L'animateur phare de M6, Stéphane Plaza, a été entendu par la police ce mardi 12 mars dans le cadre de l'enquête préliminaire du parquet de Paris sur les violences conjugales dont il fait l'objet.
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00:00 Sarah Brett, justement, vous vouliez revenir sur les faits.
00:03 Mediapart a révélé justement cette affaire.
00:07 Qu'est-ce que l'on peut dire aujourd'hui sur ces plaignantes et sur ces faits ?
00:12 Alors je dirais que la particularité de cette enquête,
00:14 c'est quand même assez rare dans des cas d'enquête sur des violences envers les femmes,
00:17 c'est qu'on a un grand nombre d'éléments matériels.
00:20 Et la particularité, c'est ce qu'on avait publié dans notre enquête dès le mois de septembre,
00:23 c'est qu'en fait on a des captures d'échanges SMS
00:26 où Stéphane Plaza reconnaît les faits dont l'accuse cette compagne Jade,
00:33 dont on vient de parler.
00:34 Qu'est-ce qu'il dit par exemple ?
00:36 Alors elle lui dit "tu m'as cassé les doigts", je peux les lire même si vous les avez...
00:41 Allez-y peut-être, dans les grandes lignes...
00:44 C'est intéressant parce qu'en gros, elle lui dit "tu m'as cassé les doigts",
00:47 il dit "oui je sais, je suis désolée, tu m'as plaqué contre un mur,
00:50 tu m'as menacé, tu m'as dit que j'allais savoir ce que c'est que la souffrance".
00:53 Et il répond "oui, je ne peux rien faire contre mon passé de merde,
00:56 des choses comme ça".
00:57 C'est assez évident, on a également des certificats médicaux
01:01 parce qu'en fait cette jeune femme,
01:03 qui était dans une situation d'assez grande vulnérabilité à l'époque,
01:07 n'a pas souhaité déposer plainte à ce moment-là
01:08 parce qu'elle a eu peur de la médiatisation à juste titre,
01:11 puisqu'on sait aujourd'hui que quand une femme dépose plainte
01:14 contre un homme connu, très rapidement,
01:17 c'est dans les colonnes des journaux ou à la télévision.
01:19 Elle a eu peur de ça, donc à ce moment-là,
01:20 elle a déposé un certain nombre d'éléments chez un huissier,
01:23 en se disant "peut-être qu'à un moment ça me sera utile".
01:26 Elle avait peur aussi de ce qui allait lui arriver.
01:28 Donc on a un certificat médical, on a un témoignage d'une voisine,
01:32 on a beaucoup d'éléments.
01:34 Et c'est ça qui est intéressant pour les policiers qui enquêtent.
01:37 - Et c'est sur cette base de ces éléments
01:39 que l'enquête a été déclenchée ?
01:41 - Alors en fait, c'est ce que j'expliquais à Stéphane Horplateau.
01:44 Ce qui est un peu particulier, c'est que les femmes
01:46 dont on a contacté un grand nombre de femmes
01:49 dans le cadre de cette enquête,
01:51 au départ, elles ont dit "bon ok, pour une enquête journalistique,
01:54 mais on ne veut pas aller plus loin, on veut juste que la vérité se sache".
01:57 Parce que Stéphane Plaza est ce personnage sympathique,
02:00 adulé du public, animateur préféré des Français pendant des années.
02:04 Et donc on veut qu'on sache qui est cet homme
02:07 et que c'est un homme violent. C'était ça leur désir.
02:09 Nous, on a enquêté, on a recueilli des éléments.
02:12 Et je veux dire, nous, notre travail,
02:14 on n'est pas procureur, on n'est pas policier,
02:15 mais c'est de révéler des faits qu'on juge d'intérêt public.
02:18 On a jugé que là, c'était des faits qui étaient assez étayés
02:21 et qui relevaient, qui avaient nécessité d'être connus du public.
02:26 Et en fait, le problème, c'est qu'après notre enquête,
02:28 ces femmes ont quand même été pas mal traînées dans la boue.
02:30 - Par qui ?
02:32 - Notamment par Stéphane Plaza, sa ligne de défense qui était
02:35 "ce sont des affapulatrices qui se sont liguées contre lui".
02:38 Cette histoire de plainte, on n'a pas la preuve
02:41 que des plaintes auraient été déposées contre elle.
02:42 C'est ce que dit Stéphane Plaza.
02:44 Mais moi, j'ai demandé par exemple à ce qu'il me fournisse ses plaintes
02:46 et il n'a jamais voulu le faire.
02:49 - D'accord.
02:49 - Donc, juste, voilà.
02:52 Et donc, elles ont décidé de faire, trois d'entre elles,
02:54 ce signalement au parquet.