Maxime Prévot, président des Engagés: "Je ne suis pas allé chercher des gens de télé-réalité"
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00:00 Mais ici, à vous écouter, on a l'impression qu'on remet tout à plat et on reconstruit tout.
00:03 Exactement, et c'est pour ça que...
00:04 C'est le faire en une mandature, ça ?
00:06 Alors, non, l'honnêteté impose dire que ça ne se fera pas en une mandature.
00:10 Mais il faut commencer à le faire.
00:14 Moi, j'ai remis à plat toute la doctrine de mon parti,
00:19 précisément parce que je pense que les temps qu'on vit aujourd'hui
00:21 n'ont plus rien de comparable à ce qu'on connaissait il y a 50 ans.
00:24 Et je n'ai pas envie, comme les autres partis, de continuer à défendre un héritage,
00:29 une doctrine d'hier, plutôt que d'être en phase avec les enjeux d'aujourd'hui et de demain.
00:34 Et donc, oui, cette société régénérée que j'aspire de mes voeux,
00:38 elle va nécessiter de tout remettre à plat.
00:41 Parce qu'on vit dans des momentum différents,
00:44 avec des rapports au temps différents, des rapports à l'argent différents.
00:49 Et est-ce qu'on ne va pas un peu trop s'éparpiller ?
00:50 Est-ce qu'il faut faire tout en même temps et ça prend du temps ?
00:53 Ou alors on fait des priorités ?
00:54 On fait d'abord la justice fiscale et puis la justice sociale ?
00:57 Il faut d'abord prioritiser sur les questions de santé, d'éducation et de justice.
01:02 Ça, c'est clair.
01:03 Oui, oui, mais en même temps, on a suffisamment de gouvernements que pour pouvoir y arriver.
01:08 S'ils sont si nombreux, qu'ils démontrent leur capacité de pouvoir agir sur plusieurs fronts.
01:13 Est-ce que tout va être réglé en une législature ?
01:16 Non, mais il faut mettre en place des plans qui offrent une vision sur plusieurs législatures.
01:22 Moi, j'en ai assez de ces hommes et femmes politiques
01:25 qui sont incapables de penser plus loin que la prochaine élection.
01:29 Moi, je veux des hommes et femmes politiques qui pensent aux prochaines générations.
01:33 Et qu'on soit alors en capacité de prendre des réformes qui sont indispensables,
01:36 même si certaines risqueront d'être impopulaires,
01:38 mais parce qu'elles vont contribuer à améliorer réellement la qualité de vie de nos citoyens.
01:44 Ici, vous avez présenté vos têtes de liste.
01:46 Il y a plusieurs nouveaux noms qui ne viennent pas du monde politique,
01:49 qui sont plutôt des noms connus publiquement, mais d'autres milieux.
01:52 Je pense notamment à Yves Copiterre, par exemple.
01:55 Est-ce que c'est justement la volonté de répondre à la méfiance des citoyens
01:59 par rapport aux politiques, de proposer d'autres personnes ?
02:01 Oui, parce qu'il y a trop d'entre-soi en politique.
02:06 Il y a trop de partis qui se regardent le nombril
02:09 et qui sont uniquement dans des rapports de pouvoir,
02:12 au lieu d'être dans une démarche du vouloir faire.
02:18 Et donc, moi, je pense à un moment donné
02:21 où on ne peut pas juste aller chercher des personnes de la société civile,
02:25 comme à Libye, en les mettant cinquième effectif ou sixième suppléant.
02:31 Ou en les proposant après coup, aussi, parfois.
02:33 Ou en les proposant après coup. Mais ça, c'est encore une autre démarche.
02:36 Mais moi, je pense, et c'est ce que j'ai souhaité faire,
02:39 que nous avons besoin dans les parlements d'un bon mix
02:42 entre des hommes et des femmes politiques aguerris
02:45 et des citoyens qui ont d'autres bagages de vie,
02:49 mais qui ont aussi une vraie crédibilité.
02:51 Moi, je ne suis pas allé chercher des candidats de téléréalité.
02:54 J'ai pris des gens qui ont un bagage économique,
02:56 qui ont un bagage académique, qui ont un bagage hospitalier.
03:00 Donc, des gens qui, même si leur expertise ne s'est pas développée en politique,
03:05 ont une vraie expertise professionnelle à pouvoir injecter en politique.
03:11 Et je leur ai proposé des têtes de liste pour être certain qu'ils puissent être élus députés.
03:15 Et donc, réellement, j'ai mis en œuvre cette démarche
03:19 d'une approche beaucoup plus participative des citoyens comme acteurs de la politique.
03:24 Est-ce qu'il y a quand même une formation qui se fait de ces citoyens
03:27 pour justement endosser le rôle de tête de liste ?
03:29 Bien sûr. Alors, on a veillé, depuis qu'ils sont présents,
03:34 à distiller une série de formations, de coaching, etc.,
03:37 pour qu'ils puissent savoir comment évoluer dans le monde politique.
03:42 Mais surtout, ce que j'évite de faire et que je refuse de faire,
03:46 c'est de les couler dans le même moule que les politiques.
03:49 Le fait qu'ils viennent en politique...
03:51 Mais tous les moules politiques ne sont peut-être pas mauvais.
03:53 Non, mais ce que je veux dire par là, c'est qu'ils doivent garder leur spontanéité,
03:57 leur fraîcheur et leur expertise.
03:59 Je ne leur demande pas, parce qu'ils m'ident à mes côtés,
04:02 de se lever le matin en étant un copier-coller de ce que je peux penser.
04:08 La richesse d'une formation politique, c'est aussi,
04:12 au-delà évidemment des valeurs centrales que nous partageons tous,
04:16 le parcours de vie singulier de chacun,
04:19 le regard qu'il peut apporter sur des problèmes pour trouver des solutions.
04:25 Et donc, il ne faut pas attendre des citoyens issus de la société civile
04:29 que du jour au lendemain d'un claquement de doigts,
04:31 ils se comportent comme des hommes et femmes politiques,
04:34 parce qu'alors on aurait tout perdu.
04:36 On ne parviendrait pas à garder justement cette mixité de spontanéité.
04:39 À terme, ils vont le devenir quand même, parce qu'en étant dans le...
04:42 Mais ils vont le devenir en assumant des responsabilités,
04:46 mais avec un parcours de vie et d'expérience qui sera différent.
04:49 Et donc, ils n'œuvreront pas à la politique de la même manière
04:53 que quelqu'un qui en fait depuis 30 ans.
04:55 Surtout qu'ils ont une expertise autre qui est quand même déjà assez importante.
04:59 Mais bien sûr. Et puis, il ne faut pas demander qu'ils soient experts en tout.
05:01 Yves Copiter, moi j'attends qu'il apporte une grande plus-value
05:05 sur les enjeux de santé. Un élément clé.
05:08 Je ne lui demande pas de devenir un expert en armement.
05:12 Je ne lui demande pas de devenir un expert en énergie nucléaire.
05:17 Voilà. C'est la diversité des profils qui va faire en sorte
05:21 qu'il y aura des experts d'un domaine ou d'un autre.
05:23 Et ces experts justement de la société civile pourraient être amenés à devenir ministres,
05:28 ou ça on le réserve plutôt à des gens qui sont vraiment issus du monde politique ?
05:31 Ah non, pour ça, toutes les portes sont ouvertes.
05:33 Toutes les portes sont ouvertes. Ça dépendra des résultats ?
05:35 Ça dépendra des résultats. Ça dépendra aussi des portefeuilles de compétences
05:40 que nous recevons, de l'adéquation du profil avec ces compétences.
05:45 C'est riche de pouvoir bousculer le monde politique par des personnes
05:50 qui viennent de la société civile. Mais en même temps, il y a beaucoup
05:54 d'hommes et femmes politiques aujourd'hui qui sont méritants et qui auraient aussi
05:58 largement droit à être reconnus dans leur travail en assumant des fonctions ministérielles.
06:02 Donc je ne suis pas en train de faire du bashing antipolitique alors que j'en suis moi-même issu.
06:06 Mais je suis convaincu qu'on doit mixer les regards.
06:09 Ça n'a pas fait grincer des dents justement de faire passer des personnes de la société civile
06:13 devant des hommes et des femmes politiques qui sont là depuis des années ?
06:18 Je ne peux pas dire qu'il n'y a pas eu ici ou là un grincement de dents,
06:21 mais très largement ça s'est passé avec beaucoup d'enthousiasme,
06:25 parce que précisément les personnalités qui nous ont rejoints sont des personnes crédibles,
06:31 des personnes efficaces et des personnes qui sont venues par réelle conviction pour notre projet.
06:38 Vous savez, étant dans l'opposition, moi je n'ai pas de sucette ou de mandat à offrir à quiconque.
06:43 Je n'ai pas de désignation à faire dans des organes d'administration
06:48 avec des gros jetons de présence ou que sais-je.
06:50 Donc je n'ai rien d'autre à leur offrir qu'un projet de société.
06:54 Et ils ont accepté de mettre leur notoriété en danger, leur crédibilité sur la table
07:00 pour soutenir un projet de renouveau politique.
07:04 Parce que là ils se sont dit « il y a quelque chose qui se passe ».
07:07 S'ils avaient été motivés par uniquement des appâts de gains ou de pouvoir,
07:13 ils auraient pu succomber à d'autres sirènes qui ont essayé aussi de les draguer.
07:17 Mais ils ont choisi la cohérence du projet et c'est pour ça qu'ils se sont engagés avec nous.
07:23 Et bien ça, c'est finalement la plus belle marque de confiance qu'ils pouvaient m'octroyer.
07:28 (Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org)
07:32 (...)