Céline Pina : «On se positionne moralement sur des questions qui évacuent toute morale»

  • il y a 6 mois
Céline Pina, politologue, à propos du soutien de la France à l'Ukraine : «On se positionne moralement sur des questions qui évacuent toute morale». Pour la journaliste, notre ennemi à terme est la Russie. 
Transcript
00:00 positionne moralement sur des questions qui évacuent toute morale.
00:03 La guerre, ça n'est jamais moral, et de toute façon, quand on y va,
00:07 même quand on est le représentant, entre guillemets, du camp du bien,
00:10 il n'est pas sûr que sur le terrain,
00:12 ce qu'on fasse soit bon, juste et beau à voir,
00:15 parce que, de toute manière, quand vous bombardez,
00:18 vous tuez certainement des combattants,
00:20 mais aussi souvent des civils, parfois des femmes, des enfants, etc.
00:23 Il y a beaucoup de... Une guerre, c'est sale,
00:25 ça fait beaucoup de dégâts collatérales.
00:27 Donc, qu'on veuille la faire, tout ce qu'a dit Eric est juste
00:31 sur le fait que, oui, nos valeurs fondamentales sont impactées.
00:34 Ceci dit, on ne se bat pas quand, dans d'autres parties du monde,
00:37 nos valeurs fondamentales sont augmentées,
00:40 parce que ça arrive dans des tas d'endroits.
00:42 Là, pourquoi est-ce qu'on se battrait ?
00:44 On se battrait parce que ça se passe sur notre continent
00:46 et qu'on a peur, en fait, de cette Russie
00:50 qui est en train de créer une alliance avec toutes les logiques impérialistes,
00:54 que ce soit la Chine, que ce soit la Turquie, etc.,
00:58 même si la Turquie est dans l'OTAN,
00:59 et qui, petit à petit, met en accusation, de façon très claire,
01:03 les démocraties, en disant qu'il y a un nouveau combat
01:06 entre les démocraties, l'Occident, l'Amérique et nous.
01:09 Et quelque part, derrière, il y a aussi des violences
01:12 qui peuvent faire en sorte qu'on se retrouve avec les Russes,
01:16 alliés aux islamistes, prêts à nous prendre en sandwich.
01:19 Donc, on a intérêt à se préoccuper de ça de façon extrêmement importante,
01:23 sauf qu'aujourd'hui, on n'a pas d'armée,
01:25 on n'a pas de munitions, on n'a pas d'usine...
01:27 - On a une armée, mais elle n'est pas capable
01:29 de mener une guerre de haute intensité.
01:31 - On n'a pas d'industrie.
01:32 Donc, aujourd'hui, ce qu'il faut dire, c'est qu'à terme,
01:34 notre ennemi sera sans doute la Russie.
01:36 Comment est-ce qu'on reconstruit notre industrie ?
01:39 Et sachant que ça veut dire que pendant 5 ans, 6 ans,
01:41 on est quand même assez à poil.
01:43 - Oui.
01:44 [Musique]
01:47 [SILENCE]

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