L'auteur Marguerite Stern dénonce des manquements dans la protection des femmes contre les féminicides : «Les femmes ont toujours aussi peur d’aller parle parce qu’il est rare qu’elles soient mises à l’abri après avoir porté plainte».
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00:00Certaines de ces mesures existent en France, comme les ordonnances de protection, mais ce n'est pas appliqué.
00:05Par manque de moyens de la police, de la justice, il y a une lenteur incroyable.
00:12Il y a, il faut le dire aussi, souvent des policiers qui refusent de prendre des plaintes et c'est illégal.
00:20Ce qu'il faut remarquer aussi dans le cas des féminicides,
00:23c'est que celui de Metz est particulièrement représentatif des cas des féminicides.
00:30C'est une femme qui s'appelle Vanessa Schmitt, qui a été tuée à coups de couteau.
00:34Son conjoint était déjà connu des services de police pour des faits de violence et elle venait de rompre.
00:39Je crois que les deux tiers des féminicides arrivent au moment où la victime décide de rompre,
00:48ou bien quelques jours, quelques mois plus tard.
00:51Les féminicides sont en fait des crimes de possession.
00:54Les hommes, ces hommes-là, souvent ne supportent pas que leur conjointe leur échappe.
01:00Et donc, par le meurtre, par l'assassinat, finalement, ils se l'approprient à jamais.
01:06Effectivement, Emmanuel Macron et ses gouvernements successifs en ont beaucoup parlé.
01:13Ça a été vraiment de la poudre aux yeux.
01:16En fait, il y a eu beaucoup de paroles, pas du tout d'actes.
01:19Les associations féministes demandaient un milliard pour mettre fin à ce massacre,
01:23demandaient des mesures très, très concrètes.
01:25On ne les a jamais vues.
01:27Les policiers ne sont pas formés à recueillir la parole des victimes.
01:30Les femmes ont toujours aussi peur d'aller parler,
01:34puisque c'est très rare qu'on les mette à l'abri une fois qu'elles ont déposé plainte.
01:38Donc, en fait, vous déposez plainte et puis ensuite, vous rentrez chez vous,
01:42nécessairement, votre mari l'apprend.
01:45Vous vous sentez, à juste titre, beaucoup plus en danger.
01:49Quand vous appelez le 3919, qui est le numéro d'urgence,
01:52et j'appelle quand même les femmes victimes de violences à contacter ce numéro,
01:56parce que c'est malheureusement peut-être le seul moyen, la seule alternative qui est proposée.
02:02Mais souvent, vous demandez une place en hébergement d'urgence.
02:06Il n'est pas rare qu'on vous propose une place en hébergement d'urgence dans plusieurs mois.
02:11Enfin, c'est dramatique.
02:14Sous-titrage Société Radio-Canada