Droit à mourir - En larmes, l’élu écolo Philippe Bouriachi craque en direct dans "Morandini Live" évoquant la mort de sa mère: "Je suis désolé d’être dans cet état, tout remonte en évoquant ce sujet" - Regardez
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00:00 Très fort, juste, Philippe Bourghiaki, vous êtes en larmes sur ce plateau.
00:04 C'est terrible.
00:06 C'était une preuve d'amour que Mario a fait à son père.
00:11 Quand il a parlé de son père, j'ai des images de ma mère qui attendait-moi autour avant de partir
00:18 et nous avait demandé de respecter sa dignité et de partir en femme forte.
00:23 Et donc je comprends que ça lui est très difficile pour Mario de débrancher.
00:27 Je suis vraiment désolé, pardon.
00:30 C'était rien.
00:32 Vous avez réussi à l'aider à partir à votre moment ?
00:36 Les médecins ont fait ce qu'il fallait à ce moment-là,
00:41 mais j'ai eu très peur qu'ils me demandent de le faire
00:45 parce que c'est un amour inconsidérable pour celle qui représentait tout pour moi
00:51 et qui représente toujours tout pour moi et j'aurais respecté sa volonté.
00:55 Pardon.
00:59 Mario, je crois que vous voulez dire un mot à Philippe.
01:03 Il n'y a pas de mot à dire, Jean-Marc.
01:09 Il faut beaucoup de courage pour le malade et pour les gens qui l'entourent, la famille,
01:13 parce qu'il y a aussi la souffrance de la famille autour du malade qui souffre.
01:18 Et on ne sait jamais quelle est la bonne décision à prendre,
01:21 on ne sait jamais quel est le moment où il faut prendre cette décision.
01:24 C'est très complexe et c'est pour ça qu'il faut vraiment que ça avance,
01:28 que les gens ne soient pas obligés d'aller en Belgique, en Hollande ou en Suisse
01:33 pour en tout cas mourir dans la dignité et sereinement avec les gens qui les entourent.
01:40 J'aimerais aussi ajouter un mot.
01:43 Je ne vais pas en parler en un instant, juste Mario,
01:45 mais Philippe, vous aviez peur que votre maman vous demande de faire le geste vous-même ?
01:49 Bien sûr, bien sûr.
01:51 Vous imaginez, vous donnez la mort à la personne que vous aimez le plus au monde
01:55 et en même temps vous êtes obligés de respecter sa volonté puisque vous l'aimez.
01:59 C'est énorme, c'est pour ça qu'il faut vraiment que les GIFs aient une bonne foi,
02:03 pour toutes et pour tous, permettre aux personnes de partir dans la dignité et aux familles de ne plus souffrir
02:08 et de ne pas avoir ce cas de conscience énorme.
02:11 Et franchement, je me dis que ça a dû être terrible, mais terrible pour Mario.
02:15 Vous avez vu quand il en parle, quand il dit "cet homme, c'est l'homme le plus merveilleux".
02:20 J'ai le même sentiment et je remercie le corps médical d'avoir accepté de m'occuper de ma mère,
02:26 d'avoir permis de ne pas souffrir, qu'on respecte la dignité des celles et ceux qui ont un souhait,
02:36 un souhait, partir dans la dignité, ne pas se voir dépérir, ne pas se voir comme un légion.
02:41 Mario a tout résumé, il n'y a rien à dire.
02:46 Mario, parfois, je suis désolé de vous poser la question, mais c'est vrai que je me la pose
02:50 parce qu'on se projette tous à votre place.
02:52 Honnêtement, je pense que sur ce plateau, on s'imagine tous "et nous, qu'est-ce qu'on aurait fait ?"
02:56 Philippe s'est posé la même question et je crois qu'on se la demande tous.
03:00 Honnêtement, je pense que vous avez fait le bon choix, c'est une évidence.
03:03 Mais malgré tout, en tant que fils, est-ce que parfois vous avez un regret ?
03:10 Mon regret, c'est de ne pas l'avoir fait avant.
03:13 Mon père était dans une souffrance vraiment terrible et il me regardait avec ses yeux.
03:18 Quand il ne pouvait plus parler, il parlait avec ses yeux.
03:21 Et dans ses yeux, je comprenais qu'il me demandait "s'il te plaît, fais vite",
03:26 "s'il te plaît, fais-moi partir".
03:29 Voilà ce qu'il me demandait.
03:31 Et donc j'aurais dû le faire un peu avant.
03:33 Il faut penser aux malades avant, il ne faut pas être égoïste dans ces moments-là.
03:37 C'est très difficile effectivement pour ceux qui sont là,
03:40 mais il faut penser à celui qui souffre avant tout.
03:42 Et c'était une demande de sa part et c'est ça qui est important,
03:45 c'est respecter la demande du malade parce que je pense qu'on est responsable de sa vie aussi.
03:51 C'est vrai que ce n'est pas simple du tout et Philippe, vous nous l'avez montré.
03:56 C'est vrai qu'avec une loi comme ça, ça aurait peut-être été plus simple,
04:00 même si c'est vrai que c'est toujours compliqué parce qu'il y a le respect de la vie aussi.
04:04 Je ne sais pas si c'est que l'Église catholique par exemple n'est pas favorable à ça
04:08 parce que la vie c'est sacré en même temps.
04:11 - Monsieur est un sujet très sensible.
04:15 - Merci Mario d'avoir été avec nous.
04:18 Votre livre s'appelle "Mon père, ma bataille" et c'est paru aux éditions.