Claude Moniquet : «Comme dans le terrorisme, la sécurité 100%, ça n’existe pas»

  • il y a 6 mois
Pour le spécialiste Claude Moniquet, comme pour le terrorisme, la «sécurité 100%» n’existe pas au niveau des cyberattaques. Selon lui, les attaques récentes qui ont visé le gouvernement français peuvent «répandre le chaos».

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Transcript
00:00 Mais il est possible que même votre montre soit connectée.
00:03 En l'occurrence, non, mais elle pourrait l'être.
00:05 Elle pourrait l'être.
00:07 On pense qu'en 2025, on estime qu'en 2025, il y aura dans le monde 41 milliards
00:12 d'objets connectés.
00:14 Ça fait quand même une capacité, une réserve d'attaques assez importante.
00:18 On attaque en général, en moyenne par jour, 30 000 sites dans le monde.
00:23 Ça fait donc des centaines, des millions d'attaques chaque année
00:27 qui sont essentiellement soit... 90% des attaques reposent sur une erreur humaine.
00:33 C'est le phishing, c'est le fameux mail que vous recevez,
00:35 vous l'ouvrez par accident ou par inattention et ça bloque votre machine
00:39 ou ça détourne des données ou ça efface son contenu.
00:42 Le reste, c'est du ransomware, c'est-à-dire des attaques
00:46 recongitielles pour obtenir... On bloque votre site Internet
00:49 et on le débloquera si vous payez.
00:52 Et puis, il y a le déni de service.
00:54 C'est ce qui s'est passé ces derniers jours,
00:55 qui consiste à subberger un site pour le paralyser avec de fausses demandes, etc.
01:00 On ne peut pas tout protéger parce que les cyberattaqueurs,
01:04 les cybercriminels et surtout ceux qui sont liés à l'État,
01:07 bénéficient d'informations privilégiées,
01:09 entre autres sur ce qu'on appelle les vulnérabilités "zero day",
01:13 qui sont les vulnérabilités dans des programmes qui viennent d'être découvertes
01:17 et qui ne sont pas encore connues des utilisateurs et des industriels,
01:20 des fabricants de programmes.
01:22 Donc là, effectivement, les services qui sont liés à la Chine, à la Russie et à l'Iran
01:26 bénéficient d'un avantage formidable.
01:28 Et il est relativement difficile d'imaginer, comme dans le terrorisme,
01:32 la sécurité 100%, ça n'existe pas.
01:35 Alors, vous y faisiez allusion, il y a les JO, évidemment,
01:38 dans quatre mois en France.
01:40 Qu'est-ce que nous disent ces attaques sur les éventuelles vulnérabilités
01:44 de la France à quatre mois de l'ouverture des Jeux olympiques ?
01:47 Écoutez, les Jeux olympiques, on sait que ça va être un enjeu sécuritaire
01:51 exceptionnel et qui fait un peu peur, il faut bien le dire.
01:54 On pense beaucoup au terrorisme, évidemment, on pense au crime,
01:58 à la délinquance, on pense à des mouvements de foule qui pourraient
02:00 dégénérer en bousculades et en dizaines ou en centaines de victimes.
02:07 Et on pense peut-être un peu moins à ça.
02:10 Qu'est-ce qui se passera demain, pendant les Jeux olympiques,
02:14 si on paralyse ce système informatique des Jeux ?
02:16 Si on paralyse…
02:19 On peut répandre le chaos, on peut ouvrir les portes des stades, les fermer,
02:22 on peut bloquer la circulation, on peut…
02:25 Réellement, ça peut être un cauchemar.
02:28 Et ce qui s'est passé depuis dimanche évoque peut-être un peu
02:33 une répétition, un exercice en vue de cela.
02:37 Et on peut espérer, on doit espérer, et je pense que ce sera le cas,
02:40 que ça va vraiment attirer l'attention des services spécialisés,
02:43 des services d'État, sur cette vulnérabilité-là pour les Jeux.
02:47 [Musique]
02:50 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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