès formidable,
01:46:53 avec des groupes qui ne sont pas les plus puissants de France
01:46:57 et qui ont réussi à se hisser parmi les premières positions.
01:47:00 -M. Gaddj.
01:47:01 -Il faut que vous coupiez. Merci.
01:47:08 Donc, ce que vous nous dites, c'est que la fin justifie les moyens
01:47:11 et que le succès, même au prix du non-respect de la Convention,
01:47:15 doit être valorisé et pas sanctionné.
01:47:17 L'autre raison de votre présence aujourd'hui,
01:47:20 c'est la question du rapport à ce qu'on peut faire
01:47:23 des chaînes d'opinion.
01:47:24 Dans votre audition au Sénat en janvier 2022,
01:47:27 vous dites que c'est pas du tout mon intention.
01:47:30 Pourtant, ce n'est pas le sentiment qui se dégage
01:47:32 au regard de ces chaînes.
01:47:34 On a vu les chiffres d'une surreprésentation
01:47:37 de certains courants d'opinion, y compris parfois des moments,
01:47:40 y compris dans les sanctions, où l'honnêteté,
01:47:43 la rigueur dans la présentation, le traitement de l'info,
01:47:46 la maîtrise de l'antenne sont des critères auxquels vous êtes tenus.
01:47:50 Vous avez parfois été sanctionné, parfois pas encore.
01:47:53 Je pense à l'histoire des étoiles bleues
01:47:55 taguées sur les murs, où vous êtes rué sur une explication
01:47:59 alors qu'on a aujourd'hui des signes qui disent
01:48:01 que c'est la Russie qui était derrière tout ça.
01:48:04 Est-ce que vous n'avez pas le sentiment
01:48:06 que cette question de la chaîne d'opinion
01:48:08 et de l'influence que vous pouvez lui donner
01:48:11 au nom de cette fin "justifier les moyens"
01:48:13 pour servir un public au mépris de l'éthique
01:48:16 et d'un principe de responsabilité
01:48:18 qui doit peut-être aussi faire écho aux valeurs
01:48:20 que vous avez mentionnées ?
01:48:22 -Pardonnez-moi, je partage pas du tout ce que vous dites.
01:48:25 Il n'y a aucunement la fin "justifier les moyens".
01:48:28 Nous avons, au contraire, beaucoup de morale,
01:48:32 beaucoup de points de surveillance à l'intérieur du groupe,
01:48:36 de façon générale,
01:48:37 et ça fait partie de l'ADN de ce groupe,
01:48:40 d'être extrêmement respectueux et de faire attention à tout.
01:48:43 C'est le premier point.
01:48:45 Sur le deuxième point, accessoirement,
01:48:47 comme c'est pas moi qui gère, je prends la défense des gens,
01:48:50 mais et l'ARCOM et le Conseil d'Etat
01:48:53 ont dit que ces news étaient une chaîne,
01:48:56 non pas d'opinion, mais d'information.
01:48:59 Donc je vais pas me substituer à l'ARCOM et au Conseil d'Etat,
01:49:03 et je pense que vous n'avez pas de motifs pour le faire aussi.
01:49:07 -C'est très clair. Merci.
01:49:12 Pour cette réponse, je donne la parole à M. Jacobelli.
01:49:16 Par contre, il n'y a pas de répartition.
01:49:23 La parole est à donner à la personne à qui je la donne,
01:49:26 donc M. Jacobelli.
01:49:27 -Merci, M. le président. Bonjour, M. Bolloré.
01:49:29 J'ai travaillé 20 ans dans l'audiovisuel,
01:49:32 j'ai commencé ma carrière à TF1,
01:49:33 j'ai dirigé les antennes de TV5 Monde,
01:49:35 j'ai dirigé plusieurs groupes de production télévisuelle,
01:49:39 mais je n'ai jamais travaillé ni pour vous, M. Bolloré,
01:49:42 ni pour le groupe Canal+.
01:49:43 J'aime la télévision, je suis ici à la commission
01:49:46 pour voir dans quelles conditions renouveler
01:49:48 les autorisations de la TNT.
01:49:50 Je suis un peu surpris par cette audition.
01:49:53 J'ai plus l'impression d'être, je dois le dire,
01:49:55 dans le procès d'une personne, vous,
01:49:57 et je ne suis pas forcément étonné
01:50:00 quand je lis un certain nombre de déclarations.
01:50:02 Celle de M. le rapporteur, par exemple.
01:50:05 "Il est temps de sanctionner Bolloré
01:50:07 "et ses lamentables marionnettes,
01:50:09 "xénophobie et voyeurisme."
01:50:10 C'est la recette de la petite clique des Bolloré.
01:50:13 Cyril Hanouna défend l'oligarque Bolloré.
01:50:16 Bravo à Louis Boyard, mon collègue député,
01:50:18 d'avoir dit la vérité sur l'argent sale
01:50:21 de ce saccageur de l'Afrique, mon collègue Boyard,
01:50:24 d'avoir dit, à l'adresse de Canal+,
01:50:26 que le système Bolloré entraîne le racisme et l'islamophobie.
01:50:30 Vous le savez comme moi, une chaîne de télévision,
01:50:33 ce sont des programmes des hommes et des femmes,
01:50:36 mais aussi une réputation.
01:50:38 Est-ce qu'une offensive politique, très claire,
01:50:40 et malheureusement, cette commission en est l'exemple,
01:50:44 qui est menée contre votre personne,
01:50:46 j'ai l'impression, et le groupe dont vous êtes actionnaire,
01:50:49 est-ce que ces propos très vindicatifs,
01:50:52 qui, en plus, nuisent sur l'image de vos chaînes
01:50:54 et donc sur les audiences,
01:50:56 et est-ce que vos équipes en ressentent des problèmes
01:50:59 pour travailler dans leur confort quotidien ?
01:51:02 Quand on travaille dans une chaîne de télévision,
01:51:04 il y a beaucoup de chœurs, beaucoup d'allants,
01:51:07 parce qu'on porte un projet, et ces critiques peuvent blesser.
01:51:11 Avez-vous noté un impact de ces attaques
01:51:13 qui sont dirigées contre vous et votre groupe ?
01:51:16 -C'est pas agréable.
01:51:18 C'est sûr que ça fait pas plaisir.
01:51:21 On préférait dire "vous êtes un type formidable,
01:51:23 "ce que vous faites est génial,
01:51:25 "vous êtes un grand chef d'entreprise",
01:51:27 mais après, il y a une habitude d'être paratonnaire,
01:51:30 et ça sert, d'ailleurs,
01:51:32 parce que c'est ni Arnaud Puyfontaine
01:51:35 ni mon fils Yannick,
01:51:36 qui est pourtant président de la société,
01:51:39 ne sont là, mais tant mieux pour eux,
01:51:41 ça leur évite, ou tant mieux pour eux,
01:51:43 ils regrettent de ne pas être devant la représentation nationale.
01:51:47 En effet, je trouve tout ça triste.
01:51:49 On est quand même dans une période
01:51:51 où beaucoup de Français ont du mal à vivre,
01:51:54 et je pense que les disputes,
01:51:57 les petites guéguerres
01:52:00 ne sont pas extraordinairement utiles.
01:52:04 Ce serait mieux de s'asseoir autour d'une table
01:52:06 et d'essayer de voir comment on peut bâtir ensemble,
01:52:09 comment on peut faire des choses pour que les choses aillent mieux.
01:52:13 C'est plus facile de se disputer quand ça va bien que mal.
01:52:16 Malheureusement, l'expérience montre
01:52:18 qu'on se dispute souvent quand ça va mal
01:52:20 et qu'on cherche des boucs émissaires.
01:52:23 Moi, ma personne, franchement, c'est pas le problème.
01:52:25 À mon âge, dans ma situation, je vous ai dit tout à l'heure,
01:52:29 d'ailleurs, peut-être même que ça me permet de devenir un homme,
01:52:32 en reprenant la phrase de Kipling.
01:52:34 Sur les équipes, fort heureusement,
01:52:37 l'essentiel de Canal,
01:52:40 ce sont des abonnés
01:52:42 qui ne comprennent rien à ce qui est dit ici.
01:52:45 Les abonnés sont intéressés
01:52:48 parce que vous avez l'anatomie d'une chute qui est passée,
01:52:51 Barbie, Openheimer, la semaine prochaine,
01:52:54 la Ligue des champions, le rugby, etc.
01:52:57 Donc je pense pas que ça a d'effet sur Canal aujourd'hui.
01:53:00 Ça a eu de l'effet.
01:53:02 Quand je suis arrivé, il y avait les mêmes attaques,
01:53:05 mais la situation de Canal était fragile
01:53:07 et on espérait que Canal+ devienne Canal-moins,
01:53:10 que nous soyons sortis
01:53:12 et que d'autres prennent la place et que les anciens reviennent.
01:53:16 Là, aujourd'hui, je pense que franchement,
01:53:19 c'est pas ça qui va renverser les choses.
01:53:22 Mais je redis, moi, à titre personnel,
01:53:24 je pense que dans l'état de notre pays,
01:53:26 ce serait bien d'essayer de construire
01:53:29 plutôt que d'essayer de s'envoyer des invectives, je crois.
01:53:33 -M. Jacobi, vous avez un rebond.
01:53:35 -Oui, très rapide.
01:53:36 -Merci, M. le président.
01:53:39 Vous savez qu'un certain nombre de députés
01:53:42 ont fait circuler ou signent une pétition
01:53:44 pour que vos chaînes s'arrêtent.
01:53:46 Ce vent du boulet, j'allais dire, venu parfois du Parlement,
01:53:50 vous amène à changer certains de vos programmes,
01:53:53 certaines de vos programmations, pour préserver l'avenir
01:53:56 ou au contraire, vous continuez comme si de rien n'était ?
01:53:59 -Je crois que les équipes de Canal sont très attentives.
01:54:02 Vous les avez reçues ici.
01:54:04 Gérald Briceviret, Franck Capietto,
01:54:06 Jean-Marc Juramy, Serge Nedjar,
01:54:08 ils savent qu'ils sont scrutés chaque jour.
01:54:13 Donc évidemment, c'est pas agréable, je vous le redis,
01:54:16 mais c'est comme ça et...
01:54:18 Il faut être courageux.
01:54:21 Dans notre ADN, il y a le courage et l'espérance.
01:54:25 Et donc...
01:54:26 Nous allons essayer.
01:54:29 -Merci, M. le président. Pour nous,
01:54:31 en tout cas, nous avons bien fait le tour
01:54:33 de l'ensemble des éditeurs et des obligations des conventions.
01:54:36 Jusqu'à présent, 16h58,
01:54:39 on prit la parole deux députés Renaissance,
01:54:42 Rassemblement national, un de la France insoumise,
01:54:44 qui compte le rapporteur, Renaissance, le président,
01:54:47 Les Républicains, un modèle, un socialiste, un,
01:54:49 Horizons, absent, écologiste, bien sûr, une,
01:54:52 GDR, Lyott, non inscrit, membre, absent.
01:54:56 Nous avons donc respecté les équilibres
01:54:59 en prenant en compte la présence aussi du président,
01:55:01 j'appartiens, puisque mon groupe n'a eu que deux temps de parole.
01:55:05 J'ai encore sept demandes, dont six de membres
01:55:07 de la commission d'enquête, mais je donne la parole
01:55:10 au rapporteur et vous me permettrez de lui laisser
01:55:12 10 minutes jusqu'à 17h08, de manière à ce qu'il puisse aller.
01:55:15 Vous avez la parole. Je suis désolé
01:55:18 pour les collègues frustrés.
01:55:19 J'ai mis dans un premier temps les membres du bureau,
01:55:22 ensuite les équilibres politiques, et dans les équilibres politiques,
01:55:26 la priorité des députés les plus actifs
01:55:28 sur les précédentes auditions, ce qui me semblait le plus juste.
01:55:31 -Merci, M. le président.
01:55:37 Quatre questions pour lesquelles je vais vous demander
01:55:40 une réponse brève, s'il vous plaît.
01:55:42 La première concerne le Togo.
01:55:45 Le Togo, c'est un peu le fil rouge
01:55:48 de vos activités télévisuelles.
01:55:50 En octobre 2017, c'est l'effet papillon
01:55:52 qui est retiré des antennes.
01:55:54 Puis, un publi-reportage,
01:55:57 considéré comme tel par le CSA,
01:56:00 qui vous a condamné, ou en tout cas qui a condamné la chaîne,
01:56:03 sanctionné la chaîne,
01:56:04 en faveur du régime de M. Niasimbé,
01:56:07 ou en tout cas du pays de M. Niasimbé,
01:56:09 Ford Niasimbé.
01:56:10 C'est le licenciement du numéro 2
01:56:15 de Canal+ International, François Deplanc,
01:56:18 pour la diffusion de ce numéro de l'effet papillon.
01:56:21 Mais c'est aussi une affaire
01:56:25 qui concerne la concession du port de Lomé,
01:56:27 pour laquelle vous avez plaidé coupable,
01:56:30 mais l'affaire étant toujours en cours,
01:56:32 je ne vais pas vous donner de détails sur ce sujet.
01:56:35 Quoi qu'il en soit, il me paraît assez évident
01:56:37 que vos intérêts au Togo ont déterminé des choix
01:56:41 au sein de la rédaction de Canal+.
01:56:44 Comment pourriez-vous nous prouver le contraire ?
01:56:46 -Attendez, je pense que c'est pas à moi de prouver le contraire.
01:56:53 Je ne suis jamais intervenu là-dessus,
01:56:55 j'ai jamais vu les choses dont vous me parlez,
01:56:57 donc je ne peux pas prouver quelque chose.
01:57:00 Pardonnez-moi, je suis le plus rapide possible.
01:57:02 Je pourrais en faire des tranches, mais je ne suis pas au courant.
01:57:06 -Donc, quand un publi-reportage
01:57:09 sur le régime togolais est diffusé sur Canal+,
01:57:15 c'est tout à fait fortuitement
01:57:17 alors que vos pratiques pour obtenir la concession du port de Lomé
01:57:21 ont été frauduleuses.
01:57:23 -Je rappelle que la concession du port de Lomé
01:57:25 n'est pas l'objet de cette commission d'enquête.
01:57:28 On peut parler du reportage, du sujet,
01:57:30 mais pas du port et de la concession.
01:57:32 -Vous n'avez pas réponse pour la concession ?
01:57:34 -La concession, on l'a eue il y a 20 ans,
01:57:36 donc ça ne peut pas rentrer là-dedans.
01:57:38 Je ne suis intervenu en rien, je n'ai eu rien à voir.
01:57:41 J'ai lu ce qui a été dit par les équipes
01:57:43 au cours des auditions, et ils disent que je suis pour rien.
01:57:47 Je suis désolé de ne pas pouvoir participer.
01:57:49 Je ne me défile pas, mais là, je ne peux pas faire.
01:57:52 -Monsieur le rapporteur, la parole est au rapporteur.
01:57:55 La parole est au rapporteur seulement.
01:58:00 -Le CSA s'était donc prononcé.
01:58:02 Mes collègues ne connaissent pas manifestement le dossier.
01:58:05 Pouvez-vous me dire si vous participez
01:58:07 aux réunions du mardi à Vivendi ?
01:58:09 -Moi, maintenant, j'y vais un mardi sur trois
01:58:14 ou un mardi sur quatre, c'est-à-dire 7 fois par an,
01:58:16 8 fois par an.
01:58:17 Ils ont déménagé, vous savez.
01:58:20 Ils avaient trois bâtiments différents.
01:58:22 -Monsieur Bolloré, là, des bâtiments,
01:58:24 est-ce que vous pouvez m'expliquer ?
01:58:26 Je fais partie de ceux qui ne savent pas
01:58:28 ce qu'est le mardi à Vivendi.
01:58:29 Qu'est-ce qui se passe ?
01:58:30 -Mardi, c'est le jour où je venais tout le temps.
01:58:33 C'était un truc chic où les gens faisaient plus le ménage
01:58:36 parce que j'arrivais, les gens arrivaient plus tôt.
01:58:38 Il y avait une petite agitation.
01:58:40 J'ai demandé à Jean-Christophe Thierry,
01:58:42 il racontait que quand je venais le mardi,
01:58:44 il y avait plus de monde.
01:58:46 Le temps a passé, je viens moins le mardi.
01:58:48 J'y viens une fois toutes les trois semaines.
01:58:50 Généralement, ça commence par un café,
01:58:52 des petits pains au chocolat dans le bureau de Maxime Saada.
01:58:56 Il y a un nombre de gens qui passent,
01:58:58 sachant que je suis plus ou moins là le mardi.
01:59:00 Mais j'y étais pas mardi dernier, j'y étais pas mardi d'avant.
01:59:03 J'espère y aller mardi prochain.
01:59:05 -Bien reçu, mais donc mardi prochain,
01:59:07 monsieur le rapporteur.
01:59:09 En revanche, vous téléphonez tous les jours à Serge Neidjar
01:59:12 sans jamais chercher à l'influencer.
01:59:14 -Je ne téléphone pas tous les jours à Serge Neidjar.
01:59:17 Je téléphone à Serge Neidjar chaque jour où il a plus que 3 %
01:59:21 et où il bat BFM.
01:59:22 Il se trouve qu'en effet, depuis trois semaines,
01:59:25 c'est pas tous les jours, mais c'est quatre jours par semaine.
01:59:28 Voilà.
01:59:29 C'est un garçon que je connais depuis très longtemps,
01:59:32 qui, comme vous le savez, est assez sur les charbons ardents,
01:59:36 parce qu'il a 66 ans,
01:59:37 je crois qu'il a encore un prêt immobilier de 9 ans.
01:59:40 Il se demande ce qui va devenir son gagne-pain.
01:59:43 Mais je ne l'appelle pas pour lui parler...
01:59:45 Ca dure 4 secondes ou 10 secondes,
01:59:47 et généralement, je ne l'appelle que dans ces moments-là,
01:59:50 plus de 3, et victorieux.
01:59:52 C'est vrai que ça arrive, j'espère que ça arrivera plus souvent.
01:59:55 -Il semble qu'en septembre 2023,
01:59:59 vous soyez rendu à l'Elysée
02:00:01 pour rencontrer le président de la République, Emmanuel Macron.
02:00:04 Pouvez-vous nous dire quel était l'objet de votre rencontre
02:00:07 et quels sujets ont été abordés
02:00:09 durant la discussion avec le président ?
02:00:12 -Alors, il se trouve que dans ma situation,
02:00:14 je rencontre beaucoup de gens
02:00:16 et beaucoup de présidents de la République.
02:00:18 J'ai connu le général de Gaulle, Pompidou,
02:00:21 j'en ai tutoyé 4-5, j'ai joué aux cartes.
02:00:23 Je vais être long, je ne vais pas vous raconter ça.
02:00:26 Sarkozy, j'en parle pas, ni François Hollande.
02:00:29 J'ai peut-être été reçu, je sais pas la date,
02:00:31 mais je suis reçu régulièrement,
02:00:34 plusieurs fois par an, par des personnages importants,
02:00:37 pas forcément français, ça peut être étranger aussi,
02:00:40 avec qui je parle, qui me demande mon avis,
02:00:42 qui trouve qu'on a fait un groupe intéressant.
02:00:45 On travaille, on parle de la batterie électrique,
02:00:48 on parle de la Bretagne, à laquelle je suis très attaché,
02:00:51 on parle de tas de choses comme ça.
02:00:53 Je suis très honoré d'être reçu par des personnes importantes,
02:00:56 comme je suis très honoré d'être ici, devant vous.
02:00:59 Voilà, c'est une preuve de considération
02:01:02 et j'en suis très content. -Merci.
02:01:04 -Avez-vous évoqué la situation
02:01:06 où les propos de Mme Rima Abdoulmalak,
02:01:08 qui était ministre de la Culture,
02:01:11 ou de M. Papendiaïe,
02:01:12 qui était ministre de l'Education nationale,
02:01:15 au sujet de la réattribution des fréquences des chaînes
02:01:18 et de CNews ou d'Editi ?
02:01:20 -Absolument pas. J'ai été court.
02:01:24 ...
02:01:28 -A propos de Mme Abdoulmalak,
02:01:31 elle déclarait...
02:01:32 C'est le rôle de l'ARCOM,
02:01:34 au moment de faire le bilan de ses obligations,
02:01:37 de vérifier qu'elles ont été bien respectées
02:01:39 pour pouvoir ensuite évaluer si la reconduction de cette fréquence
02:01:43 est justifiée ou pas.
02:01:44 A la suite de cette affirmation, rappelant le cadre légal,
02:01:47 nous avons pu relever plusieurs communiqués officiels,
02:01:51 une agence appartenant à Avas,
02:01:52 des heures d'antenne sur CNews,
02:01:54 trois articles dans le journal du dimanche,
02:01:56 un édito dans Paris Match pour défendre les chaînes du groupe.
02:02:00 Par ailleurs, le 11 juillet 2023,
02:02:02 sur le plateau de CNews,
02:02:03 Louis Dragnel accable Papendiaïe
02:02:06 et Rima Abdoulmalak,
02:02:07 qu'il qualifie des deux ministres "woke" du gouvernement.
02:02:11 En septembre 2023, c'est un sondage du CSA,
02:02:13 qui vous appartient, pour CNews,
02:02:15 qui vous appartient,
02:02:16 qui révèle que 62 % des Français
02:02:18 ne feraient pas confiance à Papendiaïe
02:02:20 en tant que ministre de l'Education.
02:02:22 Cette opération contre les deux ministres
02:02:25 était-elle concertée et coordonnée
02:02:27 entre les différents médias du groupe ?
02:02:29 Le but était-il de les intimider ?
02:02:31 Et à cette occasion, pour finir,
02:02:35 un bandeau indiqué sur la chaîne CNews,
02:02:37 "CNews C8, la ministre de la Culture
02:02:39 "veut retirer les fréquences."
02:02:41 Manifestement, cette affirmation n'était pas exacte.
02:02:44 Partagez-vous cette appréciation.
02:02:46 -Le problème, c'est que le groupe
02:02:48 est tellement vaste,
02:02:49 je sais pas combien d'heures d'antenne,
02:02:51 je sais pas combien de journaux,
02:02:53 de livres, que vous pouvez lui faire dire n'importe quoi.
02:02:56 Et l'autre jour, il y a quelqu'un qui m'a dit
02:02:58 "mais en fait, vous êtes LFI."
02:03:00 Boyard va pas être content.
02:03:02 J'ai dit "mais pourquoi vous dites ça ?"
02:03:04 "C'est d'habitude, c'est pas ce qu'on dit."
02:03:07 "M. Caron, M. Boyard, Mme Machin,
02:03:08 "travail chez vous."
02:03:10 Voilà, donc on peut prendre de tout.
02:03:12 Je voyais que le livre de Mme Binet,
02:03:14 de la CGT, sortait chez Grasset ce matin,
02:03:17 qui est chez moi, donc...
02:03:18 Voilà, donc vous pouvez prendre des petits bouts,
02:03:21 les coller ensemble
02:03:23 et faire un spectacle,
02:03:26 enfin, une théorie,
02:03:27 mais donc concernant...
02:03:29 Moi, je la connais pas, Mme Rima Abdulmanach.
02:03:32 Par nature, je respecte tous les ministres de la République,
02:03:36 comme tous les députés,
02:03:37 et elle a le droit de penser ce qu'elle veut,
02:03:40 mais je la connais pas, je connais pas,
02:03:42 je sais pas, je peux pas vous dire,
02:03:44 mais vous pouvez sans doute regarder
02:03:46 le livre de Mme Binet.
02:03:48 Et je regrette, d'ailleurs...
02:03:49 C'est pas bien quand on dit du mal des gens.
02:03:52 Moi-même, je suis de temps en temps sur TF1, le soir,
02:03:55 je déplore.
02:03:56 Les personnes publiques, malheureusement,
02:03:58 de temps en temps, elles se font chahuter,
02:04:01 mais c'est pas parce que je suis sur TF1
02:04:04 et que je passe pour un crétin le soir devant
02:04:06 pas de million de personnes
02:04:08 que je pense que c'est parce que Martin Bouygues m'en veut.
02:04:11 C'est le principe des personnes publiques.
02:04:14 Je pense pas qu'il y ait de...
02:04:16 Je pense que les gens de Canal font bien leur boulot,
02:04:19 vous les connaissez.
02:04:20 Je pense que c'est une équipe,
02:04:22 Jean-Christophe Thierry, Maxime Sada, remarquable.
02:04:25 Les équipes de Vive Indies sont de grande qualité.
02:04:28 Je suis fier de leur résultat, de ce groupe,
02:04:30 et de tous les gens qui travaillent,
02:04:32 les 10 000 ou 15 000 personnes.
02:04:34 -Merci, monsieur le président.
02:04:36 Monsieur le rapporteur. Dernière question.
02:04:39 -Merci, monsieur le président.
02:04:44 Une dernière question.
02:04:45 Dans le numéro du 16-17 février 2024 de l'Opinion,
02:04:48 un article s'intitule
02:04:50 "Pourquoi Jordan Bardella voit le secours de CNews ?"
02:04:53 Je vous en donne quelques extraits.
02:04:55 "L'antenne de CNews n'exprime pas
02:04:57 "le pluralisme politique d'une chaîne d'infos.
02:04:59 "Le serment ne vient pas de Marine Le Pen.
02:05:02 "En octobre 2021, elle admonestait son directeur Serge Neidjar,
02:05:05 "lui reprochant de rouler pour son concurrent Eric Zemmour."
02:05:09 Un petit peu plus loin,
02:05:11 on lit que Sébastien Chenu déjeunait avec Serge Neidjar l'an passé.
02:05:15 Notre collègue Philippe Ballard
02:05:17 admettait également que "Reconquête a disparu du paysage.
02:05:21 "Nous sommes puissants. Depuis deux ans et demi,
02:05:23 "je sens un changement."
02:05:25 Peut-être, les médias sentent-ils qu'on arrive au pouvoir.
02:05:28 La suite...
02:05:29 -Pardon, mais là, c'est...
02:05:31 -Seul le rapporteur a la parole.
02:05:33 Monsieur le rapporteur, elle est au bout de...
02:05:36 -Monsieur... -Non, non, mais...
02:05:38 Chers collègues, non, non, non.
02:05:40 On va juste laisser monsieur le rapporteur
02:05:43 aller au bout de sa logique pour ensuite pouvoir comprendre.
02:05:46 Monsieur le rapporteur, vous avez la parole.
02:05:49 Monsieur le rapporteur, vous avez la parole.
02:05:51 Monsieur le rapporteur, vous avez la parole.
02:05:54 -Donc, dans le même article de l'Opinion,
02:05:58 les propos rapportés de Philippe Olivier,
02:06:00 ses chaînes parlent immigration, sécurité et dette.
02:06:04 Nous lui sommes très reconnaissants de ce qu'il a fait
02:06:07 dans les médias.
02:06:08 Avant, nous avions si peu de présence à la télévision
02:06:11 que nous collions des affiches.
02:06:13 Est-ce que ces citations ne sont pas de nature
02:06:16 à vous faire penser que peut-être vous coopérez,
02:06:21 que vous le vouliez ou non, à une entreprise politique ?
02:06:25 -Je vous répète...
02:06:27 -Monsieur Bala...
02:06:30 -Non, non, mais... -Monsieur Bala, c'est...
02:06:32 M. Bala, c'est pas vous qui posez l'excusant.
02:06:35 M. Bolloré, vous avez la parole.
02:06:37 -M. Bolloré, vous avez la parole.
02:06:39 -Pourquoi tromper l'ordre de la citation ?
02:06:41 -M. Bolloré, vous avez la parole.
02:06:48 -Moi aussi.
02:06:49 -Je répète qu'on peut prendre des petits bouts de chaque chose
02:06:55 et faire dire le contraire.
02:06:56 J'avais dit à la dernière audition, il y a deux ans,
02:06:59 que j'étais woke, parce que le Robert, le dictionnaire,
02:07:03 était en pointe sur il ou elle l'inclusif
02:07:06 et que le Robert faisait partie du groupe.
02:07:08 Donc, si vous prenez des petits bouts,
02:07:10 vous pouvez faire dire n'importe quoi.
02:07:13 Et donc, je crois pas du tout que, voilà,
02:07:16 qu'on puisse, à partir de théories qu'on veut mettre en avant,
02:07:21 prendre ces petits bouts comme ça et en tirer des conclusions.
02:07:25 Je pense que c'est pas juste.
02:07:27 Voilà. Je peux que répéter ça. Je suis désolé.
02:07:29 -Merci, M. Bolloré, pour ces réponses.
02:07:34 Je suis à nouveau désolé pour les députés
02:07:36 qui n'ont pas pu poser de questions.
02:07:38 J'ai pris en compte les temps des différents groupes
02:07:41 en décomptant le mien de celui de mon groupe politique.
02:07:44 Je m'excuse auprès de lui.
02:07:46 Nous avons donné priorité aux membres du bureau
02:07:49 et nous avons respecté, même un peu dépassé,
02:07:52 la décision du bureau qui avait été prise
02:07:54 à l'unanimité des groupes de politique.
02:07:56 Pour demain, nous aurons une limite à 2h30.
02:07:59 Je proposerai à l'ensemble des groupes politiques
02:08:02 une liste des prises de parole, leur ordre de priorité
02:08:05 des différents membres de chaque groupe.
02:08:07 Cet ordre de priorité sera pris en compte demain
02:08:10 lors des temps de parole de chaque groupe politique
02:08:13 avec une durée de 2h30.
02:08:14 Mais en l'absence de ces priorités émises
02:08:16 par les groupes politiques, j'étais dans l'obligation
02:08:19 d'émettre d'autres règles, celle de la justice
02:08:22 et des décisions prises par le bureau.
02:08:24 M. le Président, je vous remercie
02:08:26 pour l'ensemble des réponses que vous avez pu nous apporter.
02:08:30 Ici, pour les malvoyants ou les malentendants,
02:08:34 il y aura une interprétation en langue des signes.
02:08:37 C'est pour ça important qu'on l'attaque
02:08:39 le plus à l'heure possible vis-à-vis de cette interprétation
02:08:42 et des intervenants qui attendent devant la porte.
02:08:45 M. le Président, vous pouvez envoyer tous les documents
02:08:48 que nous avons pu évoquer au cours de cette audition
02:08:52 aux administrateurs. Nous les transmettrons aux membres.
02:08:55 Un questionnaire vous a été transmis.
02:08:57 Vous pourrez transmettre ce questionnaire
02:09:00 à l'administrateur et au membre de cette commission d'enquête.
02:09:04 La séance est suspendue pour 3 minutes.
02:09:07 A 17h15, nous débuterons la prochaine table ronde.
02:09:10 Merci, chers collègues.

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