• il y a 9 mois

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00:00 On est tous partis à Torremolinos avec lui, le plus surréaliste des belges Jean-Luc Fonck,
00:05 et dans Showbuzz.
00:06 Showbuzz, Charlotte Van Dever.
00:14 On y va tous, tous, tous, à Torremolinos.
00:17 Tous, tous, tous, à Torremolinos.
00:20 Tous, tous, tous, à Torremolinos.
00:23 Tous, tous, tous, à Torremolinos.
00:26 C'est trop facile d'être dans le coup quand on habite à Haute-Syplou.
00:30 Haute-Syplou, c'est comme Paris.
00:32 Y'a les champs et y'a les filles.
00:34 Haute-Syplou, c'est comme New York.
00:36 Alors, il y a une envie de voyage avec Jean-Luc Fonck.
00:38 On va à Haute-Syplou, on va à Torremolinos.
00:40 Mais y'a plusieurs décennies qui séparent ces deux chansons.
00:43 Stella, d'abord, a fait partie, et fait toujours partie de la culture populaire belge.
00:47 Il représente le surréalisme qu'on nous envie partout dans le monde.
00:51 Cette fantaisie, Jean-Luc Fonck, bonjour.
00:54 Bonjour.
00:55 Tu continues de la décliner sous un tout autre concept,
00:58 mais qui est toujours tout aussi, je dirais, absurde, fou.
01:00 Depuis dix ans, tu écris chaque vendredi dans le 8/9,
01:03 une chanson à partir de quatre mots, données par les auditeurs.
01:07 Et ça donne aujourd'hui plus ou moins 400 chansons,
01:10 qui sont compilées.
01:12 Oui.
01:13 Bonjour Jean-Luc.
01:14 Et d'abord, la première question, avant qu'on arrive sur ce sujet assez dingue.
01:18 Comment est-ce qu'on doit te présenter ?
01:20 Est-ce qu'on te présente comme chanteur, comme auteur ?
01:23 Tu voudrais te présenter comme quoi, aujourd'hui ?
01:26 Toi qui a toujours dit que c'était un peu une blague.
01:27 Oui, c'est une blague, évidemment.
01:29 Mais dans le temps, les gens qui faisaient un peu de tout,
01:33 un peu de télé, un peu de radio, un peu de...
01:35 On appelait ça des chansonniers.
01:37 C'est vrai.
01:38 Et donc, je trouve que c'est un peu ça que je fais.
01:40 Je suis un chansonnier.
01:42 Est-ce que tu parles encore d'imposture ?
01:44 Tu parlais un peu d'imposture au début.
01:45 Tu ne savais pas jouer un accord, tu ne savais pas lire une partition.
01:49 Ecoute, c'est resté pareil.
01:51 Tu ne sais toujours pas lire de partition ?
01:52 Je ne sais toujours pas lire de partition.
01:54 Qu'est-ce que c'est pour moi une partition ?
01:56 Je trouve ça joli, tous ces petits ronds sur les lignes.
01:59 Les clés de sol et les trucs comme ça, mais tu ne connais même pas le vrai terme.
02:02 Ça ne me dit rien.
02:03 Je trouve ça formidable parce qu'avec les 468, 9 et toutes les autres,
02:08 ça fait à peu près 1000 chansons que je ne sais pas ce que j'ai fait comme notes.
02:13 Tu as déjà montré ça à des vrais musiciens pour leur dire
02:16 « Est-ce que tu ne veux pas me retranscrire ça sous forme de notes ? »
02:18 Oui, écoute, c'est arrivé à Montréal.
02:20 Parce qu'à Montréal, on a été fait une émission de télé.
02:24 Et là-bas, à l'époque, il y avait la Guilde des musiciens
02:26 qui empêchait les musiciens étrangers de jouer d'un instrument.
02:31 C'était le groupe de l'émission à qui il fallait fournir la partition.
02:35 Donc, je lui ai demandé à quelqu'un de faire la partition et ils l'ont joué.
02:38 C'était génial. On est retourné deux fois.
02:40 Et tu joues de quel instrument ? Enfin, tu joues, comment est-ce qu'on peut dire ?
02:45 Tu t'amuses avec quel instrument aujourd'hui ?
02:47 Alors, sur scène, avec Stella, parfois je joue de la guitare, parfois je joue du clavier.
02:51 J'ai joué du clavier pendant des années et voilà.
02:54 La dernière tournée, je jouais du clavier.
02:57 La prochaine, j'ai décidé de ne jouer de rien.
02:59 Même pas de la boîte à rythmes ?
03:01 Non, non, rien.
03:03 Je sais, à un moment, les vieilles personnes, il faut les respecter.
03:06 Donc, de rien.
03:07 Les personnes âgées, pas les vieilles personnes.
03:10 Si on revient au début de Stella, parce qu'on dit que c'est une blague au début, c'est vraiment ça.
03:14 T'es tout jeune, on est vraiment, on va dire, la création de Stella en tant que Stella,
03:18 avec ce nom très belge, c'est 75.
03:20 T'es avec des potes à l'école, raconte un peu, parce que c'est dingue.
03:23 C'est pas les gars qui adorent la musique et qui, d'un coup, disent
03:26 "On va faire un groupe, on va cartonner", c'est pas du tout ça.
03:29 Alors, on adorait la musique, mais on n'y comprenait rien.
03:32 J'allais voir plein de concerts, je trouvais ça merveilleux.
03:35 Et les groupes que j'aimais bien à l'époque, c'était Genesis, Pink Floyd, des trucs comme ça.
03:39 Et je me dis "Je pourrais jamais faire des trucs comme ça".
03:42 Ils faisaient plus de notes qu'ils avaient de doigts.
03:45 C'est vrai.
03:46 Et à l'école où j'étais, à Birkendal,
03:49 ils organisaient un festival qui s'appelait Transmondial Music.
03:52 Donc, déjà, c'était pas du tout prétentieux.
03:56 Et les parents d'élèves, les professeurs,
03:58 tous les gens qui gravitaient autour de l'école, pouvaient jouer dans ce festival.
04:03 Et donc, je me suis inscrit avec mon groupe Stella, qui n'existait pas,
04:07 pour, dans trois mois, faire un concert.
04:09 Alors, j'ai réuni des copains qui m'ont dit "On ne sait pas jouer",
04:11 mais moi non plus, c'est pas grave.
04:13 Et on a répété très peu, parce qu'on avait plein d'instruments.
04:16 Et donc, on a fait ce premier concert, où on faisait que des intros de morceaux.
04:20 Parce qu'après, on ne savait pas...
04:22 Et aujourd'hui, franchement, ceux qui ont les images,
04:25 il y a des gens qui ont des images sur les vieux vidéos cassettes, là, tu sais,
04:28 ça vaut de l'or !
04:29 On dit que c'est comme le mec qui a vu la première fois U2 dans une cave.
04:32 Ça vaut de l'or, quoi !
04:33 Ça vaut de l'or !
04:34 Et il y a tellement vieux qu'on voit à un moment donné des dinosaures qui passent derrière.
04:37 C'est formidable !
04:38 Non, écoute, c'était...
04:39 Et donc, moi j'ai trouvé ça rigolo.
04:41 Je ne chantais pas, je jouais de la basse,
04:43 parce que je pensais que la basse, comme il n'y a que quatre cordes...
04:45 Oui, que ça allait être plus facile.
04:46 Mais que nenni !
04:47 Et donc, je me suis dit, tiens, ça serait bien que j'écrive les chansons,
04:50 mais toujours sans chanter.
04:52 Et puis, on avait un chanteur qui est parti parce qu'il ne voulait pas chanter ces âneries-là.
04:55 Et toi, tu t'es dit, ça y est, j'ai pas une voix de...
04:57 Non, c'est les autres qui m'ont dit, bah écoute, puisque t'es écrit, t'as qu'à chanter.
05:00 Je me suis dit, mais chanter, vous êtes fou !
05:02 Et là, pareil, pareil que l'instrument, t'as jamais appris par après à chanter ?
05:05 T'as jamais eu un prof de chant ?
05:06 Non, non.
05:07 Rien du tout ?
05:08 Tu as un peu de chance, tu chantes, t'es plus ou moins juste, naturellement ?
05:10 Oui, disons que c'est...
05:13 En fait, je chante quasi toujours la même note.
05:15 Par exemple, Toré Polinos, c'est tout la même note,
05:17 il y a que la musique derrière qui bouge.
05:19 Et alors, on a l'impression...
05:20 Ah, t'as trouvé le truc, en fait !
05:21 Oui.
05:22 Donc, en fait, il y a plein de chanteurs qui s'évertuent à faire des trucs...
05:24 Toi, t'as trouvé le truc, tu chantes tout le temps la même note,
05:26 tu fais juste varier la musique derrière.
05:27 Pas dans tous les morceaux, mais c'est quasi souvent la même note.
05:30 Oui, mais j'ai pas une voix de chanteur, tu vois.
05:32 J'ai rencontré plein de chanteurs.
05:34 Et alors, ce qui est génial, c'est de pouvoir,
05:36 pendant quasi 50 ans, puisque l'année prochaine c'est 50 ans,
05:39 faire tout ça avec rien.
05:41 À partir de rien, oui.
05:42 Je trouve ça merveilleux.
05:43 C'est merveilleux.
05:44 Et justement, tu dis "à partir de rien".
05:45 Tu aimais la musique, mais t'aurais même plutôt été prédestiné à devenir boulanger.
05:50 Tu viens d'une famille de boulangers, c'était père en fils, enfin, de famille, la boulangerie.
05:53 Mon père était boulanger et lui m'a toujours dit...
05:56 C'était à Arlon, c'était à Arlon, ça, la boulangerie.
05:58 Il m'a dit "ne fais jamais ça".
05:59 C'était à l'époque où les boulangers se levaient à pas d'heure,
06:02 tout était manuel, il n'y avait pas de condo à frigo,
06:05 donc il fallait faire tous les jours tout.
06:07 Et c'est vrai que c'était du boulot.
06:09 Mais jamais t'aurais voulu faire ce métier-là ?
06:11 À quel point t'as été dégoûté aussi peut-être des pâtisseries ?
06:13 Non, non, non.
06:14 Je sais que tous les jours, tu m'avais expliqué ça, tu rentrais chez toi l'après-midi,
06:18 et voilà, t'avais de quoi évidemment te sustenter, t'avais un bon petit 4 heures.
06:21 Et puis après, fallait aussi, t'avais tous les gâteaux pour les fêtes, etc.
06:24 Et là, à foison, quoi.
06:26 Non, non, ça ne m'a pas dégoûté du tout.
06:28 J'adore toujours les gâteaux et tout.
06:31 Donc pas boulanger, et curé t'aurais voulu être ?
06:33 Curé, j'aurais voulu être.
06:34 Mais alors ça, c'est dingue.
06:35 Parce que...
06:36 Et curé à quel âge ? À 5 ans, tu voulais être curé ?
06:38 Ou bien un peu plus tard, quand t'as compris ce qu'était le métier et la vocation ?
06:40 Non, non, non.
06:42 Jusqu'à 12 ans, quelque chose comme ça.
06:45 Ah ouais ? Et pourquoi ?
06:46 Alors...
06:47 Parce que c'est le pourquoi qui est...
06:48 Oui, j'ai rencontré des curés sympathiques.
06:50 Vraiment sympathiques ?
06:53 Vraiment sympathiques.
06:54 C'est ironique.
06:55 Et qui avaient des beaux costumes.
06:56 Tu vois ?
06:57 Et je me demande si c'est la sympathie, ou le costume, ou les deux.
07:01 Tu t'es déjà déguisé en curé sur scène ?
07:03 Non.
07:04 Et alors le côté, tu vois, où tu fais la messe, tu discutes, t'as des gens qui viennent te parler.
07:09 Je trouvais ça assez agréable.
07:11 Ok.
07:12 T'as jamais regretté ça, de te passer à côté de ta vocation ?
07:14 Non, non, non.
07:15 C'était peut-être juste un délire ?
07:18 Oui.
07:19 Écoute, peut-être...
07:20 Je vais chercher des curés, peut-être quand je serai plus âgé, quand j'aurai 40 ans, je ferai curé.
07:25 Tu partiras en retraite ?
07:26 Oui.
07:27 La carrière de Stella, donc on explique le début, le groupe se monte par hasard, tu as la rencontre avec Mimi.
07:33 Oui.
07:34 Et puis à un moment, de ce concert improvisé, les chansons continuent à se composer, etc.
07:40 Puis à un moment, une professionnalisation un peu plus de ce que tu fais, c'est-à-dire qu'il y a une maison de disques.
07:45 Là, ça prend une autre dimension, il y a une maison de disques qui vient te trouver.
07:48 Comment est-ce qu'on explique au monde extérieur, quand on n'est plus dans son petit village, quand on joue pour les copains,
07:55 comment est-ce qu'on explique au monde extérieur ce qu'on fait, et à l'industrie de la musique, ce qu'on fait, pour être pris au sérieux ?
08:01 Écoute, on a eu beau leur expliquer, ils n'ont jamais compris.
08:05 Mais en fait, ce qui est merveilleux, c'est que...
08:08 Donc, c'est un truc où...
08:10 Moi, j'ai toujours bien aimé écrire les morceaux, parce que je ne connais pas la musique, mais je le sens.
08:15 Tu vois, je compose les morceaux, je sens si ça doit aller par là ou par là, sur le clavier.
08:20 Et donc, le truc est un peu déclencheur.
08:23 Donc, on a fait des disques, ça commence à faire beaucoup de monde en concert, ça commence à bien vendre les disques.
08:30 Et puis, on nous a invités à Montréal.
08:32 Et bon, tu te dis, on va à Montréal, c'est chouette, on va faire un concert avec les Garçons Boucher, Noir Désir...
08:38 Enfin, tu vois, c'est assez étrange.
08:40 Mais sur les congés, parce qu'à l'époque, j'étais fonctionnaire.
08:43 - On va venir à cette haute carrière... - C'était sur les congés annuels.
08:46 Et donc, quand je suis revenu du Québec, ils m'ont rappelé, ils m'ont dit, tiens, on te propose de faire 14 dates sur un mois.
08:53 Ma première réaction, c'était... Mais, je n'ai plus de congés.
08:57 C'était quand même un peu idiot.
09:00 Et donc, finalement, je me suis dit, ben bon, post-carrière.
09:04 Mais à ce moment-là, je veux dire, quand l'univers de Stella se crée, donc c'est des calembours, c'est même pas du second degré, c'est ce que j'en disais, c'est du surréalisme.
09:12 Il y a tout un univers aussi.
09:14 Tu as les bidouinettes, tu as les clodettes, on va dire.
09:17 Il y a vraiment tout un univers qui se construit autour de Stella.
09:20 C'est-à-dire, de pousser toujours un peu plus loin l'absurde, c'était l'idée ?
09:25 Où ça vient, finalement, naturellement ? Tu rajoutes comme ça des petits éléments au fur et à mesure.
09:29 Écoute, ça vient naturellement. C'est assez...
09:32 C'est assez étrange, parce qu'il n'y a jamais eu de plan de carrière.
09:35 Je ne me suis jamais dit, ça va durer X temps.
09:38 Donc c'était chaque fois d'un concert à l'autre, d'un disque à l'autre, d'une idée à l'autre.
09:42 Donc jamais il n'y avait de plan. Et tout était là depuis le début.
09:46 C'était un truc de cinglé depuis le début.
09:48 Mais qu'est-ce que ça change quand tu as signé sous une maison de disques ?
09:51 Est-ce que ça n'enfreint pas un peu cette liberté, cette folie, jamais ?
09:55 Pas vraiment, parce qu'en fait, là on a signé avec Boucherie Productions,
09:59 quand même elle avait l'alternative française où tu n'avais que des groupes punk.
10:02 Et nous, en gros.
10:04 Ils nous ont signé après nous avoir vu sur scène.
10:08 Après nous connaître.
10:10 Ce n'est pas comme un groupe qui envoie des démos à une maison de disques.
10:14 Donc ils savaient très bien...
10:16 Dans quoi ils mettaient les pieds.
10:18 Ils ne se sont jamais vraiment intervenus.
10:20 Ils disaient, bon... Il y avait des trucs qu'ils ne comprenaient pas.
10:24 Mais ils les savaient faire.
10:26 Il y avait une chanson qui s'appelait "Aller rouiller jeunesse" qui était en flamand.
10:29 Et un label parisien qui entend une chanson en flamand,
10:34 il ne savait pas si c'était du Cervo-Croat.
10:37 Tu l'as dit pendant tout un temps, tu es fonctionnaire.
10:41 Oui.
10:42 Beaucoup de gens vont se dire, ce n'est pas possible, ce mec est tellement un peu perché.
10:46 Il imaginait qu'il ait des horaires fixes, 9h, 17h,
10:50 derrière son ordinateur, enfin il y a quand même des ordinateurs à ton époque.
10:54 Il n'en avait pas.
10:55 Derrière son bureau, ce n'est pas possible.
10:57 Et pourtant, ça te plaisait ce boulot-là ?
11:00 C'était alimentaire, on a bien compris, mais ce n'était pas ennuyeux ?
11:03 Non, ça me plaisait.
11:04 En plus, parce qu'on dit derrière l'ordinateur, mais à l'époque, il n'y en avait pas.
11:07 C'est vrai.
11:08 Et donc, le truc le plus important qu'on avait sur le bureau, c'était le cendrier.
11:12 Ah oui, si on pouvait fumer à l'époque.
11:14 Donc tu avais des montagnes de mégots.
11:16 Et j'étais avec mes collègues qui venaient un peu de tous les univers.
11:18 Parce qu'en fait, quand tu travailles dans un ministère,
11:21 ce ne sont pas des gens dont c'est le métier.
11:24 C'était un peu par hasard.
11:25 C'était quel ministère, toi ?
11:26 C'était le ministère de la Justice.
11:28 Donc c'est par hasard que les gens se retrouvent là,
11:30 parce qu'ils cherchent du boulot, mais ils viennent de partout.
11:32 Et donc tu rencontres des gens fantastiques et merveilleux.
11:35 Moi, je ne me suis jamais ennuyé un seul instant.
11:37 Jamais ?
11:38 Ah non, je m'amusais bien, on faisait des tas de jeux, on faisait des drames.
11:42 Et tu t'absentais quand même beaucoup du boulot ou pas beaucoup ?
11:44 Tu dis, tu as pris des congés, voilà, un pause carrière pour continuer la carrière, justement, l'autre carrière.
11:50 Une fois que ça a commencé avec les pauses carrières,
11:52 oui, je n'y suis plus vraiment retourné.
11:54 Mais autrement non, on jouait surtout le week-end.
11:57 Parfois mes collègues venaient.
11:59 C'est arrivé qu'on jouait en semaine et que tous mes collègues viennent voir le concert
12:02 et que le lendemain matin, il n'y avait pas grand monde au ministère.
12:05 Ah oui, donc c'est à cause de toi, il y a des dossiers qui ont pris du retard, en fait.
12:09 Ecoute, non, ça va beaucoup moins bien depuis que je suis parti.
12:11 Tu es un gros travailleur, en fait.
12:14 Ecoute, oui, et alors, les gens qui trouvent ça étrange que je me lève et tout ça,
12:18 ben regarde, par exemple, le 8/9, tous les vendredis.
12:20 C'est vrai.
12:21 Il faut être là à l'heure.
12:22 Tu n'avais pas de costume, etc. au 8/9.
12:24 Là, tu devais quand même te présenter différemment.
12:26 Non, non, non, on pouvait s'habiller comme on voulait.
12:28 Ah oui, OK.
12:29 Et dans cette carrière, je te dis, à un moment donné, il y a les festivals
12:33 et ça, c'est dans les festivals que Stella explose.
12:36 Mais il faut quand même bien rappeler aux gens, Stella, ce n'est pas juste connue en Belgique,
12:40 c'était en France, les critiques étaient dites irambiques.
12:43 C'était un truc de dingue, ils n'avaient jamais vu ça.
12:45 Honnêtement, Angèle Stromae, c'est de la gnognotte à côté de toi.
12:49 Ils ne l'avaient jamais vue et ils ne l'ont plus jamais vue.
12:51 C'est dingue.
12:52 On a énormément tourné en France parce qu'en fait, ce que les gens ignorent,
12:55 c'est que quand tu regardes les télés françaises, quand tu regardes TF1, France 2,
12:59 j'allais dire Antenne 2, mais bon, France 2,
13:02 c'est quasi toujours les mêmes artistes que tu vois.
13:05 Et donc, tu as l'impression qu'en France, il y a 20 artistes.
13:08 Mais il y a un circuit parallèle énorme en France
13:11 où tu as des salles de 400, 500, 1000 personnes
13:13 où tu peux tourner non-stop, mais ça ne passe pas dans les grands médias.
13:17 Et en Belgique, le circuit parallèle, c'est...
13:19 C'est la Belgique en fait. Nous sommes le circuit parallèle.
13:22 On est le circuit parallèle.
13:23 Donc je veux dire, tu fais des salles comme l'ancienne Belgique à Marseille,
13:27 personne ne le sait.
13:28 Ici, on le sait.
13:29 Non, non, tu dirais que c'est quelle année ?
13:31 92, c'est un peu l'apogée de Stella, point de vue Notorieté internationale,
13:34 avec Manneken Pis, Notoir.
13:36 Non, Manneken Pis, Notoir.
13:38 Faut comprendre le jeu de mots.
13:39 Faisait la mouche, pas la guêpe.
13:40 Pendant toutes les années 90, on a énormément tourné en France et au Québec.
13:43 Là, c'était énorme, cet album-là,
13:45 parce qu'on passait Toré Molinos tout à l'heure,
13:47 qui est probablement le titre le plus connu.
13:49 Une bonne idée, Toré Molinos.
13:50 Très, très bonne idée.
13:51 Et ça restera la destination belge par excellence.
13:53 Et il y a un... Dis-moi.
13:55 Et tu sais que ça ne devait pas sortir, normalement,
13:57 parce qu'il était sur l'album Manneken Pis.
13:59 Oui.
14:00 Et il est sorti comme troisième ou quatrième single,
14:03 donc ce n'était pas un morceau.
14:06 Donc tu n'avais pas l'oreille pour dire
14:08 "Celui-là, ça va être un morceau, ça va être le type."
14:10 Ça, tu ne l'avais pas, ça ?
14:11 Personne. Ni la maison de disque, ni personne.
14:13 Tu dirais qu'à chaque fois, c'était du hasard, en fait,
14:15 qu'on ait retenu certains titres et pas d'autres.
14:17 C'était du hasard.
14:18 Toi, tu n'aurais pas misé forcément sur l'un ou l'autre titre.
14:20 Écoute, moi, je les ai mis à tous, puisque je les ai faits...
14:22 Forcément.
14:23 Mais tu ne le disais pas.
14:24 "Celui-là, il a quelque chose."
14:25 Non, non, non.
14:26 On a toujours fait des albums.
14:27 On n'a pas jamais fait vraiment des singles,
14:29 des trucs comme ça.
14:30 Ça, c'est devenu la mode par après.
14:32 Mais on faisait des albums, on faisait des concerts, et voilà.
14:35 Et dans cet album Manneken Pis, je le simplifie,
14:38 il y avait cette chanson-là aussi.
14:41 Marilyn Monroe, danse le tango
14:45 John Travolta, danse la polka
14:48 J'ai fait Belmodo, danse le tango
14:51 La cicciolina, danse la polka
14:55 Est-ce qu'à ce moment-là, c'était Brigitte Bardot, "Danse le tango",
14:58 Adamo était venu.
15:00 Adamo était venu, donc ça veut dire que tu étais même adoubé par tes pères.
15:03 Adoubé.
15:04 Alors, c'est génial, parce que dans la chanson, si tu veux,
15:06 il y avait une phrase qui disait, bon, tout le monde dansait la polka
15:09 quand on disait par A, et le tango par O.
15:12 On appelait ça une grande oeuvre illittérée.
15:15 Tu avais bien compris les rimes, en tout cas.
15:18 Et à un moment donné, dans la chanson, il y avait
15:21 Salvatore et Adamo dansent le tango.
15:24 Et à l'époque, l'album était produit par Sylvain Vanholm
15:27 de 2 Mansons et Wallace Collection.
15:29 Et je lui ai dit, ça serait quand même rigolo qu'Adamo vienne chanter
15:32 sa phrase.
15:34 Et il m'a dit, mais toi, tu es fou.
15:36 Il a peut-être autre chose à faire.
15:38 Il avait tombé à la neige.
15:39 On était à l'ouvert.
15:41 Et le lendemain, il me dit, tu penses vraiment ça avec Adamo?
15:46 Je dis, bah oui.
15:47 Donc, il a appelé.
15:49 Et donc, Adamo est venu.
15:51 Et c'est génial.
15:52 Et donc, il est venu.
15:53 Il a en plus forcé sa voix pour faire plus Adamo.
15:56 Il a rajouté, parce que c'était Salvatore et Adamo dansent le tango.
15:59 Et il a dit, Salvatore et Adamo dansent tous les deux le tango.
16:02 C'est beau.
16:03 Et est-ce que tu, au fur et à mesure des années,
16:07 tu es finalement devenu ami avec tous ces artistes-là?
16:10 Belle, je veux dire, c'est ça.
16:14 Avec la longévité, forcément, ça devient des amis, des Salvatore.
16:18 Oui, tu rencontres tous ces gens régulièrement.
16:20 Et à un moment donné, il y a des affinités.
16:23 Et Adamo, moi, je trouve ça génial.
16:25 Parce qu'Adamo, je veux dire, c'est quand même une méga sœur.
16:28 C'est un monument pour nous.
16:29 Et donc, il est venu chanter là, il est venu chanter sur un album.
16:33 Il a fait plusieurs choses.
16:36 Oui, je trouve ça incroyable.
16:38 Et c'est une chance incroyable, parce qu'il y a plein de gens là-dedans,
16:41 avec qui je travaille ou que je côtoie,
16:44 qui étaient des gens que j'admirais déjà avant.
16:47 Et en les côtoyant, je les admire toujours autant.
16:49 Ok.
16:50 Tu vois, Adamo...
16:51 Il y a des gens avec qui tu as rêvé de collaborer,
16:53 et finalement, ça ne s'est pas fait, parce que la vie a fait que...
16:55 Oui, Jacques Brel.
16:56 Ah oui, oui.
16:57 Les Beatles, vraiment.
16:59 Oui, mais peut-être plus près de nous, quoi.
17:02 Écoute, non...
17:03 Enfin, et vivant, du coup, maintenant.
17:04 Non, en fait, j'ai la chance, quand quelque chose se met,
17:08 quand je rencontre quelqu'un avec qui...
17:10 Caroline Loeb, par exemple.
17:12 Oui, La Watt.
17:13 Écoute, c'est génial.
17:14 C'est un morceau que j'ai toujours adoré,
17:16 parce que je trouve qu'il y a une magie dans ce morceau.
17:18 Tu aurais pu l'écrire, d'ailleurs.
17:19 Il y a quelque chose, j'aurais bien voulu l'écrire.
17:21 Ah oui.
17:22 Il faut écouter les chœurs qui disent "La Watt, on dirait qu'ils sont morbourés dans un fauteuil".
17:26 Et j'ai toujours dit que c'était un de mes morceaux préférés, partout.
17:32 Un jour, j'étais à Paris, on m'a dit "Il y a quelqu'un qui veut te voir,
17:35 c'est Caroline Loeb qui est venue me voir dans la loge".
17:37 Et donc, j'étais hyper content.
17:39 Ok.
17:40 Et je lui ai proposé de chanter un morceau avec moi,
17:42 et on a chanté "Hélène Métallin" en duo.
17:45 Ça existe sur la liste.
17:46 Oui, oui.
17:47 Elle est formidable.
17:48 Est-ce que c'est devenu plus facile, avec les années, d'écrire des chansons,
17:51 ou est-ce que c'était tout de suite très facile pour toi ?
17:53 Écoute, je dirais, au plus tu écris, au plus c'est facile d'écrire.
17:57 En général, que ce soit des auteurs de bouquins,
18:02 il ne faut pas se poser de questions.
18:05 Oui, toi tu ne t'en poses pas en tout cas.
18:07 Aucune.
18:08 Non, parce que si tu t'en poses, tu n'as pas les réponses.
18:10 Et est-ce que le succès change quelque chose ?
18:12 On disait peut-être l'album de 92, 93, "Manneken Pis".
18:15 Est-ce que ça change quelque chose ?
18:18 Quand on a un succès, je veux dire, au-delà du festival,
18:20 au-delà d'avoir du succès quand tu fais des concerts en Belgique,
18:25 même à Montréal, à Paris, etc.,
18:27 d'avoir aussi une reconnaissance du métier, etc.
18:29 Est-ce que ça change quelque chose pour toi, personnellement ?
18:31 Écoute, dans mon cas, ça n'a pas vraiment changé,
18:34 parce que c'est tellement bizarre, c'est tellement improbable.
18:37 Ça n'aurait jamais dû exister.
18:39 Donc, ça n'aurait jamais dû exister.
18:41 Donc, le fait que ça existe, c'est ça qui est bizarre.
18:43 Après, que ça marche ou que ça ne marche pas.
18:45 Mais ça n'a rien changé dans ton quotidien,
18:47 dans ta manière de voir les choses,
18:49 dans la manière dont les gens te voyaient, peut-être ?
18:51 Les gens, évidemment, ils voient ça différemment.
18:54 Mais bon, je veux dire, c'est vite réglé.
18:57 Ils voient bien qu'il n'y a pas grand-chose.
19:00 Tu n'es pas très star-system, hein ?
19:02 Il ne faut pas te débrouiller le tapis rouge quand tu arrives.
19:05 Il y a des gens qui sont étonnés, parfois,
19:06 que je fasse mes courses moi-même.
19:08 Encore aujourd'hui ?
19:09 Oui, il y a des gens que je me fais.
19:10 Vous n'avez pas quelqu'un pour faire vos courses ?
19:12 Je dis, mais qui ?
19:13 Enfin, je dis, quoi ?
19:15 Tu ne vas pas demander à quelqu'un.
19:16 Et en voiture aussi, parfois, tu vois, on arrive au concert,
19:18 et c'est toujours moi qui conduis.
19:20 Ils pensent que tu es un chauffeur ?
19:22 Oui, normalement, je devrais avoir un chauffeur.
19:24 Ah oui, quand même.
19:25 Quand tu t'es retrouvé seul, entre guillemets,
19:27 on est quoi, en Nantes, quelque chose,
19:29 là, ça a été un moment de questionnement pour toi ?
19:32 Sans mimi, je veux dire ?
19:34 Oui, comme le projet avait été longtemps à deux,
19:36 franchement, moi, je pensais que c'était...
19:38 C'était fini ?
19:39 C'était fini.
19:40 Et puis, je me suis dit, ben, je vais...
19:42 Et alors, j'ai fait un truc un peu bizarre,
19:43 parce que je me suis dit, je vais jouer tout seul.
19:45 Et j'ai vraiment joué tout seul, tout seul.
19:47 Je me suis allé en Suisse.
19:49 Avec ta connaissance de tous les instruments, c'est sympa.
19:51 Je suis allé en Suisse avec mon synthé,
19:53 avec la sono, dans la voiture, tout seul.
19:55 C'est moi qui montais la sono, c'est moi qui jouais.
19:57 Et donc, j'ai fait quelques concerts dans des clubs en Suisse,
19:59 et j'ai trouvé ça...
20:01 Je me dis, allez, bon...
20:02 J'allais dire, est-ce que tu ne te sentais pas seul, justement,
20:04 d'aller tout seul, simplement, avec ton synthé ?
20:06 Non, je trouvais ça...
20:07 Parce qu'il y a un esprit festif, un esprit de faire la fête,
20:09 de partage chez toi, si tu es tout seul...
20:11 Oui, mais dans la route, c'est...
20:13 Faire la route, c'est rigolo, tu vois, tu dis...
20:15 Voilà, je suis tout seul, ici, au milieu des montagnes...
20:17 Parce qu'en Suisse, ils ont bien rangé les montagnes
20:19 de chaque côté de la route.
20:21 C'est vrai. Ils sont propres.
20:23 Ils sont propres. Et donc, j'ai été jouer dans des trucs...
20:25 Oui, improbables, comme ça, des clubs.
20:27 Et je faisais même un décor, à l'époque.
20:30 Et donc, oui, c'était...
20:32 Je me suis dit, bon, ben voilà.
20:33 Et donc, j'ai fait plein de concerts tout seul.
20:35 Et la tournée qui a le mieux marché, c'est...
20:37 La tournée solo,
20:40 qui a commencé dans les clubs
20:42 où je ne voulais pas faire des gros clubs,
20:44 et qui a fini au Francophonie d'Espa,
20:46 où je suis arrivé en chameau.
20:48 Oui, ça, magnifique, ça.
20:50 Et tu avais même demandé, est-ce qu'il y a une petite prairie ?
20:52 Tu n'avais pas trop averti. Tu avais dit, laissez-moi une petite prairie
20:54 à côté de la Seine, c'est quand même bien.
20:56 Pour le bien-être animal, tu as fait attention.
20:58 Ils s'en souviennent du chameau francophonique.
21:00 Tu ne ferais plus ça, aujourd'hui. Tu ne pourrais plus.
21:02 Qu'est-ce qu'il y a encore ? On disait tout à l'heure...
21:04 Au début, tu es né à Arlon.
21:06 Tu viens de par là. Qu'est-ce qu'il y a encore d'Arlonné en toi, aujourd'hui ?
21:09 Est-ce que tu es parti à quel âge pour monter sur Bruxelles ?
21:12 J'avais 12 ans.
21:13 12 ans.
21:14 Mes parents sont partis, et je suis allé avec eux à 12 ans.
21:17 Ah, tu n'es pas monté à la capitale, comme on dit.
21:19 Je n'ai pas dit, bon, allez, en Arlon,
21:21 je pars avec ma guitare,
21:23 et je vais devenir Arlonné.
21:25 Non, mais sincèrement, qu'est-ce qu'il y a encore d'Arlonné en toi ?
21:27 Écoute, j'ai la chance d'aller partout, à gauche et à droite.
21:31 Et bon, il y a plein d'endroits que je connais, forcément, à l'Arlon.
21:34 Et quand j'arrive à Arlon, il y a quelque chose en plus.
21:37 Quoi ?
21:38 C'est pas comme si j'arrivais à la maison.
21:40 Alors que ce n'est plus ma maison, mais enfin, c'est là qu'il y a quelque chose.
21:44 Mais c'est là que tu as grandi.
21:45 Mais tu as un accent ex-bruxellais, quand même.
21:48 Oui, oui, il paraît.
21:50 Tu as pris le pli, quoi.
21:52 Tu me diras en plusieurs années, c'est normal, mais…
21:54 Je me rappelle de Laurent Ruquet, qui a dit,
21:56 "Ouais, chez vous, il y a des choses que j'aime bien, c'est votre accent."
21:59 Oui. Lequel ? Tu ne l'as pas dit, lequel ?
22:01 Non, je lui ai dit, "Ben, nous, on n'a pas d'accent."
22:02 C'est vous ?
22:03 C'est vous.
22:04 Et qu'est-ce que tu as de plus belge en toi ?
22:07 De plus belge ?
22:09 Tu ne me dis pas le nom du groupe.
22:11 Non.
22:12 Écoute, c'est un truc qui ne s'explique pas.
22:16 Tu vois ce côté…
22:19 L'air de… L'air des involts.
22:22 Pas citant, l'air zinzin, mais pas citant.
22:26 Pas citant.
22:27 Pas citant.
22:28 Tu vois ?
22:29 C'est une espèce de truc un peu indéfinissable.
22:34 Mais là, comme tu es justement le truc indéfinissable,
22:38 je te disais, le côté surréaliste, etc.
22:41 En dehors, tu es comme ça, mais est-ce que tu es profondément comme ça au quotidien ?
22:45 Surréaliste un peu, je dirais, perché ?
22:49 Un peu la tête dans les nuages ?
22:52 Enfin, voilà, sympathiquement, mais…
22:55 C'est un métier, puisque je fais ça pour gagner ma vie,
23:01 où évidemment tu penses tout le temps à des choses,
23:04 donc tu es tout le temps parti,
23:05 mais dans ma vraie vie, je ne roule pas à gauche,
23:09 je ne mets pas les meubles de la maison qui sont mis au plafond.
23:12 Enfin, tu vois, c'est un truc…
23:14 Il y a quand même tout un côté extrêmement structuré
23:17 qui permet de péter les plombs à côté.
23:20 De déstructurer à côté.
23:22 On parlait d'Adamo tout à l'heure.
23:23 Ah, Adamo.
23:24 Et là, on va écouter un autre chanteur belge qui chante avec toi.
23:29 Ça, c'est pour illustrer le côté belge, le côté bruxonnaire,
23:47 parce qu'avec le Grand Jojo, tu ne peux pas être plus bruxellois que ça.
23:53 Est-ce que…
23:55 On a l'impression que tu as tout fait de possiblement absurde,
24:01 joué avec les codes belges, etc.
24:03 On dit que tu as tout fait.
24:05 Et puis arrive en 2013,
24:08 "Vivacité" avec le 8/9,
24:09 avec cette idée que chaque vendredi,
24:12 tu livres une chanson à partir de quatre mots des auditeurs.
24:17 Comment en est l'idée ?
24:18 Est-ce que ça vient de toi, ce truc-là ?
24:20 Tu l'avais déjà fait dans Lesallumés.be.
24:23 Je voudrais revenir sur le Grand Jojo,
24:25 qui était mon camarade.
24:28 On a fait plein de trucs ensemble.
24:32 Un jour, on m'a demandé avec qui tu voudrais faire un duo.
24:34 C'était pour un gros concert Place et Palais.
24:36 J'ai dit, avec le Grand Jojo.
24:38 Je ne me voyais pas chanter avec Morane.
24:42 Tu aurais un problème de voix peut-être avec Morane.
24:44 Est-ce qu'elle pourrait chanter du Jojo à la Wemblotte ?
24:47 Je ne sais pas.
24:48 Ce n'est pas évident de ne pas partir.
24:52 Ça aurait été drôle, n'empêche.
24:55 Le Grand Jojo, oui.
24:57 Ce sont des gens que tu rencontres
25:00 et que tout de suite, tu te dis,
25:01 "Mais enfin, c'est vraiment des chouettes personnes."
25:06 Et puis, il y avait ce côté Belgitude totalement assumé
25:09 qui vous réunissait tous les deux.
25:11 Il m'appelait fils et je l'appelais papa.
25:15 Ce qui est merveilleux, c'est que quand on discutait,
25:17 il me racontait toujours des histoires de quand on était jeunes.
25:19 Et je lui disais à chaque fois, "Oui, papa, moi j'étais..."
25:21 Il me disait, "Tu te rappelles."
25:23 Et tu dis, "Mais nous avons quand même une vingtaine,
25:25 plus de vingt ans d'écart."
25:26 "Tu te rappelles où on allait, là-bas, avec Annie."
25:29 Et je lui dis, "Mais enfin, j'étais pas mieux."
25:32 Et donc, oui, c'est des moments merveilleux.
25:34 Et cette chanson, "Plaque, mine andouille",
25:36 et le clip qu'on a fait...
25:37 Elle a grandi aux Eryre-le-Barre, aux toilettes
25:39 et non plus l'argent pour payer les coûts qui se sont enfilés.
25:42 C'est grave.
25:43 C'est grave.
25:44 Et les chansons de 8/9, ça a commencé aux Allumés.be.
25:48 Là, il y avait un groupe, c'est Jean-Luc et les Double Slash.
25:51 Oui, enfin, un groupe.
25:53 Les Slash.
25:54 Les Français ne comprennent pas ce que c'est que les Slash.
25:56 C'était les Allumés.be.
25:57 Et donc, c'était pour qu'un Allumé, avec le A de Internet,
26:03 et le .be, c'était le début du Net.
26:06 Et donc, les Double Slash, c'était par rapport aux Slash d'Internet.
26:10 Mais évidemment, aussi aux pantoufles.
26:13 Les pantoufles, on est le seul à appeler Slash sur la planète.
26:16 Oui.
26:17 Mais ça, tu avais commencé, c'était bien avant le 8/9.
26:20 Tu disais ça une fois par semaine dans les Allumés.be.
26:22 Et quoi, le 8/9 a repris le concept en proposant aux auditeurs de choisir un mot par jour ?
26:28 En fait, dans le 8/9, j'ai commencé à raconter des rêves.
26:32 Parce que moi, ça y est longtemps.
26:34 C'était ça au début.
26:35 Encore Thomas Van Am, qui présentait...
26:37 Avant Cyril, avant Benjamin...
26:39 Oui, donc je racontais des rêves.
26:42 Et il y a eu la fête de la musique.
26:44 Et Bruno Thumers, qui est un spécialiste en musique,
26:48 m'a dit "Mais tiens, pour la fête de la musique, est-ce que tu ferais pas une chanson ?"
26:52 Et donc, j'ai dit "Ah, écoute, c'est la fête de la musique, tant pis pour la musique."
26:56 Et donc, j'ai fait un mélange de Torremolinos et du Pla-Pi,
27:00 où j'ai chanté Torremolinos sur la musique du Pla-Pi.
27:02 Et ça colle super bien.
27:04 Il y a une ville à la Costa del Sol, où il y a plus de Belges qu'un Espagnol...
27:08 Et là, t'étais plus sur la même note ?
27:10 Non, non.
27:12 Et donc, j'ai chanté ça.
27:14 Et puis, on s'est dit "Si je faisais une chanson par semaine..."
27:18 Tu sais, c'est des trucs que tu dis...
27:20 "Oh, t'es 10 ans, ça va durer un mois."
27:22 Et les mots sont venus après.
27:24 Ok. Est-ce qu'à ce moment-là, tu dis "ça va durer un mois",
27:27 puis après les mots viennent un par jour, et alors le plus absurde possible.
27:31 Le but, c'est évidemment de pas mettre des mots simples pour les chansons.
27:33 C'est pas "Je t'aime", "Mon amour", des trucs comme ça.
27:35 Est-ce que quand même, tu dis...
27:37 T'as eu peur parfois dans ta carrière,
27:39 mais même au-delà du 8/9, de ne plus trouver l'inspiration ?
27:42 Écoute...
27:44 Oui et non.
27:46 De te dire "Ah, là j'ai vraiment vidé tout ce que j'avais sous le capot."
27:49 Parfois je me dis que ça peut arriver, mais je ne sais pas comment on le sent.
27:53 C'est qu'à un moment donné, tu...
27:55 Et puis je me dis "Est-ce que j'ai déjà eu vraiment quelque chose à dire ?"
27:58 Oui, alors je te pose la question.
28:00 As-tu eu vraiment quelque chose à dire, finalement ?
28:02 Je ne sais pas.
28:04 On va dire que ce sont des chansons très engagées.
28:06 Non, non, non.
28:07 Et je sais que les gens, le public, sont contents parce que...
28:11 Il n'y a pas de message.
28:12 Ils s'amusent bien.
28:13 Voilà.
28:14 Et qu'il n'y a pas de message, et qu'il n'y a pas de revendication.
28:16 Il n'y a pas de haine, il n'y a pas de...
28:17 Donc, si les gens s'amusent bien, que moi je m'amuse bien,
28:20 je me dis que c'est déjà ça.
28:21 Maintenant...
28:23 Ça fait quand même un petit temps que ça dure.
28:25 Et donc oui, je me pose...
28:26 Et alors, ce qui est vraiment excitant avec ces chansons du vendredi,
28:30 c'est que quand tu fais une chanson par semaine,
28:33 tu n'as pas vraiment de recul.
28:35 Donc, tu as une idée, boum, tu la mets.
28:37 Oui, parce que tu as un mot tous les jours.
28:41 Donc, ça veut dire que tu commences à l'écrire quand, ta chanson ?
28:44 Tu commences même avec un mot et puis tu rajoutes ?
28:46 Ça dépend des semaines.
28:48 Parce qu'il y a des semaines où je ne suis là que le jeudi, par exemple.
28:51 J'ai des concerts, j'ai des studios, j'ai des machins.
28:53 Donc, ça se met comme ça se met.
28:55 Ah oui, donc tu peux très bien la faire en 30 minutes, ta chanson ?
28:58 Ou en 24 heures ?
28:59 On ne peut pas le dire.
29:00 Ok.
29:01 Secret de fabrication.
29:02 Je ne sais pas si vraiment comment ça se passe.
29:04 Il y a quelques d'autres qui vont peut-être piquer le concept.
29:07 Oui, mais je trouve ça excitant parce qu'il faut du culot.
29:11 Et vraiment, ne pas se poser de questions.
29:15 Mais vraiment, parce que si tu commences à dire oui, est-ce que c'est une bonne idée ?
29:18 La semaine est passée, tu vois.
29:20 Alors, ça m'amuse parfois parce qu'on a des artistes invités.
29:23 C'est ce que j'allais dire, justement.
29:25 Quand ils arrivent, qui ne te connaissent pas.
29:29 Parce que ça peut arriver, si tu prends un petit jeune, il est là et puis il entend ce que tu fais.
29:35 C'est souvent quoi sur le visage ? La stupéfaction ?
29:38 Ou ils disent "mais tu es un génie", c'est souvent quoi la réaction que tu reçois après ?
29:42 Je dirais que ça commence quand même souvent après la stupéfaction.
29:44 Il se demande si c'est un sketch, si c'est une caméra cachée.
29:47 Ils se disent "mais qu'est-ce que c'est que ça ?"
29:48 Et alors, tu as des bons exemples.
29:50 Par exemple, il y a Julien Doré qui est venu.
29:52 Et donc, j'ai croisé Julien Doré avant l'émission.
29:55 On fumait une cigarette à l'entrée de la RTBF, avec modération, non c'est pour l'alcool.
30:02 Parce qu'il faut dire, mais avec modération.
30:06 Et là, t'as pas, qu'est-ce qu'on dit ?
30:08 On dit "tu es fume", non ?
30:11 "Fumez-tu" !
30:13 "Fumez-tu" aussi, oui.
30:16 Et donc, on se rencontre comme deux personnes qui fument le club.
30:21 Donc on discute, il ne me dit pas "bonjour, je suis Julien Doré".
30:26 Donc on parle de la pluie du beau temps, de la tour, des faucons qui habitent au-dessus de la tour.
30:32 La tour RTB, oui.
30:34 Et puis un peu plus tard, on rentre et un peu plus tard, il arrive dans le studio et il voit...
30:38 Et tu vois le même mec qui fumait dehors.
30:40 Il voit le vieux monsieur qui fumait sa clope avec lui, qui est là et qui raconte des conneries.
30:44 Donc déjà, c'est spécial.
30:46 Puis on dit "ah, Jean-Luc va chanter".
30:48 Et donc il chante et tu vois qu'à un moment...
30:52 Et puis bon, en général, ils embarquent dans le truc, ils comprennent, ils voient très bien de quoi il s'agit.
30:57 Il y en a parfois qui...
30:59 Qui sont trop dans leur monde et qui ne sont pas assez ouverts.
31:02 Franck Dubosc a toujours cru que c'était une blague.
31:04 Ah oui ? Parce qu'il n'aimait peut-être pas que tu sois plus drôle que lui ?
31:07 En plus, c'était une chanson qui s'appelait "Ich liebe dich"
31:10 et je chantais "Ich liebe dich" en le regardant dans les yeux.
31:13 Je me suis dit "c'est pas possible, il est regardé en l'air".
31:15 Est-ce que tu en as d'autres, des chanteurs ou des chanteuses qui disent
31:18 "mais t'as pas envie de m'écrire un truc ?"
31:20 Euh... Non.
31:21 Sympa ?
31:22 Sympa.
31:23 Il y en a par exemple comme MC Soler qui connaissait...
31:26 Tu vois...
31:27 Ça c'est bien, parce que c'est quand même un génie des mots ce gars.
31:30 T'as des gens comme Pascal Obispo, Clara Luciani...
31:33 Enfin bon, je veux dire, c'est quand même...
31:35 Et là, il y a eu Patrick Bruel qui est venu.
31:38 Ah oui, et ça c'était aux 20 ans de "Vivacité".
31:40 Il est monté sur scène avec toi.
31:41 Mais il est d'abord venu deux fois dans l'émission.
31:43 La première fois, écoute, c'était pendant la pandémie
31:48 parce que je vois qu'il avait un masque.
31:51 Donc... Enfin pas un masque...
31:53 Et donc tu voyais pas sourire en fait ?
31:54 Si, si, mais tu vois...
31:56 Et directement, lui, ça le branchait, ces adries-là.
32:01 On en a parlé, voilà.
32:02 Et puis il est revenu une deuxième fois.
32:04 Il riait déjà avant.
32:05 Et bon, ça s'est bien amusé.
32:07 Il m'a dit "voilà, tu devrais faire un rap".
32:10 Je lui ai dit "ok, pas de problème".
32:12 "Tourne, lance n'importe quel défi, tu y vas".
32:14 Ecoute, je veux dire...
32:15 Donc on a fait un rap et on l'a chanté en public.
32:18 Et ça, je suis tombé amusé parce qu'il ne connaissait pas la chanson.
32:21 Donc si tu veux, c'est quand même...
32:22 Il y avait simplement le prompteur pour qu'il la chante, avec les paroles.
32:25 C'était les mots doux, les mots doux des modés.
32:27 C'était donc il y a quelques jours au forum de Liège pour les 20 ans de "Vivacité".
32:31 Et il était tellement motivé, visiblement, Patrick.
32:33 Il a trouvé l'ambiance tellement géniale.
32:35 Et il a vu à quel point tes jeux de mots rocambolais, ce que je dirais,
32:40 arrivent à soulever la foule.
32:42 Il a même dit "il faut qu'on l'enregistre".
32:44 Est-ce que tu vas enregistrer cette chanson des mots doux,
32:47 qui n'a même pas de titre, c'est quoi ?
32:48 Des mots doux, des mots démodés ?
32:50 Ça s'appelle "Démodé".
32:52 D'accord.
32:53 Je ne sais pas s'il va vouloir enregistrer une chanson qui s'appelle "Démodé".
32:56 Mais est-ce que vous allez concrètement le faire ?
32:59 Parce qu'il avait l'air très sérieux.
33:00 Ecoute, si on le fait, on le fait.
33:02 D'accord, oui, ça oui.
33:03 Alors il veut aussi qu'éventuellement je le refasse avec lui sur scène.
33:07 Oui, à Forêt, il disait.
33:08 Pour moi, il n'y a aucun problème, c'est avec un énorme plaisir.
33:11 Et quand tu vois les images de ça, si tu veux, tu comprends que les gens aiment bien.
33:15 Parce que tu as vraiment deux gamins qui sont là sur scène à chanter,
33:21 sans aucune pression, sans aucune...
33:24 On est là pour s'amuser et les gens répondent immédiatement.
33:28 Mais assis, hein ?
33:29 Ça, c'est ce que tu demandes à la foule.
33:31 Tous assis.
33:32 Tous assis, oui, et ils le font.
33:34 Tu n'es pas embêtant comme chanteur, franchement.
33:37 Tout le monde assis.
33:39 Et on revient aux chansons de Sweet 9 que tu composes depuis plus de dix ans maintenant,
33:44 qui sortent sous forme de compil.
33:46 C'est parce qu'il y a un vivier tellement énorme,
33:49 c'est-à-dire que tu as plus de 400 chansons.
33:51 Il y avait une demande, les gens se disaient "oui, mais à nous, on a envie de les réécouter".
33:55 Parce que finalement, c'est assez volatile.
33:57 Tu les chantais à l'antenne le vendredi, et puis bim, ça disparaissait.
34:00 Tu disais que c'était du gâchis.
34:01 On ne peut pas vraiment dire que ce soit une demande.
34:04 Les gens ne faisaient pas la file.
34:07 Non, mais tu te dis aussi, j'ai proposé des trucs, c'est du gâchis,
34:09 c'est passer une fois à l'antenne et puis perdu.
34:11 Pour faire tout ça, il faut qu'il y ait une espèce de...
34:14 C'est comme un testament.
34:17 C'est un document.
34:19 On les réenregistre avec les musiques que j'ai faites au départ.
34:24 Donc tu avais tout conservé quand même, tous les textes et tout.
34:26 Oui, il n'y a pas de production.
34:28 Il y a juste que je rechante, juste pour que ça soit propre.
34:33 Il y a un album qui sort tous les 15 jours.
34:36 Oui, c'est ça. Tous les 15 jours, tu as une compilation de plus ou moins 20 chansons.
34:39 Il y en a 22 en tout pour le moment.
34:42 Donc on en a pour presque la fin de l'année de compil de Jean-Luc Fonc, toutes les deux semaines.
34:46 Et comme ça continue...
34:48 On n'a pas fini.
34:50 Je ne sais pas si on aura une vie pour écouter toutes tes chansons.
34:52 On va écouter justement un extrait de ces chansons du 8/9.
34:59 "Sauf quand y'avait grève des chameaux, l'amour, l'amour, avec un grand L comme dans l'amour"
35:11 C'est complètement absurde.
35:13 Qui arrive à mettre dans une chanson qui s'appelle "L'amour" le mot "Dafalgan" et "André Rieu".
35:19 Je me suis dit que je vais quand même lui demander sa vraie définition de l'amour.
35:23 Parce que si "L'amour" c'est écouter André Rieu et c'est prendre Anna Falgan, c'est quand même triste.
35:28 J'avais oublié que c'était "L'amour" avec un grand L comme dans "L'amour".
35:32 Oui, oui, oui.
35:33 Complètement absurde. Non mais c'est vrai. Sérieusement.
35:35 C'est "L'amour", y'a un L, oui.
35:37 Si on te pose une question sérieusement, tu sauras répondre sérieusement.
35:41 Si je te dis que tu veux écrire une chanson sur l'amour, qu'est-ce que tu mettrais comme définition ?
35:45 Alors, je vais essayer.
35:47 Oui.
35:48 Je ne dis pas un mot nul.
35:50 Non mais j'ai des vrais sentiments.
35:53 Mais j'ai essayé d'écrire des chansons sérieuses.
35:56 Une phrase, ça va. Et puis ça m*rde complètement.
35:59 Tout de suite ?
36:00 Oui.
36:01 C'est pas pour toi ?
36:02 Y'avait une chanson il y a très longtemps qui était sur un album et ça commençait par "Nous étions deux sur cette plage".
36:07 Ah, ça faisait un peu "Rogue voisine".
36:09 Oui, et puis c'était "Toi Mayo, moi au chômage".
36:13 Et c'était fini.
36:14 C'était fini.
36:15 Tu ne seras jamais encore chanteur romantique.
36:17 "Je suis bien marié, je suis dans le bain marié, on rit".
36:21 C'était une chanson qui s'appelait "À tarte".
36:24 Oui.
36:25 Qui n'avait rien à voir avec le... C'était juste pour "Voilà, on est sur cette" et voici maintenant une chanson qui s'appelle "À tarte".
36:29 Mais c'est souvent ça. T'as souvent un titre de chanson et ce que tu racontes dedans n'a rien à voir avec le titre.
36:34 Non. Y'avait une chanson sur le premier album qui s'appelait "Dong" de ONG pour pouvoir mettre sur la pochette "Including Dong".
36:41 "Including Dong".
36:43 C'est que des jeux de mots.
36:45 Ce n'est que ça en fait.
36:47 C'est idiot mais ça me plaît bien.
36:49 Est-ce que tu disais tout à l'heure "C'est ton métier, tu gagnes ta vie en faisant ça", encore aujourd'hui.
36:54 Est-ce qu'on gagne bien sa vie en étant, je dirais Jean-Luc Fonca, un peu perché ?
37:00 Écoute, j'ai la chance de n'avoir que très peu de besoins.
37:05 C'est bien.
37:06 Tu n'as pas une vie de star. Tu n'as pas une maison à 5 millions avec piscine et jacuzzi.
37:11 Et ça ne me dit rien. Je ne joue pas au loto.
37:15 Pas parce que je n'ai pas envie de gagner mais je ne saurais pas quoi faire avec.
37:19 Ah donc ça ne t'a jamais intéressé.
37:21 Jamais.
37:22 C'est bien.
37:23 Oui. Je ne comprends pas. Il y a des choses que j'ai besoin.
37:28 Oui, tu as besoin de manger, on va dire. Prendre une petite pinte.
37:31 J'ai besoin d'une nouvelle paire de chaussures.
37:33 Mais ce n'est pas quelque chose qui m'excite.
37:36 Il y a moyen de vivre. Il y a beaucoup de choses. Il y a beaucoup de morceaux. Il y a des concerts.
37:42 Oui, parce qu'on parle aussi d'un pays, la Belgique.
37:44 Alors oui, dans les autres pays francophones, c'est célèbre aussi.
37:50 Mais on sait que la Belgique reste quand même un petit marché.
37:52 C'est difficile. Je veux dire, combien d'artistes disent pas que c'est difficile de vivre.
37:56 Mais il y a moyen.
37:57 On imagine, Stella fêtera ses 50 ans l'année prochaine en 2025.
38:02 Tu as presque 50 ans. Tu as un peu plus de 50 ans.
38:05 On imagine que ce sera une fête énorme, que tu prépares un truc complètement de nouveau perché.
38:11 On imagine que toi, tu fais la fête tout le temps.
38:14 Ah oui, non, non, pas du tout.
38:15 Et c'est vrai, mais pas du tout.
38:16 Mais non. Alors ça aussi, si tu veux, si tu fais la fête tout le temps, il faut choisir.
38:22 À un moment donné, ou bien tu fais la fête, ou bien tu…
38:24 Tu es plutôt calme, tu es plutôt pépère, toi.
38:26 Ah oui, très calme.
38:28 Tu prends juste ta boisson énergisante le matin.
38:31 Voilà.
38:32 Il faut le dire quand même, c'est… Boisson énergisante, on ne le voit jamais sans une boisson énergisante en main.
38:36 Et ça te permet de tenir toute la journée.
38:38 Alors ce qui est amusant, c'est que je n'aime pas forcément.
38:41 Ah oui ? OK.
38:42 Voilà, c'est comme ça. J'ai une habitude.
38:45 Non, je n'aime pas. C'est un drôle de goût.
38:48 C'est un goût bizarre.
38:49 Tu ne sais pas si c'est du produit d'entretien ou pas.
38:52 Il confondrait les canettes.
38:54 Toi, tu ne verrais pas la différence.
38:56 Non.
38:57 Donc, ce n'est pas vraiment affiné.
38:59 Et alors, de nouveau, tu vois quand on parle de gens comme Gainsbourg,
39:03 s'il avait été bourré tout le temps, il n'aurait pas produit autant.
39:07 Tu vois, c'est des trucs…
39:09 Exactement.
39:10 Et tu ne peux pas être comme certains tréteaux à la radio tous les matins.
39:17 Si tu rentres déclassé à 3h du matin.
39:20 Si tu rentres tréteard tous les soirs.
39:21 C'est sûr.
39:22 Ça peut arriver, mais…
39:23 Qu'est-ce que tu prépares pour les 50 ans de Stella l'année prochaine, en 2025 ?
39:27 Alors là, on est en train de préparer une tournée à gauche et à droite.
39:31 On va faire plein de salles, plein de concerts.
39:34 Alors là, c'est le problème.
39:37 Tu prends plein de musiciens avec toi.
39:39 Oui, et comme c'est les 50 ans, on essaye de faire une espèce de best-of.
39:45 Mais c'est difficile.
39:47 Si déjà toi, tu ne sentais pas que Toré Molinos allait être un tube,
39:50 ça va être compliqué pour choisir 25 chansons.
39:53 Et puis il faut choisir. Oui, tu choisis 25, mais 25 chansons, c'est déjà beaucoup.
39:57 On avait dit d'abord une par an.
40:00 Ça va faire un concert de 5 heures, c'est pas mal.
40:02 En plus, c'est pas comme si je ne parlais pas entre les concerts
40:05 et je ne racontais pas des trucs qui n'ont rien à voir.
40:08 C'est aussi pour ça que les gens viennent.
40:10 Parfois, je leur dis "Vous voulez que je parle ou que je chante ?"
40:12 Ils me disent "Parle !"
40:14 Bon, alors moi je parle.
40:17 Mon record, apparemment, c'est Pierre qui s'occupe des concerts,
40:23 c'était 12 minutes avant la première note.
40:26 Tu n'avais toujours pas chanté ?
40:28 Je n'avais toujours pas chanté et c'était quelque part près de Namur,
40:31 à Saint-Servet, je crois.
40:33 Et donc je suis arrivé et normalement,
40:36 je ne voulais pas dire que ce n'était pas écrit, mais normalement tu dis "Bonsoir"
40:38 et tu commences à chanter.
40:40 C'était 12 minutes avant la première note.
40:42 Parce que les gens me parlaient.
40:45 Ici, on n'est pas à l'abri que tu essaies de faire 30 minutes
40:48 avant de lâcher une première chanson.
40:50 C'est long 12 minutes, mais bon.
40:52 Oui, c'est long.
40:53 S'ils avaient envie de...
40:55 S'ils étaient en retard, c'était pas mal aussi.
40:57 Jamais en retard.
40:59 Jean-Luc, on te laisse le mot de la fin.
41:02 Tu peux faire un calembour, si tu veux.
41:04 Non, je déteste les calembours.
41:06 C'était pas drôle.
41:08 Quand je fais le bilan de tout ça,
41:10 je me dis que j'ai quand même eu beaucoup de chance
41:12 avec au départ,
41:14 c'est quand même quelque chose de tout à fait improbable,
41:16 de pouvoir faire plein de choses
41:18 qui m'ont amusé et qui m'amusent toujours
41:21 avec des gens...
41:23 Tu vois, là par exemple, on présente une émission
41:25 avec Jacques Mercier,
41:27 "Cet archive est prêt de chez vous".
41:29 Je trouve ça gênant, parce que quand j'étais petit,
41:31 j'écoutais Jacques Mercier.
41:33 Et oui, tu t'avais participé au "Jeu du dictionnaire" aussi à l'époque.
41:35 Oui, mais j'écoutais sur la radio,
41:38 petite radio à pile quand j'étais petit,
41:40 pour Dimanche Musique.
41:42 Et c'est lui qui...
41:44 Je suis allé quelques fois comme invité au "Jeu du dictionnaire"
41:46 pour parler d'un album, tu sais.
41:49 Et il m'a dit "Est-ce que tu veux pas faire partie de l'équipe ?"
41:51 Je lui ai dit "Jacques, tu es fou !"
41:53 Il y avait Philippe Gelluck, Jean-Jacques Gespers,
41:55 Marc Moulin...
41:57 Des universitaires notamment.
41:59 Et puis bon, finalement,
42:01 je me suis dit "Bah, écoute, on va essayer".
42:03 Donc j'ai fait quelques années ça,
42:05 et puis les allumés...
42:07 Enfin, tu vois, il y a eu plein de choses à côté aussi
42:09 amusantes à faire.
42:11 Et j'ai eu la chance de travailler avec des gens que j'aime bien, donc...
42:13 Je suis parti pour 50 ans encore.
42:16 C'est vrai ?
42:17 Oui.
42:18 Allez, rendez-vous dans 50 ans ici.
42:19 Moi je sais pas si je serai encore là, mais toi sûrement.
42:21 Ecoute, ça sera pas mal.
42:23 C'est en 2000...
42:25 2075.
42:27 Ouais, ce serait bien. On est curieux de voir.
42:29 Auteur, merci beaucoup Jean-Luc !
42:31 Avec grand plaisir.
42:34 Showbuzz.
42:36 Charlotte Van Dever.
42:38 [Musique]

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