Dans son édito du 07/03/2024 dans Punchline, Laurence Ferrari revient sur les déclarations de plusieurs magistrats qui ont qualifié Marseille de "narcoville" : «Vous n'êtes pas dans une série télé. Vous êtes en France en 2024. Le pays où l'on préfère parler de la guerre à la Russie que de la guerre en passe d'être perdue contre les narcotrafiquants».
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00:00 "Parfois je me sens comme Dieu, quand je commande de tuer quelqu'un, il meurt le jour même."
00:04 Ainsi parlait Pablo Escobar, mafieux sanguinaire à la tête du cartel de Medellín,
00:09 abattu dans les années 90 en Colombie.
00:11 Aujourd'hui, Escobar pourrait bien vivre à Marseille,
00:14 si l'on en croit les magistrats de la cité fosséenne, leur déclaration
00:17 à la commission d'enquête du Sénat sur la lutte contre le trafic de stupéfiants
00:20 sont hallucinantes.
00:22 "Nous sommes en train de perdre la guerre contre les trafiquants."
00:25 "Le narco-banditisme agit comme une gangrène."
00:27 "C'est l'Etat qui se trouve en situation de vulnérabilité face aux narco-trafiquants
00:32 qui disposent d'une force de frappe considérable."
00:35 Vous ne rêvez pas, c'est bien la justice qui s'exprime ainsi, pulvérisant
00:38 les clichés de quatre cartes postales des promesses politiques du Marseille en grand.
00:42 Ce qui est grand, c'est le désespoir des habitants,
00:44 pris au piège des règlements de comptes à la Kalachnikov.
00:46 Ce qui est grand, c'est l'abîme qui sépare les déclarations grandiloquentes
00:50 et la réalité de la vie dans les quartiers.
00:52 Ce qui est grand, c'est la colère des policiers qui écopent la mer à la petite cuillère.
00:55 C'est la peur des jurés qui n'osent plus demander des condamnations
00:58 tant ils sont menacés de représailles.
01:00 Vous n'êtes pas dans une série télé, vous êtes bien en France en 2024.
01:03 Le pays où l'on préfère parler de la guerre à la Russie que de la guerre
01:07 en passe d'être perdu contre les narco-trafiquants.
01:09 [Musique]
01:12 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]