La scène s’est déroulée jeudi dernier et elle est proprement sidérante. Olivier Schrameck qui présida l’ancêtre de l’ARCOM entre 2013 et 2019, était auditionné à l’assemblée nationale, dans le cadre d’une commission d’enquête sur les chaînes de télévision.
Retrouvez l'édito média de Cyril Lacarrière sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-chronique-mediatique
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00:00 C'est l'éditomédia Bruno Denez, ce matin Bruno, retour sur les révélations de l'ancien
00:05 président du Conseil supérieur de l'audiovisuel.
00:09 Oui, la scène que je vais vous raconter, Nicolas, s'est déroulée jeudi dernier et
00:12 elle est proprement sidérante.
00:14 Olivier Chramek, qui présida l'ancêtre de l'Arkom entre 2013 et 2019, était auditionné
00:19 à l'Assemblée Nationale dans le cadre d'une commission d'enquête sur les chaînes de
00:23 télévision.
00:24 Les députés l'ont bombardé de questions et Aurélien Saint-Aul, pour la France Insoumise,
00:28 l'a pu précisément interroger sur l'émission de Cyril Hanouna et sur les innombrables amendes
00:33 et rappels à l'ordre que le CSA a infligés à la chaîne qui la diffuse, en l'occurrence
00:37 C8.
00:38 Est-ce que vous considérez que la stratégie de réponse graduée du CSA a été efficace
00:44 pour inciter une chaîne à respecter ses obligations ?
00:46 Monsieur le rapporteur, elle n'est pas efficace.
00:48 Réponse de Chramek, l'arsenal dont dispose le régulateur des médias ne sert strictement
00:53 à rien.
00:54 Allons bon, alors c'est fâcheux, mais le meilleur est à suivre.
00:57 Qu'y avait-il donc de meilleur dans cette audition, Bruno ?
01:00 Et bien le meilleur, Nicolas, ce sont les états d'âme de l'ancien dirigeant du CSA et sa définition,
01:06 toute personnelle, de l'indépendance et de l'autorité.
01:09 Vous le savez tous ici, pendant des semaines, Olivier Chramek a été l'un des souffre-douleur
01:13 préférés de Cyril Hanouna.
01:14 Tous les soirs, dans TPMP, il avait droit à une petite chanson pour le tourner en ridicule.
01:19 « Mon Chramek, j'ai déjà payé, j't'ai déjà payé, j't'ai déjà payé, payé, payé »
01:27 Et bien, Olivier Chramek l'a dit à l'Assemblée Nationale, non seulement il n'a pas du tout
01:31 goûté l'exercice, mais surtout, surtout, il a été fort marie qu'aucun représentant
01:36 du pouvoir ne fasse respecter l'institution qu'il représentait.
01:39 « Il n'y a pas eu une voix, ni au Parlement, ni dans l'exécutif, qui ait défendu l'indépendance
01:45 et l'autorité du CSA. »
01:46 Et c'est donc à ce moment très précis que l'ancien dirigeant du CSA, qui n'est
01:50 manifestement pas à une contradiction, prêt à convoquer l'indépendance et l'autorité.
01:55 Et pourquoi parlez-vous de contradiction ?
01:57 Et bien parce que l'homme qui aurait aimé que le sommet de l'État fasse respecter
02:01 l'indépendance du CSA a également fait une révélation.
02:05 Figurez-vous qu'en 2015, au moment de choisir le nouveau président de France Télévisions,
02:09 Olivier Chramek a reçu un petit coup de fil.
02:12 « Le président Hollande, dans le cours d'une conversation, m'a décommandé une ou deux
02:18 personnes dont la rumeur publique indiquait qu'elles pouvaient être candidates à une
02:25 chaîne.
02:26 Voilà, c'est tout.
02:27 »
02:28 Voilà, c'est tout.
02:29 L'homme qui milite pour l'indépendance a donc reçu un énorme coup de pression en
02:32 provenance directe de l'Elysée et nous balance ça tranquillement sur l'air des lampions
02:36 neuf ans plus tard.
02:37 Alors, qu'a-t-il fait à l'époque de la demande de François Hollande ? On ne sait
02:40 pas.
02:41 Qu'a-t-il fait à la fois le PSI ? On ne sait pas non plus.
02:43 Et pourquoi ce personnage, visiblement si attaché au respect de l'autorité, n'a-t-il
02:47 pas dénoncé à ce moment-là cette énorme ingérence totalement hors-la-loi, mystère
02:53 et boule de gomme où l'on comprend qu'il y a neuf ans, le CSA n'avait donc aucun
02:57 moyen d'action, aucune indépendance et pas la plus petite autorité.
03:01 On espère que l'Arkham, qu'il a remplacé depuis, a des prérogatives plus élargies.
03:06 Merci Bruno !